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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Je suis ravi d'être ici avec vous ce matin, accompagné de ma collègue, Francine Bolduc. Nous avons hâte d'entamer notre discussion avec vous.
Je dirai d'abord qu'il est toujours agréable de venir ici et de voir le soutien accordé par tous les partis aux Jeux olympiques et paralympiques. Nous en sommes ravis.
Cela dit, je vais vous décrire l'histoire des événements afin que vous puissiez mieux comprendre notre situation actuelle.
Comme vous le savez peut-être, les engagements en matière de langues officielles pour les Jeux de Vancouver 2010 découlent d'un document, soit l'entente multipartite conclue par toutes les parties ayant participé à la mise en candidature de Vancouver pour les Jeux olympiques il y a déjà plusieurs années. L'entente multipartite est le fruit du travail d'un employé de Patrimoine canadien. On avait convenu d'élaborer ce document bien avant que les Jeux ne soient organisés, et il vise de nombreux domaines, y compris les questions linguistiques.
L'entente précise clairement les obligations du comité organisateur en matière de langues officielles. Aujourd'hui, je vais vous dire que nous dépassons de loin les obligations prévues, et je vais revenir sur cet aspect un peu plus tard.
Tout d'abord, lorsque les Jeux nous ont été attribués, nous n'étions qu'une toute petite organisation disposant de peu de ressources. Depuis, nous avons grandi, bien sûr. Nous sommes maintenant une grande organisation, qui compte un effectif de 900 personnes; d'ici 2010, nous disposerons de quelque 50 000 personnes, dont des bénévoles provenant de partout au pays et même d'ailleurs.
Au début de notre existence, nous avons reçu des employés de Patrimoine canadien qui nous ont fait part de leur grande préoccupation quant à notre capacité et notre volonté de respecter les obligations prévues dans l'entente multipartite. Si ces personnes étaient présentes ici aujourd'hui, elles vous diraient probablement que nous avons dépassé de loin ces obligations et que nous tentons d'atteindre un niveau de performance inégalé dans l'histoire des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques. Nous faisons notre possible non seulement pour respecter nos engagements, mais aussi pour profiter des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques pour célébrer la dualité du Canada.
L'entente formelle conclue par le comité organisateur et ses divers partenaires, dont le gouvernement du Canada, est la première entente du genre de toute l'histoire olympique. À l'époque, elle visait surtout à garantir que nous respections nos obligations, mais je crois que ce qui sous-tend l'entente, c'est notre volonté de profiter de l'occasion offerte par les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques pour mettre en valeur la dualité linguistique particulière du Canada de la façon la plus grandiose possible, tout particulièrement lorsque le monde entier aura le regard tourné vers nous. Environ 3,5 milliards de personnes du monde entier regarderont les jeux.
Pour nous, il n'est pas seulement question de langue, mais ce que représente la dualité linguistique. Dès le départ — et il le fallait sinon nous risquions d'échouer — nous avons essayé d'intégrer les langues officielles à la culture organisationnelle de Vancouver 2010. Nos plans stratégiques prévoient un engagement en matière de langues officielles. Cet engagement vise chaque division, chaque service, chaque fonction du comité organisateur. Quel que soit le plan opérationnel — et comme vous pouvez l'imaginer, le comité organisateur des Jeux de 2010 est l'une des organisations les plus complexes du pays — vous verrez que chaque division et service s'est engagé à l'égard des langues officielles. Cela fait partie intégrante de nos activités.
Pour vous dire franchement, si nous nous étions contentés de respecter les obligations de base, je crois que nous aurions sous-exploité l'occasion qui nous était offerte. Nous n'aurions pas saisi la chance de mettre en valeur la dualité linguistique de notre pays. Nous voulons bien sûr faire un excellent travail, mais nous voulons également donner l'exemple pour les jeux futurs. On nous a dit clairement que dans le passé, les comités organisateurs d'autres pays n'ont pas brillé dans ce domaine; c'est la raison pour laquelle les attentes à notre égard sont plutôt élevées. Nous visons l'excellence dans la mesure du possible. Nous déployons tous les efforts pour surpasser les attentes.
Je vous dirais que si jamais quelqu'un était insatisfait du rendement du comité organisateur, ce serait parce que nous aurions commis une erreur, et non par manque de volonté. Notre engagement est ferme et je vais vous en fournir des exemples.
Nous entretenons des rapports très positifs avec les communautés francophones du Canada. Nous nous sommes rendus dans chaque province et territoire. Nous rencontrons régulièrement ces communautés, et je crois que si elles étaient ici aujourd'hui, elles confirmeraient la qualité de nos rapports. Tout comme nous, elles perçoivent les occasions qui se présentent.
Nous avons d'excellents rapports avec le gouvernement du Canada, le commissaire aux langues officielles et Patrimoine canadien. Nous avons comparu devant le comité sénatorial et je crois qu'il est très satisfait de notre performance jusqu'à maintenant.
Un quart des employés du comité organisateur des Jeux de 2010 parlent couramment les deux langues officielles, et il faut se rappeler que nous sommes à Vancouver et bien loin d'Ottawa. Ce chiffre est beaucoup plus élevé que la moyenne des entreprises locales. Nous avons fait des pieds et des mains pour nous doter de cette capacité. C'est vrai notamment pour les services du comité qui jouent un rôle critique dans nos efforts de rayonnement. Donc nous dépassons largement la moyenne.
Nous offrons depuis des années déjà des cours de français à nos employés et à nos bénévoles. Certains employés se portent volontaires pour donner des cours de français tous les jours. Je peux vous affirmer que quelque 7 000 candidats pour notre programme de bénévoles parlent couramment français, ce qui est très prometteur. Nous sommes d'avis que d'ici le début des jeux, nous serons en mesure d'offrir d'excellents services aux personnes qui en auront besoin. Nous serons en mesure de satisfaire aux obligations.
Nous nous sommes efforcés de faire vivre cet esprit dans la programmation culturelle des Jeux de 2010. Nous travaillons avec la communauté francophone afin d'incorporer cet esprit à l'Olympiade culturelle. Cette année, lorsque nous avons lancé l'Olympiade culturelle, qui se déroulera sur trois ans et prendra fin en 2010, nous avons mis à l'affiche des artistes francophones ainsi qu'une vedette internationale lors de la cérémonie d'ouverture à Vancouver. Tout le monde trouvait que c'était un début prometteur et un grand succès.
Nous n'éprouverons aucune difficulté à respecter nos obligations en matière de signalisation. Toute la signalisation sera bilingue; d'ailleurs elle l'est déjà. Nous diffusons tous nos communiqués et nos documents dans les deux langues. Notre rendement est-il parfait? Bien sûr que non, mais nous faisons notre possible pour accroître nos compétences ainsi que notre expertise afin que notre rendement soit exemplaire et source de fierté.
Bon nombre de nos commanditaires nationaux mènent leurs activités dans les deux langues tous les jours. Ce n'est pas le cas de tous les commanditaires cependant, et dans la mesure du possible nous les encourageons à respecter le même engagement.
Il y a déjà plusieurs années, des personnes ici à Ottawa nous ont fait part de leurs préoccupations à l'égard de l'aéroport, c'est-à-dire ce qui se passerait lorsque les personnes atterriraient à Vancouver et ce qu'elles ressentiraient à leur arrivée. Il y a très longtemps, avant même que l'on commence à penser aux langues officielles et à nos obligations dans ce domaine, nous avons conclu que l'aéroport occupait une place critique pour les jeux. C'est vrai pour bien des raisons: c'est l'endroit où atterrissent les gens, où ils se font leurs premières impressions, où ils ont un avant-goût de leur aventure. Il y a plusieurs années, nous avons choisi de faire de l'aéroport international de Vancouver non seulement une installation que nous allions occuper et utiliser durant les jeux, mais également un partenaire à part entière. L'aéroport est un commanditaire de troisième niveau des jeux.
Lorsque vous atterrirez à l'aéroport international de Vancouver, vous vous retrouverez dans une installation olympique. Vous aurez l'impression d'être au coeur des Jeux olympiques. Vous serez accueillis par une signalisation bilingue, par des annonces dans les deux langues. Il y aura des bénévoles et des employés qui parleront couramment les deux langues. Les gens comprendront qu'ils sont au Canada, où la dualité linguistique est présente. Ce sera très impressionnant, et nos efforts vont déjà dans ce sens. Notre partenaire s'avère être un champion. C'est une occasion extraordinaire de montrer ce qu'on peut accomplir lorsqu'on travaille avec un bon partenaire qui partage la même passion.
Donc nous avons fait de très bons progrès qui nous ont valu une reconnaissance internationale, mais il nous reste encore de nombreux défis à relever. Notre tâche est colossale. Nous augmentons évidemment notre capacité au fur et à mesure que nous avançons. La plupart de nos activités sont financées par nos commanditaires, car nous ne disposons pas d'un financement distinct dans ce domaine. Nous essayons donc de trouver des moyens novateurs et d'accroître notre capacité afin d'offrir une excellente performance.
Nous nous attendons à rendre des comptes, et nous sommes redevables. Nous recevons régulièrement des critiques. Mais dans l'ensemble, au cours des trois dernières années, nous sommes passés d'une position de départ plutôt difficile et sommes arrivés à un point où nous dépassons les attentes. Nous sommes maintenant bien placés pour faire un travail spectaculaire et faire honneur au pays, pour que tous aient le sentiment de vivre un des plus beaux moments. Nous faisons tout notre possible pour réaliser cet objectif.
Nous sommes fiers des progrès réalisés. Il reste encore du pain sur la planche, et toute aide d'un partenaire ou d'une autre entité est bien sûr la bienvenue. Aujourd'hui, nous sommes bien placés pour égaler le plus haut niveau de performance de tous les comités organisateurs de l'histoire olympique.
Je serais heureux de répondre à toute question et de réagir à vos idées et à vos observations.
Merci, monsieur le président.
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Ce n'est pas du tout un problème. Je trouve que c'est un atout extraordinaire.
De toute façon, le CIO s'en charge et, en plus, il négocie des contrats avec des commanditaires internationaux, des sociétés telles que McDonald's et Coca-Cola. Les modalités de ces contrats prévoient un financement pour les comités organisateurs.
C'est le CIO qui négocie directement les contrats. Nous ne voyons pas ces contrats. C'est le CIO qui s'en charge. Nous bénéficions d'un certain financement des revenus totaux de télévision, pour ainsi dire, pour la tenue des jeux. Cependant, c'est le CIO en Suisse qui conclut des contrats avec les chaînes de télévision. Cela se fait en Suisse, et non au Canada.
Au début, il semblait possible de réaliser nos objectifs, parce que CTV avait la capacité nécessaire. De toute évidence, c'est un défi. Toutes les parties concernées ont soulevé la question immédiatement auprès de CTV. Maintenant, bien sûr, il y a la situation de TQS qui vient de se pointer.
Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons, en exerçant notre maigre influence, fait notre possible afin de signaler à tout le monde la volonté et le besoin qui existent, pour que les parties concernées se montrent à la hauteur de la situation et offrent des services qui répondent aux attentes des Canadiens. Notre organisation a fait de son mieux pour que la question demeure d'actualité. Nous avons parlé aux représentants du bureau des langues officielles et de Patrimoine canadien et il y a eu de nombreuses autres discussions à ce sujet.
Je crois que les gens ont bon espoir que l'on trouvera une solution viable. La question n'a pas été mise en veilleuse. Les gens en parlent tous les jours. Nous voulons certes trouver une solution, mais nous avons seulement de l'influence. Nous ne pouvons pas dire à quelqu'un qu'il est en train d'enfreindre les termes d'un contrat. Le contrat n'a pas été conclu avec le comité de Vancouver 2010. Nous n'avons pas signé de contrat de télédiffusion pour les Jeux olympiques.
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C'est une excellente question, qui touche le coeur même de la philosophie générale de l'organisation. Nous avons essayé de faire en sorte que chaque province et territoire participe aux Jeux olympiques selon ses propres modalités. Au Canada, toutes les régions du pays ont leurs propres caractéristiques. Nous avons essayé d'aller chercher ce qu'il y a de mieux dans chaque région pour l'intégrer à l'esprit général des jeux.
Par exemple, notre tout premier partenaire a été le Québec. À ce moment-là, lorsque nous avons commencé notre travail, alors que nous étions encore assez naïfs et que nous avions beaucoup à apprendre, nous pensions que le Québec pourrait nous apporter une aide considérable dans l'exécution de notre mission générale, et pas seulement dans le domaine de la dualité linguistique. Il appert qu'à l'heure actuelle, c'est dans cette province qu'on trouve le plus grand nombre d'athlètes. Ce sont ces athlètes qui remportent le plus de médailles aux jeux. Nous voulions trouver un moyen d'aller chercher ce que le Québec pouvait nous apporter de meilleur aux Olympiques.
Nous avons signé une entente préliminaire avec chaque province et territoire, une entente qui serait suivie d'un accord plus détaillé qui mettrait davantage l'accent sur la contribution que nous souhaiterions obtenir de chaque région, en plus de ce que la région souhaiterait réaliser pour elle-même. Par exemple, il est raisonnable de croire qu'il pourrait y avoir aux jeux une journée du Québec, une journée de l'Ontario et une journée du Nouveau-Brunswick. De telles journées pourraient mettre en vedette ces régions du pays et en faire la promotion.
Lorsque nous nous sommes entretenus avec les porte-parole du Nouveau-Brunswick, ce qui les a frappés au début, c'est que la province pourrait nous aider dans les travaux de traduction. C'est un problème complexe pour nous, car nous n'avons pas une surabondance de traducteurs en Colombie-Britannique. Nous devons donc trouver des solutions innovatrices à ce problème. Ce n'est pas tentant pour les traducteurs de venir s'installer à Vancouver pour y travailler pendant deux ans et se retrouver ensuite sans emploi. Nous avons cherché des moyens de tirer profit des services et des possibilités qui existent dans de telles régions du pays. Nous voulions obtenir leur coopération et permettre à chaque province et territoire de participer selon ses propres modalités à la prestation des services aux Olympiques. La contribution de chacun pourrait être différente. Terre-Neuve participe pour des raisons différentes que l'Alberta ou le Yukon.
D'après la tendance actuelle — et nous n'avons pas encore terminé notre travail — il y a de bonnes chances que ces jeux soient l'un des rares événements où chaque région du pays aura sa propre place. Chacune aura son propre rôle, ses propres programmes, ses propres investissements dans les équipes, etc. Elle pourra en revendiquer le mérite autant que nous. C'est l'objectif que nous visions. C'était une façon de bonifier notre vision générale d'en faire une activité pour tout le pays, et pas seulement pour une petite élite d'organisateurs à Vancouver. Nous voulions travailler de concert avec toutes les régions.
J'espère que cela répond à votre question. Il y a encore des travaux en cours dans bon nombre de ces dossiers afin de tirer le meilleur parti de la situation, tant pour nous que pour chaque région du pays.
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Ma question s'adresse à John.
Vous avez signé une entente avec le Québec et, si je comprends bien, vous vous occupez depuis un certain temps de la formation des athlètes, des employés, des bénévoles, etc. J'aimerais toutefois vous poser une question précise sur l'Olympiade culturelle, la partie culturelle des jeux. Je travaille depuis un certain temps en étroite collaboration avec la Fédération, pour la planification culturelle, et, bien sûr, avec tout le groupe de coordination du volet culture.
Vous avez eu beaucoup de commandites. Vous avez eu beaucoup de succès dans ce domaine. Quel pourcentage des commandites est maintenant consacré à l'Olympiade culturelle? Vous avez dit plus tôt que la Fédération estimait avoir des rapports privilégiés avec vous. J'aimerais toutefois savoir quel pourcentage des fonds de l'Olympiade culturelle est consacré au français, à la culture française et à la francophonie au pays. S'agit-il d'un élément culturel comme tous les autres ou y a-t-il une enveloppe spéciale juste pour la culture francophone? Si tel est le cas, à combien se chiffre-t-elle?
Deuxièmement, je sais que la Fédération a demandé que soit érigé sur Granville Island un village culturel francophone qui servirait de vitrine pour toute la francophonie canadienne. Est-ce que ce projet va se concrétiser? Je pense que c'est extrêmement important. J'aimerais qu'on accélère les choses et qu'on y consacre de l'argent.
Enfin, que faites-vous pour la signalisation bilingue? Il n'y a pas beaucoup de panneaux bilingues en Colombie-Britannique. Y aura-t-il des panneaux bilingues partout, pour ceux qui viendront aux jeux?
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Voilà de bonnes questions.
Pour ce qui est des panneaux, la réponse est facile: tous seront bilingues. L'habitude de tout produire ainsi est bien ancrée. L'exemple parfait, qui, nous l'espérons, sera suivi dans l'avenir, se trouve à l'aéroport. Je pense que vous serez favorablement impressionnés.
Pour ce qui est de l'Olympiade culturelle et des cérémonies, je vais les regrouper, car il ne faut pas perdre de vue que nous avons un programme culturel unique, pas deux. Le programme a pour but de célébrer ce qu'il importe de célébrer: la pleine dualité et capacité culturelle du Canada. C'est un investissement majeur de dizaines de millions de dollars, consacrés à un programme censé répondre aux attentes. Il fera appel à des artistes francophones, anglophones et autres et s'étalera sur trois ans. Il a déjà débuté. Je serais bien en peine de vous donner une ventilation, mais il s'agit de sommes majeures.
Comment vous expliquer? Je pense que la meilleure façon de décrire comment les choses fonctionnent est de vous dire comment on les met en place. Pour l'Olympiade culturelle et les cérémonies, nous avons retenu l'ensemble de la collectivité culturelle du Canada: le Québec, chaque province et territoire, tout le monde est représenté. Nous comptons mettre sur pied le meilleur événement possible. Des influences majeures du Québec, de l'Est du Canada, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve et de partout au pays sont mises à contribution.
Je pense que vous serez très fiers du résultat. Nous pouvons vous donner une estimation, mais je n'ai pas de chiffre sous la main aujourd'hui. C'est un investissement financier considérable.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Furlong et madame Bolduc, d'être ici ce matin.
Vous avez parlé, dans votre introduction, d'un partenaire important: l'Aéroport de Vancouver. Vous semblez avoir mis beaucoup l'accent sur ce partenaire. Naturellement, comme vous l'avez expliqué dans vos mots, c'est la porte d'entrée pour bien des gens, y compris ceux du Québec. Quand on va en Colombie-Britannique, dans bien des cas, c'est par avion. Je suppose que lorsque je descendrai d'un avion d'Air Canada dans lequel, supposons-le, on aura offert un service bilingue, j'entrerai dans un aéroport où quelqu'un m'accueillera en français, ne serait-ce que pour m'aider à me diriger dans la ville de Vancouver et me donner des renseignements.
Je suis un peu éloigné de cet événement, puisqu'il n'aura pas lieu dans ma province. Plus précisément, j'aimerais savoir de votre part, puisque vous avez l'air d'être très fiers de la participation de l'aéroport, ce qui vous fait dire que l'aéroport lui-même deviendra un centre d'intérêt ultra-bilingue, pour utiliser ce mot. J'ai des doutes, et ce n'est pas en ce qui concerne l'aéroport. On travaille avec Air Canada. Or, avec les gens de cette compagnie, je vous jure que parfois, c'est en anglais coast to coast. Ils ne savent même pas parler français. Quand j'arrive à l'Aéroport de Vancouver, j'ai besoin d'être rassuré. Vous semblez très enthousiastes. Est-ce que vous avez raison de l'être?
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C'est une excellente question. J'aimerais signaler tout d'abord que nous avons toujours cru qu'il s'agissait d'un endroit idéal pour communiquer clairement le message suivant: vous êtes au Canada, voici qui nous sommes. C'est toujours ce que nous avons voulu faire.
Nous avons également conclu, à la suite de nos discussions avec certains de nos partenaires, que les aéroports présentent des problèmes. Dans les endroits dont vous avez parlé, on ne dispose que de services linguistiques et d'accueil sporadiques, et peut-être que la qualité de ces services n'est pas vraiment satisfaisante. Notre objectif était de nous assurer que l'aéroport garantirait la meilleure qualité possible de services, à tous les égards, et ferait vraiment ressortir la dualité linguistique du Canada.
Ce qui nous aide, dans toute cette affaire, c'est l'engagement démontré par les responsables de l'aéroport. Depuis notre première réunion avec ces derniers, pour leur expliquer ce que nous voulions accomplir, ils se sont voués complètement à la concrétisation de notre vision. Ils font tout pour devenir le premier aéroport de l'histoire des Jeux olympiques à jouer un rôle dans l'organisation des jeux. Ils savent clairement ce que nous attendons d'eux.
Ils nous ont permis de mettre en place, à l'aéroport, une gamme de services complets, ce qui nous permet d'être intégrés au système aéroportuaire. Nous pouvons y assurer la présence de nos bénévoles. Nous pouvons procéder à l'accréditation de nos intervenants à l'aéroport même. Lorsque vous arriverez, ce sera un peu comme arriver dans un stade olympique au Canada, tout rappellera et représentera les Jeux olympiques.
L'aéroport revêt une très grande importance pour Vancouver, et nous croyons que nos rapports avec les responsables de l'aéroport nous permettront de refléter vraiment ce que nous recherchons par l'entremise des Jeux olympiques.
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C'est une excellente question. Je dois dire qu'elle a d'ailleurs été posée à la dernière réunion du comité sénatorial également. Vous voulez aussi savoir ce que nous allons faire. Nous allons donc répondre séparément aux deux questions.
Pour ce qui est des hôtels, nous allons nous assurer, dans la mesure du possible, qu'ils offriront des signaux dans les deux langues, de façon à pouvoir suivre le déroulement des Jeux olympiques dans la langue de son choix.
Nous allons également essayer d'exercer une certaine influence auprès des restaurants pour qu'ils fassent la même chose. On devrait s'attendre, comme dans n'importe quelle ville olympique, à ce que les restaurants allument les télévisions. Il y aura beaucoup d'effervescence. Les restaurants seront bondés, et nous ferons tout ce que nous pouvons pour assurer la diffusion appropriée des Jeux olympiques.
Dans le reste de la ville, nous voulons refléter l'esprit des Jeux olympiques, pour rappeler sans cesse aux gens où ils sont, dans quel pays ils se trouvent. Vous saurez toujours que vous êtes aux Jeux olympiques. Toutes les affiches seront parfaites, elles auront tout ce que vous désirez, et notre équipe...
Tout est intégré dans les activités de Vancouver 2010. Même si le député, un peu plus tôt, a demandé si on pouvait faire des erreurs à l'occasion — c'est clair que nous en ferons —, dans l'ensemble, nous essayons d'obtenir les meilleurs résultats possibles. Nous voulons que vous soyez fiers. Nous ferons de notre mieux pour faire de cet événement un très grand succès.
Je crois que la note que j'accorderais à ce que nous avons accompli à ce jour serait un B. Nous espérons faire encore plus. Ce n'est pas parfait, mais ce n'est pas mal, et nous avons quand même accompli énormément depuis le début. J'espère que lorsque les jeux commenceront, vous pourrez nous donner la médaille d'or.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Bolduc et monsieur Furlong, d'être présents.
Je suis également sceptique, j'ai des doutes. J'ai beau être croyant, je pense que j'ai de grands doutes. Le bilinguisme au Canada me cause de la difficulté. Le plus bel exemple, c'est qu'on dit souvent qu'un service est bilingue, mais tout ce qu'on entend, c'est « bonjour » et « merci ».
Prenons l'exemple du Petit Déjeuner-prière national. Je suis invité au Petit Déjeuner-prière qui aura lieu dans deux semaines. J'y suis allé l'année dernière. C'était supposé être bilingue. Les seuls mots que M. Anderson, qui anime l'événement, a dit en français au début étaient: « Bonjour, bienvenue ». Tout le reste s'est fait en anglais. C'est bilingue. Si c'est ça, le bilinguisme, on repassera!
La présentation que vous, monsieur Furlong, avez faite ce matin constitue un autre bel exemple. Sur une période de 10 minutes, vous avez parlé en anglais durant 10 minutes. Aucun mot français n'est sorti de votre bouche. Vous êtes le directeur général du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Vancouver. Si c'était l'inverse, si vous étiez un francophone unilingue, je pense que vous n'auriez pas eu le poste. Il me semble que le bilinguisme, c'est quand le français et l'anglais sont égaux. Ce n'est pas ce qui arrive souvent dans les organisations ou dans les présentations.
Il me semble qu'il y a une règle au Comité international olympique qui stipule que le français et l'anglais sont les langues officielles des Jeux olympiques. Plus tôt, vous avez dit que pour ce qui est d'assurer, par exemple, la médiatisation ou la présentation par les médias du côté francophone, ça ne relevait pas de vous. Il me semble que, comme directeur général, ce serait à vous de voir à ce que la présentation se fasse en français de façon équitable pour les francophones du pays.
Je ne sais pas, mais il me semble que si les langues officielles des Jeux olympiques sont le français et l'anglais, vous avez sûrement le mandat de vous assurer que la transmission se fasse équitablement en français et en anglais partout au pays.
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Merci, monsieur le président, madame Bolduc et monsieur Furlong.
Comme MM. Lemieux et Godin, je représente une grande région bilingue, un comté dans le nord de l'Ontario où sont situées les villes de Kapuskasing, Hearst, Smooth Rock Falls, etc. J'apprécie beaucoup qu'on ait conclu une entente afin de s'assurer que certains bénévoles et employés seront des francophones.
Fait-on des efforts pour inviter les francophones hors Québec et hors Colombie-Britannique à participer comme bénévoles, comme employés ou autrement?
[Traduction]
J'aimerais avoir l'assurance qu'avec tous vos efforts, la grande communauté francophone à l'extérieur du Québec — comme dans ma région du Nord de l'Ontario, dans celle de Pierre, dans l'Est de l'Ontario, et dans la région d'Yvon en Acadie, au Nouveau-Brunswick et aussi dans la région de Jean-Claude D'Amours — ne sera pas oubliée.
Quel est votre bilan de réussite? Quels efforts ont été déployés? Rien n'est parfait, je le comprends bien. Mais quel serait selon vous le taux d'inclusion des francophones de ces régions?
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Quand nous avons annoncé notre programme de bénévolat, le 12 février, je pense, 1,3 million de personnes ont visité notre site Web la première journée. Il y en avait de partout.
Après la Colombie-Britannique, le plus grand nombre de demandes de travail bénévole est venu d'Ontario. Des milliers d'Ontariens ont déjà fait une demande. Cela pourrait être en grande partie parce que la province est un partenaire à part entière. Elle a investi dans les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques, et nous nous en réjouissons. Même si je n'ai pas les détails, je pense que des gens de votre région ont envoyé des demandes. Je serais très heureux d'aller le vérifier pour vous donner une réponse plus précise.
Au début du processus, nous avons lancé une campagne nationale, qui a été très réussie. En quelques semaines seulement, plus de 40 000 personnes avaient non seulement visité le site Web, mais aussi rempli un formulaire de demande très complexe. Ces gens sont prêts à changer leur routine pendant un mois et à aller en Colombie-Britannique, à leurs propres frais, à trouver un logement, à suivre la formation de bénévole aux Jeux olympiques, puis à faire ce qu'il faut faire, avant de retourner chez eux — tout cela parce qu'ils veulent servir leur pays.
C'est donc un programme très positif. Comme j'ai déjà mentionné, l'Ontario est au deuxième rang pour ce qui est du nombre de personnes qui appuient le programme. Et nous parlons de milliers de personnes, non de dizaines ou de centaines.
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Furlong et madame Bolduc, d'être venus aujourd'hui.
Cette discussion est très utile, et j'ai l'impression que vous contrôlez certaines choses et pas d'autres, surtout les contrats avec la télévision, et je comprends que les Jeux olympiques ne vous appartiennent pas. Ils relèvent d'une organisation internationale. Nous avons été chanceux car nous avons l'honneur d'être les hôtes des Jeux. C'est vous qui vous en occupez et vous faites un travail remarquable, je trouve. Mais c'est une chose que tous les pays, ou de nombreux pays, veulent faire, être les hôtes des Jeux olympiques. Mais on ne contrôle pas les Jeux. Bien que l'organisation soit basée en Suisse, elle n'a pas de nationalité. C'est une organisation internationale.
C'est devenu plus clair suite aux questions de MM. Godin et Nadeau. Il semble que vous fassiez de votre mieux pour avoir une influence à ce niveau. Les Jeux olympiques ont deux langues officielles, le français et l'anglais, ce qui est pratique pour nous. D'après ce que vous avez fait et dit ici aujourd'hui, je pense que nous avons réalisé beaucoup de progrès, surtout depuis les Jeux olympiques de Montréal. Je pense que nous aurons les Jeux les plus bilingues au Canada, même plus bilingues que ceux de Montréal, et certainement plus que ceux de Calgary, bien que les organisateurs aient fait des efforts considérables. Je pense que nous avons fait de grandes avancées, et je vous félicite pour vos efforts.
Il semble y avoir une différence au niveau de la distribution de la diffusion, mais pourriez-vous confirmer que tous les événements, toute l'organisation, absolument tout, la production qui a lieu, se passe essentiellement dans les deux langues?
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup pour votre présentation, monsieur Furlong et madame Bolduc.
Je vais essayer de décrire un processus et j'aimerais que vous me disiez si j'ai tort ou raison.
Le Comité international olympique fait un appel d'offres pour que des villes ou des pays déposent leur candidature. Il précise à ce moment-là dans quel contexte ces villes ou ces pays vont devoir le faire. La Ville de Vancouver soumet la sienne, avec le Canada, tout en étant bien consciente, concernant les droits de télédiffusion, que le CIO va lui-même faire un appel d'offres et gérer ce processus.
Dans le cadre de la candidature déposée par le pays par l'entremise de la Ville de Vancouver, nous précisons, pour être choisis, que le Canada est le plus beau pays du monde, que c'est un pays bilingue où les deux langues officielles sont le français et l'anglais, comme c'est le cas pour le Comité international olympique. Le CIO n'est pas un organisme suisse: c'est un organisme international qui fait affaire avec tous les pays. Même les États-Unis n'ont pas réussi à s'ingérer dans le processus d'appel d'offres.
Ma description du processus est-elle exacte?