Dans notre langue, le kwak’wala, cela signifie bonjour et merci.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, merci d'entreprendre cette importante étude sur l'aquaculture en parc clos et de m'avoir invité à faire un exposé aujourd'hui.
Je suis ici pour vous parler, au nom de la Première nation Namgis, du projet K'udas d'élevage en parc clos. Je suis le chef Bill Cranmer, de la Première nation Namgis. Je suis accompagné d'Eric Hobson, le président de la SOS Marine Conservation Foundation. La Première nation Namgis et la SOS Marine Conservation Foundation ont conclu un partenariat unique qui est essentiel à la réussite du projet K'udas.
La Première nation Namgis est installée à la pointe nord-est de l'île de Vancouver et compte environ 1 700 habitants. Notre langue est le kwak’wala et le nom du projet, K'udas, signifie « là où se trouve le saumon ».
Les Namgis sont une nation d'entrepreneurs. Nous exploitons une carrière de sable et de gravier, d'une valeur de 80 millions de dollars, en partenariat avec Polaris Minerals. Nous sommes les partenaires de Brookfield Renewable Power dans un projet de centrale au fil de l'eau de 41,5 mW, d'une valeur de 200 millions de dollars. Nous sommes propriétaires à part entière d'entreprises forestières et de pêche.
Les Namgis ont aussi géré avec succès l'écloserie Gwa’ni de la rivière Nimpkish, qui a un contrat avec le MPO depuis 1991.
Le projet K'udas d'élevage en parc clos s'harmonise à la fois avec notre plan de développement économique et notre désir de réduire les répercussions sur le saumon sauvage. La pêche a été au centre de la culture et de l'économie des Namgis pour des milliers d'années, tant à des fins de subsistance que de gagne-pain. Nous reconnaissons que la salmoniculture crée des emplois en Colombie-Britannique, mais pour les Namgis, les répercussions de la pratique actuelle de salmoniculture en cage en filet sont très réelles.
Dans nos territoires traditionnels, nous avons été à même de constater les conséquences liées à la réglementation de l'industrie, aux sites choisis pour les piscicultures et aux densités permises. Nous voyons les effets négatifs qu'ont les pratiques de salmoniculture en cage en filet sur le saumon sauvage et les zones de frai des palourdes. C'est ce qui nous a incités à trouver une solution de rechange à la salmoniculture en cage en filet.
Le projet K'udas d'élevage en parc clos est un projet terrestre entièrement isolé du milieu marin. Le projet permettra de protéger ce milieu et procurera, à l'échelle locale, des avantages économiques durables. Il appartient entièrement aux Namgis, qui en ont le contrôle, et il est situé sur les terres de réserve des Namgis.
Le projet permettra à la Première nation Namgis d'acquérir de l'expertise en exploitation et en entretien de systèmes d'aquaculture en recirculation ainsi qu'en pisciculture. On prévoit que le projet favorisera la création d'entreprises dérivées, ce qui procurera aux Namgis plus de possibilités d'emploi.
L'objectif du projet est de démontrer la faisabilité de l'aquaculture en parc clos sur les plans technique, biologique et économique. Nous croyons que ce travail favorisera l'émergence d'une nouvelle industrie commerciale qui sera, pour la Première nation Namgis et d'autres premières nations côtières, une importante activité économique. Nous croyons aussi que cela va permettre la création d'une nouvelle industrie dans les secteurs du génie et de la fabrication.
La SOS Marine Conservation Foundation désire tout autant que nous que ces objectifs soient atteints. En conséquence, nous avons signé un protocole d'entente avec SOS qui, en tant que partenaire, nous aide sur le plan de la gestion, du génie et des questions juridiques.
Outre le soutien de SOS, le projet est rendu possible par un groupe engagé qui nous fournit de l'aide financière et des services-conseils. Nous avons le soutien, notamment, du ministère des Pêches et des Océans, de Technologies du développement durable du Canada, de la province de la Colombie-Britannique, d'Entreprise autochtone Canada et du Salmon aquaculture innovation fund de Tides Canada.
Eric Hobson a consacré beaucoup de temps au projet K'udas et, en sa qualité d'ingénieur, il participe à la conception. J'ai maintenant le plaisir de céder la parole à Eric Hobson, le président de la SOS Marine Conservation Foundation.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, merci de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Eric Hobson. Je suis le président de la SOS Marine Conservation Foundation. Je possède un baccalauréat en ingénierie de l'Université Carleton. J'ai grandi à Ottawa. Je suis un cofondateur de Northridge Petroleum Marketing, qui a été vendue à TransCanada Corporation, et de MetroNet Communications, qui a finalement fusionné avec AT&T Canada. Je suis actionnaire fondateur de plus de 50 entreprises.
Mon succès en affaires m'a permis de créer la fondation SOS. Je tiens à préciser que je n'ai aucun intérêt financier dans l'industrie de l'aquaculture, le développement des systèmes d'aquaculture en parc clos ou le projet K’udas.
Notre organisme est une fondation caritative dont l'approche par rapport aux problèmes liés à la conservation du milieu marin est fondée sur la recherche de solutions et la gestion. La fondation est organisée autour d'un comité consultatif en matière de solutions, qui est une vaste coalition regroupant des chefs d'entreprise, des entrepreneurs, des ingénieurs, des professionnels des secteurs financiers et juridiques et de philanthropes. Nous collaborons avec les scientifiques, les Premières nations, les salmoniculteurs et les groupes environnementaux.
La fondation est un partenaire stratégique du projet, puisque nos objectifs correspondent à ceux des Namgis. Notre objectif est de protéger les stocks de saumons sauvages — et tout ce qui en dépend — et de faire de la Colombie-Britannique un chef de file dans la création d'une industrie de l'aquaculture reconnue mondialement, stable et rentable.
Nous avons aussi eu l'occasion de présenter un exposé au comité en mai 2010. À ce moment-là, nous avons présenté une stratégie pour lutter contre les effets négatifs de la salmoniculture en cage en filet. Ces solutions consistaient notamment à améliorer la gestion, à déménager les entreprises les moins bien situées, à resserrer la réglementation et les conditions d'attribution des permis et à développer la technologie d'élevage en parc clos. La fondation a aussi fourni ces solutions, tant verbalement que par écrit, au juge Cohen dans le cadre de la commission Cohen.
Le projet K'udas d'élevage en parc clos est un module pilote à vocation commerciale situé sur le territoire de la Première nation Namgis près de Port McNeill, sur l'île de Vancouver.
Si vous allez à la figure 1 du document d'information, vous y trouverez une carte qui indique l'emplacement du projet. Il est situé à North Island.
Une autre figure du document d'information que vous pouvez consulter est la figure 4, qui est le schéma de l'emplacement du module pilote. Le projet permettra de démontrer la rentabilité commerciale de la production de saumon de l'Atlantique destiné à la consommation humaine dans un système d'aquaculture en recirculation terrestre en parc clos, qu'on appelle — vous le savez certainement déjà — le système « SAR ». Parce qu'il élimine les interactions avec le milieu marin, le SAR permet de répondre à la demande croissante du public qui vise à isoler la salmoniculture de l'écosystème marin fragile.
Les préoccupations liées à l'aquaculture en cage en filet sont, notamment, le déversement de déchets et d'agents polluants, l'évasion d'espèces de poissons non indigènes, la transmission de maladies du saumon d'élevage au saumon sauvage et la transmission du pou du poisson du saumon sauvage au saumon d'élevage. La technologie SAR est actuellement utilisée dans les écloseries de saumon de l'Atlantique et pour d'autres espèces dans le secteur de la production alimentaire. Le projet vise à établir la faisabilité technique, biologique et économique de l'utilisation de la technologie SAR pour la production de saumon de l'Atlantique de consommation à l’échelle commerciale. Pour appuyer le développement d’une industrie viable, les dépenses en immobilisations plus élevées doivent être contrebalancées par une meilleure performance de production et des coûts de production moins élevés.
Dans le cadre du projet, un seul module commercial SAR sera utilisé pour produire trois cohortes de saumons par année. Grâce à ce processus, nous pourrons améliorer la conception du SAR pour en accroître la capacité de production, confirmer les coûts d’exploitation et quantifier les améliorations au plan environnemental. Les données recueillies permettront d’optimiser la conception d’une installation commerciale pleine grandeur, à laquelle sera intégré le module pilote.
Si vous jetez un coup d'oeil au plan du site, vous verrez que l'emplacement du module pilote qui a été choisi. L'expansion de la pisciculture est possible vers le nord; on pourrait certainement installer quatre autres modules dans cette zone.
Si vous voulez bien vous rendre aux figures 2 et 3 du document d'information, j'aimerais parler brièvement du processus que nous allons utiliser. La figure 2 est une photo des installations de recherche sur le SAR du Freshwater Institute, en Virginie-Occidentale, que vous allez visiter au début de l'année prochaine, d'après ce que j'ai pu comprendre. Ce réservoir est plutôt grand, mais ceux que nous allons utiliser auront un diamètre de 50 pieds et une profondeur de 11 pieds.
Voici comment cela fonctionne: l'eau souterraine est pompée à une profondeur de 75 pieds. Si vous regardez la figure 3, vous pourrez voir le circuit. Des saumoneaux sains sont introduits dans le module. Ils sont placés dans une zone isolée, où on les garde pour quatre mois. Ensuite, on les envoie dans les installations de grossissement principales. Le document qui vous a été distribué contient aussi un schéma, à la figure 5.
Ensuite, les poissons sont récoltés. Ils sont élevés à la pisciculture pendant 12 mois. Ils sont récoltés et apportés à l'une des quatre usines de transformation locales situées à North Island. Le taux de mortalité est d'environ 7 p. 100; 3,5 p. 100 sont des morts naturelles. Quant à l'autre 3,5 p. 100, il s'agit de poissons de qualité inférieure dont la croissance n'était pas assez rapide. Ces pertes sont envoyées à une usine de compostage locale appelée Sea Soil, qui est située près du site. Les déchets solides sont placés dans une fosse septique, où ils sont déshydratés. Une fois par semaine, les résidus sont envoyés à l'usine de compostage située au même endroit. Si les poissons morts sont de taille commerciale, nous allons faire une étude et nous utiliserons la digestion anaérobie pour produire, sur le site, du gaz et peut-être de l’électricité à partir de ces déchets de poisson.
Le jet d’eau contenant des matières dissoutes qui sort de la pisciculture... Je dois revenir en arrière brièvement pour vous dire que l’eau est dans la pisciculture pendant cinq jours. Donc, chaque jour 20 p. 100 de l’eau est remplacée par de l’eau souterraine nouvelle. C’est un système de recirculation. Les déchets liquides, qui contiennent de la matière dissoute, se rendent dans un bassin d’infiltration où ils s’infiltrent dans le sol. Cet endroit précis est à environ un kilomètre et demi de l’océan. Il semble qu’aucun agent pathogène ne peut vivre dans le sol aussi longtemps. Nous chercherons aussi à savoir si cette eau peut être utilisée pour l’aquaponie afin de faire pousser des plantes et des légumes.
Il s’agit d’une installation couverte et sécuritaire sur le plan biologique. Il y a cinq réservoirs de grossissement ainsi qu’un réservoir de mise en quarantaine des saumoneaux et un bassin de dépuration avant la récolte. Comme je l’ai dit, chaque jour, 80 p. 100 de l’eau est recyclée. L’eau souterraine est désinfectée à l’entrée. Dans cette région, l’eau souterraine est légèrement salée; on parle d’environ sept parties par millier. Nous la chauffons jusqu’à 15 degrés Celsius.
Trois cohortes de saumoneaux de l’Atlantique seront produites chaque année, pour une production totale de 260 tonnes métriques par an, à une capacité de 50 kilogrammes par mètre cube. Cela pourrait augmenter, selon la densité optimale, à 390 tonnes par an, à 75 kilogrammes par mètre cube. Si vous regardez la page couverture de vos notes d’information, c’est une photo d’un saumon de l’Atlantique du Freshwater Institute, en Virginie-Occidentale, qui a une capacité de 80 kg par mètre cube. Donc, à cette pisciculture, la densité sera semblable à celle-là lorsque les poissons auront atteint leur taille maximale.
Il faudra de 12 à 15 mois pour que les saumons atteignent le poids de six kilogrammes, comparativement à 24 mois en parc en filet. Aucun antibiotique ou pesticide ne sera utilisé. L’établissement d’un poids à la récolte de trois à six kilogrammes permettra une utilisation maximale de la capacité et une production continue.
Les saumoneaux seront de source canadienne et seront certifiés exempts de maladie. Ils seront mis en quarantaine pendant quatre mois, et leur réservoir aura un lit bactérien distinct. Comme je l’ai indiqué, les déchets solides et les poissons morts seront envoyés à l’usine de compostage. Les déchets liquides iront dans le bassin d’infiltration.
Les coûts d’immobilisation de la technologie SAR, d’ingénierie civile et de construction s’élèvent à environ 7 millions de dollars. Il y aura quatre employés qui assureront une permanence 24 heures par jour, 7 jours par semaine. La première récolte est prévue pour septembre 2013.
Il y a des objectifs liés au projet. Le premier est de confirmer la viabilité — sur les plans biologique, technique et économique — de l’élevage du saumon à la taille du marché dans un système terrestre d’aquaculture en recirculation. Nous allons valider les coûts d’exploitation et les paramètres de production pour la conception de l’installation de taille commerciale, confirmer l’efficacité de la croissance du saumon de l’Atlantique produit dans ce genre de système, tester l’efficacité du fonctionnement global, évaluer le marché possible pour un saumon écologique produit avec la technologie SAR et évaluer les effets réels sur l’environnement.
L’objectif du projet est d’avoir un effet positif sur l’environnement. Par conséquent, la surveillance de l’environnement dépassera les exigences en matière de dépistage de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale et les exigences du MPO en matière de délivrance des permis d’aquaculture. Nous avons un plan de surveillance environnementale indépendant, qui sera réalisé par la Fondation du saumon du Pacifique. Nous avons aussi un plan de gestion des agents pathogènes, un plan de gestion environnementale de la construction, un plan de gestion de la santé du poisson et un programme de surveillance des eaux souterraines.
Afin de mieux catalyser des changements positifs, nous nous engageons à diffuser l’information au moyen de rapports sur les paramètres de rendement et à participer à des ateliers d’innovation en aquaculture.
C’est un projet important parce qu’il permettra de faire la preuve de la faisabilité technique, biologique et économique de la technologie SAR pour la production de poissons destinés à la consommation qui, bien entendu, éliminera les effets négatifs sur l’environnement, les menaces à la biosécurité, et d’autres effets négatifs associés à la salmoniculture en cage en filet. Donc, le projet permettra d’éviter la controverse et l’opinion publique négative actuellement associées aux cages en filet, au contrôle des variables environnementales. Cela favorisera l’amélioration de l’indice de consommation, le temps de grossissement du saumon et la récolte. Cela va révolutionner l’industrie de la salmoniculture, faciliter l’expansion d’une industrie de l’élevage du saumon en Colombie-Britannique et créer un produit de saumon écologique convoité et de plus grande valeur. De plus, ce sera un produit aux caractéristiques améliorées, comme la qualité de la chair et la durée de conservation, ce qui favorisera la création d'une industrie durable.
Je tiens également à souligner que pour le projet, le financement, dès le début, des études de faisabilité et de la conception est d’une grande importance. Nous avons eu la chance de recevoir un tel financement dans le cadre du Programme d’innovation en aquaculture et d’accès aux marchés du MPO, de l’Investment Agriculture Foundation de la Colombie-Britannique, d’Entreprise autochtone Canada et de Tides Canada.
Je demanderais au comité de recommander la création, pour l’industrie de l’aquaculture en parc en filet, d’un cadre réglementaire transparent et responsable. Ce cadre devrait prendre en compte les questions liées aux sites choisis pour l’implantation des piscicultures et à la densité. On doit exiger de l’industrie qu’elle supporte à elle seule l’ensemble des coûts associés au mode de production en parc en filet, y compris la surveillance des effets sur le milieu marin. Cela permettrait aux nouvelles technologies d’être en concurrence sur un pied d’égalité.
Le projet servira de catalyseur pour le développement et la croissance d’une nouvelle industrie de la salmoniculture terrestre en Colombie-Britannique. Il favorisera la croissance de l’industrie de la salmoniculture actuelle et des activités connexes que sont la conception, l’approvisionnement et les industries manufacturières, qui pourront profiter de l’expansion d’un marché mondial durable pour les fruits de mer.
Bill.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Hobson, et merci, chef Cranmer, d'être venus témoigner. Nous vous remercions de l'information intéressante que vous nous avez communiquée. Et laissez-moi vous dire tout d'abord au nom du gouvernement, que nous vous offrons nos meilleurs voeux de succès dans ce projet. J'espère que nous prendrons connaissance d'informations qui nous aideront vraiment à mieux comprendre l'avenir de l'aquaculture.
J'ai été heureux de vous entendre dire — ce n'était pas aussi clair dans votre document — que vous cherchez à voir si le projet répond aux critères de viabilité, durabilité, etc. Votre exposé laissait entendre qu'il s'agissait de conjectures. Si vous procédez à un projet-pilote, vous devriez — je crois — adopter une démarche légèrement plus ouverte par rapport aux résultats; c'est juste un commentaire.
Je crois aussi qu'il faut commenter la question de l'anémie infectieuse du saumon. Je l'ai vu sur votre site Web, monsieur Hobson. C'est encore là avec les commentaires initiaux et le lien vers l'article du Vancouver Sun, etc.
S'il est vrai que le ministère des Pêches et des Océans et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont procédé à tous les tests, qu'ils ont testé des milliers d'échantillons ces dernières années et n'ont pas trouvé de virus; s'il est vrai que 48 échantillons ont été envoyés au laboratoire et qu'il est désormais établi que certains protocoles n'ont pas été suivis; s'il est vrai que parmi ces 48 échantillons on en a trouvé deux de positifs et que lorsqu'ils ont été renvoyés, il n'y en avait plus, il se peut fort bien que nous ayons à faire à des « faux positifs ». Peut-être que vous ne serez pas d'accord avec moi. Je ne suis pas non plus un expert et je sais que la Commission Cohen va consacrer en décembre deux jours de plus à la question. On espère donc avoir ainsi une meilleure idée de ce qui est arrivé.
Dans les deux minutes qui me restent, je parlerai de l'argument avancé selon lequel dans le système d'aquaculture en recirculation, le poisson va grandir plus vite et que vous pourrez ainsi atteindre votre objectif en un an plutôt que deux grâce aux températures optimales et, je suppose, grâce à d'autres facteurs. J'espère que vous avez raison, mais l'argument me laisse quelque peu perplexe, voire même sceptique.
Je ne suis pas convaincu qu'en l'occurrence il n'y aura pas de problèmes de santé. Il y en aura peut-être en raison des densités. Vous supposez, il me semble, que, comme c'est un système en circuit fermé — un système d'aquaculture en recirculation —, il ne peut pas y avoir de problème sanitaire, le poisson ne peut pas tomber malade et on n'aura donc pas besoin d'antibiotiques. Nous verrons, vous avez peut-être raison, mais auriez-vous un commentaire à faire à ce sujet?
On a appris récemment que les systèmes d'aquaculture en recirculation auraient moins d'impact environnemental que les cages en filet. Vous faites valoir que si vous y ajoutez tout ce qu'il faut, ce sera peut-être le cas. Je ne remettrai pas cela en question, mais par rapport, disons, à l'empreinte carbone et aux émissions de gaz à effet de serre réels, pensez-vous toujours que les cages en filet sont plus lourdes de conséquences que le système d'aquaculture en recirculation que vous allez construire?
J'aimerais avoir vos commentaires à ce sujet.
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Avant d'aborder la question des agents thérapeutiques, laissez-moi vous dire que je suis d'accord avec vous à propos de l'anémie infectieuse du saumon. Tout ce que je veux dire est que… Et j'espère que ce n'est pas le cas. J'espère que les essais qu'effectuent le ministère des Pêches et des Océans et l'Agence canadienne d'inspection des aliments sont exacts. Comprenez-moi bien. L'expérience nous prouve que les cages en filet finissent par créer des problèmes. L'anémie infectieuse en est un et il y en a bien d'autres. Mais j'espère que ce que vous dites est vrai.
Au sujet de l'usage d'agents thérapeutiques et de maladies dans les fermes, les seules informations dont je dispose proviennent de deux installations. L'une est le Freshwater Institute de Virginie occidentale qui existe depuis 20 ans et l'autre est l'AquaSeed de Rochester, dans l'État de Washington, que des membres du comité auraient visité l'an dernier. Elle aussi existe depuis 20 ans. Depuis 20 ans, aucune de ces installations n'a eu à prendre de mesures de contrôle des maladies. C'est ce qu'elles m'ont, je crois, répondu lorsque je leur ai posé la question.
Selon elles, le meilleur moyen de garder la maladie en dehors de la ferme est de ne jamais la laisser entrer. Tout se joue dans le traitement de l'eau utilisée. Avant d'entrer dans l'usine, elle est traitée aux rayons ultraviolets. Les parois sont surveillées pour faire en sorte qu'elles ne contiennent pas de pathogènes. Elles sont donc catégoriques: si l'eau utilisée est saine et propre, il ne devrait pas y avoir de problème.
La maladie peut également provenir des saumoneaux. Même s'ils sont certifiés sans maladie, cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils le sont car, comme vous le savez, tous les tests se font par échantillonnage. Nous avons construit un bassin de quarantaine équipé d'un système en recirculation où ils sont gardés séparément pendant quatre mois. Les spécialistes nous disent en effet que si les saumoneaux sont atteints de maladie, celle-ci se manifestera dans un délai de quatre mois. Nous avons donc conçu notre système en conséquence.
En concevant l'installation, nous avons essayé de nous baser sur l'expérience de gens qui oeuvrent depuis longtemps dans le domaine. Comme vous le dites, il n'y a pas de garantie absolue sur cette terre, mais nous pensons avoir minimisé… dans la mesure du possible.
En ce qui concerne les gaz à effet de serre, dans ce domaine non plus, je ne suis pas un expert et je n'ai pas les chiffres. Mais M. Andy Wright, qui a témoigné devant le comité la semaine dernière, les a. Et je n'ai rien d'autre à dire à leur sujet, si ce n'est qu'ils me semblent raisonnables. Si le fond se pourrit ou se dégrade à cause des déjections et qu'il y a un important dégagement de méthane, l'empreinte écologique associée aux gaz à effet de serre sera probablement très importante.
C'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet.