:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la troisième réunion du Comité législatif chargé du projet de loi C-2. Nous étudions la Loi prévoyant des règles sur les conflits d'intérêts et des restrictions en matière de financement électoral, ainsi que des mesures en matière de transparence administrative, de supervision et de responsabilisation.
Nous recevons des témoins ce matin mais, avant de les entendre, j'aimerais présenter le rapport du sous-comité qui s'est réuni hier, étant donné qu'il traite de questions de procédure. Vous devriez avoir un exemplaire du rapport. Je vais le lire avant de demander à recevoir une motion.
C'est le premier rapport du Sous-comité du programme et de la procédure :
Le Sous-comité du programme et de la procédure du Comité législatif chargé du projet de loi C-2 a l'honneur de présenter son premier rapport.
Votre sous-comité s'est réuni le lundi 8 mai 2006 pour discuter des travaux du comité et a convenu de faire les recommandations suivantes :
1. Il est convenu — Que le comité autorise la greffière à contacter les témoins et tente de trouver des regroupements qui traduisent le désir de chaque parti, et que chaque regroupement soit formé par sujet, dans la mesure du possible;
2. Il est convenu — Que l'échéance finale pour le dépôt de la liste des témoins et pour les demandes de comparution soit à 17 heures, le mardi 10 mai 2006, après quoi les témoins seront invités à présenter un mémoire écrit;
3. Il est convenu — Que, dans la mesure du possible, toutes les réunions du comité visant à entendre des témoins soient télévisées;
4. Conformément à la motion du comité adoptée le 3 mai 2006, les motions suivantes ont été renvoyées au comité pour examen :
Que chaque témoin ou groupe de témoins dispose d'au plus 10 minutes pour faire une introduction;
Que la limite du temps de parole des membres du comité soit de 5 minutes, à l'exception des questions posées aux témoins.
Une erreur m'a été signalée. Au point numéro 2, j'ai dit le 10 mai, mais ce devrait être le 9 mai, c'est-à-dire aujourd'hui. En termes clairs, le sous-comité a recommandé que le délai pour le dépôt de la liste des témoins et les demandes de comparution expire à 17 heures aujourd'hui.
Je suis prêt à engager la discussion et à recevoir une motion.
Monsieur Sauvageau.
:
Ce n'est pas la date qui me pose un problème, mais le fait qu'on recommande que l'échéance finale pour que les membres du comité puissent proposer des témoins soit le 9 mai, à 17 heures. Je suis désolée, mais je ne peux pas approuver cela.
Je n'ai jamais fait partie d'un comité qui fixe une échéance, parce que les membres veulent presque toujours, en cours de route, inviter d'autres témoins pour traiter d'une question que personne n'avait prévue ou envisagée jusque-là. Par conséquent, il est insensé d'empêcher de proposer des témoins une fois les audiences commencées. Je ne crois pas que ce soit efficace ou acceptable. On se lie les mains.
Quand cela a été proposé, j'ai cru comprendre que le mardi 9 mai, à 17 heures, était l'échéance pour le dépôt par les membres de la première série de témoins, mais qu'on pourrait continuer d'ajouter des noms aux listes.
:
D'accord, vous répondez à ma question.
Je m'oppose à cet amendement, et je me demande pourquoi la question n'a pas été soulevée à la réunion du sous-comité. Il semble que Mme Jennings rejette maintenant la décision prise par le comité, et qui avait reçu l'appui du député de son parti.
Je me demande pourquoi les représentants du Parti libéral veulent aujourd'hui changer ce qui a été convenu hier par le sous-comité. Je crois que la population va suivre nos travaux pour vérifier si les députés ont vraiment l'intention d'adopter la loi sur l'imputabilité et de livrer la marchandise, ou si nous allons adopter des motions dans le but délibéré de prolonger les discussions et de gagner du temps. À mon avis, c'est ce qui est en train de se passer ici.
On cherche volontairement à éterniser le débat le plus longtemps possible. Il n'y a rien qui nous empêche de prévoir les témoins que nous allons vouloir entendre. Je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas déterminer — nous avons déjà eu une semaine pour le faire — les témoins que nous allons vouloir entendre pour que la greffière puisse planifier le moment de leur comparution.
S'il y a des membres du comité qui veulent retarder à dessein l'adoption du projet de loi pour servir leurs intérêts partisans, tant pis, mais la population va comprendre de quoi il s'agit.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
D'abord, j'aimerais rassurer M. Poilievre et lui dire que je n'ai pas d'intention cachée et que je ne veux pas prolonger inutilement les délibérations du comité. Je crois d'ailleurs parler au nom de tous les membres du comité. Je ne sais pas d'où vient cette interprétation, mais je tiens à apporter cette précision.
Ensuite, si je ne m'abuse — et je me demande des fois si j'ai bien assisté à la même réunion — les avis de motion nous préoccupaient vraiment. Nous en avons longuement discuté.
Pour ce qui est des témoins, je pensais qu'on suivait le processus établi. J'ai présidé le comité de l'environnement durant la dernière session, et il nous est arrivé de convoquer des témoins sur des sujets qui n'étaient pas vraiment de notre ressort. Jamais aucun comité dont j'ai été membre n'a voulu limiter le processus et empêcher qu'on ait la souplesse nécessaire à ce sujet.
Donc, monsieur le président, je n'en suis pas certain mais, si l'intention de l'amendement est d'assurer la souplesse nécessaire sans préjugé ni intention cachée, je pense que nous devrions faire preuve de toute l'ouverture possible, surtout quand il s'agit d'entendre le grand public, parce que c'est la nature de notre travail.
:
Je pense n'avoir jamais fait partie d'un comité ayant des listes de témoins illimitées. Je ne vois pas comment nous pourrions fonctionner si, après avoir entendu un groupe de témoins, nous décidions, sur un coup de tête, d'entendre tel ou tel autre groupe. Voilà pourquoi il y a toujours une liste limitée de témoins, quitte à ce que nous décidions qu'il est absolument essentiel d'ajouter un témoin de plus, dans le cas de circonstances imprévues ou avec le consentement unanime.
Mais si on peut toujours allonger les listes de témoins et prolonger le temps consacré aux témoignages, il est certain qu'on va réduire l'efficacité du comité, le prendre en otage et lui imposer un processus inutile sans fin et nombriliste; j'ai d'ailleurs déclaré à ma première présence au sein du comité que je ne m'associerais pas à cela.
En fait, j'ai envie de présenter un avis de motion à la fin de mon intervention pour proposer que nos séances ne soient pas télévisées parce que je serais embêté que la population du Canada assiste à ce genre de cinéma, qui a d'ailleurs déjà commencé. Ce que nous avions craint le plus se réalise. On ne fait que comparer de façon démagogique et moralisatrice la façon dont un parti voit l'imputabilité par rapport à l'autre, sans que personne ne soit intéressé à se mettre au travail. C'est l'impression que j'ai.
Je ne pense pas que nos séances devraient être télévisées si c'est ce que nous faisons. Nous devrions travailler derrière des portes closes pour vider notre sac, à tout le moins.
:
Merci, monsieur le président et chers collègues.
D'après ce que je constate, nous semblons prêts à fixer l'échéance pour le dépôt de la liste à aujourd'hui ou demain, et ensuite à rajouter des noms à celle-ci, mais seulement avec le consentement unanime du comité. Je trouve cela trop restrictif.
M. Poilievre a proposé que l'ajout des noms, au besoin, se fasse avec le consentement unanime du comité. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
Je propose, chers collègues, que cela se fasse plutôt à la majorité des voix. Si la majorité des membres jugent nécessaire d'entendre un autre témoin pour mener à bien leurs travaux, d'autres noms pourront alors être ajoutés à la liste après l'échéance d'aujourd'hui.
Une voix: Bravo!
:
Est-ce que le comité veut entendre les témoins maintenant, ou poursuivre l'examen des motions? D'accord. Il semble y avoir consensus. Nous allons reporter l'étude des points 3 et 4 à plus tard.
Mesdames et messieurs, nous accueillons trois témoins. D'abord, M. Laurent Marcoux, du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. M. Marcoux est le directeur général de la coordination de la recherche en opinion publique et publicité auprès des services d'information du gouvernement. Bonjour, monsieur Marcoux.
Ensuite, Mme Susan M.W. Cartwright, du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Mme Cartwright est secrétaire adjointe auprès du secteur de la responsabilité au sein du gouvernement. Madame Cartwright, bonjour.
Enfin M. Joe Wild, avocat-conseil auprès du ministère de la Justice. Bonjour.
Avez-vous des commentaires à faire avant qu'on ne cède la parole aux témoins?
:
Monsieur le président, je devrais peut-être vous expliquer en quelques mots la fonction que j'occupe,
[Traduction]
et le rôle que joue l'unité que je dirige dans le domaine de la coordination de la recherche en opinion publique au sein du gouvernement, si cela peut vous aider. Je suis le directeur général de la coordination de la recherche en opinion publique et publicité. Je suis responsable, en fait, de la direction de la recherche sur l'opinion publique.
Cette direction a pour mandat, comme le précise la politique de communication du Conseil du Trésor, d'agir comme autorité technique et de coordination en ce qui a trait à la recherche sur l'opinion publique menée par le gouvernement du Canada. Chaque ministère et organisme est responsable des projets de recherche qu'il mène sur l'opinion publique. Toutefois, ces institutions doivent s'adresser à la direction, qui doit passer en revue leurs plans, leurs méthodes de recherche, ainsi de suite, leur fournir des conseils en la matière et leur attribuer un numéro d'enregistrement de projet qui autorise un ministère à passer un marché pour des services de recherche sur l'opinion publique.
Voilà, en gros, le rôle que nous jouons dans le domaine de la recherche sur l'opinion publique au sein du gouvernement.
:
Merci, monsieur le président.
Chers témoins, bonjour.
Monsieur Marcoux, j'aimerais vous citer un extrait du rapport de novembre 2003 de la vérificatrice générale, rapport qui a été déposé à la Chambre des communes en février 2004, si je ne m'abuse. De manière plus précise, voici ce que dit le paragraphe 5.15, à la page 5 du chapitre 5, qui traite de la recherche sur l'opinion publique:
Nous avons constaté, lors de l'examen d'un échantillon des transactions et des pratiques de gestion, que le gouvernement avait bien géré ses activités de recherche sur l'opinion publique. Ces activités étaient coordonnées de façon centrale, conformément aux politiques. Les rôles et les responsabilités étaient, pour la plupart des activités, suffisamment clairs; Communication Canada avait publié un guide d'orientation décrivant les procédures s'appliquant à la recherche sur l'opinion publique et avait élaboré un guide de recherche afin d'aider les ministères. En 2001-2002, Communication Canada a publié un rapport annuel indiquant le nombre et la valeur des marchés attribués à chaque fournisseur par le gouvernement.
Prenons le poste que vous occupez actuellement — et je sais que la structure n'est plus la même, que Communication Canada n'existe plus. Pouvez-vous nous dire quels changements ont été apportés depuis que la vérificatrice générale a déclaré que les activités de recherche sur l'opinion publique étaient bien gérées? A-t-on cherché à régler certains problèmes particuliers? Est-ce que les contrôles ont été resserrés, voire élargis? Est-ce que votre rôle, en ce qui a trait à la recherche, a changé depuis le dépôt du rapport?
:
La vérificatrice générale a bel et bien indiqué, lors du dépôt de son rapport, que les activités de recherche sur l'opinion publique étaient bien gérées. Toutefois, elle a formulé un certain nombre d'observations et recommandé au gouvernement qu'il dresse un plan d'action pour donner suite aux constatations ou préoccupations concernant la gestion de la recherche sur l'opinion publique au sein du gouvernement.
Pour répondre à votre question, la vérificatrice générale a affirmé, par exemple, que dans quelques cas — c'est ce qu'elle a dit — un ministère n'avait pas reçu de rapport de recherche écrit. Autrement dit, seuls des rapports verbaux avaient été fournis, selon la vérificatrice générale. Par conséquent, le Secrétariat du Conseil du Trésor a adopté, en novembre 2004, de nouvelles procédures administratives qui précisent que les rapports de recherche sur l'opinion publique doivent être soumis par écrit. Cette directive figure également dans la politique de communication du Conseil du Trésor.
La vérificatrice générale a par ailleurs indiqué que les rapports de recherche sur l'opinion publique n'avaient pas tous été rendus publics en temps opportun. La politique de communication avait été respectée, je crois, dans 86 p. 100 des cas. Environ 14 p. 100 des rapports de recherche sur l'opinion publique n'avaient pas été publiés dans un délai raisonnable. Depuis, la direction a mis sur pied un système de gestion de l'information sur la recherche qui, depuis quelques mois, envoie tous les mois aux ministères un avis leur rappelant la date de dépôt de leur rapport de recherche sur l'opinion publique.
Un certain nombre d'observations ont également été formulées au sujet du Bureau d'information du Canada et Communication Canada, qui n'existent plus. Il est donc inutile d'en parler.
Par ailleurs, la vérificatrice générale a laissé entendre que le gouvernement n'était pas en mesure de préparer un plan stratégique de recherche sur l'opinion publique. Depuis, les nouvelles procédures mises en place en novembre 2004 précisent que les institutions doivent non pas fournir à la direction de recherche de l'opinion publique un plan d'ensemble, mais les informer rapidement des projets de recherche sur l'opinion publique qu'elles entendent entreprendre.
:
Je vous remercie. Si vous me le permettez, monsieur Marcoux, je vais poser ma question suivante au recherchiste. Comme je sais qu'il est important pour M. Poilievre que nous nous en tenions au temps qui nous est alloué, je le fais sur mon temps de parole.
Est-ce qu'il serait possible d'effectuer une recherche — je n'en ai pas besoin pour demain matin — sur le temps moyen requis, par exemple au cours des 20 dernières années, pour adopter un projet de loi contenant 317 articles? Était-ce deux semaines, deux mois, neuf mois? J'aimerais obtenir une statistique à cet effet, car chaque fois que nous posons une question, on nous répond que nous voulons incorrectement retarder l'adoption du projet de loi, alors que tout ce que nous voulons, c'est en faire une étude sérieuse. Si nous avions cette moyenne, cela nous permettrait de démontrer le sérieux et la rigueur dont nous voulons faire preuve lors de cette étude, plutôt que d'accepter que les conservateurs nous imposent de procéder rapidement.
Je m'excuse auprès de M. Marcoux d'avoir utilisé mon temps de parole pour faire cette déclaration.
:
Tout cela demeure bien obscur. Ce qui est certain, c'est qu'il y a pas mal de choses louches associées au scandale des commandites qui se sont passées sous la direction du BIC, de Communication Canada, des Guité, des Collet, ainsi de suite. Nous avons toujours pensé que l'octroi de contrats de recherche sur l'opinion publique ouvrait la porte aux abus.
M. Owen a cité le rapport de la vérificatrice générale, mais vous avez plutôt parlé des contrats verbaux qui étaient donnés, des rapports verbaux qui étaient présentés. Une des premières choses que la vérificatrice générale a constatée, c'est le manque épouvantable de documentation entourant les activités, notamment celles de M. Guité.
Or, le projet de loi C-2 ne risque-t-il pas, en fait, de favoriser la culture du verbal, la culture du secret, au fur et à mesure que nous améliorons les procédures d'accès à l'information?
:
Je pourrais peut-être vous poser la même question, monsieur Wild.
Voici l'une des craintes que suscite le projet de loi. John Reid a recommandé, à tout le moins, de faire de la création de documents une obligation, non pas seulement dans le secteur de la recherche sur l'opinion publique, mais dans toutes les opérations du gouvernement. Il a également proposé que le non-respect de cette obligation se traduise par une infraction.
Est-ce là une des raisons pour lesquelles vous n'avez pas inclus cette proposition dans le projet de loi? Croyez-vous que cela risque de donner lieu à une culture du secret, où personne n'est prêt à mettre quoi que ce soit sur papier, sauf sur un papillon adhésif, de crainte que cela ne fasse l'objet, plus tard, d'une demande en vertu de l'AIPRP?
:
La réponse à votre dernière question est non.
Si je peux revenir à votre question de tout à l'heure sur la documentation, dans le domaine de la recherche sur l'opinion publique, et si l'insuffisance de documentation pourrait poser problème. La vérificatrice générale a mentionné dans le rapport de 2003 que, dans le cas d'un certain nombre de projets de recherche, des ministères n'ont pas décrit de manière approprié le projet de recherche, sa raison d'être ou l'usage qu'on en a fait.
Depuis, les procédures de la Politique de communication stipulent, il me semble, que les institutions doivent fournir ce genre de documentation quand elles font une recherche sur l'opinion publique et quand elles soumettent leurs plans à mon service qui les examine et fait des commentaires et des recommandations. Nous avons aussi mis au point une sorte de guide ou, si vous voulez, une liste que nous avons fournie aux institutions pour les aider à déposer des documents.
Cela n'a pas été considéré comme étant un grand problème, mais quelques préoccupations ont été soulevées et réglées par des procédures administratives du gouvernement et par des mesures inhérentes à notre travail.
:
Merci, monsieur le président
Si vous me le permettez, je voudrais juste répondre à la question de M. Sauvageau concernant le temps de recherche moyen requis pour 317 articles.
À la dernière réunion, j'ai demandé au ministre le nombre et la nature des articles contenus dans le projet de loi. Si les membres du comité se souviennent, le ministre a répondu qu'environ la moitié des 317 articles étaient très techniques. Donc, je ne pense pas qu'il nous faudrait beaucoup de temps pour examiner ces articles techniques puisqu'il n'y en a pas de significatifs ou de nouveaux.
Pour le reste, le ministre a indiqué que la majorité était en fait des règlements tirés d'autre lois et qui ont été légèrement modifiés afin de les incorporer dans le projet de loi C-2. En fait, il y a très peu de règlements vraiment nouveaux -- par exemple la création d'un poste de directeur des poursuites pénales, des changements à la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes, et des choses de ce genre.
Je me demande donc s'il est important de demander à nos recherchistes le temps moyen requis pour effectuer la recherche pour 317 articles, étant donné qu'un grand nombre des articles contenus dans le projet de loi sont techniques ou comportent de légères modifications d'articles d'autres lois et empruntés pour les incorporer dans ce projet de loi.
Ce que je veux dire, c'est que le plus gros a été fait. Je pense que le nombre de règlements sur lesquels nous devons nous concentrer est limité car justement il s'agit de règlements nouveaux.
Voilà ce que j'avais à dire, monsieur le président, je n'ai pas de questions à poser aux témoins. Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci d'avoir rappelé le rôle de la présidence du comité en ce qui concerne le respect que nous devons aux témoins. Nous recevons aussi parfois des membres du public et nous devrions toujours leur témoigner le respect qu'ils sont en droit d'attendre, qu'ils fassent partie de notre personnel ou du public.
Monsieur le président, la partie du rapport concernant le soutien au Parlement a attiré mon attention. Je sais que le comité s'intéresse au rôle du directeur parlementaire du budget proposé dans le projet de loi. À la lecture du projet de loi, je constate que le rôle du directeur parlementaire du budget est de fermer la boucle d'imputabilité concernant les recettes et les dépenses au lieu de créer le budget.
Ce que je veux savoir, monsieur le président, c'est s'il ne vaudrait pas mieux, au vu des préoccupations soulevées au sujet de la création d'un appareil bureaucratique supplémentaire, incorporer le poste du directeur parlementaire du budget dans le bureau du vérificateur général au lieu d'avoir ce poste en parallèle. Il me semble que l'infrastructure du bureau du vérificateur général peut avoir le directeur parlementaire du budget et éviter ainsi la création de bureaucratie supplémentaire.
C'était ma question, monsieur le président.
:
D'abord, je m'excuse. Je pensais que nos questions devaient être préalablement adressées à M. Marcoux uniquement, et non pas aux trois témoins. J'avais d'autres questions à poser.
Si vous me le permettez, je répondrai à M. Lukiwski. Effectivement, c'est un projet de loi qui comporte des amendements techniques et autres. Cependant, lorsqu'on veut procéder rapidement, on peut nommer le directeur des nominations politiques avant que le comité ait tenu sa première réunion. Lorsqu'il s'agit de prendre des décisions sur le projet de loi C-11 de la session précédente, on dit qu'il faut attendre que le comité se soit prononcé. Donc, l'étude de ce projet de loi est vraiment à deux vitesses. Plusieurs amendements ou plusieurs articles soulèvent plusieurs interrogations. Je vous donnerai deux exemples où, je pense, l'opposition peut concrètement démontrer sa bonne volonté de faire un travail constructif. Premièrement, je poserai des questions à nos témoins.
Le commissaire à l'intégrité peut-il faire un travail proactif ou doit-il seulement attendre qu'une plainte soit déposée? Par exemple, la vérificatrice générale du Canada a enquêté sur le scandale des commandites et découvert qu'il y avait eu malversation dans un ministère ou ailleurs. Or, on a dû attendre le rapport de novembre 2003. S'il y avait eu un commissaire à l'intégrité à ce moment-là, ce dernier aurait-il pu faire un travail proactif? Selon moi, le projet de loi, tel qu'il est écrit en ce moment, ne le permet pas.
J'aurai un deuxième exemple pour démontrer à M. Lukiwski qu'on doit travailler rigoureusement à l'étude de ce projet de loi.
:
Et voilà! Je pense que cela pourrait être un amendement intéressant au projet de loi, et il ne s'agit pas d'en retarder l'application.
J'ai une deuxième question sur un point qui pourrait nous permettre de modifier de façon constructive le projet de loi C-2. Je veux parler d'une décision du Tribunal canadien du commerce extérieur mettant en cause un ministère du gouvernement que le tribunal reconnaîtrait coupable, par exemple, d'avoir fait un appel d'offres biaisé.
Je peux vous donner un autre exemple, celui de la relocalisation des employés fédéraux et du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, qui, lorsque M. Scott Brison était ministre, a décidé d'orienter le contrat de façon à permettre à Royal LePage d'être la seule société à pouvoir participer à un appel d'offres, éliminant de ce fait les concurrents potentiels, notamment Envoy. Le Tribunal canadien du commerce extérieur a décidé qu'il y avait eu malversation.
Est-ce que cette décision, en vertu du projet de loi C-2 tel qu'il est rédigé en ce moment, pourrait faire l'objet d'une étude du commissaire à l'intégrité?
:
M. Sauvageau, je crois que vous parler de la raison pour laquelle le commissaire à l'intégrité ne peut pas ouvrir une enquête. Cette question semble très bizarre et n'a aucun rapport avec le sujet de la dénonciation.
L'organisme de surveillance qui protège les dénonciateurs ne peut pas protéger un dénonciateur qui ne fait pas de dénonciation. S'il n'y a pas de dénonciation, il n'y en aura pas à enquêter. Par conséquent, si le but d'un organisme de surveillance de protection des dénonciateurs est d'enquêter les dénonciations d'actes répréhensibles et de protéger les dénonciateurs qui font des dénonciations, pourquoi donc ouvrirait-t-il une enquête s'il n'y a pas eu de dénonciation? Il semble n'y avoir aucun rapport. Le fait qu'il ait ensuite relié cela à la nécessité de prolonger le temps que passe le comité sur la Loi sur l'imputabilité semble encore plus ahurissant.
Finalement, s'il a un amendement à ce sujet, nous l'encourageons à le présenter. Personne ne suggère qu'il n'aura pas le droit de présenter des amendements lors de l'étude article par article.
Ma question s'adresse à M. Wild. Dans le cadre de la protection des dénonciateurs, un commissaire à l'intégrité ne devrait-il pas enquêter seulement une dénonciation qu'il a reçue et protéger un dénonciateur qui a fait une dénonciation ou peut-il enquêter une dénonciation qu'il n'a pas reçue ou bien protéger un dénonciateur qui n'existe pas?
La partie 1 du projet de loi s'intitule « Règles régissant les conflits d'intérêts ». L'article 4 définit les conflits d'intérêts.
Au paragraphe 6(1), intitulé « Prise de décision », on dit, et je cite:
6. (1) Il est interdit à tout titulaire de charge publique de prendre une décision ou de participer à la prise d’une décision dans l’exercice de sa charge s’il sait ou devrait raisonnablement savoir que, en prenant cette décision, il pourrait se trouver en situation de conflit d’intérêts.
Au paragraphe 6(2), intitulé « Débat et vote », on dit:
(2) Il est interdit à tout ministre, [...] de participer, en tant que membre du Sénat ou de la Chambre des communes, à un débat ou à un vote sur une question à l’égard de laquelle il pourrait se trouver dans une situation de conflit d’intérêts.
Si je comprends bien les libellés des paragraphes 6(1) et 6(2), cela signifie que si ce projet de loi était en vigueur, les ministres Emerson et O'Connor ne pourraient ni participer à un débat à la Chambre ni voter sur une question spécifique. Par exemple, s'il y avait un débat ou un vote à la Chambre sur l'entente sur le bois d'oeuvre, M. Emerson ne pourrait y participer. De même, s'il y avait un débat ou un vote à la Chambre concernant les nouveaux instruments, équipements, etc. pour lesquels ses anciens clients pourraient être soumissionnaires, M. O'Connor ne pourrait y participer.
Ai-je raison de croire cela?
:
Nous reprenons nos travaux.
Nous avons un certain nombre de témoins devant nous. Bonjour.
J'imagine que nous allons commencer par le Bureau du Conseil privé avec Kathy O'Hara, sous secrétaire du Cabinet, appareil gouvernemental; nous avons monsieur Marc Chénier, conseiller juridique du secrétariat du renouveau démocratique; Dan McDougall, directeur des opérations, législation et planification des opérations et Patrick Hill, là-bas au coin, qui est haut fonctionnaire de l'appareil gouvernemental. Voilà de beaux titres de fonction.
Madame O'Hara, avez-vous des remarques préliminaires?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aussi aux témoins.
Je suis très préoccupé du fait qu'on dise qu'il ne faut plus que la politique soit une affaire de gros sous, qu'il convient de limiter le pouvoir de l'argent en politique et de ne plus s'inquiéter parce que, compte tenu des réformes actuelles et à venir, les campagnes électorales seront désormais financées à même les fonds publics, au moyen de ce que j'appellerais le rabais qu'on obtient pour chaque vote dans le commerce de la politique.
Ce qui m'inquiète, dans ce pays, c'est l'influence pernicieuse des comités d'action politique. Je sais que c'est une expression d'origine américaine, mais je crois que le gouvernement actuel est en train de nous placer sous l'influence américaine. C'est une opinion personnelle. Je ne m'attends pas à ce que vous réagissiez à ce commentaire, qui est très politique.
Ma question, à laquelle j'aimerais que vous répondiez de manière analytique, est de savoir s'il existe, selon vous, un quelconque mécanisme de limitation constitutionnelle de l'influence que peuvent exercer des groupes de réflexion et des partis étrangers sur notre pays. Pensez-vous que l'affaire Harper c. Canada (Procureur général) appuie réellement la proposition selon laquelle les limites sont acceptables, mais que l'annulation ne l'est pas? Je veux parler des syndicats et des entreprises, qui sont le simple prolongement des gens, dans ce pays, et qui n'ont pas voix au chapitre.
À votre avis, y a-t-il un problème constitutionnel? Et existe-t-il un moyen de limiter l'influence extérieure dans les campagnes électorales? On veut que la politique ne soit plus une affaire de gros sous, mais je constate que c'est plutôt l'inverse qui se produit, si j'en juge par les statistiques de financement du Parti conservateur depuis le début de l'année.
C'est ce qui m'inquiète. Tout comme les députés d'en face, je veux moi aussi qu'on dissocie l'argent de la politique, mais comment faire?
Ma question suivante découle du document de la recherche. Les recherchistes produisent des documents fort pertinents, même s'ils ne savent pas 12 heures à l'avance qui seront les témoins que nous recevrons. C'est ce qui arrive forcément lorsqu'on nous bouscule comme on le fait présentement.
Dans le projet de loi C-2, il est question de réforme du financement des partis politiques. Mais nous avons déjà étudié le projet de loi C-79, Loi modifiant la Loi électorale du Canada (publicité électorale de tiers), qui est mort au Feuilleton. On nous propose de vous poser la question suivante.
Êtes-vous d'avis que les réformes du financement politique prévues dans le projet de loi C-2 seront inefficaces en l'absence de mesures visant la publicité électorale de tiers? C'est un peu la même question que celle de M. Murphy, mais j'aimerais la préciser.
Je vous remercie d'être venus aujourd'hui.
J'ai une ou deux remarques à faire, puis quelques questions à poser. J'aborderai d'abord les points positifs, puis je terminerai par les sujets qui nous préoccupent.
Nous nous réjouissons de l'interdiction concernant les fonds fiduciaires. Même si nous nous demandons où est passé l'argent, cela demeure un bon changement. Ce que je veux dire, c'est que les fonds fiduciaires sont toujours entre les mains des associations de circonscription; je suppose qu'on ne peut rien y faire. Quoiqu'il en soit, on a pris la bonne décision. L'obligation qui incombe aux députés de divulguer toutes les informations concernant les fonds fiduciaires est évidemment une mesure que nous applaudissons.
Nous nous réjouissons aussi du fait que la nomination des directeurs de scrutin sera désormais fondée sur le mérite et à l'abri de toute ingérence politique. Nous le réclamions depuis des années et nous sommes heureux de voir que c'est enfin dans le projet de loi.
Cela m'amène à parler du processus de nomination. Nous avions demandé, entre autres, d'établir des critères en matière de compétences et d'aptitudes pour toutes les nominations au sein du gouvernement. Je vois qu'on propose un processus, mais vous pourriez peut-être nous en donner les détails. Nous aimerions pouvoir présenter les critères au comité permanent compétent et ensuite rendre publics ceux qu'il aura approuvés. En effet, c'est quelque chose qui ne se limite pas au domaine public. Si l'un de mes électeurs voulait poser sa candidature, par exemple, il devrait être en mesure de le faire. On devrait établir des critères fondés sur certaines aptitudes et compétences inhérentes aux postes et assurer une certaine forme de surveillance.
Cette question me préoccupe dans le sens où il ne semble pas y avoir de processus en vertu duquel un comité permanent exercerait une certaine surveillance et demanderait des comptes aux parlementaires, et permettrait du coup aux citoyens d'être informés des nominations au sein du gouvernement. Je crois que c'est vraiment crucial.
Je voudrais ajouter une ou deux choses. J'ai entendu dire ici que nous pourrions avoir bientôt des élections à dates fixes. C'est ce que nous voulons. On est loin de la réforme électorale. Nous espérions un processus de consultation des citoyens qui prendrait comme point de départ les travaux faits au cours de la dernière législature, mais ce processus n'existe pas. Évidemment, nous aimerions imposer des limites au chapitre des dépenses, dans le cadre des courses à la direction. Je pense que c'est quelque chose que les Canadiens souhaitent aussi, parce qu'effectivement, nous pourrions choisir un futur premier ministre dans un des partis politiques. Nous pensons qu'il faut accroître la responsabilisation et le contrôle. Nous voulons la divulgation intégrale des informations et la transparence de tous les candidats à la direction, mais pour l'instant, il n'en est rien.
Je vais m'arrêter ici car j'ai quelques questions à poser.
Merci.
:
Je vais essayer de répondre à toutes vos questions, mais si j'en oublie, dites-le moi.
Vous avez soulevé la question de la présentation des critères pour les nominations. Encore une fois, je ne peux parler des nominations de manière plus générale. Si vous faites revenir l'autre secteur du BCP, ils peuvent certainement répondre à ces questions.
Avec respect, je pense que vous avez commencé par les directeurs du scrutin et des questions relatives aux critères régissant leur nomination. Le projet de loi prévoit que le Directeur général des élections doit élaborer un processus complet pour la nomination des directeurs du scrutin et, en particulier, qu'il doit déposer devant le Parlement des critères pour leur nomination.
Vous avez fait état d'un certain nombre de questions: date d'élections fixe, réforme électorale, consultation des citoyens et limite de dépenses dans le cas d'une course à la direction. Comme je l'ai dit, cela concerne des questions qui figuraient dans la partie imputabilité du programme, qui, je pense, est appelée « Améliorer la démocratie ». Alors, nous ne sommes pas inclus ici.
Ais-je oublié quelque chose? Concernant l'interdiction des fonds de fiducie, comme vous l'avez dit, les associations de circonscription auraient tout de même l'argent, mais en vertu de cette législation, elles ne pourraient pas le remettre à un candidat pour utilisation à des fins politiques.
Merci à tous d'être présents et de faire partie de l'appareil gouvernemental. Vous avez entrepris un travail colossal ces derniers temps et je vous félicite des subtilités que vous avez réussi à édifier ici pour le nouvel appareil gouvernemental qui nous est proposé.
Il ne s'agit pas d'une critique de l'approche entière -- et ce n'est pas là mon intention -- , mais j'aimerais obtenir votre analyse experte sur les répercussions qu'aura sur la fonction publique la création de ces nouveaux postes de mandataires du Parlement. Je dis cela en tenant compte de mes antécédents de mandataire du Parlement et sachant que parfois, les mandataires du Parlement se font concurrence pour obtenir le temps des fonctionnaires ainsi que le temps du Parlement et le temps du public, et l'attention du public. Je pense qu'à un certain moment, nous devons au moins poser la question: sommes-nous en train de créer un univers parallèle à l'organe exécutif et au Parlement?
Les mandataires du Parlement, évidemment, doivent être des agents des parlementaires, pour les aider avec leurs pouvoirs d'enquête, leur pouvoir de faire des rapports publics, et ainsi de suite, pour aider les parlementaires à mieux faire leur travail. Évidemment, au tout début, il n'y avait que le vérificateur général, et ensuite, des ombudsmans ont été nommé dans toutes les provinces. Puis, au cours des 15 dernières années, nous avons eu les commissaires à l'information et à la protection de la vie privée, les protecteurs des enfants; au niveau fédéral, nous avons le commissaire aux langues officielles, le commissaire à l'environnement et au développement durable, et maintenant, nous avons des mandataires en ce qui concerne les approvisionnements, le budget, l'intégrité, l'éthique et les conflits d'intérêts, évidemment, un directeur général des élections, et nous parlons d'un directeur des poursuites pénales.
En tant que parlementaire qui regarde l'organe exécutif du gouvernement avec l'espoir qu'avec le temps, l'administration des affaires publiques deviendra de plus en plus efficace et qu'elle fera l'objet d'une imputabilité de plus en plus grande, je suis intéressé d'avoir une opinion experte sur la question de savoir si à un certain moment, nous allons créer tellement de nouveaux mandataires différents, nécessitant tellement de temps de la part des fonctionnaires que les administrateurs publics auront de la difficulté à faire leur travail.
Je ne dis pas cela comme une critique, mais j'ai besoin de savoir quel est votre avis quant à savoir jusqu'où on peut aller dans la prolifération des agents de surveillance, et si, à un certain moment, nous n'allons pas au-delà de la responsabilité de l'organe exécutif du gouvernement consistant à faire simplement en sorte que l'administration publique fonctionne, par opposition à l'impartition de l'imputabilité, de l'examen et de la divulgation et de l'évaluation, alors que toutes ces choses devraient déjà faire partie de notre administration publique et devrait se faire d'elles-mêmes -- ou si nous devrions encourager les administrateurs publics à agir de manière appropriée et avoir tous les règlements, règles et principes qui permettent de réaliser cela ou d'en faire la promotion.
Alors, n'importe lequel d'entre vous...
:
Et ils ne le feront pas, merci.
Mais je veux clarifier un certain nombre de ces cas. Par exemple, il y en a un nouveau commissaire au lobbying, qui sera un mandataire du Parlement.
Mais en termes de bureaucratie, nous avions déjà un directeur, alors, essentiellement, le directeur devient le commissaire, alors il ne s'agit pas d'une nouvelle bureaucratie.
Le commissaire à l'intégrité du secteur public est lui aussi un mandataire du Parlement, mais ce poste a été créé par un texte de loi antérieur. Ainsi, il ne s'agit pas d'un nouveau poste créé par le projet de loi C-2.
Le directeur parlementaire du budget, évidemment, n'est pas un mandataire du Parlement. Ce poste n'a pas été créé de cette façon. Il est lié à la Bibliothèque du Parlement.
Le directeur des poursuites pénales, encore une fois, ne constitue pas une nouvelle bureaucratie. Il s'agit en fait du Service fédéral des poursuites du ministère de la Justice.
Vu sous cet angle, je ne vois pas beaucoup de nouvelles bureaucraties créées par ce projet de loi.
:
Merci, monsieur le président.
J'aurais d'abord une observation faisant suite à une des questions ou observations de M. Dewar sur le chargement que cette loi proposée apportera, en ce sens qu'au lieu que ce soit le gouvernement qui nomme les directeurs du scrutin, c'est le Directeur général des élections qui le fera et leur nomination sera fondée sur le mérite. Je sais que votre parti, monsieur Dewar, appuie cette mesure, et le Bloc aussi. En fait, je pense que c'est le Bloc qui a fait une suggestion vigoureuse à cet effet. Alors, je suis également très heureux de voir cela dans le projet de loi.
Mon commentaire est simplement le suivant: je siège au comité de la procédure et des affaires de la Chambre et M. Kingsley a comparu devant ce comité. Je lui ai demandé s'il avait travaillé sur l'élaboration du système fondé sur le mérite qui déterminerait les qualifications nécessaires pour être directeur du scrutin. Il m'a informé, monsieur Dewar, que ce travail est déjà terminé. En fait, lorsque je lui ai demandé combien de temps il faudrait -- comme nous sommes dans un parlement minoritaire, nous ne savons pas quand des élections pourraient être déclenchées -- il a répondu que si le projet de loi était adopté, il serait en mesure, d'après ses estimations, de nommer ou d'avoir en place des directeurs du scrutin dans les 308 circonscriptions du Canada en l'espace de deux mois. Il a dit que le projet de loi devait d'abord être adopté avant qu'il puisse faire ce travail.
Je vous suggérerais que lorsqu'il comparaîtra devant le présent comité, vous lui demandiez quelles sont les qualifications qui sont nécessaires à son avis, et ce genre de choses.
Ma question porte spécifiquement sur les fonds de fiducie, une autre question soulevée par M. Dewar. Nous avons tous entendus des histoires au sujet des fonds de fiducie et de leurs répercussions sur les campagnes électorales. Y a-t-il des données empiriques, des études que vous avez vues qui démontrent comment ces fonds de fiducie ont été utilisés et combien de ces fonds de fiducie ont été utilisés au financement électoral dans des campagnes particulières?
:
Merci. Si j'ai bien compris ce que vous avez dit, il n'existe aucune limite aux dépenses qu'un tiers peut engager pendant une élection afin de faire la promotion des intérêts d'un candidat ou d'un parti, pourvu que ces dépenses ne tombent pas dans la catégorie de la publicité électorale.
Si vous êtes les experts qui comparaissez devant ce comité chargé d'étudier le projet de loi C-2, vous avez peut-être également participé à l'élaboration du projet de loi C-79 déposé au Parlement par l'ancien gouvernement lors de la dernière session. Ce projet de loi avait pour but d'amender la Loi électorale du Canada en vue de restreindre la capacité des tiers d'utiliser des montants reçus par des individus et des personnes morales à des fins de publicité électorale.
Lorsqu'un membre du comité dit que ce n'est pas un problème, que l'ancien gouvernement n'a jamais agi afin de limiter la publicité ou les dépenses faites lors des élections fédérales, ce n'est pas tout à fait exact. De plus, il s'agit d'un phénomène quand même assez récent.
Je demande à chacun d'entre vous si vous avez travaillé à l'élaboration du projet de loi C-79, si vous avez été consulté, etc., et d'expliquer aux membres du comité qui l'ignorent peut-être parce qu'ils n'étaient pas députés lors de la dernière session, que le gouvernement précédent a justement déposé un projet de loi sur cette question.
:
Merci de m'avoir invitée.
[Traduction]
J'ai en fait distribué un dossier de présentation de quatre pages. Il s'agit certainement d'un changement par rapport à la discussion qui a eu lieu ici ce matin, mais de mon point de vue, on m'a demandé de venir vous parler du rôle de l'école dans la mise en oeuvre de la Loi sur l'imputabilité et de la place qu'occupent les fonctionnaires dans tout cela.
Alors, avez votre indulgence, monsieur le président, j'aimerais essentiellement reprendre rapidement les quatre pages du dossier de présentation, ce qui prendra environ deux minutes.
Le président: Deux minutes, c'est parfait.
Mme Ruth Dantzer: Cela représente environ 30 secondes par page et je vais essayer de respecter ce délai.
[Français]
La deuxième page du document que j'ai distribué fait état de mon objectif aujourd'hui. Je veux vous entretenir du rôle de l'École de la fonction publique dans l'appui de la Loi fédérale sur l'imputabilité.
[Traduction]
Nous mettons absolument l'accent sur un changement de culture dans la fonction publique ainsi que sur l'apprentissage tant au niveau individuel qu'au niveau organisationnel. Je pense qu'il s'agit là d'un élément clef en termes de l'intention qui transpire tout au long du projet de loi.
La page deux -- et je serai brève -- traite du contexte, comme le rôle de l'école dans la mise en oeuvre de la Loi sur l'imputabilité qui doit être vue dans un contexte plus large. C'est un contexte dans lequel nous travaillons à la fois au niveau du leadership organisationnel, de l'apprentissage individuel et de l'innovation en gestion publique.
Le mandat de l'école est de mettre en oeuvre une approche mieux coordonnée de l'apprentissage dans la fonction publique. Cela ne comprend pas seulement l'univers face à face, mais va au-delà -- et vous en entendrez parler. Ce graphique tente de montrer comment nous voyons les trois aspects de l'apprentissage, c'est-à-dire l'apprentissage individuel, le leadership organisationnel et l'innovation en gestion publique, se rencontrer pour garantir que nous avons une fonction publique solide et innovatrice pour servir le Parlement.
La page quatre porte sur les priorités de l'école. Je pense que c'est ici que vous allez voir le lien le plus direct avec la Loi sur l'imputabilité.
[Français]
Il existe quatre priorités. La première se trouve dans la boîte intitulée « Fonction publique - fondements ».
[Traduction]
Vous verrez que la première boîte bleue est une introduction à la fonction publique. Une priorité clé pour l'École de la fonction publique du Canada au cours des prochaines années est le programme d'orientation que nous avons entrepris pour tous les fonctionnaires. C'est important parce que ce volet est centré de manière absolue sur l'éthique et les valeurs. Pour la première fois, tout fonctionnaire aura droit, dans un délai de six mois suivant son entrée en fonction, à une formation dans laquelle il apprendra quelles sont nos règles, quelles sont nos valeurs et pour qui nous travaillons. Cela se fait ici même à Ottawa, et les deux Chambres du Parlement sont intimement mêlées à cette activité.
La seconde boîte traite de la formation sur la délégation de pouvoirs. À partir du 1er janvier -- même si le cours ne débute pas avant ce mois-ci -- tous les fonctionnaires à qui l'on a délégué un pouvoir en matière d'embauche, de signature de chèques ou d'approvisionnement devront démontrer qu'ils ont suivi un cours et réussi un examen écrit attestant qu'ils ont les connaissances nécessaires pour exécuter ces tâches de manière appropriée. C'est la première fois que cela se fait; dans le passé, l'école avait des cours, mais nous ne sommes jamais allés à l'évaluation de niveau deux, ce qui signifie le transfert des connaissances. Les pouvoirs délégués seront retirés aux personnes qui ne réussiront pas l'examen ou le transfert de connaissances.
[Français]
La troisième boîte a trait à la formation pour les groupes fonctionnels. La grande priorité est de professionnaliser ces groupes. Vous avez sûrement entendu parler des efforts faits en matière de finances et d'approvisionnement.
[Traduction]
Pour la première fois, il y aura des programmes de formation que ces groupes fonctionnels pourront suivre.
[Français]
La quatrième boîte porte sur le développement du leadership. Il est clair que nous voulons renforcer les valeurs éthiques et le développement du leadership au sein de la fonction publique.
[Traduction]
Pour nous, le volet leadership est très important. Si nous parvenons à rejoindre les leaders et à s'assurer qu'ils adoptent le comportement approprié, nous sommes convaincus que l'ensemble de la fonction publique suivra.
Je vais consacrer les 30 dernières secondes qu'il me reste à la page quatre. Elle sert uniquement à mettre en relief les prochaines étapes. L'accent est mis sur la mise en oeuvre en termes de transfert de cette connaissance.
La Loi sur l'imputabilité est un texte législatif majeur. Elle nécessite, dans une certaine mesure, un changement de culture au sein de la fonction publique et nous pensons que les cours portant sur l'introduction et la délégation de pouvoirs, permettront de bien sensibiliser les fonctionnaires en s'assurant qu'ils respectent l'esprit de la loi.
Nous examinons l'évaluation, alors il y aura une évaluation du transfert des connaissances, pour s'assurer que les gens ont les pouvoirs délégués. Et, évidemment, il se fera beaucoup de travail avec les ministères.
[Français]
Enfin, je veux préciser que j'ai fait parvenir notre dépliant à vos bureaux. Il comporte des détails sur tous les cours dont je viens de parler.
Je suis maintenant prête à répondre à toutes vos questions.
Je suis très enthousiasmé que vous soyez ici pour représenter l'École de la fonction publique du Canada et que vos diapositives parlent d'une fonction publique solide et innovatrice.
Si je peux parler au nom de notre côté, nous avons toujours eu confiance dans l'honnêteté, l'intégrité, le travail acharné et l'intelligence de la fonction publique. En fait, il est important de souligner que malgré ce qui peut se dire durant la période quotidienne de non-réponse à la Chambre des Communes, on trouve dans le rapport Gomery une solide défense de la fonction publique. À cette fin, ayant foi dans la fonction publique et voyant votre enthousiasme pour la poursuite de cette tradition, et entrer dans la culture de l'imputabilité et tout le reste... Il y a deux secteurs où je vois la Loi sur l'imputabilité enlever, étant donné les antécédents solides de la fonction publique, ce à quoi on pourrait s'attendre.
Je dirai ceci. Le directeur parlementaire du budget se voit conférer un pouvoir distinct pour embaucher des gens à contrat. Le directeur des poursuites pénales est un autre exemple de quelque chose qui fonctionne dans le bureau du procureur général, mais qui est retiré de l'orbite de ce bureau -- pas complètement, mais dans une certaine mesure.
Voilà deux exemples qui démontrent une indépendance par rapport à la fonction publique ou une forme d'amputation de cette dernière. Et en fait, cela pourrait être... non pas démoralisant, mais ce n'est pas un incitatif aussi grand pour la fonction publique que d'avoir, par exemple, un directeur du budget qui dispose d'un pouvoir distinct d'embaucher à contrat plutôt que de choisir parmi la crème de la fonction publique les gens qui méritent ce travail, qui ont été formés pour le faire et qui sont prêts à le faire.
Nous ne faisons que commencer l'étude de la Loi sur l'imputabilité, mais ce sont là deux secteurs où je vois qu'il y a un peu de contradiction. La loi se veut un stimulant pour la fonction publique et tout le reste, mais voilà deux cas où l'on est en rupture avec cette intention.
J'aimerais connaître vos observations sur cette question.
Soyez la bienvenue, madame Dantzer, et félicitations pour votre nouveau rôle ainsi que la nouvelle approche que vous avez déjà tracée.
À la page quatre de vos diapositives, sous « Développement du leadership » nous avons au bas de la première boîte « Valeurs et éthique ». Peut-être est-ce parce qu'il s'agit d'un diagramme simple, mais je pense qu'il serait utile d'avoir les valeurs et l'éthique dans la boîte à l'extrême gauche, sous « Fonction publique -- fondements ». Il se peut que cette question sont envisagées là, mais je pense qu'il devrait y avoir une promotion importante de l'éthique et des valeurs dès l'arrivée dans la fonction publique.
Je dirais qu'il y a vraiment une règle essentielle pour guider les fonctionnaires et les politiciens dans leurs rapports les uns avec les autres et, par conséquent, pour déterminer comment l'administration publique peut travailler avec intégrité et en respectant l'éthique et les valeurs, et c'est de comprendre la ligne de démarcation qu'il y a entre les deux.
Notre système est un système politique. Nous avons de la partisanerie dans les élections, dans le programme électoral, dans la législation et dans l'attribution des fonds et tout cela se passe au Parlement. Mais dès que vous arrivez au point où la politique ou la législation ou je ne sais quoi d'autre a été décidé et que l'argent a été attribué, vous traversez une ligne et vous passez de ce qui est intrinsèquement partisan au devoir d'agir équitablement. À mon avis, s'il y a une chose qui devrait être gravée dans l'esprit de chaque fonctionnaire, c'est la notion de devoir d'agir équitablement.
Cela signifie, évidemment, que les critères objectifs, la transparence, les processus des concours et l'évaluation des résultats, toutes ces questions de l'administration publique, devraient être séparées du côté politique. En fait, c'est lorsque les gens du côté politique, qu'il s'agisse d'un ministre ou d'un adjoint d'un ministre, franchissent cette ligne que nous avons des problèmes avec l'administration publique et la confiance du public dans cette dernière. Je pense que si nous gardons tous clairement à l'esprit cette ligne de démarcation, reconnaissant les rôles nécessaires et différents de chacun, nous parviendrons tous en faire beaucoup plus pendant l'étude de ce projet de loi en nous laissant guider par ce principe et en cherchant à le renforcer.
:
On l'a plutôt fait pour la Loi sur la modernisation de la fonction publique,
[Traduction]
la LMFP, la Loi sur la modernisation de la fonction publique.
[Français]
Je ne sais pas s'il s'agissait du projet de loi C-11 ou d'une partie ajoutée par la suite.
[Traduction]
Mais c'est absolument clair. Nous avons passé l'an dernier à parler des diverses parties de la LMFP, mais en fait, nous avons reçu un rapport de vérification disant que nous progressions très bien. La question des divulgateurs est une question qui revient constamment dans les discussions que nous avons avec les leaders, c'est-à-dire les leaders de la fonction publique. Nous avons des discussions pour nous assurer qu'ils comprennent.
[Français]
Pour l'École de la fonction publique et ses professionnels, il importe de fournir aux gestionnaires un cadre dans lequel ils peuvent discuter des problèmes. Ce cadre existe à tous les niveaux, mais surtout au niveau de la gestion.
:
Merci beaucoup, et merci d'être venue aujourd'hui.
J'ai eu l'occasion avant à la présente réunion du comité, il y a environ un mois et demi, d'avoir une séance d'information du Conseil du Trésor sur le travail que vous faites. C'est très intéressant. J'ai espoir que les fonctionnaires auront l'occasion de recevoir plus de perfectionnement professionnel. Je pense que c'est une question vitale pour n'importe quelle fonction publique.
Je vous encourage à rechercher des occasions -- et peut-être que c'est quelque chose qui est déjà prévu, et j'espère que c'est le cas -- où vous avez des gestionnaires et des gens d'autres niveaux qui travaillent ensemble, qui suivent des cours en même temps. Peut-être que cela se fait dans l'introduction. En d'autres mots, les gens au niveau les plus élevés, les SMA, travaillent avec des commis, etc. Je pense que c'est quelque chose qui serait utile.
Comme on l'a dit -- et je serai très direct à ce sujet -- il y a beaucoup de gens démoralisés à l'heure actuelle dans notre fonction publique. Tous les moyens que nous avons d'encourager les gens à travailler ensemble pour chercher des résultats communs seraient formidables. Je vais divulguer également un intérêt, puisque je suis le fils d'un fonctionnaire... Mon père a oeuvré à la gestion des écoles dans les années 1980 dans la fonction publique. C'est quelque chose qui lui tenait beaucoup à coeur. Je suis heureux de voir que le mandat est étendu au-delà de la seule gestion. Je pense que c'est vraiment essentiel. En effet, j'aimerais voir des députés profiter de l'introduction. En fait, je suis très sérieux à ce sujet parce que cela ferait vivre aux gens une autre expérience partagée -- des députés travaillant avec des fonctionnaires. Si nous pouvons avoir l'occasion d'avoir le même genre de formation que les fonctionnaires, je pense qu'il s'agirait d'une occasion qui devrait être à la portée aussi bien des fonctionnaires que des députés.
Je veux maintenant parler de la question de la surveillance. Je sais qu'un commentaire a déjà été fait concernant le projet de loi C-2 et, par exemple, la loi sur la divulgation et comment, à titre d'école, vous réagiriez aux nouveaux textes législatifs. Alors, nous avons devant nous le projet de loi C-2. Faisons la prédiction qu'à un moment donné, il sera adopté. Comment allez-vous répondre à cela; par exemple, l'idée de la loi sur la divulgation qui serait changée? Iriez-vous concevoir des cours précisément sur cette question? Ensuite, à qui ces cours seraient-ils offerts?
Commencez par cette question.
:
Le processus qui a été décrit est en réalité très précis. Nous analysons essentiellement les nouvelles lois, par exemple en matière d'enregistrement des lobbyistes, de dénonciateurs, que les fonctionnaires doivent réellement connaître pour faire leur travail et les changements qui surviennent dans ces lois. Tous ces éléments seraient inclus dans notre analyse, probablement au printemps ou à l'automne.
En septembre, nous commençons la planification pour l'exercice suivant. Nous nous réunissons avec les responsables des politiques. N'oubliez pas que l'école assure la prestation de services, qu'elle ne participe pas à l'élaboration de politiques. Nous demandons à ces responsables du Secrétariat du Conseil du Trésor ou du Bureau du Conseil privé, selon le cas, de nous faire connaître les nouveaux besoins et nous concevons un cours en conséquence. Ensuite, nous en faisons l'essai et le peaufinons.
Pour ce qui est de la clientèle visée, la question est intéressante parce que, si l'on en revient à cette priorité qu'est la professionalisation dans les domaines fonctionnels, le groupe des ressources humaines aurait vraiment besoin d'être informé des mesures visant les dénonciateurs pour faire en sorte que les mesures sont mises en place par les responsables de ce domaine d'activité.
À l'école, nous avons constaté qu'il existe une clientèle beaucoup plus importante pour l'acquisition de connaissances générales en gestion dans la fonction publique. Habituellement, nous offririons une espèce de cours professionnel qui donnerait des renseignements pointus au groupe professionnel, puis une partie de ce cours pourrait servir à offrir un cours plus général destiné à tous les fonctionnaires.
Troisième aspect que je tiens à souligner, lorsqu'une loi aussi importante que celle qui vise à protéger les dénonciateurs entre en vigueur, elle est en réalité intégrée à chacun des cours que nous offrons à la fonction publique, parce que c'est une nouvelle information dont ont besoin les fonctionnaires pour modéliser une fonction publique efficace.
:
Il me reste seulement quelques commentaires à faire.
Les plans d'apprentissage individuels sont-ils conçus par les personnes visées? Le gestionnaire y travaille-t-il avec le fonctionnaire? Y a-t-il ensuite un suivi pour voir si le fonctionnaire a atteint les objectifs et suivi le cours et ainsi de suite? Je suppose au départ que c'est le cas; je ne me souviens plus si l'information me vient d'une séance d'information.
Autre point que j'aimerais aborder rapidement en raison du peu de temps dont je dispose, il importe selon moi de parler d'une fonction publique diversifiée et de savoir si nous pouvons élargir la portée de la responsabilisation. Je sais que la fonction publique n'est pas représentative de ma circonscription et, certes, de la population dans son ensemble, et c'est là une question clé. J'aimerais éviter que nous nous lancions dans un débat sur qui fait quoi et qui est responsable de faire en sorte que notre fonction publique est représentative de la population. Je souhaite seulement obtenir une certaine rétroaction.
Je vois que les cours sont offerts. Sont-ils offerts à tous ou ces cours sont-ils réservés aux gestionnaires parce qu'ils sont responsables de représentativité de la fonction publique?
:
En réponse à la question relative au plan d'apprentissage individuel, un changement important survenu à l'école, en termes de politique d'apprentissage, c'est que les plans individuels seront maintenant dressés en fonction des priorités du gouvernement.
Dans le passé, on pouvait choisir le plan d'apprentissage qu'on voulait, ce qui avait souvent un effet pervers. Ainsi, on pouvait choisir de suivre le cours de préretraite, par exemple, un de nos plus populaires. Vous constaterez désormais que les plans d'apprentissage individuels sont alignés beaucoup plus étroitement sur les plans d'apprentissage ministériels, ces plans que dresse le sous-ministre en collaboration avec la haute direction et qui identifient les domaines prioritaires. L'école sera là pour appuyer ces plans ministériels. Par exemple, il est possible qu'il faille améliorer sensiblement nos compétences en matière de réglementation et de pratiques exemplaires dans ce domaine.
Quant aux plans d'apprentissage, le suivi sera en réalité assuré par les ministères et par les gestionnaires individuels qui veilleront à ce que chaque fonctionnaire ait un plan d'apprentissage. Je crois que le message se rend. Il vient à la fois du haut et du bas.
En ce qui concerne la gestion d'une fonction publique diversifiée, je répète qu'il s'agit d'une valeur de la fonction publique. Il va donc en être question quand on parle d'orientation. C'est une de nos règles. Le contexte dans lequel vous évoluez actuellement en est un qui s'attend à de la diversité et au bilinguisme, mais qui inclut aussi la plupart des délégations de pouvoir, parce qu'une loi s'applique. À tous les niveaux où il existe un pouvoir de signer en matière de ressources humaines, il faudrait que la personne à laquelle le pouvoir est délégué reçoive une formation. Il existe aussi des cours qui s'adressent aux spécialistes et d'autres qui sont de nature plus générale, mais c'est valable à l'échelle du gouvernement. Ce serait quelque chose que nous considérions comme étant une valeur et une règle d'éthique de la fonction publique.
:
Mon intervention porte sur le point 4, où il est mentionné que chaque témoin ou groupe de témoins dispose d'au plus 10 minutes pour faire une introduction.
Au point 1, on mentionne ce qui suit:
[...] le Comité autorise la greffière à contacter les témoins et tente de trouver des regroupements qui traduisent le désir de chaque parti, et que chaque regroupement soit formé par sujet [...]
Donc, si je comprends bien le deuxième paragraphe du point 4, il y est dit qu'il pourrait y avoir des groupements de différentes entités morales, et que seulement 10 minutes leur seront accordées. Est-ce bien cela?
[Traduction]
On pourrait réunir dans un même groupe des organismes comme le Fonds mondial pour la nature, l'association de défense des intérêts d'une ville particulière et l'association de locataires d'une autre ville, et lui accorder 10 minutes. Est-ce bien ce que cela voudrait dire?
:
Si le comité adopte cette proposition, étant donné que j'ai la parole, je précise tout de suite que je serais obligée de m'inscrire en faux contre cette proposition parce qu'elle limiterait alors la possibilité qu'ont les groupes, de véritables entités juridiques, d'exprimer leur point de vue particulier. Même si les cinq organismes du groupe appuient ou n'appuient pas en fin de compte le projet de loi C-2 dans son ensemble, ils pourraient avoir des recommandations particulières très différentes à faire. Ils seraient incapables de le faire individuellement en 10 minutes. Pour pouvoir faire leur exposé et répondre aux questions, ils seraient obligés d'essayer de dégager un certain consensus artificiel avec tous les autres organismes de leur groupe de manière à faire un seul exposé. J'estime vraiment qu'il s'agit d'une limite déraisonnable. Je n'ai jamais vu cela auparavant.
Peut-être y a-t-il d'autres comités qui l'ont fait. Ce qu'ont fait d'autres comités, c'est qu'ils invitaient les témoins de différents groupes à s'asseoir à la même table, mais chaque groupe avait à sa disposition une certaine période pour témoigner, que la période soit de 10, de 15 ou de 7 minutes. Chaque porte-parole d'un groupe distinct disposait de temps pour faire son exposé et souligner le point que le groupe souhaitait mettre en valeur. Ensuite, durant la période des questions, des questions pouvaient être posées à chaque membre ou à chaque organisme et ainsi de suite. Cependant, je n'ai jamais entendu parler de groupes qui auraient été obligés de s'entendre entre eux et, en raison du temps limité qui leur est accordé, de faire un seul exposé commun.
Monsieur le président et chers collègues, j'estime vraiment qu'il s'agit là d'une limite déraisonnable. J'aimerais qu'on propose un amendement favorable selon lequel on pourrait regrouper des témoins, des représentants, des groupes différents...
:
Monsieur le président, sans pour autant vendre la mèche, je vous dirai qu'hier, au sous-comité, on a parlé de l'éventualité où chaque témoin ou groupe de témoins disposerait d'au plus 10 minutes pour faire une introduction. Si, par exemple, on décidait d'accueillir quatre professeurs d'université de la Colombie-Britannique et que ces derniers ne disposaient que de deux minutes et demie chacun pour faire une présentation ou pour se trouver un représentant pour faire une présentation, ce serait, selon moi, une façon de faire tout à fait nouvelle au Parlement. Les témoins n'y seraient donc pas habitués ni naturellement disposés à fonctionner de cette façon.
La greffière va-t-elle leur écrire pour leur dire que, exceptionnellement, ils devront s'identifier dans le cadre d'un sous-comité où ils auront un porte-parole ou encore qu'ils disposeront chacun de deux minutes et demie pour intervenir? Dans pareille situation, il est probable que les groupes de témoins de la Colombie-Britannique ou de Terre-Neuve, par exemple, décideraient que cela ne vaut pas vraiment la peine de se déplacer pour venir ici et que ce comité législatif ne respecte pas les règles habituelles relativement à l'audition des témoins.
Je ne sais pas si la greffière peut répondre à ma question. Dans l'éventualité où cette motion serait adoptée telle quelle, pourrait-on dire à des témoins, avant qu'ils ne se présentent devant nous, qu'ils disposeront de deux minutes, s'ils sont cinq, ou de deux minutes et demie, s'ils sont quatre, pour faire une présentation ou trouver un intervenant?