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Merci beaucoup et bonjour, chers membres du comité. Merci de l'occasion que vous me donnez de témoigner devant vous.
Équiterre est une organisation qui existe depuis une douzaine d'années et qui fait la promotion de solutions aux niveaux individuel, des entreprises et des gouvernements. On travaille avec plus d'une centaine d'organisations chaque année et on rejoint environ 300 000 citoyens au Québec.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air, telle qu'elle est présentement formulée, ne permettra pas de s'attaquer convenablement aux problèmes de pollution et de gaz à effet de serre au Canada. Équiterre est d'avis qu'elle devra être corrigée en profondeur afin d'arriver à protéger l'environnement de façon durable.
La population canadienne et québécoise a des attentes élevées à l'égard de ce dossier et particulièrement à l'égard de Kyoto. Afin que l'organisme Équiterre considère que le Parlement et le gouvernement sont passés à l'action, il a identifié sept niveaux d'intervention.
Premièrement, réaffirmer l'engagement à long terme du Canada envers le Protocole de Kyoto. Deuxièmement, fixer des objectifs précis et quantifiables pour 2008-2012 afin d'atteindre l'engagement de réduction de 6 p. 100 en-dessous des niveaux de 1990. Troisièmement, fixer des objectifs de réduction à moyen et long terme dans l'optique d'atteindre une réduction de 80 p. 100 d'ici 2050. Quatrièmement, réglementer l'industrie lourde, qui représente 50 p. 100 des émissions de GES au Canada. Cinquièmement, imposer, par règlement, aux fabricants d'automobiles des normes en matière d'efficacité énergétique et d'émissions de gaz à effet de serre qui respectent ou excèdent les meilleures pratiques en Amérique du Nord. Sixièmement, adopter une stratégie d'efficacité énergétique ambitieuse pour le pays. Septièmement, adopter une stratégie de transport durable pour le pays.
Pour obtenir des informations plus détaillées sur les cinq premiers éléments que je viens d'énumérer, nous vous invitons à vous reporter aux présentations de nos partenaires du Réseau action climat Canada: Greenpeace pour les points 1 à 3, Pembina Institute pour le point 4 et Pollution Probe pour le point 5, ainsi qu'aux autres organismes et partenaires qui sont intervenus sur cette question.
Pour sa part, Équiterre souhaite s'exprimer sur les deux derniers éléments, c'est-à-dire l'efficacité énergétique et le transport.
Selon la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, 40 p. 100 des réductions de gaz à effet de serre au pays pourraient se faire par le biais de l'efficacité énergétique. Pour Équiterre, l'amélioration de l'efficacité énergétique est effectivement la voie à suivre, puisqu'il s'agit de la façon la moins coûteuse de réduire les émissions de gaz à effet de serre et qu'il existe un énorme potentiel technico-économique. De plus, cette filière est celle qui crée le plus d'emplois par milliard de dollars investis. Pas étonnant que le plan britannique sur l'énergie et les changements climatiques consacre 50 p. 100 de ses efforts de réduction de GES à l'efficacité énergétique.
Les mesures que le Canada peut adopter dans ce domaine sont nombreuses et plusieurs sont d'une simplicité étonnante. La table ronde a dit notamment qu'il ne s'agit pas tant de déterminer quelle technologie mettre en oeuvre, mais plutôt de déterminer comment mettre en oeuvre presque toutes les technologies possibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Équiterre encourage le gouvernement à faire preuve de dynamisme en adoptant une réglementation proscrivant la vente de produits qui n'ont pas le meilleur profil d'efficacité énergétique.
Prenons un exemple très simple et qui peut sembler a priori un peu banal: les ampoules incandescentes. On estime que cette technologie n'a plus sa place sur le marché canadien. C'est d'ailleurs le choix qu'a fait l'Australie en annonçant, la semaine dernière, que les ampoules traditionnelles seront interdites d'ici 2010. C'est ce genre de réglementation qu'on envisage. Une telle économie d'énergie et les réductions de gaz à effet de serre qui y sont associées sont rendues possibles par une mesure peu coûteuse pour le gouvernement, qui amène l'industrie à s'adapter à la nécessité de réaliser des gains en efficacité énergétique.
Bien entendu, une réglementation pourrait s'appliquer à d'autres éléments, dont les appareils ménagers et les systèmes de chauffage et de refroidissement, qui ne pourraient être vendus à moins de remplir les critères d'homologation du programme ENERGY STAR. Autrement dit, plutôt qu'ENERGY STAR soit un programme incitatif, on propose de le rendre obligatoire et de tendre vers une efficacité encore plus importante.
On estime que jusqu'à 40 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre du Canada proviennent de l'exploitation des bâtiments. Il y a donc des gestes importants à poser dans ce domaine. La pénétration de certains programmes est malheureusement insuffisante en ce moment. Par exemple, le programme écoÉNERGIE Rénovation offre des incitatifs aux propriétaires afin de les encourager à investir dans les améliorations écoénergétiques. Cependant, l'objectif de ce programme est de visiter à peine 140 000 maisons... en quatre ans! À titre de comparaison, la table ronde citée précédemment conseillait plutôt au gouvernement d'offrir son soutien à au moins 165 000 ménages par année. Équiterre estime pour sa part qu'un objectif de 200 000 serait atteignable et plus approprié, compte tenu du potentiel énorme des maisons de l'ensemble du pays.
Le programme ÉnerGuide, l'ancêtre du programme écoÉNERGIE Rénovation, avait d'ailleurs démontré qu'on pouvait atteindre des réductions d'émissions de gaz à effet de serre de 3,9 tonnes en moyenne par maison visitée. C'est donc un programme intéressant à développer.
Or, si le programme écoÉNERGIE Rénovation garde sa forme actuelle, les résultats risquent de ne pas être au rendez-vous. En effet, la configuration du programme ne lie pas directement les incitatifs financiers aux gains tangibles en efficacité énergétique, alors que l'ancien programme ÉnerGuide le faisait davantage. Il y aurait donc lieu d'examiner de plus près la mise en oeuvre de ce programme pour s'assurer d'atteindre réellement les objectifs pour lesquels on a investi.
Un autre exemple d'une certaine incohérence au chapitre de l'efficacité énergétique est l'annulation du Programme d'encouragement pour les bâtiments commerciaux, qui encourageait l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments depuis 1998 et dont le Conseil du bâtiment durable du Canada reconnaissait les réussites. Ce programme devrait non seulement être reconduit, mais mériterait d'être bonifié.
Dans ce domaine, le gouvernement du Canada devra aussi prêcher par l'exemple. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada exige actuellement que les nouveaux immeubles respectent les exigences du niveau or de la norme LEED Canada, ou Leadership in energy and environmental design, qui est la principale norme reconnue en architecture verte en Amérique du Nord. Équiterre est convaincu que le gouvernement peut et doit faire mieux en visant la cote platine, qui est la cote la plus élevée, pour les bâtiments qu'il construit lui-même ou qu'il loue à long terme. Cet objectif est réalisable, comme le démontre le Centre des opérations de la Réserve de parc national du Canada des Îles-Gulf, en Colombie-Britannique, que l'Agence Parcs Canada a inauguré cet automne. Cet édifice est le premier à avoir obtenu la certification platine LEED au Canada.
Le Canada devra également réduire la quantité d'énergie que consomme le secteur des transports. Pour ce faire, il ne suffira pas d'améliorer l'efficacité énergétique des véhicules, quoiqu'on doive le faire, il faudra revoir toute l'organisation des transports. Parce que les critères servant à analyser les besoins en infrastructures routières en milieu urbain devront être revus, Équiterre encourage le gouvernement du Canada à imposer un moratoire sur le financement des autoroutes et des ponts en milieu urbain. Ce moratoire devra être maintenu jusqu'à ce que le Canada se soit notamment doté d'une stratégie cohérente en matière d'étalement urbain. Cette stratégie devra guider l'octroi du financement fédéral, mais aussi les propres activités du gouvernement. En effet, l'emplacement des édifices fédéraux, le nombre et la proximité des espaces de stationnement offerts et les incitatifs reliés à l'achat de titres de transport en commun, par exemple, sont autant d'éléments qui influent sur les modes de transport des employés de l'État. En somme, nous invitons le gouvernement fédéral à faire un exercice de cohérence.
Simultanément, le Canada devra soutenir la construction d'infrastructures stratégiques pour réduire l'utilisation de la voiture solo. Dans ce domaine, l'exemple de Londres est inspirant. La semaine dernière, les autorités londoniennes étendaient le périmètre du système de péage urbain établi en 2003, portant à plus de 30 kilomètres carrés la zone à l'intérieur de laquelle les automobilistes doivent, pour y circuler dans la journée, acquitter une taxe. Cette mesure a permis de réduire la circulation au centre-ville de 20 p. 100, selon Ken Livingstone, maire de la ville de Londres, qui songe également à imposer une taxation particulière aux véhicules les plus polluants, Les Londoniens bénéficient jusqu'à maintenant d'une réduction de 13 p. 100 de l'oxyde nitreux, de 15 p. 100 des particules fines et de 16 p. 100 des gaz carboniques. En plus de réduire la congestion et les émissions de GES, le péage urbain permet d'investir des sommes considérables dans le transport en commun.
Avec ou sans péage urbain, il faudra que le gouvernement du Canada fasse des investissements d'importance dans les transports en commun et les transports alternatifs.
Par ailleurs, Équiterre invite le gouvernement du Canada à surveiller de près l'observance de l'accord volontaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les véhicules de promenade et les camionnettes qu'il a conclu avec les constructeurs automobiles en avril 2005. Équiterre soutient que le projet de loi devrait prévoir un amendement à la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles, afin que soient légalement réglementées les émissions des véhicules dès l'expiration de l'accord volontaire. S'il advenait un quelconque retard dans la réalisation de cet accord, Équiterre encourage le gouvernement fédéral à adopter sans plus attendre une législation reprenant les normes californiennes d'émissions.
Les électeurs canadiens attendent avec impatience que le gouvernement canadien entreprenne des actions significatives. Comme le démontre un sondage publié au début de l'année, l'environnement arrive en tête des préoccupations des électeurs canadiens, devant les soins de santé, le conflit en Afghanistan et l'économie. Ce sondage révélait aussi qu'il s'agit du domaine dans lequel la performance du gouvernement les a le plus déçus. En novembre, les résultats d'un sondage illustraient aussi que 71 p. 100 des Canadiens estiment que le plan du gouvernement pour faire face à la pollution et aux changements climatiques n'est pas suffisamment ambitieux. Et le mois dernier, un nouveau sondage nous confirmait que l'environnement et les changements climatiques sont les principales causes de souci des Canadiens, et les sondés ont affirmé dans une proportion de 68 p. 100 être plus inquiets que l'an dernier. Visiblement, le mécontentement des citoyens canadiens perdure. Et ils ont raison d'avoir peur, puisqu'en 2004, les émissions de gaz à effet de serre du Canada dépassaient de 27 p. 100 les niveaux de 1990.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air n'arrivera pas à calmer les inquiétudes des Canadiens. Le gouvernement doit respecter ses engagements internationaux en matière de changements climatiques. Il ne peut plus renier sa signature au bas du Protocole de Kyoto, ce qui mine sa crédibilité. Les Canadiens souhaitent voir leur pays prendre action afin de freiner les changements climatiques, ce qui, selon 72 p. 100 d'entre eux, est la plus grande crise que devra affronter l'humanité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Gord Steeves, et je suis président par intérim de la Fédération canadienne des municipalités. Je suis accompagné de notre analyste principale des politiques, Mary Jane Middelkoop.
Comme vous le savez peut-être, monsieur le président, la Fédération canadienne des municipalités représente pratiquement toutes les municipalités du pays, des plus grandes aux plus petites, regroupant environ 90 p. 100 de la population canadienne.
[Français]
Je vous remercie de m'offrir cette occasion de rencontrer votre comité au nom de la Fédération canadienne des municipalités.
[Traduction]
Je ne parlerai pas en détail de toutes les recommandations que nous proposons relativement au, car elles sont expliquées clairement dans notre mémoire.
[Français]
Veuillez m'excuser si notre mémoire n'est pas disponible en français. Il nous a été impossible d'avoir les deux versions prêtes pour aujourd'hui, mais nous aurons la version française demain.
[Traduction]
Même si les administrations municipales ne seront pas lourdement réglementées par la , la façon dont la loi sera mise en oeuvre de même que son efficacité sont importantes pour les villes et les collectivités canadiennes. Le projet de loi C-30 permet au gouvernement du Canada et au Parlement de reconnaître officiellement le rôle fondamental des administrations municipales dans la lutte contre le smog et les émissions de gaz à effet de serre.
[Français]
Malheureusement, dans sa forme actuelle, le projet de loi ne répond pas à ce critère. C'est pour cette raison que nous proposons des modifications précises, auxquelles je reviendrai tout à l'heure.
Les 1 500 municipalités membres de la FCM contribuent déjà de façon importante aux objectifs environnementaux du Canada. Par exemple, nous participons à des projets visant à réduire la consommation d'énergie, à encourager l'usage des transports en commun et à réduire la quantité de déchets destinés à l'enfouissement.
[Traduction]
Nous pourrions faire plus. Nos efforts actuels sont généralement mal coordonnés parce qu'il n'y a pas de plan d'ensemble. Nous pourrions contribuer encore davantage à l'assainissement de l'air et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre si les mesures étaient planifiées et coordonnées à l'échelle nationale.
[Français]
Un partenariat intergouvernemental à long terme est la seule façon de relever les défis que posent les changements climatiques et la pollution de l'air. Dans le cadre de ce partenariat, nous devrons redéfinir et éclaircir les rôles et les responsabilités selon des critères plus fonctionnels.
[Traduction]
Il est essentiel que le reconnaisse le rôle joué par les administrations municipales dans l'atteinte des objectifs environnementaux du Canada et qu'il soit mis en oeuvre en partenariat avec les villes et les collectivités.
L'importance de coordonner les mesures entre tous les ordres de gouvernement ressort clairement dans une étude publiée récemment par l'Institute for Local Self-Reliance, un groupe de réflexion des États-Unis, qui a recensé les initiatives en matière de changements climatiques prises par 10 villes signataires de l'accord des maires américains pour la protection du climat. Selon cette étude, ces villes font face à d'énormes obstacles, et ce, malgré leur ferme engagement et des programmes parfois très étoffés. Une ou deux, tout au plus, pourront atteindre leur objectif de réduire leurs émissions de 0,7 p. 100 d'ici 2012 par rapport au niveau de 1990. L'étude a révélé que certaines villes espéraient y parvenir grâce à l'aide de politiques fédérales et d'État, dont des normes sur les sources d'électricité renouvelables, l'amélioration de l'efficacité des véhicules et des normes plus sévères sur la consommation de carburant.
[Français]
Le Canada peut tirer des leçons importantes de cette situation. Les gouvernements municipaux, malgré toutes leurs bonnes intentions, ne peuvent relever à eux seuls le défi de l'assainissement de l'air et des changements climatiques. Des mesures prises par d'autres gouvernements peuvent avoir un impact énorme à l'échelle locale.
[Traduction]
Côté positif, les subventions, normes et mesures incitatives peuvent appuyer les efforts locaux. Côté négatif, la confusion dans les règles et les règlements ou le défaut de fournir des ressources peuvent les entraver.
[Français]
Ce n'est qu'avec une coopération intergouvernementale concertée que les efforts des gouvernements municipaux atteindront leur plein potentiel. Notre incapacité à canaliser le potentiel des gouvernements municipaux sera une occasion perdue.
[Traduction]
Les municipalités produisent des émissions en raison de l'exploitation de leurs bâtiments et de leurs installations ainsi que des services qu'elles assurent, notamment la gestion des déchets, le traitement des eaux usées et le transport en commun. De plus, elles ont une influence sur les pratiques d'aménagement des terres, les réseaux de transport, l'efficacité énergétique du parc de bâtiments et les sources d'énergie consommées. Les initiatives, comme le Fonds municipal vert de la FCM, mises de l'avant pour engager le secteur municipal dans l'atteinte de grands objectifs environnementaux nationaux donnent de bons résultats. Toutefois, compte tenu de l'ampleur du problème et du potentiel inexploité de nos villes et de nos collectivités, il faut faire davantage.
[Français]
La FCM croit que le gouvernement fédéral a une excellente possibilité d'adopter une approche intégrée et stratégique en ce qui concerne l'assainissement de l'air et les changements climatiques. Cette approche comportera toutefois des défis. Les gouvernements municipaux n'ont pas les ressources ni les outils fiscaux nécessaires pour entretenir leurs infrastructures et assumer d'autres responsabilités.
[Traduction]
Par ailleurs, les villes n'ont peut-être pas toujours le pouvoir législatif requis pour imposer de nouveaux droits ou de nouveaux impôts afin de promouvoir les activités de réduction des émissions.
La FCM a proposé à l'ancienne ministre de l'Environnement une démarche de collaboration à l'égard de l'assainissement de l'air et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons rencontré Mme Ambrose et nous avons convenu de créer un groupe de travail mixte, composé de représentants de la FCM et d'Environnement Canada pour travailler réellement en partenariat et savoir comment joindre nos efforts pour améliorer la situation dans nos collectivités.
[Français]
Les municipalités sont prêtes à contribuer à assainir notre air et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et elles peuvent commencer dès maintenant. Nous n'avons pas besoin d'attendre une nouvelle loi pour commencer à travailler en partenariat. Les investissements dans le transport en commun, l'efficacité énergétique et les mesures d'adaptation aux changements climatiques des gouvernements municipaux peuvent offrir des résultats immédiats.
[Traduction]
Cependant, une loi-cadre comme le peut orienter, et oriente effectivement, l'action gouvernementale. En ne faisant pas mention du potentiel et du rôle des administrations municipales dans la lutte contre le smog et les changements climatiques, elle compromet les efforts de collaboration nécessaires à l'amélioration de la situation. C'est pourquoi nous proposons de modifier la LCPE pour reconnaître le rôle des administrations municipales.
La FCM recommande que la composition du comité consultatif national de la LCPE, telle que définie à la partie 1, paragraphe 6(2) de la LCPE de 1999, soit modifiée de façon à exiger la participation d'un représentant des administrations municipales.
[Français]
Le Canada ne peut réaliser ses objectifs en matière de changements climatiques et d'assainissement de l'air sans l'engagement et la participation active des gouvernements municipaux. Et sans cet amendement, le projet de loi C-30 n'aidera pas à régler cette situation. Les gouvernements municipaux sont prêts à collaborer avec le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour contribuer de façon concrète et mesurable à la lutte contre les changements climatiques et la pollution de l'air.
[Traduction]
Le devrait être amendé afin de reconnaître le rôle et la place des villes et des collectivités du Canada dans la lutte contre le smog et les changements climatiques. Ainsi modifiée, cette mesure législative pourra alors servir de fondement à une stratégie nationale solide et coordonnée en matière de qualité de l'air et de lutte contre les changements climatiques.
Merci.
:
Merci de la question. J'aimerais y répondre en anglais.
[Traduction]
C'est une excellente question et j'ai une bonne réponse pour vous.
Si la question est de savoir comment le gouvernement fédéral peut être le plus efficace en matière de financement, je pourrais suggérer d'utiliser des programmes comme notre Fonds municipal vert. J'ignore si les membres du comité connaissent ce fonds d'environ 250 millions de dollars, administré par la Fédération canadienne des municipalités, qui permet aux villes d'obtenir des subventions pour effectuer des études en vue d'améliorer l'efficacité énergétique dans tous leurs secteurs d'activités, comme les bâtiments, le traitement des eaux ou des déchets ou encore les transports en commun. Les municipalités qui ont reçu une subvention du Fonds peuvent ensuite obtenir un prêt à taux réduit. Cet argent peut les aider à terminer le projet.
Beaucoup de subventions ont ainsi été accordées à différentes municipalités du pays depuis plusieurs années déjà. Cette initiative est formidable et montre bien comment les choses peuvent fonctionner. Elle donne au gouvernement fédéral la possibilité d'accorder plus de prêts que de subventions aux municipalités qui investissent autant de leur côté. C'est un bon exemple de partenariat. C'est ainsi que des centaines de projets d'envergure sont réalisés dans diverses municipalités de l'ensemble du pays et ont un impact important sur les gaz à effet de serre.
Le côté positif de cette histoire est qu'au cours des ans, même si le secteur privé n'a pas contribué de façon marquée aux efforts de réduction, de nombreuses villes canadiennes, comme Calgary et Edmonton, ont fait beaucoup pour diminuer considérablement leurs émissions. Voilà vraiment de bonnes nouvelles. Lorsqu'il est question de systèmes de compensation dans le et de leurs modes de fonctionnement, des organisations comme la Fédération canadienne des municipalités sont prêtes à jouer un rôle de coordination pour administrer ces systèmes qui peuvent donner des résultats. Même si chaque municipalité met sur pied son propre programme de réduction des gaz à effet de serre, il peut y avoir un système qui effectue un suivi des progrès au fil du temps.
Il y a vraiment des projets qui ont eu beaucoup de succès. C'est ce que je répondrais à certains des problèmes que vous soulevez.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici. C'est très intéressant. Nous discutons aujourd'hui des outils et de l'efficacité énergétique et vos propos nous sont utiles.
Monsieur Steeves, à titre de secrétaire parlementaire, j'ai rencontré le président de la FCM plus d'une fois et j'étais impatient de vous rencontrer. Je crois que votre fédération est très importante et je suis heureux que vous soyez ici. J'ai fait mes premières armes en politique au niveau municipal pendant 14 ans et je sais combien c'est important... Vous travaillez en première ligne et votre présence aujourd'hui nous honore.
En ce qui concerne les outils et l'efficacité énergétique, M. Cullen a posé une question à M. Ribaux sur la moitié des émissions de gaz à effet de serre qui sont produites par les entreprises et les secteurs du pétrole et du gaz. Or, l'autre moitié est produite par nous, les consommateurs. Les libéraux demandent si nous pouvons atteindre les cibles de Kyoto.
Nous avons entendu d'autres témoins, notamment M. Boyd et M. Mark Jaccard de l'Université Simon Fraser. Je vais d'ailleurs citer les propos de M. Jaccard sur les cibles de Kyoto. Nous reconnaissons que nous avons hérité d'un bourbier environnemental et que nous avons promis de rétablir le tir et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais nous devons le faire de façon à obtenir des résultats tangibles sans causer la chute de l'économie canadienne.
M. Jaccard a dit et je cite: « Pour atteindre les cibles de Kyoto, il faudrait détruire le tiers des immeubles et des équipements de notre économie au cours des quatre prochaines années. » Il affirme qu'il faudrait économiser 4 à 6 milliards de dollars par année pendant cinq ans pour acheter des crédits étrangers, si on évalue que les émissions vont dépasser l'objectif d'environ 200 millions de tonnes chaque année entre 2008 et 2012. Selon lui, l'achat de crédits est une option souvent proposée, mais peu comprise. Il a déclaré :
L'achat de crédits internationaux dans un délai de quatre ans est pratiquement impossible, car il faudra bien les acheter à quelqu'un. Quelqu'un, quelque part, devra avoir réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et nous devons pouvoir le vérifier. C'est vraiment difficile.
Nous avons entendu un certain nombre de témoignages sur le bourbier environnemental dans lequel nous sommes. Nous nous sommes engagés à en faire beaucoup plus que le gouvernement précédent. En ce qui a trait aux outils, que pouvons-nous faire?
Monsieur Ribaux, vous avez parlé, entre autres, au sujet des outils, d'un moratoire sur le financement des routes et des ponts. J'aimerais demander à M. Steeves quel serait l'impact si le gouvernement fédéral sommait une administration municipale... ? La question soulève des problèmes de compétences entre les provinces et le gouvernement fédéral, parce que les municipalités relèvent des provinces et des territoires et non du fédéral; c'est une tout autre question si nous allons dans cette voie. Mais imaginons que la suggestion de M. Ribaux était adoptée par les provinces, et que vous ne pouviez plus agrandir le réseau routier ni élargir les routes?
Je vais poursuivre pour que vous compreniez où je veux en venir.
D'après moi, pour réussir à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, si je suis encore en vie, nous devrons décider de les diminuer, disons, de 60 p. 100, ou même de 40 p. 100; si les consommateurs canadiens acceptent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 p. 100, il va falloir changer la structure de nos agglomérations. La densité de population des villes devra augmenter et il faudra améliorer le réseau de transport en commun. Nous devrons transformer nos municipalités, freiner l'étalement urbain et redensifier les villes.
Pouvez-vous proposer des échéances réalistes pour réduire de façon substantielle les émissions de gaz à effet de serre, tout en tenant compte de notre bilan actuel et des objectifs à atteindre? À quelle rythme pouvons-nous cesser de construire des routes et des ponts? À quelle rythme pouvons-nous densifier les villes? À quelle rythme pouvons-nous mettre en oeuvre certaines des suggestions dont M. Ribaux vient de parler?