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Bonjour, tout le monde, et bienvenue à la 20
e séance du Comité législatif chargé du projet de loi C-30. Merci à vous tous d'être ici.
Beaucoup de travail nous attend au cours des prochains jours, alors nous allons essayer de perdre le moins de temps possible. Toutefois, ne mangez pas trop vite, parce que c'est mauvais pour la digestion. Nous sommes ravis de pouvoir bien vous nourrir.
Bienvenue aux gens du ministère.
Pour commencer, nous allons déposer le troisième rapport du sous-comité, qui a tenu sa réunion vendredi. On y trouvera le calendrier établi pour cette semaine.
Dès aujourd'hui, avec quelques pauses pour voter et ainsi de suite, nous allons nous réunir de 17 h 30 à 21 h 30. Et nous allons y revenir. Demain, nous nous réunirons de 9 à 11 heures, puis de 15 h 30 à 17 h 30. L'heure de clôture de toutes ces réunions n'est pas figée, alors si nous sommes sur une lancée, nous pourrons poursuivre. Mercredi, nous allons nous réunir de midi à 14 heures — il y aura un goûter — puis de 15 h 30 à 21 h 30. Jeudi, le 29 mars, nous allons nous réunir de 9 à 11 heures et, au besoin, de 11 à 13 heures. Nous devons faire rapport à la Chambre vendredi à midi; alors, si possible, nous ne voulons pas que notre personnel passe toute la nuit à rédiger le rapport.
[Français]
Monsieur Bigras, apparemment, il y a un événement au Québec ce soir, car j'ai reçu une demande du Bloc pour que l'on termine à 21 heures si les membres du comité y sont favorables.
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Bien, nous pouvons passer à autre chose.
Nous pouvons maintenant commencer. J'aimerais prendre un instant pour vérifier que tous les membres du comité ont les documents dont ils auront besoin.
Vous devriez avoir une liasse d'amendements. Vous devriez avoir le recueil des 34 amendements du Parti libéral, qui commence avec l'amendement L-1. Ce recueil a été distribué mardi dernier. Vous avez dû recevoir l'amendement NDP-15.3, qui a été distribué mardi dernier. Il y a six autres amendements du Parti libéral, qui commencent avec l'amendement L-2.1, qui ont été distribués vendredi dernier.
Plus tôt aujourd'hui, le greffier a reçu deux nouveaux amendements du NPD, les amendements NDP-12.1 et NDP-38, qui viennent d'être distribués.
Il y a aussi l'ordre du jour, qui a été modifié pour tenir compte de tous les amendements reçus et de toutes les décisions prises jusqu'à présent.
Le greffier a des copies supplémentaires de tous ces documents, si vous vous rendez compte à mesure que nous avançons que vous n'avez pas ce dont vous avez besoin.
Y a-t-il des questions avant que nous commencions?
Monsieur Cullen.
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Nous allons procéder avec méthode. Comme il y a beaucoup de liens d'un article à l'autre, nous allons prendre soin de ne pas toucher à un aspect qui est visé par autre chose plus loin. Nous serons méthodiques et nous allons nous assurer que tous les membres du comité ont l'information dont ils ont besoin.
Nous allons commencer avec le nouvel amendement du Parti libéral, L-2.1, qui a été distribué mais n'a pas encore été proposé. Auparavant, j'aimerais faire une observation.
La partie 1 du modifie la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Cet amendement propose un nouvel article à l'extérieur de cette loi et prévoit la tenue d'une série d'audiences publiques pour obtenir l'avis des Canadiens au sujet de la nomination du Commissaire à l'environnement et au développement durable.
Le a été renvoyé au comité avant la deuxième lecture, ce qui signifie que nous avons une plus grande latitude dans le processus d'amendement. L'exigence voulant que les amendements soient limités à la portée du projet de loi ne s'applique pas aux projets de loi renvoyés avant la deuxième lecture. Toutefois, d'autres règles concernant la recevabilité continuent de s'appliquer. Par exemple, chaque amendement doit être pertinent à l'objet du projet de loi, et cette règle se trouve à la page 654 du Marleau-Montpetit.
Je ne vois pas comment cet amendement est lié à l'objet du projet de loi à l'étude. Je le dis simplement avant que nous en débattions. J'aimerais que le député aborde cet aspect lorsqu'il présentera l'amendement, et j'écouterai ensuite les autres membres avant de décider de la recevabilité de l'amendement.
Suite à ce court préambule, je vais donner la parole, je présume, à M. McGuinty, qui propose l'amendement L-2.1.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci pour votre patience concernant cet amendement L-2.1
Il remplace l'amendement L-2, qui impliquait des dépenses pour le gouvernement, et vous avez dit dans la décision que vous avez rendue à la dernière réunion — et nous vous en remercions — qu'une recommandation royale ne pouvait être rattachée à ce projet de loi dans sa forme actuelle. Nous avons donc remplacé l'amendement L-2 par l'amendement L-2.1 pour éviter explicitement d'évoquer de nouvelles dépenses.
La question que vous posez maintenant, monsieur le président, concernant la pertinence de cet amendement m'intéresse beaucoup, et j'aimerais en parler sans détour et très brièvement pour expliquer pourquoi cette question est si importante pour l'avenir du pays au moment où nous cherchons, pour emprunter le langage du gouvernement, à assainir notre air et à réduire nos gaz à effet de serre.
Cette question n'est pas étrangère à la plupart des membres du comité, monsieur le président. Le comité de l'environnement, pour ceux d'entre nous qui en font partie, en a été saisi, et ce sujet a été débattu très ouvertement. L'amendement s'inspire du rôle et de la mission du Commissaire à l'environnement et au développement durable et utilise le langage couramment utilisé à l'égard des mandataires du Parlement — par exemple, le Commissaire aux langues officielles, le Commissaire à l'éthique — et vous le voyez à l'article proposé 72.15.
Nous avons cependant ajouté quelques caractéristiques lorsque nous parlons de la mission du commissaire qui consiste à surveiller l'état et l'intégrité de l'environnement du Canada et d'en faire rapport, à l'article proposé 72.15, qui se lit comme suit :
de surveiller les progrès accomplis — par les institutions fédérales, et d'en faire rapport — dans la voie du développement durable, par l'intégration de questions d'ordre social, économique et environnemental, notamment
Il y a ensuite les alinéas a) à g). Les deux nouveaux alinéas sont h) et i), qui portent explicitement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre au pays et sur la prévention des changements climatiques — des questions qui, je crois, sont inhérentes, sinon explicites, au projet de loi C-30 dans sa forme actuelle. Non seulement ces aspects sont liés au projet de loi C-30, monsieur le président, mais ils sont absolument nécessaires si nous voulons améliorer la responsabilité environnementale au Canada, tant du gouvernement actuel que des gouvernements subséquents.
Il y a aussi d'autres pouvoirs qui sont ordinairement conférés aux mandataires du Parlement, notamment au Commissaire à l'éthique, à partir de l'article proposé 72.19. Toutefois, à l'article 72.20 — qui est, encore une fois, très pertinent au projet de loi C-30 et à son objet — l'alinéa 72.20(2)a) est nouveau et exige que le commissaire fasse rapport sur les obligations d'une institution fédérale relatives au développement durable qui n'ont pas été respectées « en temps opportun et d'une manière efficace ». Encore une fois, cette disposition s'inspire de l'objectif même du projet de loi C-30.
Enfin, à l'article proposé 72.21, monsieur le président, qui est entièrement nouveau, on parle très explicitement de la qualité de l'air et de la réduction des gaz à effet de serre, encore une fois comme il est énoncé dans l'objectif principal du projet de loi C-30, qui est de renforcer le cadre réglementaire, institutionnel et juridique du Canada pour traiter de la qualité de l'air et de la réduction des gaz à effet de serre.
Par exemple, cette disposition exige que le commissaire, à partir de 2013 et tous les deux ans par la suite jusqu'en 2051, établisse un rapport comportant notamment — et il est important, je crois, d'énumérer ces choses, monsieur le président :
a) une analyse des progrès réalisés par le Canada dans la mise en oeuvre des Plans sur les changements climatiques;
b) une analyse des progrès réalisés par le Canada pour respecter ses engagements internationaux relativement aux changements climatiques et aux gaz à effet de serre;
Il pourrait s'agir des engagements internationaux que nous avons déjà et d'autres qui pourraient être négociés et conclus dans l'avenir.
Enfin, l'alinéa 72.21(1)d) prévoit :
une analyse des progrès réalisés par le ministre de l'Environnement pour établir une méthodologie fiable permettant d'estimer et de vérifier les émissions annuelles de gaz à effet de serre d'origine anthropique dans l'ensemble du Canada, par secteur économique et par grand émetteur industriel;
Ceci rejoint les propos tenus par certains témoins, monsieur le président, concernant la nécessité pour le Canada d'établir un ensemble rigoureux de données sur les gaz à effet de serre dans l'ensemble du pays, par secteur et même par grand émetteur industriel.
Je crois que ces dispositions non seulement contribuent à renforcer la responsabilité environnementale au Canada, mais complètent aussi, je crois, les objectifs et l'intention du projet de loi que le gouvernement propose.
Voilà ce que je pense, monsieur le président, au moment où je présente cet amendement et que j'en fais la proposition.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je serais curieux de voir comment vous, ou le greffier, pouvez expliquer que cet amendement est irrecevable ou comment vous pouvez en décider ainsi.
La raison d'être de notre comité, lorsque nous en avons proposé la création en novembre dernier, était exactement cela. Il s'agit en quelque sorte de converger deux intérêts. La question de l'indépendance du commissaire à l'environnement a été avancée lorsque Mme Gélinas a quitté son poste avant Noël. Le comité de l'environnement s'était alors demandé si le commissaire devait être indépendant.
Les membres du comité ne savaient pas où ce changement devait être fait. Les députés de tous les partis se sont montrés intéressés à au moins examiner la question et l'incidence d'une telle mesure, parce que ce qui s'est produit au cours de l'année au chapitre de la responsabilité environnementale au pays en a ébranlé un bon nombre.
Mme Gélinas était une championne de la cause environnementale et, en un clin d'oeil, elle est partie et a été remplacée par quelqu'un d'autre, une personne de grande qualité, j'en suis certain, mais qui nous est inconnue et qui est inconnue dans le domaine de l'environnement.
Le projet de loi C-30 a donné l'occasion d'échanger des idées, comme tous les partis en avaient convenu. Cette idée semble avoir une certaine valeur. Je me souviens lorsque M. McGuinty a proposé ce concept au comité de l'environnement; nous avons suggéré qu'il le présente ici, à cette table, où nous pouvons décider d'un projet de loi.
L'essentiel du travail que Mme Gélinas et d'autres avant elle ont fait porte sur la responsabilité des actions et des décisions du Canada à l'égard de la législation sur l'environnement. Comment les Canadiens peuvent-ils savoir que les mesures que le gouvernement prétend avoir prises l'ont été réellement? Nous pouvons tous nous rappeler — du moins ceux d'entre nous qui étaient dans l'opposition à cette époque — les rapports de la commissaire à l'environnement sur les mesures prises par le gouvernement, parce qu'elle a fait ressortir certaines choses.
M. Watson se rappellera que le gouvernement précédent s'était engagé à verser 5 milliards de dollars pour faire obstacle au changement climatique, ce que les Canadiens jugeraient important, alors qu'en réalité, un peu plus d'un milliard de dollars a été dépensé. Le gouvernement actuel fait maintenant des annonces, mais dans un climat si fortement politisé, qui devons-nous croire et comment pouvons-nous croire que ces choses vont vraiment se produire?
Depuis 14 ans, les Canadiens ont des raisons de se montrer un peu sceptiques devant les annonces faites par le gouvernement. Le poste du commissaire à l'environnement était vérifiable.
La dernière chose que je voudrais dire est ceci. Les membres du comité qui font également partie du comité de l'environnement se rappelleront que Mme Fraser avait certaines réserves à propos de ce concept.
Nous nous sommes également entretenus avec des représentants d'autres pays qui ont invoqué une fonction de commissaire à l'environnement tout à fait différente, quelqu'un qui pourrait faire un peu plus de projection tout en s'acquittant des tâches traditionnelles de vérification. Il s'agit d'un changement dans la pratique de vérification au Canada pour ce qui est du rôle du commissaire, qui modifie subtilement ce qu'il fait.
Je crois que certaines personnes au bureau du vérificateur général s'inquiètent de cela, parce qu'ils sont habitués à un système différent. Toutefois, quand on regarde la Nouvelle-Zélande en particulier, et certains pays d'Europe, c'est une pratique tout à fait courante, qui a eu beaucoup d'effets sur les députés, tant du parti ministériel que de l'opposition.
Voici donc un revirement, un changement positif. Nous sommes ravis que les députés libéraux reprennent la proposition du NPD pour inclure cette disposition dans le projet de loi C-30 et qu'ils se servent du projet de loi C-30 pour avancer de bonnes idées afin d'améliorer la responsabilité.
Je dirais à tous ceux qui sont assis autour de cette table que tous ces amendements que nous cherchons à faire adopter ne valent pas grand-chose si nous n'avons pas la certitude qu'ils seront effectivement mis en oeuvre. Un gros problème qui touche la législation et la politique en matière d'environnement dans ce pays, c'est que les choses ne se concrétisent pas. Les promesses ont été faites; des lois comme la LCPE ont été rédigées, mais les témoins nous ont dit à tour de rôle que c'est la mise en application qui fait défaut : c'est la volonté des fonctionnaires et des politiciens d'agir selon la lettre de la loi. C'est ce qui fait défaut au Canada, et nous en avons bien besoin. Ce ne sont pas les annonces ni les déclarations grandioses au sujet de l'environnement; c'est la mise en application.
Nous croyons que cet amendement, dans ce processus, pourrait être avantageux parce qu'il garantirait une certaine responsabilité, mais il ferait craindre à ceux qui doivent appliquer la loi que quelqu'un examinerait les politiques pour voir dans quelle mesure elles correspondent aux engagements du Canada. Personne ne concevra une politique que le commissaire à l'environnement pourra totalement réfuter trois mois plus tard. Ce ne serait pas une stratégie intelligente.
Pour ces raisons, et comme je l'ai dit au tout début, je me demande pourquoi vous décidez que cet amendement n'est pas recevable. Je me pose la même question quant à d'autres amendements que nous allons proposer plus tard.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais parler plus brièvement que mes collègues de cet amendement parce que je ne suis pas certain qu'on réussira, au rythme où vont les choses, à étudier toute la liasse d'amendements.
Tout d'abord, il faut se rappeler les débats que nous avons eus jusqu'à maintenant au sujet du poste de commissaire à l'environnement. Bien sûr, on a eu des discussions, mais je tiens à vous rappeler que ce n'était pas dans le cadre de l'étude du projet de loi , et je mentionne le C-30, car je ne voudrais pas qu'on y intègre d'autres débats que nous avons eus au Comité de l'environnement et du développement durable. Je vous rappelle les débats que nous avons eus au Comité législatif chargé du projet de loi C-30. Il n'y a pas un député ici, à ce comité parlementaire, qui a soulevé, à un moment ou un autre, la question de l'indépendance du commissaire à l'environnement. Oui, il y a eu des discussions, il y a eu des débats au Comité de l'environnement à la suite des événements qui se sont produits et qui sont malheureux.
Nous avons été de ceux qui ont prôné une indépendance accrue du commissaire à l'environnement. Nous avons été de ceux qui croyaient qu'il devait être le plus indépendant possible. La question que je me pose aujourd'hui est celle-ci : le projet de loi C-30 est-il l'instrument privilégié pour engager une discussion sur les pouvoirs futurs du commissaire à l'environnement? J'émets des doutes à ce sujet. Bien sûr, il pourrait y avoir lieu de présenter un projet de loi privé afin de donner plus de pouvoirs au commissaire à l'environnement et on discuterait de cette question en convoquant tous les intervenants consultés. Il n'y aurait pas de problèmes. On pourrait en discuter, et je voterais fort probablement en faveur de l'amendement. Aujourd'hui, mon problème est qu'on tente d'utiliser le projet de loi C-30 afin de modifier les fonctions du commissaire à l'environnement alors que ce n'est pas l'endroit pour le faire et que, par ailleurs, nous devrons certainement avoir des discussions à ce propos dans le futur. Il faut certainement modifier la Loi sur le Parlement du Canada, mais certainement pas par l'entremise du projet de loi C-30.
Cet amendement, que j'appelle un amendement fleuve, est un peu comme un lapin qu'on sort d'un chapeau aujourd'hui, alors que nous n'avons pas encore discuté du sujet et que nous n'en avons pas débattu en comité parlementaire en invitant des témoins à s'exprimer.
A cet égard, monsieur le président, je respecte l'évaluation que vous faites de l'amendement L-2.1.
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Merci, monsieur le président.
Je comprends les commentaires qui ont été exprimés ici. J'ai tendance à penser comme M. Bigras. Le poste de commissaire à l'environnement est très important pour tenir le gouvernement responsable des questions environnementales. À l'heure actuelle, il relève du Bureau du vérificateur général. Nous, les membres du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, avons examiné une motion sur cette question — le bureau du commissaire devrait-il être indépendant de celui du vérificateur général? C'est ce que recommande le comité.
Nous allons ralentir l'étude du projet de loi C-30 si nous nous penchons sur cette question ici. Nous devons aller de l'avant avec le projet de loi C-30. Je ne crois pas que ce soit le meilleur endroit. Je crois que cette question devrait être traitée séparément. Elle sera examinée, je crois, en bonne et due forme. Nous ne nous opposons pas à ce que la question de l'indépendance du commissaire à l'environnement soit examinée, mais nous nous opposons au ralentissement de l'étude article par article du projet de loi C-30. J'espère qu'on jugera que cet amendement n'est ni pertinent ni nécessaire au projet de loi C-30.
J'ai bien écouté et je suis d'accord, je crois, pour dire que la question du commissaire à l'environnement est probablement une bonne idée. Je suis d'accord avec M. Bigras et avec M. Warawa que nous sommes ici pour reformuler le ; nous ne sommes pas ici pour profiter des travaux du présent comité pour modifier d'autres processus. Je pense aussi que cela ralentira considérablement nos travaux, qui visent à modifier le projet de loi C-30 et en faire rapport à la Chambre vendredi.
Quant au pouvoir de surveillance que comporte le projet de loi, le commissaire à l'environnement et au développement durable est probablement une bonne idée, et je crois que c'est ce qui arrivera, mais il n'est pas pertinent, selon moi, de réécrire le projet de loi C-30. Pour cette raison, je juge que cet amendement est irrecevable parce qu'il n'est pas pertinent au projet de loi C-30.
On peut contester ma décision ou ne pas être d'accord avec moi et, comme toujours, je ne le prendrai pas personnellement.
Pouvons-nous poursuivre? Merci de votre compréhension.
(Article 2)
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Je suis curieux. J'aurais besoin d'une précision, monsieur le président.
Nous avons parlé d'un amendement proposé par les libéraux, qui bien honnêtement, n'était vraiment pas si mauvais. Cependant, nous avons conclu qu'il devait recevoir une recommandation royale. Puis on nous en a proposé un autre qui n'a pas été jugé recevable. J'aimerais avoir une confirmation. Je ne dis pas nécessairement que c'est une mauvaise idée non plus, mais à partir de quand devons-nous obtenir une recommandation royale? Doit-il s'agir de dépenses directes ou indirectes?
Pour ce qui est de la recevabilité, cet amendement prescrit la création d'un nouvel organisme. Quel est le rapport avec le , si c'est extérieur au projet de loi C-30?
Je veux seulement que le président me précise en quoi consiste une recommandation royale. Doit-il s'agir de dépenses directes ou indirectes et en quoi cet amendement particulier est-il recevable, par exemple, puisqu'il n'a rien à voir avec le projet de loi C-30, mais tout à voir avec la LCPE?
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Merci, monsieur le président.
J'ai une question pour vous, monsieur Moffet, sur l'interprétation de tout cela, soit de désigner un organisme existant pour éviter des dépenses. Je pense que la question fondamentale a été posée quand nous nous sommes demandé pourquoi l'amendement sur le commissaire a été rejeté parce qu'on jugeait qu'il devait obtenir une recommandation royale, alors que celui-là pourrait ne pas être assujetti à cette règle. Ma question s'adresse à M. Moffet.
J'ai aussi une chose à dire à M. Jean sur l'idée que cet amendement soit irrecevable parce qu'il modifie la LCPE. C'est le fonctionnement du . C'est une longue série de modifications essentiellement à la LCPE. Je n'ai peut-être pas bien compris ce qu'il voulait dire, mais cela ne pose pas de problème. C'est ce que nous faisons du début à la fin.
C'était les deux choses que je voulais dire.
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Merci, monsieur le président.
Concernant ce débat sur la recommandation royale, c'est précisément la raison pour laquelle j'ai soulevé la question jeudi dernier, parce que je savais qu'elle allait nous causer des problèmes pour tous les amendements proposés au . C'est la raison pour laquelle j'ai posé deux questions au secrétaire parlementaire afin de demander des précisions au gouvernement avant qu'on me fasse taire. Quelles sont les dépenses qui nécessitent une recommandation royale et celles qui n'en nécessitent pas? Ce n'est pas clair à mes yeux. Ce n'est pas clair pour les membres du comité en ce moment. Nous allons en avoir toute une série.
En tant qu'ancien avocat plaidant, je serais porté à dire que cette mesure va nous coûter de l'argent. Je serais porté à dire qu'il y a probablement trois ou quatre autres amendements dans le lot qui vont nous coûter de l'argent. C'est la raison pour laquelle j'ai posé deux questions précises au secrétaire parlementaire jeudi dernier, afin d'essayer de trouver une solution avant que nous nous aventurions dans cette voie, monsieur le président. C'est la raison pour laquelle j'en ai parlé dès le début du processus jeudi dernier.
Je n'ai toujours pas de réponse. Il semble même clair que le gouvernement lui-même n'a pas de réponse. Je pense donc qu'il serait important de tirer la question au clair avant d'aller plus loin, parce que si nous posons la question pour chaque nouvel amendement, nous allons avoir un problème si nous ne savons pas en quoi consiste une recommandation royale, ce qui implique des dépenses et ce qui n'en implique pas.
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Merci, monsieur le président.
Je ne sais pas s'il y a d'autres membres du comité qui ont une expérience législative, mais j'ai participé à un comité législatif il y a un an. Le président était libéral et il y avait des membres de tous les partis, bien sûr. On nous a expliqué que la recevabilité allait plus loin que la recommandation royale. C'est comme s'il y avait une sphère entourant une loi et qu'on pouvait apporter des modifications à cette loi, mais que dès qu'on sortait de cette sphère et qu'on proposait une chose séparée et distincte en tant que telle, elle perdait sa recevabilité dans le contexte de cette loi. Dans ce cas précis, je pense que ce raisonnement pourrait s'appliquer non seulement à la recommandation royale, mais aussi à la recevabilité.
Bien honnêtement, c'est la même chose pour de nombreux amendements. Je pense que nous avons besoin de précisions sur les types de modifications que le président va accepter et leur recevabilité. Il devra aussi nous dire si elles nécessitent une recommandation royale, parce que s'elles sont hors de la sphère législative que le et la loi... Un amendement est un amendement, mais une modification complète totalement à l'extérieur de la sphère ne serait pas recevable.
Je demanderais au président de porter un jugement sur ces deux questions.
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Reprenons nos travaux. Revenons à la question dont nous discutions avant la pause.
Certains s'interrogent sur la recevabilité de l'amendement BQ-4. Vous avez mis le président dans une position quelque peu difficile, et je reconnais que c'est votre travail, en ce sens que vous me demandez essentiellement de prendre une décision sur un amendement qui n'a pas encore été proposé, alors qu'en fait, a bien demandé qu'il soit réservé.
J'espère vous aider en vous disant ceci. J'ai examiné le BQ-4, comme nous en avons déjà parlé, et j'étais d'avis qu'il était recevable en raison des différences que j'ai soulignées. Les autres sont très particuliers; c'est très vague. Il ne laisse rien supposer du résultat d'une négociation future. Si souhaite le proposer officiellement tout de suite, je suis tout disposé à entendre vos rappels au Règlement sur sa recevabilité, mais a priori, j'ai l'impression qu'il est recevable.
Bref, le comité souhaite-t-il reporter l'étude du BQ-4 ou les députés souhaitent-ils qu'il soit déposé et étudié tout de suite?
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On propose de réserver le BQ-4. Êtes-vous d'accord? Le BQ-4 est réservé. Merci.
Pour ce qui est de prendre des décisions générales à l'avance, je ne suis pas en mesure de le faire. J'examine les amendements au fur et à mesure. J'espère avoir l'occasion de les étudier un peu à l'avance et en avoir une bonne idée fondée sur toute la logique et les conseils que je peux recueillir, puis nous les examinerons un à un le temps venu.
Nous allons donc poursuivre. Prenons l'article 5.
(Article 5)
Le président: Le premier amendement à l'article 5 est le NDP-11, qui se trouve à la page 18. Je tiens à souligner qu'il y a des chevauchements dans les lignes avec le NDP-12, qui se trouve à la page 19, de même que le L-18 et le BQ-5, qui se trouve à la page 20. Nous allons avancer lentement, parce que cela pourrait devenir mêlant. L'incidence concrète de tout cela, c'est que si le NDP-11 est adopté, le NDP-12, le L-18 et le BQ-5 ne pourront pas être déposés. Nous ne pouvons modifier la même ligne qu'une fois.
Monsieur Cullen, voulez-vous proposer votre amendement ou le défendre?
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Merci, monsieur le président. Je suis en train, moi aussi, de réfléchir à la décision que vous venez de prendre. Elle complique un peu les choses. Toutefois, poursuivons et voyons le résultat.
Le libellé du projet de loi est problématique en ce qui concerne l'équivalence. L'amendement NDP-11 tente d'éliminer certains termes. Son sort dépend beaucoup de l'issue du débat sur d'autres points soulevés par les bloquistes et les libéraux, mais nous persistons à croire que l'idée est valable, parce que tout le régime d'équivalence, étant donné la façon dont le projet de loi C-30 est conçu actuellement, pose plusieurs problèmes qu'ont mentionnés des témoins. Quelles mesures sont proposées par les gouvernement provinciaux dans les accords d'équivalence et de quelle façon influent-elles sur la situation globale du pays? Si l'équivalence est mal interprétée, comme nous croyons que c'est le cas avec le libellé actuel, aux termes du projet de loi C-30, les provinces pourraient déployer certains efforts initiaux qui, en fait, ne seraient pas du tout à la hauteur de nos obligations internationales et, en un certain sens, rendraient encore plus difficile l'atteinte de nos objectifs nationaux, parce que les provinces auront alors passé avec le gouvernement divers accords d'équivalence qui ne totalisent pas ce que nous souhaitons vraiment réaliser comme pays.
Je propose donc l'adoption de l'amendement. Je suis ouvert au dialogue. Il y a moyen selon moi de regrouper certains des meilleurs éléments de ces amendements et d'aller de l'avant.
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Cet amendement va se combiner à un certain nombre d'autres qui — Il y a de la rétroaction. J'ai demandé qu'on augmente le volume, mais je ne me rendais pas compte de l'effet que cela aurait.
Bien qu'il puisse y avoir des différences entre ce que chaque province cherche à accomplir et les mesures qu'elle prend pour satisfaire à la norme nationale, si l'équivalence ne s'appuie pas sur une norme objective quelconque, ce sera impossible à faire avant longtemps, après coup, comme nous avons pu le voir avec même des programmes fédéraux. Si l'on ne peut pas définir clairement ce qu'est la politique relative aux réductions des émissions de carbone prévues — Si une province adopte comme équivalence qu'elle contribuera à remplacer un certains nombre de véhicules roulant actuellement sur les routes ou qu'elle en produira un certain nombre satisfaisant à une norme plus basse de production d'émissions, il faudra qu'elle en rende compte de la même manière que le gouvernement fédéral, de sorte que nous ne nous retrouverons pas à comparer des pommes et des oranges et que certaines provinces ne pourront annoncer des gains trompeurs. Si la reddition de comptes n'est pas claire, chaque province pourra présenter ses résultats de manière différente, de sorte que certaines affirmeront qu'elles ont satisfait à leurs objectifs alors que d'autres soutiendront le contraire.
Si le libellé n'est pas précisé — et je sais que nous allons reporter l'étude de cette motion — en prévoyant un lien avec les fonds, parce que nous croyons que le gouvernement fédéral continuera d'avoir recours à des fonds de prévoyance tout au long du processus, donc si telle province dit que voici l'équivalence que nous appliquerons à votre usine, le gouvernement répondra que voilà un certain montant d'argent, à condition de vraiment atteindre les objectifs fixés. Si l'on ne fait pas la même comparaison des effets, ce qui est au coeur du débat d'aujourd'hui, il n'y aurait alors pas moyen pour le Canada d'annoncer ses réalisations sur la scène internationale, mais fait plus important encore, ce qu'il envisage comme mesures ultérieures.
Ces accords d'équivalence représentent des séries de mesures différentes, dont aucune n'est vraiment objective. Nous avons donc des réserves quant au libellé que va appuyer le Bloc. Nous sommes par contre disposés à envisager certaines modifications proposées.
Voilà sur quoi repose mon opposition. Il faut utiliser les mêmes termes, si vous préférez, quand on parle d'émissions de gaz à effet de serre à l'échelle pancanadienne.
Les avocats vont faire une autre interprétation du libellé quant à ce que les provinces sont autorisées à faire si l'équivalence est axée sur les résultats. La province qui affirme qu'elle va réduire ses émissions de tant de tonnes de carbone et qui choisira ensuite d'acheter des crédits à court terme obtiendra peut-être le résultat recherché, sur le plan de la politique, mais ce ne sera peut-être pas avantageux pour le pays parce que les changements structuraux n'auront pas eu lieu. On commence habituellement par les changements structuraux, plutôt que de simplement acheter des crédits. C'est là probablement un bon exemple des pièges que pose l'équivalence.
Toutefois, nous avons certains antécédents en la matière, par exemple la LCPE, de sorte que ce n'est pas comme si nous devions réinventer la roue. Nous avons déjà fait l'expérience de ce genre de choses. M. Mills, qui vient de se joindre à nous, pourrait nous en parler.
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Il s'agit d'un nouvel article 5.1.
Je fais remarquer que vous voudrez peut-être reporter l'étude de cet amendement également, en raison de son lien avec les amendements BQ-4 — encore une fois — et BQ-10.
Il serait peut-être utile d'envisager la possibilité d'examiner tout ce qui est visé par des amendements jusqu'à l'article 18, parce que c'est à partir de là que tout commence en réalité. Nous pouvons poursuivre et, si tous y consentent, adopter les articles qui ne font pas l'objet d'amendements — il n'y en a pas beaucoup — et passer à l'article 18. Nous allons réserver toutes les dispositions autres que celles que nous n'avons pas déjà adoptées jusqu'à l'article 18. Nous pourrions commencer par l'article 18, parce que c'est à partir de là qu'on entre dans le vif du sujet, après quoi nous reviendrons aux autres, parce que beaucoup d'entre eux dépendent de ce qui suivra l'article 18.
Monsieur Cullen, vous avez la parole.
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Pouvons-nous reprendre?
Afin de faire certains progrès, j'ai une suggestion un peu différente à faire. Après en avoir discuté avec les personnes dans la salle, j'aimerais faire une autre suggestion, légèrement différente, de manière à ce que nous puissions adopter tout de suite certains articles qui ne posent pas de problème.
Je propose que nous commencions par l'article 6. Commençons par les articles qui, du moins selon notre analyse, n'ont pas de répercussions sur le reste du texte ou ne présentent pas de contradictions avec le reste, les dispositions pour lesquelles nous n'avons reçu aucun amendement, de manière à ce que nous puissions les adopter tout de suite. Je soupçonne qu'elles vont susciter suffisamment de discussions de toute façon. Nous pouvons régler le cas de certaines d'entre elles, en finir et arriver graduellement à l'article 18, que nous ne pourrons probablement pas adopter aujourd'hui. Nous aurons au moins réglé quelques cas, et nous pourrons dire que nous avons fait des progrès.
Cela vous convient-il? Monsieur Cullen.
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J'aurais tendance à souscrire à ce qu'il dit.
Arrêtez-vous à la page 2 de la loi, à l'article d'interprétation. Il y a deux définitions : les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre.
Malgré tout le respect que je lui dois, je me demande si M. Bigras serait disposé à accepter un amendement de forme par lequel nous incluerions l'utilisation des deux expressions, par assurer une cohérence dans la loi et en bien saisir l'objet.
Selon moi, M. Bigras atteint ce but, et l'idée d'inclure dans le libellé les deux expressions, qui sont déjà définies à l'article — Essentiellement, l'amendement viserait à réduire les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre, ce qui selon moi cadrerait avec ce qu'il veut dire. Cela correspondrait également à l'article d'interprétation.
Seriez-vous disposé à accepter un amendement de forme, monsieur Bigras?
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Il me semble que nous tentons de modifier ce projet de loi pour nous attaquer aux changements climatiques et aux gaz à effet de serre.
Je pense que l'ajout des mots « gaz à effet de serre » ne cause pas de problème. Au départ, M. Jean admettait lui-même d'emblée que nous avions étudié les technologies de séquestration de carbone pendant des semaines, justement pour lutter contre les changements climatiques, en considérant les gaz à effet de serre.
Si nous apportons un point bien particulier à l'égard des technologies développées et de leur étude, je pense que nous abordons bien la question. En tout cas, qu'on soit favorable ou non aux différentes technologies, nous disons simplement qu'il faudrait étudier les différentes techniques nous permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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En ce qui concerne la proposition faite par M. Jean de changer certaines parties du projet de loi qui traitent des définitions, vous remarquerez, dans les amendements proposés par le NPD que nous avons réservés, que nous avons fait plusieurs propositions en vue de rétablir un certain nombre de définitions de la pollution de la LCPE que le projet de loi C-30 compromettait en réalité.
Nous avons entendu plusieurs témoins nous dire que, lorsque le projet de loi a commencé à changer ces définitions, il a énormément restreint la portée des mesures que peut prendre le gouvernement. Ce n'est pas quelque chose qui nous intéressait.
Par conséquent, bien qu'il tente de proposer un amendement de forme, si l'on touche à la partie concernant les définitions, on ouvre la porte à un tout autre débat.
Mon seul commentaire, pour faire suite à ce qu'a dit M. Bigras, est que son amendement est fait dans une bonne intention. Je tiens simplement à faire en sorte que ce j'entends de la part de M. Moffet, c'est que cet amendement ne commence pas, d'une façon qui n'était pas voulue, à embrouiller la nature des recherches qu'est censé faire le gouvernement.
Je ne soupçonne pas M. Bigras d'avoir eu cette intention. J'aimerais entendre, de la bouche de M. Moffet, si c'est bien le sens de ses propos au sujet de l'amendement. Affirme-t-il que, si l'on fait ce genre de changements par la voie du projet de loi et qu'on modifie la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, les travaux et la recherche menés par le gouvernement dans d'autres domaines sont alors restreints ou limités, simplement en changeant la définition?
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J'allais dire que ce que j'aimerais faire, c'est de transposer dans le reste de la loi la cohérence que l'on trouve dans le préambule. En tant que praticien du droit qui a probablement plaidé au sujet de 100 lois différentes du même genre, la cohérence est essentielle. Il y a un article d'interprétation, et je suis sûr que M. Cullen a peut-être des amendements à proposer à son sujet, mais même dans le préambule, il est question de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Je vous renvoie donc au préambule, à l'article 2. Il y en est question tout au long.
Or, si l'article d'interprétation que propose M. Cullen comporte certains changements à cet égard, il faudra alors jeter un autre regard. Il est sûr que la cohérence de la loi avec ce que proposait à l'origine M. Bigras est excellente.
Selon moi, l'essentiel est de faire en sorte que le reste de la loi concorde avec l'article d'interprétation. Si cet article change, alors bien sûr, nous devrons y revenir et le modifier en conséquence. Pour être tout à fait franc, je ne puis concevoir qu'un juge en fasse une interprétation aussi stricte, mais je suis sûr qu'il y en existe quelque part dans le monde qui le feraient. Toutefois, le préambule énonce clairement deux domaines particuliers que nous souhaitons réglementer et on les retrouve partout dans la loi.
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Monsieur le président, je voudrais présenter quelques légères modifications et je demanderais aux membres du comité de les accepter à titre de modification amicale.
Il s'agit de l'amendement BQ-6, qui vise à ajouter l'article 5.1.
Tout d'abord, à la quatrième ligne de la version française du paragraphe 10.1(1), je voudrais remplacer le mot « déclare » par les mots « peut déclarer ». Par conséquent, à la deuxième ligne de la version anglaise du même paragraphe, je voudrais changer le mot « shall » par le mot « may ».
Passons maintenant à la deuxième modification. Dans la version française, il est souvent fait mention de l'expression « l'organisme indépendant ». J'aimerais la remplacer par « la Banque d'investissement vert du Canada ». En anglais, ce serait « Green Investment Bank of Canada » ou GIBC. L'expression « organisme indépendant » apparaît à plusieurs endroits. Nous souhaitons donc qu'elle soit remplacée à ces endroits, c'est-à-dire aux paragraphes 10.1(1),10.1(2),10.1(4), 10.1(5),10.1(6), de même qu'à l'alinéa 10.1(6)b). On remplace l'expression « organisme indépendant » par « Banque d'investissement vert du Canada ».
Ensuite, je voudrais revenir à l'alinéa 10.1(1)a). Il n'y a pas de grande modification. Je vais donc lire la nouvelle version que nous proposons :
a) d'une part, des dispositions visant la lutte contre les émissions de gaz a effet de serre qui ont un effet équivalent aux réductions réquises par le budget carbone national telles que décrites à l'article 103.02;
Ainsi, au lieu d'invoquer l'article 103.071, on invoque l'article 103.02.
Est-ce clair pour tout le monde? On trouve, à l'arrière de la feuille, quelques mots qui ont été changés et le numéro de l'article.
Enfin, voici la dernière modification que nous proposons : à l'alinéa 10.1(6)a), nous souhaitons rayer les mots « sur demande de la province a l'égard de laquelle l'avis écrit d'équivalence a été émis » et les remplacer par les mots « sur demande d'une ou l'autre des parties à l'accord ». Par conséquent, au lieu de limiter le pouvoir à une province, on l'agrandit à toutes les parties prenantes.
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J'aimerais y voir plus clair.
À ce que je sache, il n'existe pas de Banque d'investissement vert du Canada. Je comprends le concept, et je suis conscient que des négociations sont en cours à ce sujet, mais de toute évidence, il s'agit de quelque chose qui reste encore à créer. On devra peut-être apporter certaines modifications à ces passages pour tenir compte des changements que les libéraux, je crois, souhaitaient apporter à des parties de la loi qui font allusion à cette BIV.
Sans vouloir dire une évidence, la seule raison pour laquelle je soulève ce point est qu'il y a des modifications que nous souhaitons apporter à la BIV, et qui sont conditionnelles à ce que nous approuvions celle-ci. Notre vote là-dessus dépendra donc de ce qui ressortira du débat.
Bien que je sois pour que les gens modifient leurs amendements et essayent de trouver un terrain d'entente, nous devons nous assurer de toujours bien saisir ce sur quoi nous nous prononçons. En ce moment, il m'est assez difficile de comprendre cette disposition. Une fois que nous en aurons terminé avec certaines de ces questions, j'aimerais revenir sur le sujet de l'équivalence, car c'est extrêmement important pour nous.
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En effet, il y a un lien avec la Banque d'investissement vert du Canada. Si une province décidait d'adopter des mesures et que les effets de ces dernières étaient équivalents en termes de réduction d'émissions, la province pourrait présenter une demande d'équivalence et celle-ci serait évaluée par la Banque d'investissement vert du Canada, qui prendrait ensuite une décision. Dans l'amendement BQ-6, on dit ce qui suit :
(2) Avant d'émettre l'avis écrit d'équivalence prévu au paragraphe (I), l'organisme indépendant le publie — ou signale qu'on peut le consulter — dans la Gazette du Canada [...]
Donc, une province qui voudrait mettre en vigueur des mesures de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pourrait présenter son plan à cette banque d'investissement. Celle-ci devrait d'abord publier l'avis d'équivalence dans la Gazette du Canada et, dans les 60 jours suivants, présenter des observations à la province. Il pourrait s'agir d'observations ou d'avis d'opposition. À l'intérieur d'un délai de 60 jours, donc, la Banque d'investissement vert du Canada publierait un résumé de la suite donnée aux observations. Bref, des observations ou des commentaires pourraient être émis sur l'équivalence demandée. Une décision pourrait alors être prise. L'avis écrit d'équivalence prévu au paragraphe (1) pourrait être révoqué au moyen d'un préavis émis par la Banque d'investissement vert.
Ce système vise à permettre à une province ayant décidé de mettre en vigueur un plan de lutte aux changements climatiques conforme aux objectifs fixés par une organisation d'envergure nationale d'appliquer son plan, à condition que les effets des mesures qu'elle propose soient estimés équivalents à ceux proposés par l'organisation nationale.
On parle ici de donner de la flexibilité et de permettre de maximiser chaque dollar investi dans la lutte aux changements climatiques. C'est une approche décentralisée qui permet à Ottawa d'avoir un droit de regard. On envisagera, peut-être un peu plus tard, des régimes de pénalité.
Quoi qu'il en soit, ce système permettrait aux provinces de mettre en oeuvre leur propre plan. Il ne serait pas question de présumer que tout plan de lutte aux changements climatiques présenté par une province est acceptable dans le cadre d'un programme national. Les mesures proposées devraient être évaluées par cet organisme national. Dans le cas qui nous concerne, ce serait la Banque d'investissement vert du Canada. Il y aurait un processus de consultation, et l'avis serait publié dans la Gazette du Canada. Des observations et des avis d'opposition pourraient être émis, puis une décision serait prise.
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Oui. En relisant le paragraphe proposé — je n'ai pas besoin d'en faire lecture une troisième fois —, je constate qu'il traite bien de critères de qualification, et je ne vois pas pourquoi l'amendement L-19.1 serait irrecevable, s'il doit vraiment y avoir des négociations entre les provinces et le gouvernement fédéral.
J'ignore comment nous pourrions tenir ces discussions sans avoir établi officiellement auparavant ce qu'est la BIV, sans en avoir discuté à ce comité — ce qui, je crois, est inadéquat, car cela fait partie d'un autre dossier — pour qu'il se prononce, ni sans avoir décidé si MM. Cullen, Bigras, McGuinty et nous tous sommes satisfaits de sa définition. Pour l'instant, il est question d'un projet de loi faisant allusion à une chose qui n'a pas encore été précisée; nous ne savons même pas en quoi elle consiste.
À mon avis, c'est irrecevable, à en croire ce qu'on dit à la page 771 du Marleau et Montpetit. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
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J'aimerais vous signaler deux éléments.
Premièrement, au ministère, on considère que le terme « pollution atmosphérique » est suffisamment large pour englober les effets qu'ont sur le climat aussi bien les polluants atmosphériques, comme le smog, que les gaz à effet de serre. Alors, comme pour la dernière fois, je vous demanderais de réfléchir au fait qu'il y a peut-être une redondance.
Deuxièmement, les ministères n'axent pas seulement leurs efforts sur le réchauffement planétaire, mais sur l'ensemble des effets des changements climatiques, dont le réchauffement planétaire n'est qu'un aspect.
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Oui, merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir là-dessus. Cet amendement améliore-t-il réellement les choses ou ne fait-il que semer la confusion? L'intention semble claire, mais le comité veut-il vraiment s'embarquer là-dedans? On parle ici de revoir presque tout le projet de loi pour trouver des occurrences de « pollution atmosphérique ».
Nous nous sommes mis d'accord pour commencer à inclure « réchauffement climatique ». C'est pour préciser que la pollution atmosphérique est une chose distincte. Ce n'est pas, d'après ce que dit M. Moffet — Nous devrons peut-être voter là-dessus, mais je vous conseillerais de cesser d'ajouter constamment de nouveaux termes — particulièrement s'ils ne sont pas essentiels — quand le libellé est déjà clair.
M. Bigras pourrait peut-être expliquer ce que son amendement — certainement fait dans une bonne intention — vient apporter au projet de loi; cela m'aiderait à mieux comprendre.
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Monsieur McGuinty, monsieur le président, je vais laisser à M. Moffet le soin de vous expliquer pourquoi on a ajouté la notion d'activités. Quant à moi, je peux vous dire pourquoi on a ajouté les alinéas
g) et
g.1).
Comme l'a indiqué M. Moffet, il y a des raisons très techniques à cela. Étant donné qu'on a dû ajouter les substances et les activités en raison de la politique, nous voulions parler de combustibles afin de respecter le régime établi dans la section 5 de la partie 7 de la loi, laquelle a ses propres critères, qui sont totalement différents de ceux que vous trouvez dans la partie 5 ou 5.1 du projet de loi.
L'alinéa g.1) du projet de loi se conforme au genre de critères que vous trouvez dans la partie 5 ou 5.1 proposée. Autrement dit, par souci d'uniformité, on a remanié ces articles pour que tout soit conforme à ce qui existe déjà.
John, avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
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Je pourrais peut-être donner plus de précisions. Comme M. Ares l'a expliqué, on vise les combustibles « qui peuvent contribuer sensiblement à la pollution atmosphérique ». Nous avons donc limité le pouvoir de recueillir de l'information sur les combustibles aux combustibles qui peuvent contribuer sensiblement à la pollution atmosphérique. Toutefois, nous ne voulions pas restreindre notre pouvoir de recueillir de l'information sur les autres sources de pollution. C'est pourquoi nous avons proposé les deux alinéas
g) et
g.1).
Voilà pour la première partie de votre question. Quant à la deuxième, vous voulez savoir pourquoi nous avons opté pour « substances ou activités » plutôt que de nous en tenir aux substances.
Comme vous le savez, au départ, la LCPE, précisément la partie 5, visait des substances particulières et leur incidence. Toutefois, pour réglementer efficacement en matière de pollution atmosphérique, plus précisément de gaz à effet de serre, nous croyons qu'il serait utile de mieux comprendre la nature des activités menées au Canada qui contribuent à la pollution atmosphérique sans nous limiter à la collecte de renseignements sur les substances que nous désignons. Par exemple, cet amendement nous permettrait d'examiner et de demander de l'information sur les activités des centrales à combustible fossile. Sinon, nos pouvoirs de collecte d'information seraient limités aux substances qui sont dégagées dans l'atmosphère.
Est-ce plus clair?
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C'est une bonne question.
Pour ce faire, il faudrait que les activités contribuent à la pollution atmosphérique. Franchement, nous n'avons pas réfléchi exactement à la façon de circonscrire la chose, mis à part le fait que cela concernerait essentiellement la pollution atmosphérique.
De plus, j'attire votre attention sur le fait que la loi confère des pouvoirs considérables aux personnes visées par la collecte d'informations, qui peuvent tout simplement refuser de divulguer des renseignements parce qu'elles jugent que ceux-ci ne sont pas pertinents ou constituent des renseignements confidentiels. Nous ne proposons aucunement de modifier ou d'affaiblir ces dispositions.
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Je comprends cette explication, mais n'est-ce pas précisément ce qu'essaie de faire le gouvernement avec ce projet de loi? Par le , le gouvernement ne veut-il pas que les Canadiens fassent la distinction entre la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre?
Je suis désolé, mais vous vous contredisez. Vous dites que les représentants du gouvernement sont préoccupés par la distinction entre pollution atmosphérique et gaz à effet de serre, alors que ce sont eux qui, au cours des derniers mois, n'ont cessé de répéter, dans les médias et par voie de communiqué, que le projet de loi C-30 visait à réinterpréter toute la question de la pollution atmosphérique et des gaz à effet de serre. Est-ce que je me trompe? Le , et le semblaient dire que nous avions besoin de quelque chose de nouveau qui sépare les deux notions, parce que d'une part, il y a la qualité de l'air, et d'autre part, les gaz à effet de serre.
Ai-je tort? Les représentants ont-ils des réserves quant à cette distinction?
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Je ne voudrais pas trop insister sur ce point, mais je suis en train de lire la définition de la pollution atmosphérique que donne la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Quelqu'un, du côté du gouvernement, pourrait peut-être nous aider à mieux comprendre afin que nous en arrivions à une conclusion satisfaisante.
La définition de la pollution atmosphérique telle qu'elle apparaît présentement dans la LCPE ne fait pas du tout référence aux changements climatiques ni aux gaz à effet de serre. En réalité, la seule chose, dans la définition de la pollution atmosphérique, se trouvant dans l'article d'interprétation, qui justifierait la préoccupation des représentants du gouvernement, c'est que :
la « pollution atmosphérique » est une condition de l'air causée, en tout ou en partie, par la présence d'une substance qui, directement ou indirectement —
e) dégrade ou altère, ou contribue à dégrader ou à altérer, un écosystème au détriment de l'utilisation de celui-ci par les humains, les animaux ou les plantes.
Si le changement climatique et les gaz à effet de serre sont inhérents, dans votre définition de la pollution atmosphérique, pourquoi alors n'apparaissent-ils pas dans la définition qu'en donne la LCPE, et pourquoi n'a-t-on pas fait les modifications appropriées dans le projet de loi ?
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Je vais maintenant m'adresser aux députés ministériels, et peut-être que le secrétaire parlementaire pourra nous donner des précisions.
J'ai entendu — et cela va laisser les Canadiens perplexes — que la pollution atmosphérique avait une définition générale qui englobait notamment les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre.
Le secrétaire parlementaire pourrait-il me dire si, pendant la rédaction du projet de loi , le gouvernement estimait qu'il y avait un risque qu'on ne puisse appliquer la LCPE pour prendre des mesures contre une entreprise, ou qui que ce soit d'autre, qui émet des gaz à effet de serre?
C'est une bonne remarque. Nous devrions toujours garder à l'esprit qu'il ne faut pas nuire dans ce que nous faisons. Lorsque le gouvernement a élaboré le projet de loi , nous estimons qu'il obérait l'efficacité de la LCPE. Nous y reviendrons plus tard. Nous avons déjà réservé un grand nombre de ces amendements. Nous les supprimerons.
Le gouvernement est-il d'avis que l'amendement proposé par M. Bigras l'empêcherait d'agir en vertu des deux définitions très semblables, mais aussi très différentes : la première, la pollution atmosphérique étant une catégorie générale; et la deuxième, les polluants atmosphériques faisant partie de cette définition, de même que les gaz à effet de serre?
Je partage l'avis de M. Moffet. Si vous ajoutez « changement climatique ou gaz à effet de serre », vous devrez presque modifier tout le projet de loi. Cela fait plus de tort que cet amendement. J'essaie encore de comprendre le raisonnement.
Le gouvernement s'est-il penché sur les incidences juridiques de changer quelques-unes de ces définitions dans le projet de loi ? Si oui, qu'a-t-il pensé de l'amendement de M. Bigras?