Mesdames et messieurs, bienvenue à cette 25e réunion du Comité législatif chargé du projet de loi . Nous approchons de la fin, et j'apprécie le bon travail que vous avez fait jusqu'ici. Veillons à maintenir le même esprit dans la dernière ligne droite.
Je demanderais aux journalistes d'avoir l'amabilité de quitter la salle.
Pour ouvrir le bal, je rappellerai aux membres du comité que nous en sommes maintenant aux articles réservés. Le comité a convenu plus tôt de réserver un certain nombre d'articles dont beaucoup sont des articles de fond. Je proposerais donc que, dans le cadre de cet examen des articles réservés, nous traitions d'abord des articles de fond, et qu'une fois que nous en aurons décidé du sort, nous retournions à l'article 2, le préambule, et à l'article 3, l'article d'interprétation.
Tout le monde est-il d'accord?
Des voix: D'accord.
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Merci, monsieur le président.
Nous nous opposons à cet article car il permettrait au ministre de créer un comité consultatif national chargé d'étudier les gaz à effet de serre et la réglementation des PCA. Par ailleurs, cet article n'est pas nécessaire — et je pense que les fonctionnaires pourront m'appuyer là-dessus — étant donné que le ministre peut déjà réglementer les gaz à effet de serre et les PCA en tant que substances toxiques en recourant aux dispositions en matière de comité consultatif qui se rattachent au paragraphe 93.(1).
Étant donné que le comité a déjà, je pense, décidé de retirer la proposition du gouvernement en matière de systèmes parallèles pour les gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques à l'article 18, avec l'adoption de l'amendement L-21.1, cet amendement-ci n'est, bien franchement, plus pertinent et il n'est pas non plus nécessaire. Je pense que si nous le conservions, le projet de loi serait alors incohérent.
Merci, monsieur le président.
M. McGuinty a raison en ce sens que cette disposition n'est plus nécessaire. Ceci ne crée en vérité pas de nouveau comité. Ce que nous essayions de faire était de veiller à ce que le comité consultatif national, qui est un comité fédéral-provincial-autochtone fournissant des conseils sur toutes les décisions relevant de la LCPE, fournisse également des conseils sur les décisions prises en vertu de la partie qualité de l'air, d'où la référence au paragraphe 103.09(2).
Maintenant qu'il n'y a plus de paragraphe 103.09(2), nous n'avons plus besoin de cet amendement. Ce comité continuerait de fournir des conseils au sujet des règlements pris en vertu de l'article 93, qui serait le principal mécanisme de réglementation dans le projet de loi tel qu'il existe maintenant.
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Monsieur le président, je pourrais peut-être commencer par le début et expliquer le motif initial de l'amendement à l'article 5 du . Ce qui est visé ici correspond tout à fait à ce qu'ont souligné les trois députés que nous avons entendus.
Afin de rendre explicite le désir que le critère d'équivalence soit un critère fondé sur les effets, depuis 1988, la LCPE comporte un mécanisme d'accord d'équivalence. Depuis 1988, le gouvernement fédéral n'a conclu qu'un seul accord d'équivalence avec une province ou un territoire. Nous considérons que la justification en la matière est au moins double.
Une raison est que, bien franchement, il n'y a pas eu beaucoup de chevauchement ni de dédoublement, et qu'il n'y a donc pas jusqu'ici eu un grand besoin d'équivalences. Cependant, dès lors que nous pénétrerons dans le domaine de la réglementation de la qualité de l'air et des gaz à effet de serre, alors nous nous trouverons très certainement dans un monde de chevauchement et de dédoublement potentiels. Nous envisageons donc un changement dans la dynamique.
La deuxième raison pour laquelle il n'y a pas eu beaucoup d'intérêt à l'égard des accords d'équivalence — et c'est ce qui nous a été rapporté par les provinces — est que les provinces considèrent, en tout cas certaines d'entre elles au moins, que le critère qui est présentement renfermé dans la LCPE est fondé sur la forme. En d'autres termes, elles considèrent le critère comme voulant dire qu'il leur faut des règlements là où nous nous en avons. Bien sûr, dans le domaine de la pollution atmosphérique, la plupart des provinces ne réglementent pas la pollution au moyen de règlements. Elles sont habilitées par la loi à décerner des permis, des licences, des certificats d'approbation grâce auxquels elles imposent des conditions en matière d'émissions atmosphériques. Si donc vous n'avez pas de règlement et que le critère dit qu'il vous en faut, alors peu importe la sévérité de votre réglementation, vous ne pouvez pas être admissible. Nous sommes d'avis que le critère existant n'exige en fait pas de réglementation provinciale. C'est néanmoins là la perception qu'ont les gens. Ce que nous avons donc tenté de faire dans le c'est clarifier le fait que nous voulons des résultats équivalents ou des effets équivalents. C'est ce qu'exige le projet de loi C-30.
J'interprète l'amendement du gouvernement, comme l'ont également fait MM. McGuinty et Cullen, comme étant une tentative de tirer au clair ce que l'on entend par « effets » et pour préciser que ce qui est visé c'est une protection égale ou meilleure de l'environnement et de la santé humaine. Je pense donc que nous sommes tous d'accord en ce qui concerne l'objectif.
M. McGuinty s'interroge au sujet du libellé. Dans le , à l'article 10, le critère est que « les ministres et le gouvernement conviennent » qu'il y a des dispositions « dont les effets sont équivalents ». Ici, le texte dit « dont il pourra être démontré que les effets », et l'expression « dont il pourra être démontré » est une expression juridique technique qui fixe beaucoup plus haut la barre que « les ministres... conviennent ». Comme l'a laissé entendre M. McGuinty, cela exposerait beaucoup plus à un examen judiciaire toute décision de ratifier un accord d'équivalence, et une fois l'examen judiciaire enclenché, le juge aurait encore plus de marge pour creuser le bien-fondé de l'accord. Si le critère juridique est essentiellement à la discrétion du ministre, alors les tribunaux ont tendance à le respecter très largement et à accorder une bonne marge de manoeuvre au ministre.
Dès que vous commencez à établir des critères du genre « dont il pourrait être démontré que » et « effets quantifiables », alors vous invitez un tribunal à éplucher le bien-fondé de l'accord. Alors, oui, je pense que notre opinion est que cela exposerait davantage un accord à un examen judiciaire. C'est clairement à vous qu'il revient de décider si c'est cela que vous voulez ou non.
Monsieur McGuinty, vous avez également posé une question au sujet du critère d' « effets quantifiables ». Je pense que cela est un petit peu vague, car l'on ne sait pas clairement sur quoi — les effets quantifiables des règlements sur quoi? Sur celui qui est visé par les règlements ou sur l'objectif ultime, soit l'environnement ou la santé? Il s'agit donc là d'un aspect qui est pour le moment vague.
Franchement, je ne sais pas très bien ce que signifie la clause finale. Quant à ce vers quoi nous tendons ici, s'il doit y avoir des politiques sur la façon dont nous envisagerons une équivalence, alors nous voulons connaître la probabilité qu'une règle sera respectée, et non pas tout simplement savoir qu'elle existe officiellement.
L'exemple que j'ai donné à beaucoup de gens est qu'il y a quelque temps déjà — et quiconque a déjà conduit aux États-Unis le sait — les États-Unis ont adopté une loi fixant à 55 milles à l'heure la limite de vitesse sur toutes les grandes routes. Certains des États du Nord-Ouest sont d'importantes voies de passage pour les camionneurs. Et au moins l'un de ces États a dit: « Bien. Vous me dites qu'il me faut imposer une limite de 55 milles à l'heure sur mes routes. Je le ferai, mais l'amende sera de 10 $ ». Ces États respectent donc le critère, la loi est en place, mais ils ne vont pas l'appliquer.
Nous voudrions savoir que la province a non seulement adopté une loi en bonne et due forme, mais que celle-ci sera appliquée. Je ne suis pas convaincu que ce critère impose suffisamment cela dans la loi pour être efficace. De toute façon, le ministère a jusqu'ici choisi de laisser cela comme étant une chose que nous envisagerons sur le plan de la politique au lieu d'essayer de la codifier.
Je crois que c'est l'intention visée ici — la probabilité que ce soit respecté. Si c'est bien le cas, alors il y a peut-être moyen de rendre cela plus clair.
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Merci, monsieur le président.
C'est bien que M. Moffet nous fasse un peu l'historique de l'équivalence, parce que c'est au coeur du débat d'aujourd'hui. La réalité est que les dispositions prévues dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, telles qu'elles sont rédigées, n'ont pas permis de convaincre une forte proportion des provinces de signer des accords d'équivalence. Je me trompe peut-être — vous ne l'avez pas mentionné —, mais il n'y a que l'Alberta qui a signé jusqu'à maintenant un accord d'équivalence avec le gouvernement fédéral. Ce qui est fondamental dans cela, c'est qu'il faut prendre en considération les régimes qui sont quelquefois et même bien souvent différents dans les provinces. Cela constitue, sans être un frein, une réalité qui empêche l'application des dispositions de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement qui prévoient l'équivalence de la réglementation. Ces différences au niveau des régimes rendent difficile l'établissement de ces accords d'équivalence.
Lorsque nous avons lu les changements prévus au projet de loi à propos des effets équivalents, de prime abord, nous nous sommes dit qu'on était sur la bonne voie. Cela permet justement de ne pas appliquer une réglementation qui serait imposée directement et copiée dans une province. Celle-ci ne va pas nécessairement donner les résultats escomptés en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. En même temps, on est conscients que les groupes environnementaux souhaitent voir des résultats et qu'il y avait peut-être un flou au sujet de ces simples effets liés à l'équivalence. C'est la raison pour laquelle on pense qu'il faut établir encore plus de repères. Ce n'était pas notre position originale, mais on a fini par se ranger à l'idée qu'il faut, au fond, bien situer cette équivalence fondée sur les effets en tenant compte des résultats, et de résultats aussi qui seraient quantifiables. Pour nous, que l'équivalence des effets soit liée au fait qu'ils doivent être quantifiables constitue un pas dans la bonne direction et nous permet plus de flexibilité. On s'assure aussi que l'équivalence ne s'appliquera pas sans garantie de résultats concrets de la part des provinces. Je pense que c'est l'esprit de l'amendement présenté par le gouvernement, qui constitue, à mon avis, un bon compromis entre deux écoles de pensée.
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Lorsque nous regardons ce qui existe présentement dans la LCPE, comme l'a souligné M. Bigras, le paragraphe 10(3) dit: « sous réserve des paragraphes (4), (5) et (6), sur recommandation du ministre, le gouverneur en conseil peut, par décret, déclarer que les règlements pris aux termes des dispositions... ne s'appliquent pas dans un lieu qui relève de la compétence d'un gouvernement lorsque le ministre et ce gouvernement sont convenus qu'y sont applicables dans le cadre des règles de droit du lieu... ». Comme cela a déjà été dit, l'actuel libellé de la LCPE en matière d'équivalence n'est pas très fort.
En ce qui concerne la question de M. McGuinty au sujet d'effets quantifiables, lorsque nous parlons d'émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, nous pensons qu'il est question d'un critère plutôt clair: l'effet quantifiable des mesures prises par le gouvernement pour tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par tout un secteur industriel. Une province peut comprendre l'effet quantifiable de x tonnes de réductions d'émissions de gaz à effet de serre, faire les calculs qui s'imposent et essayer d'établir, au niveau provincial, une loi ou des règlements équivalents.
Nous croyons que le libellé fait beaucoup pour resserrer concrètement ce sur quoi les provinces et le gouvernement fédéral pourraient s'entendre, ce qui est le but visé. Nous avons vu des provinces instaurer leur propre plan de type Kyoto ou de lutte contre le changement climatique, et la question est de savoir dans quelle mesure ces plans s'imbriquent dans ce que s'efforce peut-être de faire le gouvernement fédéral. La question est importante, car il n'est nullement besoin qu'il y ait dédoublement d'efforts. Il n'y a déjà pas d'efforts suffisants qui soient déployés. Il n'y a définitivement pas lieu pour nous de nous marcher les uns sur les autres.
Le libellé nous convient. Il n'est peut-être pas encore parfait, mais il représente certainement un progrès par rapport à ce que nous avons maintenant. Nous estimons qu'il mérite notre appui et il conviendrait de le mettre aux voix.
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Certainement. J'ai une question pour M. Moffet.
Le défi est de pouvoir mesurer ces effets d'une manière que tout le monde puisse accepter. Si nous nous contentons tout simplement de l'idée qu'il faut que, de l'avis des ministres, les effets soient équivalents ou supérieurs, alors comment diable va-t-on prouver cela? En d'autres termes, ce me semble être une porte plutôt ouverte à n'importe quelle négociation.
Il nous faut avoir un critère ou une méthode quantifiable de déterminer dans quelle mesure ces effets sont véritablement équivalents, au lieu de tout simplement établir la paix dans la vallée en paraphant un document aux côtés d'autres.
Y aurait-il moyen pour nous de réduire cet élément de subjectivité apparente de la part des ministres, de façon à avoir quelque assurance que ce que nous essayons d'obtenir ici, cet élément quantifiable...? Y aurait-il un libellé de rechange qui donne le même résultat mais qui ne laisse pas la décision à l'entière discrétion des ministres... quelque chose qui permette en quelque sorte de surmonter vos propres objections?
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Je vais m'efforcer d'être prudent. Je ne suis pas en train d'esquisser des objections. Je m'efforce de cerner les ramifications du libellé qui pourraient être positives ou négatives, selon le point de vue que vous avez. Je ne suis pas en train de prendre position sur cette question.
J'ai fait des observations au sujet de trois expressions. L'une d'entre elles était « dont il pourra être démontré que ». Il s'agit là d'un critère juridique différent. Voilà pour ce qui est de cette question-là.
La deuxième expression est « effets quantifiables des règlements ». Le principal défi ici, à mon sens, est que l'on ne précise pas sur quoi porteront ces effets, alors que l'article commence par dire que les effets devront assurer un niveau de protection égal ou supérieur pour l'environnement et la santé humaine. J'estime que, si c'est là l'objectif, alors vous voudriez dire « les effets quantifiables des règlements sur l'environnement et la santé humaine ». Voyez-vous ce que je veux dire? Vous pourriez l'interpréter et avoir tout un grand débat sur ce sur quoi portent les effets.
Encore une fois, je présume que l'on voudra s'intéresser aux résultats, par opposition aux procédures, rapports, ou autres. Si vous êtes à la recherche d'un libellé qui tirerait cet aspect au clair tout en respectant l'intention visée, alors je pense que cela rassurerait quelque peu mes collègues et moi-même quant à notre capacité d'interpréter le texte de loi.
Mon troisième souci concernait la clause finale. Je ne suis pas certain de pouvoir vous faire en la matière une suggestion. J'aimerais cependant conclure avec deux autres points.
Premièrement, je pense que le gouvernement avait un deuxième amendement. J'ignore s'il va en proposer l'adoption, mais l'amendement G-6 dirait que l'accord devrait établir un moyen de déterminer si les clauses et conditions ont été pleinement remplies. En d'autres termes, il s'agirait d'exiger que chaque accord renferme explicitement une méthode sur mesure pour déterminer cela, pour faire cette évaluation. En ce moment, aucune obligation du genre n'est imposée aux auteurs d'un tel accord.
En fait, l'accord actuel renferme cela, mais il n'y a aucune obligation pour nous de le prévoir. Ceci reconnaîtrait le fait que chaque accord va être taillé sur mesure, l'un s'occupant des effluents de l'industrie des pâtes et papiers, l'autre de règlements en matière de GES. La façon de mesurer et les genres de résultats recherchés sont tout à fait différents. Ceci exigerait que le critère soit renfermé dans l'accord lui-même.
Le deuxième point est qu'il y a un amendement, une autre disposition...
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D'après ce que je comprends, un accord d'équivalence a été signé en Alberta, mais il ne comporte à ce jour aucun mécanisme permettant d'en vérifier la conformité. J'ai cru comprendre que vous vouliez qu'un tel mécanisme soit intégré aux accords d'équivalence, de façon à ce que l'engagement pris tant par les provinces que par le gouvernement fédéral soit respecté. Est-ce exact?
Par ailleurs, j'aimerais savoir de quels moyens dispose le gouvernement fédéral pour mettre fin à un accord d'équivalence et selon quels critères il peut le faire. Dans le cadre de l'amendement BQ-6, on a proposé il y a plusieurs jours que l'avis écrit d'équivalence prévu au paragraphe (1) soit révoqué au moyen d'un préavis de trois mois émis par un organisme indépendant. Il s'agissait de l'organisme que nous souhaitions créer.
En fin de compte, ce serait la Banque d'investissement vert du Canada, en vertu de ce qui a été adopté dans le cadre des amendements libéraux, qui serait maintenant responsable de déterminer si cet accord est conforme ou non, ou peut-être même s'il prend fin. N'avons-nous pas décidé de confier cette évaluation à l'organisme indépendant que nous avons créé? Les mécanismes de conformité ne sont-ils pas maintenant de son ressort?
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Je me ferai un plaisir de répondre à ces deux questions.
Premièrement, je ne voudrais pas que vous repartiez en pensant qu'il n'y a, dans le cadre de l'accord actuel, aucune base de mesure de l'équivalence. L'important est qu'il y en a une. L'actuel accord recouvre quatre règlements: règlement sur les effluents des usines des pâtes et papiers, règlement sur les additifs anti-mousse et sur les copeaux de bois; règlement sur le rejet de plomb de seconde fusion; et règlement sur le rejet de chlorure de vinyle.
Il y a un rapport annuel qui est préparé conjointement par le gouvernement fédéral et par l'Alberta et qui passe en revue le rendement des règlements albertains, et cela est à l'étude.
Ce que j'essayais de dire est que la loi, le texte réglementaire, n'exige pas cela. À ce jour, nous nous en sommes remis au bon jugement des responsables. Cela exigerait de nous que nous fassions ce qu'il faut. Nous l'avons fait, mais si vous adoptez cet amendement, cela deviendrait une exigence. Voilà pour ce qui est du premier point.
Votre deuxième question concernait la résiliation d'un accord. En ce qui concerne les amendements au — mais je ne parle pas de nouveaux amendements mais de la disposition contenue dans le projet de loi C-30 —, l'article 5 qui vient modifier l'article 10 de la LCPE englobe le paragraphe 10(8), qui dit:
L'accord d'équivalence prend fin sur préavis de trois mois donné par l'une ou l'autre partie ou, au plus tard, à la date qui y est prévue.
Si le gouvernement fédéral décidait que la province n'applique plus ses règles ou les a changées, le gouvernement fédéral pourrait mettre fin à l'accord en question. Par ailleurs, en cas de situation d'urgence, le gouvernement fédéral pourrait toujours, en vertu de la LCPE, lever l'accord par un arrêté d'urgence.
Enfin, en vertu de l'amendement G-5, l'accord devrait établir la manière de déterminer si les stipulations de l'accord sont ou non respectées. Et cela pourrait inclure l'établissement d'un mécanisme de règlement de différends. Encore une fois, je pense que l'amendement G-5 réglerait plusieurs des préoccupations qu'ont soulevées ce matin des membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier M. Moffet de son explication. Pour résumer, j'ai compris que dans le cadre de l'accord d'équivalence existant avec l'Alberta, par exemple, les fonctionnaires jouissaient d'un certain pouvoir discrétionnaire pour assurer qu'il y avait conformité, qu'il y avait une méthode de déterminer si l'accord avait ou non livré les effets prévus. Est-ce bien cela, monsieur Moffet?
Mais nous parlons maintenant d'essayer de boucher, en un sens, une petite échappatoire, soit de retirer aux fonctionnaires le pouvoir discrétionnaire de décider de quelle manière ils déterminerait si, oui ou non, le même effet est en train d'être obtenu. Nous voulons inscrire dans l'accord lui-même un mécanisme pour déterminer si les clauses et conditions de l'accord dans son ensemble sont ou non en train d'être respectées. Ai-je bien compris?
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Bien. Cela est-il toujours acceptable?
Êtes-vous prêts à voter sur l'amendement G-5?
L'amendement G-5 dit maintenant ceci: Que le projet de loi C-30, à l'article 5, soit modifié par adjonction, après la ligne 10, page 4, de ce qui suit:
(3.1) L'accord d'équivalence inclura la manière de déterminer si les clauses et conditions de l'accord sont pleinement respectées.
(L'amendement modifié est adopté.)
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Merci, monsieur le président.
Nous avons tous eu l'occasion de discuter de ceci, et j'aimerais proposer un amendement amical. Il est important que M. Moffet, et que le personnel, entendent ce que j'ai à dire.
Je suis en train de travailler sur l'amendement G-4: « Que le projet de loi C-30, à l'article 5, soit modifié par substitution, aux lignes 5 et 6, page 4, de ce qui suit... » Tout le monde a-t-il ce texte?
À la troisième ligne, qui commence par « entre autres facteurs, les effets quantifiables des règlements », nous insérerions, après « règlements », « sur l'environnement et la santé humaine ».
Je répète. À la troisième ligne, on lirait ce qui suit: « entre autres facteurs, les effets quantifiables des règlements sur l'environnement et la santé humaine », et le texte se poursuivrait avec « et l'application effective ».
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Cela est-il accepté? Je devine qu'après toute la discussion qu'il y a eu il n'y a rien d'autre à ajouter. Êtes-vous prêts à voter sur l'amendement G-4?
Juste pour que les choses soient absolument claires, je vais relire encore une fois le texte. La motion est que le projet de loi C-30, à l'article 5, soit modifié, par substitution, aux lignes 5 et 6, page 4, de ce qui suit:
a) d'une part, des dispositions dont il pourra être démontré que l'effet assurera un niveau de protection équivalent ou supérieur pour l'environnement et la santé humaine sur la base, entre autres facteurs, des effets quantifiables des règlements et de l'application efficace et du respect du règlement fédéral;
(L'amendement est adopté.)
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Tout le monde avait-il devant les yeux l'amendement L-18 pendant que M. McGuinty nous lisait sa proposition?
Voici ce que dit maintenant l'amendement: que le projet de loi C-30, à l'article 5, soit modifié par substitution, à la ligne 25, page 3, de ce qui suit: »
pris en vertu des paragraphes 93(1), 103.05(2), 103.07(2)b), 118(1),
et n'oubliez pas les virgules.
Est-ce que c'est clair, monsieur Lussier?
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Pas du tout, cela est clair.
À l'heure actuelle, en vertu de la LCPE, sous le titre fin de l'accord — et l'on parle ici de délais — le texte dit maintenant: « L'accord d'équivalence prend fin sur préavis de trois mois donné par l'une ou l'autre partie ou, au plus tard, à la date qui y est prévue ». Et il s'agit ici du préavis dont il a déjà été question dans le cadre de notre discussion.
La nouvelle partie du projet de loi C-30, que nous voulons supprimer, prévoit un délai ouvert, c'est-à-dire la possibilité que ces accords ne prennent jamais fin, et nous estimons que le libellé original de la LCPE est plus fort, car il prévoit ce délai.
Bien sûr, les parties peuvent convenir de prolonger l'accord s'il convient à chacune, mais il ne nous paraît tout simplement pas logique qu'il soit prévu que l'accord dure pendant une période indéterminée. La LCPE, dans son libellé actuel, est beaucoup plus solide.
Deux commentaires. Premièrement, je pense avoir expliqué deux des raisons pour lesquelles les provinces, d'après ce que nous avons compris, se sont montrées hésitantes à l'idée d'entreprendre des négociations en vue d'accords d'équivalence — plus particulièrement l'absence de chevauchement et des incertitudes quant au critère. Une autre question qui a été soulevée est le délai obligatoire de cinq ans prévu dans la loi. Comme l'a indiqué M. Cullen, certains accords...
Je pense que nous avons conclu que la durée de vie appropriée d'un accord varierait. Dans certains cas, l'on voudrait peut-être que l'accord soit ouvert. Dans d'autres, l'on préférerait peut-être qu'il soit lié à des arrangements fédéraux-provinciaux existants, comme par exemple le régime national de normes établi en 2000.
Si la loi prévoit une durée limite obligatoire de cinq ans, alors il est exclu de s'adapter à un quelconque autre régime assorti de délais différents. Il y a également une obligation de renouveler les accords. L'on court ainsi toujours le risque que, pour quelque raison, un accord ne puisse pas être renouvelé dans les temps. Il se pourrait qu'il y ait des problèmes juridiques... je ne trouve pas le terme exact; il se pourrait même qu'il y ait une rupture de réglementation si un accord n'est pas renouvelé dans les délais prévus.
L'objet du projet de loi était donc de prévoir des délais clairs relativement aux accords, mais de reconnaître que ceux-ci pourraient varier d'un accord à un autre et que le texte de loi ne devrait par conséquent pas les fixer. Voilà qui explique pourquoi l'on a voulu, avec le projet de loi C-30, supprimer la plage de cinq ans.
J'aimerais également, sauf tout le respect que je vous dois, vous signaler un problème technique avec l'amendement tel qu'il nous a été soumis. Il supprimerait le paragraphe proposé 10(8) du projet de loi , mais il ne rétablirait en fait pas la durée obligatoire de cinq ans. Si donc cet amendement est adopté, vous auriez une loi qui ne dirait mot de l'expiration des accords.
Dans le projet de loi tel qu'il existe à l'heure actuelle, si vous remontez au début de l'article 5, vous remplacez les paragraphes 10(1) à 10(9) de la loi, y compris le paragraphe 10(8), qui prévoit la fin de l'accord au bout de cinq ans. Il n'y aurait donc plus rien; la fin des accords serait complètement passée sous silence.
Si ce n'est pas cela que vous voulez, alors il vous faudrait changer votre amendement.
Je vous ai expliqué les raisons de cette disposition du projet de loi C-30, et je me ferai un plaisir de répondre aux questions que vous voudrez me poser.
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Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les provinces n'ont pas établi d'accords d'équivalence avec le gouvernement fédéral. La crainte de cette expiration au bout de cinq ans... Des accords, des prolongations, si vous voulez, sont sans cesse renégociées. Je pense que ce que nous essayons d'établir ici est que dans les mauvaises situations, lorsque des circonstances ont changé, vous voudrez avoir un déclencheur qui offre à l'issue du processus au gouvernement fédéral un moyen facile de dire que les conditions, la technologie, les accords internationaux ont changé et que l'on va donc entrer dans un nouvel accord. Si l'accord fonctionne parfaitement et que les deux parties en sont satisfaites, alors une prolongation de l'accord pour cinq nouvelles années est tout à fait possible.
Mais je pense que ce serait peut-être une déformation de la situation de dire que la raison pour laquelle il n'y a en la matière qu'un seul accord d'équivalence, celui entre l'Alberta et le gouvernement fédéral, et qu'il n'y en a pas eu d'autres, est que les provinces sont préoccupées par cette fenêtre de cinq ans qui peut être refermée lorsque l'accord vient à expiration. Si la province désire une prolongation et que les parties sont satisfaites, alors l'entente, si elle est bonne, sera prolongée. Je tiens à ce que nous soyons prudents. Les auteurs de la LCPE originale, adoptée en 1998, avaient envisagé cela comme étant une étape positive et non pas un obstacle à la négociation d'accords d'équivalence.
Encore une fois, les choses changent dans le domaine dont nous discutons, et il me semble que ce serait imprudent d'inscrire ici dans la loi une ouverture, peut-être à l'infini, quant à la durée d'un accord. Cela ne correspond tout simplement pas au monde dans lequel nous vivons.
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J'appuie l'amendement original proposé, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, à la lumière de ce que nous venons tout juste de faire pour resserrer les accords d'équivalence, nous venons de dire que nous voulons connaître les effets quantifiables des règlements sur la santé humaine et l'environnement; nous avons donc déjà dit que nous allons mesurer cela, que les normes sont plutôt élevées. Il me semble que vous avez également cette soupape de sécurité avec ce préavis de trois mois, qui peut intervenir à tout moment, et qui vous permet, si les choses ne vont pas bien, de mettre fin à l'accord. Mais si tout fonctionne bien, pourquoi n'auriez-vous pas un accord ouvert, étant donné les contraintes prévues, celles que nous venons d'ajouter plus le fait que vous pouvez vous retirer si cela ne fonctionne pas pour vous? Cela me semble être un exercice quelque peu artificiel que de dire tous les cinq ans qu'il nous faudra mettre fin à l'accord. Pourquoi réparer quelque chose qui fonctionne bien.
Je pense que nous appuierions la proposition originale sous le projet de loi .
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Oui, ceci concerne le principe de la substitution. Il s'agit, bien sûr, d'un article que nous avons réservé plus tôt, car il y avait autour de la table certaines préoccupations quant au libellé.
Les membres du comité se souviendront que le principe de la substitution fait en un sens appel à un effort de niveau supérieur de la part des décideurs et du gouvernement. L'on exige ici du gouvernement qu'il fasse une analyse quant à la substitution de certaines des substances polluantes dont nous parlons.
La raison pour laquelle je parle d'un effort de catégorie supérieure est qu'au deuxième niveau vous commencez à parler de limites, de plafonds ou de mesures d'atténuation — l'atténuation étant la dernière catégorie —, une fois que la pollution est produite, que des gens sont malades ou que le climat s'est réchauffé, selon le sujet dont vous traitez.
En vertu du principe de la substitution, le gouvernement doit veiller à ce que soit envisagé au départ un substitut pour la substance polluante: y a-t-il d'autres applications industrielles qui pourraient être envisagées?
Cela a donné de bons résultats dans certains États américains. C'est l'un des principes de la réglementation REACH en Europe, voulant que la première étape soit toujours de déterminer s'il y a autre chose qui pourrait être utilisé dans le cadre de l'application industrielle concernée. Ainsi, la pollution n'est pas produite, il n'y a donc pas lieu de la limiter et il n'y a pas non plus de concept d'atténuation. C'est le fameux principe qui veut qu'il soit toujours préférable de prévenir que de guérir.
Nous avoir réservé cet article. Nous avons accepté qu'on retravaille le libellé, mais nous croyons fermement au principe. Il s'agit de la meilleure façon, sur le plan coûts-avantages, d'aborder la chose, dans les secteurs tant public que privé, car la pollution n'est pas créée au départ. Du fait qu'il n'y ait pas d'effets négatifs, il n'y a pas à limiter la production ni à contenir les conséquences, pour l'environnement ou pour la santé, de la pollution émise, car il n'y a tout simplement pas d'émissions polluantes.
C'est une chose — et à titre de petite contribution, j'ai en ce moment un projet de loi d'initiative parlementaire, et il y en a d'autres à l'heure actuelle à la Chambre — au sujet de laquelle nous n'avons sans doute pas joué le rôle de chef de file en la matière en tant que pays, et c'est pourtant ce qu'il nous faudrait faire.
Je serais prêt à accueillir un amendement amical permettant de régler certaines des préoccupations sur le plan du libellé, après quoi nous pourrons passer à la suite.
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Merci, monsieur le président.
J'ai en effet un amendement amical que j'aimerais soumettre à l'auteur de cette motion, M. Cullen.
Je pense que vous avez exprimé une inquiétude quant à la pertinence de l'amendement, alors je crois que ce qui est proposé ici en tant qu'amendement amical resserra la portée de l'amendement et le rendra pertinent dans le contexte du projet de loi.
L'amendement amical supprimerait l'alinéa proposé 68.1(1)a); b) demeurerait, et tout de suite après b), il y aurait ceci: « qui n'ont pas été identifiées aux fins d'une évaluation en vertu de l'article 74 ». L'alinéa proposé c) dirait ceci: « les substances préoccupantes identifiées », et tout ce qui vient après le mot « identifiées » serait supprimé et remplacé par « par le ministre ». L'alinéa proposé 68.1(1)c) dirait donc: « les substances préoccupantes identifiées par le ministre ». Cela est-il clair?
En conséquence, l'alinéa a) serait supprimé, l'alinéa b) demeurerait, et nous insérerions ce que je viens à l'instant de lire, c'est-à-dire « qui n'ont pas été identifiées aux fins d'une évaluation en vertu de l'article 74 ». Puis l'alinéa c) serait modifié. Cela est-il clair?
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Cela crée tout à fait une nouvelle liste de substances ou une nouvelle catégorie de substances. Cela accorde au ministre des pouvoirs à l'égard d'un certain nombre de substances qui n'ont pas été identifiées, qui n'ont pas été classées par suite de la classification en vertu de l'article 73, qui ne seront pas assujetties au mécanisme de vérification prévu à l'article 74, et qui ne figurent pas sur la liste de substances toxiques à l'annexe 1 de la LCPE. Cela identifie un certain nombre de nouvelles substances et je peux vous expliquer comment.
Le Centre international de Recherche sur le Cancer a plusieurs listes. Celles-ci renferment au total environ 414 substances. Dans le cas de la plupart des substances, leur principal véhicule n'est pas l'air, et la plupart d'entre elles ne sont donc pas des polluants atmosphériques. Voilà donc un élément en ce qui concerne la pertinence dans le contexte de la pollution atmosphérique.
Il y a un deuxième moyen par lequel une nouvelle liste peut être crée. Il me faut vous donner une petit peu le contexte de la façon dont fonctionne le processus de classification.
Ont été examinées dans le cadre du processus de classification les quelque 23 000 substances d'usage commercial au Canada, y compris la plupart des substances figurant sur la liste du CIRC. D'autre part, le ministère de la Santé a de toute façon lui aussi examiné la totalité de la liste du CIRC, a pris les résultats et a identifié environ 4 000 substances aux fins d'évaluations préalables en vertu de l'article 74.
Comptent parmi ces substances plusieurs qui relèvent du CIRC, et qui seraient donc exclues du fait de cet amendement amical. Mais ce ne sont pas toutes les substances répertoriées par le CIRC qui seraient dans ce cas. La raison en est que nous avons exclu les substances de la liste du CRIC dont nous pensons qu'elles ne posent aucun risque potentiel d'exposition pour le Canada. Santé Canada a effectué l'analyse d'exposition préliminaire, et s'il n'y avait aucun risque d'exposition, alors il décidait de ne pas en faire une évaluation plus poussée. Nous disposons de ressources d'évaluation limitées, et nous allons donc nous concentrer sur les substances qui sont utilisées ou qui peuvent être présentes au Canada. Cela exigerait que le ministre prenne des mesures relativement à cette liste plus large, nonobstant le fait que nous l'ayons quelque peu rétrécie.
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Nous disposons de beaucoup de preuves que la substitution est l'une des mesures de prévention de la pollution les plus importantes qui soient. Quant au nombre de substances dont nous parlons avec l'actuel amendement amical du gouvernement, il s'agirait de supprimer les substances de l'annexe 1, de regarder la liste du CIRC qui, comme l'a dit M. Moffet, en réunit 415, dont seulement certaines sont aéroportées, puis c'est à la discrétion du ministre de déterminer lesquelles doivent y être ajoutées. Nous ne parlons pas de faire une analyse de substitution de quelque 23 000 produits chimiques.
Si c'est une question de ressources, nous avons déterminé, grâce à la documentation et à ce que nous savons de la substitution, que c'est l'un des meilleurs moyens de prévenir la pollution au départ et, pour l'amour de Dieu, l'excuse des ressources ne peut simplement pas être invoquée dans cette situation. Nous n'avons pas l'argent qu'il faut pour faire cela, mais nous allons dépenser de l'argent pour les soins de santé, pour soigner l'asthme et les maladies respiratoires causées par la pollution, problèmes que nous aurions pu éviter au départ grâce à la substitution. C'est là l'argument le plus ridicule que j'aie jamais entendu.
Soyons clairs. Nous avons sérieusement limité l'envergure de cet amendement initial pour permettre au Canada de commencer à faire ce travail de façon intelligente. Il est clair que la logique veut que ce soit une dépense de fonds à bon escient, qu'il ne s'agit pas d'une liste interminable et que cela ne créera pas un nouvel imbroglio bureaucratique pour le gouvernement. Mesdames et messieurs, il faut ici avoir le courage de ses convictions. Qu'on fasse le nécessaire là-dessus.
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En ce qui concerne ce dernier commentaire au sujet de la volonté et des ressources du gouvernement, nous venons de passer à travers ce projet de loi et avons fait une réévaluation fondamentale des priorités auxquelles devrait selon nous donner suite le gouvernement — les accords d'équivalence, la désignation de zones chaudes au sein du Canada, les programmes de réaménagement, les plafonds absolus pour les émissions.
Bon sang, si nous croyons que c'est une bonne chose, et si le gouvernement est en train de dire qu'il pense lui aussi que c'est une bonne chose, alors il est clair qu'au sein des rangs de l'opposition nous y voyons nous aussi une bonne chose, et il ne s'agit pas de s'arrêter à quelque 400 produits chimiques ou moins et à l'évaluation de substituts qui seraient préférables et que l'industrie pourrait sans doute employer, évitant ainsi de créer de la pollution en tout premier lieu. Ce me semble incroyable que cet argument soit même avancé.
J'encourage de nouveau les membres du comité à faire preuve de courage en la matière, sachant que la substitution est l'un des plus puissants outils de prévention de la pollution dont nous disposions et que nous n'avons jusqu'ici pas utilisée. Qu'on prenne les mesures qu'il faut.
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Merci, monsieur le président.
Lorsque nous avons modifié certaines parties de la Loi sur la qualité de l'air telle qu'elle existait, nous avons éliminé certains articles qui posaient problème selon nous. Il y a cependant un article dont nous avons pensé qu'il pourrait être réintégré, car il autorisait le ministre à faire rapport sur la surveillance des substances. Il s'agit de ce lien entre la santé et l'environnement dont de nombreuses personnes ont parlé, mais dans le contexte d'une application pratique. Vous verrez donc que dans l'amendement NDP-16.1 — ceci a été supprimé dans l'article 18 — nous réintroduisons, en un sens, le seul aspect dans tout cela que nous considérions comme étant positif.
Je pense que tous les membres du comité ont l'amendement NDP-16.1, mais je vais vous le lire.
(3) Le paragraphe 93(1) de la même loi est modifié par adjonction, après l'alinéa x), de ce qui suit:
x.1) la surveillance de la substance et la transmission à l'un ou l'autre ministre de rapports au sujet des effets sur l'environnement et la santé humaine du rejet dans l'air de la substance;
Il s'agirait ici pour le ministre de faire rapport aux Canadiens des substances qui sont rejetées dans l'air et dont on sait qu'elles ont une incidence sur la santé humaine. Il s'agit ici d'une chose qui avait été proposée par le gouvernement dans sa loi originale. Nous avons pensé que cet élément était particulièrement progressiste. Il a été supprimé à cause de la façon dont le comité a mené le processus, mais nous aimerions le rétablir. Cela serait ajouté à l'article 93.(1) de la LCPE, qui est un article de la loi qui établit toute une série de pouvoirs qui sont conférés au ministre, alors c'est l'endroit logique où l'insérer.
Nous demandons l'appui des autres membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
Nous appuierons l'amendement NDP-16.1. J'apprécie les commentaires faits par M. Cullen. Nous sommes en effet en faveur d'un environnement sain, dans l'intérêt de la santé des Canadiens. Nous sommes fidèles à ce principe depuis le tout début, et c'est ce qu'aurait prévu le projet de loi . Il est dommage que les Libéraux aient apporté d'importants changements à l'article 18, modifiant ce qui avait été prévu relativement aux émissions de gaz à effet de serre, ce qui est très important. Mais lorsque vous éliminez la surveillance de la qualité de l'air, des polluants, et de la qualité de l'air tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, cela préoccupe non seulement le gouvernement, mais également l'ensemble des Canadiens. Nous allons donc appuyer cet amendement.
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Je crois savoir que les deux nouvelles dispositions ajoutées sont le projet de paragraphe 103.05(2), qui est le pouvoir de fixer les budgets carbone sectoriels pour les GEF et le projet d'alinéa 103.07(2)
b), qui porte sur les normes d'émissions atmosphériques... Les deux ajouts me paraissent logiques étant donné que ce pouvoir est censé avoir une application aussi générale que possible pour autoriser certaines formes de discrimination administrative.
Je signale, cependant, que les amendements adoptés ces jours derniers ont créé au moins trois autres pouvoirs réglementaires auxquels cette dérogation pourrait être appliquée, si les membres le souhaitent. Il s'agit du projet d'article 94.1, le pouvoir d'établir un système d'échange de droit d'émissions dans l'amendement L-20; le projet de paragraphe 103.02(4), soit le pouvoir de fixer des budgets carbone national, sectoriels et individuels créé par l'amendement L-21.1; et le projet de paragraphe 103.02(5), toujours dans l'amendement L-21.1, au sujet de la réglementation des déficits carboniques individuels.
Si les membres le souhaitaient, cette dérogation pourrait être étendue à ces pouvoirs-là aussi, à mon avis.
Il y a deux parties à cela, le nouveau paragraphe 330(3.1) et le nouveau paragraphe 330(3.2) qui sont proposés. Le premier (3.1) reprend mot pour mot ce qui figure actuellement dans la CPE relativement au pouvoir de prendre des règlements fixant des normes différentes pour différentes régions du Canada, en fonction de considérations environnementales et sanitaires.
La raison d'être en est que, comme on l'a vu précédemment, pour parvenir à une qualité de l'environnement ou de la santé similaire à l'échelle nationale, il peut être nécessaire d'établir des normes d'émissions ou autres règlements différents selon les régions.
Par exemple, la qualité de l'air sur l'axe Toronto-Windsor est pire que la qualité de l'air au Yukon. Il peut donc être approprié — ce texte n'impose rien, mais il peut être approprié — qu'un émetteur dans l'axe Toronto-Windsor soit astreint à des normes d'émissions plus strictes que le même émetteur au Yukon afin d'aboutir au même résultat sur le plan de la qualité de l'environnement ou de la santé.
Ce amendement ne changera rien à cela, le libellé restera le même, selon ma lecture.
Dans le nouveau paragraphe 330(3.2) proposé dans le , il y a une légère modification puisque l'on va au-delà du pouvoir actuel de prendre des règlements différenciés selon les régions pour autoriser le gouvernement à différencier entre les administrés pour des raisons autres, en particulier l'âge d'une installation.
Par exemple, il peut être approprié — encore une fois pas obligatoire, mais approprié — de dire dans un règlement qu'une nouvelle centrale électrique est astreinte à une norme A, alors qu'une centrale électrique existante est astreinte à une norme légèrement moins rigide, et peut disposer de x années pour se conformer à la norme plus stricte. Cela ne fait que reconnaître une réalité économique, à savoir que certains investissements requis pour améliorer la qualité de l'air peuvent être très lourds.
Encore une fois, il n'y a pas d'obligation d'effectuer ce type de différenciation, simplement la faculté de le faire. Et la LPCE n'autorise pas actuellement ce type de règlement différencié. Cela ne causait pas de problème lorsque nous réglementions, ces 15 dernières années, les émissions de substances toxiques. Maintenant que nous entrons dans la sphère de la réglementation de contaminants atmosphériques tels que les gaz à effet de serre, qui obligent souvent à réglementer des procédés de combustion élémentaires, cela va mettre en jeu d'importants équipements. Encore une fois, il peut être approprié d'avoir une certaine différenciation sur la base de facteurs tels que l'âge ou la technologie.
Voilà donc la raison d'être de cette disposition du . L'amendement libéral apporte simplement une correction pour assurer que les nouveaux pouvoirs soient alignés sur les nouvelles dispositions réglementaires mises en place par les amendements adoptés ces derniers jours.
Voilà mon explication de ce qui se passe.
Je demande votre indulgence, monsieur le président, pour signaler trois problèmes techniques, de simples problèmes de rédaction.
Premièrement, je pense que la motion du paragraphe 94(1) devrait se lire « 94.1(1) ».
Deuxièmement, à la moitié de la page, vous dites « lorsque le gouverneur en conseil est d'avis ». Certains des pouvoirs réglementaires qui ont été établis seront ministériels. Aussi, il faudrait dire « lorsque le gouverneur en conseil ou le ministre, selon le cas, est d'avis ».
Enfin, afin de reprendre la première ligne qui dit « les règlements ou instruments », à l'avant-dernière ligne il faudrait lire « les règlements ou instruments ».
Je propose ces corrections juste aux fins de cohérence, elles ne changent rien au sens.
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Merci, monsieur le président.
Ceci me trouble beaucoup, autant que le dernier article adopté il y a quelques jours sur proposition des Libéraux et qui est manifestement le miroir de celui-ci. J'aimerais davantage de certitude.
Comme la plupart des gens le savent, lorsque les tribunaux vont interpréter cela plus tard — comme ils y seront obligés car il y aura de nombreuses contestations visant les amendements émanant des Libéraux et du NPD. J'aimerais que la signification qu'ils attachent à la notion de « personne » soit consignée au procès-verbal pour les juges qui vont interpréter cela à l'avenir. Cela signifie-t-il qu'une personne peut se voir appliquer différentes exigences, selon qu'elle est libérale ou âgée de 63 ans ou 22 ans? Qu'est-ce qu'un « ouvrage »? Qu'est-ce qu'une « entreprise » ou une « activité »? Je comprends de façon générale ce que vous cherchez à faire, mais j'aimerais avoir davantage de certitude quant à ce qui pourrait résulter de cela. Votre texte parle simplement de « traiter différemment ».
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Je ne peux vous dire ce qui va se passer ou ne va pas se passer. Ce pouvoir n'a encore jamais été utilisé. Je ne sais pas s'il le sera jamais. Cela sera décidé par le gouvernement du jour.
Ce texte donne le pouvoir d'exercer cette discrimination, pourvu que ce soit dans le but de parvenir à des résultats environnementaux et sanitaires uniformes et communs. On ne peut le faire arbitrairement. Ce doit être justifié par la recherche d'un résultat commun.
Encore une fois, la qualité de l'atmosphère sur l'axe Toronto-Windsor — nous cherchons à parvenir à la même qualité d'air partout. Si la qualité de l'air est pire dans un endroit, il est rationnel d'imposer des normes d'émissions différentes dans cette région, afin d'assurer que la population de cette région jouisse de la même qualité d'air que les gens du Yukon et du nord de la Saskatchewan. Le résultat doit être le même.
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Pas d'autres interventions?
Êtes-vous prêts pour le vote? Nous mettons aux voix le L-27.1 tel que modifié. Tous en faveur? Opposés?
Les voix sont partagées à égalité.
Dans l'éventualité d'une égalité des voix, comme je l'ai dit au début et comme je l'ai fait au cours de cette séance, je suis contraint de voter contre l'amendement afin de maintenir le statu quo. Mon vote est donc négatif.
(L'amendement est rejeté.)
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Monsieur le président, la raison pour laquelle on reporte toujours à la fin l'adoption du préambule est d'assurer que celui-ci reflète fidèlement les changements apportés. C'est pourquoi nous en revenons maintenant au préambule: pour tenter de saisir ce que nous avons fait ici. L'amendement L-3.1 reprend donc les positions défendues par les différents partis et tente d'en faire une synthèse de façon à avoir un préambule cohérent.
Le premier point ajouté reflète la proposition des Libéraux prévoyant un budget carbone national.
Le deuxième paragraphe reprend le texte du préambule original du rédigé par le gouvernement lui-même, reconnaissant que « les polluants de l'air et les gaz à effet de serre présentent un risque pour l'environnement et sa diversité biologique et pour la santé humaine... ».
Le troisième paragraphe est une référence directe aux préoccupations du Bloc:
attendu que le gouvernement du Canada reconnaît que la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre relèvent de la compétence à la fois du gouvernement du Canada et des gouvernements des provinces;
Les quatrième, cinquième et sixième paragraphes reflètent la préoccupation commune des trois partis d'opposition — en fait, je dirais la préoccupation commune de tous les partis — relativement au phénomène du changement climatique et au risque qu'il présente pour l'humanité et pour le Canada, tout en reconnaissant l'obligation pour un pays comme le Canada d'assumer ses responsabilités, étant l'un des pays les plus riches du monde et sachant qu'il ressent déjà dans l'Arctique les effets les plus graves du changement climatique. Je pense que nous pouvons tous convenir de cela.
Le sixième paragraphe est une référence spécifique, voulue par au moins les trois partis d'opposition, aux engagements pris dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, du Protocole de Kyoto, lequel a été ratifié par un vote majoritaire du Parlement, et à la reconnaissance du fait que lorsque le Canada assume des obligations internationales, il doit faire de son mieux pour les respecter, avec référence spécifiquement à la première phase de Kyoto, celle de 2008-2012, et la réitération de l'engagement que nous avons pris de passer à 6 p. 100 en dessous des niveaux d'émissions de gaz à effet de serre de 1990.
Ensuite, le paragraphe (2), qui est le huitième paragraphe de l'amendement, fait référence à une préoccupation particulière du NPD, telle que reflétée dans nos conversations, soit le principe de substitution pour lequel il a pris particulièrement fait et cause, je pense.
Vous avez donc là, monsieur le président, une synthèse des divers points de vue exprimés autour de la table. Nous pensons qu'elle reflète fidèlement les changements que nous avons fini par apporter.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, très brièvement, il nous faut reconnaître l'importance d'un préambule et réaliser qu'il ne sert qu'à guider les pouvoirs publics et les Canadiens qui le lisent.
Ce texte dit en substance que la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre représentent un risque, que le Canada reconnaît les compétences respectives des provinces et du gouvernement fédéral et que le changement climatique représente une menace sérieuse. Je lis là les éléments dont nous avons tous convenu, les quatre partis.
Il y a une responsabilité d'agir, et là encore les quatre partis le reconnaissent. Nous sommes signataires de la CCNUCC, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et nous sommes signataires de Kyoto, toujours avec l'accord de tous les partis autour de la table. Enfin, le principe de la substitution et de la prévention maximale de la pollution sont des éléments sur lesquels nous sommes tombés d'accord à l'unanimité.
Nous allons appuyer ce préambule et nous encourageons les autres membres à le faire au plus vite.
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Merci, monsieur le président.
Comme nous l'avons dit hier à propos du préambule à la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles, un préambule doit être équilibré. Il doit décrire un engagement ambitieux mais réaliste, qu'il est possible de respecter. Il doit offrir une orientation claire pour guider le gouvernement.
J'aimerais passer en revue ce que nous avons ici.
Le premier attendu dit: « Attendu que le gouvernement du Canada est déterminé à établir un budget carbone national ». Monsieur le président, ce que l'on nous propose ici représente un changement majeur par rapport au projet de loi initial qui focalisait sur la qualité de l'air, la réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre dans l'intérêt de la santé du Canada et de la planète.
Or, ce préambule propose une taxe sur le carbone. La taxe sur le carbone ouvre très clairement la voie à un budget carbone national, qui prélèvera des milliards de dollars d'impôts nouveaux dans la poche des Canadiens. Nous avons entendu il y a quelques semaines que le gouvernement libéral allait...
J'entends des ronflements venant de là-bas, monsieur le président.
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Monsieur le président, le gouvernement a fait savoir très clairement que nous avons deux choix, deux directions dans lesquelles nous pouvons aller pour nettoyer l'environnement, réduire les émissions de gaz à effet de serre — à savoir, ralentir l'économie, d'une part, ou bien, d'autre part, au moyen de technologies créées ici même au Canada, nous pouvons réduire les émissions de gaz à effet de serre avec des technologies telles que la captation et la séquestration du carbone.
Ce que proposait le gouvernement libéral antérieur était de taxer le carbone, et comme j'ai commencé à le dire, les Libéraux vantaient une nouvelle taxe sur le carbone de 100 milliards de dollars qui pèserait sur les Canadiens et l'industrie. Leur projet aurait permis également que des milliards de dollars sortent du Canada pour acheter des crédits de carbone, des crédits d'air chaud.
Pour construire la technologie, comme je l'ai dit précédemment, soit nous ralentissons l'économie, ce à quoi nous sommes opposés... Il nous faut un équilibre sain, une économie saine et un environnement sain.
Ils proposent de lever ces milliards de dollars de taxes et de verser à l'étranger des milliards de dollars pour acheter ces crédits d'air chaud. Et cela n'est pas conforme à un préambule esquissant pour le gouvernement une approche claire et équilibrée. Ce n'est pas cela que les Canadiens veulent. Que des milliards de dollars d'investissement sortent du Canada ne va certainement pas améliorer l'environnement au Canada et ne va pas contribuer à la technologie qui est requise. En fin de compte, cela ne fera rien pour le changement climatique.
Le deuxième attendu:
attendu que le gouvernement du Canada reconnaît que les polluants de l'air et les gaz à effet de serre présentent un risque pour l'environnement et sa diversité biologique et pour la santé humaine, et qu'ils constituent une question ayant une portée tant nationale qu'internationale qu'il n'est pas possible de circonscrire à un territoire déterminé;
Je n'aurais aucune difficulté avec cela, sauf que nous avons vu, particulièrement au cours de cette semaine, les heures et les heures passées à évacuer la question de la lutte contre la pollution atmosphérique afin d'améliorer la qualité de l'air, tant intérieur qu'extérieur, avec la série d'amendements du Parti libéral qui ont pour effet principalement d'éliminer toute mention de la pollution atmosphérique et de la qualité de l'air intérieur et extérieur.
Le préambule doit être représentatif du contenu du projet de loi. Ceci est un bon préambule, une bonne partie du préambule, mais maintenant que le a été éventré et vidé des outils devant améliorer la qualité de l'air, intérieur et extérieur, il n'a plus sa raison d'être. Toutes ces choses devraient être là, mais malheureusement on les a enlevées.
Ensuite:
attendu que le gouvernement du Canada reconnaît que le changement climatique représente l'une des menaces les plus graves pour l'humanité et le Canada et pose des risques majeurs non seulement à l'environnement et à l'économie, mais par-dessus tout à la santé et à la sécurité de tous les êtres humains;
Je n'ai pas de problème avec cela. Le changement climatique constitue un problème que le gouvernement du Canada doit reconnaître et nous devons nous efforcer de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Je vais sauter au dernier attendu au paragraphe 2(1):
attendu que le gouvernement du Canada a signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui a pris effet en 1994, et que le Parlement a ratifié en 2002 par un vote majoritaire de la Chambre des communes et du Sénat le Protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 et au titre duquel le Canada doit honorer son obligation de réduire ses émissions annuelles moyenne de gaz à effet de serre au cours de la période de 2008 à 2012 pour les ramener à 6 p. 100 en dessous de leur niveau de 1990;
Monsieur le président, il est ironique que cet amendement L-3.1 soit présenté par les Libéraux. En 1994, lorsque la convention a pris effet, nous avions au Canada un gouvernement libéral. Lorsqu'il a eu l'occasion d'agir pour épurer l'atmosphère, il n'a rien fait. Les émissions de gaz à effet de serre, sous leur gouvernement, ont dépassé de 35 p. 100 ses objectifs de Kyoto. Donc, cet attendu insinue que nous partirions d'une position favorable. Encore une fois, un préambule doit être réaliste. Il doit nous désigner des objectifs ambitieux, mais réalistes.
À 35 p. 100 au-dessus de la cible, les Libéraux, après avoir laissé tomber lamentablement l'environnement, voudraient maintenant que le gouvernement du Canada fasse le ménage derrière eux. Nous travaillons déjà très fort.
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Merci, monsieur le président.
Sauf tout mon respect pour le secrétaire parlementaire, nous avons une échéance fixe pour renvoyer ce projet de loi. Je peux voir d'après le comportement des députés gouvernementaux qu'ils ont choisi de faire de l'obstruction et de retarder l'adoption. Plus précisément, mon rappel au Règlement porte sur le fait que le secrétaire parlementaire a choisi de rouvrir des discussions que nous avons déjà eues dans ce comité, de parler de votes qui ont déjà été tenus et d'amendements déjà intégrés dans ce projet de loi. Le but du préambule est de refléter le contenu du projet de loi. Le secrétaire parlementaire voudrait maintenant rouvrir le débat sur nos accords internationaux relatifs au changement climatique, sur les divers aspects du projet de loi que nous avons déjà adoptés dans ce comité, dont certains avec l'appui du gouvernement.
Je fais valoir respectueusement que nous en sommes au préambule qui doit refléter le contenu du projet de loi, et qu'il ne s'agit pas de rouvrir un débat qui a déjà été clos et a fait l'objet d'un vote. Il ne s'agit pas d'aller ressasser les vieilles discussions. Si le gouvernement choisit de faire obstruction à son propre projet de loi, de le retarder, je lui rappelle que, du fait de l'échéance qu'il a lui-même fixée, ce projet de loi doit être renvoyé à la Chambre des communes aujourd'hui, ou demain matin et qu'il nous faut donc achever notre travail en comité. Soit nous finissons le travail du comité aujourd'hui et vous admettez simplement votre défaite pour ce qui est des votes que vous avez perdus, tout en sachant qu'il y a des choses dans ce projet de loi pour lesquelles vous avez voté... C'est ainsi que fonctionne ce Parlement dans une situation de gouvernement minoritaire. Alors allons-y, terminons le préambule, baptisons le projet de loi et renvoyons-le à la Chambre avec confiance et fierté à titre de document de travail élaboré par ce comité qui a travaillé très fort. Le retour sur d'anciennes discussions n'est pas productif, est inutile, et de l'avis de tous constitue une manoeuvre d'obstruction. Je ne comprends absolument pas pourquoi le gouvernement choisit de faire cela.
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Merci, monsieur le président, j'apprécie.
Comme M. Cullen le sait, je n'ai pas beaucoup parlé. J'ai écouté attentivement.
Je vous remercie, monsieur Jean, d'avoir mis en évidence quelques erreurs à cet égard.
Nous avons cherché à façonner un projet de loi qui s'attaque aux problèmes des émissions de gaz à effet de serre et des niveaux de pollution au Canada. Les membres ont vu le projet de loi initial être taillé en pièces. Mais nous avons néanmoins persisté à travailler dans un esprit de collaboration avec tous les membres de ce comité, dans l'objectif ultime de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'améliorer la qualité de l'air au Canada.
Monsieur le président, en ce qui concerne le préambule initial du projet de loi , il disait ceci:
attendu que le gouvernement du Canada reconnaît que les polluants de l'air et les gaz à effet de serre présentent un risque pour l'environnement et sa diversité biologique et pour la santé humaine, et qu'il constitue une question ayant une portée tant nationale qu'internationale qu'il n'est pas possible de circonscrire à un territoire déterminé;
Monsieur le président, voilà un bon préambule. Il indique la direction dans laquelle le Canada doit aller. Il nous faut un préambule qui soit réaliste, équilibré, et qui nous désigne clairement une direction.
Nous avons clairement besoin d'un préambule réaliste. Comme je l'ai dit initialement, le budget carbone national nous amène dans la direction de taxes, de taxes et de taxes et de l'envoi à l'étranger de milliards de dollars. Ce n'est pas ce que veulent les Canadiens. Ils veulent que l'on agisse ici, et c'est ce que notre gouvernement leur donne.
Nous voulons également des objectifs réalistes fondés sur un environnement sain et une économie saine. Le dernier attendu est... D'après toutes les conclusions scientifiques que nous avons entendues autour de cette table, ce qui est proposé n'est pas réaliste. Ce ne serait pas bon pour l'économie. Il nous faut un équilibre.
Voilà mes commentaires. Je ne suis pas en faveur de ce que les Libéraux proposent.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de commencer par rappeler à M. Cullen que débattre représente notre privilège de député. Si peut-être, un jour, il se retrouve face à un gouvernement majoritaire, il se battra très férocement pour son privilège de débattre autant qu'il le souhaite ou autant que ses électeurs attendent de lui. Je pense que c'est un point important que tout le monde autour de cette table doit comprendre.
Monsieur le président, le préambule est important, bien entendu, car il décrit ce à quoi le gouvernement du Canada s'engage ou ce qu'il fait.
Il importe de rappeler qu'en droit les députés d'en face forment l'opposition et ne sont pas le gouvernement du Canada. Notre débat sur les détails de chacun des attendus de ce préambule est très important. Ces attendus tentent de placer des mots dans la bouche du gouvernement du Canada.
Le gouvernement du Canada, à ma connaissance, n'est pas déterminé à établir un budget carbone national. Nous ne voulons pas d'une taxe sur le carbone. Imposer une taxe aussi lourde aux sociétés n'est pas la chose à faire.
Monsieur le président, avant d'entrer dans les détails de cela, je voudrais aborder autre chose.
Nous sommes rendus à un certain stade ici, à l'heure où nous parlons d'honorer les obligations du Canada relativement aux objectifs et aux échéances de Kyoto. Lorsque les Libéraux étaient au pouvoir, ils ont eu le temps d'agir, avaient l'argent pour agir et ils disent qu'ils avaient les outils pour agir. Il est clair qu'ils manquaient de la volonté d'agir.
L'opposition et les autres partis qui ne forment pas le gouvernement du Canada veulent maintenant engager le gouvernement du Canada dans une ligne de conduite que de nombreux témoins ayant comparu devant le comité ont décrites comme dangereuses.
De fait, Buzz Hargrove des TCA, a déclaré qu'il serait suicidaire pour notre économie d'essayer de respecter les objectifs et échéances de Kyoto. Je ne crois pas que la plupart considéreraient M. Hargrove comme un conservateur pur et dur. Je pense que sa position à cet égard devrait certainement inciter à réfléchir et être prise en compte.
Il est facile de prendre des engagements dans l'opposition, lorsqu'on n'est pas obligé de les tenir. C'est ce qui est arrivé à M. Dion lorsqu'il était ministre de l'Environnement. Il ne les a pas tenus lorsqu'il était au gouvernement et il dit qu'il ne peut pas les tenir au-delà de son gouvernement. Ensuite, la seule fois où il affirme pouvoir les tenir, c'est lorsque nous formons le gouvernement du Canada. C'est là un leadership faible. Ce n'est pas du leadership.
Je suis opposé aux tentatives de l'opposition de non seulement nous mettre sur le dos une taxe sur le carbone mais aussi de porter un coup à l'industrie automobile à un moment où elle est aux prises avec une norme d'émissions d'une rigueur extrême. Ils ont introduit la politique partisane dans le , plutôt que les considérations pratiques.
La vie de gens en chair et en os est en jeu. L'idée d'un fonds de transition équitable implique exactement l'inverse. La transition à court terme est injuste, car sinon on n'aurait pas besoin d'un « fonds de transition équitable ». Ils savent que des vraies personnes vont souffrir.
Le gouvernement du Canada respecte l'équilibre qu'il faut impérativement réaliser entre l'action environnementale et l'action environnementale responsable. C'est ambitieux, et pourtant réaliste, conscient de la nécessité de trouver le bon équilibre entre l'action environnementale et les réalités économiques.
Lorsque des emplois dans la construction automobile vont disparaître sous peu, disparaîtront aussi des recettes fiscales qui financent beaucoup de choses, en particulier les soins de santé dans notre pays. Ils financent aussi les programmes environnementaux mêmes par lesquels nous espérons assainir l'environnement.
Je suis opposé à ces coups portés par l'opposition à une industrie automobile déjà en crise. Que l'on sache bien que le NPD et les Libéraux ont tourné le dos à l'industrie automobile du Canada. Voilà la réalité.
Je suis opposé aux tentatives de l'opposition d'ignorer la multitude de témoignages provenant des TCA, de l'industrie, des experts sur les dangers de l'action imprudente en vue d'honorer l'obligation de Kyoto. Ils ont placé la politique partisane devant les témoignages experts. Ils le font à leur péril.
Monsieur le président, s'il est des mesures dans le préambule que le gouvernement approuve, il en est d'autres provocatrices auxquelles nous ne pouvons tout simplement pas souscrire.
Je vais voter contre ce texte, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il me fait plaisir de prendre la parole à ce comité dans le cadre de l'étude du projet de loi . Je remplace un de mes confrères qui ne pouvait pas être présent.
Je dois dire qu'avec toutes ces modifications, je ne reconnais pas le projet de loi que mes confrères ont présenté au début de ces travaux, et ça m'inquiète. Nous avions un très bon projet de loi visant à améliorer la qualité de l'air et la santé des Canadiennes et Canadiens.
Quand je pense que les libéraux veulent adopter de nouveau une taxe sur le carbone... Ça ne nous donnerait pas grand-chose. Ça serait une taxe de plus pour les Canadiens. Une taxe n'a jamais amélioré notre environnement, encore moins notre air. Ce qui peut améliorer notre environnement, ce sont les efforts de tous les membres de notre comité et de tous les Canadiens pour consommer moins d'énergie, moins de carburant.
Nous pouvons réduire notre consommation de carburant en employant des véhicules qui consomment moins et en utilisant au maximum le transport en commun. Quand je voyage entre ma circonscription et Ottawa, je vois que 90 p. 100 des gens voyagent seuls dans leur auto et qu'ils vont tous dans la même direction. Nous pouvons favoriser le covoiturage. Ce sont tous des gestes qui vont changer des choses.
Notre objectif premier est d'améliorer la qualité de notre air, et on doit s'en préoccuper beaucoup. On doit exploiter de nouvelles sources d'énergie, en l'occurrence de l'énergie renouvelable. Au Québec, on a l'hydroélectricité, mais on doit aussi développer l'énergie éolienne et les biocarburants. Chaque fois que nous allons remplacer 1 p. 100 d'énergie fossile par de l'énergie renouvelable moins polluante, nous allons améliorer notre qualité de vie et notre environnement. Nous allons devoir y arriver à coup de 1 p. 100, mais chaque fois sera un pas de plus vers notre but. Je pense que tous les membres de notre comité ont le même but: améliorer notre environnement.
C'est pourquoi, monsieur le président, toutes ces modifications me causent problème. En effet, depuis qu'on travaille au projet de loi , le but ultime est de faire en sorte que les Canadiennes et Canadiens soient en meilleure santé. Cette amélioration passe par une meilleure qualité de l'air. Je suis toujours inquiet et j'aimerais obtenir la coopération des gens de l'opposition pour que notre projet de loi C-30 soit adopté.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais juste dire quelques mots sur le préambule du projet de loi , si je puis.
Pour un député de fraîche date, ce travail que nous avons entamé il y a quelques semaines constitue toute une expérience. L'objectif principal de notre comité, je pense, était d'assurer que les Canadiens jouissent d'un air pur et, pour pallier les problèmes que nous avons au Canada — et je crois que les Canadiens veulent un environnement propre et sain — pour parvenir à cet objectif, il nous faut une économie dynamique.
Je nourris quelques préoccupations à l'égard de ce qu'il est advenu ces dernières semaines et certainement à l'égard du préambule dont nous parlons aujourd'hui. Appelons cela comme nous voulons — quantité d'adjectifs ont été employés — mais nous avons sans aucun doute imposé à l'industrie de ce pays une taxe sur le carbone et, à mon sens, c'est là une mesure rétrograde. Je pense que nous avons créé un problème qui va contrarier l'objectif dont nous pensions tous qu'il était notre raison d'être ici, en inscrivant dans la loi l'atteinte des objectifs de Kyoto alors que nous avons vu défiler plusieurs témoins ces dernières semaines qui nous ont dit que nous avons deux options pour remplir les objectifs de Kyoto: soit nous dépensons des sommes énormes provenant de la poche du contribuable pour acheter des crédits à l'étranger, soit nous créons une situation où nous essayons de faire pression sur les industries pour qu'elles remplissent ses objectifs ici au Canada.
Plusieurs de mes collègues et d'autres ont mentionné que nous pourrions mettre à mal nombre des industries, que ce soit l'industrie automobile ou celle des sables bitumineux en Alberta ou d'autres, monsieur le président.
Penser que nous pourrions assainir notre environnement et offrir un bon air pur aux Canadiens sans avoir en place un financement approprié... Et pour avoir ces moyens financiers, il nous faut une économie très dynamique.
J'en reviens à un propos de M. Cullen il y a quelques instants que j'ai trouvé intéressant. Il nous a fixé de l'autre côté de la table et nous a dit « Admettez votre défaite, acceptez vos pertes ». Je conclus de ce qui s'est passé ici ces derniers jours et que ce n'est pas nous qui avons perdu, monsieur le président, ce sont les Canadiens qui ont perdu.
En ne maintenant pas le plan qui était en place et en ne poursuivant pas les bons objectifs répondant aux voeux des Canadiens, soit assainir l'atmosphère, consacrer tous nos efforts à la création d'un air pur, il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'encore une fois, ce n'est pas nous qui avons perdu, ce sont les Canadiens qui ont perdu cette bataille.
Merci, monsieur le président.
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Oui, très brièvement, monsieur le président.
Nous avons prévu quelques rafraîchissements et du gâteau au sixième étage, vu le nombre d'heures que nous tous, les membres du comité et notre personnel, avons travaillé ensemble.
Nous pensions, ayant commencé la séance à 9 heures, que 13 h 30 serait un bon moment, mais nous avons clairement d'autres conversations à tenir. Aussi, avec l'indulgence du comité, je vous invite tous à monter et prendre cinq minutes pour manger une part du gâteau et prendre un rafraîchissement, et nous pourrons revenir ensuite continuer avec les discours et terminer.
Je soumets cela au comité. Nous avons prévu cela. Vous êtes parfaitement les bienvenus et invités à vous joindre à nous pour fêter le travail que nous avons tous accompli ensemble sur ce projet de loi.
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Merci, monsieur le président. Je serai très bref parce que je veux qu'on accélère les travaux. Je voulais quand même participer à ce débat.
L'amendement qui nous est proposé est excellent et résume ce que nous souhaitons de ce projet de loi, de l'esprit de ce projet de loi, c'est-à-dire qu'il reconnaisse que les gaz à effet de serre et la pollution de l'air constituent un risque pour l'environnement et pour la diversité biologique. Cette reconnaissance est importante.
Je suis arrivé ici en 1997. Je me rappelle très bien que les membres du Parti conservateur — à l'époque, l'Alliance canadienne —, lorsque nous avions ces débats en 1997-1998 sur les changements climatiques, ne reconnaissaient pas l'impact négatif des gaz à effet de serre. Aujourd'hui, si le gouvernement vote contre ce préambule, c'est clair qu'en 10 ans, aucune évolution n'a été réalisée par le parti gouvernemental. Nous entendons depuis des semaines ici, en comité, les mêmes discours creux que ceux que nous entendons de la part des membres de l'actuel parti gouvernemental depuis 10 ans à la Chambre des communes. Le gouvernement devra être conscient que le fait de voter contre cet amendement et ce préambule, qui font en sorte que nous veillerons à l'application et au respect du Protocole de Kyoto, constitue un laisser-aller et un statu quo inacceptables vis-à-vis d'un engagement international que le Canada a pris, que la Chambre des communes a pris lors d'un vote important et que nous devons respecter. En conséquence, monsieur le président, nous appuierons cet amendement qui constitue l'esprit de ce que nous souhaitons dans le projet de loi , c'est-à-dire une véritable application du Protocole de Kyoto et le respect de nos engagements internationaux. Merci beaucoup.
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Monsieur le président, j'aimerais expliquer la raison d'être des dispositions que cet amendement supprimerait, ou des lignes que cet amendement supprimerait.
Vu la façon dont la partie 5 de la LCPE est actuellement structurée, le gouvernement peut réglementer les produits contenant une substance toxique et qui rejettent ensuite une substance toxique. Par exemple, la peinture contient des COV et en rejette. Cependant, nous ne pouvons réglementer des produits qui ne contiennent pas de substances toxiques mais qui en rejettent une. Prenez, par exemple, un poêle à bois, qui est composé de fonte et ne contient pas de substances toxiques. Lorsque vous y placez du bois et que vous l'allumez, il rejette des matières particulaires et toutes sortes de choses désagréables qui engendrent le smog, etc. Nous ne pouvons réglementer la conception de ces produits à l'heure actuelle.
À l'article 14, que le comité a adopté, il y a maintes références à l'expression « produit qui contient ou est susceptible de rejeter », de façon à permettre de réglementer, par exemple, les poêles à bois sous le régime de la LCPE.
La disposition que l'amendement supprimerait cherche simplement à définir, pour plus de clarté, ce que l'on entend par « produit susceptible de rejeter ». Nous avons d'autres dispositions et pouvoirs dans la LCPE couvrant les rejets fortuits ou accidentels. Nous sommes assurés d'être en mesure de le faire et de ne perdre aucune parcelle de pouvoir. La définition vise simplement à clarifier un pouvoir élargi sous le régime de la LCPE.
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Merci, monsieur le président.
Voici un amendement qui vise à rebaptiser le titre abrégé de la loi. Maintenant que nous pouvons considérer le projet de loi sous sa forme nouvelle, nous pensons qu'il est important de construire sur le travail de tous les membres de ce comité et de le renommer « Loi canadienne sur le budget de carbone, les changements climatiques et la qualité de l'air ».
Nous pensons que ce titre reflète le désir de tous les parlementaires à cette table d'agir résolument face au changement climatique. Nous avons maintenant intégré au projet de loi C-30 un plan opérationnel. Il est pratique, réalisable et compréhensible. Il prévoit l'échange international de permis d'émissions. Il plafonne le pourcentage total des crédits internationaux. Il exclut les achats d'air chaud, très largement par suite du souci du gouvernement et du nôtre.
Mais surtout, il met le Canada à la page du XXIe siècle parce qu'il appréhende le carbone comme une forme de budget. Le grand seuil qu'il nous faut franchir, en tant qu'État nation, pour affronter le changement climatique, c'est la monétisation du carbone. C'est la grande correction du marché qu'il faut opérer. C'est pourquoi nous avons introduit la notion de budget carbone dans ce projet de loi et, espérons-nous, dans la société canadienne.
Non seulement reflète-il un budget carbone, il reflète aussi, comme mon collègue l'a dit il y a quelques instants, des budgets carbones sectoriels. Il reflète des budgets carbones individuels et traite le carbone comme un bien monnayable. Il le présente pour ce qu'il est: quelque chose qui comporte une valeur. Tant que nous ne monétiserons pas le carbone, nous continuerons à traiter l'atmosphère comme un dépotoir gratuit et un réceptacle pour les gaz à effet de serre et autres polluants. La science nous a enseigné, avant tout, que cela équivaut à jouer à la roulette russe avec l'atmosphère et les Canadiens ne veulent pas de cela.
C'est pourquoi nous aimerions que le titre abrégé de cette loi reflète le budget carbone, car celui-ci parle de ce que nous pouvons faire et pas seulement de ce que nous ne pouvons pas faire. Il nous dit que nous pouvons affronter le déficit carbonique, par exemple, de la même façon que nous avons affronté collectivement dans ce pays le déficit financier dans les années 90, lorsque nous avons terrassé notre crise financière pour repartir ensuite de plus belle.
En terminant, je cite pour proposer cet amendement un document récemment publié:
Qu'ils disent que nous n'avons jamais accepté la médiocrité, que nous avions la conviction pour faire les bons choix.
Qu'ils disent que nous avions le courage, la volonté et la confiance de donner au Canada la place qu'il mérite sur la scène mondiale.
Nous pensons que le fait de rebaptiser cette loi de cette manière serait utile, car...
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Je vais conclure, monsieur le président.
Au moment de rebaptiser ce nouveau projet de loi, nous devrions nous inspirer des termes que le gouvernement lui-même a employés en déposant son budget la semaine dernière. Nous devrions parler
... du courage, de la détermination et de la confiance nécessaire pour permettre au Canada de prendre la place qui lui revient sur la scène internationale... Qu'ils disent que nous avons toujours visé l'excellence et que nous avons toujours eu la conviction de faire les bons choix.
Je pense que nous avons fait les bons choix au cours de ce travail. J'espère que le titre abrégé va le refléter. J'exhorte tous les membres, et particulièrement les membres du parti gouvernemental, de réaliser qu'il est temps maintenant pour nous tous de parler de ce que nous pouvons faire, et non simplement de ce que nous ne pouvons pas faire.
Sur cette note, monsieur le président, je vais en fait retirer cet amendement. Je pense que vous trouverez un consensus autour de cette table pour un autre titre abrégé.
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Merci, monsieur le président.
Je n'ai pas besoin de faire un discours aussi long que celui de M. McGuinty ni aussi drôle que celui de M. Jean. Je m'en tiendrai donc à l'essentiel.
Nous pensons que le titre de la loi est important. Il symbolise le travail qui a été consacré à la loi ou les parties qui en ont été retirées. La Loi sur la qualité de l'air et les changements climatiques, voilà qui traduit ce que nous, les Néo-Démocrates, avions l'intention d'inscrire dans ce texte. C'était là l'intention derrière la concertation avec les autres partis pour créer ce comité législatif et trouver les meilleures idées et obtenir effectivement une Loi sur la qualité de l'air et les changements climatiques. La coopération pour trouver les meilleures idées, voilà quelle était l'intention depuis le début. Nous avons trouvé des membres de comité de tous les partis pour voter pour les divers amendements et proposer diverses idées, qui sont venues de tous les côtés et de tous les coins de la table, et le résultat est quelque chose que nous pourrons être fiers d'envoyer au Parlement, par votre entremise, monsieur le président, demain matin.
Le nom de la loi est bon. Il figurait dans notre plateforme des derniers jours. Nous sommes flattés que le titre nous ait été emprunté et nous allons voter pour.
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Merci, monsieur le président.
On est favorables à l'amendement amical, d'autant plus qu'il reflète mot pour mot l'amendement BQ-18, que nous nous apprêtions à déposer dans quelques minutes.
C'est le type de modification qui représente bien ce que nous attendons de ce projet de loi C-30. Il y a deux questions fondamentales, celle de la qualité de l'air et celle des changements climatiques. On a réussi à faire un travail considérable. Je pense que, par ce titre que nous nous apprêtons à donner au projet de loi, nous dépassons les considérations partisanes pour lancer un message fort aux Québécois et aux Canadiens.
Nous, de l'opposition, avions décidé de travailler de façon constructive à améliorer le projet de loi qui était devant nous pour traiter de ces deux enjeux: la qualité de l'air et les changements climatiques. Donc, on se prononcera en faveur de l'amendement L-1 amendé.
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Maintenant le BQ-18, monsieur Bigras. Je suppose qu'il ne va pas être présenté. C'est correct? Oui.
(L'article 1 modifié est adopté.)
Le président: Passons maintenant au titre au long, soit tout ce qui se trouve sous « projet de loi ». Le titre est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Le projet de loi modifié est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Dois-je faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Le comité ordonne-t-il la réimpression du projet de loi ?
Des voix: D'accord.
Le président: Vous allez être réellement bref, n'est-ce pas, monsieur Jean?
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Je vais être bref, comme toujours, monsieur le président.
Je veux juste dire ceci. Au cours de la dernière heure, j'ai remarqué quatre erreurs particulières dans le texte et je les ai signalées en allant à l'encontre des souhaits des membres de l'opposition qui me reprochaient de retarder les travaux. Mais j'ai trouvé quatre erreurs. Et savez-vous, pendant les 20 minutes suivantes je vous ai écoutés adopter d'autres amendements et j'ai trouvé au moins six autres erreurs. Ce texte de loi est farci d'erreurs, pas seulement du point de vue constitutionnel, mais aussi au niveau de parties qui renvoient à d'autres parties. Ce n'est pas un bon texte quant au fond, et ce n'est pas un bon texte quant à sa forme. J'invite les Canadiens à le lire. J'invite la presse à le lire et à repérer les erreurs et les omissions, car ce texte est une affaire de politique partisane et non d'assainir l'environnement pour les Canadiens.
Notre gouvernement jusqu'à présent, au cours des quelques mots depuis que nous sommes au pouvoir, a investi 3,5 milliards de dollars directement dans l'environnement, et 1,3 milliards dans les transports en commun.
Monsieur le président, je vais être très bref, mais je pense avoir droit à cette occasion de parler et je vais la saisir.
Je sais qu'il n'est pas juste de faire ressortir qu'après sept années d'inaction, les Libéraux veulent maintenant imposer à d'autres de faire quelque chose que leur propre chef a dit être impossible. Monsieur le président, cela est ridicule et ils jouent à faire de la politique partisane avec les Canadiens. Une atmosphère pure, voilà ce que nous voulons donner aux Canadiens, et la réduction des gaz à effet de serre, voilà ce que nous voulons donner aux Canadiens. Ce projet de loi ne le leur donnera pas.
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Je me fais l'écho de ces propos et je veux vous remercier, monsieur le président, de l'excellent travail que vous avez accompli. C'était une tâche très difficile, qui ne se limitait pas à faire la circulation, et vous vous en êtes acquitté avec beaucoup de dignité.
Je veux remercier tout le personnel, le greffier, les recherchistes juridiques, les rédacteurs, les documentalistes. Je veux remercier tout le personnel de soutien qui nous a suivi dans ce voyage depuis le début. Ils l'ont rendu beaucoup plus agréable et beaucoup plus productif.
À tous mes collègues, je dis merci de s'être montrés aussi avenants. Aux députés gouvernementaux, qui étiez dans une situation très difficile, je dis merci de votre élégance et de votre civilité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Lorsque nous étions arrivés au comité, nous avions pris l'engagement de travailler de façon constructive, tant avec le gouvernement qu'avec l'ensemble des partis d'opposition, pour que le projet de loi traite bien de la question des changements climatiques et de celle de la qualité de l'air.
Au fond, nous avions quatre objectifs fondamentaux: d'abord, intégrer les objectifs de Kyoto au projet de loi ; deuxièmement, créer des mécanismes d'échange de crédits d'émissions; troisièmement — et je sais que cela n'a pas été facile pour certains partis d'opposition —, intégrer une approche territoriale permettant à des provinces d'appliquer leur plan, tout en respectant certains critères que le gouvernement fédéral privilégie; quatrièmement, faire en sorte que les cibles que le gouvernement s'apprêtait à déposer soient basées sur des réductions absolues et non pas sur l'intensité. Je pense que c'est mission accomplie.
Je remercie l'ensemble des collègues pour l'ouverture qu'ils ont manifestée à l'égard de nos demandes. Je pense qu'avec ce cadre législatif, nous avons maintenant à notre disposition tous les moyens pour respecter nos engagements internationaux.
Merci.
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Merci, monsieur Bigras.
Je suppose que le dernier mot m'appartient, à titre de président.
Je tiens à dire que cela a été mon baptême du feu et qu'il a représenté pour moi une formidable expérience. J'ai apprécié de travailler avec les membres du comité. J'ai apprécié que nous ayons réussi à minimiser les croche-pieds et les coups bas.
C'est un enjeu d'une importance énorme pour le Canada et pour le monde. Je suis ravi que nous fassions notre rapport à la Chambre dans les délais. Je vais maintenir mon impartialité et ne pas prononcer de jugement sur le texte que nous renvoyons, mais je veux vous remerciez tous de la civilité dont vous avez fait preuve dans une situation très difficile.
Je veux remercier tout particulièrement les personnes assises à mes côtés, Chad, Sam, Tim, Joann et Marc, qui m'ont fait paraître beaucoup plus intelligent que je ne le suis.
Nous, les députés, paraissons dans les médias et sous les projecteurs, et nous recueillons la gloire, mais c'est le personnel de soutien qui fait tourner la boutique.
Là-dessus, merci. De façon générale, cela a été un bon travail, du point de vue de son déroulement.
Le dernier mot est pour dire que la séance est levée.