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Puisque nous avons le quorum, la séance est ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 11e réunion au cours de cette session du Comité permanent du commerce international. Nous allons poursuivre nos débats en écoutant ce que les témoins ont à nous dire sur l'Accord de libre-échange envisagé entre le Canada et la Corée, puis en en discutant.
Avant de vous présenter nos témoins du jour, permettez-moi de revenir un instant sur l'ordre du jour. Lors de notre dernière réunion, nous n'en avons pas terminé avec toutes les questions dont nous avions à traiter.
Je propose donc que nous mettions fin à l'audition des témoins à 17 h et, qu'après les avoir remerciés, nous reprenions l'étude de la motion de M. Cardin là où nous en étions restés. Je vais même jusqu'à souhaiter votre consentement unanime,
Êtes-vous d'accord?
Des voix: D'accord.
Le président: Je vous remercie.
Cela dit, venons-en maintenant à l'ordre du jour, soit l'Accord de libre-échange proposé entre le Canada et la Corée.
Pour commencer, permettez-moi de commencer par souhaiter la bienvenue aux témoins, soit Edouard Asnong et Martin Lavoie de Canada Pork International, John Masswohl de la Canadian Cattlemen's Association, Rovert Keyes de l'Association des vignerons du Canada et Dave Hickling du Conseil canadien du canola.
Merci à tous d'être parmi nous. Je crois savoir que chaque organisme a préparé une déclaration préliminaire. Je demande donc à chaque porte-parole, l'un après l'autre, de nous lire rapidement la sienne pour qu'elle figure au procès-verbal, après quoi les membres du comité auront des questions à vous poser, conjointement et solidairement.
Monsieur Dave Hickling, du Conseil canadien du canola, la parole est à vous.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui.
Le Conseil canadien du canola est une association commerciale d'envergure nationale qui représente tous les volets de notre industrie, les producteurs, les fournisseurs d'intrants, les entreprises de transformation et de trituration et les distributeurs du canola et de ses produits. Notre organisation a pour mission de promouvoir une réglementation, des politiques et un climat commercial fondés sur l'innovation, la capacité d'adaptation et la création d'une valeur améliorée pour un monde en meilleure santé. Notre objectif actuel, que nous avons défini l'an dernier, est d'aider l'industrie à faire passer la demande du marché et la production à 15 millions de tonnes d'ici 2015. Pour situer les choses, sachez que notre production actuelle est d'environ neuf millions de tonnes.
Nous vendons actuellement de l'huile de canola en Corée, comme le montre la documentation que je vous ai remise. Par le passé, nous avons été un important fournisseur de farine de canola dans ce pays, surtout pendant les années 1990. Nous sommes d'avis que nous allons continuer à y vendre de l'huile et de la farine de canola, et même peut-être des graines de canola.
Le Canada livre actuellement environ 35 000 tonnes d'huile de canola sur le marché coréen. Au prix actuel de 1 200 à 1 300 $ par tonne, cela représente environ 45 millions de dollars pour l'économie canadienne.
La structure tarifaire en vigueur a pour effet de limiter la part de marché du canola canadien en Corée. Ce pays impose depuis longtemps des tarifs douaniers discriminatoires sur les produits du canola. qui ne frappent ni le soya ni l'huile de soya qui sont nos principaux concurrents.
Les importations d'huile de canola doivent acquitter une surtaxe, qui est de huit pour cent pour l'huile brute et de 10 p. 100 pour l'huile raffinée. Cela représente environ 100 $ par tonne aux prix actuels et, pour de ventes approchant les 35 000 tonnes, des coûts totaux additionnels de trois à quatre millions de dollars.
Au début de 2006, le gouvernement coréen a abaissé les tarifs douaniers sur l'huile de canola, de 10 à 8 p. 100 pour l'huile brute et de 30 à 10 p. 100 pour l'huile raffinée . Cela nous a manifestement aidés. Comme les chiffres l'indiquent, pendant cette période, nous avons pratiquement doublé nos ventes d'huile de canola en Corée, et nous avons également enregistré une hausse de la quantité d'huile raffinée vendue. À l'horizon 2015, nous sommes convaincus que la Corée pourrait importer entre 50 000 et 100 000 tonnes d'huile de canola.
Nous ne vendons pas actuellement de farine de canola en Corée parce que nous avons des marchés plus rentables aux États-Unis. Toutefois, avec la hausse prévue de notre capacité de broyage au pays, et donc de l'offre de farine de canola, nous pensons que la Corée pourrait au cours des années à venir importer jusqu'à 100 000 tonnes de farine de canola du Canada.
En ce qui concerne les graines de canola, les infrastructures actuelles privilégient le broyage du soya aux dépens de celui du canola. Cependant, si le marché devenait plus attirant, il serait également possible de développer les ventes de graines de canola en Corée.
Dans notre présentation au comité permanent, nous avons affirmé, en ce qui concerne l'entente de libre-échange, que nous aimerions voir éliminer les tarifs douaniers sur les graines et l'huile de canola. Dans les négociations en cours, notre priorité serait une réduction immédiate des tarifs douaniers touchant l'huile de canola à 5,4 p. 100, ce qui nous mettrait sur un pied d'égalité avec l'huile de soya. Si nous pouvions obtenir des conditions comparables à celles obtenues par les Américains dans l'entente de libre-échange qu'ils ont conclue avec la Corée, ce serait un pas en avant pour nous.
Quant à la réduction de 5,4 à 0 p. 100, nous aimerions qu'elle intervienne au même rythme que pour l'huile de soya, afin que notre produit ne soit pas désavantagé par rapport à son principal concurrent.
Je vous remercie. J’attends avec intérêt vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'avoir l'occasion d'entretenir brièvement les membres de ce comité de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée et de ses répercussions sur l'industrie vinicole.
L'Association des vignerons du Canada est l'association nationale de l'industrie vinicole. Nous représentons les établissements vinicoles de tout le pays et nos membres produisent au-delà de 90 p. 100 de la production annuelle de vin du Canada. Ils participent à toute la chaîne de valeur de la viticulture : culture du raisin, gestion des exploitations, recherche et développement, vendanges, vinification, mise en bouteilles, commerce de détail et tourisme.
Cet après-midi, je veux vous décrire brièvement la situation de notre industrie et traiter de trois aspects de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée qui sont importants pour nous dans ces négociations.
Nombre d'entre vous connaissent bien notre industrie. C'est un secteur en croissance. Nous cultivons maintenant au-delà de 26 000 acres. Un millier de vignerons cultivent du raisin et nous avons 325 établissements vinicoles qui font travailler, directement et indirectement, 10 000 personnes. Beaucoup d'établissements vinicoles vont s'ajouter à l'avenir. Notre industrie est en pleine expansion, et pas uniquement dans ses régions traditionnelles de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, mais aussi au Québec et en Nouvelle-Écosse. Nous avons maintenant des établissements vinicoles en activité dans six provinces. Les principaux indicateurs économiques de notre secteur donnent de bons résultats et sont à la hausse.
Je tiens aussi à vous signaler que tant les vins VQA que les vins de coupage produits au Canada ont un effet multiplicateur de 4,29 $ le litre, comparativement à 0,56 $ le litre pour le vin d'importation. Les rendements sont donc excellents dans notre industrie.
L'intérêt d'un accord de libre-échange est manifeste pour nous car il est essentiel que nous trouvions des débouchés à l'étranger. Comme pour certains autres biens et services, nous trouvons plus facile de vendre notre vin à l’étranger qu’au Canada. Je n’ai pas l’intention de débattre ici des obstacles au commerce intérieur mais je tiens à dire que c'est l'une des raisons pour lesquelles les vignerons canadiens souhaitent ardemment trouver des débouchés à l'étranger.
En ce qui concerne la Corée, les statistiques révèlent une croissance des exportations. Ces dernières atteignaient tout juste 3 035 $ en 2001 alors que, pour les 11 premiers mois de 2007, leur montant était de 2,6 millions de dollars. Avec les commandes sur lesquelles nous comptons, nous allons probablement dépasser les trois millions de dollars d'ici la fin de 2007. C'est une croissance d'environ 26 p. 100 par rapport à l'an dernier, et de 186 p. 100 par rapport à l'année précédente.
Nous exportons en Corée du vin de table rouge et blanc mais principalement du vin de glace, qui compte pour 96 % de nos exportations. C’est notre produit phare reconnu à l’échelle internationale. La Corée va figurer en très bonne place parmi nos marchés cibles d'exportation pour 2008 et 2009, et il est donc opportun d'aborder les répercussions de l'Accord.
Le vin qui entre en Corée est frappé d’un droit de 15 %, ce qui constitue un sérieux obstacle au commerce. En éliminant ce droit, nous pourrions augmenter de façon considérable nos exportations sur le marché en croissance qu’est la Corée. Les plus récentes propositions élimineraient les droits sur les importations de vin de glace dès l'entrée en vigueur d'un accord de libre-échange. Quant aux droits sur le vin de table, ils diminueraient graduellement sur une période de trois ans, ce qui est acceptable à nos yeux vu le faible volume que nous en exportons actuellement en Corée.
La réduction des tarifs douaniers découlant de ces négociations constitue manifestement un avantage pour l'industrie vinicole canadienne, mais il y a d'autres sujets que je souhaite aborder.
Le premier concerne les indicateurs géographiques. À mesure que l'industrie vinicole canadienne prend de l'expansion, il serait important de faire reconnaître les diverses régions canadiennes de production vinicole, en affichant une marque d’exclusivité sur les étiquettes et dans la publicité que nous faisons pour promouvoir nos exportations. C'est la solution pour accroître les rendements et améliorer l'image de qualité. Cela fait également connaître notre industrie vinicole dans le monde et contribue à attirer les touristes.
Tout le monde connaît bien le système d'appellations contrôlées de la France et de DOC de l'Italie. Ces systèmes imposent des critères très rigoureux pour les appellations de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne, de Valpolicella ou de Barolo. Les amateurs de vin connaissent aussi fort bien les vallées Napa ou Sonoma en Californie. De nombreux consommateurs canadiens peuvent avoir entendu parler de Niagara ou d'Okanagan, mais combien connaissent les sous-appellations que sont St. David's Bench ou Beamsville Bench dans la région du Niagara, la vallée Similkameen en Colombie-Britannique ou la vallée Gaspereau en Nouvelle-Écosse.
Ces indicateurs géographiques sont un important sujet de négociation dans le cadre de l’OMC. D’ailleurs, l’Union européenne l’a mis en tête de liste de son programme de négociation. C’est pour cette raison que nous avons demandé aux négociateurs canadiens de protéger ces noms de régions et de veiller à ce qu’ils soient mentionnés dans un éventuel accord. C’est une sorte de garantie pour ces termes descriptifs qui feront la marque du Canada et qui distingueront nos vins d’un bout à l’autre du pays. Nous espérons donc que ces indicateurs géographiques seront mentionnés dans toute entente.
L'autre question annexe concerne le vin de glace et sa définition. Dans les exportations de vin du Canada, c'est le produit phare. Ce terme est défini à l’échelle provinciale par la Loi de 1999 sur la société appelée Vintners Quality Alliance, en Ontario, par l’Agrifood Choice and Quality Act, en Colombie-Britannique, et par des normes de production en Nouvelle-Écosse et au Québec. Il n'y a toutefois pas de définition au niveau fédéral. Le gouvernement fédéral a convenu d’une définition qu’il a intégrée à l’Accord Canada-UE sur les vins et spiritueux et, tout récemment, à l’Accord sur l’étiquetage du vin du World Wine Trade Group. Il n'y a cependant aucune législation ni réglementation fédérale.
Il y a de nombreuses années que l'industrie discute avec des agences fédérales dans l’espoir de faire inclure la définition du vin de glace dans une loi. Or, son inclusion dépend de l'adoption de normes nationales sur le vin, pour lesquelles les négociations n’ont guère été fructueuses jusqu’à présent. Nous espérons que nous allons maintenant pouvoir étudier comment il serait possible de le définir dans le respect de la Loi sur les aliments et drogues.
L'absence d’une définition fédérale est un obstacle au succès des négociations commerciales. Le vin de glace est le produit vedette de notre industrie vinicole à l’étranger. Cependant, à défaut d’une définition, d’une règle ou d’une approche qui soit acceptée à l’échelle fédérale, il sera beaucoup plus difficile d’inclure une telle définition dans nos accords internationaux. Il n'est pas surprenant, dans ce cas, que les négociateurs étrangers aient remis en question la volonté du Canada de protéger ses intérêts, faisant valoir que nous ne disposions pas d’une définition fédérale du vin de glace.
L’absence d’une définition entraîne un autre problème préoccupant : la contrefaçon du vin de glace, qui de pratique surtout dans certaines régions d'Asie. Il est essentiel d'inclure une définition du vin de glace dans notre accord avec la Corée, vu la croissance rapide de nos exportations de ce produit dans ce pays, qui est maintenant le marché sur lequel nous en exportons le plus. La fabrication de faux vin de glace sévit en Chine et gagne peu à peu d'autres marchés asiatiques. Le risque que de faux produits entrent en Corée est tout à fait réel et, si tel était le cas, cela pourrait avoir des conséquences sur nos exportations mais peut-être aussi sur la santé et la sécurité des consommateurs coréens. Pour protéger nos intérêts et aider les autorités coréennes à prévenir ce fléau, il serait très utile de faire référence au vin de glace dans l’Accord.
L'industrie vinicole du Canada a bien mûri et récolte aujourd'hui de prestigieux prix internationaux. Toutefois, comme on a pu le constater avec d'autres produits de qualité supérieure, la valeur ajoutée et la qualité attirent les imitateurs. Le vin de glace est devenu le « Gucci » canadien de la contrefaçon. Récemment, des Chinois ont même tenté de commercialiser dans leur pays un vin d’appellation VQA, ce que conteste activement notre Association.
L'industrie vinicole du Canada se réjouit des résultats positifs qui découleront des négociations. Nous pensons que les retombées imputables à la réduction des tarifs douaniers et à ses problèmes connexes de définition seraient bonnes pour l'industrie et bonnes pour le Canada. Il est essentiel pour nous de réaliser des progrès sur ces questions dans nos ententes bilatérales parce que, pour l'instant, les négociations encours à l'OMC sont au point mort.
Je vous remercie.
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Je vous remercie de m'avoir invité à venir parmi vous aujourd'hui pour traiter de ce sujet important qu'est l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée.
L'industrie canadienne du boeuf dépend pour beaucoup des exportations. Près de 90 000 éleveurs canadiens de bétail produisent environ 1,6 million de tonnes de boeuf et d'équivalents en boeuf de bovins sur pied chaque année, mais notre marché intérieur est inférieur à un million de tonnes par an.
Il faut de plus savoir que la plupart des Canadiens apprécient le steak, les rôtis et les hamburgers, ainsi que le boeuf haché, mais qu'ils sont moins gourmands de langues, de foies, d'estomacs et de ces types de produits. C'est pourquoi nous importons une faible partie de notre demande de steaks et de boeuf haché, en particulier pendant la saison des barbecues, en été, et que nous avons besoin des exportations pour vendre toutes les parties de l'animal aux clients qui les apprécient le plus. Dans l'ensemble, 50 à 60 p. 100 de la production de boeuf est exportée, ce qui explique pourquoi les éleveurs canadiens de bétail sont en général en faveur des initiatives qui contribuent à ouvrir davantage les marchés d'exportation pour leurs produits.
La Corée du Sud est depuis longtemps un marché important pour les exportateurs de porc canadiens. De 1994 à 2002, la Corée et le Mexique ont interverti leurs places de troisième et quatrième marchés d'exportation pour le boeuf du Canada. Les exportations de boeuf vers la Corée ont augmenté fortement pendant cette période, pour atteindre 17 300 tonnes en 2002. Nous y sommes parvenus malgré l'imposition de tarif douanier de 40 p. 100.
Au premier abord, il semblerait évident que l'élimination d'un tel tarif douanier s'avère très avantageuse pour les éleveurs canadiens de bovins de boucherie. Malheureusement, la Corée n'a pas autorisé l'importation d'une seule livre de boeuf canadien depuis mais 2003. C'est l'un de rares pays et certainement le plus important marché d'exportation du boeuf qui n'a pas autorisé la reprise des importations de produits canadiens du boeuf. Elle maintient son interdiction bien que l'Office international des épizooties, appelé couramment l'OIE, ait désigné l'an dernier le Canada comme un pays dans lequel le risque d'ESB est contrôlé .
Cette désignation signifie que tous les pays devraient accepter tous les produits du boeuf provenant de tous les bovins canadiens de tous âges. Pour être juste, il faut savoir que, depuis le printemps 2007, les Coréens ont manifesté une plus grande ouverture à la possibilité de lever cette embargo, comme l'a signalé l'ancien , à la suite d'une visite en Corée il y a quelques mois. Notre optimisme en la matière est teinté de prudence parce que nous ne savons pas avec certitude dans quel délai cet embargo pourrait être levé.
En ce qui concerne l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée, il y a un certain nombre de dispositions importantes que nous aimerions y voir figurer. La première concerne les conditions d'accès des éleveurs canadiens de boeuf au marché coréen qui devraient tenir compte de la désignation de pays à risque contrôlé du Canada. Il faut que les Coréens lèvent l'interdiction sur tous les produits du boeuf, venant de tous les bovins, de tous âges.
Ensuite, nous aimerions bénéficier d'un accès à leur marché sans tarif douanier ou, au moins, à des conditions équivalentes à celles dont bénéficient les Américains dans le cadre de l'Accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée.
Le troisième point est que nous souhaitons voir mettre en place un mécanisme pour résoudre les questions sanitaires et phytosanitaires liées au commerce des produits du boeuf. Il pourrait s'agir d'un mécanisme comparable à celui mis sur pied dans le cadre de l'Accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée.
Le quatrième point est que les dispositions de cet accord ne devraient en rien nuire à la poursuite des échanges commerciaux de bovins et de produits du boeuf entre le Canada et les États-Unis, ni à l'exportation de ces produits vers la Corée. Cela signifie qu'il devrait y avoir des dispositions comme celles concernant les règles d'origine. Si la Corée approuve certains produits en provenance des États-Unis et d'autres en provenance du Canada, nous ne voulons pas que nos exportations à destination des États-Unis soient menacées parce que ces derniers s'inquiéteraient de ce qu'il adviendrait de leurs exportations vers la Corée ou vers d'autres marchés.
La cinquième disposition que nous aimerions voir dans une telle entente aurait trait pour l'avenir à un traitement de nation la plus favorisée. Une telle disposition garantirait que le Canada ne sera pas désavantagé si les conditions d'accès accordées aux États-Unis à l'avenir étaient améliorées ou si d'autres pays concluaient un accord de libre-échange avec la Corée. En d'autres termes, si quelqu'un obtient à l'avenir de meilleures conditions, nous obtiendrions automatiquement les mêmes. Nous aimerions donc voir figurer dans cet accord une telle disposition garantissant l'avenir.
Nous allons continuer à évaluer les progrès des négociations. Je crois savoir qu'elles se poursuivent. Si nos conditions sont respectées, l'industrie canadienne du boeuf appuiera énergiquement un Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée. Par contre, si cet accord ne tient pas compte de nos besoins, nous recommanderons que le Parlement demande aux négociateurs de continuer à travailler à la résolution des problèmes d'accès du boeuf canadien au marché coréen avant de ratifier cette entente.
Les membres du Sénat et du Congrès des États-Unis ont déclaré publiquement que l'Accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée ne sera pas approuvé par le Congrès tant que la Corée n'aura pas levé les restrictions touchant le boeuf d'origine américaine. Les éleveurs canadiens de bovins de boucherie veulent obtenir des assurances similaires de leur Parlement.
Dans un domaine distinct mais connexe, nous avons appris récemment qu'après 10 ans de négociation avec les pays membres de l'Association européenne de libre-échange, soit la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Leichtenstein, le Canada a conclu un accord de libre-échange avec eux. Cette entente n'apporte aucun avantage aux éleveurs canadiens de bovins de boucherie. Nous espérons que cela signifie que les négociateurs canadiens s'attendent à parvenir à des réductions importantes de tarifs douaniers avec tous les pays européens membres de l'OMC. Nous attendons de voir ce qu'il adviendra.
La conclusion d'un accord de libre-échange avec le Pérou a été également annoncée il y a quelques semaines. Le boeuf canadien n'a pas été traité aussi bien que le boeuf américain dans une entente comparable entre les États-Unis et le Pérou. Dans le cadre de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Pérou, le Canada aura accès à certaines coupes de boeuf désossé et non désossé. Par contre, avec l'entente conclue avec les États-Unis et le Pérou, l'industrie américaine du boeuf bénéficiera d'une gamme plus large de coupes de boeuf américain désossé et non désossé.
L'un des objectifs déclarés du gouvernement quand il tente de conclure de tels accords de libre-échange est de s'assurer que les exportateurs canadiens restent concurrentiels sur les marchés bénéficiant déjà d'un accord de libre-échange avec les États-Unis. L'Accord Canada-Pérou n'atteint pas cet objectif pour le secteur du boeuf. En réalité, à chaque fois que les États-Unis obtiennent un meilleur accès sur un marché donné pour leur boeuf que le Canada, il devient de plus en plus difficile de justifier l'abattage du bétail au Canada, et nous devenons de plus en plus dépendants de l'obligation d'expédier des bovins sur pied aux États-Unis pour qu'ils s'y fassent abattre.
Nous sommes très préoccupés par la capacité concurrentielle de notre industrie de transformation et nous en discutons avec vos collègues du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. La hausse rapide de la valeur du dollar canadien a fait apparaître d'importants défis en matière de concurrence dans le secteur canadien de la transformation du boeuf. Ces défis vont de la réglementation gouvernementale et des frais d'inspection à la disponibilité de la main-d'oeuvre, sans oublier d'autres questions. Je n'ai pas l'intention d'aborder ces questions ici, mais il se trouve que les installations américaines d'emballage de viande ont des possibilités d'exportation pour une plus large gamme de coupe de boeuf que les installations canadiennes et qu'une situation concurrentielle déjà difficile ne cesse de s'aggraver.
Je terminerai en demandant au comité de faire un certain nombre de choses lorsque nous progresserons dans ces diverses négociations.
Tout d'abord, nous vous saurions gré de demander aux négociateurs canadiens de retourner au Pérou pour parvenir à la parité d'accès à leur marché entre le boeuf américain et le boeuf canadien avant que cette entente ne soit soumise à la ratification du Parlement. Il est certain qu'une telle directive émanant du Parlement serait prise en compte par le Pérou.
En second lieu, et cela nous ramène à la Corée, nous aimerions que vous demandiez aux négociateurs de l'entente entre le Canada et la Corée de tenir compte de ces instructions concernant le Pérou et de ne pas nous soumettre à un accord de libre-échange entre le Canada et la Corée qui ne garantissent pas un accès équivalant du boeuf canadien et du boeuf américain au marché coréen.
Je vous remercie. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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J’aimerais tout d'abord remercier les membres du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes d'avoir invité, pour la deuxième fois, Canada Porc International à présenter sa position sur un accord commercial entre le Canada et la République de Corée. La situation a beaucoup évolué depuis notre premier témoignage devant ce comité, en juin 2006.
Avant de continuer, j’aimerais présenter officiellement notre organisme et le secteur qu’il représente. Canada Porc International est une initiative conjointe du Conseil des viandes du Canada, qui représente les négociants et les transformateurs de porc, et du Conseil canadien du porc, organisme national représentant les producteurs de porcs. Établi expressément à titre d’agence de développement du marché d’exportation du secteur porcin canadien, Canada Porc International a pour mandat de trouver des débouchés d’exportation et d’obtenir l’accès à des marchés d’exportation étrangers et de les conserver.
En 2007, le secteur porcin canadien a exporté pour plus d’un million de tonnes de produits, valant environ 2,5 milliards de dollars, à près d'une centaine de pays, ce qui ne comprend pas les huit millions de porcs vivants, d’une valeur de plus de 700 millions de dollars, expédiés chaque année aux États-Unis.
Le Canada est désormais le troisième exportateur de porc au monde, derrière l’Union européenne et les États-Unis. Nous étions au premier rang avant la chute du dollar américain. Le Brésil et le Chili sont d’autres concurrents dont il faut tenir compte. La part du Canada dans le commerce mondial de porcs frise les 22 p. 100. Étant donné que plus de la moitié de la production porcine du Canada est exportée chaque année, l’exportation est essentielle au maintien de la prospérité de notre secteur.
Malgré le retour du boeuf américain sur le marché coréen et la montée sans précédent du dollar canadien, la République de Corée a représenté le cinquième marché d’exportation du porc canadien en 2007, avec des ventes frôlant les 130 millions de dollars. Dans les années qui ont suivi l’interdiction pour la Corée d’exporter au Japon en raison d’une flambée de fièvre aphteuse en 2000, la Corée est essentiellement un marché de produits de base. Toutefois, le Canada et d’autres fournisseurs, comme les États-Unis, envoient des quantités croissantes de porc réfrigéré en Corée destiné à la vente au détail et à la restauration. La Corée est probablement le meilleur marché au monde pour le soc de porc et un marché important pour le flanc de porc. Pour prospérer et survivre, le secteur porcin canadien doit avoir accès à tous les marchés qui offrent les meilleurs rendements pour chaque coupe de l’animal.
Les exportations de porc canadien en Corée ont doublé entre 2004 et 2005. Nous nous attendons à ce que ce marché continue de croître, mais plus lentement. Malgré ces résultats impressionnants, la consolidation du dollar canadien s'est également fait sentir sur le marché, car nos concurrents américains ont triplé leurs ventes en Corée pour y devenir le principal fournisseur étranger.
Les coûts élevés de production, les épisodes récurrents de maladie porcine, l’application de règlements stricts en matière environnementale et le vieillissement des producteurs ne permettront pas à la production nationale sud-coréenne de répondre à long terme à une demande croissante. En fait, il est probable que celle-ci diminuera lorsque la Corée interdira, en 2008, que l’on déverse le lisier de porc en haute mer, ce qui représente le quart de tous les modes d’élimination et représente 2,3 millions de tonnes. À la lumière de ce que je viens de mentionner, les importations de porc coréen devraient presque doubler au cours des 10 prochaines années pour atteindre 600 000 tonnes.
[Traduction]
Comme vous le savez tous, au printemps 2007, les gouvernements américain et coréen se sont entendus pour éliminer la plupart des tarifs douaniers sur le porc pour une période de sept ans, ce qui devrait aboutir à une élimination complète d’ici 2014. Les exportations canadiennes de porc à destination de la Corée ne peuvent être maintenues pendant plus d’une année après le début de l’élimination des tarifs douaniers sur le porc sans être complètement tenues à l’écart du marché coréen. Il est donc crucial non seulement que le Canada conclue un ALE avec la Corée mais aussi que le décalage entre la signature de l’accord avec les États-Unis et celle de l’accord conclu avec le Canada n’aboutisse pas à un barème de réduction des tarifs douaniers différent.
Le secteur porcin canadien connaît sa plus grave crise financière de l’histoire. Nous nous attendons à ce que bon nombre des producteurs de porc cessent leurs activités en raison des difficultés que leur causent la vigueur du dollar canadien, le niveau sans précédent des prix de la moulée dû à une forte demande de maïs émanant d’un secteur de l’éthanol américain qui bénéficie de subventions et une offre excédentaire dans le monde de protéines animales. Dans le contexte actuel, la signature d’un ALE avec la Corée n'est pas un atout qui donnerait aux exportateurs de porc canadien un avantage sur leurs concurrents; c'est simplement une question de survie de nos exportations sur ce marché et une mesure qui empêchera un autre coup dur susceptible d’empirer notre situation.
Canada Porc International lance cette année une campagne de promotion auprès des commerces de détail coréens du porc réfrigéré canadien. Si le Canada ne pouvait conclure une entente de libre-échange avec la Corée, il faudrait cesser de chercher à exploiter les débouchés croissants que présente le marché du porc frais en Corée. La mise en place en 1995 des accords de l’Uruguay Round de l’OMC a contraint la République de Corée à ouvrir son marché du porc, auparavant très protégé. Sauf depuis trois ans, c’est à dire depuis que le dollar américain décline, le Canada a été le principal fournisseur étranger de porc en Corée avec une part de 25 % environ. Cette part a été atteinte grâce aux efforts déployés par les exportateurs canadiens et l’appui solide qu’a fourni le gouvernement canadien.
Selon des études de marché récentes, le porc canadien est de toute évidence le produit préféré des importateurs coréens en raison de sa qualité et de sa constance. Nous aimerions que cela se poursuive et devenir le fournisseur préféré des consommateurs coréens. Nous ne voulons pas envisager notre disparition.
La Corée et le Chili ont signé en 2004 une entente de libre-échange en vertu de laquelle le porc chilien est apparu un concurrent féroce qui obtiendra un accès illimité en franchise de droit d’ici 2014. Si le Congrès américain devait rejeter un ALE avec la Corée et si le Canada pouvait conclure un tel accord avec la Corée, nos exportations à destination de ce pays pourraient à notre avis atteindre 500 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
[Français]
Nous comprenons que les négociations en matière d'accords de libre-échange ont évolué au point où nous avons une entente agricole pour la quasi-totalité des produits, sauf le boeuf et le porc, et que la Corée est moins encline à donner au Canada les conditions qu'elle a accordées aux États-Unis, en raison des fortes pressions qu'exercent les producteurs de bétail nationaux après la signature de l'accord de libre-échange avec les États-Unis. Il est donc crucial — il s'agit de notre position de négociation maintenant que nous savons ce qu'ont obtenu nos concurrents — que le Canada obtienne un traitement qui soit meilleur ou du moins équivalent à celui accordé aux États-Unis si nous ne voulons pas voir disparaître nos exportations de porc vers la Corée et, du même coup, une bonne partie de nos producteurs. L'inclusion d'une clause de la nation la plus favorisée dans notre accord de libre-échange est la clé d'un accord fructueux avec la Corée. Ainsi, d'autres concurrents, comme l'Union européenne, ne pourraient obtenir des modalités plus avantageuses. Nous avons entretenu des rapports étroits avec les négociateurs bilatéraux canadiens en matière d’agriculture pour nous assurer qu’ils comprenaient bien notre position.
Jusqu’ici, aucune des négociations d’accord de libre-échange entreprises par le gouvernement canadien avec des partenaires commerciaux comme l’AELE — accord de libre-échange européen qui comprend la Suisse, l'Islande, la Norvège et Liechtenstein —, la Jordanie, Singapour — des tarifs déjà nuls — et le Groupe des quatre de l’Amérique centrale n’assure un accès suffisamment important pour être véritablement significatif pour notre secteur. L’accord de libre-échange entre le Canada et la Corée est le seul accord qui nous importe véritablement, et nous en avons désespérément besoin.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens d'abord à remercier les témoins d'avoir comparu devant le comité. Nous avons beaucoup apprécié votre apport et nous prenons ce sujet très au sérieux parce que, actuellement, comme vous l'avez indiqué, nous sommes en train de négocier un accord de libre-échange avec la Corée du Sud et que le prochain cycle de négociation aura lieu en mars. Ce que vous dites aujourd'hui à ce comité a donc beaucoup de poids et arrive au bon moment pour le cycle à venir de négociations.
Vous nous avez tous parlé de réduction de tarifs douaniers et de la nécessité absolue d'accéder à des marchés, et c'est un aspect des choses que nous étudions en cherchant vraiment dans ce domaine à ce que tout le monde se trouve sur un pied d'égalité. Mais vous avez tous beaucoup insisté sur les tarifs douaniers. Je crois que la Canadian Cattlemen's Association a évoqué une question importante, soit les barrières non tarifaires et vous en avez donné comme exemple l'interdiction des importations de boeuf depuis 2004.
J'aimerais demander ceci aux autres membres. Avez-vous éprouvé des difficultés d'autre nature que les tarifs douaniers qui auraient empêché vos produits d'avoir l'accès voulu au marché coréen? Il n'y a donc pas d'autres barrières non tarifaires? Aucun de ces problèmes n'est apparu?
Ma seconde question porte sur le processus de négociation. Certains d'entre vous ont-ils été consultés par le gouvernement, ou a-t-on demandé à vos associations respectives de contribuer d'une certaine façon au cycle actuel de négociation? Vous a-t-on consulté pour savoir ce que vous aviez à dire?
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Bonjour. Je suis très heureux que vous soyez parmi nous aujourd'hui. Le monde de l'agriculture m'intéresse beaucoup. Vous êtes très importants pour nous, au Québec, et pour l'ensemble du Canada. Je dirais aussi que vous l'êtes dans le monde rural. Je viens d'un comté rural et je suis toujours préoccupé par la façon dont se porte l'agriculture. Quand elle ne va pas bien, le milieu rural va mal lui aussi. On parle beaucoup de la survie de nos milieux ruraux et du fait qu'elle est directement reliée à la bonne santé de l'agriculture.
Je vous ai tous écoutés et j'ai noté, bien sûr, que vous sembliez unanimement en faveur de l'accord entre le Canada et la Corée. Une élimination des tarifs va vous permettre d'exporter davantage vers la Corée. Il est question des difficultés que connaissent l'industrie du porc et du boeuf, et je vais revenir là-dessus plus tard. Le vin et le canola sont aussi des secteurs très importants, entre autres pour vous. Par ailleurs, comme vous le savez sans doute, des représentants d'autres secteurs d'activité ont comparu devant ce comité. Nous avons en effet rencontré des représentants de l'industrie automobile, et ceux-ci nous ont présenté des données indiquant qu'une entente de libre-échange avec la Corée ferait en sorte que la balance commerciale du Canada avec ce pays connaîtrait un déficit important.
Comme parlementaires, on veut s'assurer que l'entente est équitable. On veut qu'elle profite au secteur de l'agriculture parce qu'on y croit, mais on note que d'autres secteurs d'activité sont moins à l'aise face à cette entente. Avez-vous déterminé si l'entente pourrait en effet être favorable à un secteur et défavorable à un autre? Croyez-vous qu'il serait possible de négocier des dispositions qui rendraient cette entente moins nuisible pour le secteur manufacturier tout en soutenant davantage l'exportation? Selon vous, quelle marge de manoeuvre pourrait-on exploiter?
Pour ce qui est de l'ESB, l'association du boeuf a déclaré que nous devrions suspendre nos négociations avec la Corée tant que celle-ci n'ouvrira pas ses frontières au boeuf. Quel est votre avis à ce sujet?
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D'accord. Je vous remercie de ce rappel.
Il y a environ un an et demi, je crois que c'est au moment où la fédération s'occupant de l'exportation du boeuf était là, nous avons discuté avec ses représentants de la stratégique que nous pourrions avoir avec la Corée. À l'époque, nous étions très frustrés que la Corée ne parle même pas aux négociateurs et vétérinaires canadiens de l'ouverture de leur frontière. Je suis ravi d'apprendre que depuis cette époque, en particulier depuis que nous sommes considérés comme un pays à risque contrôlé par l'Office international des épizootites, la Corée a fait preuve d'un peu plus d'ouverture en nous parlant.
La Corée nous a indiqué le processus en huit étapes à suivre pour obtenir l'ouverture de son marché et nous en sommes actuellement à l'étape six. Celle-ci porte sur la négociation des produits qui pourraient avoir accès à son marché, et sur leurs conditions d'accès. L'étape sept consiste pour eux à rendre les résultats de cette négociation publics alors que, à l'étape huit, ils viennent inspecter nos usines. Nous sommes donc très près de conclure.
Je tiens à préciser que nous ne demandons pas la suspension des négociations. En réalité, nous aimerions que celles-ci s'intensifient pour parvenir à leur conclusion et, si c'est le cas, nous serons alors l'un des plus fermes partisans de cet accord de libre-échange.
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Je comprends que vous soyez diplomate. Vous êtes très diplomate, mais votre industrie fait partie d'un groupe de secteurs qui ont souffert partout à travers le pays et que les Conservateurs ont abandonné à la table de négociation. Le secteur de la forêt en est un, tout comme ceux de l'automobile et de la construction navale. Et la liste ne cesse de s'allonger.
Je suppose que c'est là la crainte que soulève l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée parce qu'un grand nombre d'industries ont été abandonnées par ce gouvernement. Ils ne donnent pas l'impression d'être des négociateurs efficaces. Les pertes nettes d'emplois dans l'ensemble du pays soulèvent beaucoup de préoccupations. Nous parlons de 30 000 pertes nettes d'emplois si on se fie à la seule étude crédible qui a été faite à ce jour.
J'aimerais discuter des solutions de remplacement avec vous. L'une des choses que M. Asnong a mentionnées est la promotion sur le marché coréen. Au Canada, les résultats que nous avons obtenus en matière de promotion du commerce des produits agricoles, par exemple, laissent à désirer. C'est ainsi que le gouvernement fédéral accorde un dollar en promotion des échanges commerciaux alors que l'Australie en donne 50. Il est manifeste que les industries canadiennes sont désavantagées.
J'aimerais demander à chacun d'entre vous combien votre secteur a reçu du gouvernement fédéral, en montants, pour la promotion du commerce à l'étranger, par exemple, en Corée, mais aussi dans d'autres pays et que vous me disiez si vous avez réalisé des études montrant, pour chaque dollar investi par le gouvernement fédéral en promotion du commerce international, le montant que cela a généré en ventes.
Monsieur Asnong peut peut-être répondre le premier.
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Je vous remercie, monsieur le président, je vais essayer de faire très vite.
Pour reprendre la métaphore du football faite par mon collègue, M. Bains, le calendrier est essentiel. Certains pourraient dire qu'il est encore possible de marquer des points quand il ne reste qu'une minute avant la fin de la partie. Cela décrit les résultats d'hier.
Le Canada doit conclure cette entente. Je crois que le calendrier est très important. Si nous pouvons la conclure et la signer avant les Américains, nous aurons une meilleure entente. C'est aussi, par de nombreux aspects, une façon d'ouvrir la porte sur d'autres marchés asiatiques. Le calendrier joue à mon avis, un rôle déterminant. J'apprécie à leur juste mesure les commentaires de tous les témoins qui nous ont parlé de libre-échange et de commerce juste, et qui veulent que cette entente soit ratifiée, de préférence plus tôt que plus tard.
Comme nous venons de la vallée de l'Okanagan, mon collège, M. Allison et moi, nous avons probablement 80 à 90 p. 100 de l'industrie vinicole dans nos circonscriptions. Huit des dix plus importants établissements vinicoles canadiens se trouvent en Colombie-Britannique. La valeur ajoutée que nous apportons est celle du gouvernement.
Je sais que la gouverneure générale se trouvait dans ma circonscription il y a quelques semaines. Nous avons eu cette chance. Elle était dans la région d'Okanagan, à Simikameen, dans la circonscription de , pendant environ trois jours. Je n'étais jamais allé voir la production de cette vallée. Les Canadiens commencent tout juste à découvrir les ressources incroyables que nous offre l'industrie vinicole.
M. Keyes, je m'inquiète, bien évidemment, de la contrefaçon du vin de glace. J'étais avec l'un des propriétaires d'une entreprise vinicole samedi soir et ses ramasseurs travaillaient dans les champs. Il s'inquiète beaucoup des efforts pour obtenir une définition au niveau fédéral.
Comment croyez-vous que nous pourrions aider nos négociateurs à résoudre ce problème au sein de notre industrie et d'en ratifier la formulation.
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Monsieur le président, comme je le disais tout à l'heure, avec tout le respect que j'ai pour M. Maloney, celui-ci nous a informé plus tôt que d'autres motions de cette nature avaient été déposées à d'autres comités.
J'aimerais préciser que les éléments dont nous discutons relèvent du Comité permanent du commerce international. On parle du Tribunal canadien du commerce extérieur, de mesures de sauvegarde, de la loi commerciale canadienne avec les États-Unis sur les règles antidumping. Cela relève du commerce international.
Dans l'introduction, il est écrit, et je cite: « [...] recommande au gouvernement de mettre en oeuvre dans les plus brefs délais un plan d'aide bonifié aux secteurs forestier et manufacturier [...] » Cette introduction peut se répéter dans plusieurs motions présentées à d'autres comités, mais le reste, la substance qui vient après cette affirmation, nous concerne directement. Nous ne pouvons pas demander aux autres comités qui vont étudier d'autres aspects qui les concernent de faire le travail dont nous sommes responsables.
Je crois donc que tous les éléments présents devraient être pris en considération par l'ensemble des parlementaires qui ne siègent pas au Comité permanent du commerce international. Encore une fois, avec tout le respect que j'ai pour M. Maloney et connaissant sa très grande sagesse, je lui demande de reconsidérer son amendement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais également demander avec insistance à de retirer son amendement. MM. Marleau et Montpetit affirment très clairement que les comités ont le droit et la responsabilité de faire rapport à la Chambre. Cette question est de la toute première importance. Nous parlons d'environ 200 emplois perdus chaque jour. Si le comité décidait de ne pas faire rapport à la Chambre sur cette question, je n'imagine pas sur quelle question il pourrait le faire. Nous perdons tous les jours 200 emplois dans le secteur manufacturier de la forêt. Pour l'essentiel, cela signifie 1 000 emplois de perdus tous les cinq jours. Depuis que nous avons commencé à parler de cette question mercredi dernier, les gagne-pain de 1 000 familles canadiennes ont perdu leur travail. Il y a donc bien crise. Cela ne fait aucun doute.
Que le Parlement puisse tenir un débat de trois heures sur les questions commerciales liées à la perte de 200 emplois dans le secteur manufacturier et dans celui de la forêt au cours d'une journée n'a rien d'excessif. En vérité, c'est normal.
J'aimerais revenir, monsieur le président, au point qu'ont soulevé les Conservateurs, qui sont d'avis que les comités ne devraient pas faire rapport a`la Chambre, sauf quand ils ont tendance à être d'accord avec la question abordée. Le Comité sur le commerce a procédé régulièrement de cette façon. C'est important. Cela a des répercussions sur les vies et sur les emplois des Canadiens. S'engager pendant trois heures dans un débat de trois heures sur une motion qui semble recueillir l'accord de tous les participants présents à ce comité, des quatre partis impliqués, constituerait réellement une erreur à mon avis.
J'aimerais moi aussi demander au parrain de l'amendement de le retirer parce qu'il faut tout simplement disparaître la possibilité que le Parlement tienne un débat qui est de la dernière nécessité et que l'opposition officielle, ainsi que le Bloc et le NPD n'ont pu obtenir du gouvernement par d'autres moyens.