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Merci, monsieur le président.
C'est un plaisir pour moi de vous rencontrer à propos de la par laquelle Chambre tout entière renvoyait à votre comité la décision du président selon laquelle mes privilèges de député avaient été violés de prime abord par l'envoi de dix-pour-cent erronés, trompeurs, préjudiciables et plutôt pernicieux aux membres de la communauté juive de ma circonscription de Mont-Royal et aux résidents juifs des circonscriptions urbaines du reste du pays.
Je pourrais même ajouter que le contenu des dix-pour-cent dont il est question ici accusaient les libéraux d'avoir, et je cite: « ... participé de plein gré à Durban I, une conférence ouvertement anti-sémite », nous taxant du coup, le Parti libéral et moi-même, puisque j'en suis membre, de partisans de l'antisémitisme. Ces dépliants, comme l'a déterminé le président, ont terni ma réputation et mon image de député auprès de mes électeurs et nui à l'exercice de mes fonctions parlementaires, ce qui constitue une violation de mes privilèges de député.
Si vous me le permettez, j'aimerais vous citer la décision rendue par le président le 26 novembre:
... [la présidence] n’hésite pas à conclure que toute personne raisonnable ayant lu le bulletin en question – y compris, bien entendu, les électeurs de Mont-Royal – a probablement eu l’impression qu’il y avait eu un changement de cap dans la position bien établie et bien connue du député sur ces sujets.
Puis:
Par conséquent, je dois conclure que le député de Mont-Royal a, de prime abord, présenté une argumentation convaincante voulant que l’envoi constitue une ingérence ayant une incidence sur sa capacité d’exercer ses fonctions parlementaires, car le contenu porte atteinte à sa réputation et à sa crédibilité.
O'Brien et Bosc, dignes successeurs de Marleau et Montpetit, abordent eux aussi la question et citent pour ce faire Maingot:
[...] toute question de « privilège » posée dans une des chambres a théoriquement pour objet la sauvegarde du respect et de la crédibilité qui lui sont dus en ce qui concerne ses privilèges, la confirmation de ses pouvoirs et l’application des privilèges de ses membres. C'est pourquoi la véritable question de privilège est une procédure sérieuse qui ne doit pas être traitée à la légère...
On voit donc ici que ce ne sont pas seulement les privilèges des députés qui sont en jeu, mais bien les privilèges et la dignité de toute l'institution parlementaire.
Votre comité a donc reçu pour mandat de faire enquête sur cette violation et d'en faire rapport à la Chambre. C'est pourquoi mon exposé s'articulera autour de deux grands thèmes: je vais d'abord vous démontrer qu'il y a eu violation de privilège en vous présentant des éléments de preuve clairs et convaincants; je vais ensuite proposer au comité certaines mesures correctives qui, en figurant dans son rapport à la Chambre, pourraient, comme le disent si bien O'Brien et Bosc, contribuer à faire respecter et appliquer les privilèges de ses membres.
Permettez-moi de commencer par le dix-pour-cent des conservateurs, dont je remettrai une copie à votre comité. Comme je le disais, ce dépliant était destiné aux électeurs juifs vivant en milieu urbain, dont ceux de ma circonscription de Mont-Royal sont un bon exemple. Comme je l'ai affirmé à la Chambre, ces dix-pour-cent déformaient les faits et rapportaient des faussetés, ce qui a non seulement eu comme résultat de déformer ma véritable position et de semer la confusion dans l'esprit de mes électeurs, comme l'a constaté le président de la Chambre — et je ménage mes mots, monsieur le président —, mais a également contribué à ternir injustement ma réputation et ma crédibilité auprès d'eux. C'est pour cette raison que le président de la Chambre a conclu qu'ils violaient mes privilèges en nuisant à l'exercice de mes fonctions parlementaires.
Monsieur le président, c'est sans doute la manière cruelle et fausse dont mon parti et moi-même avons été accusés d'avoir, et je cite: « ... participé de plein gré à Durban I, une conférence ouvertement antisémite » qui a été le plus dommageable et qui illustre le mieux la violation de privilège dont j'ai été victime. Pour les électeurs juifs à qui ces dépliants étaient destinés, il s'agit en effet d'une accusation particulièrement odieuse, car, comme je l'écrivais à l'époque à propos de ladite conférence de Durban I et comme j'ai eu l'occasion de l'écrire et de le redire depuis — je pourrai d'ailleurs vous remettre une copie de mes articles —, Durban I est devenu, pour les Juifs, une métaphore pour parler d'antisémitisme virulent de la pire espèce. Par conséquent, pointer du doigt un parti politique et, à plus forte raison, un député juif, en disant qu'ils ont participé de plein gré à un événement antisémite, est l'accusation la plus dangereuse et ignoble qu'on puisse faire. C'est particulièrement odieux, et je dirais même dans mon cas que c'est particulièrement douloureux, quand on sait que je me suis toujours élevé contre l'antisémitisme. En deux mots, monsieur le président, j'ai assisté à la conférence de Durban non pas pour participer de plein gré à un événement ouvertement antisémite, mais bien pour combattre de plein gré l'antisémitisme qui y régnait. Je suis d'ailleurs prêt à vous soumettre toutes sortes de témoignages qui vous le prouveront, dont l'un prend la forme d'une lettre que le National Post a décidé de publier aujourd'hui par le plus grand des hasards. Et savez-vous quel était le titre de l'article, monsieur le président? Il était intitulé, au risque de paraître prétentieux, « Cotler fait un travail incroyable à Durban ». Il était signé par le rabbin Michael Melchior, c'est-à-dire par le chef de la délégation israélienne à Durban.
À titre d'information, j'ai également l'intention de remettre aux membres de votre comité deux articles de mon cru dans lesquels j'expose l'antisémitisme radical et malicieux qui caractérisaient la conférence de Durban I et où j'explique en quoi le fait de m'associer à cette conférence est aussi faux qu'absurde et aussi dommageable qu'intolérable. Voici les deux articles en question.
En fait, ces accusations, comme l'a conclu le président de la Chambre, ont bel et bien nui à ma réputation et à mon image auprès des gens de ma circonscription. Les trois accusations réunies dans le dépliant — je vais délibérément laisser de côté les autres, même si je pourrais vous en parler longuement, mais le temps file — constituent la pire accusation qu'on puisse porter, à savoir une attaque d'une malveillance encore jamais vue contre la personne que je suis, contre le député que je suis et contre le membre de la communauté juive que je suis.
Si vous me permettez de citer quelques principes et précédents s'appliquant ici, je vous citerai les paroles du président John Fraser, qui a déjà dit, et je cite:
... que toute tentative de semer la confusion sur l’identité d’un député... [et d']empêcher un député d'exercer ses fonctions est une atteinte aux privilèges.
Voici les mots exacts qu'il utilise dans sa décision, et je cite:
Il va sans dire qu'un député doit exercer ses fonctions comme il faut et que toute tentative de semer la confusion sur l'identité d'un député risque d'empêcher ce député de remplir ses fonctions comme il se doit. Toute initiative qui empêche ou vise à empêcher un député d'exercer ses fonctions est une atteinte aux privilèges. Cette opinion est corroborée par bien des commentaires et des précédents.
Pour des raisons de temps, je ne vous en citerai pas d'autres et vais plutôt me contenter des paroles du président Fraser. Sachez cependant que je vous joins tous les commentaires et précédents dont il parle dans sa décision.
Si je soulève la question de l'identité d'un député, précédents et citations à l'appui, c'est probablement parce qu'il n'y a pas pire trahison pour les personnes de confession juive que de dépeindre l'un des leurs comme un antisémite. C'est pourtant l'ignoble accusation que véhiculent ces envois.
Sans compter que ces dépliants ont été affichés dans certaines synagogues de ma circonscription. Des électeurs en ont reçu plusieurs exemplaires. Je dois vous le dire: j'ai été malmené par mes électeurs, qui me demandaient — comme certains députés ont aussi osé me le demander — comment je pouvais rester dans un parti antisémite; comment je pouvais rester de plein gré dans un parti dont l'antisémitisme était connu de tous; comment, en tant que Juif, je pouvais me mépriser autant. Vous trouverez, dans la documentation que je vous remettrai, quelques-uns des courriels les plus représentatifs que j'ai reçus à cet égard.
Vous voyez, monsieur le président, c'est précisément ce type de violation — et je crois que le terme « violation » constitue un euphémisme flagrant, mais que voulez-vous c'est le terme parlementaire officiel — qui m'empêche d'exercer mes fonctions et qui me portent préjudice. Parce que mes électeurs, et je résume ici les principes, les précédents et les citations des nombreuses décisions rendues par la présidence de la Chambre, sont induits en erreur quant à mon identité, mon passé, voire mes principes moraux, de pareilles atteintes à ma réputation, à mon image et à ma crédibilité vont exactement dans le sens des décisions rendues jusqu'ici par la présidence de la Chambre.
Ces attaques ne sont d'ailleurs pas le seul élément qui ont pu m'empêcher d'exercer mes fonctions et constituer une violation de privilège. Je parle évidemment de la manière dont les citoyens juifs ont été particulièrement ciblés, de leur réaction au fait d'être ainsi pris pour cible et de la violation de la vie privée que suppose l'établissement de ces listes.
Je trouve qu'il est très offensant, monsieur le président, qu'on réduise la communauté juive de façon stéréotypée aux questions qui la concernent expressément, à un groupe d'électeurs qui ne s'intéressent qu'à une seule chose, sans qu'on parle aussi dans ce dépliant des questions comme l'environnement ou les soins de santé, auxquelles s'intéressent aussi je suppose les électeurs juifs de ma circonscription.
Au sujet de ce ciblage stéréotypé, j'aimerais souligner qu'il peut également constituer une atteinte aux privilèges dans la mesure où les électeurs pourraient maintenant hésiter à communiquer avec leur député par crainte que leurs renseignements personnels soient compilés et manipulés. En d'autres mots, le ciblage d'une communauté particulière et identifiable basé sur sa religion et sur les questions d'une grande importance pour ses membres pourrait être perçu par eux non seulement comme une utilisation abusive des ressources parlementaires — ce qui est le cas à mon avis — mais également comme une violation de leur vie privée et pourrait également nuire à l'accomplissement de notre travail de député.
Permettez-moi d'ajouter, monsieur le président, que j'e n'ai pas été le seul à recevoir un dix-pour-cent défavorable dans sa circonscription. Je suis persuadé que nous avons tous, ou la plupart, vécu ce genre de situation. C'est toutefois la gravité des accusations et les mensonges qu'on y trouve qui m'ont forcé à soulever la question à la Chambre. Je tiens à le répéter encore une fois pour le compte rendu, monsieur le président, que c'est la première fois depuis que j'ai été élu à la Chambre il y a dix ans que je soulève une question de privilège. Je ne l'aurais pas fait si ces accusations n'avaient pas été aussi fielleuses et mensongères. En d'autres mots, monsieur le président, il y a déjà eu des dix-pour-cent de mauvais goût. Si je peux me permettre, je vais citer les paroles de mon collègue Joe Comartin du NPD lors du débat sur la motion en question:
J'ai été extrêmement choqué par l'utilisation de ce dix-pour-cent et de son contenu. Cela fera dix ans demain que je siège à la Chambre et le dix-pour-cent dont il est question ici est absolument le pire que j'aie jamais vu.
C'est un point de vue que partageaient d'autres députés au cours de ce débat. Monsieur le président, l'atteinte aux privilèges ainsi que les préjudices subis par le député sont aussi clairs qu'évidents. J'aimerais maintenant parler du deuxième sujet, et je serai plus bref, car je dois énoncer tous les principes et précédents.
Qu'est-ce qui inquiète le plus le comité? Que faut-il faire alors? J'aurais espéré, monsieur le président, que le Parti conservateur ou les députés en faute qui ont expédié ces dix-pour-cent reconnaissent leur tort et s'excusent avant même que j'aie à soulever une question de privilège. Je dois dire qu'il m'a été très pénible de le faire, sachant que je connais certains de ceux qui les ont envoyés, sachant que celui que j'ai reçu chez moi venait non seulement d'un collègue, mais de quelqu'un que je considérais comme un ami, le président du Conseil du Trésor... J'aurais espéré que ceux qui ont envoyé ces dix-pour-cent — si ce n'est le parti même — aient eu le bon sens de se lever pour s'excuser, et cela aurait clos le débat.
Je n'aurais pas eu alors à soulever une question de privilège. Par le passé, il est arrivé que certains se présentent devant la Chambre pour dire qu'ils s'excusaient, qu'ils avaient eu tort, et qu'ils regrettaient d'avoir envoyé un dix-pour-cent. J'aurais espéré, à tout le moins après que j'ai soulevé une question de privilège et avant que le président ne rende sa décision, que quelqu'un ait le bon sens de se lever pour dire « Nous avons eu tort. Nous avons fait une erreur. » J'aurais espéré à tout le moins qu'après la décision du président, le Parti conservateur et ses membres aient le bon sens de se lever pour dire « Nous avons eu tort, et maintenant que le président a rendu sa décision, nous allons mettre fin à cela . » Non. J'aurais espéré qu'après le renvoi de la motion — et nous n'aurions même pas dû en venir là — quelqu'un se lève pour dire qu'ils avaient eu tort et qu'ils regrettaient. Cela a non seulement porté atteinte aux privilèges du député mais a porté injure au Parlement en tant qu'institution. Cela a porté atteinte aux privilèges du Parlement.
Non. Personne ne s'est levé au moment où quelqu'un aurait pu le faire, lorsque le bon sens l'exigeait. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, monsieur le président. Je regrette que nous ayons besoin d'être ici, alors qu'il aurait fallu faire preuve juste d'un peu de bon sens élémentaire pour se lever et dire « Désolé. C'était une erreur et nous avons eu tort. » Non, les gens ont continué à se lever en Chambre et à aggraver l'injure en continuant de colporter des faussetés.
La question est, que doit-on faire? Je tiens à dire, comme le mentionnent O'Brien et Bosc, que le comité n'a pas le pouvoir de sanction. Ce pouvoir relève de la Chambre. Mais ils mentionnent également que le rapport du comité à la Chambre « peut comprendre des recommandations concernant l’application de mesures ou de sanctions et, si le Comité l’ordonne, il peut également comporter en annexe des opinions ou recommandations dissidentes ou complémentaires ». Voici donc, monsieur le président, diverses mesures qui pourraient être prises pour remédier à la situation.
Premièrement, une mesure qui s'applique au Parti conservateur. Je dis le Parti conservateur, car il ne fait aucun doute que ce dépliant en porte le sceau. Il n'a pas été produit par un député, même si cela aurait été déjà assez grave. Ce dépliant porte le sceau du premier ministre, car sa photo y apparaît, et se présente sous la forme d'une option électorale entre les conservateurs et les libéraux. C'est un dépliant de parti. À mon avis, le Parti conservateur et le sceau du premier ministre, qui invite presque le lecteur à faire un choix électoral, montrent qu'il ne s'agit pas d'une recommandation du député uniquement, mais bien du parti. Ainsi, tant le parti que les députés qui ont envoyé ces dépliants faux et trompeurs devraient reconnaître leurs torts devant les députés.
Deuxièmement, une mesure qui suit la première. Il s'agit du remède le plus simple que nous connaissions : la présentation d'excuses. Après les accusations fausses et graves portées dans ces envois ciblés, après la décision du président et après le renvoi de cette motion, il me semble que ce n'est pas trop de demander aux responsables d'admettre leurs torts et de présenter de simples excuses à la Chambre, officiellement, sans réserve aucune. En d'autres mots, ces dix-pour-cent sont faux et injurieux, comme l'a mentionné le président, et des excuses s'imposent de manière aussi simple et sans réserve que les accusations ont été portées.
Troisièmement, étant donné que ces dix-pour-cent faux et préjudiciables ont été payés par les fonds publics, étant donné que les ressources du Parlement ont été utilisées dans cette atteinte aux privilèges, le coût de production et d'envoi de ces dix-pour-cent, pas seulement dans ma circonscription mais dans les autres aussi, devrait être évalué et remboursé à la Chambre, soit par le Parti conservateur au nom des députés dont le nom apparaît sur ces dix-pour-cent, ou par les députés eux-mêmes.
Peu importe le mode de fonctionnement du Parti conservateur, chaque député décide consciemment de faire des envois suivant ses privilèges parlementaires. Ces députés auraient pu refuser. Ils auraient dû le faire. Ils auraient dû dire qu'ils ne voulaient pas être associés à ces envois. Honnêtement, il est pénible de penser...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'avais l'intention de faire quelque chose d'autre, initialement, mais ce qui me préoccupe, c'est la position des députés du gouvernement qui insistent toujours pour répéter des faussetés et pour perpétuer des perceptions qui contribuent à augmenter les faussetés. Le Président de la Chambre a dit, et je le cite en anglais:
[Traduction]
Dans sa décision, il précise que « l'envoi constitue une ingérence ayant une incidence sur sa capacité d'exercer ses fonctions parlementaires, car le contenu porte atteinte à sa réputation et à sa crédibilité. »
Ce genre de bulletin est également envoyé dans ma circonscription parce qu'elle compte une importante population juive. Je ne saurais y voir d'autres raisons. Les circonscriptions voisines qui n'ont pas d'électeurs juifs ne l'ont pas reçu. C'est très bien, mais je veux vous parler d'un bulletin — je ne peux pas vous le distribuer car il n'est pas dans les deux langues officielles — que j'ai envoyé à mes électeurs et à personne d'autre. Son titre est « Vérifiez vos connaissances sur les relations canado-israéliennes ». Remarquez qu'il n'y est nullement fait mention des conservateurs et libéraux.
Je pourrais vous le lire intégralement, mais vous pourrez le faire vous-mêmes. Huit questions sont posées, et aucune ne cherche à influencer qui que ce soit dans un sens comme dans l'autre. En voici une:
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Quel premier ministre fédéral a dit qu'Israël et le Canada prônent les mêmes valeurs — démocratie, primauté du droit et protection des droits de la personne?
La réponse: Premier ministre libéral Paul Martin
En voici une autre:
En 2007 et en 2008, quel gouvernement a appuyé 11 résolutions de l'Assemblée générale du Nations Unies condamnant Israël ou s'est abstenu de se prononcer sur celles-ci?
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La réponse: Gouvernement conservateur Harper
On y apporte également la précision suivante:
En ce qui concerne les relations canado-israéliennes, vous pouvez constater que les politiques canadiennes à l'égard d'Israël sont cohérentes et que les principaux partis politiques appuient fermement cet État. C'est un motif de réjouissance, et non de partisanerie incohérente.
Abordons la question de la partisanerie incohérente. Lorsque je dis que les députés conservateurs — et je vais demander à M. Cotler son avis dans un instant... Moi aussi j'ai lu le National Post d'aujourd'hui.
Le rabbin Michael Melchior, qui était alors sous-ministre des Affaires étrangères d'Israël, a été nommé ministre par la suite. C'est lui qui était à la tête de la délégation de Jérusalem. Il a déclaré ceci:
[...] Je dois ajouter qu'il faudrait, même au coeur d'un débat politique très animé, mettre un frein aux accusations et aux méthodes grotesques susceptibles de servir contre des adversaires politiques.
Même prétendre qu'Irwin Cotler
— ou, d'après la décision du Président, tout député libéral dont la circonscription a reçu ce genre de bulletin —
appuie l'antisémitisme équivaut à une flagrante dénaturation de ce qui s'est passé à Durban.
Ces paroles ont été prononcées par celui qui dirigeait la délégation d'Israël. En outre, il a même demandé à la délégation canadienne de coordonner les travaux menés à Durban pour lutter contre l'emploi de termes antisémites pernicieux dans la résolution finale. Dénaturer ses propos et y revenir avec insistance, même au cours de la présente séance, causent un grave préjudice aux députés dans leur capacité d'exercer leurs fonctions parlementaires. C'est une tentative délibérée de ternir la réputation des députés par le recours à des propos diffamants et calomnieux pour décrire des événements sans tenir compte du solide respect qu'il faut accorder à la chose politique. C'est une attaque contre l'intégrité de chaque député et de chaque parti politique.