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Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner.
C'est un honneur pour moi de représenter ma province, la plus petite du Canada, l'Île-du-Prince-Édouard. Notre province a une loi sur les plébiscites, mais pas sur les référendums.
J'aimerais vous donner quelques renseignements sur notre province. Au fédéral, nous avons quatre députés; au provincial, 27 députés siègent à l'Assemblée législative; au municipal, nous avons 74 maires et présidents de conseil, et plus de 325 conseillers municipaux. Nous avons aussi trois conseils scolaires, qui réunissent 29 commissaires d'école.
Élections Î.-P.-É., l'organisme où je travaille, gère et supervise les élections provinciales et municipales, et l'élection des commissaires d'école. Au provincial, nous avons quatre partis enregistrés: le Parti libéral, le Parti conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert.
En 2007, 97 810 personnes étaient inscrites sur la liste électorale de l'Île-du-Prince-Édouard. Aux dernières élections provinciales, en mai 2007, le taux de participation a été de 83,8 p. 100. Le taux moyen, pour les 13 dernières élections générales, de 1966 à 2007, est d'un peu moins de 84 p. 100. La population de l'Île-du-Prince-Édouard est d'environ 140 400 habitants.
La province s'est dotée d'une loi sur les plébiscites, la Plebiscite Act, et de mesures législatives connexes. Le règlement est approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil et il est redéfini à chaque plébiscite pour s'adapter à la question soulevée. On donne ensuite au règlement le nom du plébiscite, et il ne s'applique qu'au déroulement de ce plébiscite en particulier. Cette politique permet à la province de mieux s'adapter à la conjoncture, différente d'une fois à l'autre.
Plusieurs plébiscites ont été organisés de 1878 à 1901, tous en rapport avec la prohibition. En 1913, les habitants des régions rurales ont été invités à participer à un plébiscite tenu pendant les réunions des districts scolaires, et ils ont rejeté, dans une proportion estimée à 90 p. 100, la proposition d'ouvrir les routes provinciales aux automobiles.
Au cours des 75 années suivantes, des plébiscites de moindre importance ont été organisés sur divers sujets se rapportant, le plus souvent, à des régions ou à des groupes de personnes donnés. En 1954, par exemple, un plébiscite a été organisé pour poser la question suivante aux producteurs de pommes de terre: « Souhaitez-vous continuer à retenir les services de l'Office de commercialisation de la pomme de terre de l'Î.-P.-É.? » Soixante-six pour cent d'entre eux ont répondu par l'affirmative. Aujourd'hui, près de 55 ans plus tard, cet office représente toujours les producteurs de pommes de terre de l'île.
Pendant les 100 dernières années, seuls deux plébiscites ont vraiment touché l'île dans son ensemble; l'un en 1988, sur l'établissement d'un raccordement permanent avec le continent; l'autre en 2005, sur la représentation proportionnelle mixte. Le premier, sur le raccordement permanent, s'est tenu le 18 janvier dans toute la province. La question posée était la suivante: « Êtes-vous en faveur de la construction d'un raccordement permanent entre l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick? »
Pour être adoptée, la proposition devait recevoir un appui de 50 p. 100 plus 1. Le plébiscite sur le raccordement permanent s'est déroulé à peu près comme des élections provinciales. On s'est servi de la liste des élections précédentes, et la période d'inscription a été portée à 10 jours, ce qui a permis à un plus grand nombre d'électeurs de s'inscrire. On comptait 364 bureaux de vote, qui étaient administrés par des membres du personnel électoral. Quelque 86 000 personnes étaient autorisées à voter. Près de 56 000 l'ont fait, soit 65 p. 100 des électeurs inscrits; 40,3 p. 100 d'entre eux ont répondu par la négative, alors que 59,5 p. 100 se sont déclarés en faveur du raccordement permanent. Les fonds publics n'ont en aucun cas servi à soutenir les campagnes du oui et du non.
Fait à noter, la pratique acceptée, à l'Île-du-Prince-Édouard, concernant l'ordre des choix de réponse sur un bulletin est d'énumérer ces choix par ordre alphabétique, tout comme il est d'usage de le faire avec le nom des candidats lors des élections.
Le gouvernement a choisi le 18 janvier comme date du vote pour donner l'occasion à tous, pendant la période des Fêtes, de s'informer sur le raccordement permanent et de discuter de la question en famille ou entre amis.
L'autre grand plébiscite s'est tenu en 2005. Je vous en dresse un bref portrait.
En 2002, à la demande de l'Assemblée législative, Élections Î.-P.-É. a rédigé un rapport qui dressait la liste des systèmes électoraux existant dans le monde et qui énumérait les avantages et les désavantages du système majoritaire uninominal.
En 2003, la commission sur la réforme électorale, présidée par l'ancien juge en chef Norman Carruthers, a recommandé que le système majoritaire uninominal soit modifié pour permettre la représentation proportionnelle mixte.
En février 2005, la Commission sur le futur électoral de l'Île-du-Prince-Édouard a été mise sur pied et placée sous la présidence de Leonard Russell. Elle a d'abord tenu des assemblées publiques, puis a préparé et diffusé de l'information à l'intention des citoyens, y compris au moyen d'un site Web. Dans son rapport, la commission comparait le système majoritaire uninominal, notre système actuel, avec le système de représentation proportionnelle mixte qu'elle proposait.
La commission a recommandé la tenue d'un plébiscite à l'échelle provinciale le 28 octobre 2005. Le lieutenant-gouverneur en conseil a approuvé la question suivante: « L’Île-du-Prince-Édouard devrait-elle adopter le système de représentation proportionnelle mixte tel que présenté par la Commission sur le futur électoral de l’Île-du-Prince-Édouard? »
Les conditions du plébiscite étaient semblables à celles du référendum de 2005 tenu auparavant en Colombie-Britannique. La lieutenante-gouverneure en conseil avait alors approuvé la définition suivante de la majorité, avec deux conditions. La première condition stipulait qu'au moins 60 p. 100 des électeurs de l'ensemble de la province devaient voter en faveur de la proposition pour qu'elle soit acceptée; 63,6 p. 100 ont voté contre et 36,4 p. 100 ont voté pour. La deuxième condition stipulait qu'au moins 50 p. 100 des électeurs dans au moins 60 p. 100 des 27 circonscriptions électorales de la province — c'est-à-dire 16 circonscriptions — devaient voter en faveur de la proposition pour qu'elle soit acceptée. Seules deux circonscriptions ont obtenu un vote de 50 p. 100 plus 1 en faveur de la proposition. Les 25 autres n'ont pas atteint le seuil de 50 p. 100.
Quelque 32 000 personnes sur 97 000 électeurs admissibles ont pris part au plébiscite, soit un taux de participation de seulement 33 p. 100. Comme pour le plébiscite de 1998, les fonds publics n'ont en aucun cas servi à soutenir les campagnes du oui et du non. Par conséquent, la production de rapports financiers et la délivrance de reçus fiscaux n'ont pas été exigées.
Le déroulement du plébiscite de 2005 a été légèrement différent de celui de 1988 sur le raccordement permanent. Par souci d'économie, la province a choisi, premièrement, de réduire le nombre de bureaux de scrutin, deuxièmement, de ne pas préparer de liste d'électeurs, et, troisièmement, d'exiger des électeurs qu'ils répondent, avant de signer le registre, à des questions visant à confirmer leur admissibilité. Quatrièmement, deux jours de vote par anticipation ont été tenus avec un bureau dans chacune des 27 circonscriptions électorales. Cinquièmement, le jour du scrutin, deux ou trois bureaux de scrutin ont été ouverts dans chacune des 27 circonscriptions, pour un total de 61 bureaux dans la province comparativement à 296 lors du plébiscite de 1988 sur le raccordement permanent. La proposition de passer à la représentation proportionnelle mixte n'a pas été acceptée. L'organisation du plébiscite sur cette question a coûté 241 000 $.
Pour résumer, en 1988, la conséquence du vote en faveur du raccordement permanent a été la construction du pont de la Confédération. Ce pont courbe de 12,9 kilomètres est le plus long pont érigé au-dessus d'eaux qui sont parfois couvertes par les glaces. L'ouverture officielle a eu lieu au printemps 1997, et le coût total s'est élevé à 1 milliard de dollars. Le pont relie l'Île-du-Prince-Édouard au reste du Canada.
La conséquence du vote défavorable concernant le passage au système de représentation proportionnelle mixte, en 2005, est que la province est toujours régie par un système électoral de type majoritaire uninominal. À ce jour, la province n'a toujours pas mandaté de commission ni de comité pour se pencher de nouveau sur la réforme de notre système électoral.
Je recommande que les plébiscites provinciaux aient lieu dans le cadre des élections fédérales, notamment pour des raisons administratives, mais aussi pour mieux faire connaître les enjeux faisant l'objet des plébiscites et pour réaliser des économies.
Je vous remercie de m'avoir permis de vous parler de l'expérience de l'Île-du-Prince-Édouard en matière de plébiscite. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Merci.
Mesdames et messieurs, c'est pour moi un plaisir de comparaître devant ce comité afin de vous faire part de l'expérience québécoise en matière de consultation populaire. Avant de commencer, je tiens à vous rappeler que le directeur général des élections du Québec assure la tenue des élections et des référendums québécois en plus d'offrir des conseils aux présidents d'élection municipaux et scolaires et de les superviser. Afin d'aider le comité dans sa réflexion, ma présentation portera surtout sur le cadre législatif des référendums organisés par le directeur général des élections du Québec. Depuis 1980, nous avons directement assuré la tenue de trois référendums. La Loi sur la consultation populaire, sanctionnée en 1978, a encadré ces trois événements électoraux.
Dans le cadre de ma présentation, je tenterai de vous expliquer brièvement les particularités du système québécois. Je vais d'abord parler du cadre législatif. Au Québec, les référendums sont encadrés par la Loi sur la consultation populaire. Celle-ci prévoit l'adoption de dispositions de la Loi électorale alors en vigueur. Ces dernières sont énumérées dans l'appendice 2. Il y a donc une Loi sur la consultation populaire, qui contient un appendice 2, et celui-ci inclut les mesures qui doivent être adaptées dans la Loi électorale. C'est un peu compliqué.
Dans l'appendice 2, on trouve ni plus ni moins la recette qui permet de transformer les dispositions de la Loi électorale en dispositions référendaires. Le directeur général des élections publie alors une version spéciale de la loi afin de pouvoir tenir un référendum. Le directeur général des élections n'adopte donc pas de règlement particulier au référendum. Il faut toutefois mentionner que cela nécessite une mise à jour constante de l'appendice 2, chaque fois qu'on modifie la Loi électorale. Cela a été fait régulièrement, sauf les deux dernières fois, soit en 2006 et en 2008. On envisageait alors, au Parlement, de refondre au complet la Loi électorale. On s'est dit que dans ces conditions, on allait attendre la refonte pour mettre à jour les appendices de la Loi sur la consultation populaire, mais ça n'a pas encore été fait. Par contre, c'est à jour jusqu'en 2006.
Au niveau municipal, les référendums sont régis par la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Dans ce cas, les dispositions référendaires et électorales sont incluses dans une même loi. Nous pourrons revenir sur ce cadre législatif particulier, si vous le souhaitez, lors de la période des questions.
Je vais maintenant aborder la question du financement. La Loi sur la consultation populaire prévoit, tout comme la Loi électorale, des mesures de contrôle strictes en matière de financement et de contrôle des dépenses. En matière référendaire, la notion de dépenses électorales est remplacée par celle de dépenses réglementées. En effet, le principe d'équité entre les acteurs politiques, que l'on retrouve dans la Loi électorale, est adapté au contexte référendaire. Ici, la loi stipule que seuls deux comités nationaux, aussi appelés comités parapluies, peuvent effectuer des dépenses réglementées. Ces dépenses sont limitées à 1 $ par électeur. Donc, s'il y a 5,5 millions d'électeurs, chaque comité peut dépenser 5,5 millions de dollars.
En ce qui concerne les sources de financement, les comités nationaux peuvent avoir recours à quatre types de sources. Il y a d'abord la subvention de l'État, que peut fixer l'Assemblée nationale. Lors du référendum de 1995, cette subvention était fixée à 50 ¢ par électeur. Il y a aussi le transfert ou le prêt de sommes provenant de partis politiques, sans dépasser 50 ¢ par électeur, donc 2,5 millions de dollars additionnels par rapport au référendum de 1995. Troisièmement, les contributions versées par les électeurs, sans dépasser 3 000 $ par électeur, à chacun des comités nationaux. Une quatrième source de financement pourrait être l'emprunt. Il est également prévu par le législateur, mais n'a jamais été utilisé. Cet emprunt doit être remboursé dans les 90 jours qui suivent le scrutin, soit au moment de la remise du rapport des dépenses réglementées.
Par ailleurs, même si des règles strictes en matière de financement et de contrôle des dépenses électorales sont en vigueur lors d'un référendum au Québec, on doit malheureusement constater que certains intervenants peuvent tenter de contourner ces règles. Notre expérience a fait l'objet d'un rapport portant sur les activités de certains intervenants. Dans ce rapport, le commissaire-enquêteur et juge à la retraite Bernard Grenier constatait que des dépenses illégales avaient été effectuées lors du référendum de 1995. Me Grenier recommandait également une série de mesures correctives.
En plus des comités nationaux, la Loi sur la consultation populaire prévoit qu'un électeur non affilié, ou un intervenant neutre, peut faire ou engager des dépenses de publicité de 1 000 $ ou moins. Ces dispositions représentent les suites données par le législateur à la suite de l'arrêt de la Cour suprême dans l'affaire Libman. Ce régime, que l'on retrouve dans la loi référendaire, est calqué sur celui que l'on retrouve dans la loi électorale, tant en matière de contrôle des dépenses que des sources de financement, à l'exception de la limite des dépenses imposées. Pour une élection, ces intervenants particuliers peuvent dépenser au maximum 300 $, alors que lors d'un référendum, c'est 1 000 $.
J'aimerais dire quelques mots sur la simultanéité d'un référendum et d'une élection. La Loi sur la consultation populaire du Québec rend impossible la tenue d'un référendum en même temps que des élections générales. En effet, dès qu'un décret ordonnant la tenue d'une élection générale est délivré, tout décret ordonnant la tenue d'un référendum, s'il y a lieu, cesse d'avoir effet.
Cependant, un référendum municipal pourrait se tenir au même moment que des élections municipales au Québec. Cela ne s'est pas produit, mais la loi, telle que rédigée, le permet. Ainsi, on constate que la nature du référendum et la question posée peuvent avoir une influence majeure quant au choix de tenir ou non ces événements en même temps.
Une autre particularité du régime référendaire québécois est l'obligation pour le directeur général des élections du Québec de transmettre aux électeurs, au plus tard 10 jours avant la tenue du scrutin, une brochure unique expliquant chacune des options. Le texte est déterminé par chacun des comités nationaux. Chaque option obtient un espace égal dans la brochure, tel que fixé par le directeur général des élections du Québec.
Je tiens également à vous faire part de quelques particularités du calendrier référendaire québécois. La période référendaire est fixée à 33 jours et peut aller jusqu'à 39 jours, selon le jour de la semaine où le décret est adopté. Cependant, le décret référendaire ne peut être pris avant le 18e jour qui suit celui où l'Assemblée nationale a été saisie de la question référendaire. Cette disposition nous permet notamment de produire à temps tout matériel électoral requis pour le référendum, y compris les bulletins de vote pour le vote hors Québec, et ce, sans allonger la durée de la période référendaire.
J'espère que ce bref tour d'horizon de la Loi sur la consultation populaire vous aidera dans votre réflexion sur la Loi référendaire fédérale. Comme je l'ai dit plus tôt, nos règles référendaires sont dans les faits une transposition des dispositions en vigueur lors d'élections générales. En tant qu'administrateur d'élections, je crois qu'il est souhaitable que le régime en vigueur lors d'un référendum corresponde le plus fidèlement possible à celui en vigueur lors d'élections générales, notamment afin d'éviter la confusion auprès des électeurs et des différents acteurs politiques qui entrent en scène.
Je vous remercie de votre attention.
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Bonjour et merci à vous, monsieur Preston, ainsi qu'aux membres du comité, de m'avoir invité à venir vous parler aujourd'hui de la législation référendaire en Ontario et de l'expérience vécue par Élections Ontario lors du référendum de 2007.
Pour commencer, j'aimerais souligner que j'ai été nommé directeur général des élections en juin 2008, et que je n'occupais donc pas ce poste au moment du référendum et des élections générales de 2007. Je sais que mon prédécesseur, John Hollins, a témoigné devant le comité la semaine dernière sur le même sujet. Comme il s'est concentré sur le fonctionnement du référendum, je vais plutôt parler du cadre législatif régissant la tenue de référendums en Ontario. J'exposerai donc ce cadre, puis je répondrai avec plaisir à vos questions sur le référendum de 2007 ou la législation connexe.
Le référendum de 2007 était le premier tenu en Ontario en plus de 80 ans. Pour ce qui est de la législation propre aux référendums, nous n'avons pas de loi-cadre en Ontario. La Loi de 1999 sur la protection des contribuables comporte des dispositions sur les référendums, mais aucun référendum n'a jamais été tenu en Ontario en vertu de cette loi. Je sais que la Loi référendaire régit les référendums au fédéral, et que le directeur général des élections du Canada est chargé d'adapter les dispositions de la Loi électorale du Canada à un référendum, le cas échéant. Comme il n'y a pas de loi semblable au provincial, une loi spéciale a dû être adoptée en vue du référendum de 2007.
Cette loi spéciale sur les référendums en Ontario et le référendum qui a suivi sont le fruit des travaux de l'Assemblée des citoyens sur la réforme électorale, qui a été chargée en 2006 d'examiner le système électoral ontarien, d'envisager des solutions de rechange et de formuler des recommandations. Dans son rapport publié en mai 2007, l'Assemblée des citoyens recommandait l'établissement d'un nouveau système électoral en Ontario. En 2006, la Loi de 2007 sur le référendum relatif au système électoral avait dû être adoptée. Cette loi prévoyait que si l'Assemblée des citoyens recommandait des changements au système électoral, un référendum sur ses recommandations devrait être tenu conjointement aux élections générales de 2007. Cette loi comportait également des dispositions sur les principaux aspects d'un éventuel référendum. Pour que le référendum ait force exécutoire, ces dispositions prévoyaient, entre autres, que la question devrait être formulée par le Cabinet, que le système électoral recommandé par l'Assemblée des citoyens devrait recevoir au moins 60 p. 100 des appuis et plus de 50 p. 100 dans au moins 64 circonscriptions électorales, que la Loi électorale s'appliquerait au référendum moyennant certaines modifications et que le directeur général des élections superviserait l'aspect financier des campagnes référendaires conformément à un règlement édicté par le Cabinet.
Comme l'Assemblée des citoyens s'est prononcée en faveur d'un nouveau système électoral, les dispositions de la Loi sur le référendum relatif au système électoral s'appliquaient, et un référendum a eu lieu en Ontario au même moment que les élections générales. La question du référendum, formulée par le Cabinet, se lisait comme suit: « Quel système électoral l'Ontario devrait-il utiliser pour élire les députés provinciaux à l'Assemblée législative? » Le premier choix de réponse était « L'actuel système électoral (système de la majorité relative) », et le second était « L'autre système électoral proposé par l'Assemblée des citoyens (système de représentation proportionnelle mixte) ».
Un autre aspect important du cadre législatif régissant le référendum de 2007 était l'information des citoyens. La Loi électorale a été modifiée pour rendre le directeur général des élections responsable de l'organisation d'une campagne d'information visant à fournir aux électeurs de l'information claire et impartiale sur le processus référendaire, la date du référendum, la question et les choix de réponse. Élections Ontario a donc mis sur pied une vaste campagne pour informer tous les électeurs de la province du référendum. Pour ce faire, on a utilisé divers moyens, dont les médias électroniques, la presse écrite, Internet, l'affichage, la poste et un centre d'appels. De plus, certaines initiatives visaient directement les jeunes électeurs et les agents chargés de fournir de l'information sur le référendum dans les circonscriptions.
Élections Ontario a réalisé des sondages sur la connaissance du référendum avant et après les élections, afin d'évaluer la pertinence de la campagne d'information et son succès. En juin 2007, seulement 8 p. 100 des électeurs disaient être au courant, très au courant ou un peu au courant du référendum. Après le référendum, les sondages indiquaient que 83 p. 100 des électeurs étaient au courant, et que 76 p. 100 d'entre eux avaient l'impression d'être très ou un peu au courant. Élections Ontario s'était fixé comme objectif que 75 p. 100 des électeurs soient au courant, qu'ils comprennent le référendum et les enjeux. À la lumière de ces résultats, Élections Ontario a estimé avoir atteint son objectif.
Même s'il a plutôt bien fonctionné, le volet information des citoyens de la loi a posé certains défis sur le plan opérationnel pour Élections Ontario, dont le temps et les efforts que le directeur général des élections et le directeur général adjoint ont dû investir.
Le directeur général des élections et le directeur général adjoint ont ainsi fait plus de 120 entrevues sur le référendum. Même si offrir ce genre d'information au public était extrêmement important et pertinent, il a fallu que ces deux personnes d'un certain âge y consacrent beaucoup de temps, tout en assumant d'importantes responsabilités liées à la gestion des élections.
La question de la neutralité, elle aussi liée aux dispositions de la loi concernant l'information des citoyens, s'est révélée très délicate à gérer pour Élections Ontario. L'agence avait pour mission d'informer les citoyens sur le référendum d'une façon absolument neutre, et Élections Ontario est, bien sûr, impartiale. Des pressions ont toutefois été exercées de l'extérieur pour qu'elle soutienne un camp plutôt qu'un autre pendant la période référendaire. Élections Ontario a présenté l'information de façon neutre et impartiale, conformément à la loi, mais elle a, par le fait même, essuyé des critiques de ceux qui auraient voulu qu'elle prenne parti.
De manière plus générale, le fait d'organiser un référendum en même temps que des élections générales a aussi entraîné des problèmes de fonctionnement, car il a fallu organiser un scrutin de très grande envergure, exceptionnellement exigeant, en très peu de temps. La capacité d'Élections Ontario a été mise à l'épreuve, et l'agence a dû mettre les bouchées doubles pour surmonter les obstacles et assurer le succès de ces deux événements.
En guise de conclusion, j'aimerais mentionner que le cadre législatif qui a permis au référendum de 2007 d'avoir lieu comprenait aussi une disposition de temporarisation. Certaines parties de la loi sur le référendum ont été abrogées peu après le scrutin de 2007, et les autres dispositions de la Loi de 2007 sur le référendum relatif au système électoral doivent être abrogées le 10 octobre 2013.
J'espère vous avoir donné, dans ce court exposé, un aperçu du cadre législatif qui a permis d'organiser le référendum de 2007 en Ontario, de même qu'une idée de son incidence sur le travail d'Élections Ontario et du pari que cette agence a dû relever à cette occasion.
Je serai heureux de répondre aux questions du comité concernant cet exposé.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président. Vous n'avez pas à me le dire chaque fois; je suis affecté à ce dossier.
Le président: Non, mais je suis content que vous soyez parmi nous.
M. David Christopherson: Eh bien, j'en suis très heureux, monsieur le président.
Une voix: On t'aime, David. On t'aime.
M. David Christopherson: J'accepte le compliment. Il n'y a pas beaucoup d'amour à recevoir par ici.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie pour vos exposés. Je vais aller immédiatement à l'essentiel, parce que j'ai peu de temps.
Il me semble qu'on commence à entendre que décider si les référendums se feront pendant les élections ou s'ils seront tenus séparément est une décision importante pour le Parlement. Ça pourrait avoir une incidence sur les résultats, et on parle de gros sous.
C'est intéressant qu'on propose maintenant un système à deux volets... J'aimerais vous soumettre une idée. À quel point seriez-vous à l'aise avec le fait que nous instaurions deux façons de faire, ce qui exigerait que le Parlement décide au préalable si le référendum doit se faire de façon autonome — qu'il vaut, donc, les frais supplémentaires — ou s'il doit être tenu en même temps que des élections? Est-ce que ça complique trop les choses?
J'aimerais savoir ce que vous en pensez tous les trois.
Pourquoi ne pas y aller selon l'ordre d'entrée dans la Confédération?