:
Merci beaucoup, Bob. Je m'inquiétais un peu pour tous les votes, mais je pense que nous nous sommes retrouvés avec une fenêtre d'une heure, et c'est bien.
Je suis secondée par des collègues exceptionnels du ministère des Affaires mondiales.
Nous avons David Morrison, le sous-ministre délégué. Je dois des remerciements particuliers à David pour le travail formidable qu'il a accompli au Venezuela. Il a vraiment sonné la charge là-bas, et il m'a accompagnée à Washington lundi. Merci beaucoup, David.
Je pense que tout le monde connaît Steve Verheul, notre négociateur en chef de l'ALENA, et responsable du commerce et de la politique commerciale.
Puisque nous sommes là pour parler des prévisions budgétaires, nous avons notre as des finances, Arun. Arun sera là plus tard, s'il y a un plus tard, pour répondre à d'autres questions.
Je voulais commencer, comme Bob l'a dit, par quelques remarques préliminaires.
[Français]
Monsieur le président, honorables membres du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole devant vous pour vous entretenir de la façon dont notre gouvernement donne suite aux priorités en matière de politique étrangère.
[Traduction]
Je tiens à profiter de l'occasion pour remercier tous les membres du Comité de leur travail acharné. J'ai beaucoup voyagé ces derniers mois et je ne vous ai pas vus aussi souvent que je l'aurais souhaité. Votre comité a joué un très grand rôle en se rendant dans des coins du monde qui ont de plus en plus d'importance pour le Canada. Je le remercie tout particulièrement pour le travail qu'il a accompli sur la loi Magnitsky. J'ai appuyé ce travail depuis le début, et je pense que la conjoncture internationale que nous avons observée a démontré toute l'utilité de cet outil.
[Français]
Notre gouvernement tire parti de la présence du Canada à l'échelle mondiale, une tradition de longue date, afin de parler d'une voix forte pour s'opposer à l'intolérance et au nativisme, tout en répondant aux préoccupations légitimes des personnes qui se sentent dépassées par la mondialisation. Cela signifie qu'il faut faire preuve d'un leadership constructif au sein de l'ordre international établi avec nos partenaires pour promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité aux quatre coins du monde.
C'est exactement ce que fait notre gouvernement. Premièrement, je veux parler de nos préoccupations au sujet de la persécution des populations rohingyas dans l'État de Rakhine et du déplacement forcé des Rohingyas vers le Bangladesh. La position du Canada est claire: aucun groupe, aucune population ou collectivité ne devrait être victime de persécution ou de discrimination du fait de son identité ou de sa religion. Le Canada ne va pas rester passif alors que des populations se voient privées de leurs droits les plus fondamentaux à cause de leur appartenance à un groupe ethnique. Nous avons l'obligation morale d'agir. C'est pourquoi le Canada a annoncé, le 23 mai, sa stratégie en réponse à la crise touchant les Rohingyas au Myanmar et au Bangladesh.
Afin de prendre de nouvelles initiatives et de renforcer les mesures existantes, le Canada accordera une somme de 300 millions de dollars étalée sur trois ans à l'assistance internationale pour répondre aux besoins en matière d'aide humanitaire, de développement, de paix, de stabilisation et de reddition des comptes. Cette intervention renforcée et intégrée du Canada se fonde sur des recommandations précises figurant dans le rapport de l'envoyé spécial M. Bob Rae, que nous remercions. M. Rae a fait de l'excellent travail dans le cadre de ce dossier, qui est d'une importance cruciale et qui représente une contribution accrue du Canada à la réponse internationale à cette crise.
Les honorables membres du Comité doivent aussi savoir que je me suis rendue au Bangladesh au début du mois de mai où j'ai pris la parole devant le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique. Le Canada continuera de collaborer étroitement avec la communauté internationale et les Nations unies pour tracer la voie de l'avenir. Nous assumons notre part de la responsabilité mondiale qui consiste à intervenir dans cette crise et à répondre aux besoins des populations déplacées qui sont parmi les plus vulnérables.
[Traduction]
Cette semaine, lundi de fait, j'étais avec David à l'assemblée générale de l'Organisation des États américains, où le Venezuela était un sujet central. Les pays de notre hémisphère ont clairement exprimé leur très vive inquiétude au sujet de la crise. Comme je l'ai dit directement au ministre des Affaires étrangères du Venezuela lundi, les Vénézuéliens peuvent compter sur l'appui indéfectible du Canada face à l'oppression continue du régime Maduro. Depuis les récentes élections présidentielles illégitimes, nous avons abaissé le niveau de nos relations diplomatiques avec le Venezuela et sanctionné 14 autres têtes du régime; c'était notre troisième série de sanctions. Les Canadiens sont résolus à défendre les droits de la personne et la démocratie au Venezuela, et notre gouvernement restera fidèle à son engagement.
Le Canada reste aussi solidaire du peuple ukrainien. Nous condamnons toujours la Russie pour l'annexion et l'occupation illégales de la Crimée et pour son appui à la poursuite de la guerre dans l'Est de l'Ukraine. En avril, j'ai eu le grand plaisir d'accueillir le ministre des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin, à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Toronto et chez moi. Tous les pays du G7 ont clamé leur appui ferme à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de l'Ukraine.
Lors de ma dernière comparution devant votre comité, j'ai annoncé que le gouvernement du Canada appuie les amendements visant à renforcer le projet de loi et les contrôles des exportations d'armes. Je remercie le Comité pour sa diligence et le travail acharné qu'il a consacrés à cette importante mesure. Chose importante, les amendements sur lesquels nous voterons obligeraient le gouvernement à tenir compte des critères du Traité sur le commerce des armes dans l'évaluation et l'octroi des licences d'exportation. Ils permettraient également au ministre des Affaires étrangères de refuser une licence s'il y a un risque important que l'exportation des marchandises entraîne les conséquences négatives de ces critères. Ces changements signifieraient qu'Affaires mondiales Canada devrait s'assurer, avant d'autoriser l'exportation d'armes, que les armes ne serviront pas à commettre des violations des droits de la personne.
Comme je l'ai aussi mentionné à votre comité en février, le Canada resserrera sa norme relative à l'exportation d'armes afin de refléter les attentes des Canadiens, qui ne veulent pas que ces exportations servent à violer gravement les droits de la personne. Les valeurs démocratiques claires qui nous sont chères en matière de droits de la personne ont fait la solide réputation de notre pays. Nous devons continuer d'être un chef de file mondial et travailler à protéger ces valeurs et ces droits.
Je veux dire un mot également des mesures commerciales sans précédent que les États-Unis ont prises la semaine dernière. Il ne s'agit pas d'un différend commercial typique. Nous voyons plutôt les États-Unis prendre prétexte de considérations de sécurité nationale pour imposer des tarifs non seulement au Canada, mais encore à tous ses plus proches alliés, les membres de l'OTAN et le Mexique. Les États-Unis ont imposé ces droits de douane à leurs alliés de l'OTAN, y compris le Canada, en invoquant l'argument absurde selon lequel, d'une certaine façon, notre acier et notre aluminium menacent la sécurité nationale des États-Unis. C'est non seulement ridicule, mais c'est aussi illégal en droit commercial international.
À Washington, ces deux derniers jours, je me suis entretenue avec des législateurs républicains de haut rang qui ont critiqué publiquement ces mesures de l'administration américaine. La réponse du Canada a été mesurée, minutieusement calibrée, et parfaitement réciproque. Jeudi dernier, nous avons annoncé que nous imposerons des tarifs sur une liste d'importations américaines d'une valeur de 16,6 milliards de dollars. C'est la plus vigoureuse mesure commerciale du Canada depuis la Seconde Guerre mondiale.
Parallèlement à ces tarifs, le Canada a intenté une contestation devant l'Organisation mondiale du commerce, et invoqué le chapitre 20 de l'Accord de libre-échange nord-américain. En tant que défenseurs de l'ordre international fondé sur des règles, y compris en matière de commerce, nous avons jugé très important de recourir ainsi à la justice. En prenant et élaborant nos mesures d'intervention, nous coordonnons très étroitement notre travail avec nos alliés de l'Union européenne et du Mexique. Nous continuerons de coordonner étroitement notre action avec eux.
Je profiterais également de l'occasion pour remercier les innombrables Canadiens de toutes les allégeances politiques qui ont marqué leur appui à notre solide plan de défense des travailleurs canadiens. C'est véritablement une question d'intérêt national et non de politique partisane, et de très nombreux Canadiens m'ont écrit directement; certains d'entre eux, je le crains bien, ont commencé leurs courriels en me confiant qu'ils ne votent pas pour le Parti libéral. En particulier, j'ai été ravie de voir Jason Kenney, Brad Wall, Rona Ambrose, James Moore, le Congrès du travail du Canada, le Syndicat des Métallos et Unifor exprimer leur appui à la vigoureuse réaction du Canada.
Le et moi avons également eu le plaisir de parler aux premiers ministres provinciaux du Canada lundi. Je leur suis reconnaissante de leur appui. J'ai pu informer personnellement le premier ministre Moe de la Saskatchewan avant son départ pour Washington, où il se trouve en ce moment même. Je le remercie d'être là pour défendre les intérêts du Canada.
Enfin, monsieur le président, permettez-moi de dire un mot de l'une des grandes priorités du Canada pour cette semaine, dont vous avez peut-être entendu parler. Il s'agit de notre présidence du G7 et du sommet des dirigeants. Cette semaine et cette année, notre pays a vraiment l'occasion de se faire entendre d'une voix forte sur la scène internationale.
[Français]
Le Canada mobilisera ses homologues au sujet des enjeux mondiaux qui exigent une attention pressante. Il s'agit notamment d'investir dans la croissance économique, qui profite à tout le monde; de se préparer aux emplois de l'avenir; de travailler ensemble en ce qui concerne les changements climatiques, les océans et les énergies propres; et de construire un monde plus pacifique et plus sûr. Surtout, nous ferons la promotion de l'égalité des genres et renforcerons le pouvoir des femmes.
Je conclurai en affirmant que, au sein du G7 et de la communauté internationale dans son ensemble, le Canada continue de se porter à la défense d'un ordre international fondé sur les règles et de chercher des moyens de le renforcer. Nous le faisons chaque fois que nous en avons l'occasion, et ce, en tenant explicitement compte du lien qui existe entre la paix, la prospérité commune, le commerce ouvert et les droits de la personne.
[Traduction]
Merci beaucoup, Bob. Merci beaucoup, chers collègues. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup de votre engagement envers nos travailleurs de l'acier et de l'aluminium. En fait, je pense que mes remerciements valent pour l'ensemble du Comité et pour tous les partis représentés à notre table. Il est très important que nos travailleurs et nos industries puissent compter sur l'appui solide du gouvernement et de tous les Canadiens.
Une partie de votre question portait sur l'état de préparation. Je tiens à donner l'assurance à tous les Canadiens, y compris à l'industrie, que le Canada était tout à fait prêt à réagir. Ce n'est pas une mesure que nous souhaitions de la part des États-Unis. Selon nous, c'est une grave erreur, mais nous étions parfaitement prêts, comme cela se voit dans l'ampleur de la liste que nous avons publiée jeudi.
Pour ce qui est du moment choisi, quelques considérations y ont joué un rôle. La première, comme je l'ai mentionné, est notre conviction que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble. Les mesures de l'Union européenne entreront en vigueur le 1er juillet, tout comme les nôtres, et nous croyons que la coordination internationale est très utile à cet égard.
Vous avez aussi parlé de la valeur des consultations. Nous partageons votre point de vue. Une période de consultation publique est particulièrement utile pour donner à tous nos intervenants au Canada l'occasion de communiquer avec nous au sujet de la liste. Permettez-moi de dire, en passant, que j'ai entendu beaucoup de députés exprimer directement leurs préoccupations dans leur circonscription, et que j'invite chacun à m'envoyer un courriel personnellement. Je serai très heureuse de le lire.
Cette période publique est utile. Elle l'est aussi parce que la publication de la liste donne aux sociétés, aux intervenants et aux travailleurs américains concernés la possibilité de la voir et d'y réagir.
Vous avez tout à fait raison de penser qu'il y a sûrement eu une occasion de consulter les intervenants au préalable. Il y a eu de très nombreuses conversations poussées, notamment avec l'industrie de l'acier et de l'aluminium avant jeudi — et je tiens à remercier Steve et son équipe de les avoir pilotées. Cela dit, la consultation publique et la publication de la liste n'ont pas du tout le même impact, et cette période de consultation est précieuse.
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Surtout lorsque je suis à l'étranger ou que je discute des Rohingyas avec des collègues d'autres pays, je suis très fière d'être canadienne, car notre gouvernement jouit d'un appui pour sa position ferme sur les Rohingyas de la part des partis de l'opposition, de gauche comme de droite, et je sens que les partis de l'opposition voudraient que le Canada en fasse encore plus.
En tant que ministre des Affaires étrangères du Canada, j'estime que c'est une position très confortable. Nous sommes peut-être le seul pays au monde, en tout cas le seul pays à majorité non musulmane, où le sentiment national est si fort et uni que ces gens-là, parmi les plus misérables de la planète, méritent l'appui ferme de notre pays.
Je suis sûre que les autres députés réunis ici ont tous connu ce que j'ai connu, c'est-à-dire un appui solide dans leur circonscription. On m'arrête dans la rue pour me remercier de la position ferme que prend le Canada dans ce dossier.
Si les Canadiens écoutent les délibérations de votre comité — j'ignore combien ils sont, monsieur le président, mais peut-être quelques-uns —, j'aimerais les remercier, et remercier le Canada. C'est l'une des grandes qualités de notre pays.
Michael, j'ai déjà parlé un peu de l'annonce que nous avons faite il y a une dizaine de jours au sujet de l'intensification des mesures que le Canada a prises pour venir en aide aux Rohingyas, des 300 millions de dollars sur 3 ans. Je pourrais peut-être dire un mot de l'effort que nous faisons pour obliger les responsables à rendre des comptes — je suis d'accord avec vous, Michael — pour les crimes contre l'humanité, le nettoyage ethnique.
Ce matin, j'ai parlé de l'enjeu des Rohingyas avec un de mes nouveaux amis sur la scène internationale, le ministre Ali, le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh. Nous sommes en train de créer un très solide partenariat avec le Bangladesh. Le ministre Ali et la première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, viendront au Canada pour la séance élargie du Sommet du G7. Nous sommes convenus de consacrer un certain temps au problème des Rohingyas.
Le Canada pilote la création d'un groupe de contact de pays. Les représentants permanents à l'ONU se rencontreront cette semaine à New York pour obtenir une action collective quelconque au sujet des Rohingyas.
Je remercie également le Japon et mon collègue, le ministre des Affaires étrangères, Taro Kono. Le Japon est le seul pays asiatique membre du G7, et je crois qu'il peut jouer un rôle particulièrement utile dans le dossier. J'en ai parlé souvent avec le ministre Kono. Je lui ai parlé mardi de la question des Rohingyas et de la façon dont le Japon travaille directement avec le Myanmar pour faire avancer le dossier dans ce sens.
Sur le plan de la reddition de comptes, les gens d'ici savent que nous avons sanctionné le général, que nous tenons directement responsable de ces actes atroces. Il vaut également la peine de signaler — et c'est une chose qui m'a profondément consternée et qui n'est peut-être pas très appréciée — que, lorsque j'étais à Cox's Bazar, il y a un mois, j'ai rencontré des réfugiés rohingyas arrivés là à peine une semaine plus tôt. Cette atrocité est constante. Les Rohingyas continuent de se réfugier de l'autre côté de la frontière au Bangladesh. Il faut se trouver dans une situation vraiment épouvantable pour choisir cette solution très difficile de devenir un réfugié, et de marcher vers ce qui est certainement le peuple de...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'être avec nous ce soir.
J'aimerais commencer par souligner que je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que, en particulier compte tenu des décisions de l'administration Trump, la coordination et la coopération avec nos autres alliés est absolument essentielle.
Je vous remercie également de votre offre de vous envoyer des courriels. Je vais m'en prévaloir pour parler peut-être d'un ensemble de sujets, surtout qu'il y a eu un problème en ce qui concerne les nombreuses lettres que je vous ai écrites, auxquelles il n'y a pas eu de réponse. Il y en a encore quelques-unes en attente, alors j'ai vraiment hâte de lire votre réponse à mes lettres.
Très brièvement, voici mon troisième point concernant l'enjeu lié aux Rohingyas. En effet, nous partageons votre préoccupation: nous devons faire face à de nombreux défis. Un autre défi qui se présente est celui de la situation au Yémen, laquelle est absolument dramatique. Là aussi, on a besoin d'aide et de reddition de comptes. C'est absolument essentiel.
Toutefois, je voudrais revenir sur la question du projet de loi relatif à la mise en oeuvre du Traité sur le commerce des armes, ou TCA. Évidemment, quelques petites améliorations ont été apportées et cela me contente au moins de le constater. Toutefois, il reste sûrement des trous béants dans le projet de loi, dont la question des ventes d'armes aux États-Unis. Je sais que 33 000 Canadiens vous ont écrit à ce sujet pour vous demander de colmater cette brèche.
Alors, je me demandais si vous aviez été informée du fait que 33 000 Canadiens vous ont écrit au cours des 10 derniers jours ou deux dernières semaines à ce sujet.
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D'accord, merci de la question.
Vous avez touché à beaucoup d'enjeux et je vais faire de courts commentaires avant de parler du projet de loi .
Tout d'abord, j'aimerais vous remercier et remercier le NPD de l'appui aux actions fortes que le Canada a entreprises la semaine passée. J'ai parlé ce matin à Jagmeet Singh et je l'ai remercié directement. C'est vraiment un enjeu national et je suis très contente que nous ayons une position comparable à celle d'Équipe Canada.
Quand j'étais à Washington, hier et lundi, quelques personnes m'ont dit être étonnées de voir qu'il nous est possible de traiter d'enjeux de façon non partisane. Je suis d'accord avec vous sur le fait que la situation des Rohingyas, comme je l'ai déjà dit, est très importante et c'est un enjeu au sujet duquel, je pense, le Canada peut faire une différence.
Merci de soulever la question du Yémen. Il y a là aussi une crise humanitaire très grave, et le Canada est activement engagé dans ce dossier.
Vous avez parlé du projet de loi et je veux aussi remercier le Comité de son travail sur ce projet de loi. Comme vous le savez, notre gouvernement a pris la décision d'améliorer la Loi. Peut-être que nous n'avons pas fait toutes les choses que les critiques auraient voulu que nous fassions, mais nous avons fait des changements très sérieux et je pense que ceux-ci ont amélioré la Loi. C'est une démonstration de l'importance du travail en comité.
Vous avez soulevé, en particulier, la question du commerce sans permis avec les Américains. Comme vous l'avez dit, nos liens commerciaux et nos liens en matière de sécurité avec les États-Unis sont spéciaux. Le Canada et les États-Unis sont des partenaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, ou OTAN, et du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord, ou NORAD, et nous avons une base industrielle et une base de défense intégrées. Ce moment est maintenant plus important que jamais pour souligner cette réalité.
Le TCA n'exclut pas une procédure accélérée pour évaluer et autoriser les exportations vers certains pays. Par exemple, il y a une libre circulation des articles contrôlés entre les pays de l'Union Benelux.
Je veux aussi souligner une chose très importante pour moi, c'est que les changements que nous avons apportés au projet de loi ont fait en sorte de renforcer la Loi pour certaines raisons. Nous avons inscrit les critères du TCA directement dans la Loi canadienne. Nous avons inclus une obligation légale pour que le gouvernement puisse utiliser les permis d'exportation d'armes qui violeraient ces critères. Ce sont des changements sérieux et je suis fière de cela.
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Merci beaucoup de cette question, Borys. J’aimerais profiter de l’occasion pour vous remercier sincèrement de votre engagement à l’égard de la question ukrainienne depuis de nombreuses années. Ce que tout le monde ne sait peut-être pas, c’est que vous défendez les Tatars de Crimée depuis de très nombreuses années. C'est une collectivité qui subit une répression sévère depuis très longtemps. Ce sont parmi les principales victimes de l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie et de l’annexion de la Crimée. Je vous suis reconnaissante de votre appui à leur égard. Je pense qu’il est vraiment important que le Canada les défende, comme nous le faisons.
Je suis également heureuse que vous ayez parlé des commentaires de Jens Stoltenberg. Je crois que le Canada entretient des liens très étroits avec lui. En fait, je crois qu’il a été l’une des premières personnes à m’appeler pour me féliciter lorsque je suis devenue ministre des Affaires étrangères du Canada. Nous avons des relations très étroites avec lui.
Je crois qu'il vaut la peine de profiter de l'occasion qui nous est offerte ici de s'assurer que les Canadiens comprennent à quel point le Canada contribue aujourd’hui à l’OTAN et apporte son soutien à nos amis et alliés en Europe.
Comme vous l’avez dit, Borys, le Canada est l’un des quatre pays qui dirigent la mission de présence avancée renforcée en Pologne et dans les pays Baltes. Nous sommes le pays responsable en Lettonie. C’est quelque chose qui est apprécié non seulement par la Lettonie, mais dans toute la région. La semaine dernière, le premier ministre de l’Estonie était ici, et il me l'a dit clairement. Il a dit que des Canadiens et des Canadiennes sont en Lettonie, mais que cela nous aide tous; nous en sommes vraiment très reconnaissants.
Le Canada est présent en Roumanie, et la mission UNIFIER en Ukraine est un symbole très important de l’appui du Canada à l’Ukraine. Elle a aussi une valeur pratique énorme pour la formation des Ukrainiens en uniforme, hommes et femmes. Je pense qu’il n’y a pas de meilleure confirmation de la valeur de notre travail là-bas que le fait que la Suède a maintenant choisi de se joindre à nous et qu’elle enverra des troupes se joindre aux Canadiens pour cette mission de formation. C’est vraiment un bon signe que ce que nous faisons est vraiment utile.
J’ai dit au début qu'il était important d’inviter le ministre des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin, à venir parler directement avec les ministres des Affaires étrangères du G7. Nous avons commencé la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 par un petit déjeuner chez moi. C’était seulement pour les ministres. Après une conversation initiale entre ministres, Pavlo s’est joint à nous et a pu parler très directement de la situation en Ukraine aux ministres des Affaires étrangères du G7. Bon nombre de mes collègues du G7 m’ont dit à quel point ils appréciaient d'avoir pu avoir une conversation aussi directe avec le ministre Klimkin. C’est vraiment là que nous avons pu constater un soutien ferme du G7 pour l'Ukraine. La déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7 en témoigne. Je sais que c’est une question qui sera soulevée au sommet des leaders.
Lundi, j’ai rencontré le secrétaire Mike Pompeo à Washington. Nous avons également discuté de la question de l’Ukraine et de la façon dont le Canada et les États-Unis peuvent travailler ensemble à cet égard.
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Merci beaucoup de la question, Jati.
En fait, elle me donne l’occasion de saluer un autre fonctionnaire, Mark Gwozdecky. Il est le directeur politique du ministère. En m'en venant ici, j'ai demandé à Mark où nous en étions concernant certaines des questions abordées dans le communiqué.
En fait, c’est un thème central de la politique étrangère canadienne depuis un certain temps et c'est un thème majeur du G7 cette année. Comme vous l’avez dit, les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont réunis peu après l’attaque de Salisbury, autre cas de violation flagrante des normes internationales par la Russie. En fait, avant la réunion des ministres des Affaires étrangères, le G7 a été en mesure d’agir par une déclaration ferme de solidarité avec nos partenaires et alliés britanniques qui condamnait cette attaque.
Je sais que cela a été très apprécié par le Royaume-Uni, et je pense qu’un message très puissant a été envoyé à la suite de l’attaque de Salisbury grâce à l’action très forte de la collectivité internationale, dont le Canada, qui a expulsé des diplomates russes. Je pense que cette manifestation de l’unité internationale a été très puissante et qu'elle a été un exemple de la façon dont le Canada se sert de sa présidence du G7 cette année pour vraiment jouer un rôle de leadership en rassemblant cette coalition et en appuyant la démocratie et la souveraineté de nos alliés.
Je remercie le Comité de son travail sur la loi Magnitsky, dont j’ai parlé tout à l'heure. Il s’agit, bien sûr, d’un instrument supplémentaire important, mis à notre disposition dans notre panoplie diplomatique et que nous avons pu utiliser dans le cadre de notre politique à l’égard de la Russie.
Le Canada est très engagé et il appuie ses partenaires, les Pays-Bas et l’Australie, dans le récent rapport sur la tragédie du MH17, autre exemple important. Comme nous en avons discuté au sujet des Rohingyas, c’est un exemple de l’importance de l’ordre fondé sur des règles, de l’importance de recueillir des preuves et de l’importance et de la valeur de demander des comptes. C’est une question que le Canada suit de très près et qu’il continuera de suivre de près. Je pense que c’est une question importante qui émerge en cette année de présidence du G7.
J’aimerais faire une dernière remarque, qui a certainement intéressé les ministres des Affaires étrangères du G7 et qui, je crois, sera un enjeu important lorsque les dirigeants du G7 se réuniront très bientôt. Je parle de l’importance de défendre nos démocraties contre l’ingérence étrangère. Nous constatons, particulièrement de la part de la Russie, une tentative très orchestrée pour miner nos institutions démocratiques de l’intérieur et pour compromettre la crédibilité et l’efficacité du fonctionnement de nos démocraties. Il est très important pour nous Canadiens d’en être conscients et de travailler fort pour défendre nos démocraties. Je dis bien « nous Canadiens » et pas seulement parlementaires.
C’est une question dont j’ai discuté avec le premier ministre de l’Estonie la semaine dernière. Il est venu, accompagné du responsable de la lutte contre les cybermenaces en provenance de la Russie. Ce fonctionnaire a dit que c’était peut-être plus facile en Estonie que dans d’autres pays, parce que leur population est très bien préparée et a des défenses naturelles. Je pense que c’est une leçon que toutes les démocraties peuvent et doivent tirer de pays comme nos partenaires des pays Baltes et de pays comme l’Ukraine. C’est une menace qui a peut-être commencé dans les pays Baltes et en Ukraine, mais c’est un problème qui nous touche de près aussi, au Canada.
Je pense que c’est une question importante à laquelle les grandes démocraties industrielles du monde — c’est ce qu’est le G7 — doivent s’attaquer. Nous le constatons, et le Canada joue un rôle de premier plan à cet égard.
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Je vous remercie de me poser une autre question en français.
J'ai déjà parlé du féminisme et de l'importance d'avoir une politique internationale féministe.
La politique de notre gouvernement en la matière est axée sur quelques éléments. L'un d'eux est la Politique d'aide internationale féministe du Canada, dont ma collègue Mme Bibeau fait la promotion. Cette stratégie très importante a déjà permis de changer la vie des femmes et des filles dans le monde. Sur la scène internationale, on manifeste beaucoup d'intérêt envers cette stratégie. Plusieurs pays suivent avec beaucoup d'attention ce que le Canada fait dans ce domaine et ils sont très intéressés.
Nous avons aussi des initiatives touchant la question des femmes, de la paix et de la sécurité, comme l'Initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de paix. Le Canada travaille activement à faire en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les opérations de paix des Nations unies. Le Canada travaille avec plusieurs partenaires internationaux à ce changement structurel et je vois le début d'un changement ici.
Le Sommet du G7 sera une autre occasion, pour le Canada, de soulever les questions des femmes et de l'égalité des genres. La réunion du Conseil consultatif sur l'égalité des sexes sera une occasion très importante à cet égard.
Comme je l'ai annoncé pendant la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Sécurité du G7, Cecilia Malmström et moi avons décidé de convoquer une réunion en septembre avec toutes les femmes ministres des Affaires étrangères dans le monde. Cette réunion suscite beaucoup d'intérêt. En fait, pendant la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Sécurité du G7, nous avons soupé avec un petit groupe de ministres des Affaires étrangères qui sont des femmes. J'ai invité les autres ministres des Affaires étrangères du G7, dont Federica Mogherini, qui est évidemment une femme et qui était avec nous.
M. Taro Kono, le ministre des Affaires étrangères du Japon, a décidé de se joindre à nous. Il a trouvé cette réunion si intéressante qu'il m'a demandé, mardi, s'il pouvait assister à la réunion des femmes ministres des Affaires étrangères. Je lui ai répondu oui, bien sûr, et que j'allais inviter toutes les femmes ministres des Affaires étrangères du monde, en plus des ministres du G7, qu'ils soient des femmes ou non. C'est un élément très important de notre politique étrangère.
Je vais donner un autre exemple. M. Morrison était avec moi, à Washington, à la réunion de l'Organisation des États américains, ou OEA, à laquelle participait la nouvelle ministre des Affaires étrangères du Costa Rica. Elle est la première femme ministre des Affaires étrangères de ce pays. Elle nous a expliqué que le gouvernement du Costa Rica avait décidé d'avoir un cabinet fondé sur l'égalité entre les genres. Pendant cette réunion, elle m'a dit avoir été inspirée par la décision prise par notre premier ministre en 2015 pour agir de la sorte.
Nous devons donc comprendre que l'exemple donné par le Canada peut avoir un effet sur le monde entier.
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C'est une excellente question à laquelle il est difficile de répondre.
Dans le cas du Venezuela, il y a eu récemment, comme nous en avons discuté et le ministre a été clair à ce sujet, le groupe spécial de l’OEA, qui a fait rapport essentiellement que... On constate que la population civile au Venezuela est la cible d'attaques systématiques. Cela ressemble à des crimes contre l’humanité. Le rapport de l’OEA sera présenté au procureur de la Cour pénale internationale, qui a amorcé une enquête. Ces questions sont extrêmement graves. C'est le seuil ultime au-delà duquel il faut intervenir et prendre des mesures. C'est la raison pour laquelle nous avons imposé des sanctions et pris des mesures, comme celles que vous avez mentionnées, pour réduire nos relations diplomatiques avec le Venezuela.
Vous avez aussi parlé du Honduras à qui le gouvernement du Canada a donné des conseils et où la situation était difficile. Personne ne prétendra que ces élections étaient parfaites. Des irrégularités ont été signalées, mais au bout du compte, même la mission de surveillance électorale que le Canada a financée a signalé des irrégularités, mais pas de fraude systémique.
C’était donc une situation délicate, mais nous avons décidé, comme nos partenaires, nos alliés européens et les États-Unis, de reconnaître le gouvernement du Honduras parce que, même si les élections n’étaient pas parfaites, elles étaient tout de même légitimes. Cette décision n’a pas été prise à la légère. Le ministre a expliqué haut et fort que le Canada s’attend à ce que le gouvernement du Honduras fasse plus et mieux en ce qui concerne les défenseurs des droits de la personne et qu’il leur donne, à eux et à d’autres, l’occasion de faire ce qu’ils doivent faire et de protéger les droits de la personne. En fait, nous nous attendons à ce que le gouvernement du Honduras réforme son système électoral. Certaines de ces recommandations ont été faites en 2009 et le gouvernement n’y a pas donné suite et encore une fois, les dernières élections... ont été difficiles.
Les circonstances sont difficiles. Pour chacun d’entre eux, nous devons évaluer clairement la meilleure façon de procéder et décider si nous reconnaissons ou non le gouvernement.
Dans le cas du Venezuela, c’est clair. Il n’y a pas d’ambiguïté. On parle d’une attaque systématique contre la population civile.