Bonjour, et merci au Comité de nous avoir invités, mes collègues et moi, à venir vous donner de plus amples renseignements et répondre à vos questions sur la Loi sur les mesures économiques et spéciales, la LMES, relativement à trois pays en particulier: l'Iran, la République populaire démocratique de Corée et la Russie.
Mes collègues et moi-même représentons divers domaines d'expertise au sein d'Affaires mondiales Canada en lien avec les sanctions canadiennes et les trois pays dont nous discuterons aujourd'hui. On m'a demandé, en tant que sous-ministre adjoint par intérim pour le Moyen-Orient et l'Europe, de prononcer l'allocution d'ouverture au nom d'Affaires mondiales Canada.
[Français]
Avant de parler brièvement de chacun des pays, je tiens à profiter de cette occasion pour prendre acte de la lettre rédigée le 15 novembre 2016 par le président du Comité, l'honorable Robert Nault. Il demande dans cette lettre des renseignements plus précis sur un certain nombre de points.
[Traduction]
Nous vous remercions de nous avoir présenté cette demande. Nous nous efforcerons de fournir au Comité une réponse écrite aux points 1, 2 et 8 de la lettre, tandis que les autres demandes seront abordées dans mon discours d'ouverture.
Mes collègues et moi-même serons heureux de répondre à ces questions ainsi qu'à toute autre que vous pourriez avoir après ma déclaration.
Je vais commencer par la Russie.
[Français]
En ce qui concerne les sanctions que le Canada a imposées à la Russie, je profite de cette occasion pour répondre, à l'aide d'exemples, à certaines des questions qui ont été posées par le président du Comité.
[Traduction]
À la suite des manifestations de Maïdan de novembre 2013 et de la fuite subséquente du président Yanukovych en février 2014, la province ukrainienne de Crimée a été envahie. En quelques jours, la Russie aurait massé plus de 6 000 soldats en Crimée, et l'Ukraine a sollicité l'aide de la communauté internationale.
Outre son régime de sanctions contre la Russie, le Canada a fourni de l'aide au gouvernement de l'Ukraine en vertu de la Loi sur le blocage des biens de dirigeants étrangers corrompus.
À la suite d'une demande écrite du gouvernement de l'Ukraine, le gouverneur en conseil a déterminé que l'Ukraine faisait face à une transition politique complexe en raison d'une économie faible héritée de l'ancien gouvernement et de l'intervention unilatérale russe en Ukraine. Le gouverneur en conseil a également déterminé qu'il était dans l'intérêt des relations internationales du Canada d'adopter un règlement conforme à la LBBDEC en vue de bloquer les biens de certaines personnes associées à l'ancien gouvernement de Viktor Yanukovych et soupçonnées de corruption.
Ainsi, le règlement de la LBBDEC a été adopté le 5 mars 2014 et a permis de bloquer les biens de 18 personnes. En date du 14 mars, la Russie avait accru sa présence militaire, qu'on estimait alors à 20 000 soldats, et avait pris le contrôle des principales institutions et installations, y compris l'Assemblée législative. Le gouverneur en conseil avait déterminé que cette situation constituait une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales qui avait entraîné ou était susceptible d'entraîner une grave crise internationale. Par conséquent, le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie et le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant l'Ukraine ont été approuvés le 17 mars 2014.
[Français]
Au cours des semaines et des mois qui ont suivi, Affaires mondiales Canada a modifié son règlement sur la Russie à 13 reprises et son règlement sur l'Ukraine à 11 reprises afin de s'adapter à la situation sur le terrain. Dans tous les cas du régime de sanctions, les modifications ont été apportées au règlement afin d'adapter les mesures, de mieux cibler les sanctions ou d'atténuer les conséquences inattendues. Il s'agit d'un processus continu se poursuivant tout au long de l'existence du règlement.
[Traduction]
Vous savez également qu'en vertu de la LMES, il est permis d'imposer des mesures non seulement à l'encontre de l'État étranger, mais également à l'encontre de toute personne dans cet État étranger ou de ses ressortissants nationaux qui ne résident habituellement pas au Canada. La plupart des règlements relatifs à la LMES, à l'exception du règlement sur la RPDC, comprennent ce que l'on appelle généralement des dispositions sur le « blocage de biens », qui s'appliquent aux personnes et aux entités visées, inscrites dans le règlement. Tous les règlements imposant de telles mesures présentent une description des types de personnes qui peuvent être inscrites. Dans le cas du règlement sur la Russie, les hauts fonctionnaires, les entités contrôlées par le gouvernement de l'État sanctionné ou les personnes ou les entités contribuant à la violation de la souveraineté ou de l'intégrité territoriale de l'Ukraine sont toutes susceptibles d'être inscrites dans le règlement.
Pour prouver qu'une personne ou une entité visée correspond à ces descriptions, des fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada, tant ici, à Ottawa, que dans nos ambassades à l'étranger, surveillent les activités sur le terrain, examinent les rapports universitaires et les reportages des médias, consultent d'autres ministères du gouvernement du Canada et les partenaires internationaux et puisent dans les renseignements classifiés.
[Français]
Dans le cadre du processus d'inscription, il est essentiel de garantir que nous avons fait preuve de diligence raisonnable pour établir les raisons de l'inscription. En outre, chaque règlement relatif à la LMES qui impose des mesures à l'égard d'une personne inscrite comprend une disposition lui permettant de demander son retrait de la liste. Dans le cas d'une telle demande, la personne désignée peut faire valoir qu'elle ne correspond pas aux catégories de personnes décrites dans le règlement. La personne désignée peut également faire valoir que sa désignation ne sert pas les objectifs du règlement.
[Traduction]
Jusqu'ici, le Canada a inscrit sur la liste un total de 289 personnes et entités russes et ukrainiennes.
Les mesures réglementaires canadiennes régissant les sanctions à l'égard de la Russie regroupent actuellement quatre annexes qui dressent la liste des personnes et des entités visées, des entités visées conformément aux mesures propres à un secteur et des produits assujettis aux mesures restrictives. Ces mesures ont été élaborées au moment où le Canada, ainsi que ses partenaires, est passé du ciblage initial de personnes impliquées dans l'annexion de la Crimée aux mesures économiques visant des secteurs particuliers de l'économie russe, en particulier les secteurs des finances, de l'énergie et de la défense.
Les sanctions du Canada, ainsi que celles de nos partenaires, ont une importante incidence sur l'économie de la Russie. La combinaison du faible prix des produits de base et les sanctions imposées par les pays occidentaux ont grandement ébranlé la confiance des investisseurs. Cette situation a entraîné une importante fuite de capitaux de la Russie. Le président Poutine a annoncé publiquement que les sanctions « causent des préjudices graves à la Russie », en particulier en ce qui concerne les possibilités sur les marchés financiers internationaux. La Banque centrale russe a prévu pour 2016 une sortie nette de capitaux de 53 milliards de dollars américains.
Dans le cadre du Sommet du G7, qui s'est tenu au Japon en mai 2016, les dirigeants ont réitéré leur condamnation à l'égard de la Russie et réaffirmé leur politique de non-reconnaissance de l'annexion de la Crimée, y compris les sanctions contre les personnes concernées. La durée de ces sanctions est manifestement liée à la mise en oeuvre complète des accords de Minsk et au respect de la souveraineté de l'Ukraine par la Russie. Le Canada est disposé à prendre des mesures encore plus restrictives en coordination avec ses partenaires internationaux, s'il le juge nécessaire.
[Français]
Passons maintenant à la Corée du Nord.
La Corée du Nord est le seul pays à avoir mené des essais nucléaires au XXIe siècle. En effet, cinq essais ont été menés, soit en 2006, 2009 et 2013, ainsi qu'à deux reprises cette année, à seulement huit mois d'intervalle. C'était le 6 janvier et le 9 septembre derniers. En outre, la fréquence de lancement des missiles balistiques en Corée du Nord a fortement augmenté cette année.
Jusqu'ici en 2016, la Corée du Nord a effectué plus de 20 lancements de missiles balistiques à portée courte, moyenne et intermédiaire, ainsi que par l'entremise de sous-marins. La mise au point continue des armes nucléaires et de leurs vecteurs par la Corée du Nord, qui constitue une violation des obligations internationales de ce pays, ainsi que le rythme croissant de ses essais nucléaires et de ses missiles balistiques sont très préoccupants.
[Traduction]
Le 14 octobre 2006, en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 1718 afin d'imposer des sanctions contre la RPDC en réponse à un essai nucléaire mené par celle-ci le 9 octobre.
Depuis, le Conseil de sécurité a adopté plusieurs résolutions afin de modifier et de renforcer les sanctions initiales, y compris les résolutions 1874 en 2009, 2094 en 2013 et 2270 en 2016, à la suite des autres essais menés par la RPDC.
Le Canada a adopté des sanctions liées à la RPDC en vertu de la Loi sur les Nations Unies et de la Loi sur les mesures économiques spéciales pour amener la RPDC à renoncer à tous ses programmes existants d'armes de destruction massive à la suite des essais nucléaires et des lancements de missiles balistiques et à d'autres mesures agressives de la RPDC. Le Canada a mis en oeuvre la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies en adoptant de nouveaux règlements en vertu de la Loi sur les Nations Unies, et a appliqué les autres résolutions du Conseil de sécurité sur la RPDC en modifiant ces règlements en conséquence.
En adoptant les sanctions de l'ONU, le Canada a imposé un blocage des biens et une interdiction des transactions à l'encontre des personnes désignées, ce qui comprend les personnes physiques et les entités. Le Règlement mettant en oeuvre les résolutions des Nations unies sur la RPDC prévoit également des interdictions de grande portée sur les exportations et les importations dans de nombreux secteurs. On vise l'entrée de capitaux dans la RPDC et on souhaite restreindre l'exportation vers la RPDC de matériel ou d'aide technique qui pourrait contribuer à l'élaboration des programmes d'armement de la RPDC.
Il s'agit notamment d'interdictions sur les exportations d'articles tels que des armes et du matériel connexe, du carburant aviation ainsi que sur la formation offerte aux ressortissants nationaux de la RPDC dans des domaines sensibles tels que la physique avancée ou l'ingénierie aérospatiale, entre autres. Le Canada a également imposé des restrictions relatives aux déplacements aux personnes désignées par le Conseil de sécurité en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et son règlement d'application.
Le 11 août 2011, le Canada a imposé des sanctions unilatérales à la Corée du Nord en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, qui ont été mises en oeuvre au moyen du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la RPDC, lequel vient compléter et étendre les sanctions appliquées en vertu de la Loi sur les Nations Unies et prévoit l'interdiction de toutes les exportations vers la RPDC, toutes les importations au Canada qui proviennent de la RPDC, tous les nouveaux investissements en RPDC, la fourniture de services financiers à la RPDC et aux personnes qui s'y trouvent, la fourniture de données techniques à la RPDC, l'accostage de navires et l'atterrissage au Canada d'avions provenant de la RPDC ou leur transit sur le territoire canadien.
Ce règlement a été adopté à la suite du naufrage d'un navire sud-coréen, le Cheonan, survenu le 26 mars 2010. Le Cheonan a sombré ce jour-là en raison d'une explosion en mer Jaune, provoquant la mort de 46 membres de l'équipage. Le 20 mai 2010, la Corée du Sud a publié les résultats d'une enquête multinationale, à laquelle trois experts canadiens ont participé, qui a conclu qu'une torpille nord-coréenne a causé le naufrage du Cheonan, et que les preuves amenaient de manière accablante à la conclusion que la torpille avait été tirée par un sous-marin nord-coréen.
Après la publication des résultats de l'enquête du Cheonan, le gouvernement du Canada a condamné avec force cette agression violente perpétrée par la Corée du Nord. Les sanctions du Canada imposées en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales viennent compléter la mise en application des sanctions de l'ONU et renforcent le message du gouvernement à la RPDC que ces actes d'agression, comme le naufrage du Cheonan, sont inacceptables.
[Français]
Certaines exceptions sont possibles en vertu du règlement, notamment des dérogations pour des raisons humanitaires telles que l'exportation de marchandises, à savoir de la nourriture, des médicaments, des fournitures médicales et autres, qui sont expédiées aux organisations dans le but de sauver des vies humaines ou d'offrir du secours à des victimes de catastrophes.
Dans le cadre de l'administration des procédures d'autorisation, le ministère procède à l'évaluation au cas par cas des répercussions de l'imposition ou de la non-imposition des sanctions, dans le contexte d'une aide humanitaire, pour chaque demande d'exemption du règlement.
Dans le cadre de ce processus, des autorisations ont été accordées à 12 reprises pour l'exportation vers la Corée du Nord de fournitures humanitaires telles que de la nourriture, des médicaments, du lait maternisé, des multivitamines et d'autres marchandises.
[Traduction]
Le 2 mars 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2270, le dernier ajout au régime des sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord.
Quelques éléments de cette résolution vont encore plus loin que les sanctions appliquées par le Canada en vertu de la LMES, laquelle comprend déjà l'interdiction totale des importations et des exportations, avec quelques exceptions pour des raisons humanitaires. Nous espérons que les efforts de concertation avec le Conseil de sécurité des Nations unies pour convenir d'une résolution visant à répondre aux plus récents essais nucléaires de la Corée du Nord et à ses efforts continus pour renforcer son programme de missiles balistiques seront concluants.
Dans le cadre de l'évaluation des effets des sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies, que le Canada a mis en application, le ministère procède à des analyses internes et participe à des consultations avec les pays partenaires afin de déterminer des moyens qui permettraient d'améliorer l'efficacité des sanctions.
Le Canada, tout comme ses partenaires qui adhèrent aux mêmes valeurs, croit qu'une mise en application efficace et coordonnée de sanctions pertinentes est, et demeurera, un élément crucial des efforts visant à exercer des pressions sur la RPDC pour l'inciter à reprendre le dialogue et à abandonner ses programmes d'armement nucléaire et de missiles balistiques.
En ce qui concerne l'Iran, en septembre 2005, le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA, a découvert que l'Iran ne se conformait pas au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L'Iran a refusé de suspendre ses activités posant un risque de prolifération et, en février 2006, l'AIEA a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies de la question.
Ce dernier a conclu que le programme nucléaire de l'Iran constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales et, entre 2006 et 2010, il a adopté une série de résolutions successives et imposé quatre séries de sanctions contre l'Iran. Les aspects obligatoires de ces résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ont été mis en oeuvre par le Canada.
[Français]
En 2010, le Canada a imposé la première de six tranches de sanctions autonomes contre l'Iran en vertu de la LMES, conformément à l'approche globale plus vaste de réponse aux programmes nucléaires et de missiles balistiques de l'Iran.
En ce qui concerne l'Iran, des sanctions autonomes ont été imposées en réponse aux violations répétées de ses obligations internationales de non-prolifération nucléaire en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, plus particulièrement en ce qui concerne le non-respect de la suspension de ses activités d'enrichissement et de retraitement, qui constituent deux moyens de produire des matières fissiles nécessaires aux armes nucléaires, et son refus de coopérer pleinement avec l'AIEA.
[Traduction]
Dans l'intervalle, le régime de sanctions des Nations unies appliqué au Canada au moyen de la Loi sur les Nations Unies et complété par les sanctions autonomes appliquées par les États-Unis, l'Union européenne et un certain nombre de pays aux vues similaires, dont le Canada, a joué un rôle clé dans le retour de l'Iran à la table des négociations.
Le 14 juillet 2015, après de longues négociations, les membres du P5+1 sont parvenus à un accord avec l'Iran en vue de l'adoption du Plan d'action global commun, soit le PAGC. En vertu de cet accord, l'Iran a accepté des contraintes importantes visant à faire reculer son programme nucléaire et à le soumettre à une vérification internationale approfondie et continue en échange de l'allègement des sanctions nucléaires.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a entériné le PAGC par l'adoption de la résolution 2231. Une étape déterminante a été franchie le 16 janvier 2016 — date connue sous le nom de « Jour d'entrée en vigueur » — lorsque l'AIEA a confirmé que l'Iran avait concrétisé un certain nombre de ses engagements « initiaux » et que sa capacité à produire des matières fissiles nécessaires pour les armes nucléaires était largement réduite. L'ONU, les États-Unis et l'Union européenne ont alors levé ou abandonné leurs sanctions nucléaires contre l'Iran.
L'Union européenne et les États-Unis ont gardé en place un sous-ensemble des sanctions nucléaires devant être levé en 2023, dans la mesure où l'Iran continue de mettre l'entente en oeuvre. Toutefois, les sanctions européennes et américaines imposées à l'Iran en raison de son soutien au terrorisme et de l'atteinte aux droits de l'homme demeurent en vigueur.
[Français]
Le 5 février 2016, afin de respecter les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies relativement à la résolution 2231, le Canada a modifié ses sanctions mandatées en vertu du règlement de L'ONU sur l'Iran. Le même jour, le Canada a également modifié les sanctions contre l'Iran imposées en vertu de la LMES en remplaçant l'interdiction générale de services financiers, d'importations et d'exportations par un ensemble de contrôles et d'interdictions ciblant spécifiquement le commerce avec l'Iran de produits sensibles qui ont des incidences sur la sécurité.
[Traduction]
En vertu du Règlement sur l'Iran de la LMES, le Canada continue de maintenir une liste à jour des individus et des entités assujetties à un blocage de biens et avec qui toute transaction de biens est interdite, ainsi qu'à l'interdiction d'exportation de produits sensibles énumérés dans le règlement ou la fourniture de données techniques à cet égard. Le Canada continue également de restreindre les exportations vers l'Iran d'un large éventail de produits sensibles conformément à la Liste des marchandises d'exportation contrôlée, y compris une vaste gamme de biens pour lesquels l'exportation proposée nécessite une autorisation et un permis préalablement délivré par le ministère des Affaires étrangères.
Selon les rapports de vérification trimestrielle du directeur général de l'AIEA, l'Iran continue de tenir ses engagements pris dans le cadre du PAGC. Ceci dit, dans le rapport de vérification et de surveillance en Iran publié en novembre par le Conseil des gouverneurs, le Canada et des pays d'optique commune ont soulevé avec une certaine inquiétude que le stock d'eau lourde de l'Iran dépasse légèrement la limite imposée par le PAGC, qui est de 130 tonnes métriques. Cela fait maintenant deux fois que l'Iran dépasse cette limite.
Selon ces rapports, l'Iran aurait dépassé cette limite par un dixième d'une tonne, c'est-à-dire moins d'un dixième d'un pour cent de la limite autorisée. Les représentants d'AMC continuent de surveiller étroitement l'évolution de la situation concernant l'entente nucléaire avec l'Iran. Il est important que l'Iran continue de mettre pleinement en oeuvre tous ses engagements dans le cadre du PAGC. Dans l'éventualité où l'Iran cesserait de respecter ses engagements, la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoit une disposition de rétablissement automatique par laquelle le régime de sanctions des Nations unies pourrait être remis en vigueur.
Le Canada demeure grandement préoccupé par les ambitions nucléaires de l'Iran, compte tenu de ses antécédents en matière d'armement nucléaire et de son programme actuel de missiles balistiques, et c'est pourquoi il maintient des restrictions sévères sur les exportations en Iran de produits, de services et de technologies qui présentent un risque de prolifération d'armes nucléaires, particulièrement ceux qui pourraient contribuer au renforcement de ses programmes nucléaires et de missiles balistiques.
[Français]
Au terme de cette entrée en matière, mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.