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Je souhaite à tous la bienvenue à cette réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
[Traduction]
Sur ce, je déclare la séance ouverte.
Je commencerai par les instructions habituelles. Je sais que la plupart d'entre vous les connaissez, mais j'estime tout de même important de les rappeler.
Je vous souhaite la bienvenue à la 16e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes. Nous examinerons aujourd'hui l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (A). Notez que nous voterons sur ce budget à la fin de la séance, puis qu'il sera soumis au comité plénier le 17 juin.
Je vais maintenant vous donner certaines règles à suivre.
L'interprétation durant la présente vidéoconférence fonctionnera relativement de la même façon que lors d'une réunion de comité normale. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir le parquet, l'anglais ou le français.
Lorsque vous prenez la parole, veuillez vous assurer de sélectionner le canal qui correspond à la langue dans laquelle vous souhaitez vous exprimer, et non le parquet. C'est très important. Cela réduira le nombre de fois où nous devons nous arrêter parce que les participants ne peuvent pas entendre l'interprétation. Cela maximisera le temps que nous pouvons passer à échanger.
Je crois avoir fait preuve de toute la diligence nécessaire pour m'assurer que les témoins comprennent ces renseignements importants, faute de quoi je vous prie de me faire signe de la main, mais je crois que c'est bon.
De plus, je vous prie d'attendre que je vous nomme avant d'intervenir. Lorsque vous êtes prêt à parler, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone afin d'allumer votre micro.
[Français]
Assurez-vous que votre micro est éteint lorsque vous ne parlez pas.
Nous sommes maintenant prêts à commencer et je veux souhaiter la bienvenue à nos témoins à la séance d'aujourd'hui, spécialement à la ministre Marie-Claude Bibeau.
Madame la ministre, je vous souhaite la bienvenue à cette autre séance parmi nous. Vous êtes ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et responsable de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Je vous invite à présenter votre discours d'ouverture, et je vous cède la parole pour sept minutes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je suis heureuse d'être avec vous ce soir.
Je veux vous remercier encore une fois du travail que vous accomplissez et de votre engagement constant envers le secteur de l'agriculture.
Je vous remercie de me donner l'occasion de réviser avec vous le budget supplémentaire des dépenses pour 2020-2021. Je soulignerai les mesures que notre gouvernement a mises en place pour répondre aux besoins de nos producteurs agricoles et de nos transformateurs agroalimentaires pendant cette période difficile. Avec ces mesures supplémentaires, les autorisations à ce jour, pour 2020-2021, s'élèvent à environ 2,8 milliards de dollars.
La COVID-19 a causé un choc inattendu dans notre système alimentaire. Je me soucie énormément du sort de nos producteurs, des travailleurs et des propriétaires d'entreprise du secteur alimentaire qui doivent surmonter des difficultés provoquées par la pandémie. Je pense en particulier à nos jeunes productrices et producteurs et au stress que cette situation sans précédent a provoqué chez eux et leurs familles, aux éleveurs de bétail qui vivent des retards et de l'instabilité dans les prix, aux problèmes de main-d'œuvre des producteurs de fruits et légumes et aux pertes de marché causées par la fermeture des restaurants.
Il y a toutefois des lueurs d'espoir dans le secteur. La demande et les exportations de céréales, d'oléagineux et de légumineuses ont augmenté. Nous connaissons des mois records pour ce qui est du transport du grain par train. Notre capacité d'abattage se stabilise et contribue à éliminer les retards.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement déploie des mesures d'aide aussi rapidement que possible. En tout, notre soutien aux familles agricoles et aux transformateurs alimentaires représente plus de 1,25 milliard de dollars.
Pour commencer, notre gouvernement a créé le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes; cela peut représenter 2,6 milliards de dollars en prêts sans intérêt à 67 000 producteurs agricoles admissibles partout au pays. En accordant une portion non remboursable de 10 000 $ sur un prêt sans intérêt de 40 000 $, nous fournissons un soutien financier direct de plus de 670 millions de dollars aux familles agricoles canadiennes.
Pour aider les agriculteurs à gérer leurs liquidités, nous avons immédiatement reporté le remboursement des prêts du Programme de paiements anticipés d'une valeur de 173 millions de dollars. Nous avons aussi augmenté la capacité de prêt de Financement agricole Canada de 5 milliards de dollars, dont plus de 4 milliards de dollars ont déjà profité aux producteurs.
L'accès à la main-d'œuvre demeure problématique partout au pays, mais les travailleurs étrangers temporaires continuent d'arriver en nombre considérable chaque semaine. On estime que 80 % des travailleurs sont arrivés si l'on compare à la même période l'année passée, mais il reste beaucoup de choses à faire.
Les employeurs font appel à notre programme de 50 millions de dollars qui les aide à couvrir les frais associés à la période de quarantaine obligatoire. Nous avons tous été profondément attristés par le décès de deux travailleurs étrangers temporaires récemment en Ontario et par le fait que plusieurs autres sont tombés malades. La sécurité de nos travailleurs est assurément une priorité pour nous et nous allons continuer à travailler avec les employeurs et avec les autorités locales de santé publique.
Le budget supplémentaire comprend également le nouveau Fonds de transformation d'urgence de 77,5 millions de dollars, qui aidera les transformateurs de produits alimentaires à adapter leurs activités pour assurer la sécurité des travailleurs et pour optimiser la capacité de production, en aidant à moderniser les installations ou à rouvrir des usines, par exemple.
Nous avons aussi augmenté le financement de l'Agence canadienne d'inspection des aliments de 20 millions de dollars pour assurer la continuité des services d'inspection et la salubrité des aliments pour les Canadiens et pour nos marchés d'exportation.
Pour inciter plus de jeunes Canadiens à travailler dans le secteur, nous avons annoncé 9,2 millions de dollars au programme de la Stratégie emploi et compétences jeunesse, qui va financer jusqu'à 700 nouveaux emplois pour les jeunes dans l'industrie agricole.
[Traduction]
Nous avons aussi amélioré nos programmes de gestion des risques de l’entreprise, qui sont à la disposition des producteurs. Bien sûr, il reste des améliorations à faire, mais j’aimerais réitérer un de mes messages aux agriculteurs: s’il vous plaît, utilisez ces outils importants autant que vous le pouvez. Normalement, ces programmes fournissent 1,6 milliard de dollars par année en aide financière directe à nos producteurs. Cette année, on pourrait atteindre plus de 2,2 milliards en incluant le montant versé par le programme Agri-stabilité, qui pourrait doubler.
La plupart des provinces ont accepté de porter les paiements provisoires d’Agri-stabilité à 75 %. Cela pourrait se traduire, par exemple, par un montant de 20 $ par tête pour les éleveurs de porcs de l’Alberta.
Nous avons prolongé jusqu’au 3 juillet la période d’inscription à Agri-stabilité. Nous encourageons les producteurs à présenter une demande.
Les producteurs agricoles canadiens ont près de 2,3 milliards de dollars dans leurs comptes Agri-investissement, des comptes d'épargne autogérés producteur-gouvernement, conçus pour aider les producteurs à gérer les petites diminutions de revenus et à investir pour gérer les risques et améliorer les revenus qu'ils tirent du marché. Le producteur moyen a près de 25 000 $. Les producteurs horticoles ont en moyenne 25 000 $; les producteurs de grains et d’oléagineux, 33 000 $ et les producteurs de pomme de terre, 93 000 $.
Notre gouvernement a aussi pris les devants en injectant 125 millions de dollars dans le programme Agri-relance. On a aussi modifié le programme pour que les producteurs puissent profiter de l’aide du gouvernement fédéral, que les provinces choisissent d’y participer ou non. C’est encourageant de voir les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan faire leurs propres annonces sur Agri-relance. Nos relations avec nos partenaires provinciaux et territoriaux se sont renforcées encore davantage pendant la pandémie. Nous nous réunissons chaque semaine et collaborons dans le domaine de l’inspection des viandes et des programmes de gestion des risques d’entreprise.
Enfin, nous avons vraiment à cœur de relever les défis liés à la sécurité alimentaire des Canadiens et Canadiennes. Depuis le début de la pandémie, nous avons donné 100 millions pour soutenir nos banques alimentaires et nos réseaux alimentaires nationaux. Le Budget supplémentaire des dépenses inclut 75 millions pour les organismes d’aide alimentaire qui desservent des Canadiens vulnérables pendant la crise. Par exemple, grâce à un financement fédéral de 170 000 $, le centre d’aide aux chômeurs de Windsor, en Ontario, a distribué des paniers d’urgence à des familles dans le besoin. Hier, nous avons annoncé le deuxième appel de propositions du Fonds des infrastructures alimentaires locales, pour aider les organismes d’aide alimentaire à investir dans des projets de plus grande envergure d’un maximum de 250 000 $.
Ce deuxième volet s’appuie sur le succès du premier, qui a aidé de nombreuses communautés partout au Canada. Enfin, le budget inclut 50 millions de dollars pour aider les organismes d’aide alimentaire à acheter des aliments produits en trop dans leur région pour nourrir des Canadiens vulnérables. Nous avons fait beaucoup de progrès, mais il reste beaucoup à faire.
Monsieur le président, je suis certaine que le secteur agricole et agroalimentaire sera l’un des moteurs de la relance économique de notre nation et qu’il continuera à soutenir la prospérité de nos communautés rurales et de notre économie nationale.
Merci.
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Je vous remercie, madame Bessette.
Effectivement, dans les circonscriptions voisines de la mienne dans les Cantons-de-l'Est, ces organisations communautaires répondent à un besoin qui est, malheureusement, très grand. Le Fonds des infrastructures alimentaires locales permet d'aider les banques alimentaires, entre autres, mais aussi les maisons de jeunes et les jardins communautaires.
L'année passée, nous avions lancé un premier appel de propositions. Les contributions pouvaient aller jusqu'à 25 000 $ et visaient particulièrement l'achat d'équipements. Ce deuxième appel de propositions, que nous avons lancé hier, vient en appui à des projets communautaires et offre des contributions pouvant aller jusqu'à 250 millions de dollars, et pouvant même s'échelonner sur trois ans.
L'objectif de ce programme est d'aller au-delà du simple achat d'équipements. Nous voulons encourager les gens à former des regroupements, à s'associer avec les fermiers du coin, les épiciers, les restaurateurs — soit les gens qui sont des parties prenantes dans notre système alimentaire —, et à mettre en place une structure qui contribuera à réduire les besoins. Nous avons une vision à long terme et nous souhaitons renforcer nos systèmes alimentaires locaux.
Ce Fonds permettra de payer les dépenses liées à l'infrastructure, aux aménagements, aux équipements, à certaines dépenses peu onéreuses, mais non récurrentes. Les frais récurrents ne seraient pas couverts par le programme.
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Non, ce sont vraiment deux choses différentes.
Nous avons annoncé un investissement de 100 millions de dollars destiné aux banques alimentaires.
De ces 100 millions de dollars, il y a 75 % d'argent frais et 25 % de surplus de l'année précédente venant du ministère.
Ce que j'ai annoncé hier s'inscrit dans le Fonds des infrastructures alimentaires locales, qui s'inscrivait lui-même dans la Politique alimentaire pour le Canada. Il s'agit d'un montant de 50 millions de dollars.
Dans le cadre du premier appel de propositions fait l'an dernier, nous avons utilisé 6,6 millions de dollars. Pour ce qui est du deuxième appel de propositions, il reste 43,4 millions de dollars disponibles. Cela était prévu dans l'enveloppe de la politique alimentaire s'élevant à 134 millions de dollars, enveloppe qui était établie dans le budget de 2020.
De ce que je comprends, ce ne sont pas vraiment de nouvelles sommes. Elles étaient prévues.
J'aimerais vous parler des programmes et de leur amélioration.
Vous avez sûrement pris connaissance du sondage effectué par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, selon lequel 29 % des agriculteurs pensent que les plans d'aide sont suffisants, 48 % des agriculteurs s'inquiètent de l'endettement et 40 % s'inquiètent de l'avenir de leur entreprise.
Lorsque vous avez fait les premières annonces, le premier ministre Trudeau avait dit que c'était un premier pas et que, s'il y avait besoin de plus d'aide, il allait en faire plus. Nous considérons qu'il faudrait en faire plus, et dès maintenant.
Pouvez-vous nous dire s'il va y avoir bientôt des annonces quant à l'amélioration des programmes? Avez-vous fixé une date?
Pour ce qui est des modifications qui ont été rendues nécessaires, entre autres dans l'industrie de la transformation, on savait que les 77,5 millions de dollars n'étaient pas suffisants. Ils ont été dépensés très rapidement.
En ce qui concerne les compensations dans les secteurs du porc et du bœuf, les acteurs du milieu que nous avons reçus ici, au Comité, nous ont dit que les 50 millions de dollars prévus étaient pratiquement déjà caducs et qu'ils avaient besoin de beaucoup plus d'aide.
Avec tout le respect que je vous dois, madame la ministre, quand vous nous dites que vous travaillez fort, c'est très bien et nous vous croyons. Toutefois, cela fait un certain temps déjà que les gens du milieu ont besoin d'aide. Ils nous disent tous la même chose. Tous les membres du Comité vont être d'accord avec moi pour dire que les programmes ne fonctionnent pas. Il est donc urgent d'agir à ce sujet.
Vous savez probablement que nous allons reprendre nos travaux et que nous allons formuler des recommandations. Nous vous offrons notre collaboration, car il faut vraiment que cela bouge rapidement.
Pour la suite et pour terminer mon temps de parole de six minutes, j'aimerais laisser ma collègue Mme Desbiens poser une question.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre, je vous remercie d'être avec nous. Je salue également mes collègues.
Madame la ministre, vous avez parlé du fonds de 50 millions de dollars pour l'achat de denrées excédentaires. J'ai parlé avec certains producteurs et ils n'ont pas encore reçu de précisions à ce sujet. D'entrée de jeu, vous avez parlé de délais. On devrait avoir des détails bientôt, mais quand les aura-t-on?
Quelles productions seront ciblées pour le rachat d'aliments? Est-ce que les choses avancent de ce côté? Certaines denrées alimentaires sont périssables, et le temps compte. Il y a une banque alimentaire dans ma région, et je sais qu'il est très important pour les banques alimentaires de recevoir ces aliments le plus rapidement possible.
Quand aurons-nous les détails de ce programme, madame la ministre?