Bonjour à tous. Comme presque tout le monde semble être en ligne, nous allons commencer.
Bienvenue à la 20e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Le Comité se réunit pour poursuivre son étude des fonctions parlementaires dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Conformément à la motion adoptée par la Chambre le 26 mai 2020, le Comité pourra continuer à siéger en mode virtuel jusqu'au lundi 21 septembre 2020 pour examiner des questions liées à la pandémie de COVID-19 et à d'autres sujets. Certaines des restrictions imposées jusqu'à maintenant pour les séances virtuelles des comités sont désormais levées.
Comme je viens de l'indiquer, le Comité peut dorénavant examiner d'autres questions. En plus de recueillir des témoignages, il peut être saisi de motions comme c'est le cas habituellement. Comme le précise le plus récent ordre de renvoi de la Chambre, toutes les motions doivent faire l'objet d'un vote par appel nominal.
Enfin, la Chambre a également autorisé notre comité à mener certaines de ses délibérations à huis clos dans le but précis d'étudier des projets de rapport ou de procéder à la sélection de témoins. À cet égard, le greffier de la Chambre a avisé les whips que, d'ici à ce que l'Administration de la Chambre ait mis au point un processus permettant d'alterner sans encombre entre délibérations publiques et à huis clos lors d'une même séance, toutes les séances virtuelles qui débutent en public doivent demeurer en public jusqu'à la fin, et toutes les séances virtuelles qui commencent à huis clos doivent demeurer à huis clos jusqu'à la fin.
La séance d'aujourd'hui se déroulera par vidéoconférence, et les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que seule la personne ayant la parole apparaîtra à l'écran, et non l'ensemble du Comité.
Voici maintenant quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la réunion.
L'interprétation de cette vidéoconférence fonctionnera à peu près de la même manière que pour une séance ordinaire du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » et « Français ». Il est préférable que vous sélectionniez la langue dans laquelle vous allez vous exprimer. Si vous souhaitez passer d'une langue à l'autre, arrêtez-vous un moment pour choisir la nouvelle langue dans laquelle vous allez parler au bas de votre écran où l'on indique « Interprétation ». Prévoyez une brève pause lorsque vous faites ce changement.
Je rappelle aux membres du Comité comme à nos témoins que toutes les observations doivent être formulées par l'entremise de la présidence.
Si un député veut intervenir en dehors du temps de parole prévu pour poser ses questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement.
Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement d'un de ses collègues, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Je saurai ainsi que vous voulez prendre la parole. Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants » de votre barre d'outils au bas de votre écran. Vous y trouverez la fonction « Lever la main ».
Lorsque vous parlez, veuillez vous exprimer lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre microphone devrait être éteint. L'utilisation d'un casque d'écoute est vivement recommandée.
Si un problème technique survient — avec l'interprétation ou le son, par exemple —, veuillez en aviser immédiatement la présidence, et l'équipe technique verra à faire le nécessaire. Il est à noter que nous risquons de devoir suspendre nos travaux en pareil cas, car nous devons nous assurer que tous les députés peuvent participer pleinement à la séance.
Si vous perdez accidentellement la connexion, envoyez-nous un courriel, à moi ou au greffier, pour nous le faire savoir, et nous communiquerons immédiatement avec vous pour essayer de rétablir la situation. S'il s'agit seulement d'un problème d'interprétation ou de son, vous pouvez nous le signaler de la manière indiquée précédemment, et nous essaierons d'interrompre nos travaux pour apporter les correctifs nécessaires.
Nous suivrons aujourd'hui les mêmes règles qui s'appliquent habituellement pour les déclarations préliminaires des témoins et les questions qui leur sont posées. Tout comme dans le cadre d'une réunion régulière du Comité, nous suspendrons la séance pour permettre au premier groupe de témoins de quitter la vidéoconférence et établir la connexion avec nos témoins suivants.
Avant de commencer, je vous demanderais à tous de bien vouloir cliquer dans le coin supérieur droit de votre écran pour vous assurer que vous êtes en mode « Galerie », ce qui vous permet de voir tous les participants à la réunion. Si vous n'êtes pas familier avec cette fonction de Zoom, vous noterez qu'il y a un cadrage en jaune qui entoure actuellement mon image. C'est ainsi que vous pourrez savoir qui a la parole et que vous pourrez repérer cette personne dans la mosaïque de visualisation.
Nos témoins d'aujourd'hui ont droit à sept minutes pour nous présenter leurs observations préliminaires. Je crois d'ailleurs qu'ils en ont tous déjà été informés.
Sans plus tarder, j'aimerais leur souhaiter la bienvenue.
Dans notre premier groupe, nous recevons l'ancien greffier de la Chambre, M. Marc Bosc. Bienvenue à cette séance de notre comité. Merci d'être des nôtres encore une fois aujourd'hui.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à vous, à tous les témoins qui comparaissent avec moi ainsi qu'aux membres du Comité.
Je tiens d'abord et avant tout à vous remercier de me donner l'occasion de contribuer à cet important débat. Comme certains parmi vous le savent peut-être, ce n'est pas d'hier que je m'intéresse aux moyens à prendre pour que le Parlement soit à la hauteur des attentes élevées des Canadiens en matière de démocratie. J'ai eu maintes occasions d'apporter une contribution directe en ce sens à la faveur de mes 32 années à titre de parlementaire, soit de 1979 à 2008 comme député fédéral, et pendant deux ans et demi comme député provincial au Manitoba.
J'ai ainsi eu le privilège de faire partie du Comité spécial du règlement et de la procédure qui a été créé en 1982 à la suite de la situation de crise où la sonnerie s'est fait entendre pendant 16 jours à la Chambre. J'ai aussi été membre du Comité spécial sur la réforme parlementaire qui s'est réuni de 1984 à 1986 pour finalement produire ce que certains appellent le rapport McGrath. J'ai en outre collaboré par la suite à plusieurs initiatives moins publicisées visant à réformer les règles et la culture de la Chambre des communes.
J'ai par ailleurs eu l'avantage d'occuper différents postes qui m'ont permis de voir de près comment les règles de la Chambre fonctionnent — et ne fonctionnent pas aussi bien qu'on le souhaiterait dans certains cas. J'ai ainsi été successivement leader à la Chambre pour le NPD, leader parlementaire, vice-président de la Chambre des communes et leader du gouvernement à l'Assemblée législative du Manitoba.
C'est donc avec beaucoup d'intérêt que j'ai accepté l'invitation de contribuer au travail de votre comité qui a été chargé de formuler des recommandations quant à la façon de s'y prendre pour modifier le Règlement pendant la pandémie de COVID-19, le tout dans le cadre d'une approche progressive commençant par des séances hybrides de la Chambre, comme le soulignait le Président dans son rapport soumis au Comité le 11 mai 2020.
En lisant ce rapport du Président, je me suis réjoui de constater qu'il y insistait à maintes reprises sur la nature temporaire des mesures proposées, car il s'agit certes de l'un des éléments que je souhaiterais faire ressortir aujourd'hui. Peu importe les décisions prises en raison de la pandémie, comme celle d'avoir déjà approuvé des séances hybrides du Parlement, de même que les mesures et les améliorations qui seront mises en œuvre dans la foulée de ces décisions, il faut qu'il soit bien clair que l'on n'établit pas ainsi de précédents qui dicteront le fonctionnement du Parlement après la pandémie, soit dans un avenir que nous espérons tous le plus rapproché possible.
À cet égard, j'exhorterais les membres du Comité à ne pas faire intervenir dans ce débat au sujet du Parlement hybride des préférences ou des propositions qu'ils font valoir depuis longtemps afin que des changements soient apportés au fonctionnement habituel de cette institution. Je m'inquiète tout particulièrement des risques que le vote à distance pave d'une manière ou d'une autre la voie au vote électronique dans un Parlement postpandémique, comme je l'écrivais récemment dans un article pour rabble.ca. Dans ce même article, j'exprimais mes préoccupations d'ordre plus général quant à l'érosion des contacts personnels et des interactions directes entre les députés, d'un même parti ou de différents partis, un risque associé aux différentes technologies modernes de communication accessibles non seulement aux députés, mais à l'ensemble des Canadiens.
Quoi qu'il en soit, si l'on en vient à tenir un vote à distance ou en mode virtuel dans le cadre du Parlement hybride, je recommanderais certes qu'un tel vote ait lieu suivant des modalités et à des moments qui sont connus à l'avance et prévisibles. Le cas échéant, on devrait aussi envisager la possibilité de permettre aux whips d'indiquer comment les députés de leur parti votent dans chaque cas, en prévoyant bien évidemment la possibilité de voter séparément pour ceux qui souhaitent exprimer une opinion dissidente. Cette façon de faire serait similaire à ce qui se faisait à l'époque où j'étais à la Chambre, alors que les whips se levaient pour indiquer de quel côté les députés de leur parti votaient.
En conclusion, je tiens à souligner qu'il a été convenu de créer un Parlement hybride à l'issue de négociations tenues dans le contexte d'une échéance imminente. Cette formule doit être considérée comme une solution provisoire qui peut être améliorée. On pourrait par exemple intégrer à ce modèle hybride le retour des journées de l'opposition ou des débats exploratoires n'exigeant pas de vote, ou peut-être des modalités hybrides complémentaires offrant aux partis d'opposition davantage d'occasions de choisir le sujet du débat. Il pourrait en être de même des affaires émanant des députés et peut-être aussi du budget.
J'espère certes que toutes ces inquiétudes pourront être apaisées, de préférence grâce à un retour rapide à la vie parlementaire normale à l'issue de la pandémie. Si la situation perdure pendant plus longtemps que nous le souhaiterions tous, il faut espérer que les recommandations du Comité sauront permettre au Parlement de poursuivre adéquatement son travail.
Merci.
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Bonjour. Pour ceux parmi vous qui ne le sauraient pas, je suis journaliste sur la Colline parlementaire depuis maintenant près de 12 ans. Je suis également l'auteur d'un ouvrage intitulé
The Unbroken Machine: Canada's Democracy in Action, un survol de notions élémentaires sur la vie civique, le gouvernement responsable et les parlements de Westminster au Canada.
Je présume que vous m'avez invité aujourd'hui en raison des rubriques que j'ai rédigées au cours des dernières semaines pour m'opposer de différentes manières à la mise en place d'un Parlement virtuel. Je vais donc d'abord vous présenter un aperçu de mes réserves à cet égard.
De toute évidence, je suis surtout préoccupé du fait que le Parlement fonctionne mieux lorsque les gens sont présents sur place. Une grande partie du travail le plus important s'accomplit en établissant des relations, ce qui se fait dans les coulisses, les salles de réunion, les antichambres et les corridors du Parlement. Rien de tout cela ne peut se produire en mode virtuel. C'est certes l'une des choses qui m'inquiète le plus si l'on devait s'en tenir pendant longtemps à une formule hybride.
J'ai également de sérieuses réserves en raison d'une longue série de conséquences imprévues ayant découlé de changements apportés aux règles de fonctionnement du Parlement. Parmi les exemples qui viennent tout de suite à l'esprit, souvenons-nous de ce qui s'est produit lorsque le temps de parole a été plafonné à 20 minutes. Plutôt que de dynamiser les débats en permettant les échanges de part et d'autre de la Chambre, cette mesure a incité les députés à faire lecture de discours rédigés d'avance pour utiliser le temps de parole qui leur est imparti. Je trouve cela extrêmement inquiétant.
Une autre mesure qui a eu des conséquences non envisagées a été l'élimination des séances en soirée au début des années 1990. Cette décision a marqué la fin des soupers entre députés trois fois par semaine au Restaurant parlementaire, et c'est l'atmosphère de collégialité de la Chambre qui en a souffert. L'environnement de travail n'est plus le même qu'auparavant.
Je peux aussi vous citer l'exemple de la décision d'expulser les sénateurs du caucus libéral. Cette mesure a eu comme conséquence imprévue d'éliminer pour ainsi dire la mémoire institutionnelle du caucus en plus de centraliser encore davantage les pouvoirs entre les mains du chef.
Comme les changements apportés aux règles de fonctionnement ont toujours des conséquences qui n'avaient pas été envisagées, je pense qu'il convient de prendre le temps de bien nous demander quelles pourraient être ces conséquences dans le contexte que nous vivons actuellement.
Pour ce qui est des séances hybrides et du vote à distance, je m'inquiète surtout du fait que, parallèlement aux mises en garde répétées concernant le caractère temporaire que doivent prendre ces mesures, il a été néanmoins mentionné dans le rapport précédent de ce comité que l'on devrait envisager la possibilité d'utiliser les moyens actuellement mis en œuvre en vue de moderniser les règles de fonctionnement de la Chambre des communes. À mes yeux, c'est comme si l'on ouvrait une boîte de Pandore, du fait que certains chercheront à rendre permanents tous les changements qui sont adoptés, même s'ils sont censés être temporaires. [Difficultés techniques] mes préoccupations au sujet des conséquences que pourraient avoir ces changements aux règles de fonctionnement.
Merci.
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Merci, madame la présidente. Je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole devant votre comité aujourd'hui.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, et je crois que c'est le cas de la majorité d'entre vous, je vais d'abord me présenter pour que vous puissiez voir en quoi mes propos sont susceptibles de vous intéresser.
Je pratique le droit depuis 30 ans en Nouvelle-Écosse. J'ai été député à l'Assemblée législative de la province pendant neuf ans. J'ai été leader de l'opposition officielle pendant deux législatures où le gouvernement était minoritaire, soit en 2004 et 2007.
Lorsque j'ai quitté la vie politique, j'ai travaillé pour le Programme des Nations unies pour le développement pendant six ans, dont quatre années à titre de conseiller mondial sur les parlements. Depuis huit ans, j'ai ma firme de consultants à Halifax où nous collaborons avec des organisations internationales pour essayer de doter différents pays du monde d'un parlement efficace. J'ai travaillé directement avec plus de 60 parlements à l'échelle planétaire en plus d'agir comme consultant auprès de députés de plus de 110 pays. J'enseigne également au sein du programme de gestion parlementaire de l'Université McGill.
Voilà donc un aperçu de ma feuille de route.
J'avais quatre éléments principaux que je voulais vous exposer aujourd'hui, mais je ne vais pas trop insister sur le premier, car MM. Smith et Blakie en ont déjà traité. Je vais donc me contenter de vous dire que je conviens avec eux que les relations interpersonnelles — le dialogue — constituent le lubrifiant qui permet à la machine politique de bien fonctionner au Canada. Plus nous mettons en péril ces relations — et je crois que M. Smith vous a donné des exemples de façons dont cela pouvait se produire, et que M. Blakie en fait autant dans son article —, plus vous risquez de vous retrouver avec un Parlement où l'animosité règne en maître. Pour avoir une idée de ce que l'avenir nous réserve en pareil cas, il suffit de regarder de qui se passe au sud de la frontière. Je n'en dirai pas plus à ce sujet, si ce n'est pour répéter que je suis d'accord avec eux sur ce point.
Je veux faire valoir par ailleurs que nous sommes en plein coeur d'une pandémie et que des échanges ont bel et bien cours actuellement. On voit les leaders à la Chambre discuter entre eux et les représentants des différents partis qui conjuguent leurs efforts dans le cadre d'un véritable dialogue parlementaire, mais j'estime qu'il est plus important que jamais, étant donné la pandémie qui nous frappe, de mettre en place les structures nécessaires pour officialiser ces façons de faire.
Je veux vous donner l'exemple de la Nouvelle-Zélande qui a créé un comité des affaires parlementaires qui fait partie des comités permanents de son parlement. C'est donc un comité qui est là pour de bon. Je recommanderais que le Canada fasse l'essai de cette formule pendant la pandémie, car j'estime qu'il serait bon d'encadrer officiellement le dialogue actuel.
Le comité des affaires parlementaires est présidé par le Président de la Chambre. Il est formé des leaders à la Chambre des différents partis reconnus. Il est ainsi possible de dégager un consensus au sujet de l'ordre du jour, du Feuilleton ou de la durée du débat concernant un projet de loi, une motion ou des subsides. Les membres de ce comité peuvent parvenir à s'entendre à l'intérieur d'un cadre structuré qui permet un consensus.
En pleine pandémie, alors que nous devrions tous chercher à dégager un consensus national quant aux mesures à prendre — et je crois que les approches partisanes ont été assez bien contrôlées jusqu'à maintenant —, je pense que c'est une avenue à envisager. Lors de crises nationales comme celle-ci, il convient d'explorer la possibilité d'instaurer une approche formalisée, notamment pour le dialogue qui a actuellement cours au Parlement, de manière à pouvoir régler le plus de questions possible.
Je dirais que mes troisième et quatrième points sont reliés entre eux. Le troisième concerne le vote en mode virtuel.
J'abonde tout à fait dans le sens de M. Smith lorsqu'il parle des conséquences imprévues que peuvent avoir les changements apportés aux règles de fonctionnement. Je crains moi aussi de voir certains députés demeurer davantage dans leur circonscription si le vote en mode virtuel est autorisé. Il y aurait des répercussions directes sur les échanges entre les partis et entre les députés des différents partis, mais j'y vois également une sorte de piège, si je puis m'exprimer ainsi.
Il peut y avoir des députés qui vivent plus loin d'Ottawa ou qui éprouvent des problèmes à concilier travail et vie familiale. Ces députés pourraient choisir ce mode de participation. Si nous en venons à leur offrir cette possibilité de façon permanente, nous allons nous retrouver avec un système avec deux classes de députés. Il y aura, d'une part, ceux qui viennent à Ottawa et parlent directement avec les hauts fonctionnaires et les ministres, et sont ainsi susceptibles d'exercer une influence sur la prise de décisions politiques. Il y aura, d'autre part, ceux dont le travail sera davantage orienté vers leur circonscription puisqu'ils passeront moins de temps à Ottawa, et auxquels on prêtera par conséquent une moins grande capacité à influer sur les décideurs.
Je pense que le vote virtuel peut avoir des conséquences non souhaitées. J'aimerais proposer une solution de rechange dont M. Blaikie a traité brièvement. C'est la possibilité pour un parti d'exprimer son vote en bloc. C'est une approche utilisée encore une fois en Nouvelle-Zélande, mais aussi dans les États de Victoria et du Queensland en Australie. Je veux toutefois qu'une chose bien claire. Nous avons déjà au sein du système parlementaire canadien une façon de voter qui est très efficiente, et c'est le vote par oui ou par non.
J'ai jeté un coup d'oeil dans les registres de la Chambre des communes pour me faire une idée des chiffres. Depuis 2005, 92,6 % des votes qui y ont été tenus ont été des votes par oui ou par non. C'est une façon très efficiente de faire avancer les choses sans avoir recours à un vote par appel nominal. Nous n'utilisons le vote par appel nominal qu'avec parcimonie. Nous nous en servons seulement pour les questions litigieuses ou les décisions vraiment importantes. Je pense donc que nous devons continuer à considérer le vote par oui ou par non comme une option.
Nous pourrions alors envisager le recours au vote en bloc, de préférence au vote virtuel, dans les situations où il faut procéder à un vote par appel nominal. Comme c'est le cas en Nouvelle-Zélande et dans certains États de l'Australie, il s'agit alors pour le leader à la Chambre ou un député du parti de se lever pour indiquer combien de membres de son caucus vont voter oui et combien vont voter non. Les dissensions sont autorisées. Si certains députés ne veulent pas être intégrés à ce vote en bloc, il leur est possible d'exprimer leur opinion individuellement. Encore là, à l'instar du vote par procuration, cela permet de tenir un vote par appel nominal sans avoir recours au mode virtuel. C'est un changement de procédure, plutôt qu'un changement d'ordre technique. Selon moi, étant donné les gains d'efficience que procure le vote par oui ou par non au sein du système actuel, nous serions malavisés d'y renoncer. J'ai aussi pu constater dans d'autres pays que le vote électronique a entraîné de nombreuses complications. Je pourrai vous en dire plus long à ce sujet, si la chose vous intéresse.
En conclusion, je vous remercie encore une fois de m'avoir permis d'exprimer mon point de vue aujourd'hui. Merci également pour tout le travail accompli par votre comité, l'ensemble des comités permanents et la Chambre des communes. Vous avez réalisé des miracles du point de vue technique en rendant tout cela possible en si peu de temps. Je surveille ce qui se passe dans de nombreux parlements de la planète, et je peux vous dire que le Canada est maintenant un modèle à suivre en la matière.
C'est une bonne chose que de considérer les avancées technologiques et les modifications pouvant être apportées à nos règles par ailleurs, mais il faut s'assurer de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il y a quantité de choses qui fonctionnent bien au Parlement actuellement. Nous devons veiller à aller de l'avant sans perdre ces acquis.
Merci.
Vous avez tout à fait raison. L'équipe de la Chambre des communes a accompli en très peu de temps un travail extraordinaire pour parvenir à gérer tous les changements avec lesquels elle a dû composer. C'était quelque chose à voir.
J'aurais quelques points à éclaircir avant que nous passions aux tours de questions.
Premièrement, il semble y avoir des problèmes avec les lignes téléphoniques qu'utilisent certains membres du personnel des députés pour écouter nos délibérations via Zoom. Notre équipe technique s'efforce actuellement de faire le nécessaire pour rétablir la connexion. Lorsque les lignes téléphoniques seront de nouveau accessibles, je vous le ferai savoir. D'ici là, les intéressés peuvent se tourner vers ParlVU pour suivre nos délibérations.
Il y a aussi les cas de MM. Blaikie et Smith que nous devons régler.
Nos interprètes nous indiquent que votre son n'est pas aussi clair qu'ils le souhaiteraient. Peut-être, monsieur Blaikie, pourriez-vous vous rapprocher de votre ordinateur pour régler le problème.
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Disons qu'il y a longtemps déjà que je suis préoccupé par les conséquences imprévues que pourrait avoir le vote électronique. C'est ce que j'affirme aujourd'hui alors même que je faisais partie en 1985-1986 du comité McGrath qui a recommandé dans un premier temps le vote électronique. Le comité était alors motivé par l'espoir de voir poindre un Parlement où la discipline de parti serait moins présente dans différents dossiers. Nous pensions que le vote électronique pourrait contribuer à l'atteinte d'un tel objectif, car on mettait ainsi fin aux situations où des députés souhaitant exprimer leur dissidence à l'encontre de la position de leur parti devaient se lever en Chambre pour entendre les applaudissements des députés des autres partis ou voir leurs propres collègues froncer les sourcils.
C'était l'intention visée, mais il est apparu au fil des ans que la mise en œuvre du vote électronique aurait eu notamment comme conséquence non envisagée — et les autres témoins n'ont pas manqué de le faire valoir ce matin — de nous faire perdre ces occasions dans la vie parlementaire où la sonnerie se fait entendre, les gens se croisent sur le parquet et de nombreuses questions sont réglées.
Lorsque les gens se rassemblent à l'appel du timbre, c'est le moment pour les députés d'aller discuter avec un collègue d'en face ou encore avec un ministre du Cabinet auquel il n'aurait pas normalement accès. Comme je jugeais le prix à payer pour l'adoption du vote électronique tout simplement trop élevé, j'ai changé mon fusil d'épaule. En ma qualité de leader du NPD à la Chambre, j'ai pu à différentes reprises m'opposer à la concrétisation de cette proposition. Je suis encore de cet avis aujourd'hui.
Je voulais faire valoir ce matin que ceux qui ont l'intention de faire adopter le vote électronique ne devraient pas profiter de cette mesure temporaire prise en situation de pandémie pour faire avancer leurs revendications quant aux modes de fonctionnement habituels du Parlement. C'est ce que je voulais que vous compreniez. Je n'accuse pas quiconque de quoi que ce soit; je veux seulement mettre en lumière ce risque ou cette tentation que certains pourraient avoir. Examinons maintenant ce qui est nécessaire dans un contexte de pandémie, et nous pourrons, lorsqu'il y aura retour à la normale au Parlement, poursuivre nos discussions sur ces autres questions.
Je suis très reconnaissante de vous entendre tous aujourd'hui. C'est un sujet tellement important. Rien, à mon avis, ne peut remplacer le processus parlementaire en personne. Je sais qu'en cette période, même pour moi, pour les gens que je connais, pour les gens avec qui je suis en relation... Je continue de faire ce travail, mais il y a des personnes que je ne connais pas, et quand je ne travaille pas en comité, je ne vois pas nécessairement mes collègues députés des autres partis. Quand nous participons aux séances du comité sur la COVID, je n'ai pas de discussions informelles avec mes collègues sur ma vie personnelle, puisque je me trouve en communication avec jusqu'à 338 députés à la fois. Je tiens à le souligner.
Nous savons aussi que la réalité est telle qu'il pourrait falloir jusqu'à deux ans, à ce qu'on dit, avant qu'un vaccin ne soit prêt, et compte tenu de l'immensité de notre pays et de la nécessité pour les députés de se déplacer d'une région à l'autre, je pense que c'est un problème considérable.
J'entends beaucoup évoquer le vote par procuration, soit la possibilité que les whips votent au nom de leur parti. Comme M. Bosc le disait, je pense que le vote est au coeur du processus parlementaire. Or, nous ne savons pas combien de temps la situation durera.
Il y a une question, entre autres, que j'aimerais poser, et je la poserai d'abord à M. Blaikie, concernant les outils déjà à notre disposition. Actuellement, nous utilisons Zoom. Si nous choisissions le vote virtuel et que les députés devaient dire oui ou non pendant que leur visage est visible à l'écran, ce serait un peu comme ce qu'on fait en ce moment, et je me demande si vous pensez que ce pourrait être une bonne prochaine étape après le vote par procuration.
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Je vais vous donner un exemple. J'ai vu de nombreux parlements adopter le vote électronique. Les parlementaires sont très enthousiastes à l'égard des parlements électroniques et de la possibilité de... chaque député a une petite carte qu'il utilise pour voter.
J'ai aussi parfois vu les chefs de partis s'emparer de ces cartes. Il y a alors une ou deux personnes qui font le tour de la Chambre, passant littéralement d'un siège à l'autre, puis appuient sur un bouton en tenant la carte. Je ne crois pas que ce soit bien bon pour la démocratie, ni pour le Parlement.
Ce qui m'inquiète concernant le vote virtuel, c'est en partie comment il évoluera à long terme. Cependant, je comprends qu'il faille faire quelque chose pendant cette pandémie, pendant une urgence nationale, d'où l'intérêt du vote par procuration.
Je ne suis pas certain que le vote par procuration soit actuellement permis. Je vois qu'il est permis au Royaume-Uni. Celui-ci a annoncé hier qu'il allait le permettre pendant la situation d'urgence pour les personnes immunosupprimées ou à risque élevé de contracter la maladie. Le vote par procuration est utilisé en Australie, pendant les congés de maternité, par les femmes députées qui souhaitent prendre congé. C'est la raison pour laquelle je choisirais le vote par procuration dans les circonstances.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie à mon tour nos témoins d'aujourd'hui. Je pense que leurs observations sont très éclairantes jusqu'à maintenant.
Je commencerai par une brève observation. Je sais que M. Smith a mentionné qu'il y a une certaine connaissance institutionnelle au Sénat. Je pense que c'est une chose à garder en tête dans cette étude. Il y a beaucoup de députés au sein du gouvernement actuel, la grande majorité d'entre eux, qui n'ont jamais été dans l'opposition. Inversement, il y a beaucoup de députés de l'opposition qui n'ont jamais été au pouvoir.
Si on garde en tête les différences entre les députés du parti ministériel et ceux de l'opposition, il est bon de pouvoir bénéficier de la mémoire institutionnelle de personnes comme M. Blaikie, qui a siégé de nombreuses années à la Chambre. De même, bien sûr, nous avons parmi nous M. Bosc, qui a commencé à travailler à la Chambre des communes en 1986, si je ne me trompe pas, et qui a littéralement écrit le recueil de procédure. Cela nous donne beaucoup de perspective.
Monsieur Bosc, je sais que nous sommes nombreux, à la Chambre, à avoir pu bénéficier de vos sages conseils au fil des ans. Vous nous manquez beaucoup dans la Cité parlementaire, donc nous sommes bien heureux de vous voir parmi nous aujourd'hui. Ma première question s'adresse à vous.
Certains recommandent de modifier le Règlement par l'ajout d'un article général, un article 1.2, qui donnerait au Président le pouvoir d'adapter la procédure de la Chambre des communes en cas d'urgence ou de pandémie.
J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'idée d'adopter une simple modification de la sorte pour lui donner un chèque en blanc, si je peux m'exprimer ainsi, ou s'il serait préférable d'adopter toute une série de modifications qui s'appliqueraient en cas de pandémie ou d'urgence nationale. Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez?
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Je ne sais pas trop qui devrait intervenir en premier.
Vous avez parlé de « consentement unanime des partis reconnus », et je dirais seulement aux fins du compte rendu, ayant été député de 1993 à 1997, que je n'appartenais à aucun parti reconnu par la Chambre des communes, même si j'appartenais à un parti qui était reconnu par de nombreux Canadiens.
Si le consentement unanime doit être la règle, et je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire, le fait qu'il soit obtenu entre des partis reconnus laisse parfois des députés de côté, comme cela a été le cas de 1993 à 1997 avec neuf députés du NPD. Souvent, lorsque le consentement unanime a été demandé et qu'il n'y a pas eu de consultation avec ceux d'entre nous qui n'ont pas le statut de parti, le consentement unanime n'a pas été obtenu parce que tous les députés n'ont pas été consultés.
Je vous exhorte que lorsque vous parlez de consentement unanime — et le fait que le Comité veut le recommander ou non est une autre question —, les députés indépendants et les députés qui appartiennent à des partis non reconnus, s'il y en a aujourd'hui à la Chambre, devraient être pris en considération.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à nos témoins d'aujourd'hui des excellents renseignements et avis qu'ils nous ont fournis.
Monsieur Blaikie, votre comparution a généré une vente de plus de votre livre The Blaikie Report. Lorsque j'ai vu que vous alliez témoigner au Comité, je l'ai commandé, et je vous remercie de toute votre expérience au fil des ans.
L'argument de M. Gerretsen fait ressortir une préoccupation que j'ai, et que d'autres membres du Comité ont, je pense — vous l'avez tous mentionnée dans vos déclarations liminaires —, dans le cadre de nos discussions sur la modernisation du Parlement. Est-il approprié de mener cette étude en ce moment sur une modernisation permanente? Nous avons parlé d'ajouter des séances à huis clos et d'apporter des changements à l'interprétation. Ce processus est-il la bonne marche à suivre? Êtes-vous à l'aise avec le moment choisi pour tenir cette étude? Ou devrions-nous mener cette étude après la pandémie pour apporter des changements permanents comme ceux-ci? Je suis inquiet à propos de ces études qu'on nous a confiées, notamment sur le vote à distance dans la situation actuelle. Avez-vous des préoccupations?
Monsieur Smith, j'ai souri en lisant votre article, où vous dites que la majorité des comités tirent toujours profit d'une crise. Quelqu'un a-t-il des observations à ce sujet, à propos du moment choisi pour tenir cette étude et des changements permanents dont nous discutons?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à remercier les témoins d'être ici.
Je tiens à répéter ce que j'ai dit avant la réunion; il est bon de voir M. Blaikie ici. J'ai eu la chance de servir avec lui lors de législatures précédentes, et il a toujours été un exemple de sagesse et d'intégrité. Évidemment, la réputation de tous les autres témoins est tout aussi enviable.
Permettez-moi de clarifier quelque chose, car je décèle dans certains des témoignages d'aujourd'hui quelques préoccupations entourant le caractère permanent des changements et aussi les changements provisoires. Il convient d'être très clairs sur ce point. L'objectif du Comité, l'objet de cette étude, est d'examiner les mesures temporaires en temps de pandémie, dans ces circonstances exceptionnelles.
Je comprends la réticence et la crainte concernant la permanence des changements et les conséquences imprévues, et je sais que M. Blaikie a été clair à ce sujet, mais je vais poser une question à M. Bosc.
Que pourrions-nous faire si nous convenions d'utiliser le vote par procuration, le vote en bloc ou le vote de vive voix, et qu'un ou deux députés disent ensuite que cela porte atteinte à leur privilège? Ces solutions pourraient-elles être considérées comme une atteinte au privilège d'un député qui ne pourrait être là en personne?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Après un court préambule, je vais poser une seule question et j'aimerais avoir les commentaires des témoins qui voudront bien y répondre.
J'ai beaucoup entendu parler les témoins de leur réticence par rapport à un changement permanent. Moi aussi, je me permets de rappeler que nous sommes dans un contexte particulier où nous souhaitons pallier un problème. Nous souhaitons tous revenir à la Colline du Parlement, mais j'ai des collègues qui ne le peuvent pas à cause de leur état de santé, entre autres.
J'ai aussi entendu parler du vote électronique — parce que cela fait l'objet de notre étude présentement — et du fait que cela empêche certaines prises de contact et certaines discussions avec d'autres. Cependant, j'ai entendu peu de solutions concrètes dans le contexte actuel. C'est là-dessus que j'aimerais avoir l'opinion de nos témoins. Je pense, par exemple, au fait que toutes les rencontres actuelles entre les leaders, qui ont lieu habituellement le mardi, ont été annulées. Or, c'est une belle occasion d'avoir des échanges. J'aimerais obtenir des recommandations qui permettraient d'améliorer la situation actuelle à laquelle nous nous heurtons tous, de toute façon.
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Nous reprenons. Nous allons commencer.
Je demanderais à tous de cliquer sur le coin supérieur droit de leur écran afin d'avoir une vue d'ensemble de la réunion. Vous pourrez ainsi voir les autres participants dans une grille.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Quand vous serez prêt à prendre la parole, cliquez sur l’icône du microphone pour l'activer.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être faits par l'intermédiaire de la présidence. L'interprétation de la présente vidéoconférence s'apparentera à celle d'une séance ordinaire. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre « parquet », « anglais » et « français ». Si vous comptez alterner d'une langue à l'autre pendant votre intervention, veuillez changer le canal d'interprétation en conséquence. Je vous invite à faire une courte pause lorsque vous passez d'une langue à l'autre.
Veuillez parler lentement et distinctement. Lorsque vous ne parlez pas, assurez-vous que votre microphone est désactivé. L'utilisation d'un casque est fortement encouragée.
Nous pouvons commencer par les déclarations préliminaires des trois témoins que nous accueillons aujourd'hui.
Monsieur Farnworth, vous avez fourni une copie écrite de votre déclaration préliminaire, ce qui facilitera le travail des interprètes, même s'il y a des problèmes de son. Notre seule préoccupation est la période des questions, mais nous espérons que l'équipe technique pourra résoudre votre problème d'ici là.
Bienvenue à tous les témoins. Je vous remercie. Je suis certaine que vous êtes très occupés par vos fonctions parlementaires dans vos provinces respectives. Nous sommes très heureux de vous accueillir parmi nous pour entendre vos observations et profiter de votre expertise.
Pour commencer, nous entendrons l'honorable Siobhan Coady, ministre des Ressources naturelles et leader parlementaire du gouvernement de la Chambre d'assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador.
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Merci beaucoup. C'est un plaisir de comparaître devant vous cet après-midi.
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître au Comité. C'est un véritable privilège d'être avec vous aujourd'hui et de voir certains de mes anciens collègues de la Chambre des communes. En tant qu'ancienne députée fédérale et en tant que leader parlementaire du gouvernement et ministre des Ressources naturelles de Terre-Neuve-et-Labrador, j'accorde une grande importance à ce comité. Je suis aussi présidente du Select Committee of Rules and Procedures Governing Virtual Proceedings.
Nous vivons en effet une période difficile. Il y a deux mois et demi, l'idée qu'un parlement puisse siéger autrement que de manière conventionnelle n'était pas envisagée. Aujourd'hui, de nombreuses législatures dans le monde entier, et même ici au Canada, s'apprêtent à tenir des réunions selon diverses méthodes.
Comme Sam Cawthorn l'a dit un jour, « Les moments de crise créent des occasions. Problèmes et crises engendrent une plus grande créativité et un leadership éclairé en nous obligeant à nous concentrer sur des choses qui sortent des sentiers battus. » C'est ce que nous faisons tous.
Notre Chambre d’assemblée a ajourné le 12 mars 2020 pour une semaine consacrée aux circonscriptions prévue au calendrier de la session du printemps. Les travaux devaient reprendre le 23 mars. Avant l'ajournement, nous avons eu la présence d'esprit à l'époque, je suppose, de présenter une motion, qui a été adoptée, permettant au Président de prolonger l'ajournement dans l'intérêt public, sur avis du gouvernement. À ce moment-là, les premiers cas de COVID-19 venaient tout juste d'être découverts dans la province et dans tout le pays.
Le 18 mars, le ministre de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador a déclaré que la COVID-19 était une urgence de santé publique en vertu de la Public Health Protection and Promotion Act. Cela demeure en vigueur aujourd'hui. Par conséquent, la Chambre n'a pas repris ses travaux le 23 mars comme prévu.
Des séances spéciales d'une journée ont été tenues le 26 mars et le 5 mai pour traiter de questions urgentes d'intérêt public liées à cette situation sans précédent. La Chambre s'est alors réunie avec le quorum minimum, qui est de 10 députés, y compris le Président, sur le total de 40 députés que compte la Chambre d'assemblée. Du consentement de la Chambre, les affaires courantes ont été annulées et la Chambre a immédiatement traité des avis de motion et des ordres du jour, sauf le 5 mai, alors qu'une période de questions a été autorisée. Les tribunes publiques ont été fermées aux visiteurs, et le nombre de fonctionnaires de la Chambre présents a été réduit au strict minimum.
Lors de la réunion du 5 mai, la Chambre a adopté une résolution visant à créer le Select Committee of Rules and Procedures Governing Virtual Proceedings. La résolution donne au comité le pouvoir de déterminer les modalités d'éventuelles séances virtuelles de la Chambre d'assemblée. On précise que les séances virtuelles de la Chambre pourront avoir lieu selon toutes les combinaisons, avec des députés présents à la Chambre ou participant à distance par des moyens technologiques, y compris la vidéoconférence ou les plateformes audio.
Le comité spécial a été créé en raison des besoins liés à la pandémie de COVID-19, afin de déterminer comment les députés peuvent s'acquitter de leurs fonctions parlementaires de législateurs et d'assurer la reddition de comptes et la transparence, dans le respect des directives de santé publique. Le comité spécial est composé des six membres de notre Comité du Règlement, des leaders parlementaires des caucus de l'opposition et de l'un de nos deux députés indépendants. Le comité spécial a tenu cinq réunions jusqu'à maintenant, toutes en séance virtuelle, ce qui est une première pour notre assemblée législative.
Nos délibérations ont eu lieu en fonction de plusieurs principes fondamentaux. Les députés ont tous été dûment élus en vertu de brefs d'élection distincts et jouissent tous du privilège parlementaire nécessaire pour faire leur travail et représenter leurs électeurs. Tout modèle hybride de Parlement virtuel doit prendre en compte les privilèges individuels des députés et des privilèges collectifs de la Chambre.
Nous reconnaissons également que la masse fait partie intégrante du fonctionnement de la Chambre d'assemblée et qu'elle est le symbole de l'autorité de la Chambre et, par voie de conséquence, de son Président. La masse doit être présente pour que la Chambre soit correctement constituée.
Le comité a entendu que les délibérations de la Chambre peuvent être séparées en deux catégories, soit les travaux d'examen, c'est-à-dire les périodes de questions, et les travaux de fond, ou la prise de décisions. Les travaux de fond comprennent le vote, une fonction essentielle des parlementaires. Cela nous mène à des considérations procédurales, pratiques et juridiques plus complexes.
Le comité a examiné divers aspects, notamment les plateformes de réunions virtuelles et les besoins en technologie pour de très vastes territoires; les différents besoins pour les travaux d'examen et les travaux de fond ou de prise de décision; l'incidence sur les questions de privilège; les questions logistiques, comme la tenue vestimentaire, les arrière-plans convenables et la formation des députés. Nous avons aussi examiné les questions de procédure dans un cadre hybride, comme l'ordre des interventions, la reconnaissance des intervenants, les modalités pour les affaires courantes — déclarations des députés, déclarations de ministres, questions orales, avis de motion, dépôt de documents et les pétitions — et les modalités des débats sur les résolutions et les projets de loi. Des procédures seront mises en place pour établir d'avance l'ordre des interventions pour les différents aspects.
En ce qui concerne le vote, le comité spécial a examiné les options et en a discuté, mais aucune décision n'a encore été prise.
La Chambre d'assemblée a intégré la vidéoconférence au système de diffusion. Les essais effectués ont été couronnés de succès.
Le comité spécial doit faire rapport au plus tard le 1er juillet 2020. Selon la résolution, une fois le rapport déposé, il sera réputé adopté par la Chambre.
La Chambre se réunira à nouveau le 9 juin en présence de tous les députés. Des mesures spéciales seront mises en place pour assurer une distanciation physique appropriée et le respect des directives de santé publique. Trente-quatre députés seront présents en Chambre. Il y aura quatre députés sur la tribune du Président et un député sur la tribune du public. Tous les députés auront un microphone et pourront participer pleinement. Nous pouvons confirmer que les députés seront tenus de porter un masque lorsqu'ils circuleront à la Chambre et dans la Cité parlementaire. Le port du masque ne sera pas exigé lorsque les députés seront à leur pupitre ou lorsqu'ils prendront la parole.
La galerie publique et la tribune du Président seront fermées au public et aux employés. La tribune de la presse sera ouverte et le nombre de représentants des médias présents en même temps sera limité pour assurer une distance physique appropriée. Seuls les employés dont la présence est requise sur place seront présents dans l'édifice.
Un plan a été approuvé pour un réaménagement plus important de la salle, comme l'installation de plexiglas, afin que tous les députés puissent être présents à la Chambre en même temps. Toutefois, ce ne sera pas prêt pour la séance de la semaine prochaine, principalement en raison d'un problème d'approvisionnement et de retards, évidemment. Les responsables de la santé publique ont participé à la planification des différentes configurations de la Chambre, et l'approbation du médecin-chef a été demandée.
Le comité spécial poursuivra son examen des façons de tenir des séances virtuelles même si la Chambre reprendra les séances en personne la semaine prochaine.
En conclusion...
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Concernant l'expérience de la Colombie-Britannique, il y a eu une collaboration entre les partis sur les arrangements pour la séance spéciale du 23 mars, les réunions des comités parlementaires en cours et la session hybride d'été. Les relations avec la leader parlementaire de l'opposition officielle, Mme Mary Polak, et la leader parlementaire du troisième parti, Mme Sonia Furstenau, ont été très productives. Je tiens à les remercier toutes les deux de leurs conseils et de leur contribution.
De plus, la greffière de l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique, Mme Kate Ryan-Lloyd, et son équipe ont fait un travail remarquable en fournissant aux députés les outils de procédure, les technologies et les mesures de santé et de sécurité dont nous avons besoin pour servir nos électeurs pendant cette période sans précédent.
Le 23 mars, nous avons tenu une séance spéciale de l'Assemblée législative. Pendant la période d'ajournement prévue du 5 au 23 mars, il est devenu évident que l'Assemblée législative devait se réunir d'urgence pour examiner et approuver de nouvelles dépenses et mesures législatives en réponse à la COVID-19. J'ai travaillé avec les autres leaders à la Chambre sur les dispositions à prendre pour tenir une séance spéciale d'une demi-journée le 23 mars. L'opposition a été consultée sur le contenu des mesures législatives à partir de ce moment-là.
Tous les partis étaient représentés; il y avait 14 députés sur place. Nous étions loin les uns des autres, en Chambre. Nous avions un personnel réduit et des procédures de nettoyage plus rigoureuses. Un vice-président du comité plénier a assuré la présidence des débats, puisque le Président et le vice-président ont dû se placer en isolement parce qu'ils avaient voyagé récemment. Pour favoriser la distanciation physique, nous avons adopté une motion qui permettait aux députés de prendre la parole et de voter à partir d'un autre siège que celui qui leur avait été attribué pour la séance du jour. Les affaires courantes ont été maintenues, mais cela a été limité à la période des questions et aux rapports des comités.
Les députés ont examiné et approuvé le Budget supplémentaire des dépenses de 2020-2021 de 5 milliards de dollars pour financer le plan d'action relatif à la COVID-19 présenté par le gouvernement, et adopté une loi de crédits connexe. Un projet de loi visant à accorder aux travailleurs un congé sans solde avec protection d'emploi en raison de la COVID-19, ainsi que trois jours de congé de maladie non payés, a fait l'objet d'un examen minutieux et a été adopté à toutes les étapes. Notre motion d'ajournement nous permet de modifier le lieu et les modalités des séances de la Chambre en cas d'urgence ou de mesures de santé publique, avec l'accord du Président et des leaders parlementaires de chaque caucus reconnu.
Peu après le début de la pandémie, la Colombie-Britannique a décidé de passer à un environnement 100 % virtuel pour les réunions des comités parlementaires. Nous avons réussi à le faire rapidement en nous appuyant sur notre expérience fructueuse pour la tenue de réunions de comités par des plateformes de téléconférence, dont Skype. Aux termes de la Constitution Act, une loi provinciale, les comités sont libres de fixer les modalités de leurs réunions, sauf indication claire de la Chambre.
Nous avons étudié les options de téléconférence; nous avons finalement décidé d'utiliser la version améliorée de Zoom, que nous avons trouvée accessible, conviviale et rentable. En outre, cette version améliorée comprend des fonctions de sécurité supplémentaires. De nombreux députés utilisaient déjà Zoom pour des réunions de caucus et de circonscription virtuelles.
Notre personnel a travaillé avec les présidents, les vice-présidents et les membres des comités pour établir des procédures claires pour la conduite des réunions, pour tester la plateforme Zoom et effectuer des essais. Le 30 mars, la Colombie-Britannique a tenu sa première réunion de comité entièrement virtuelle. Deux comités tiennent actuellement les premières réunions virtuelles publiques. IL s'agit du comité chargé des consultations prébudgétaires annuelles auprès des intervenants de toute la province et le comité qui effectue l'examen réglementaire de notre loi sur la protection de la vie privée. Le comité sur l'enfance et la jeunesse et le comité des comptes publics tiennent aussi des réunions en ce moment. À cela s'ajoutent les réunions régulières publiques et à huis clos du comité de régie parlementaire de la Colombie-Britannique, le Comité de gestion de l'Assemblée législative.
Pour l'été, en tant que leader du gouvernement, en collaboration avec le Président et les autres leaders à la Chambre, je prépare un plan sur le rappel de l'Assemblée législative pour des séances hybrides d'été. Ce plan sera inspiré de notre expérience du 23 mars, alors que nous avons siégé avec un nombre réduit de députés de tous les partis, avec la participation d'autres députés sur Zoom.
Le recours à des séances hybrides vise à favoriser le plus possible, lors des séances de l'Assemblée législative, un traitement équitable entre les députés qui siègent sur place et ceux qui participent à distance. La Chambre facilitera la participation active du plus grand nombre possible de députés de tous les caucus et reflétera une vaste représentation des régions de la province.
La session d'été devrait nous permettre de conclure le débat sur le budget de 2020, d'examiner le projet de loi du budget et d'autres projets de loi du gouvernement, tout en assurant la reddition de comptes du gouvernement. Les principaux éléments procéduraux — attendre d'être reconnu par la présidence avant de prendre la parole, présenter une motion ou un projet de loi, faire une déclaration de député, participer à la période de questions ou déposer un document — feront tous partie d'une journée de séance typique.
Nous examinons des modifications à la procédure qui nécessiteront l'accord des leaders parlementaires et l'approbation de la Chambre, ce qui comprend des séances d'été hybrides du 22 juin, possiblement jusqu'à la mi-août. Cela comprendrait une proposition sur des séances hybrides, qui auraient lieu les lundi, mardi et mercredi, avec la participation de députés en Chambre et en ligne, sur Zoom. En outre, il y aurait un comité d'examen des crédits qui teindrait des réunions virtuelles les jeudis et vendredis pour terminer le processus budgétaire. Les députés participeront pleinement à ces délibérations par des moyens virtuels.
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Bonjour. Merci de me donner l'occasion de participer aux importants travaux du Comité.
En Colombie-Britannique, comme l'a dit M. Farnworth, nous avons bénéficié d'une approche généralement coopérative de la gestion de la Chambre. Cette collaboration a été d'autant plus marquée que nous devons relever le défi de continuer les travaux demandés par la population en période de restrictions dues à la pandémie.
Le 23 mars, lors d'une séance d'une journée sans précédent de la Chambre, nous avons adopté des crédits provisoires pour le gouvernement pour une période de neuf mois. En outre, nous avons franchi toutes les étapes de l'adoption d'une importante mesure législative en réponse à la pandémie en une seule journée. Cela a été fait avec l'accord de l'opposition officielle et du troisième parti. Pour y arriver, le gouvernement a remis le projet de loi à l'avance à l'opposition, en toute confidentialité.
Le 22 juin, l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique reprendra sa session du printemps selon une formule hybride. Les députés pourront participer en personne ou en ligne, avec un nombre maximum autorisé sur place en tout temps. En guise de préparation à cette session sans précédent, j'ai participé à deux simulations, ou séances fictives. Bien qu'il reste quelques problèmes à résoudre, je suis convaincue que nous parviendrons à nous rapprocher de l'expérience d'une séance typique pour tous les députés, le public et les membres de la presse.
Le principe de loin le plus important que nous avons maintenu au centre des nombreuses discussions de planification est le droit de chaque député de participer de manière égale. Il est important de noter qu'à l'exception du conseil exécutif, c'est-à-dire les membres du Cabinet, aucun député ne fait partie du gouvernement. Tous les députés siègent d'abord à titre de représentants de leur circonscription et peuvent ensuite choisir de se ranger du côté d'un parti politique au sein d'un caucus. Ils peuvent choisir de siéger à titre de députés indépendants.
Je suis convaincue que cette caractéristique de notre système parlementaire, bien que largement méconnue, devrait constituer le fondement de toute modification éventuelle afin de s'adapter aux restrictions sanitaires nécessaires avec lesquelles nous nous retrouvons actuellement. Cela souligne l'importance des délibérations de ce comité et, à mon avis, cela devrait servir de point de départ de tout examen d'une modification au Règlement.
Je vous remercie de votre aimable attention. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Nous gardons tout le monde sur le qui-vive aujourd'hui.
Merci, madame la présidente, et merci à nos invités d'aujourd'hui. C'est formidable d'entendre les expériences de nos homologues des provinces qui, je pense, sont souvent de bons exemples pour apprendre et pour obtenir des idées et des conseils.
Très brièvement, pour commencer, je tiens à remercier la ministre Coady d'avoir mentionné l'importance de la masse. Je pense qu'elle a une importante fonction cérémoniale, mais elle est aussi symbolique, car elle représente le pouvoir de notre Parlement ou d'une Assemblée législative, selon le cas. Je vous en suis reconnaissant, madame la ministre.
Je tiens également à remercier chacun des représentants d'avoir parlé de l'approche collaborative adoptée par le gouvernement et les partis d'opposition. Je pense que c'est absolument essentiel.
Madame Polak, je pense que vous avez évoqué le fonctionnement de certains de ces échanges, et je pense que c'est essentiel, mais j'aimerais avoir votre avis. En tant que leader parlementaire de l'opposition, en quoi est-il essentiel que tous les changements mis en œuvre résultent d'un consensus entre les partis reconnus?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être avec nous. Leur expérience nous permet non seulement de tirer des enseignements de leurs bons coups, mais aussi de tirer des leçons de leurs erreurs, s'il y a lieu.
Madame la ministre Coady, vous avez dit quelque chose qui a retenu mon attention et j'aimerais vous poser une question à ce sujet. D'après ce que je comprends, vous tiendrez une réunion physiquement le 9 juin avec l'ensemble des parlementaires. Pourtant, vous allez continuer de travailler sur la possibilité de tenir un vote virtuel, alors que vous avez la capacité d'être tous présents physiquement.
Contrairement à nous, vous pouvez tous vous réunir en personne, sans que soit brimé le privilège parlementaire des députés. Dans notre cas, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas faire dans l'immédiat. Qu'est-ce qui a motivé votre décision?
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Nous comprenons très bien que la pandémie n'est pas terminée.
Ce qui nous préoccupe, d'après ce que disent les autorités de santé publique, c'est la venue d'une deuxième ou d'une troisième vague, et nous voulons établir une capacité virtuelle, surtout pour l'automne. Nous n'avons pas encore adopté notre budget. Nous avons des crédits provisoires jusqu'à la fin du mois de septembre. Avec toutes les précautions que nous avons prises et en garantissant une présence virtuelle, nous pouvons permettre à tous les membres de la Chambre d'assemblée de s'exprimer.
C'est notre but. On entend souvent dire qu'il n'y a toujours pas de vaccin contre le virus, alors nous nous assurons de garantir cette disponibilité, même si autre chose se produisait. Alors que nous continuons d'évoluer au sein de la Chambre d'assemblée et dans le cadre de la procédure parlementaire, il se pourrait que nous utilisions le Parlement virtuel pour d'autres raisons.
Je vais en rester là, mais nous voulons user d'une grande prudence et avoir en place une solution de rechange.
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Dans le cadre de notre simulation, nous avons pratiqué les échanges entre des députés à la Chambre et d'autres qui se joignaient à eux de façon virtuelle. Le vote par appel nominal s'est très bien déroulé. Il faut compter un certain temps, mais c'est un faible prix à payer pour donner la chance à tous de s'exprimer.
Le vote de vive voix représente toujours un défi et nous tentons de corriger les problèmes. Comment pouvons-nous tenir un vote de vive voix alors que Zoom choisit la voix d'un ou de deux députés seulement? On entend alors une cascade de « oui », « oui », « oui », plutôt qu'un seul vote. Nous avons quelques idées à ce sujet, mais pour le vote sur des questions importantes, lorsqu'en temps normal les cloches retentissent pour inviter les députés à la Chambre, il faut trouver une façon de faire participer tout le monde.
À l'heure actuelle, nous avons des équipes de service: certaines à la Chambre et d'autres ailleurs. La solution envisagée est la suivante: si les députés ne font pas partie d'une équipe et sont appelés à voter, ils pourraient accéder à Zoom à partir de leur bureau, même s'ils sont à l'Assemblée législative, afin de voter, mais nous procéderions à un vote par appel nominal et personne ne serait exclu.
Encore une fois, il faut régler certains problèmes techniques associés au vote de vive voix.
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Nous voulons présenter un ordre sessionnel, alors les changements ne s'appliqueront que pendant cette session du Parlement. Les décisions ont été prises en collaboration avec les leaders parlementaires de l'opposition pour déterminer comment organiser le tout.
Nous avons tenu compte de ce qui a fonctionné lors de la séance du 23 mars et de ce que la directrice de la santé publique de la province nous a dit souhaiter au sujet de la distanciation sociale pour les députés et le personnel à la Chambre.
Comme j'ai déjà été dans l'opposition, je sais que les députés veulent une période de questions; ils veulent avoir la chance de passer au peigne fin les mesures législatives. Mon travail à moi consiste à m'assurer que le programme du gouvernement est mis en place. Une des initiatives importantes que nous avons prise la dernière fois a été de discuter, sur une base confidentielle, des projets de loi que nous voulions voir au programme ce jour-là afin qu'il n'y ait pas de surprise. C'est la stratégie que nous avons adoptée. Nous nous efforçons dans la mesure du possible de faire en sorte que l'ordre sessionnel soit semblable au Règlement afin que chacun comprenne de quoi il s'agit.
Le plus grand changement, à mon avis, est la façon de voter. Nous reportons les votes à une heure donnée, alors les députés savent que si les votes ont lieu à 18 heures, ils doivent être en Chambre ou devant leur écran sur le site Zoom pour pouvoir le faire. C'est probablement le changement le plus important que nous avons instauré.
Il reste encore beaucoup de détails à régler, mais c'est ainsi que nous fonctionnons.
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Nous avons notamment appris lors des séances normales que les députés aiment qu'il y ait une structure.
En Chambre, tous ont des périodes où ils doivent être en poste, soit de 10 heures à midi, ou de 14 heures à 16 heures. On ne peut pas s'attendre à ce que les députés soient devant leur écran huit heures par jour; ils ne le feront tout simplement pas.
Ce que vous pouvez faire, c'est travailler avec les bureaux des whips et dire aux caucus que les députés ont des périodes pendant lesquelles ils doivent être en poste, et s'ils ne sont pas à la Chambre, ils doivent être devant leur écran, que ce soit au bureau ou à la maison, et que les whips sont là pour veiller au grain. Les députés auront ainsi la souplesse dont ils ont besoin à la maison pour s'occuper des problèmes que vous avez soulevés.
Pour nous, c'est une amélioration. Auparavant, comme nous sommes un gouvernement minoritaire, il ne nous était pas permis de quitter la Chambre, car un vote pouvait avoir lieu à tout moment. Depuis que les votes se tiennent à une heure fixe chaque jour, les députés peuvent quitter l'enceinte de la Chambre ou sortir de l'édifice — et certains ont hâte de le faire — pour aller dîner, etc.
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Malheureusement, madame la présidente, je n'ai pas pu assister à la dernière réunion. Je sais que le Comité y a traité de certaines affaires, y compris de cette question brièvement. Le plan qui en a résulté me préoccupe vraiment. Et je sais qu'il ne préoccupe pas que moi.
Nous avançons avec beaucoup de précipitation. Les groupes de témoins débordent. Comme vous l'avez dit, il y en a un qui compte huit témoins. Je suis heureux de constater qu'on va le diviser. Certains groupes sont vraiment très, très chargés, et je ne comprends pas où est l'urgence de tout faire d'ici le 11 juin, ou peu importe quand nous voulons terminer l'audition des témoins. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous devons tant précipiter les choses. Pourquoi ne pas prendre le temps de bien faire les choses?
Soyons clairs: je ne tente pas de retarder quoi que ce soit. Mais pourquoi nous précipitons-nous de la sorte? Nous parlons de changements fort importants. Pourquoi ne prendrions-nous pas le temps nécessaire pour entendre les gens?
Je sais qu'on nous a donné la date du 23 juin. Cela dit, je ne vois pas très bien pourquoi, en tant que comité, nous ne pourrions pas choisir de prolonger nos activités. Une fois les travaux suspendus, le Parlement ne siégera pas avant la mi-septembre. Je ne vois donc pas ce qui presse tant. Peut-être que cela a été expliqué à la dernière réunion, mais ce n'est absolument pas clair pour moi. Je sais qu'il en va de même pour d'autres membres du Comité. Peut-être pourrions-nous obtenir une réponse à cet effet?
Je crois que nous devons ralentir et entendre les témoins adéquatement. Recevoir un groupe de huit témoins est tout à fait ridicule. Même un groupe de quatre, cinq ou six témoins est ridicule. Si la réunion dure 90 minutes, vous n'avez pas le temps d'entendre ces personnes ni de leur poser des questions. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous sommes si pressés.
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Merci, madame la présidente.
À la dernière réunion, où M. Richards était absent, le greffier nous a avisés que nous devons rendre le rapport à la date fournie. Si ce rapport doit comprendre un commentaire selon lequel nous aurions probablement besoin de plus de temps, c'est un point que nous pourrons soulever le moment venu, mais à tout le moins, nous devons fournir un rapport.
Le 23 juin est la date de suspension des travaux adoptée par la Chambre. Tous les députés présents ont voté. De ce que je sais, seulement le Parti conservateur a voté contre, donc au moins le Bloc et le NPD sont d'accord avec la date du 23 juin, en plus du Parti libéral.
J'ajouterais seulement qu'entendre de bons témoins fiables sur la façon de procéder ne me pose aucun problème, mais, dans les faits, le premier groupe entendu aujourd'hui — de ce que je comprends il s'agissait en majorité de témoins « conservateurs » proposés par le Parti conservateur — nous a simplement entretenu de la nécessité ou non de procéder ainsi. Nous avons passé ce point il y a longtemps. Il est trop tard maintenant. Le Parlement a décidé que nous allions le faire, et il a précisé exactement comment nous allions le faire. C'est une certitude.
Peut-être que, à titre de comité directeur ou de sous-comité, nous devons revenir sur cette liste de témoins et essayer d'établir s'ils vont bien nous fournir de la rétroaction constructive quant à la façon de concrétiser ce projet. Selon moi, nous avons perdu 90 minutes aujourd'hui avec des témoins qui nous ont offert bien peu quant à la façon...
Selon moi, nous avons droit ici à un peu de démagogie, car je n'ai absolument pas laissé entendre que les témoins ou que les personnes qui se sont présentées n'étaient pas des personnes d'exception qui ont beaucoup apporté au Parlement pour les uns et à la démocratie pour les autres.
Je faisais plutôt référence au fait que, selon moi — ce qui est ouvert à débat, je le concède, mais sûrement pas l'objet d'un rappel au Règlement —, leur témoignage n'allait pas nous permettre d'établir la façon dont nous devons procéder.
Nous pouvons continuer de débattre et de faire de la démagogie sur ce point, ou nous pouvons nous pencher sur le travail qui nous a été confié par la Chambre des communes, et c'est ce que je choisis de faire.
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite seulement aviser le Comité que j'ai une réunion urgente dans deux minutes et que je dois partir. Nous allons essayer de trouver quelqu'un pour me remplacer.
Je voulais également souligner que j'ai trouvé les témoignages de ce matin très utiles. J'estime qu'ils faisaient ressortir certains points clés pour moi.
Pour ce qui est de la conversation sur la suite des choses, j'espère que l'on nous dira bientôt si nous pouvons avoir ces journées supplémentaires. Vu ce qui s'est passé la dernière fois, cet échéancier me préoccupe énormément. J'ai trouvé plutôt déconcertant de rédiger un rapport de dissidence sans avoir physiquement accès au rapport principal. Compte tenu tout ce que les greffiers, les interprètes et les traducteurs font pour nous, je n'ai rien de négatif à dire sur leur fabuleux travail, mais la situation était préoccupante pour moi. Nous étions vraiment à la dernière minute.
J'espère que, en tant que membres du Comité, notre évaluation se fera au fil du processus et que nous n'aurons pas peur de fournir un rapport intermédiaire qui permettra de prolonger le temps dont nous disposons, si c'est ce que nous devons faire. C'est une question grave. Je souhaite simplement que nous la traitions comme telle.
Nous parlons de notre démocratie. Nous ne pouvons pas sous-estimer l'importance de la tâche ni de la nécessité de bien l'accomplir. On nous a prévenus qu'il s'agit là d'une véritable boîte de Pandore, et je crois que nous devons en tenir compte, bien que nous devions aussi être conscients que toute forme d'immunisation contre ce virus, qu'un vaccin, n'est vraiment pas pour demain. Nous devons donc nous assurer que tous les députés ont la capacité de participer de façon pertinente.
Au fil de ce processus, j'espère que nous nous souviendrons tous de l'exemple de collaboration que viennent de nous exposer certains de nos homologues provinciaux et que nous nous en inspirerons plutôt que de simplement profiter de cette occasion pour parler négativement des témoins des autres membres du Comité. J'estime seulement que c'est un aspect de la collaboration dont nous devrions tous tenir compte.
Merci, tout le monde. Je dois partir, mais je vais travailler vraiment dur pour trouver un remplaçant pour poursuivre cette discussion avec vous.
Je sais que Mme Blaney a dû partir.
M. Genuis nous a informés d'un problème qui s'est produit lors de la dernière réunion. J'ai dit que je reviendrais avec une explication sur ce qui a pu se passer.
Est-ce que M. Richards est parti lui aussi? Non, il est toujours là. Bon, nous avons quelques députés conservateurs.
Je veux juste aborder cette question afin que nous puissions parler du plan de travail à venir lors de notre prochaine réunion.
En gros, pour ceux d'entre vous qui n'étaient pas là, M. Genuis a dit qu'il avait été coupé de la réunion pendant une dizaine de minutes, alors je vais prendre un moment pour parler de cela. La dernière réunion a eu lieu le 2 juin. M. Genuis a indiqué au Comité que, pendant la partie à huis clos de cette réunion, son ordinateur de la Chambre des communes a cessé de fonctionner et de répondre. L'interruption s'est produite vers 12 h 47 et a duré environ 10 minutes. Il a indiqué que ce problème technique l'avait empêché de mener à bien l'important travail qu'il fait au sein de notre comité.
Lorsque cela s'est produit, je me suis engagée à faire le suivi de cet incident et à en apprendre davantage sur ce qui s'était passé. Les Services numériques et Biens immobiliers de la Chambre des communes, les SNBI, ont confirmé que la machine n'avait pas répondu et que, malheureusement, son système semble être tombé en panne à ce moment-là. Je crois savoir qu'un ambassadeur des TI des SNBI a déjà pris contact avec M. Genuis pour voir si des mesures proactives peuvent être prises afin d'éviter, espérons-le, qu'une telle chose se produise à nouveau la prochaine fois.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises dans ma déclaration liminaire, si un problème technique survient, les membres du Comité et les témoins sont invités à contacter sur-le-champ les ambassadeurs des TI. On peut les joindre avant, pendant et après la réunion, mais c'est surtout pendant la réunion qu'ils sont là. La prochaine fois que vous serez coupé du réseau, signalez-nous-le afin que nous puissions régler le problème en temps réel ou suspendre temporairement la réunion pour y remédier et faire en sorte que tout le monde puisse participer. Les coordonnées de l'équipe d'assistance technique sont incluses dans les informations de connexion qui sont envoyées aux membres avant chaque réunion, ainsi que sur le site Source.
En outre, lorsque des problèmes surviennent, les ambassadeurs des TI en informent le greffier, qui m'en informe à son tour. Dans ce cas particulier, si l'équipe de soutien avait été informée de la situation par M. Genuis, par ses collègues du caucus, par son personnel ou par le support informatique, elle aurait pu m'en faire part. À ce moment-là, j'aurais pu en aviser le Comité ou prendre des mesures appropriées, telles que demander la suspension temporaire de la réunion, comme nous le faisons lorsque le système d'interprétation ne fonctionne pas. Si d'autres membres devaient se retrouver dans une situation semblable au cours d'une réunion à venir, je leur demanderais d'en informer immédiatement le greffier, le personnel de soutien ou moi-même afin que des mesures appropriées puissent être prises pour la suite des choses. Comme les membres du Comité le savent, bien que cela soit relativement rare, il est possible que les ordinateurs et les connexions Internet ne fonctionnent pas correctement et que d'autres problèmes techniques surviennent de temps à autre. Bien que nous disposions d'une infrastructure et d'un système de soutien robustes, c'est malheureusement l'un des problèmes qui peuvent se produire dans ce nouvel environnement virtuel. Nous savons pertinemment que de petits problèmes techniques surviennent aussi de temps à autre dans les salles où nous délibérons en temps normal.
Quoi qu'il en soit, sachez qu'en tant que présidente, je suis consciente de cet aspect des choses et je suis prête à travailler avec tous les membres du Comité pour veiller à ce que les travaux se déroulent avec le moins de problèmes techniques possible et pour répondre aux éventuels problèmes qui peuvent se présenter de temps à autre. J'espère que cela clarifie la question pour tous les membres et que s'il y a d'autres problèmes, vous les porterez à mon attention, soit sur-le-champ ou après coup.
C'est ce qui s'est passé lors de cette réunion. J'espère aussi que les membres pourront informer M. Genuis à ce sujet. Nous sommes toujours en public, alors il pourra jeter un coup d'œil aux bleus de la réunion ou écouter l'enregistrement proprement dit.
Quelqu'un souhaite-t-il ajouter quelque chose avant que nous levions la séance pour aujourd'hui? Très bien.
Nous vous verrons à la prochaine réunion. Nous recevrons des témoins internationaux et nous discuterons aussi du plan de travail.
Merci.