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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 12e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du samedi 11 avril, le Comité se réunit pour discuter des fonctions parlementaires dans le contexte de la pandémie de la COVID-19.
Avant de commencer, je veux informer les membres que conformément à cet ordre de renvoi, le Comité se réunit pour deux raisons: la première est pour entreprendre une étude et entendre des témoignages concernant des questions liées aux fonctions parlementaires dans le contexte de la COVID-19, et la deuxième est pour préparer et présenter un rapport à la Chambre avant le 15 mai sur l'étude. L'ordre de renvoi prévoit aussi que seulement les motions pour déterminer les témoins et les motions liées à l'adoption du rapport sont recevables.
La réunion d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Pour votre gouverne, la diffusion Web montrera toujours la personne qui a la parole plutôt que tous les participants à la réunion.
Pour faciliter le travail de nos interprètes et assurer une réunion ordonnée, j'aimerais vous faire part de quelques règles à suivre. L'interprétation dans le cadre de cette vidéoconférence fonctionnera de façon assez semblable à l'interprétation durant une réunion régulière du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le signal du parquet, le signal en anglais ou le signal en français.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêt à intervenir, vous pouvez soit cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro soit maintenir enfoncée la barre d'espacement pendant que vous parlez. Lorsque vous relâcherez la barre d'espacement, votre microphone se mettra en sourdine, comme un walkie-talkie. Lorsque vous relâcherez la barre d'espacement, le son sera désactivé à nouveau.
Je rappelle que toutes les observations formulées par les membres et les témoins doivent être adressées par l'entremise de la présidence. Si des membres veulent intervenir en dehors de leur temps de parole prévu pour poser des questions, ils doivent activer leur micro et dire qu'ils ont un recours au Règlement. Si un membre souhaite intervenir sur un recours au Règlement qui a été soulevé par un autre membre, il doit utiliser la fonction « lever la main ». Ce faisant, vous signalerez à la présidence que vous souhaitez intervenir. Pour ce faire, vous pouvez cliquer sur « participants » au bas de votre écran. Lorsque la liste s'affiche, vous verrez qu'à côté de votre nom, vous pouvez cliquer sur la fonction « lever la main ». Ce peut également être au bas de la liste des participants.
Lorsque vous parlez, veuillez vous exprimer lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre microphone devrait être éteint. L'utilisation d'un casque d'écoute est fortement encouragée.
Si des problèmes techniques se présentent — par exemple, avec l'interprétation ou un problème avec le son —, veuillez en aviser le président immédiatement, et l'équipe technique s'affairera à les régler. Veuillez prendre note que nous risquons de devoir suspendre les travaux, car nous devons nous assurer que tous les membres peuvent participer pleinement à la réunion.
Avant de commencer, tous les participants peuvent-ils cliquer sur leur écran dans le coin supérieur droit et s'assurer qu'ils sont en mode de visualisation de la galerie? Avec cette vue, vous devriez être en mesure de voir tous les participants dans une grille. Tous les participants à la vidéoconférence peuvent ainsi se voir les uns les autres.
Durant cette réunion, nous suivrons les mêmes règles que nous appliquons habituellement durant les déclarations liminaires et les questions des témoins dans le cadre des réunions régulières. En ce qui concerne les motions d'affaires courantes du Comité, chaque témoin dispose de 10 minutes pour faire des remarques liminaires, qui seront suivies des questions des membres. Toutefois, en raison de la taille du groupe de témoins, je demande à tous les témoins d'être très brefs durant leurs déclarations liminaires pour laisser le plus de temps possible pour les questions des membres du Comité. Tout comme durant une réunion régulière du Comité, nous suspendrons la séance entre les groupes de témoins pour permettre au premier groupe de témoins de quitter la salle et permettre au prochain groupe de témoins de se joindre à la réunion.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous allons commencer avec Mme Qaqqaq, je crois, si Mme Ashton n'est pas encore ici.
Entendons l'exposé de Mme Qaqqaq, s'il vous plaît.
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Mat'na. Merci de me recevoir.
Je sais que nous avons des contraintes de temps. J'ai fourni quelques pages de notes d'information, alors je vais essayer de les parcourir le plus rapidement possible.
Tout d'abord, merci de me donner l'occasion de m'adresser à ce comité. Je suis Mumilaaq Qaqqaq. Je suis la députée qui représente le Nunavut. Le Nunavut est le plus jeune territoire du Canada, et je suis fière d'être la personne la plus jeune à avoir été élue dans la circonscription, et l'une des plus jeunes députées au Parlement. Le Nunavut est également la circonscription électorale la plus grande au monde, avec une population d'environ 39 000 habitants.
J'ai grandi à Baker Lake, une collectivité en pleine croissance de 2 000 habitants. Je vis maintenant dans la capitale du territoire, Iqaluit, qui compte une population d'environ 8 000 habitants. Les 25 communautés de la circonscription sont accessibles par voie aérienne et n'ont aucune route pour relier les familles et les membres des communautés. Environ 85 % de mes électeurs sont inuk, ou inuits.
Je discute actuellement avec tous les membres du Comité, mais je suis à Ottawa. Je ne peux pas affirmer en toute confiance que je pourrais participer à une séance de l'Assemblée législative ou d'un comité si j'étais dans ma circonscription. La connectivité est essentielle.
Malheureusement, notre territoire a le taux de suicide par habitant le plus élevé au Canada. C'est tragiquement le cas depuis des années. J'ai grandi en pensant que c'était une situation normale pour nous, ce qui est inacceptable. J'ai perdu de nombreux amis et membres de ma famille à cause du suicide. Tout le monde dans le territoire a été affecté d'une manière ou d'une autre par le suicide. Cela reflète les déterminants sociaux des habitants dans le territoire.
Le tiers de mes électeurs vivent dans des logements surpeuplés. Nous savons également que 7 enfants sur 10 vont à l'école le ventre vide au Nunavut. Des communautés reçoivent encore des avis d'ébullition d'eau et ont un accès limité à de l'eau potable. Notre coût de la vie est parmi les plus élevés au pays. Outre des investissements dans le logement, la construction d'infrastructures de base est essentielle dans le territoire. La connectivité est essentielle.
L'accès à des renseignements essentiels qui peuvent sauver des vies est souvent problématique au Nunavut. Fournir aux gens des renseignements clés dans leur langue maternelle, en inuktut, peut sauver des vies. En 2016, 23 225 personnes — environ 65 % de la population — ont déclaré que l'inuktut était leur langue maternelle.
J'ai été ravie de voir qu'à la session parlementaire précédente, une annonce a été faite dans le cadre de laquelle on s'engageait à verser 42 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour appuyer des initiatives en langue inuktut. C'était une collaboration entre le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut et la Nunavut Tunngavik Incorporated, l'organisme territorial de défense des intérêts.
Bien que les intentions derrière cette entente soient bonnes, je suis confrontée à de nombreux obstacles en tant que députée pour offrir la traduction dont mes concitoyens ont besoin. Par exemple, il faudrait que je traduise tous mes documents cinq fois pour m'assurer que les renseignements sont facilement accessibles à tout le monde. Orienter les électeurs vers les services fédéraux dont ils ont besoin représente un défi semblable. Offrir la traduction en inuktut à l'échelle fédérale pour ma circonscription et d'autres collectivités de l'Inuit Nunangat ne serait que bénéfique pour tous. La connectivité est essentielle.
Comme nous l'avons vu durant la réunion du Comité d'hier, même dans certaines des régions les plus prospères du pays, les restrictions techniques nuisent à la capacité des parlementaires de faire leur travail. Je crois qu'il est important pour tous les participants à la réunion du Comité d'aujourd'hui d'avoir une idée des vitesses de connexion Internet ici à Ottawa comparativement à celles dans les communautés au Nunavut. J'ai communiqué avec certains de mes concitoyens et je leur ai demandé leurs Mbit/s, ou leurs mégabits par seconde, et certains chiffres que j'ai entendus m'ont contrariée, mais ne m'ont pas étonnée. Par exemple, j'ai fait mes propres tests ici à Ottawa. Avec mon forfait de téléphone, j'ai 180 mégabits par seconde, et avec mon Wi-Fi, j'ai 200 mégabits par seconde. N'oubliez pas que vous avez besoin d'au moins huit mégabits par seconde pour tenir une vidéoconférence haute définition, et ces résultats changeront si vous partagez un réseau avec d'autres personnes.
Voici certaines réponses de concitoyens que j'ai reçues. J'ai essayé de m'entretenir avec des gens des trois régions que je représente. À Cambridge Bay, le WiFi est à 14 mégabits par seconde et les données sont à 51. À Baker Lake, ma ville natale, le WiFi est aussi à 14 mégabits par seconde et les données sont à 85 mégabits par seconde. À Arviat, le WiFi est à six mégabits par seconde et les données sont à 51 mégabits par seconde. À Sanikiluaq, le WiFi est à deux mégabits par seconde et les données sont à 13 mégabits par seconde. La connectivité est essentielle.
Ceci ne fait pas partie de mes notes, mais plus tôt cet après-midi durant la réunion, un ministre a remercié le député d'une question qu'il a posée sur les services à large bande dans sa région rurale. Nous savons qu'avant que la crise de la COVID-19 éclate, le gouvernement a reconnu qu'un service Internet haute vitesse fiable et abordable était une nécessité, et non pas un luxe. Le gouvernement fédéral sait évidemment que c'est un problème.
Nous continuons de voir de grandes sociétés comme Bell exiger des prix ridicules au Canada. Tout le monde ici conviendra que des heures et des heures d'écoute en continu des délibérations parlementaires sur les forfaits de données pourraient entraîner des frais d'utilisation excédentaires exorbitants. Durant cette crise, nous avons également entendu des histoires où des fournisseurs de services de téléphonie cellulaire ou de services Internet imposent soudainement des frais plus élevés aux Canadiens. Comment pouvons-nous demander aux familles de rester à la maison, aux parents de continuer à travailler et aux étudiants d'apprendre à l'aide de ressources en ligne sans offrir des services Internet abordables et accessibles?
Lorsque je vous dis cela, je veux que vous gardiez à l'esprit les problèmes relatifs aux droits fondamentaux de la personne que j'ai mentionnés et auxquels sont confrontés un trop grand nombre de mes électeurs — les Nunavummiuts, les Canadiens.
Northwestel, l'une des grandes entreprises de télécommunications au Nunavut, a heureusement offert un service Internet temporaire jusqu'au 31 mai à ses clients existants, ce qui est une façon de s'entraider à l'heure actuelle. La connectivité est essentielle.
Dans cette optique, j'aimerais parler du lien hydroélectrique et de fibres optiques de Kivalliq. J'aimerais faire écho aux propos du premier ministre Joe Savikataaq, qui a dit, « Le projet de la ligne de transmission hydroélectrique et de fibres optiques Manitoba-Nunavut correspond à notre mandat de Turaaqtavut, aux besoins en télécommunications croissants du Nunavut et à l'objectif du gouvernement du Canada de réduire les effets des changements climatiques. »
Le lien hydroélectrique et de fibres optiques de Kivalliq est une occasion de non seulement promouvoir des types d'énergie plus propres mais aussi d'offrir du soutien très nécessaire aux réseaux Internet et de données pour nos communautés. Nous attendons toujours l'appui nécessaire du gouvernement fédéral pour ce projet. La connectivité est essentielle.
La quantité des services requis au Nunavut est extrêmement élevée. Des services de connectivité améliorés, accessibles et abordables pourraient sauver des vies. Nous pourrions faire la promotion de counseling en ligne, d'échange de ressources en matière d'éducation, d'échange de renseignements et de nombreuses autres initiatives avantageuses.
Encore une fois, j'aimerais remercier tout le monde de m'avoir donné cette occasion. J'espère avoir pu vous expliquer les aspects fondamentaux de la réalité dans ma circonscription et les raisons pour lesquelles la connectivité est essentielle. Nous avons d'innombrables possibilités d'accomplir de grandes choses et d'offrir ces services aux gens qui en ont besoin.
Mat'na. Merci.
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Bonjour, chers collègues. Merci de me recevoir en tant que témoin aujourd'hui.
Je ne suis pas habituée d'être de ce côté-ci de la table, ou de l'écran, en tant que témoin à ce comité. Je suis vraiment reconnaissante d'avoir l'occasion de vous faire part de la perspective d'un grand nombre de concitoyens dans notre région pendant que votre comité trouve des moyens de faire fonctionner un Parlement virtuel.
Premièrement, je tiens à être bien claire: je suis favorable au concept d'un Parlement virtuel. J'ai pris position publiquement sur la nécessité d'avoir un Parlement virtuel tôt durant cette pandémie. Je parle également de la nécessité de rendre le Parlement plus accessible, y compris virtuellement, depuis un certain temps, même avant cette crise.
Nous traversons actuellement une période de crise sans précédent. De nombreux Canadiens ont dû prendre des mesures inédites pour se protéger: la distanciation physique, le télétravail, dans la mesure du possible, et la conciliation entre le rôle parental à temps plein et le travail. Pour d'autres, y compris les travailleurs essentiels, rester à la maison n'est pas une option. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi.
Pendant cette période, notre travail en tant que représentants et défenseurs des droits est devenu encore plus important. Au cours des dernières semaines, j'ai été en contact étroit avec les dirigeants des Premières Nations de notre région qui font tout en leur pouvoir pour protéger leurs communautés et qui ont désespérément besoin que le gouvernement fédéral prenne des mesures. Je communique avec les travailleurs de première ligne qui n'ont pas un accès suffisant à l'équipement de protection individuelle dont ils ont besoin. Je communique avec les travailleurs dans les camps de travail et les mines dans le Nord qui ont peur d'aller travailler en raison de la propagation possible de la COVID-19. Je communique avec des concitoyens qui sont coincés à l'étranger, des étudiants qui ne savent pas comment ils paieront leur loyer et des aînés qui ont besoin de soutien.
Notre travail a continué, mais sans le Parlement et sans un accès à des mécanismes de reddition de comptes qui sont essentiels, notre capacité d'apporter des changements a été grandement touchée. Comme bon nombre d'entre vous, je communique avec les ministres, les secrétaires parlementaires et les médias, faisant tout en mon pouvoir pour que des mesures soient prises pour notre région. C'est important, mais au fond, nous sommes des députés. Les Canadiens s'attendent à ce que nous les représentions au Parlement, que nous soyons au pouvoir ou dans l'opposition.
Il faut reconnaître qu'à un moment où les gens qui le peuvent sont encouragés à travailler de la maison, nous devrions faire la même chose aussi. Pour des raisons de santé publique, notre situation ne devrait pas être différente. Nous devrions mettre la barre haute pour montrer qu'il est possible d'accomplir toutes sortes de travaux à distance, y compris le travail du Parlement. Soyons responsables en ce qui concerne notre travail. Lorsqu'on nous dit que nous pourrions être de grands porteurs de la COVID-19, faisons tout en notre pouvoir pour exécuter notre travail en toute sécurité à la maison.
Des recherches ont révélé que nous pourrions être aux prises avec des vagues futures, et possiblement multiples, du coronavirus. Ce n'est pas une question de semaines, mais de mois, voire d'années. Nous devons être perçus comme étant des leaders en matière de santé publique et faire tout en notre pouvoir pour protéger nos communautés, y compris nous abstenir de nous déplacer dans le pays régulièrement, lorsque nous pourrions travailler de la maison.
À l'heure actuelle, dans ma région, une interdiction de voyager est en place et les gens qui ne vivent pas au nord du 53e parallèle ne peuvent pas entrer dans la région à moins qu'ils travaillent là-bas. Les déplacements non essentiels ne sont pas recommandés. Ce sont des mesures publiques qui montrent à quel point notre région est vulnérable. Il y a aussi de vastes recommandations de santé publique pour éviter les voyages entre les provinces. Compte tenu du travail que nous faisons en tant que leaders, nous devons faire tout en notre pouvoir pour assurer la sécurité de nos collectivités et faire notre travail à domicile.
Un Parlement virtuel est essentiel pour la représentation régionale. Jusqu'à présent, aucun député du Manitoba de n'importe quel parti n'a participé à une séance d'urgence du Parlement. Nous savons que, encore une fois, pour des raisons de santé publique, les séances d'urgence et les séances en personne sont dominées par les députés du centre du Canada, ceux qui sont près d'Ottawa. Ce n'est pas acceptable. Un Parlement virtuel est essentiel pour assurer la représentation des deux sexes. Selon des recherches réalisées par le Centre Samara pour la démocratie, on a relevé que le pourcentage des femmes à la Chambre durant les séances d'urgence était de 25 à 27 %. Même si cela reflète notre représentation générale, ce qui demeure pathétique, le fait est qu'un Parlement virtuel peut permettre à des femmes députées de se faire entendre partout au pays et aux partis d'exprimer leurs opinions.
Reconnaissons également que d'autres pays ont fait preuve d'initiative et ont organisé des séances parlementaires virtuelles: citons notamment le pays de Galles, le Royaume-Uni, le Parlement européen, l'Ukraine, l'Argentine, et j'en passe. Cependant, en mettant sur pied un Parlement virtuel, nous devons reconnaître que nous ne sommes pas égaux en tant que députés. Dans notre région du Nord du Manitoba, comme dans bon nombre des régions rurales et nordiques du Canada, l'accès à Internet est très mauvais.
Le Winnipeg Free Press a récemment rapporté que, selon le CRTC, on enregistre au Manitoba certains des services Internet les plus lents au Canada. Selon une carte du CRTC montrant la couverture des services à large bande, il y a des lacunes majeures partout dans notre province. Une note d'information interne préparée par Industrie Canada signalait en 2018 que « c'est dans le nord du Manitoba que la connectivité est la pire au Canada ». À l'échelle nationale, seulement 27,7 % des Premières Nations et 37,2 % des collectivités rurales ont accès à des services Internet rapides et fiables.
La crise actuelle expose l'accès de deuxième classe qu'ont de nombreux membres des Premières Nations et résidants des régions rurales du Canada en ce qui concerne l'infrastructure essentielle. Elle expose une inégalité flagrante qui ne cesse de croître dans notre pays. Cette inégalité produit des effets négatifs sur nos enfants, lesquels ont déjà d'immenses obstacles à surmonter.
Un reportage récent de la CBC a clairement montré que pour les enfants des Premières Nations qui vivent dans des collectivités éloignées comme Garden Hill, ici, dans notre région, l'apprentissage en ligne n'est tout simplement pas possible. En réponse à une question sur l'offre d'apprentissage en ligne, Catherine Monias, directrice de l'éducation à Garden Hill, a répondu: « Nous ne pouvons pas… La plupart des élèves n'ont pas accès à un ordinateur et à une imprimante, et la plupart des élèves n'ont pas Internet à la maison. » Mme Monias a souligné que même si plus de gens avaient accès à Internet, « la bande passante d'Internet est si limitée qu'il est impossible d'enseigner en ligne ».
J'ai lu des messages provenant de parents inquiets, d'éducateurs frustrés et de dirigeants de notre région qui s'inquiètent de ce que leurs jeunes ne peuvent pas avoir accès à une éducation. Nous ne pouvons pas nous retrouver dans une situation où une génération d'enfants est freinée par nos échecs.
Le personnel de mon bureau et moi-même avons aussi entendu directement des électeurs dire que l'absence d'accès à Internet ou l'accès inconstant à Internet les empêche de faire leur demande d'assurance-emploi ou de PCU, ou d'obtenir l'aide de Services Canada.
Cette situation ne peut pas durer, et il faut préciser ici que ce n'est pas quelque chose qui vient de se produire. Les gouvernements successifs ont choisi de financer l'entreprise privée dans l'espoir qu'elle fournirait des services à large bande, mais ils ont échoué. Des fonds publics qui auraient pu être utiles ont été engloutis dans des initiatives qui n'ont pas permis de résoudre le problème. Les conservateurs et les libéraux ont promis pendant des années d'assurer l'accès à des services Internet à large bande, mais ils ont échoué. Nous avons entendu les engagements électoraux et nous avons vu les affiches, mais il n'y a pas d'Internet.
Je sais qu'une collectivité de notre région a eu accès aux fonds fédéraux, il y a quelques années, pour la construction d'une tour, mais la tour a été achetée, puis démantelée, par notre principal fournisseur de services de télécommunications. Cette collectivité n'a toujours pas accès à des services Internet à large bande.
Nous sommes en 2020, et dans l'un des pays les plus riches du monde, nous avons un fossé numérique troublant et inacceptable. L'actuelle pandémie devrait provoquer une prise de conscience. Il faut que le gouvernement reconnaisse l'accès à des services Internet à large bande comme étant un bien public, une première nécessité, un service essentiel. Le gouvernement doit utiliser la propriété publique pour assurer la construction d'une infrastructure Internet à large bande et garantir un service réglementé et abordable. Il doit également travailler avec les Premières Nations et les collectivités autochtones.
Nombreux sont ceux qui ont comparé la crise actuelle à un effort de guerre et qui ont dit que nous devrions compter sur nos propres capacités pour obtenir ce qu'il nous faut. Nous sommes un pays d'une incroyable richesse. Faisons ce qu'il faut pour répondre aux besoins urgents que les gens ont en ce moment et auront à l'avenir grâce à une action nationale qui garantira un accès Internet égal pour tous.
Faisons ce qu'il faut pour sortir améliorés de cette crise. Bâtissons un Canada qui ne va pas laisser tomber la génération montante et contribuer à des inégalités croissantes. Les Canadiens, y compris les plus jeunes d'entre nous, comptent sur nous pour le faire. Agissons.
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Je vous remercie, madame la présidente. Je suis très heureuse de me joindre à vos travaux sur cette question très pertinente.
Mon nom est Chantal Bernier et je suis avocate spécialisée en droit de la vie privée et de la cybersécurité.
Vous m'avez invitée aujourd'hui pour vous présenter les considérations relatives à la sécurité de l'information associées à une éventuelle séance virtuelle de la Chambre des communes. Je comprends votre préoccupation, surtout à la lumière des reportages dans les médias sur les risques pour la sécurité concernant certaines plateformes. Cependant, ces risques doivent être mis en contexte. Premièrement, ils ne s'appliquent qu'à certains types de renseignements et, deuxièmement, ils ne s'appliquent qu'aux débats confidentiels. J'aborderai ces distinctions.
[Traduction]
En ce qui concerne les types de renseignements que vous devez protéger selon la loi, en tant qu'institution publique, il y en a deux qui sont plus pertinents à votre travail.
La première catégorie de renseignements protégés que je vais mentionner est celle des renseignements reçus à titre confidentiel touchant les affaires du gouvernement du Canada ou reçus d'un autre gouvernement, parce que la divulgation de ces renseignements pourrait causer préjudice aux intérêts du gouvernement du Canada.
Des renseignements de ce type ne seraient jamais soulevés à la Chambre des communes. Si de tels renseignements étaient soulevés lors des réunions d'un comité, il faudrait que le comité procède à huis clos et que le président veille à la prise de mesures supplémentaires de protection des renseignements qui soient proportionnelles à la sensibilité des renseignements en question. Le président ne devrait pas tenir une réunion à huis clos sans avoir obtenu des experts en technologie de la Chambre des communes l'assurance qu'il peut procéder en ligne en toute sécurité.
J'ai déjà occupé un poste de haut fonctionnaire, et je devais ranger sous clé mon appareil dans une petite boîte chaque fois que j'assistais à une réunion du Cabinet. Je peux vous assurer que le gouvernement du Canada a une longue tradition en matière de sécurité des renseignements.
La deuxième catégorie de renseignements protégés que je vais mentionner est celle des renseignements personnels. On entend par « renseignements personnels » les renseignements qui sont liés à une personne identifiée ou identifiable, ce qui signifie que même si les renseignements peuvent être liés indirectement seulement à une personne, ils demeurent des renseignements personnels et la loi exige que vous les protégiez.
Cependant, il y a des exceptions qui s'appliquent à votre travail. Il existe des types de renseignements personnels que vous n'avez pas besoin de protéger.
Il y a premièrement les renseignements au sujet d'une personne qui est ou a été un agent ou un fonctionnaire de l'organisme public pour lequel les renseignements en question touchent la fonction de cet employé ou agent. Vous n'avez pas non plus besoin de protéger les renseignements selon lesquels la personne est ou a été un conseiller ministériel ou un membre du personnel ministériel, ainsi que le nom et le titre de cette personne. Et vous n'avez pas à protéger les renseignements touchant une personne qui, au titre d'un contrat, assure ou a assuré la prestation de services à une institution fédérale et qui porte sur le contrat. Enfin, les renseignements qui portent sur des avantages financiers facultatifs accordés à une personne, comme la délivrance d'une licence ou d'un permis, ne sont pas non plus visés par les exigences en matière de protection et peuvent être divulgués.
Autrement dit, la protection des renseignements personnels ne peut pas porter préjudice à l'obligation de rendre compte du gouvernement.
Passons maintenant aux types de procédures qui exigent la prise de mesures de sécurité. Les séances de la Chambre des communes et les réunions des comités de la Chambre ne posent pas de risques pour la sécurité, sauf quand les séances doivent se dérouler à huis clos. C'est en fait tout le contraire. Étant donné que les débats de la Chambre des communes sont toujours publics et accessibles directement à tous et en tout temps par ordinateur, le travail en ligne préserve la transparence du Parlement plus qu'il ne pose de risques pour la sécurité des renseignements.
Je vais profiter de ma présence ici pour porter votre attention sur de véritables risques pour la sécurité des renseignements qui n'ont pas fait les manchettes. Je parle du télétravail. Le travail à distance, de la maison, pose des risques pour la sécurité des renseignements. Je m'appuie pour dire cela sur des cas concrets que j'ai vus.
Voici les principaux risques. Le premier vient du fait que nous sommes nombreux à ne pas vivre seuls. Le télétravail signifie qu'il faut prévoir dans les arrangements une protection physique des renseignements confidentiels. Ce n'est pas tout le monde qui a une assez grande maison pour avoir une pièce séparée où travailler. Il faut alors prendre des mesures adaptées à l'environnement physique afin de protéger les renseignements sur papier et à l'écran.
Les documents gouvernementaux ne doivent jamais être transférés sur des dispositifs électroniques personnels. Ces dispositifs ne sont pas configurés conformément aux normes gouvernementales de sécurité de l'information. Personne d'autre ne doit avoir accès à un dispositif électronique du gouvernement que l'employé du gouvernement auquel le dispositif a été assigné, même pour un usage temporaire. Les dispositifs contiennent vraisemblablement des documents protégés par la loi, et l'accès à ces documents par une personne non autorisée constitue un manquement.
Bien que la sécurité des appareils électroniques se fonde sur des mots de passe, ceux-ci deviennent encore plus importants dans le contexte du télétravail, dans un environnement où vous êtes entouré de personnes qui vous connaissent très bien et qui, par conséquent, pourraient deviner votre mot de passe. Ce n'est pas nécessairement pour des raisons répréhensibles. La personne voudrait peut-être simplement utiliser l'ordinateur. Il n'en reste pas moins que cela représente un risque pour la sécurité.
Sans les contrôles à l'entrée et à la sortie des bureaux du Parlement, l'option de verrouillage automatique doit être activée après une période donnée d'inactivité. Cette période d'inactivité doit être aussi courte que nécessaire, selon les circonstances. Des filtres de confidentialité peuvent être utilisés pour masquer l'écran ou le rendre invisible aux autres.
Enfin, je vous mets en garde contre l'utilisation accidentelle d'un courriel personnel à des fins professionnelles. Dans le contexte du travail à domicile, le risque de confusion est supérieur.
[Français]
En somme, je tiens à la fois à vous rassurer et à vous mettre en garde.
Je vous rassure en mettant la question de la sécurité de l'information relative à vos travaux en contexte. Sauf lorsque vous devez délibérer à huis clos, l'Internet préserve le niveau de transparence que nous souhaitons tous à la Chambre des communes plutôt que de créer un risque à la sécurité de l'information.
Lorsque vous devez siéger à huis clos, vous devez vous assurer, madame la présidente ainsi que vos collègues présidents de comité, que toutes les mesures de protection proportionnelles à la sensibilité de l'information en cause sont adoptées.
Quant à ma mise en garde, je vous encourage fortement à discuter avec tous les membres de votre équipe des mesures qu'ils ou elles ont adoptées pour assurer la protection de l'information dans le cadre de leur télétravail.
Je vous remercie de votre attention. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Madame la présidente, je vous remercie de cette occasion de témoigner devant le Comité. Cela me fera plaisir de répondre aux questions dans les deux langues officielles.
[Traduction]
Je vais commencer par des observations ponctuelles au sujet de la cybersécurité dans le contexte actuel, puis je vais passer à des observations plus générales sur la continuité de l'État constitutionnel dans le contexte d'une situation d'urgence et d'une crise. Je vais réviser mes notes d'allocution et indiquer aux interprètes ces modifications afin que vous ayez la version complète dans les deux langues officielles.
Voici quelques brèves considérations concernant la cybersécurité.
Il est difficile de jouer avec vos délibérations, car elles se déroulent en temps réel et sont publiques. Les trucs comme la contrefaçon profonde des propos d'une personne me semblent plutôt difficiles à réaliser. Dans votre prochain groupe de témoins, je sais que quelqu'un va soulever des préoccupations au sujet de la technologie Zoom, mais en fait, je pense que ce n'est pas particulièrement pertinent dans le contexte actuel. Oui, le chiffrement de bout en bout est la norme de référence, mais dans le cas qui nous intéresse, nous parlons d'un Parlement transparent et de conversations ouvertes, et par conséquent, si nous avons du chiffrement InterServer… Nous voulons que les gens regardent de toute façon. Si nos adversaires veulent écouter et voir l'allure que prend une conversation dans le contexte d'une démocratie résiliente, c'est bien tant mieux.
Peu importe l'outil que vous allez utiliser, tous les outils ont des vulnérabilités et comportent des lacunes en matière de sécurité. Certains outils sont moins sûrs que d'autres, mais il y a toujours des problèmes en ce qui concerne les compromis à faire. Je crois en fait que la conversation actuelle fait fausse route. On fait du déterminisme technologique alors qu'au bout du compte, la technologie n'est pas le problème. C'est le comportement qui est problématique. C'est la façon dont nous utilisons le cyberdomaine. Nous devons donc avoir, sur la cybersécurité, une conversation plutôt axée sur l'humain.
Des mesures liées à la technologie peuvent être facilement résolues comme l'ont déjà fait vos administrateurs au Parlement pour l'utilisation de Zoom, en envoyant des mots de passe séparément et en verrouillant les réunions. En réalité, l'enjeu réside dans les conversations que nous ne pouvons tout simplement pas avoir en ligne parce que nous devons présumer que la conversation est compromise. Vous pouvez quand même en apprendre beaucoup à partir des métadonnées, même si vous avez le chiffrement de bout en bout. Par exemple, est-ce que vous ouvrez la session par l'intermédiaire d'un réseau privé virtuel, quand vous ouvrez votre session en tant que député?
Le plus grand risque est probablement lié à votre dispositif personnel plutôt qu'aux logiciels. Est-il déjà compromis? Quel type de dispositif utilisez-vous? Quels mécanismes utilisez-vous pour vous connecter: avec ou sans fil? Utilisez-vous un dispositif approuvé? Est-ce que le dispositif est connecté avec un fil à un réseau sécurisé au moyen d'identificateurs de clé unique, avec une carte IRC? Le trafic utilise-t-il un réseau canadien de manière à garantir la souveraineté des données canadiennes, ou la solution la plus efficace?
Tout cela pour dire que nous devons penser en fonction de l'humain et que nous devons notamment tenir compte de la façon de penser de nos adversaires dans cet environnement, ainsi que de leurs intentions, plutôt que de penser en fonction de la technologie. Ce sont les facteurs humains de la cybersécurité qui comptent. La plus grande vulnérabilité réside chez les humains, lesquels sont aussi un actif sous-utilisé.
Je vais mentionner, en matière de facteurs humains et de cybersécurité, neuf enjeux que nous rencontrons chaque jour.
Il y a premièrement les enjeux de société. Comment pouvons-nous assurer la défense efficace de notre démocratie et de nos institutions? Comment pouvons-nous assurer leur cyberrésilience? Comment pouvons-nous adapter nos institutions démocratiques et comment pouvons-nous nous assurer d'avoir des politiques fondées sur des données probantes?
En ce qui concerne la réglementation, nous voulons penser à notre façon de protéger la vie privée, d'accroître la transparence et la reddition de comptes et de normaliser la cybersécurité.
Sur le plan du comportement, nous voulons penser aux réseaux criminels, aux façons de favoriser le changement du comportement des utilisateurs et à la conception d'appareils et d'interfaces plus conviviaux.
Cela m'amène à parler des questions touchant le rôle du Parlement. Au bout du compte, le grand principe constitutionnel sous-jacent en l'espèce est le principe du gouvernement responsable. C'est d'abord et avant tout une question de responsabilité ministérielle en situation de crise et d'urgence. Il s'agit aussi d'obliger le gouvernement à rendre des comptes et, dans le système parlementaire de type britannique, c'est une question de suprématie du Parlement.
Qu'est-ce que cela signifie concrètement? Cela signifie adopter des crédits en vue des dépenses, rendre des comptes et aussi déterminer la façon de générer des recettes. Je suis très préoccupé par la façon dont le Parlement n'a guère eu son mot à dire sur notre façon de générer des recettes. Habituellement, c'est ce que nous appelons l'imposition, mais ce que nous voyons depuis quelques semaines, c'est l'expansion du gouvernement la plus importante et la plus rapide de l'après-guerre. Cela se traduit par un fardeau intergénérationnel sans précédent. Nous avons déjà vu cela avant. Le pourcentage de la dette accumulée cette année à cause des nouvelles dettes correspond à peu près à ce qu'il était au début des années 1980. Cette dette a handicapé le gouvernement pour une génération et a ultérieurement dressé d'importants obstacles financiers qui ont entravé les gouvernements suivants.
Quels sont les mécanismes déployés pour garantir que les dépenses que nous faisons sont les plus efficaces possible? Je suis très inquiet, dans le contexte actuel, concernant la tentation de privatiser les profits et de socialiser la dette, y compris la dette privée. Quand nous allons relancer l'économie… Les gens parlent déjà d'infrastructure, mais il s'agit de ce que certaines personnes appellent la « she-cession », ou récession au féminin. Contrairement à 2008, les personnes qui sont touchées de façon disproportionnée sont les femmes, et ce sont des femmes en situation précaire. Bâtir en grand nombre des ponts, des routes et des métros ne va pas les aider, du moins directement.
Comment abordons-nous la façon dont nous allons relancer l'économie? Dans tout cela, le Parlement a un rôle très important à jouer.
Je vais maintenant présenter ma déclaration. Je vais en lire la première page, puis extraire des éléments des pages subséquentes.
Nous vivons en ce moment le test par excellence des 50 dernières années au moins. Cela soulève de nombreuses questions importantes. En situation d'urgence, quelle est la portée légitime des pouvoirs qui échoient au gouvernement fédéral? La fonction publique fédérale qui est le moteur du système fédéral du Canada visant les interventions d'urgence coordonnées est-elle une bénédiction ou au contraire un fléau dans le contexte d'une situation d'urgence complexe et de longue durée qui exige la contribution de divers ordres de gouvernement? Le a-t-il reçu les meilleurs conseils? Le premier ministre savait-il que l'Organisation mondiale de la Santé entretenait avec la Chine une relation très trouble depuis 1957? Ce sont des enjeux qui ne sont pas nouveaux.
Quels rôles — avant et pendant une reprise, une fois qu'elle est amorcée — doit-on attribuer au pouvoir exécutif, au pouvoir judiciaire et au pouvoir législatif? Dans quelles mesures le pouvoir exécutif peut-il annuler les droits civils et le droit à la vie privée au nom du bien commun et de l'intérêt public, en particulier si la confiance des citoyens devient chancelante? Les métadonnées seront un élément important pour les appareils mobiles, au moment de la réouverture, en particulier les métadonnées cumulatives, pour la compréhension du comportement des gens. Il faut en discuter.
Dans quelle mesure les échecs immédiats du gouvernement du Canada pour ce qui est de protéger la sécurité de ses citoyens à la maison et à l'étranger expose-t-il un échec et des lacunes plus lointains concernant le renseignement, les évaluations stratégiques, la planification d'urgence, la continuité de l'État constitutionnel et la capacité et l'engagement de la fonction publique pour ce qui est de fournir les conseils les plus judicieux et impartiaux possibles au gouvernement du jour, ainsi que les faiblesses des structures et des institutions du gouvernement du Canada et de la gouvernance constitutionnelle? Après tout, de nombreuses démocraties ont nettement mieux fait que le Canada sur le plan de la rapidité et de l'agilité avec lesquelles ils ont répondu à l'épidémie, sans l'expansion massive de l'État à laquelle le Canada a recouru au prix de milliards de dollars.
La justification sous-jacente des réponses à ces questions doit être transparente et intelligible. Il y a des questions au sujet de la proportionnalité et de la pertinence de ces mesures, ainsi que de la transformation fondamentale du rôle social et économique de l'État et du secteur public, dont l'expansion des dernières semaines est sans précédent dans l'époque d'après-guerre. De mémoire d'homme, il n'existe aucun précédent permettant à quiconque en position de pouvoir de savoir comment gouverner dans une telle crise. Il est donc absolument crucial que l'ordre institutionnel démocratique du Canada soit maintenu. Il ne suffit pas de tout simplement tolérer la critique. La résilience et la supériorité du style de vie démocratique sont optimales quand les objections à l'égard de la façon dont l'État optimise la façon de gérer et de contenir un risque sociétal sont permises, favorisées et écoutées et qu'elles font l'objet d'échanges. Même en période de crise, les pouvoirs du gouvernement ne doivent pas être absolus, incontrôlés et irréversibles.
La caractéristique fondamentale d'une démocratie constitutionnelle est que, même en situation d'urgence, le pouvoir exécutif est dépendant: les citoyens peuvent, par l'entremise des parlementaires qui les représentent, surveiller le pouvoir exécutif. Dans les circonstances extraordinaires actuelles, quelles sont les prérogatives de l'Assemblée législative pour ce qui est de demander des comptes au pouvoir exécutif dans le cadre moral et éthique qui prévaut actuellement?
Je vais passer au haut de la page suivante.
Depuis plus de trois siècles, l'adoption de crédits constitue le fondement du système parlementaire de Westminster [Difficultés techniques].
Les événements des dernières semaines semblent confirmer la résilience, l'adaptabilité et la vitalité du système constitutionnel canadien.
Pour les interprètes, je serai à la dernière page; je tâcherai d'être bref.
Le gouvernement du Canada a depuis longtemps adopté une approche de laisser-faire en matière de planification d'urgence ministérielle, ce qui favorise la réaction aux événements lorsque l'urgence perçue l'emporte sur l'urgence réelle. J'ai des préoccupations par rapport aux experts trop zélés qui veulent interdire certains comportements sans consulter les politiciens. Un bon exemple est l'intervention du maire d'Ottawa Jim Watson concernant la possibilité que des gens puissent prendre une bière ensemble, mais en restant dans leur propre entrée pour respecter les règles de distanciation.
Le Parlement a le devoir suprême, surtout en temps de crise, d’obliger l’appareil exécutif à rendre des comptes. Les Canadiens ont besoin d'une surveillance parlementaire continue du pouvoir exécutif et des décisions des instances gouvernementales.
Pendant la Première Guerre mondiale, les hauts commandements ont souvent été en désaccord avec les assemblées nationales, qui avaient concédé des pouvoirs accrus à l'exécutif et s'étaient abstenues d'intervenir quant aux stratégies militaires utilisées pendant la guerre. Partant du principe que la guerre serait brève, les parlementaires s'en sont remis aux experts et aux professionnels, mais ont exprimé des réserves à la suite d'une succession d'échecs et de stagnation des opérations militaires. Ils ont alors tenté de reprendre le contrôle de l'effort de guerre en critiquant les stratégies et présentant des idées nouvelles. Devenu premier ministre de France en 1917, Georges Clemenceau y est allé de cette citation célèbre: « La guerre! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires. »
J'énumère ensuite en revue une série d'enjeux pour lesquels les généraux britanniques ont eu tort et Winston Churchill a eu raison. La stratégie militaire requiert une perspective et un leadership civils. Voilà ce que nous apprennent les relations entre la société civile et l’armée. Pour paraphraser Clemenceau, une pandémie est une chose trop grave pour être laissée aux experts de la santé ou à l'exécutif, d'où l'importance du rôle du Parlement. Il n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de nous avoir invités à prendre la parole devant vous aujourd'hui.
Vous examinez actuellement des moyens visant à permettre aux députés de s'acquitter le mieux possible de leurs fonctions parlementaires pendant la pandémie de la COVID-19. Vous vous penchez, entre autres, sur une modification temporaire de vos procédures et sur des solutions technologiques à l'appui d'un Parlement virtuel. Vous nous avez demandé de vous parler aujourd'hui des enjeux de la protection de la vie privée liés aux plateformes Web de vidéoconférence alors que vous envisagez différentes solutions possibles.
À l'heure actuelle, nous fonctionnons tous dans une nouvelle réalité d'éloignement social à laquelle nous nous adaptons. Bon nombre d'entre nous se sont tournés vers les services de vidéoconférence tant à des fins personnelles que professionnelles. Partout dans le monde, les gouvernements et les parlements utilisent aussi ces plateformes efficaces et facilement accessibles pour accomplir leur important travail.
On observe très souvent un lien entre, d'une part, les préoccupations concernant la vie privée, et, d'autre part, les risques d'atteinte à la cybersécurité et les vulnérabilités de ces plateformes. Les solutions numériques comme celles-là sont facilement accessibles et faciles à utiliser. C'est ce qui explique leur soudaine popularité. Cependant, certains ont rapporté des enjeux de sécurité et de protection de la vie privée en lien avec leur utilisation. Ces enjeux découlent, entre autres, des lacunes concernant le chiffrement de bout en bout et les pratiques de collecte ou de communication des renseignements prévues dans les modalités. Les risques particuliers de cette nature seraient propres à chaque service de vidéoconférence en question. Tout outil a ses avantages et ses inconvénients, ainsi que ses points forts et ses points faibles.
[Traduction]
Il y a de bonnes raisons de faire preuve de prudence lorsque l’on se penche sur les problèmes de cybersécurité ou les vulnérabilités que présente chaque option technologique. On rapporte également que la pandémie de la COVID-19 a créé un climat propice à de nouvelles possibilités de cyberattaques et de nouvelles cibles pour les pirates informatiques. C’est pourquoi il est d’autant plus important de s’assurer que des mesures de protection adéquates permettent de prévenir les atteintes à la sécurité des renseignements personnels.
Au moment d’examiner diverses solutions technologiques visant à mettre en place un Parlement virtuel pendant cette pandémie, il sera important d’avoir présent à l’esprit que certaines solutions pourraient ne pas convenir dans toutes les situations. En premier lieu, le Parlement devrait déterminer ses besoins. Il devrait ensuite évaluer les mesures de protection techniques, les risques d’atteinte à la sécurité et les politiques de confidentialité de chaque service de vidéoconférence avant d’opter pour une plateforme en particulier.
Dans les situations où des communications sécurisées seraient requises pour des discussions gouvernementales, il faudrait demander à nos spécialistes gouvernementaux en matière de cybersécurité de vous donner un avis technique portant expressément sur des solutions appropriées à l’appui des travaux du Parlement. J’ajouterais seulement qu’une solution reposant sur un système Web de vidéoconférence « autohébergé » est généralement plus sécuritaire qu’un système similaire offert par un fournisseur. En effet, un système autohébergé permet d’exercer un meilleur contrôle sur certaines fonctionnalités techniques et, par le fait même, de l’adapter à ses propres besoins.
Ceux qui envisagent des options autres que les solutions autohébergées parmi les nombreux systèmes Web de vidéoconférence largement accessibles devraient généralement réserver leur utilisation aux affaires publiques.
[Français]
Plusieurs mesures permettent de protéger la vie privée même lorsqu'un système est utilisé pour des réunions publiques. À cet égard, nous formulons les recommandations suivantes:
Le Comité devrait examiner attentivement la politique de confidentialité et les conditions d'utilisation du service de vidéoconférence envisagé pour comprendre les modalités de collecte, d'utilisation et de communication de renseignements personnels et les ententes contractuelles conclues avec des tiers.
Lorsque vous utiliserez une fonctionnalité de messagerie privée au cours d'une vidéoconférence, vérifiez bien si les messages demeurent privés ou non. Certains messages pourraient figurer dans la transcription de la réunion et, par le fait même, faire l'objet d'une diffusion plus vaste que celle prévue par leur auteur.
Pour les réunions publiques des comités ou les débats de la Chambre, l'hôte — qui serait dans votre cas la présidente du Comité — peut désactiver certaines fonctionnalités comme « Rejoindre avant l'hôte », le partage d'écran ou le transfert de fichiers afin d'empêcher les perturbations inattendues de vidéoconférence ou « détournement de vidéoconférence », l'intrusion de personnes non invitées ou d'autres activités indésirables.
Les députés qui participent à une vidéoconférence devaient faire attention à l'environnement où ils se trouvent, par exemple l'endroit où ils sont assis. Les personnes et les choses visibles en arrière-plan peuvent révéler beaucoup d'information.
Enfin, si des députés utilisent un navigateur Web pour participer aux vidéoconférences, ils devraient de préférence ouvrir une nouvelle fenêtre sans onglets de navigation. Idéalement, ils devraient aussi fermer les autres applications pour éviter de partager par mégarde des fenêtres de notification — indiquant par exemple de nouveaux courriels entrants — avec les autres participants et le fournisseur de service de vidéoconférence.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada prépare actuellement une liste des pratiques exemplaires pour permettre aux particuliers d'atténuer les préoccupations communes concernant la sécurité et la protection de la vie privée associées aux systèmes Web de vidéoconférence. Par contre, ces mesures ne donnent pas, à elles seules, l'assurance que vous éliminez adéquatement tous les risques d'atteinte à la vie privée et à la cybersécurité, particulièrement dans les situations exigeant des communications sécurisées. Une solution plus sécuritaire serait donc probablement nécessaire.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de comparaître devant vous aujourd'hui. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
:
Bonjour, madame la présidente, et bonjour aux membres du Comité.
J'avais l'intention de parler un peu en français, mais étant donné le temps qui m'est imparti et les difficultés techniques, je vais parler uniquement en anglais pour faciliter le travail des interprètes.
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître. Je crois savoir que, durant la présente réunion, le Comité se penche sur certaines plateformes de vidéoconférence qui pourraient être utilisées et leur faisabilité en vue de mettre en place un Parlement virtuel.
Pour ce qui est de la faisabilité de la technologie, je crois que d'autres témoins vont parler de la téléconférence virtuelle et interactive dans l'optique des capacités de différentes plateformes, en tenant compte de certaines limites inhérentes, de considérations liées à la sécurité et du risque de défaillance.
En ce qui a trait à la faisabilité de la modification par la Chambre de ses règles afin de faciliter la présence virtuelle des députés au lieu de leur présence physique, il est clair, d'un point de vue constitutionnel, qu'une telle modification est possible. Comme l'ont écrit J.G. Bourinot en 1901 et David E. Smith en 2017, dans notre système, les organes législatifs sont maîtres de leurs travaux.
Étant donné que mon domaine d'études est le gouvernement du Canada, je m'intéresse à la faisabilité de la tenue de séances virtuelles du point de vue des avantages et des inconvénients pour la démocratie au Canada, à l'extérieur des murs de la Chambre des communes. La question est donc la suivante: Est-ce que la tenue de séances virtuelles est faisable sur le plan démocratique? Je vais vous présenter cinq points qui pourront vous être utiles dans le cadre de vos délibérations.
Premièrement, la technologie est intrinsèquement perturbatrice. Les premiers chauffeurs de taxi qui ont utilisé des téléphones cellulaires pour planifier leurs trajets ne pouvaient pas imaginer dans quelle mesure cette technologie changerait leur industrie en l'espace de très peu de temps. En outre, comme le veut la loi des conséquences imprévues, intervenir dans des systèmes complexes risque fort d'entraîner des conséquences inattendues. Ensemble, la technologie et l'intervention systémique engendrent un changement profond caractérisé par des résultats imprévisibles. Nous ne savons pas quelles seront les conséquences d'un tel changement, mais nous savons qu'il ne comportera pas que des avantages pour notre démocratie.
Deuxièmement, le Parlement canadien est unique. Il est sui generis. Nous avons un système politique complexe, diversifié et soigneusement équilibré. Dans la hâte pour répondre à la pandémie, il est tentant d'examiner comment d'autres systèmes parlementaires mettent en place des séances virtuelles, mais c'est une grave erreur de simplement présumer que ce qui fonctionne pour d'autres systèmes va nécessairement fonctionner ici. Puisque la technologie est perturbatrice, nous devons étudier attentivement l'adoption de certaines technologies et l'adaptation à ces technologies avant d'affirmer que nous pouvons estimer les effets d'un tel changement. Dans l'histoire des assemblées législatives, aucune assemblée démocratique évoluée n'a tenu des séances et des votes dans un cadre virtuel dans le cours normal de ses activités. Surtout en raison de la complexité de notre système, le Canada ne devrait pas faire partie des premiers pays à mettre cela en place.
Troisièmement, la démocratie au Canada n'est pas statique. Elle a changé, elle a évolué et elle continue de se transformer. Elle est dynamique et elle s'adapte aux facteurs et aux pressions auxquelles elle fait face. C'est donc dire que le changement peut contribuer à affaiblir la démocratie et à la renforcer. En effet, la démocratie peut facilement être amoindrie et bafouée, comme nous l'avons vu récemment au sein de certaines des grandes démocraties du monde. Tout affaiblissement du devoir du Parlement d'exiger des comptes du pouvoir exécutif ou du rôle principal des médias contribue à diminuer la démocratie.
Quatrièmement, lorsqu'on envisage la tenue de séances virtuelles à la Chambre des communes et en comité, cela met en lumière de nombreux problèmes complexes. L'un de ces problèmes les plus préoccupants concerne la fonction de délibération. Comme Valere Gaspard et moi-même l'avons écrit: « La possibilité d'échanger de façon formelle et informelle durant les débats, les travaux des comités et les activités sociales liées au travail favorise des interactions essentielles entre les députés. Ces interactions permettent aux députés d'être exposés à différentes idées et à divers points de vue. De tels échanges jouent un rôle clé au sein de notre système politique démocratique... Si les débats parlementaires, les interactions et les échanges s'effectuent dans un cadre virtuel, nous risquons de perdre ce qui fait en sorte que notre démocratie fonctionne. » De son côté, Smith fait remarquer que « les assemblées délibérantes sont bien plus qu'un agrégat des demandes des électeurs. » Lors du passage à des séances virtuelles, l'un des défis consiste à nous assurer que ces séances ne seront pas uniquement un sondage d'opinion en ligne épisodique effectué sans trop de conviction.
Cinquièmement, d'autres témoins ont parlé de l'importance du privilège parlementaire, alors je ne vais pas répéter ce qu'ils ont dit. Je ne pense pas vraiment, à ce stade-ci, que les séances virtuelles peuvent permettre le respect de tous les aspects des privilèges dont jouissent les députés lorsqu'ils se réunissent dans des conditions normales. En particulier, je crois que les privilèges qui s'appliquent au discours politique seront difficiles à garantir et à préserver dans un cadre virtuel. La capacité qu'ont les députés de la Chambre des communes d'exprimer leur dissidence — notamment en votant contre la ligne de parti, en s'absentant lors de débats controversés, en contestant une décision du Président ou même en étant expulsés de la Chambre —, de faire comprendre cette dissidence et de faire l'objet de sanctions conformément aux règles du Parlement et à la primauté du droit est un élément fondamental de la démocratie. Toute expression de dissidence témoigne du fait que la démocratie existe. Je ne vois pas très bien comment un député peut exprimer sa dissidence efficacement dans un cadre virtuel, où ceux qui n'ont pas la parole ont littéralement leur micro fermé. Si on ne peut pas exprimer la dissidence, alors, peut-on dire que le Parlement est vraiment libre?
Ces cinq points traduisent certains des désavantages du passage à un Parlement virtuel. Malgré ces inconvénients, il y a un avantage important, c'est-à-dire minimiser le risque d'infection pour les députés, le personnel, les agents de sécurité, le personnel administratif, les techniciens et les familles de toutes ces personnes. Conserver la santé est un avantage indéniable.
Par conséquent, le Comité peut très bien décider que la tenue de séances virtuelles est la meilleure option parmi les quelques solutions viables qui existent. Dans ce cas, je suis d'avis que la tenue de séances virtuelles ne devrait pas être fréquente, et il faut bien comprendre qu'il s'agit d'une mesure à court terme adoptée durant une période extraordinaire. Il est certain que veiller à ce que la Chambre puisse tenir des séances virtuelles peut s'avérer utile pour l'avenir, advenant d'autres crises, mais il faudrait effectuer des études approfondies sur la meilleure façon de mettre en oeuvre une telle mesure. Créer cette infrastructure pour la tenue de séances virtuelles exige qu'on s'efforce de comprendre entièrement les répercussions d'un tel changement. Autrement dit, la présente crise ne devrait pas servir de tremplin accidentel pour l'adoption d'une méthode permanente pour tenir des séances virtuelles qui n'est pas bien comprise et qui a une incidence importante sur la démocratie au Canada.
Est-ce que la tenue de séances virtuelles est faisable du point de vue de la démocratie? Peut-être que oui, mais de façon modérée et avec l'intention de revenir à la normalité le plus rapidement possible.
Je vous remercie.
:
Merci, madame la présidente, et merci aux membres du Comité. Je suis ravi d'être ici.
Comme on l'a mentionné, je suis directeur du Citizen Lab, qui mène des recherches sur des questions de sécurité numérique liées aux droits de la personne.
Étant donné que beaucoup de gens sur la planète ont commencé à travailler à domicile en raison de l'isolement, la technologie est devenue essentielle. Toutefois, cette dépendance soudaine envers les réseaux a entraîné toutes sortes de nouveaux risques pour la sécurité et la protection des renseignements personnels. Vu cette modification soudaine des pratiques, il est essentiel que les outils utilisés pour les communications de nature délicate et qui présentent un risque élevé fassent l'objet d'un examen minutieux.
Durant mon exposé, je vais d'abord résumer l'étude qu'a menée récemment le Citizen Lab sur la sécurité de l'application de vidéoconférence Zoom — l'application que nous utilisons en ce moment — et la réaction de l'entreprise aux rapports que nous avons publiés. Je vais parler ensuite de divers risques en matière de sécurité numérique qui sont pertinents pour les députés et leurs employés qui travaillent à domicile. Je terminerai en formulant six recommandations.
Premièrement, nous avons publié un rapport sur l'application Zoom le 3 avril, et nous avons publié un rapport de suivi le 8 avril. Essentiellement, le rapport révèle que nous avons constaté que Zoom ne semble pas avoir été bien conçu ou mis en œuvre efficacement en ce qui a trait au chiffrement. Dans la documentation publique, nous avons trouvé plusieurs affirmations trompeuses à propos des protocoles de chiffrement. Ces affirmations ne correspondaient pas à ce que nous avions observé dans le cadre de notre analyse. J'invite les membres du Comité à consulter ce rapport.
Nous avons également remarqué des problèmes potentiels de sécurité associés à la façon dont Zoom génère et stocke l'information cryptographique. Bien que son siège social se trouve dans la Silicon Valley, Zoom possède trois entreprises en Chine, où ses ingénieurs ont mis au point le logiciel Zoom. Durant certains tests, nos chercheurs ont remarqué que des clés de cryptage étaient distribuées par l'intermédiaire de serveurs de Zoom en Chine, même lorsque tous les participants à une rencontre se trouvaient ailleurs qu'en Chine. Il est bien entendu très préoccupant qu'une entreprise qui a des clients principalement en Amérique du Nord distribue des clés de cryptage de cette façon, car Zoom a peut-être l'obligation légale de divulguer ces clés aux autorités chinoises.
Dans notre rapport publié le 3 avril, nous indiquons également que la fonction « salle d'attente » de Zoom comporte des problèmes. Nous n'avons pas divulgué ces problèmes lorsque nous les avons constatés, car nous les considérons comme étant très graves. Nous avons fait part de ces problèmes directement à l'entreprise.
À la suite de la publication de nos deux rapports, Zoom a pris certaines mesures en ce qui concerne la sécurité. Elle s'est engagée à cerner et à régler les problèmes de sécurité dans un délai de 90 jours. Ce processus comporte une étude de la sécurité par une tierce partie, l'amélioration de son programme de chasse aux bogues et la préparation d'un rapport de transparence. Zoom s'est également engagée à améliorer le chiffrement, notamment à travailler à la mise en œuvre d'un chiffrement de bout en bout. Elle a reconnu que certains utilisateurs de Zoom en Chine se seraient connectés à des centres de données en Chine et elle a fait savoir qu'elle a immédiatement mis en place des mesures pour empêcher qu'une telle chose ne se reproduise.
L'entreprise a lancé de nouvelles versions de son application, qui comportent de nouvelles fonctionnalités, comme nous avons pu le constater aujourd'hui, notamment en ce qui concerne la salle d'attente, les mots de passe, etc., et l'entreprise a fait du très bon travail en embauchant des personnes qui ont une expertise crédible en matière de cybersécurité.
Bien que les améliorations apportées par Zoom soient encourageantes, l'utilisation soudaine par un très grand nombre de personnes d'une application qui n'a jamais été conçue pour des communications de nature très délicate est symptomatique d'un ensemble de problèmes beaucoup plus vastes liés au travail à domicile. Nous devons absolument évaluer tous les risques associés à ce changement soudain de nos habitudes, et non seulement les risques associés à cette application en particulier.
Les législateurs qui travaillent depuis leur domicile, tous comme leurs employés, se connectent à l'aide d'appareils, de comptes et d'applications par l'intermédiaire de réseaux domestiques qui n'ont pas tous la même configuration. Ces réseaux peuvent être utilisés également par des colocataires et des membres de la famille dont les pratiques en matière de sécurité numérique peuvent varier largement. Avant la crise de la COVID, ces appareils étaient souvent utilisés dans les bureaux du gouvernement, où on pouvait détecter les éléments problématiques d'un réseau, mais ce n'est plus le cas bien entendu.
En général, les systèmes de communication que nous utilisons ont rarement été conçus en pensant à la sécurité. On considère habituellement que la sécurité est un élément qui contribue à ralentir l'innovation ou pour lequel il est impossible d'appliquer un correctif. Par conséquent, il existe une foule de systèmes auxquels des correctifs n'ont pas été appliqués et qui sont donc vulnérables aux actes malveillants.
Ainsi, des gouvernements et des criminels ont développé considérablement leur capacité à tirer profit de ces systèmes pour diverses raisons. Presque tous les États nations ont maintenant une certaine capacité de cyberespionnage. Il existe également un marché privé de la cybersécurité très peu réglementé au sein duquel de nombreuses entreprises fournissent des services d'espionnage ciblé et de surveillance de masse. Les recherches que nous avons menées au Citizen Lab révèlent que le marché des logiciels espions commerciaux, en particulier, favorise les abus et il a été associé à des meurtres ciblés et au ciblage d'un résident permanent au Canada. Cette situation pourrait très bien faire en sorte que ces outils soient utilisés aux dépens de législateurs et de membres de leur personnel dans des pays comme le Canada.
En temps normal, ces problèmes posent d'énormes défis aux défenseurs des réseaux, mais en ce moment, les parlementaires et leur personnel s'exposent à des risques plus grands qu'à l'habitude, et les personnes malveillantes tirent profit de la nouvelle situation.
Je vais maintenant formuler très rapidement six recommandations.
Premièrement, lorsque c'est possible, il faut faire profiter tous les Canadiens des ressources en sécurité numérique créées par la Chambre des communes. Je pense que l'équipe des TI de la Chambre des communes aura beaucoup de pain sur la planche compte tenu de tous les problèmes que je viens de décrire. Certaines mesures ont déjà été mises en place, avec la collaboration du Centre de la sécurité des télécommunications. Les mesures prises par le CST pour transmettre les indicateurs de menaces à des organismes autres que ceux du gouvernement pourraient être élargies, mais j'exhorte le CST à agir d'une façon transparente et responsable.
Deuxièmement, le gouvernement du Canada devrait publier des lignes directrices sur les pratiques exemplaires en matière de travail à domicile, notamment en ce qui concerne les applications de vidéoconférence. Ces lignes directrices devraient comporter des recommandations sur l'utilisation de certaines applications à certaines fins, mais pas à d'autres. Je présume que nous discuterons de cela durant la période des questions. Certaines lignes directrices ont déjà été publiées par le Centre canadien pour la cybersécurité, mais elles sont désuètes et elles ne sont pas suffisantes en général dans les circonstances.
Troisièmement, il faut appuyer la recherche indépendante sur la sécurité numérique et la promotion d'outils de communication sécuritaires. Durant cette période où nous dépendons des systèmes technologiques, il faudrait effectuer davantage de recherches indépendantes de grande qualité pour étudier les systèmes que nous utilisons relativement aux risques sur le plan de la protection des renseignements personnels et de la sécurité. Pour garantir aux Canadiens que les réseaux qu'ils utilisent sont sécuritaires, les chercheurs doivent être en mesure d'analyser en profondeur les systèmes, notamment les algorithmes, sans craindre des représailles. À l'heure actuelle, des chercheurs s'exposent à des menaces juridiques lorsqu'ils effectuent ce genre de recherche, au détriment de la sécurité de tous, alors, nous recommandons que le gouvernement du Canada adopte une loi visant à reconnaître explicitement que les recherches de la sorte sur la sécurité relèvent de l'intérêt public.
Quatrièmement, nous recommandons de mettre en place un processus de divulgation des vulnérabilités au sein des organismes du gouvernement, y compris à la Chambre des communes. Un tel processus établit les modalités selon lesquelles les chercheurs peuvent communiquer la présence de vulnérabilités dans les systèmes ou les réseaux d'un organisme sans craindre des répercussions juridiques. Je crois que le Canada devrait mettre en place un tel processus afin de réduire les vulnérabilités et de faire en sorte que les chercheurs se sentent à l'aise de mener ce type de recherche.
Cinquièmement, il faut établir un processus de partage des nouvelles capacités associées à des vulnérabilités qui soit transparent et responsable. Le Centre de la sécurité des télécommunications s'est doté d'un processus lui permettant d'évaluer s'il doit cacher la présence de vulnérabilités aux fins de ses propres activités de renseignement ou s'il doit les divulguer pour faire en sorte que tous les appareils soient rendus sécuritaires. Cependant, le CST est officiellement le seul organisme à prendre la décision de cacher ou de divulguer une vulnérabilité. Nous recommandons donc que le gouvernement du Canada autorise d'autres organismes à déterminer si des vulnérabilités doivent être cachées ou divulguées, surtout vu le risque accru auquel tous les employés du gouvernement sont exposés lorsqu'ils travaillent à domicile. Nous recommandons également que le gouvernement du Canada, conformément à l'une des pratiques exemplaires internationales, rende publique une politique concernant un processus complet de partage des nouvelles capacités associées à des vulnérabilités, de sorte que les Canadiens aient l'assurance que le CST et le gouvernement ne cacheront pas des vulnérabilités qui pourraient sérieusement compromettre la sécurité de l'ensemble de la population.
En dernier lieu, nous recommandons de favoriser un chiffrement robuste. Étant donné la possibilité pour des ennemis de tirer profit d'appareils et de systèmes dont la sécurité est défaillante, nous recommandons que le gouvernement du Canada favorise un chiffrement robuste afin que les députés, leur personnel et les Canadiens aient la garantie que le gouvernement n'est pas en train d'affaiblir secrètement cette technologie vitale et essentielle au commerce, au détriment de l'ensemble des Canadiens et de nos alliés.
Je vous remercie beaucoup.
:
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Nathalie Laliberté. Je suis vice-présidente des Services au Parlement et Interprétation au Bureau de la traduction du ministère des Travaux publics et dees Services gouvernementaux. Je suis accompagnée de mon collègue Matthew Ball, directeur de l'Interprétation et interprète en chef.
Je vous remercie de cette invitation à contribuer à vos travaux pour la tenue de séances virtuelles au Parlement.
Le Bureau de la traduction a le mandat de fournir les services linguistiques pour les séances, et à ce titre, nous sommes heureux de pouvoir offrir notre point de vue. Je précise toutefois que nous ne sommes pas responsables du soutien technologique pour les séances.
Comme vous le savez, la Loi sur le Bureau de la traduction nous donne le mandat de servir les deux Chambres du Parlement ainsi que les ministères et organismes du gouvernement fédéral pour tout ce qui concerne la traduction et la révision de leurs documents, la terminologie et l'interprétation. Nous offrons des services linguistiques de qualité dans les deux langues officielles, en langues autochtones et étrangères, ainsi qu'en langues des signes.
Le Bureau de la traduction joue un rôle essentiel dans l'application de la Loi sur les langues officielles. Ce mandat fait du Bureau un acteur clé en ce qui a trait à la communication avec le public, à la langue de travail dans la fonction publique et à la promotion du français et de l'anglais dans la société canadienne.
Depuis 2017, nous appliquons une vision claire pour tracer notre avenir à titre de centre d'excellence en services linguistiques du gouvernement du Canada. Dans le cadre de cette vision, nous avons lancé des initiatives importantes pour renforcer notre contrôle de la qualité, moderniser notre modèle d'affaires et disposer des outils langagiers les plus sophistiqués.
Nous avons renforcé notre capacité en langues autochtones et notre collaboration avec l'industrie canadienne de la langue. Nous avons mis en place des processus pour mieux soutenir nos employés, leur offrir la formation dont ils ont besoin et veiller à leur santé mentale.
Nous avons repensé nos processus de recrutement et conclu des partenariats pour stimuler la relève dans les professions langagières. Je pense, entre autres, à notre collaboration avec l'Université d'Ottawa pour son programme de maîtrise en interprétation de conférences. Nous prêtons du matériel et des professeurs à l'Université et, en retour, nous bénéficions d'un bassin de nouveaux interprètes hautement compétents.
[Traduction]
C'est avec le même esprit tourné vers l'avenir que nous nous adaptons à la pandémie de COVID-19. Vous avez pu le constater, depuis la mi-mars, nous demeurons bien présents pour remplir notre mission et aider le Parlement à respecter son obligation de veiller à l'interprétation de ses séances et à la traduction de ses documents. Cela étant dit, comme partout dans l'administration fédérale, nous devons composer avec une capacité réduite.
Heureusement, la traduction se prête bien au télétravail, et nous avons pu assurer l'isolement de nos traducteurs tout en maintenant nos services. En ce qui concerne l'interprétation, qui est au cœur de notre discussion, aujourd'hui, le Bureau l'offre depuis 1959. Au fil des ans, nous avons pu maintenir ce service grâce au dévouement de nos employés et pigistes exceptionnels.
En cette période de pandémie, compte tenu des conditions techniques que l'interprétation exige, les interprètes doivent continuer à venir sur place, au Parlement. Mais je peux vous assurer que nous avons à cœur leur santé et nous avons appliqué rigoureusement les conseils des experts pour les protéger.
Nous avons ajouté des cabines d'interprétation portatives et installé des cloisons dans les cabines existantes pour que les interprètes n'aient pas à se côtoyer dans la même cabine. Nous avons veillé à faire désinfecter les cabines deux fois par jour. Nous avons mis des lingettes désinfectantes à la disposition des interprètes, pour la désinfection du matériel avant et après chaque affectation. Pour éviter la manipulation de documents papier, nous avons prêté des tablettes aux interprètes dans les cabines, pour la consultation des documents de référence. Nous avons réduit la taille des équipes et appliqué les règles d'éloignement physique pour éviter les contacts entre les interprètes. Nous avons mis des places de stationnement à la disposition des interprètes pour qu'ils n'aient pas à utiliser les transports en commun. Nous prenons en compte la situation individuelle de nos interprètes qui ont de jeunes enfants ou qui doivent rester à la maison pour d'autres raisons et nous maintenons le dialogue avec les syndicats.
Pourquoi ne pas avoir tout simplement permis aux interprètes de travailler chez eux, me demanderez-vous? Eh bien, nous avons commencé à examiner cette possibilité, mais l'interprétation à distance pose d'énormes difficultés.
Nous parlons d'interprétation à distance lorsqu'un ou plusieurs des participants ne sont pas au même endroit que les interprètes. Ces dernières années, avec la vogue et l'accessibilité grandissante de la vidéoconférence, la demande d'interprétation à distance n'a pas cessé d'augmenter. En réponse à cette demande, le Bureau a commencé des essais et l'examen de pratiques exemplaires. Mais la pandémie soudaine nous a poussés à mettre les bouchées doubles et, depuis quelques semaines, nous examinons vraiment la question en collaboration avec l'Administration de la Chambre.
Nous avons déterminé que certains critères doivent être respectés pour rendre possible l'interprétation à distance, notamment: tous les participants doivent porter un casque d'écoute avec micro pour assurer une bonne qualité sonore; ils doivent participer par vidéoconférence pour que, en voyant leurs expressions faciales, les interprètes puissent bien rendre le ton de leur message; ils doivent respecter rigoureusement le droit de parole et parler chacun son tour; un technicien doit être présent en tout temps dans la salle où se trouvent les interprètes afin de régler tout problème technique; la chaîne audio qui alimente les consoles d'interprétation doit être dotée de limiteurs-compresseurs pour éviter les chocs acoustiques; les interprètes doivent avoir la possibilité de faire des tests de son avec le technicien et les participants avant le début de chaque rencontre; comme d'habitude, les personnes qui prévoient lire des déclarations écrites doivent les faire parvenir d'avance à nos interprètes.
L'objectif est de permettre aux interprètes de travailler dans des conditions optimales pour assurer la qualité du service, dans un milieu qui ne présente aucun danger. Le respect de ces critères n'éliminera pas entièrement les risques d'interruption du service imputables à la technologie utilisée par les participants éloignés, mais il les atténuera grandement et il optimisera l'interprétation.
Les critères de qualité du son sont particulièrement importants, le son étant la pierre angulaire de l'interprétation. Par exemple, avec un son de mauvaise qualité, l'interprète pourrait confondre les mots « symptomatique » et « asymptomatique » et donner un sens entièrement différent au message. De plus, un son de mauvaise qualité met l'ouïe des interprètes en danger. On a d'ailleurs signalé, ces deux dernières années, une vingtaine d'incidents de santé et de sécurité associés à des problèmes de son lors de téléconférences.
Pour ce qui est des ressources humaines requises afin d'assurer l'interprétation de séances virtuelles, le Bureau de la traduction devra renforcer ses équipes d'interprètes: les variations de qualité du son requièrent des interprètes une concentration plus soutenue, ce qui oblige à abréger leurs quarts, d'où la nécessité d'affecter plus d'interprètes à la même séance. Cela dit, nous ne ménagerons pas nos efforts pour satisfaire ce besoin.
[Français]
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, notre mission est claire: nous sommes ici pour servir le Parlement, et nous nous faisons un devoir de répondre à l'appel. Nous sommes déterminés à poursuivre notre collaboration avec l'Administration de la Chambre et tous nos partenaires pour appuyer le bon fonctionnement d'un Parlement virtuel.
Le Bureau de la traduction est fier de pouvoir aider le Parlement à poursuivre son travail essentiel pendant la crise, et nous sommes fiers d'aider le gouvernement du Canada à transmettre aux Canadiennes et aux Canadiens l'information dont ils ont besoin pour rester en santé et suivre l'évolution de la situation en français, en anglais, en American Sign Language et en langue des signes québécoise.
Je souligne tout particulièrement le travail incroyable de nos interprètes en langues officielles et en langues des signes qui participent chaque jour aux différentes conférences de presse. La crise a mis l'excellence de leur travail à l'avant-plan, et nous sommes reconnaissants de leur dévouement.
En terminant, je remercie les interprètes de la présente séance. Je remercie également tous les employés qui travaillent en coulisses, malgré les conditions difficiles que nous connaissons, pour rendre possibles les rencontres importantes comme celle-ci. Je dis un merci tout spécial à nos précieux partenaires des Services multimédias de la Chambre et de la Direction des comités, dont vous appréciez sans doute comme moi les efforts et la compétence.
Enfin, je vous remercie, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, de votre attention et de votre intérêt envers nos services. C'est avec plaisir que M. Ball et moi répondrons à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Cela me fait plaisir d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je me nomme John Weigelt. Je suis l'agent national de technologie de Microsoft au Canada.
J'ai eu le privilège d'être fonctionnaire fédéral pendant ma carrière qui s'est échelonnée sur plus de 30 ans en informatique de confiance, ayant d'abord porté l'uniforme dans l'Aviation royale canadienne, étant ensuite passé fonctionnaire au Secrétariat du Conseil du Trésor, pour enfin devenir dirigeant principal des technologies à Microsoft Canada.
Je suis reconnaissant de l'invitation à comparaître devant les membres de ce comité que je tiens en haute estime, pour discuter de l'appui que la technologie peut accorder au Parlement du Canada pour l'aider à continuer à se réunir en cette époque sans précédent. Je focaliserai mes observations sur une utilisation réfléchie et délibérée de la technologie à l'appui des travaux d'un parlement virtuel, conformément aux principes de respect de la vie privée et de la sécurité.
Pourquoi, nous demandera-t-on, insistez-vous tant sur la sécurité alors que les travaux du Parlement sont publics et ne comportent aucun renseignement délicat. Microsoft estime que la sécurité doit être la base de tout produit de la technologie, accessible publiquement ou comportant des données sensibles. La sécurité permet de se protéger contre des intrusions perturbatrices ou ouvrant la porte à des cybermenaces.
Commençons par un court historique.
Microsoft Canada est présent dans votre pays depuis assez longtemps. Depuis sa création, en 1985, sa présence s'est intensifiée au point que la société comprend dix bureaux régionaux dans l'ensemble du pays, qui emploient plus de 2 300 personnes. À notre centre de développement de Vancouver, plus de 700 employés travaillent à la création de produits utilisés dans le monde entier. À notre centre de recherche de Montréal, des ingénieurs et des titulaires de doctorat font aussi de la recherche de pointe sur l'intelligence artificielle.
Cette époque sans précédent a obligé tous les habitants de la planète à s'adapter et à modifier de façon spectaculaire tous les aspects de leur vie: leurs méthodes de travail et d'apprentissage, leurs interactions. Nous sommes fiers d'avoir favorisé l'apprentissage à distance pour les élèves et les enseignants. Des visites virtuelles de santé permettent la prestation de soins tout en protégeant patients et soignants, et les technologies mises au point par Microsoft permettent à des millions de travailleurs canadiens de tous les secteurs de l'économie de travailler à distance pendant cette crise de la COVID. En fait, aujourd'hui, plus de 100 000 fonctionnaires fédéraux sont en télétravail grâce à Microsoft Teams, et leur nombre augmente tous les jours.
Aujourd'hui, les capacités des technologies et celles des vidéoconférences se fondent sur ce que nous appelons des services infonuagiques. L'infonuage est une infrastructure des technologies de l'information sur laquelle s'appuient ces activités virtuelles, et la clé en est la sécurité et la fiabilité. Microsoft a longtemps été un partenaire du gouvernement du Canada, en préconisant, pour qu'il adopte des services infonuagiques, une démarche réfléchie et délibérée, fondée sur une politique, des orientations et des normes. Ce partenariat solide a permis le déploiement rapide de moyens technologiques en réaction à la crise de la COVID.
Nos centres de données au Canada, à Toronto et à Québec, ont été les premiers à faire l'objet d'audits et d'examens indépendants, par rapport à la norme de sécurité du gouvernement. Il s'ensuit que les services de Microsoft ont reçu l'attestation du gouvernement selon laquelle ils pouvaient sauvegarder l'information du gouvernement du Canada au niveau protégé B, le niveau de sécurité correspondant à l'information délicate et personnelle.
De plus, Microsoft a collaboré avec des spécialistes canadiens de premier plan en matière de protection des renseignements personnels pour faire un examen de ces services. Nous avons publié et communiqué cette analyse dans ce qui est appelé des « évaluations de base des facteurs relatifs à la vie privée », établissant ainsi un précédent dans tout le secteur. Ces évaluations aident les organismes publics de toutes natures, de tout le pays, à comprendre comment les services infonuagiques de Microsoft, y compris ceux de vidéoconférences, satisfont à leurs obligations en matière de protection de la vie privée. De plus, nous sommes le seul fournisseur de ces services à publier sur notre site Web toute l'information relative à notre degré de conformité et à nos audits de même que les résultats de nos tests de sécurité.
Je suis venu vous dire que, aujourd'hui, la technologie permet d'appuyer de manière sûre les travaux des parlements virtuels. Par la plateforme Microsoft Teams, nous avons aidé divers parlements, par exemple la Chambre des lords, au Royaume-Uni, à siéger à distance, tout comme les comités de l'Assemblée nationale du Québec. Les opérations virtuelles, dans ces assemblées, résultent d'une étroite collaboration entre les diverses équipes de Microsoft et les équipes chargées de la procédure et des détails techniques dans ces institutions. Pour tous, c'est un terrain inconnu, et la mise en place des travaux des parlements virtuels a exigé de tous souplesse et capacité d'adaptation. On fait ainsi appel à la fois à la technologie, à des façons de faire et aux individus.
Avec plus de 75 millions d'utilisateurs quotidiens dans le monde entier et ayant dépassé 2,7 milliards de minutes de séances en une journée, Microsoft Teams met à la disposition des utilisateurs un environnement robuste qui leur permet de travailler le mieux en collaboration. La plateforme comprend la vidéoconférence et possède beaucoup de caractéristiques déjà connues des utilisateurs de Skype et de Skype Entreprise.
Mais la vidéoconférence n'est que le début de ce que peut offrir Microsoft Teams.
Même si la discussion d'aujourd'hui a plutôt porté sur les capacités de vidéoconférence, cette plateforme flexible offre un vaste ensemble de services collaboratifs que nous croyons utiles à la conversion au numérique des séances de la Chambre et des comités. Par exemple, elle pourrait faciliter le transfert des comptes rendus des séances, de la documentation communiquée avant les séances et des mémoires. Même si nous reconnaissons que, à court terme, ce n'est pas une priorité, ce serait envisageable pour l'avenir par le Parlement. Microsoft Teams est en mesure d'y concourir sans faire courir de risques.
Sont également intégrées dans Microsoft Teams diverses techniques d'aide pour appuyer les personnes ayant des exigences particulières d'accès en raison de handicaps physiques, visuels ou auditifs. Nous nous réjouissons du déploiement en cours de Microsoft Teams dans l'ordinateur de chaque député et de chaque employé de la Chambre des communes.
Qu'il soit bien entendu que la sécurité est au cœur de toutes les activités de Microsoft. Nous employons plus de 3 500 ingénieurs spécialistes de la sécurité et nous exploitons, sans interruption, tous les jours, le centre Microsoft d'intervention chargé de la sécurité. Nous analysons des milliers de milliards d'événements observés à l'échelle planétaire dans notre zone de surveillance, pour prévoir les menaces. Comme la sécurité est une responsabilité partagée qui échappe à la capacité de chaque organisation prise isolément, nous avons des liens exceptionnellement solides avec l'équipe du gouvernement chargée de la cybersécurité et nous collaborons pour protéger à la fois le cyberespace fédéral et le cyberespace canadien.
Comme la raison d'être de la technologie est d'appuyer le parlement virtuel, il reste des éléments de protection de la vie privée et de sécurité à prendre en considération en dépit de la nature publique des séances. Par exemple, dans l'espace virtuel, comment prévenir les débordements? Il suffit de s'imaginer un moment des centaines de spectateurs indisciplinés emplissant les tribunes réservées au public. Dans l'espace physique, le sergent d'armes et le Service de protection parlementaire veilleraient au grain. Comment protéger de même le bon déroulement des travaux dans un espace virtuel? La résolution de ces problèmes de sécurité et de protection de la vie personnelle consiste à bien configurer les moyens de contrôle de cette vie privée et de cette sécurité et demande aussi d'employer le bon cycle de sécurisation.
De même, les particuliers devraient être sûrs que les logiciels qu'ils déploient dans leurs appareils, sur les plateformes Windows, Mac, dans leur ordiphone ou avec Android font uniquement ce à quoi ils s'attendent. Reconnaissant cette nécessité comme la priorité des priorités pour ses clients, il y a près de 20 ans, Microsoft a lancé l'initiative d'informatique de confiance. Cela signifie que la protection de la vie privée et la sécurité sont prises en considération à toutes les étapes de la mise au point de ses produits et services et se conforment aux principes de protection de la vie privée dès la conception, principes qui ont été énoncés pour la première fois ici, au Canada. C'est un engagement fondamental de Microsoft à l'égard de ses clients.
Les engagements de Microsoft, qui surpassent ceux qu'exigent les lois canadiennes sur la protection de la vie privée donnent l'assurance que Microsoft n'utilisera jamais les données de sa clientèle à d'autres fins que la prestation du service.
En conclusion, je reconnais entièrement la complexité du travail procédural et technique qu'entraîne l'examen des options des activités à distance et j'applaudis le travail très important de votre comité et celui de la Chambre des communes. J'éprouve le respect le plus profond pour les institutions du Parlement et je suis convaincu que ce que les technologies peuvent offrir à l'appui de votre travail, dans un contexte virtuel, peut favoriser les travaux parlementaires selon des méthodes nouvelles et différentes, tout en maintenant l'intégrité de la démocratie.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions. Merci.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci d'avoir invité Zoom à cette importante séance.
Je suis convaincu de la véritable importance de votre rôle et de vos décisions sur la meilleure marche à suivre au Parlement en cette époque extraordinaire. Il est plus important que jamais d'assurer à la Chambre des communes le bon déroulement de ses travaux et la prise de décisions fécondes.
Nous, chez Zoom, sommes déterminés à aider votre comité et à lui communiquer, préalablement à son rapport au Parlement, le 15 mai, tous les renseignements qui lui seraient nécessaires. Alors que dans le monde entier, des millions de personnes sont en télétravail, à cause de la COVID-19, les entreprises de vidéocommunication comme Zoom contribuent fondamentalement à la bonne marche sécurisée des entreprises, des hôpitaux, des écoles et, fait important, de l'État.
Zoom a tôt fait de reconnaître qu'il occupait une position privilégiée pour accorder son aide en ces temps de nécessité et il s'est senti obligé d'agir. Nous ressentons une responsabilité énorme à l'égard de nos utilisateurs. En février, nous nous sommes engagés à faire tout notre possible pour appuyer les victimes de la COVID-19, promesse presque intégralement tenue jusqu'ici.
Pour ma part, je possède plus de 40 années d'expérience dans les technologies, le plus récemment à titre de dirigeant principal de l'informatique chez KPMG U.S. et chez Blackstone. En décembre 2017, j'ai pris ma retraite et, peu après, Zoom m'invitait à joindre ses rangs en qualité de dirigeant principal mondial de l'informatique. Après avoir rencontré notre directeur général et fondateur M. Eric Yuan, après avoir conféré avec des homologues et des vétérans de l'industrie, j'ai senti l'appel de me joindre à cette équipe d'élite. M. Yuan, qui avait acquis 14 années d'expérience dans la construction de Webex, et une équipe d'ingénieurs avaient fondé Zoom aux États-Unis, il y a près de 10 ans, dans leur mission de construire une plateforme privilégiant des vidéocommunications en douceur, sans tiraillements, fondées sur les quatre principes de sécurité, de fiabilité, de fonctionnalité et de bon rapport coût/efficacité pour la clientèle.
Parmi les plus remarquables de nos objectifs, mentionnons le fonctionnement en douceur, sans tiraillements, la convivialité intuitive, la suppression de la « taxe sur les réunions » et le saut, sans parti pris, d'une plateforme à l'autre pour que l'énergie des participants se focalise sur la substance de la réunion et non sur la logistique et les opérations.
Aujourd'hui, Zoom est le chef de file des vidéocommunications modernes entre les entreprises. Sa seule priorité: fournir une plateforme fiable, sécurisée, qui fonctionne sans soubresaut d'un appareil à l'autre et d'un emploi incroyablement facile. Nous sommes fiers de nos accomplissements pour nos abonnés, de simples particuliers aux plus grandes entreprises mondiales, ce qui transparaît dans le taux de satisfaction de nos clients qui se situe au-dessus du 90e centile.
Il y a une raison pour laquelle on dit : « Simple comme Zoom ». Dans le sillage de la COVID-19, l'emploi de Zoom s'est envolé ces derniers mois. Nous sommes passés de 10 millions de participants à des réunions par jour, en décembre 2019, à plus de 300 millions en avril, tout en assurant une fiabilité incroyable du service. Nous sommes fiers de participer à l'effort pour maintenir les liens entre les personnes et permettre aux organisations de fonctionner pendant la pandémie.
Dans le cadre de cet effort, nous avons accueilli sur notre plateforme de nouveaux types d'utilisateurs, par exemple grâce à l'offre de vidéoconférences gratuites à des écoles primaires et secondaires de partout dans le monde. Jusqu'à maintenant, plus de 100 000 écoles de 25 pays ont utilisé des services gratuits de Zoom pour rester connectées avec leurs élèves pendant la pandémie. Nous avons également servi de nombreux clients de l'État pendant des années, et, dans le contexte actuel, alors que sévit la COVID-19, notre service est devenu plus indispensable que jamais pour que les gouvernements du monde entier continuent à fonctionner pendant les jours difficiles qui viennent.
Par exemple, au Royaume-Uni, nous sommes fiers d'aider les députés à remplir leur mandat de parlementaires. On a réussi à mettre sur pied un parlement hybride où peuvent siéger et débattre en personne 50 législateurs, auxquels peuvent se joindre 120 autres députés autorisés via Zoom.
Au Canada, c'est avec modestie que nous accueillons le fait d'avoir été choisis pour appuyer la Chambre des communes. Nous avons travaillé en collaboration étroite avec Soufiane Ben Moussa, le dirigeant principal des technologies de la Chambre des communes, pour veiller à fournir la facilité d'emploi qui est la marque de commerce de Zoom en même temps qu'une formation sur les caractéristiques principales de sécurité de la plateforme et le soutien technique prévu dans le cahier des charges, comme la mise à disposition de canaux simultanés pour l'anglais et le français.
Nous avons toujours été un chef de file de l'innovation rapide et à grande échelle et nous sommes également déterminés à le devenir dans les domaines de la sécurité et du respect de la vie privée. Dans sa configuration actuelle, Zoom, employé avec les bons moyens de protection des réunions, offre un lieu absolument sûr et sécurisé de rencontres virtuelles, quand on l'emploie avec les bons moyens de protection des réunions. Les organisations à la fine pointe de la technologie de partout sur la Terre font des examens exhaustifs de sécurité des couches de nos réseaux d'utilisateurs et de centres de données, mais elles continuent de choisir Zoom et de lui faire confiance pour le déploiement complet. De fait, depuis quelque temps, elles le font plus qu'avant.
Pour dire comme notre directeur général, notre priorité est que la sécurité, la protection de la vie privée et la sûreté qu'offre notre plateforme sont à la hauteur de la confiance que notre clientèle a mise en nous. À ce titre, et à la lumière des nouveaux cas d'utilisation et de l'attention du public dirigée vers Zoom, nous avons effectué un certain nombre de modifications de la plateforme. Nous n'avons pas perdu de temps dans l'exécution du plan d'une durée de 90 jours que nous avons annoncé le 1er avril pour mieux identifier les problèmes, nous y attaquer et les corriger de manière proactive. On peut trouver dans le mémoire que j'ai communiqué un résumé de notre plan, y compris toutes les mesures que nous nous sommes engagés à prendre.
Ainsi, nous avons notamment décrété l'arrêt de la mise au point de fonctionnalités nouvelles, pour consacrer nos ressources d'ingénierie à la confiance, à la sécurité, à la sûreté et à la protection des renseignements privés. En partenariat avec des agents principaux de premier plan de la sécurité de l'information de l'industrie, nous avons également créé un conseil sans parti pris de ces agents, pour faciliter un dialogue permanent sur les pratiques exemplaires en matière de sécurité et de protection de la vie privée.
Plus récemment encore, nous avons annoncé des améliorations robustes de la sécurité relative à l'accessibilité générale de la version 5.0 de Zoom, qui, entre autres caractéristiques principales, ajoute la prise en charge du chiffrement AES-256 GCM dans toute l'infrastructure de Zoom. Ce niveau accru de chiffrement permet à Zoom d'offrir une protection, à nulle autre pareille dans l'industrie, des données sur les réunions et une résistance contre le bidouillage et l'accès non autorisé. Les caractéristiques de sécurité de Zoom, auxquelles on accédait, antérieurement, par les menus des réunions sont maintenant à portée de main. Ils sont regroupés et faciles à trouver par un clic sur l'icône de sécurité de la barre de menus de la rencontre, à l'interface de l'hôte.
Voici des faits utiles sur l'acheminement des données. La plateforme Zoom ne recueille que l'information nécessaire à la prestation du service. Lorsque tous les participants de la réunion se servent du client de Zoom, toutes les données sur la réunion — audio, vidéo et sur la teneur — sont entièrement cryptées entre tous les participants et jamais avant d'atteindre l'appareil d'un participant, y compris son transit par nos centres de données. La règle comporte des exceptions, comme l'arrivée d'un participant par une ligne téléphonique, un enregistrement dans le nuage ou d'autres éléments — par exemple la diffusion en continu vers YouTube, sans activation du chiffrement.
Zoom possède 17 centres de données dans le monde, dont l'un à Toronto et un autre à Vancouver. Nous supplémentons nos centres de données à l'aide de fournisseurs infonuagiques, qui, entre autres choses, assurent l'authentification, les enregistrements dans le nuage et la métrique.
Nous comprenons également les éventuels motifs de préoccupation et sensibilités suscités par le transit de données par certains pays. Nous maintenons le géoblocage de la Chine, précisément, nous assurant que les données des réunions des utilisateurs hors Chine ne sont pas acheminées par ce pays. Nous connaissons l'existence de rapports récents qui laissent entendre qu'une petite fraction de réunions n'ayant pas eu lieu en Chine ont été accidentellement acheminées au moyen de serveurs chinois. Zoom a fait enquête et a pris des dispositions pour que ça ne se reproduise pas.
Pour assurer un confort supplémentaire et le contrôle pour nos utilisateurs, nous avons récemment ajouté une caractéristique qui permet aux utilisateurs payants de Zoom de personnaliser les régions des centres de données que leur compte peut utiliser pour le flux de réunions en temps réel. Nous avons également amélioré le tableau de bord d'administration de Zoom pour plus de transparence sur l'acheminement des données.
En ce qui concerne la protection de la vie privée, Zoom ne vend pas les données de ses utilisateurs et ne l'a jamais fait, il ne surveille pas les réunions ni leur contenu; il se conforme à toutes les lois, à toutes les règles et à tous les règlements qui s'appliquent en matière de protection de la vie privée dans les pays où il est actif. Zoom a intégralement mis en oeuvre les programmes de conformité visant à satisfaire aux exigences des règlements canadiens sur la protection des données, notamment la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques.
L’horloge indique 20 h 31.
Madame Normandin, madame Blaney, je veux vraiment vous donner le temps de parler, mais on me dit qu’on doit libérer la salle.
Êtes-vous d’accord pour qu’on lève la séance aujourd’hui?
Peut-être que nous pouvons prendre un arrangement pour la réunion de demain. Je sais que ce ne seront pas les mêmes témoins, bien sûr, mais...
C’est la fin de la réunion. J’ai quelques questions administratives à régler. Je vais les signaler aujourd’hui parce que nous n’avons pas suffisamment de temps pour en discuter. Nous pourrons le faire demain, au besoin.
La prochaine réunion se tiendra le 30 avril, et le premier groupe de témoins sera formé de représentants d’autres parlements ou institutions. Le second groupe sera formé de témoins spécialisés dans les questions procédurales, légales et constitutionnelles.
Je tiens aussi à rappeler à tout le monde de commencer à songer aux recommandations pour le rapport final. Nous aurons seulement deux réunions environ pour discuter de l’ébauche du rapport. Dans la mesure du possible, pourrions-nous commencer à y penser ou songer à la possibilité de rapports dissidents?
Mais nous pouvons en parler demain.
Oui, madame Blaney, nous vous écoutons.