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Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la réunion numéro 21 du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes.
Le Comité se réunit afin de se pencher sur l'étude des fonctions parlementaires et de la pandémie COVID-19. Conformément à la motion adoptée par la Chambre le 26 mai, le Comité peut continuer à siéger virtuellement jusqu'au lundi 21 septembre pour examiner des enjeux liés à la COVID-19 et à d'autres sujets. Certaines des limites imposées jusqu'alors à la tenue de réunions virtuelles sont maintenant levées. Comme je viens de le dire, le Comité peut désormais se pencher sur d'autres questions, et en plus de recevoir des témoignages, le Comité peut également se pencher sur des motions comme nous le faisons normalement.
Comme il l'est stipulé dans le dernier ordre de renvoi de la Chambre, toutes les motions feront l'objet d'un vote par appel nominal. Enfin, la Chambre a également autorisé notre comité à mener certaines de nos procédures à huis clos, notamment lors de l'examen d'ébauches de rapport ou de la sélection des témoins. Sur ce point, le greffier de la Chambre a informé les whips que, jusqu'à ce que l'Administration de la Chambre décide d'une manière de passer des procédures publiques aux procédures à huis clos au cours d'une même réunion, toutes les réunions virtuelles qui commencent en public doivent rester publiques jusqu'à la fin, et toutes les réunions virtuelles qui commencent à huis clos doivent rester à huis clos jusqu'à la fin.
La réunion d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence et les débats seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. La réunion est publique. La diffusion sur le Web montrera toujours la personne qui est en train de parler et non l'ensemble du Comité tel que vous le voyez dans la galerie sur votre écran.
Je voudrais vous expliquer quelques règles pour que tout se passe bien. Lors de cette réunion par vidéoconférence, l'interprétation se fera, grosso modo, comme d'habitude. Vous pouvez choisir l'anglais ou le français pour le parquet en bas de votre écran.
Si vous prévoyez de passer d'une langue à l'autre pendant votre intervention, pensez aussi à changer de canal d'interprétation afin qu'il corresponde à la langue que vous parlez. Vous pouvez prévoir une courte pause lorsque vous changez de langue.
Attendez que je vous appelle par votre nom avant de commencer à parler. Lorsque vous êtes prêt à parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro.
J'aimerais vous rappeler que tous les commentaires des membres et des témoins doivent être adressés à la présidence.
Si des membres veulent demander la parole en dehors du temps qui leur est imparti pour les questions, ils doivent allumer leur microphone et indiquer qu'ils invoquent le Règlement. Si le membre souhaite intervenir lors d'un rappel au Règlement soulevé par un autre membre, il doit utiliser la fonction « Lever la main » qui se trouve dans la barre d'outils « Participants ». Cela signale à la présidence que vous souhaitez intervenir. Pour ce faire, vous devez cliquer sur « Participants » en bas de l'écran. Lorsque la liste apparaît, à côté de votre nom, il y a une fonction « Lever la main ».
Lorsque vous prenez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être en mode silencieux. Vous êtes fortement encouragés à utiliser des casques d'écoute.
Si des problèmes techniques surviennent, comme je l'ai déjà dit, signalez-les immédiatement à la présidence, et l'équipe technique pourra vous aider à les résoudre afin que tous les membres puissent participer pleinement à la réunion.
Pendant la réunion, nous suivrons les mêmes règles que celles qui s'appliquent habituellement aux déclarations liminaires et aux questions posées aux témoins. Les témoins disposeront de sept minutes pour leurs déclarations liminaires.
Comme nous le faisons habituellement lors d'une réunion ordinaire du Comité, nous suspendrons la séance entre les groupes de témoins afin de permettre au premier groupe de témoins de partir et au groupe suivant de se joindre à la réunion.
Avant de commencer, je vous demande à tous de cliquer sur le coin supérieur droit de son écran et de vous assurer qu'on vous voit bien dans la galerie. Vous devriez ainsi pouvoir voir tous les participants dans une sorte de grille.
J'ai maintenant le plaisir d'accueillir nos témoins.
Nous accueillons, de la Chambre des Communes du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, la très honorable Karen Bradley, qui est également la présidente du Comité de la procédure. Nous sommes heureux que vous ayez pu vous joindre à nous, madame Bradley. Nous étions un peu inquiets et nous nous demandions si nous vous verrions aujourd'hui. Je suis heureuse que cela soit le cas.
Nous accueillons ensuite M. Simon Burton, de la Chambre des lords du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. Il est le greffier adjoint de la Chambre des lords du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. Il est greffier adjoint.
Nous avons ensuite Matt Stutely, le directeur du service de l'ingénierie logicielle au sein des services numériques parlementaires du Parlement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
Bienvenue à vous tous. Nous allons commencer par la très honorable Karen Bradley pour une déclaration de sept minutes.
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Dans ce cas-là, je vais la lire. C'est probablement plus facile que si j'essaie de la résumer.
Pour commencer, permettez-moi de dire un mot sur le Comité que je préside. J'ai été élue lors d'une élection contestée, à laquelle ont pris part tous les députés de la Chambre des communes. Ce n'est pas une question de parti politique. C'est un comité de la Chambre, dont le président est élu par tous les députés. Cette élection a eu lieu en janvier de cette année. Nous n'avons, cependant, pas pu former officiellement le Comité avant le lundi 2 mars. J'ai alors pris mes fonctions et tous les membres du Comité ont été nommés. Notre première réunion a eu lieu le 4 mars de cette année. Il nous est alors apparu clairement que la situation de la COVID nous obligerait à apporter certaines modifications substantielles aux pratiques de la Chambre.
Le Comité de procédure est formé de députés d'arrière-ban. Il n'y a pas de membres de l'exécutif. Nous n'avons pas de rôle exécutif. Notre mission est « d'examiner les pratiques et les procédures de la Chambre dans la conduite des affaires publiques et de faire des recommandations ». Nous n'avons pas pour mission d'examiner l'administration de la Chambre et les procédures à la Chambre, comme le fait votre comité. Mon collègue sir Charles Walker, avec lequel vous avez également été en contact, je pense, préside un comité distinct, le comité responsable de l'administration, qui supervise les services fournis aux membres. Ensuite, nous avons le Comité de la Chambre des communes, qui est un organe officiel à la tête de laquelle se trouve le Président. C'est ce comité qui définit l'orientation stratégique de la Chambre. C'est souvent là que des accords à haut niveau de responsabilités politiques seront trouvés sur certaines questions.
Mon comité peut examiner des questions proposées par ses membres, par d'autres députés de la Chambre, par des membres du public, par le Président et même par des ministres. Nous ne sommes pas limités dans les recommandations que nous faisons, sauf en ce qui concerne les moyens de leur mise en œuvre. C'est là que les modifications de la procédure et des pratiques de la Chambre sont apportées, généralement par la Chambre elle-même, mais les motions sur lesquelles la Chambre se prononce sont présentées par le gouvernement, par le leader de la Chambre des communes. C'est le ministre qui a des responsabilités à la Chambre des Communes très similaires, je pense, à celles du leader du gouvernement dans votre pays. De fait, les recommandations que nous préconisons quant aux changements à apporter aux procédures de la Chambre doivent être soutenues par le gouvernement avant de pouvoir être mises en œuvre.
En ce qui concerne la pandémie, un certain nombre de très importants changements ont été apportés à la manière dont les travaux de la Chambre ont été menés au cours des derniers mois. Ces changements se sont déroulés en trois phases.
La première phase a consisté en des adaptations ad hoc. Avant que nous ajournions pour le congé de Pâques, c'est-à-dire de début mars au 23 ou 24 mars, nous avons procédé à des adaptations ad hoc et non à des changements de procédures à grande échelle. À la place, les partis se sont entendus. Par exemple, nous n'avions pas de séparations physiques à la Chambre des communes pendant cette période en raison de la manière dont les séparations étaient faites pour éviter que les députés ne soient très proches les uns des autres et nous avons réussi à traiter des dossiers importants. Par exemple, nos résolutions budgétaires ont été adoptées de justesse, effectivement, sans dissidence. Nous avons également réussi à créer une distance sociale au sein de la Chambre. Bien que le nombre officiel de députés n'ait pas été bloqué, nous avons dû limiter le nombre de députés à 50 pour les événements phares comme les questions au premier ministre, dont vous avez tous entendu parler, j'en suis sûre.
Au retour des vacances de Pâques, nous avons adopté ce que nous avons appelé des procédures totalement hybrides avec parité, ce qui signifie que nous avons autorisé une participation virtuelle. Nous avons développé un système de vote à distance. Nous ne faisons aucune différence entre les députés présents en personne et les députés participant aux travaux virtuellement. Je pourrai vous donner plus de détails sur les procédures hybrides plus tard; je vois bien que l'heure tourne.
Depuis notre retour des vacances de la Pentecôte, juste la semaine dernière, nous sommes passés à une autre forme de procédure, que nous appelons la participation virtuelle limitée, pour une Chambre beaucoup plus active. Bien qu'il n'y ait toujours que 50 personnes autorisées à siéger en personne à la Chambre, nous autorisons la participation virtuelle pour les questions — les questions pendant les déclarations et les questions urgentes — mais pas pour les débats législatifs de fond, comme les débats en deuxième lecture et autres.
Nous venons juste d'annoncer également que nous allons étendre le système de vote par procuration — que nous n'utilisions auparavant que pour le congé de paternité — aux députés qui ne peuvent pas assister à la Chambre, parce qu'ils doivent se mettre à l'abri sur les conseils du gouvernement ou en raison des restrictions imposées par le coronavirus.
Les nouvelles dispositions resteront en place jusqu'au 7 juillet.
J'espère que cela vous donne une petite idée de là où nous en sommes.
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Merci beaucoup, à vous, madame la présidente, et au Comité de cette invitation. Je suis ravi d'être là pour représenter la Chambre des lords, au nom de notre greffier, et pour l'invitation de votre greffier, Charles Robert, qui est un grand ami et un collègue que nous admirons tous dans le monde entier, en raison en particulier des relations qu'il entretient avec d'autres collègues plus anciens.
Je vais commencer en vous présentant quelques faits à propos de la Chambre des lords, car ils jouent un rôle dans la manière dont nous avons répondu à cette pandémie.
La Chambre est grande. Nous comptons 789 députés. Par ailleurs, il n'y a pas de majorité gouvernementale: il n'y a, en effet, que 244 députés ministériels.
La Chambre s'autoréglemente. Les pouvoirs du président et du vice-président sont traditionnellement très limités et, de fait, les instruments que le gouvernement contrôle restent limités. La planification des motions en est un exemple. Comme l'a dit Mme Bradley, il est important que les processus décisionnels en coulisse soient liés à l'autoréglementation. À la Chambre des lords, notre comité de la procédure et notre commission — le Comité de la procédure supervise la procédure et la commission supervise l'administration à un niveau stratégique — comptent dans leurs rangs les chefs de tous les principaux partis à la Chambre des lords ainsi que le président, le lord président, et le vice-président, il y a donc deux organes décisionnaires qui unissent les gens.
Un autre facteur très pertinent dans les circonstances actuelles est le profil démographique de la Chambre des lords: 54 % de nos lords sont âgés de plus de 70 ans, et à partir de 70 ans, au Royaume-Uni, on est considéré comme vulnérable et nécessitant une attention particulière en matière de santé.
De plus, contrairement à d'autres parlements bicaméraux, nous avons la grande chance de partager notre édifice avec nos amis et collègues des Communes. Non seulement nous partageons l'édifice, mais aussi de nombreux services qui sont gérés et administrés conjointement, dont le service responsable du numérique, où notre collègue Matt travaille avec ses collègues de la Chambre. Ces services bicaméraux partagés sont une caractéristique importante de ce que nous avons réussi à faire ces dernières semaines.
Vous voulez en savoir plus sur les modifications que les lords ont faites pour prendre en compte les mesures de santé publique. Dès l'annonce faite par le premier ministre en mars, aux Communes, comme l'a dit Mme Bradley, certaines mesures physiques ont immédiatement été introduites, comme la distanciation sociale, et nous avons continué sur la lancée au cours des dernières semaines et des derniers mois. Maintenant, tout le Palais de Westminster, la Chambre des lords, toutes les pièces autour des lords, tous les couloirs, les ascenseurs, les escaliers, tout est maintenant contrôlé de manière à maximiser la distanciation sociale et à minimiser l'exposition.
De plus, dès le début, la Chambre a encouragé les lords à participer aux travaux virtuellement. Comme aux Communes, les lords viennent de tout le Royaume-Uni, comme c'est le cas au Canada. La participation à distance a été importante, en particulier pour les lords âgés pour lesquels le transport n'est pas nécessairement particulièrement simple.
Les deux Chambres ont également restreint l'accès des visiteurs très tôt.
À la Chambre des lords, la décision de passer à des procédures virtuelles a été prise en mars. Mais, comme il y a eu les vacances de Pâques, nous sommes revenus le 21 avril. Nous avons passé deux semaines, à la Chambre, à siéger de manière virtuelle uniquement en utilisant Microsoft Teams, puis nous sommes passés à Zoom, la plateforme que nous utilisons aujourd'hui, et la Chambre s'est réunie grâce à Zoom. Ce n'est qu'hier que la Chambre est passée au format hybride avec quelques lords présents dans la salle. Néanmoins, l'écrasante majorité des lords continue de participer via Zoom.
Tous les parlements sont différents. L'infrastructure et la technologie que nous utilisons sont différentes, mais dans notre cas, Zoom est la plateforme qui fonctionne le mieux en matière de télédiffusion publique. Et les lords tiennent beaucoup à ce que leurs interventions continuent d'être publiques et qu'eux-mêmes continuent d'être imputables.
Concernant les changements apportés à la procédure, la Chambre a commencé par adopter une résolution permettant à notre comité de la procédure d'émettre des directives, lesquelles ont la même force que les directives approuvées par le Comité de la procédure par l'intermédiaire d'une résolution de la Chambre. Il s'agit d'une évolution importante, car pendant cette pandémie qui évolue rapidement, le fait de pouvoir adapter les procédures et les directives de cette manière a été très utile.
Deuxièmement, la Chambre a décidé d'une gestion beaucoup plus structurée des débats, davantage de limites de temps étant imposées aux débats et aux discours individuels.
Troisièmement, la Chambre a affirmé très tôt que le privilège parlementaire s'applique aux procédures à distance comme aux procédures à la Chambre. Nous avons quand même informé les lords que s'ils participent à distance dans un pays ou un État différent, même si ceux-ci ont, bien évidemment, leur propre avis à ce sujet, le privilège s'applique aux procédures à distance comme aux procédures physiques.
Il n'est pas possible de décider des choses lors de procédures virtuelles. On ne peut le faire que lors d'une séance à la Chambre seulement. Lorsque nous nous réunissions virtuellement, nous avions aussi de brèves réunions en personne, mais les décisions étaient prises jusqu'alors sans vote. La séance hybride, comme celle d'hier, peut nous permettre non seulement de débattre, mais aussi de décider des choses.
La Chambre hybride possède d'autres caractéristiques. La présidence a le pouvoir absolu d'ajourner les travaux si la Chambre devient surpeuplée. Il n'y a aucune tendance en ce sens pour l'instant, mais les dimensions de notre Chambre font en sorte que, pour respecter la distanciation sociale de deux mètres entre les gens, il ne peut y avoir plus de 30 députés sur place à la fois. Si ce nombre devait être dépassé et que des députés ne pouvaient sortir, la présidence a le pouvoir de suspendre la séance jusqu'à ce que le problème soit réglé.
Nous lançons aussi le vote électronique. C'est M. Stutely qui dirige cette initiative. Je le remercie d'ailleurs pour son travail dans ce dossier. Le vote électronique entrera en fonction lundi prochain.
J'ai quelques commentaires rapides en guise de conclusion.
Premièrement, à la lumière des événements des dernières semaines, je dirais que la communication est la clé. Notre Président, notre vice-président principal et le greffier des Parlements ont communiqué avec les députés et le personnel afin que tout le monde sache comment procéder.
Deuxièmement, nous utilisons Teams. Même si Zoom est pour l'instant la plateforme de choix dans la Chambre hybride, nous continuons d'utiliser Teams pour des conversations et des clavardages entre les fonctionnaires et les députés. C'est absolument essentiel.
Je me permettrais d'ajouter que bien que cela ne fasse pas partie des habitudes de la Chambre, les délibérations sont devenues beaucoup plus structurées et supervisées qu'elles ne l'étaient auparavant afin d'accommoder le format hybride.
La Chambre a aussi accepté le fait que tous doivent être traités de la même façon, qu'ils participent en personne ou à distance à une séance hybride. C'est très important.
Je terminerai par quelques points d'ordre pratique. Premièrement, nous avions tous la cybersécurité à l'esprit en développant nos systèmes. De nombreux employés provenant de nombreuses équipes ont collaboré et ont accompli bien des choses qui n'existaient pas avant.
En ce qui concerne l'avenir, bon nombre des choses apprises au cours des dernières semaines nous aideront sur le chemin de la reprise des travaux et du renouvellement du palais de Westminster en temps et lieu, mais il faudra aborder ce sujet une prochaine fois.
Merci.
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C'est exact. Je leur présente mes excuses.
Merci beaucoup de m'avoir permis de ne pas vous envoyer de notes.
Je vais aborder environ cinq points concernant la solution que nous avons élaborée pour le vote à distance à la Chambre des communes et que nous mettons maintenant en place à la Chambre des lords. Une fois terminé, j'imagine que vous pourrez me poser des questions à votre convenance.
Le premier point porte sur l'approche que nous avons adoptée. Il existe manifestement plusieurs solutions sur le marché qui proposent divers mécanismes de vote. Nous avons toutefois décidé d'en configurer un nous-mêmes, sur mesure, pour deux raisons. Premièrement, nous voulions nous fonder sur un logiciel que nous possédions déjà. Nos deux chambres disposaient déjà d'un système de vote électronique par tablettes. Les résultats des votes sont publiés sur notre site Web, dans le hansard et ailleurs. Nous voulions faire en sorte de bâtir sur ce que nous avions déjà.
Nous tenions aussi à offrir un produit avec lequel le personnel de la Chambre était déjà familier. Nous avons évidemment dû procéder à de très nombreux changements. La situation est totalement nouvelle pour eux. Il était donc important d'essayer d'offrir un produit qui leur serait un tant soit peu familier.
La même approche était valable pour les députés. Le site des Communes possède un portail appelé « MemberHub » que les députés utilisent depuis environ trois ans maintenant. Il leur permet notamment de déposer des questions orales et écrites et de signer des motions. Dans ce cas-ci également, il était logique pour nous qu'en cette période de grands bouleversements, alors que les députés travaillent de manière complètement différente et subissent manifestement beaucoup de pressions, ils aient eux aussi accès à quelque chose qui leur est familier.
C'est pourquoi nous n'avons pas tenté d'acheter un produit complètement différent puis de l'adapter à nos besoins. Nous voulions travailler à partir de ce que nous avions déjà, sachant que cela fonctionnerait. Les intégrations seraient fonctionnelles et exigeraient un minimum d'efforts de la part des personnes chargées de leur maintenance. Par ailleurs, les députés n'auraient pas à apprendre une nouvelle procédure de connexion ou à se connecter à un autre système légèrement différent de celui auquel ils étaient habitués. Voilà pourquoi nous avons choisi cette approche.
Ensuite, pour ceux que cela intéresse, tout est construit sur une plateforme technologique Microsoft.NET avec bases de données SQL. Toutes les communications se font par protocoles Internet simples, mais tout est sécurisé. Toutes les adresses sont en https — les adresses avec un petit cadenas, pour ceux qui sont familiers avec les navigateurs Web — et sécurisées afin que nous puissions contrôler tout ce qui transite sur la toile.
Il nous a fallu environ quatre semaines pour bâtir le système de A à Z. Le greffier de la Chambre nous a demandé de trouver une solution le 6 avril, et je crois que le premier vote a eu lieu cinq semaines plus tard. Nous avons commencé les essais en situation réelle exactement quatre semaines, je dirais, après que le greffier nous ait demandé ce nouveau système. On nous a demandé de commencer à travailler dessus avant même que le Comité de la procédure prenne une décision à cet effet, car nous ne voulions pas devoir attendre que la Chambre soit prête. On nous aurait alors demandé de trouver une solution, et nous aurions alors répondu qu'il nous faudrait encore quatre semaines pour y parvenir. Nous voulions que la Chambre puisse utiliser ce système dès qu'elle en ferait la demande.
Nous avons suivi toutes les étapes de création. Nous avons fait fonctionner le système et l'avons d'abord testé à l'interne, les membres de notre équipe prétendant être des députés. Nous avons ensuite procédé à des démonstrations devant divers membres de divers comités. Mme Bradley et les membres de son comité ont eu droit à une démonstration. Certains membres du comité de l'administration ont aussi eu droit à une démonstration, de même que le leader de la Chambre et le whip en chef. Par conséquent, bon nombre des... ce n'est pas la bonne expression, mais disons que bon nombre des « principales parties intéressées » ont ainsi pu faire des recommandations au sujet du déroulement des choses. Nous intégrons toutes ces recommandations dans le système afin que tous en comprennent le fonctionnement.
Nous avons aussi reçu de nombreuses rétroactions en cours de route. Certaines suggestions semblaient à première vue très sensées, mais il était logique de demander d'abord aux techniciens qui élaboraient le système si, par exemple, les députés seraient en mesure de changer d'idée pendant un vote. Pendant les 15 minutes que prenait un vote, si un député se trompait en votant, il lui serait possible de changer son vote. Après avoir examiné le processus et obtenu les commentaires de ceux qui auraient à le gérer, on nous a demandé d'offrir plutôt un processus de double confirmation, où le système demande par exemple ceci: « Veuillez inscrire votre vote. Êtes-vous certain que c'est ainsi que vous souhaitez voter? » Après, le vote est verrouillé. C'est comparable à la façon dont les choses fonctionnent dans la réalité. Nous avons reçu toute une foule de commentaires de ce genre.
Toutefois, la rétroaction a surtout porté sur la sécurité. Je suis persuadé que vous aurez vous-mêmes des questions à ce sujet. Je n'en ai pas trop parlé au début. Nous avons un processus d'authentification unique lorsque les députés se connectent à leur compte parlementaire, à leur boîte de courriel ou à leur portable. Ils utilisent toujours le même mot de passe. Nous avons conçu le système en tenant compte du mot de passe unique. Nous disposons d'un processus d'authentification multifactoriel permettant de contre-vérifier que les députés sont bel et bien qui ils prétendent être.
Du point de vue de la sécurité, cela ressemble beaucoup à ce qui existe pour les services bancaires en ligne. Le concept est le même. Il faut avoir un mot de passe et un dispositif avec un numéro qu'on entre pour confirmer notre identité.
Une fois les essais terminés, nous avons mis le système en œuvre. Nous avions déjà deux autres systèmes, soit un pour enregistrer les votes et un autre avec lequel les députés interagissaient. Le nouveau système a été intégré aux deux plateformes existantes puis nous avons procédé à un autre essai, cette fois avec les députés. On leur a posé de fausses questions plutôt divertissantes, du genre « Est-ce qu'on verse le thé dans la tasse avant le lait? » Comme vous voyez, il s'agissait de questions de la plus haute importance, destinées à faire participer les gens. Nous avons essayé que ces questions soient aussi éloignées de la politique que possible afin de ne pas susciter de controverses. Ce système doit être totalement apolitique.
Comme il fallait s'y attendre, ces essais ont permis de déceler certains problèmes, deux en fait. Le premier concernait la performance du système. Nous avons eu beaucoup de commentaires du genre « Eh bien, je ne peux pas croire qu'avec 650 députés votre système aura un problème de performance. »
Toutefois, compte tenu de la façon dont la Chambre fonctionne et des nombreuses règles et procédures entourant les votes, bien des vérifications ont lieu en arrière-plan pour faire en sorte que le vote ait lieu en bonne et due forme et que les députés ne votent pas sur le mauvais appareil. Beaucoup de choses se déroulent en arrière-plan pour assurer la sécurité du vote. Il s'en passe des choses lorsque 600 députés se connectent. Au premier essai, le système a considérablement ralenti et il nous a fallu travailler fort pour corriger la situation.
Le deuxième problème portait sur la sécurité. Nous avions sursécurisé notre réseau, ce qui a eu pour effet que les députés qui utilisaient leur appareil parlementaire fourni par le Service responsable du numérique ont pu participer sans problème aux votes d'essai, tandis que ceux qui utilisaient leur appareil personnel n'ont pas pu se connecter. En fait, notre réseau réagissait en leur disant: « Je ne reconnais pas cet appareil. Allez-vous-en. »
Comme je l'ai dit, si nous avons procédé à tous ces essais, c'était pour découvrir tous ces problèmes et les corriger avant la tenue du premier véritable vote. Une fois ces travaux effectués, nous avons pu passer aux votes réels. Je crois que la Chambre a voté 10 ou 11 fois avec ce nouveau système au cours des deux premières semaines.
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Bien entendu. Voici comment nous votons habituellement. On ne peut les voir, mais il y a deux salles de chaque côté de la Chambre. Une se trouve derrière la partie où le premier ministre et les députés ministériels sont assis, et l'autre se trouve derrière les banquettes des députés de l'opposition. Ce sont les antichambres utilisées pour les votes. L'antichambre du Oui se trouve du côté ministériel, et l'antichambre du Non du côté de l'opposition.
Lorsqu'on procède à un vote, les députés ont huit minutes pour se rendre dans l'une ou l'autre des antichambres. La sonnerie retentit. On dirait une ancienne cloche d'école. Les députés disposent donc de huit minutes pour se rendre dans l'antichambre du Oui ou du Non. Compte tenu de la taille de l'édifice du Parlement, vous imaginez que cela peut constituer une contrainte de temps pour certains, mais dans l'ensemble, les députés réussissent assez bien à se rendre dans l'antichambre de leur choix dans le temps imparti.
Nous nous réunissons donc dans l'antichambre de notre choix, puis nous nous rendons, en fonction de notre nom de famille, à l'un des trois bureaux situés au fond de l'antichambre. Il y a le bureau A à F, je crois, puis G à L ou quelque chose du genre, où le greffier raye votre nom. Il y a un greffier à chaque bureau qui consigne le fait que vous avez voté, mais le vote en soit a lieu lorsqu'on crie Oui ou Non. Le compte des voix a lieu lorsqu'on quitte l'antichambre.
Le problème, avec ce système, c'est que les portes des antichambres sont tellement petites qu'une seule personne peut entrer ou sortir à la fois. Je serais enchantée de vous faire une démonstration si vous venez au Royaume-Uni lorsque ce sera permis. Deux personnes, les guichetiers, se tiennent de chaque côté des portes et comptent ceux qui sortent.
Tout cela pose manifestement problème, car comme une seule personne peut sortir à la fois et que deux autres se tiennent de chaque côté de la porte, il est impossible de respecter la distance physique nécessaire entre les guichetiers et les députés, entre les députés et les greffiers qui rayent les noms, et entre les députés eux-mêmes, car il se forme des embouteillages tandis que les gens tentent d'entrer dans les antichambres et d'en sortir. N'oubliez pas qu'à chaque vote, il y aura plus de 300 députés dans une antichambre et de 250 à 260 députés dans l'autre. Ce sont à peu près les chiffres habituels.
Imaginez qu'en huit minutes tous ces gens se retrouvent entassés dans une pièce aussi longue, mais pas aussi large que la Chambre. C'est assez déplaisant en été, mais c'est une excellente occasion de rencontrer des collègues. C'est l'occasion de rencontrer des ministres. C'est l'occasion d'aborder ceux avec qui vous devez discuter pour faire progresser certains dossiers, alors c'est une étape très appréciée des députés. Les députés ne veulent pas laisser tomber les votes dans les antichambres compte tenu de l'accès que cela leur procure auprès de leurs collègues. De toute évidence, avec la pandémie, ce type de vote n'est tout simplement plus possible.
Nous avons envisagé d'échelonner les périodes de vote, en accordant par exemple 10 minutes à chaque groupe de noms de famille pour aller dans l'une ou l'autre antichambre. Nous avons aussi envisagé d'autres méthodes, mais elles étaient toutes irréalisables, car aux yeux de la santé publique il s'agissait d'un rassemblement. Par ailleurs, le passage par la petite porte posait aussi problème. Nous avons donc dû chercher d'autres manières de procéder.
Bien entendu, selon les propositions d'origine, nous devions pouvoir disposer du vote électronique à distance, ce que M. Stutely et son équipe sont parvenus à élaborer de façon magistrale. Si vous avez lu le rapport produit par mon comité le 8 avril dernier, vous avez pu lire que nous ne pensions pas qu'il était possible de disposer d'une forme quelconque de vote électronique à distance en quatre semaines. Non seulement c'était possible, mais nous avons même pu procéder à des votes en temps réel.
Bien entendu, nous avons toujours un problème, car nous avons dû abandonner le vote à distance et que nous devons maintenant voter en personne. Vous verrez probablement les files qui ont provoqué d'autres problèmes.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins de se joindre à nous aujourd'hui.
Comme vous le savez tous, le Comité a aussi été chargé d'étudier la possibilité de modifier le Règlement pour la durée de la pandémie et d'examiner des façons d'assurer le bon fonctionnement de séances hybrides de la Chambre, notamment en ce qui concerne le vote à distance. Nous cherchons des moyens d'y parvenir.
À mon avis, tous les parlementaires peuvent certainement s'entendre sur le fait que nous préférons vraiment siéger en personne à Ottawa. Toutefois, en temps de pandémie, nous sommes évidemment conscients que des changements s'imposent et que, parfois, il faut adopter une approche différente.
De plus, compte tenu de cette situation, protéger la santé et assurer la sécurité des députés et de tout le personnel est une grande priorité. Nous devons nous occuper de cet aspect. Cela dit, je suis convaincue que tous les députés veulent aussi protéger les droits fondamentaux des parlementaires. Nous devons pouvoir continuer notre travail, que ce soit à distance ou en personne. C'est certainement ce que les gens de nos circonscriptions attendent de nous.
Ma première question s'adresse à M. Stutely.
Avez-vous l'impression que les mesures en place vous permettent de tenir des séances hybrides en toute sécurité? Qu'en est-il du vote à distance ou du vote électronique?
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Puis-je répondre à cette question?
En fait, des changements ont été apportés à la procédure à la Chambre des communes. Le 22 avril, le gouvernement a présenté une motion qui autorisait temporairement le vote électronique à distance.
Cela dit, cette motion comportait une lacune: elle n'autorisait que le vote électronique à distance, sans nous permettre de mettre à l'essai d'autres systèmes. À mon avis, le fait de ne pas avoir mis à l'épreuve d'autres options, comme l'élargissement du vote par procuration — ce que nous utilisons en ce moment —, nous pousse peut-être à essayer des choses sans passer par les processus adéquats. Nous devrions pourtant recueillir des données sur les différentes façons de faire et confirmer que les députés sont satisfaits.
Vous avez bien raison de dire que la motion présentée n'a pas été soumise à un vote à la Chambre. Elle a été adoptée par les whips en chef des principaux partis et par les voies habituelles, comme nous les appelons. La motion a donc été adoptée sans qu'un vote soit nécessaire. Le changement temporaire à la procédure devait prendre fin par défaut le 12 mai, si je me souviens bien, puis a été renouvelé jusqu'au 20 mai. À notre retour, le 2 juin, la motion ne s'appliquait plus: nous devions voter en personne, à la Chambre, ce qui a créé des problèmes.
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Je commencerai par un point évident: les décisions ont surtout été prises par d'autres personnes. Il n'y a malheureusement aucun greffier des Communes à cette réunion, mais les greffiers s'occupent en quelque sorte du déroulement des votes et ils savent qui sont les principales parties intéressées. Les députés qui siègent au comité de la procédure représentaient le choix le plus évident parce qu'ils sont responsables de soumettre des recommandations à la Chambre des communes sur la voie à suivre. Présenter une démonstration au comité de la procédure en premier allait de soi.
Nous avons d'abord choisi quelques députés de ce comité, dont la présidente, pour avoir une idée de la situation, une première opinion. Je suppose qu'il s'agissait de calmer leurs craintes par rapport à ce qui était possible, de leur confirmer que du travail était en cours pour aller de l'avant et d'obtenir leurs premiers commentaires. Le processus s'appuyait — et ce n'est peut-être pas le bon terme — sur un certain nombre de greffiers pour qu'ils nous disent quelles autres personnes devaient être consultées.
Un des aspects qui est plutôt passé inaperçu, comme je l'ai déjà dit, et qui a été essentiel à la réussite du projet, c'est notre partenariat avec les greffiers principaux des Communes, qui sont responsables du déroulement des votes. Quelques-uns d'entre eux se sont beaucoup impliqués. L'équipe de la procédure et l'équipe technique ont établi un véritable partenariat, en bonne et due forme, afin de trouver une solution qui conviendrait aux députés. L'apport des greffiers a vraiment été essentiel pour déterminer qui devait participer à la consultation.
En plus du comité de la procédure que j'ai déjà mentionné, nous avons discuté avec le comité responsable de l'administration. Nous avons parlé avec le whip en chef et le leader à la Chambre. Nous avons également consulté un certain nombre de ministres.
Nous avons parlé avec certains ministres, dont le travail est de faire avancer des projets de loi au Parlement. C'est un point de vue que nous n'avions pas bien compris en détail. Par exemple, si je suis un ministre qui veut présenter un projet de loi à la Chambre, que dois-je faire? En effet, dans un monde virtuel, je ne peux pas compter sur mon whip pour me dire à quel moment les députés seront présents. Nous avons cherché à apprendre leurs besoins, ce qu'ils devaient comprendre... parce qu'ils savent comment faire avancer leurs projets.
Pour répondre à la question, je dirais que nous avons communiqué avec le plus de personnes possible dans le but de leur offrir des démonstrations personnelles qui étaient relativement courtes et de présenter une démonstration plus détaillée au moins une fois devant le comité de la procédure. Puis, nous avons organisé des séances ouvertes, faute d'un meilleur terme, à l'aide de Microsoft Teams, un outil très semblable à Zoom. Nous avons lancé l'invitation à tous les députés qui pouvaient se connecter de 14 à 15 heures. Nous prenions leurs coordonnées pour leur téléphoner et leur présenter une démonstration individuelle.
Ainsi, après avoir consulté les principales parties intéressées, nous avons offert à tous les députés la possibilité de se faire expliquer le fonctionnement du système. L'objectif était de permettre la familiarisation parce que même si l'outil n'est pas entièrement nouveau, il est complexe et différent.
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Essentiellement, les députés recevront un message texte quand le vote commencera. Le vote est lancé. Les députés reçoivent ensuite un message texte et un courriel. Ils peuvent choisir de recevoir le courriel dans une deuxième boîte aux lettres. Un message est envoyé à leur compte parlementaire, et ils peuvent décider de faire envoyer un courriel à un autre compte. Comme je suis sûr que c'est le cas pour vous tous, la boîte aux lettres principale des députés peut contenir une énorme quantité de messages sur des affaires de circonscription et des affaires parlementaires, entre autres, et il se pourrait que les députés manquent un message. Ils peuvent donc choisir de faire envoyer les messages à une boite aux lettres personnelle ou professionnelle afin qu'ils soient informés de la tenue d'un vote.
Dans le message, on demandera aux députés de se connecter au système pour voter. Si je pouvais partager mon écran avec vous, je pourrais vous montrer à quoi ressemble le message. C'est très simple. Dans le système MemberHub, une grande bannière s'affiche dans le haut de l'écran. Elle indique au député qu'un vote est en cours, et qu'il a x minutes pour voter. Un petit compte à rebours lui dit de combien de temps il dispose.
Quand un député appuie sur un bouton pour voter, la fenêtre contextuelle suivante apparaît: « Voici le vote 1 sur tel ou tel projet de loi, amendement 2 ». Puis, il vote. Il y a deux grandes cases. L'une porte la mention « oui » et l'autre, la mention « non ». Si le député clique sur « oui », il reçoit le message suivant: « Vous allez voter oui. Appuyez sur Suivant. » Le député appuie sur « Suivant », et il voit ce message s'afficher: « Vous êtes sur le point de voter oui. Une fois que vous avez voté oui, vous ne pourrez pas changer votre vote. Êtes-vous certain de votre choix? »
Si le député n'avait pas l'intention de voter oui, il peut appuyer sur la touche de retour en arrière et changer son vote à « non ». Le message suivant s'affichera: « Vous allez voter non. Êtes-vous certain de votre choix? » Cela mène le député à la dernière page, où il lira ceci: « Vous allez voter non. » Une fois que le député confirme son choix, on lui dit: « D'accord. Nous avons reçu votre vote. Merci beaucoup. »
À ce moment, pour assurer aux députés que la Chambre a bien reçu leur vote, nous leur envoyons un texte et un courriel disant, par exemple, ceci: « Nous avons reçu votre vote oui. Il a été reçu à 14 h 18. Merci beaucoup. » C'est comme cela que se termine la procédure de vote.
Ce ne sont pas tous les députés qui regardent les délibérations virtuelles en direct. Par conséquent, à la fin du vote, quand la présidence lit les résultats à la Chambre, tous les députés ayant voté recevront un texte disant: « Le résultat du vote est le suivant: 201 pour et 100 contre. Les ouis l'emportent. »
Les députés qui ne regardent pas les délibérations en direct sont donc eux aussi informés des résultats, ce qui leur permet de participer pleinement à la procédure.
J'invite chacun d'entre vous à cliquer sur le coin supérieur droit de l'écran pour que l'affichage soit en mode Galerie, ce qui vous permet de voir en même temps tous les participants de la réunion à l'écran.
J'aimerais faire quelques observations pour les nouveaux témoins qui se sont joints à nous.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêt à intervenir, cliquez sur le microphone pour activer votre micro. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. L'interprétation durant la vidéoconférence fonctionne à peu près comme à l'ordinaire. Au bas de l'écran, vous pouvez sélectionner l'option de votre choix: français, anglais ou la langue parlée sur le parquet. Veuillez choisir la langue dans laquelle vous interviendrez. Si vous souhaitez alterner entre deux langues, veuillez changer la langue sélectionnée au bas de votre écran pour refléter la langue dans laquelle vous parlez et arrêtez-vous un instant avant de passer d'une langue à une autre. Cela devrait aider au bon déroulement de la séance. Veuillez parler lentement et clairement. Assurez-vous de mettre votre micro en mode discrétion lorsque vous ne parlez pas. Naturellement, l'utilisation des écouteurs est fortement recommandée.
On m'a dit que Mme Cuevas n'a pas de micro. Je vous invite à parler aussi clairement et lentement que possible. Nos interprètes feront de leur mieux.
Bienvenue à tous les témoins. Ceci est le deuxième groupe de témoins invités à la réunion numéro 21 du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Nous étudions l'exercice des fonctions parlementaires en format virtuel durant la pandémie de COVID-19.
Nous avons devant nous M. Greg Power et Mme Sue Griffiths de Global Partners Governance. Nous entendrons ensuite Mme Cuevas, de l'Union interparmentaire.
Je remercie les témoins de leur présence. J'invite M. Greg Power de Global Partners Governance à prononcer son mot d'ouverture. Vous avez sept minutes.
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Merci de m'avoir invité. Je suis heureux de participer à la réunion. Je m'efforcerai d'être aussi bref que possible et de prendre moins que sept minutes.
Je vais d'abord me présenter brièvement. Comme vous l'avez mentionné, mon nom est Greg Power. Je suis le fondateur et président du conseil d'administration d'un organisme appelé Global Partners Governance, que j'ai mis sur pied en 2005. Nous travaillons auprès des parlements, des partis politiques et des ministres dans diverses régions du monde.
Je suis spécialiste de la politique britannique et j'ai travaillé sur la réforme parlementaire dans le milieu des groupes de réflexion et de la société civile durant les années 1990. J'ai ensuite été conseiller spécial du leader de la Chambre des communes du Parlement britannique, M. Robin Cook et ensuite M. Peter Hain, où j'ai tenté de mettre en œuvre bon nombre des réformes sur lesquelles j'écrivais au sein de groupes de réflexion. Ce qui semble évident, facile et simple dans le cocon des groupes de réflexion devient soudainement beaucoup plus complexe lorsque l'on travaille au gouvernement et que l'on agit à titre de médiateur entre le gouvernement et le Parlement.
C'est un des thèmes que je vais aborder dans mes commentaires. Je vais présenter cinq points généraux sur la transition que constitue la mise en œuvre d'un parlement virtuel. Ils sont tirés en grande partie d'un texte rédigé par ma collègue Mme Sue Griffiths, qui est directrice exécutive de Global Partners Governance, à la demande du Parlement de la Mongolie, dans le cadre de travaux pour la Fondation pour l'Asie, mais nous avons étudié cette question dans des parlements d'un peu partout dans le monde.
Voici les cinq points généraux.
Premièrement, dans tous les parlements, les défis technologiques sont évidemment la priorité. Comment relever ces défis? Partout dans le monde, beaucoup de parlements tentent de comprendre les implications liées à l'adoption de la technologie dans des chambres parlementaires qui ne sont pas conçues pour l'utilisation de cette technologie. En outre, quelle est l'incidence de la technologie sur les travaux parlementaires? La plupart des parlements ont dû établir des priorités. Il n'est pas possible d'accomplir autant de choses que lors des séances du Parlement en personne. Comment établir ces priorités? Qui prend ces décisions? Qui décide quels travaux sont prioritaires? Voilà le premier ensemble de problèmes.
Deuxièmement, il y a les implications politiques. Soudainement, il faut mener les travaux d'une manière quelque peu différente et on ne peut pas en accomplir autant, ce qui modifie subtilement le rapport de force.
Trois choses méritent d'être mentionnées par rapport à cela.
Primo, comme beaucoup de parlements l'ont constaté, lorsque l'on choisit un format hybride, qui combine la présence virtuelle et physique des députés, il faut se demander à qui il revient de déterminer qui est présent à la Chambre et qui assiste à la séance virtuellement sur Zoom.
Secundo, la dynamique s'en voit changée. De notre point de vue, cela est apparu de manière évidente au Parlement britannique. Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu entendre ce que les représentants des chambres du Parlement du Royaume-Uni vous ont dit. La dynamique des débats au Parlement britannique a changé de manière fondamentale. La capacité de gérer un parquet rempli de politiciens très turbulents est un talent qui a fait et brisé des carrières ministérielles au Royaume-Uni. On constate clairement que, durant la période de questions du premier ministre, le fait d'avoir une audience profite à notre propre premier ministre et à son style oratoire au Parlement, tandis que le chef de l'opposition a un style plus austère, plus rhétorique, auquel l'absence d'un auditoire convient mieux. Du moins, il a moins besoin d'un auditoire que le premier ministre pour faire passer son message. Bref, la dynamique s'en voit changée, comme on peut le voir dans tout un éventail de débats au Parlement.
Tertio, il y a le fait de ne pas être présent physiquement et ce que cela représente pour l'organisation de la politique et la capacité du whip à influencer les députés. C'est très différent lorsque l'on ne se trouve pas au même endroit.
Le troisième élément est lié à la communication publique. Quelle est l'incidence de la transition vers un parlement virtuel sur l'accès du public aux délibérations parlementaires? Comment le public, qui pouvait auparavant entrer physiquement dans l'édifice, peut-il désormais se renseigner sur les travaux du Parlement? Qui détermine le genre d'informations auxquelles le public a accès?
Le quatrième point concerne la logistique et les ressources. Si on prend encore une fois le Royaume-Uni pour exemple, l'une des questions majeures dont il a été question dans les nouvelles est le fait que le Parlement a dû fournir à tous les députés des ressources adéquates pour travailler virtuellement, y compris un ordinateur portable. L'affaire a fait les manchettes. En effet, durant une période où l'économie stagne, pourquoi diable donnerait-on plus d'argent aux députés alors que tout le monde connaît des difficultés financières? C'est ainsi que les médias ont présenté la question, bien qu'il faille faire en sorte que les politiciens et leur personnel soient en mesure de participer à distance.
Le dernier point touche les conséquences à long terme de la transition vers des délibérations virtuelles. En deux mots, personne ne le sait. Il y aura des répercussions à long terme. Je crois que nous nous sommes tous habitués à ce genre de réunion, lequel deviendra probablement un élément des délibérations parlementaires dans tous les travaux pendant encore quelque temps.
Dans d'autres parlements, on a eu recours à des pouvoirs d'urgence durant la présente période et de nombreuses règles relatives au Parlement hybride et virtuel prévoient des dispositions de caducité.
Pour conclure, j'affirme que cela a changé la politique et les façons de faire sur le plan pratique et politique. On a beaucoup parlé des pays comme la Hongrie, où le premier ministre Orbán a utilisé la pandémie comme prétexte pour élargir les pouvoirs du gouvernement.
Selon moi, le véritable risque que courent la plupart des parlements n'est pas une attaque directe à la démocratie, mais une lente érosion et un changement subtil des rapports de force qui passent inaperçus sur le coup, mais qui diminue la capacité du Parlement à obliger le gouvernement à rendre des comptes.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Merci à tous mes collègues parlementaires.
À l'Union interparlementaire, nous suivons les réponses des Parlements à la COVID-19 et la manière dont ils s'adaptent à ces circonstances sans précédent et très regrettables.
Il y a diverses pratiques. Je me permets de commencer en présentant une statistique terrible: presque deux milliards de personnes dans le monde ont vu leur Parlement suspendre ou réduire ses activités. Comme nous savons l'importance de nos responsabilités, nous savons aussi que lorsque les activités du Parlement sont suspendues ou réduites, notre capacité à promouvoir un projet de loi — un projet de loi d'urgence, par exemple —, à adopter des budgets ou même à exercer notre devoir de surveiller le gouvernement est, elle aussi, réduite. La situation entraîne des répercussions sur notre capacité à cet égard et, partant, sur la démocratie.
J'aimerais faire un survol de ce que l'Union interparlementaire a reçu des parlements nationaux. Tout d'abord, il y a les méthodes de travail à distance. La présente pandémie a considérablement perturbé les parlements de partout dans le monde, mais elle a aussi donné lieu à une vague d'innovation inattendue. Les réunions de comité comme le vôtre se prêtent mieux à ce genre d'adaptation et à l'utilisation des outils numériques existants. Quarante pour cent des parlements indiquent qu'ils utilisent un mode de travail à distance pour leurs comités et seulement 6 % ne tiennent pas de réunions de comité.
Dix pour cent des parlements ont adopté une solution technologique pour leurs plénières et utilisent des outils numériques pour fonctionner à distance ou en mode hybride. Dans le modèle hybride, un certain nombre de députés et de fonctionnaires sont présents dans l'enceinte et les autres participent à distance au moyen d'outils de vidéoconférence. Vingt pour cent des parlements n'ont pas tenu de plénières et deux cinquièmes ont tenu des plénières en personne, avec un nombre réduit de députés et en prenant des mesures spéciales.
J'aimerais revenir sur une observation de M. Power. Il ne s'agit pas seulement de tenir des réunions. Dans la plupart des cas, il n'est pas prévu dans le règlement que le Parlement doit nécessairement décider de tenir ces réunions virtuelles. Il en est ainsi chez nous, au Mexique. Nos comités se réunissent, mais nous allons tenir tous les votes lorsque nous reviendrons au Parlement en septembre, espérons-le.
Nous sommes conscients que nous avons l'occasion d'accélérer l'innovation au Parlement et de mettre au point de nouvelles méthodes de travail. Assurément, il faudra adapter nos rôles aussitôt que possible et je crois que cela se produira partout dans le monde.
Pour ce qui est de la procédure, avant que les Parlements puissent fonctionner à distance ou en mode hybride, ils doivent déterminer, comme je l'expliquais à l'instant, les obstacles juridiques et procéduraux à cet égard. On a constaté que de nombreux systèmes parlementaires sont définis sur le plan juridique ou procédural de façon telle qu'ils exigent, implicitement ou explicitement, que les députés se réunissent en personne et que les décisions soient ratifiées par un vote parmi les députés présents. Par exemple, la plupart des parlements, et même la plupart des organismes parlementaires, ont des règles sur le quorum. De nombreux parlements ont révisé leur cadre législatif et proposé des modifications. C'est le cas de l'Espagne, du Brésil, de la Finlande et de la Lettonie. La Chambre des communes du Royaume-Uni et la Chambre des représentants de la Nouvelle-Zélande ont officiellement modifié leur règlement afin de permettre la tenue de séances à distance.
Il y a aussi la question de la disponibilité du personnel. Bien entendu, lorsque nous demandons aux gens d'adhérer aux règles de distanciation sociale et de travailler depuis la maison, cela s'applique au secrétariat, aux membres du personnel, aux gens qui nous aident dans nos parlements, y compris dans les parlements nationaux. Par exemple, le Parlement européen s'attend à ce que son équipe des technologies de l'information travaille à distance au moins jusqu'en septembre. Le télétravail exige un accès sécurisé aux systèmes du Parlement. De toute évidence, les parlements qui ont investi dans l'accès à distance et les solutions infonuagiques avant la pandémie sont avantagés à cet égard. Le Parlement des Maldives est un excellent exemple montrant comment les investissements dans la planification stratégique et les technologies de l'information facilitent les réponses aux circonstances actuelles.
En outre, les conditions de travail sont différentes. M. Power en a mentionné quelques-unes. Je vais donc en parler brièvement. Lorsqu'un Parlement fonctionne en mode virtuel, non seulement la procédure officielle change, mais aussi des aspects pratiques du travail. Les députés doivent avoir accès à une connexion Internet haute vitesse suffisamment fiable — comme nous pouvons le constater en ce moment. Cela peut s'avérer très difficile dans une région rurale ou éloignée. Par exemple, lorsque l'Union interparlementaire tente d'organiser une réunion importante et longue, il faut tenir compte des différents fuseaux horaires. Ce n'est pas facile. Nous devons aussi être ouverts et nous adapter aux circonstances. Par exemple, en Angola, on a eu recours à des édifices publics régionaux d'où les députés peuvent assister aux réunions si la connexion à la maison ne convient pas. Il y a divers exemples.
En matière de technologie, deux outils sont clairement en tête de liste des favoris. La plupart des parlements choisissent les applications Zoom et Microsoft Teams pour leurs plénières, les réunions de comité et les réunions internes. Parmi les autres options disponibles, soulignons Cisco Webex, Google, Jitsi, et Kudo qui convient particulièrement bien aux Parlements multilingues.
Il a aussi été question de la distanciation sociale. Les expériences à cet égard sont très diversifiées. Peut-être pourrai-je donner des détails durant la période des questions.
Selon moi, nous allons tirer des leçons très importantes et positives de cette situation déplorable. Pour ce qui est de l'utilisation de la technologie, il est vrai qu'il nous faudra d'autres outils pour que les travaux des parlements soient plus inclusifs et dynamiques. Les Parlements et les autres organismes parlementaires auront besoin de plus d'effectifs dans le domaine des technologies de l'information. C'est une des leçons qu'a tirées l'Union interparlementaire, par exemple. La situation pourrait aussi s'avérer une occasion d'améliorer la transparence, l'ouverture des pratiques parlementaires, la communication avec la société et l'inclusion.
On me traitera peut-être d'optimiste, mais je crois qu'au bout du compte, les parlements auront besoin de ces leçons très positives afin de survivre dans la société. Nous faisons face à des critiques sévères de la part des électeurs et, j'en suis certaine, nous allons beaucoup utiliser ce genre d'outils pour nous rapprocher d'eux.
Encore une fois, merci beaucoup, madame la présidente.
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Il existe une immense variété d’exemples très différents les uns des autres. Si vous me permettez, monsieur Turnbull, j’aimerais faire le lien entre votre question et la discussion qui a précédé.
Cette pandémie nous force tous à améliorer la technologie, la connectivité et nos règles et pratiques. Nous avons vu quelques exemples fructueux. Ainsi, le Sénat du Paraguay a tenu des séances plénières virtuelles.
Pas plus tard qu’hier, du moins je crois que c’était hier — je ne sais pas quel jour nous sommes, et à voir l’expression de mes interlocuteurs, je pense que je ne suis pas la seule. Quoi qu’il en soit, ils ont changé leur conseil de direction et élu un nouveau Président du Sénat de façon complètement virtuelle. Donc, certains Parlements sont de très bons exemples.
D’autres choisissent quelques représentants de chaque parti pour constituer une mini-plénière, mais je ne suis pas très favorable à cette pratique. Je n’aime pas cela, parce que cela laisse de côté les voix indépendantes, selon moi. Si le chef d’un parti ou le Président a le droit de choisir ces représentants, ils choisiront les plus loyaux. Or, je crois que toutes les voix sont importantes.
D’autres pays prennent des mesures très intéressantes: ils font place nette et adoptent les recommandations de base que nous examinons. Par exemple, au sujet de la distanciation dans l’enceinte de l’assemblée, certains Parlements ont choisi d’assurer une distanciation physique, d’autres, de siéger virtuellement, et d’autres ont appliqué une solution mixte. C'est le cas de l’Argentine, du Brésil, du Bhoutan, de la Croatie, de la France et de la Nouvelle-Zélande, entre autres. Les assemblées virtuelles sont en train de devenir la norme, mais d’autres Parlements continuent à se réunir en personne en appliquant des lignes directrices sur la distanciation et les règles d’hygiène.
Dans certains cas, le territoire est immense — pas autant que le Canada, mais très grand quand même — et les représentants doivent voyager d’une façon ou d’une autre.
En Azerbaïdjan, les députés et membres du personnel utilisent masques, gants et désinfectant pour les mains. Les membres du Melli-Majlis de 65 ans ou plus ne peuvent participer aux séances. Des mesures d’hygiène semblables ont été adoptées en Croatie, en Italie, au Paraguay et au Cambodge. Dans ce dernier cas, le personnel et les visiteurs sont tenus de porter un masque et on prend leur température à l’entrée. C'est la même chose en République démocratique du Congo, en Malaisie et en Serbie.
La Constitution serbe, ou les procédures qu’elle prévoit, ne permet pas les assemblées virtuelles. La Serbie a donc adopté des pratiques conformes aux recommandations en matière d’hygiène et de sécurité, mais elle a aussi réduit le nombre de parlementaires, si je ne m’abuse.
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Merci à vous tous d'être avec nous aujourd'hui. J'apprécie vos témoignages mûrement réfléchis.
Selon moi, les Parlements du monde entier doivent réfléchir très soigneusement à ce processus et aux répercussions potentielles à long terme.
Je viens de l'Ouest de la Colombie-Britannique, et certains aspects des séances tenues à la Chambre me manquent vraiment. Comme je vois mes collègues moins souvent qu'à l'habitude ces temps-ci, les liens que j'ai tissés avec des députés de tous les partis me sont particulièrement précieux. L'un des éléments qui manqueraient à un Parlement virtuel, ce serait la possibilité d'établir des relations et d'apprendre à se connaître les uns les autres.
Quand je prends la parole à la Chambre, je sais que, si d'autres parlementaires vivent des expériences semblables dans leur circonscription ou entendent des histoires semblables de la part de leurs concitoyens, ce point de départ peut mener à des conversations et nous amener à travailler ensemble sur ces enjeux. De tels liens informels sont essentiels pour la démocratie, mais ils sont difficiles dans un contexte virtuel.
Peut-être pourrais-je m'adresser d'abord à Mme Griffiths. J'aimerais savoir comment les autres Parlements composent avec ces enjeux. Je sais qu'il y a eu des discussions sur l'adoption de dispositions de caducité — il semble en effet logique de procéder de façon progressive — et sur la possibilité, pour tous les partis reconnus, d'avoir voix au chapitre quant aux changements apportés, afin qu'il y ait un bon équilibre des pouvoirs.
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Je vous remercie, madame Blaney.
Je vous répondrai en toute honnêteté, en toute transparence et sans aucune rectitude politique.
Nous recevons les rapports que les Parlements nationaux veulent bien nous envoyer. Nous recevons d'excellentes nouvelles de la plupart des Parlements.
Je dois dire, en toute honnêteté, que l'étude de l'Union interparlementaire contient des distorsions. Ainsi, dans les notes que j'ai reçues, des pays où règne un régime très totalitaire déclarent avoir un Parlement tout à fait fantastique, ce qui ne correspond pas à la vérité comme nous le savons.
Premièrement, les mesures prises par un gouvernement doivent être fondées sur la Constitution du pays.
Deuxièmement, ces mesures doivent être appropriées selon le degré d'urgence sanitaire qui existe dans ce pays, puisque la situation diffère d'un pays à l'autre.
Les mesures doivent être temporaires. Il ne faut pas penser que l'état d'urgence actuel sera permanent, bien que certains Parlements soient tentés par une vision totalitaire.
Il faudrait aussi, par exemple, légiférer sans tarder à propos d'un autre enjeu, car les régimes totalitaires ne légiféreront jamais [Inaudible], mais les gouvernements démocratiques semblent avoir peur de légiférer à propos de la technologie.
Voici un exemple. Il y a environ deux mois, Yuval Noah Harari a publié dans le Financial Times un excellent article dans lequel il explique comment la technologie, notamment la technologie de traçage aux fins de la COVID, peut aussi être utilisée pour détecter les émotions qu'éprouve une personne qui écoute, par exemple, le discours d'un politicien.
Les régimes autoritaires pourront donc très facilement se servir des téléphones cellulaires des gens pour savoir s'ils aiment ou détestent le politicien qui fait son discours.
Nous devons éviter les situations de ce genre. La démocratie canadienne est très solide. Je ne le dis pas parce qu'il s'agit du Canada. Cela dit, il existe clairement des pays qui profitent des craintes des gens pour restreindre les libertés et limiter le travail du Parlement.
Bref, je peux vous parler de plusieurs expériences différentes, mais en me fondant sur les rapports que nous recevons de ces intervenants. L'Union interparlementaire n'a pas d'étude indépendante.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je souhaite tout d'abord adresser un commentaire à M. Power.
Bon nombre des exemples que M. Richards vous a donnés — il en a donné cinq ou six —portaient sur le Canada et sur certaines des mesures que le gouvernement actuel a cherché à imposer ou à mettre en œuvre pendant la crise en cours. Je vous rappelle que notre système parlementaire est fondé sur le modèle de Westminster, donc semblable à celui de la Grande-Bretagne, et que nous avons actuellement un gouvernement minoritaire.
Pour votre prochain billet de blogue, monsieur Power, le Canada pourrait peut-être vous inspirer une excellente étude de cas à propos des méthodes qu'emploient les gouvernements pour tenter d'imposer leur volonté dans une démocratie parlementaire.
La question que je souhaite vous poser porte, en fait, sur le Règlement. Pendant le dernier panel, auquel participait la présidente du Comité de la procédure du Royaume-Uni, il a notamment été question de la modification du Règlement et du fait que lorsqu'on est en pleine pandémie, ce n'est pas le temps de chercher à apporter des changements permanents à la lumière de la crise de la COVID-19. Ce serait peut-être plus approprié si nous étions dans des circonstances normales.
Est-ce ainsi que vous voyez les choses, monsieur Power?
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J'ai compris en écoutant les questions qu'elles faisaient allusion à ce qui se passe au Canada.
Pour répondre aux questions de M. Richards, je répéterai que selon moi, tout changement au Règlement fait dans le contexte actuel doit être traité avec prudence en raison de ses possibles conséquences à long terme. Comme je le disais, le risque qui plane sur la plupart des Parlements — et j'inclus ici le Parlement britannique et la grande majorité des Parlements démocratiques —est celui d'une lente érosion de l'imputabilité parlementaire puisque, chaque fois que les règles changent, que ce soit de façon temporaire ou permanente, les politiciens apprennent à les interpréter.
Nous travaillons avec de nombreux Parlements du monde entier, surtout avec ceux qui en sont à leurs premiers pas. Toutes les institutions politiques et les Parlements traversent le même processus. La première phase consiste à s'entendre sur les règles à mettre en place et à tenter d'établir les bases qui permettront de faire fonctionner l'institution. La deuxième phase, qui s'étend sur des décennies voire des siècles, consiste à cerner le sens réel des règles.
C'est une chose d'établir les règles du jeu, mais c'est autre chose d'établir les jeux qui découlent des règles, donc les jeux du fonctionnement politique. Le risque actuel, je crois, c'est que les jeux qui découlent des règles changent, ce qui peut avoir une incidence sur l'équilibre des pouvoirs. J'ai donné une longue réponse à une question brève, je m'en excuse. Je crois qu'il y a inévitablement des risques à faire des changements permanents pendant une période comme celle que nous vivons actuellement.
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Cette question touche à plusieurs enjeux. Je tenterai d'être brève.
En ce qui concerne la légitimité, l'une des premières questions que les pays se sont posées a été celle-ci: « Quel fondement juridique nous permettra d'avoir un Parlement virtuel? » La réponse à cette question varie d'un pays à l'autre; il peut être nécessaire d'adopter une résolution ou de modifier une loi pour que cette option devienne possible. Ensuite, l'une des grandes préoccupations de nombreux Parlements a été d'arriver à une représentation équitable des différentes catégories de députés. Je pense ici aux défis d'un système hybride, dans lequel certains sont sur place alors que d'autres participent de façon virtuelle.
Cela a été un enjeu important au Royaume-Uni, et je sais que vous en avez parlé plus tôt. Comment peut-on s'assurer que les deux types de participants peuvent participer de façon égale, puisqu'ils sont tous députés à part entière? Il faut aussi se demander si certains groupes de députés, par exemple ceux qui sont âgés ou ont des problèmes de santé, sont particulièrement pénalisés, puisque ce sont probablement eux qui ne pourront pas se déplacer pour assister à la séance en personne.
Quant à la deuxième partie de votre question, qui porte en quelque sorte sur l'image publique des Parlements, les choses se passent différemment selon les pays. Certains pays se servent des séances parlementaires virtuelles pour illustrer le principe « ne venez pas au travail, car ce n'est pas ce qu'il faut faire maintenant; il faut rester chez soi et ne pas sortir ». Par contraste, comme les choses se sont un peu calmées dans la plupart des pays, certains Parlements adoptent comme position qu'il faut retourner au travail et qu'on devrait voir tout le monde aller au travail, pour faire preuve de solidarité avec les gens ordinaires qui font un travail ordinaire. Il y a donc des différences considérables selon les contextes.
Comme la dernière fois, il nous reste un peu de temps. Il nous reste peut-être 15 minutes, alors voyons jusqu'où nous pouvons nous rendre dans notre plan de travail. Sinon, j'ai quelques solutions de rechange. Je sais que différents enjeux ont été soulevés la dernière fois.
Nous avons convenu des témoins que le Comité reçoit de jour en jour. Le prochain groupe de témoins que nous recevrons, jeudi, sera le groupe de témoins sur les questions de sécurité. Je sais que tous les partis souhaitaient entendre des témoins sur les enjeux de sécurité. Je me demandais si tout le monde était satisfait de ce qui est prévu à l'heure actuelle pour la réunion de jeudi.
Si cela vous va pour la réunion de jeudi, le seul autre problème qui reste concernant les témoins est celui des interprètes. Nous n'avons pas réussi à les placer nulle part. Il y a aussi des témoins étrangers qui ont dit vouloir être entendus par le Comité. Ils étaient sur notre liste de témoins, mais des conflits d'horaire nous ont empêchés de les recevoir aujourd'hui. C'est pourquoi il n'y avait pas autant de témoins que prévu pour la réunion d'aujourd'hui.
J'aimerais que les membres du Comité m'indiquent s'ils voudraient toujours entendre les interprètes lors d'une prochaine réunion, s'ils croient que c'est utile. Nous les avons reçus lors de notre dernière étude, mais c'est comme vous voulez. Croyez-vous qu'il serait utile d'entendre davantage de témoins étrangers lors d'une prochaine réunion ou est-ce que ce qui est prévu au calendrier présentement vous satisfait? Il ne resterait alors que jeudi où nous entendrons les témoins sur les questions des technologies de l'information et sur la sécurité.
Madame Normandin, allez-y.
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Bonjour, monsieur Turnbull et madame la présidente.
Certains des témoins internationaux à qui nous avons parlé avaient des conflits d'horaire, comme l'a mentionné la présidente plus tôt. Parmi eux, il y avait un des autres témoins du Royaume-Uni, Charles Walker, qui a présidé le comité de l'Administration de la Chambre des communes. Nous pourrions communiquer avec lui pour savoir s'il serait disponible. Cependant, le problème à l'heure actuelle est que le Comité n'a toujours pas indiqué à quel moment ces témoins pourraient être invités à revenir.
Il y en a d'autres. Par exemple, lord McFall, le président du Comité de la procédure de la Chambre des lords, a refusé notre invitation.
Dans le cas de Mme Harriet Harman, il y avait aussi un conflit d'horaire, mais elle a mentionné être prête à revenir. Or, elle aussi, comme nous le savons, fait partie du Parlement britannique.
Pour ce qui est du président du Parlement européen, nous avons tenté à plusieurs reprises de communiquer avec son personnel pour demander s'il voudrait venir témoigner. Nous n'avons toujours obtenu aucune réponse, alors nous ignorons s'il y a un intérêt ou non.
Enfin, la présidente du Congrès des députés du peuple du Royaume d'Espagne avait aussi un conflit d'horaire.
Évidemment, en fonction de la réunion à laquelle nous pourrions les inviter et en fonction de leur disponibilité, ces témoins pourraient accepter de venir témoigner.
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J'ai une question concernant les dates supplémentaires. J'ai peut-être manqué cette partie quand j'ai dû m'absenter de mon bureau il y a quelques instants. Je sais toutefois que nous avons parlé d'ajouter quelques dates supplémentaires pour faire ce travail.
Je conviens que nous devons faire le plus de travail possible. Je ne sais pas s'il en est de même pour vous, mais je reçois certainement beaucoup plus d'invitations à des activités communautaires maintenant. Les choses sont en train de changer en Colombie-Britannique. Certaines activités sont virtuelles, mais d'autres ont lieu en personne, et les organismes communautaires font un travail formidable pour respecter les consignes de sécurité, notamment en ce qui a trait à la distanciation. Je tiens à consacrer le plus de temps possible aux citoyens de ma circonscription en cette période critique pour notre pays.
Je ne veux certainement pas participer à une autre séance de huit heures. J'ai trouvé que cela avait mobilisé trop de mon temps. En outre, j'aimerais avoir du temps pour examiner le rapport et rédiger ce que j'aimerais y ajouter. Au dernier cycle de travaux, tout s'est passé très vite. Nous avons rédigé des rapports et n'avons même pas pu examiner le produit final. Cela me préoccupe beaucoup.
À mon avis, il faut poursuivre nos travaux, mais avons-nous le temps pour des heures de séance supplémentaires? N'oublions pas que la Chambre suspendra ses travaux du 24 juin au 3 juillet pour réaliser d'importants travaux technologiques.
Je comprends ce que dit M. Richards. Il est important de ne pas précipiter les choses. Toutefois, j'aimerais que l'on précise combien de temps cette étude devrait durer. A-t-on une idée? Cela semble indéfini.
Je suis vraiment curieuse de voir ce qui se passera lorsque l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique reprendra ses travaux à la fin du mois. L'idéal serait peut-être une recommandation qui nous encourage à siéger de nouveau juste avant la reprise des travaux parlementaires afin que le Comité étudie ce qui a été fait. Par contre, je ne suis pas convaincue qu'il faille poursuivre cette étude tout l'été.
J'aimerais des précisions sur ces deux points.
Merci.
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Madame la présidente, j'aimerais signaler que je comprends ce que dit Mme Blaney.
Premièrement, j'estime que nous devrions, en toute bonne foi, tenter de respecter l'échéance. Si nous nous rendons compte que nous avons besoin d'une ou deux semaines supplémentaires pour la rédaction du rapport ou pour recevoir des témoins qui n'ont pas pu se présenter aux autres réunions, nous en reparlerons. Je crains que ce que propose M. Richards soit exactement ce qu'a mentionné Mme Blaney. Je ne sais pas quelle serait la durée. Premièrement, comme l'a dit M. Turnbull, par la voie d'une motion qu'elle a adoptée, la Chambre nous a donné pour mandat de respecter l'échéance.
Deuxièmement, je crois que l'Administration de la Chambre attend notre rapport pour qu'elle puisse commencer à préparer l'infrastructure technique qui correspondra à la solution que nous aurons choisie. J'ai l'impression que les conservateurs espèrent que tout cela s'avérera inutile en septembre lorsque la Chambre reprendra ses travaux et que nous reviendrons à la normale, auquel cas il ne servirait à rien de recommander quoi que ce soit. Je ne demande rien de mieux. Je serai ravi d'apprendre que nous reviendrons à la normale en septembre et n'aurons pas besoin de ces restrictions. Toutefois, il serait irresponsable de ne pas préparer de plan au cas où nous en aurions besoin. Si, en septembre, la Chambre des communes ne peut toujours pas fonctionner et accueillir les 338 députés sur place, que fera-t-elle?
À l'instar des conservateurs, je souhaite que la Chambre des communes soit pleinement fonctionnelle. Nous devons donner à l'Administration de la Chambre les outils et les recommandations qu'elle nous demande pour qu'elle puisse nous préparer à cette éventualité. Si, en septembre, la santé publique lève ses restrictions parce que la pandémie de COVID-19 est maîtrisée, alors nous n'aurons pas besoin de recourir à ces mesures et n'aurons pas besoin d'adopter ces outils. Cependant, il est important que nous fassions nos devoirs et que nous fassions preuve de la diligence voulue, et ce, de manière réfléchie et responsable.
Merci.
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Madame la présidente, on a presque dit tout ce qu'il y avait à dire. Je peux certainement comprendre que M. Richards ne veut pas précipiter l'étude. À mon avis, personne ne le veut, mais je vais utiliser l'exemple du Nouveau-Brunswick. À l'instar de la plupart d'entre vous, j'espère vraiment que, en septembre, nous pourrons tous nous réunir à Ottawa parce que vous voir en personne me manque.
Je regarde le Nouveau-Brunswick actuellement, et, il y a deux semaines, l'assemblée législative de la province a commencé à siéger en personne pendant quelques jours, mais, à cause de l'épidémie dans la province, tous les députés ont été renvoyés chez eux. Maintenant, l'assemblée législative a du mal à savoir quel est le plan à suivre.
À mon avis, pour être prudents et faire preuve de responsabilité, nous devons nous assurer de mettre en place un plan, et c'est exactement la raison d'être de l'étude. Espérons que nous n'ayons pas à utiliser ce plan, mais soyons des leaders et veillons à mettre tous les points sur les i et les barres sur les t et à mettre en place toutes les infrastructures qui seront nécessaires.
Je dois dire que, à ce stade-ci de notre étude, j'ai l'impression que nous disposons d'une foule d'informations très utiles sur la façon de procéder. J'ai même parfois un peu de mal à poser des questions parce que j'ai l'impression d'entendre les mêmes commentaires en boucles.
Je suis tout à fait convaincue que nous disposons vraiment d'assez de temps pour formuler quelques recommandations pertinentes. Espérons que nous n'ayons pas à utiliser ces recommandations, mais, si nous devons le faire, nous aurons déjà mis en place un plan.
Merci.
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Madame la présidente, je dois dire à mon collègue M. Gerretsen, avec qui j'ai travaillé la nuit avec d'autres personnes, que les dénominateurs communs de certains des concours de chahutage m'ont fait sourire, mais je m'écarte du sujet.
En toute bonne foi, je me contenterai de dire que, en ce qui concerne le délai, nous avons entendu l'avis des témoins. J'approuve ce que Mme Petitpas Taylor a dit au sujet du point de vue des témoins. Ce que nous entendrons cette semaine et la semaine prochaine nous donnera une bonne idée de la situation et nous permettra de jeter des bases.
À propos du point sur le fait de ne pas précipiter l'étude, certains d'entre nous ont notamment mentionné aujourd'hui que nous formulons des recommandations fondées sur l'état de la situation en septembre. Selon les témoins, le contexte est bon à l'heure actuelle. J'appuie le fait de présenter un rapport au Parlement et de régler cette question en comité. Nous pourrions peut-être envisager une façon de faire où nous entendons des témoins, puis où nous nous réunissons plus tard cet été. Nous ne nous réunirons pas tout l'été. À mon avis, nous sommes tous opposés au fait de nous réunir l'été, comme nous sommes défavorables à la tenue d'une autre réunion de huit heures afin de tout passer en revue une fois de plus. Nous pourrions évaluer la situation, disons, à la mi-août, puis présenter un rapport dans un délai raisonnable pour que, quand nous reviendrons le 21 septembre, nous ayons les plus récentes données sur la situation.
Je crois aussi que l'un des éléments importants dans ce dossier — et je dis cela en tant que nouveau membre —, c'est que notre comité est formidable, mais il représente un nombre limité des 338 députés de la Chambre. Je crois que les consultations avec les caucus, où on fait des va-et-vient... Je sais seulement que, à l'approche du mois de septembre, certains de mes collègues, et, selon moi, tous les partis, aimeraient savoir quelle est la situation.
Je propose de continuer à entendre certains témoins pendant quelques semaines. Nous pourrions conclure notre étude à un niveau d'avancement plus élevé qu'actuellement, puis nous réunir après un bon moment, disons à la mi-août, où nous disposerons de quelques semaines pour terminer le rapport. Ensuite, l'Administration de la Chambre aura quelques semaines pour trouver des solutions, peu importe la décision. Cela pourrait être un compromis équitable. Ainsi, nous nous assurons d'obtenir quelque chose et d'évaluer avec précision la situation afin de formuler des recommandations.
Merci de m'avoir donné l'occasion de parler.