:
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
La séance est ouverte.
Bienvenue à la 9e séance du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes. Conformément aux ordres de renvoi des 11 et 29 avril 2020, le comité se réunit dans le seul but d’entendre des témoignages au sujet des questions liées à la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19. L’ordre de renvoi du 11 avril indique aussi que le Comité peut seulement examiner des motions qui demandent la comparution de témoins particuliers et que ces motions doivent faire l’objet de votes par appel nominal.
Comme vous le savez, la séance d’aujourd’hui se déroule par vidéoconférence, et ses délibérations seront rendues publiques par l’intermédiaire du site Web de la Chambre des communes. La diffusion Web montre toujours la personne qui intervient plutôt que la totalité des membres du Comité. Pour faciliter le travail de nos interprètes et pour faire en sorte que la séance soit ordonnée, j’aimerais décrire quelques règles à suivre.
Dans le cadre de la présente vidéoconférence, l’interprétation fonctionnera tout à fait comme au cours d’une séance du Comité ordinaire. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir le parquet, le français ou l’anglais. Lorsque vous intervenez, veuillez vous assurer de sélectionner le canal qui correspond à la langue dans laquelle vous avez l’intention de vous exprimer, et non le parquet. Cela garantit que nos interprètes bénéficient du meilleur son possible, et cela revêt une grande importance. De plus, veuillez attendre que je vous appelle par votre nom avant de vous exprimer. Lorsque vous êtes prêt à parler, vous devez cliquer sur l’icône du microphone pour allumer votre microphone.
[Français]
Je tiens aussi à rappeler que tous les membres et les témoins devraient transmettre leurs commentaires par l'intermédiaire du président. Les membres qui souhaitent demander la parole alors que ce n'est pas à leur tour de poser des questions doivent activer leur micro et déclarer qu'ils invoquent le Règlement. Si un membre souhaite intervenir en réponse à un rappel au Règlement soulevé par un autre membre, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Ce faisant, il signalera au président qu'il désire prendre la parole.
Pour ce faire, prière de cliquer sur « Participant » au bas de votre écran. Lorsque la liste apparaîtra, vous verrez à côté de votre nom que vous pouvez cliquer sur la mention « Lever la main ».
Parlez lentement et clairement et assurez-vous que votre micro est éteint lorsque vous ne parlez pas. Comme vous le savez, nous vous encourageons fortement à utiliser un casque d'écoute. Si votre casque est muni d'un micro pendant, assurez-vous qu'il ne frotte pas contre votre chemise pendant votre temps de parole.
En cas de difficultés techniques, par exemple si vous avez du mal à entendre l'interprétation ou si vous êtes déconnecté par accident, prière d'en informer immédiatement le président ou la greffière, et l'équipe technique tâchera de régler le problème. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre les travaux à ce moment-là pour nous assurer que tous les membres peuvent participer pleinement.
Je demande à tous les participants de cliquer sur le côté supérieur droit de leur écran pour s'assurer qu'ils ont une vue d'ensemble. De cette façon, vous devriez être en mesure de voir tous les participants de la grille. Ainsi, tous les participants de la vidéoconférence pourront se voir.
[Traduction]
Enfin, comme nous le faisons habituellement au cours d’une séance du Comité ordinaire, nous suspendrons nos travaux entre chaque groupe de témoins et chaque partie de l’ordre du jour.
Cela dit, je vais vous présenter l'invitée que nous accueillons pendant la première heure de la séance, c'est-à-dire la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue, madame la ministre.
Nous sommes très fiers de vous avoir ici. C'est certain que votre horaire est rempli en cette période des semis et tout le reste. Nous vous remercions vivement de votre présence parmi nous aujourd'hui.
Vous disposez de 10 ou 12 minutes pour prononcer votre allocution. La parole est à vous.
[Traduction]
Je vous suis reconnaissante de l’occasion qui m’est donnée de vous parler aujourd’hui de la réponse que notre gouvernement continue d’apporter à la pandémie de COVID-19, qui touche nos secteurs agricole et agroalimentaire.
La crise de la COVID-19 fait réaliser aux Canadiens l’importance d’avoir accès à toute la variété d’aliments produits par nos producteurs agricoles, nos éleveurs, nos transformateurs et nos agroentreprises. Nos producteurs agricoles et nos agroentreprises font preuve de résilience, d’innovation et d’adaptation dans des circonstances extraordinaires. Toutefois, nous savons que les défis sont grands, et nous agissons.
Comme vous savez, mardi dernier, le a annoncé un ensemble de mesures pour aider les agriculteurs et les transformateurs alimentaires canadiens à poursuivre leur travail essentiel. Ces mesures s’élèvent à plus de 252 millions de dollars, qui s’ajoutent à une somme de 200 millions de dollars de capacité d’achat supplémentaire versée à la Commission canadienne du lait. Nous avons aussi annoncé que des changements importants étaient apportés aux programmes, comme les paiements anticipés qui passent à 75 %, grâce au programme Agri-stabilité, ce qui selon le gouvernement de l’Alberta devrait se traduire par un paiement de 20 $ par porc pour les producteurs de porcs.
Les mesures financières annoncées la semaine dernière s’ajoutent à d’autres mesures que nous avons prises pour soutenir nos producteurs agricoles, nos éleveurs, nos transformateurs et l’ensemble de la chaîne de valeur. Nous avons aussi mis en place des mesures visant à accueillir en toute sécurité les travailleurs étrangers temporaires, mesures évaluées à un maximum de 50 millions de dollars, et nous avons accordé une aide financière de 20 millions de dollars à l’Agence d’inspection des aliments. Nous avons accordé, dans le cadre du Programme de paiements anticipés, 173 millions de dollars en prêts différés aux producteurs de bovins, de céréales et de fleurs, et nous avons ajouté une capacité de prêt supplémentaire de 5 milliards de dollars pour Financement agricole Canada, ce qui a déjà permis à ses employés d’accorder plus de 4 milliards de dollars en prêts différés à des milliers de producteurs.
[Français]
Bien sûr, au Canada, nous avons déjà l'ensemble de programmes de gestion des risques. Chaque année, ces programmes fournissent environ 1,6 milliard de dollars pour aider les producteurs qui vivent des pressions financières, comme c'est le cas maintenant. On s'attend à ce que cette somme soit plus élevée cette année.
Comme vous le savez, ces programmes sont à coûts partagés avec les provinces et les territoires. Nous savons que les programmes de gestion des risques doivent être améliorés, et j'y travaille activement avec mes homologues provinciaux et territoriaux. Toutefois, les programmes sont déjà disponibles, et ils doivent être utilisés en priorité.
Nous allons continuer à bonifier nos programmes ou à en créer de nouveaux, selon les besoins spécifiques de chaque secteur de l'industrie, les lacunes et les besoins supplémentaires causés par la COVID-19.
J'aimerais maintenant vous donner des précisions sur certaines mesures que nous avons déjà prises.
Pour inciter les producteurs à profiter d'Agri-stabilité, nous avons reporté la date limite d'inscription au 3 juillet. Désormais, les producteurs auront la possibilité d'aller chercher une avance de 75 % du montant auquel ils ont droit, comparativement à 50 % auparavant, là où les provinces auront mis en place le changement.
Afin de les aider, nous avons mis en place une calculatrice en ligne qui leur permet de faire des scénarios. Il faut noter qu'il n'est pas nécessaire d'avoir les résultats financiers finaux pour l'année 2019, puisqu'une simple estimation suffit pour obtenir l'avance.
Il y a aussi le programme Agri-investissement. Il s'agit d'un compte d'épargne visant à gérer les baisses de revenus. Les producteurs peuvent obtenir une subvention de 10 000 $ par année, s'ils versent eux aussi 10 000 $ dans leur compte Agri-investissement.
Au total, il y a actuellement un fonds accumulé d'environ 2,3 milliards de dollars dans les comptes Agri-investissement des producteurs canadiens.
[Traduction]
Le a aussi annoncé deux nouveaux investissements fédéraux dans le cadre du programme Agri-Relance. D’abord, un investissement allant jusqu’à 50 millions de dollars pour un programme qui vise à aider les producteurs de bovins à couvrir les coûts supplémentaires qu'ils doivent assumer pour garder leurs animaux à la ferme, étant donné qu’ils doivent attendre plus longtemps pour les faire transformer.
Je suis ravie de voir que la province de l’Alberta a annoncé qu’elle investirait 17 millions de dollars dans notre programme de retrait des bovins gras, en ajoutant leur contribution de 40 % à ce programme à frais partagés. Et nous allons investir 50 millions de dollars de plus pour aider les producteurs de porcs à couvrir les coûts associés à la gestion de leurs animaux excédentaires occasionnée par la fermeture temporaire des usines de transformation.
Ces changements apportés au programme Agri-relance témoignent d’un réel leadership de la part du gouvernement fédéral à l’égard de nos programmes de gestion du risque d’entreprise. Ces changements répondaient à une demande très urgente de l’industrie. Nous avons écouté, et nous intervenons en apportant des changements importants au fonctionnement du programme Agri-Relance.
Compte tenu de la situation exceptionnelle que nous traversons, le gouvernement fédéral versera à tous les territoires et les provinces sa contribution de 60 %, qu’ils contribuent ou non au programme. De plus, en temps normal, le gouvernement fédéral couvre 70 % des dépenses admissibles dans le cadre du programme Agri-Relance, mais cette fois-ci il couvrira 90 % de ces dépenses.
Quant au programme Agri-Protection, nous demandons aux provinces et territoires de reconnaître la pénurie de main-d’œuvre comme un risque admissible au programme. Cela permettrait d’assurer les pertes de revenus que les producteurs subiraient en raison du manque de main-d’œuvre.
Ces mesures s’ajoutent aux efforts importants que nous avons déployés pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre. Par exemple, grâce à l’incroyable travail acharné que le gouvernement a réalisé de concert avec des groupes influents de l’industrie comme FARMS et FERME, nous avons pu accueillir plus de 11 200 travailleurs en avril. Cela équivaut à 86 % du nombre de travailleurs que nous avons accueillis en avril 2019.
En outre, la semaine dernière, le a également annoncé 3 milliards de dollars en compléments de salaire pour les travailleurs à faible revenu qui assurent des services essentiels, comme l’agriculture. Le Québec a déjà annoncé son programme de compléments de salaire. Nous espérons que les autres provinces en feront autant bientôt.
Nos transformateurs d’aliments sont essentiels à notre approvisionnement alimentaire et à notre économie. Partout au Canada, des usines de transformation d’aliments fonctionnent au ralenti — ou ont fermé temporairement — à cause de l’incidence de la COVID-19.
Et nous comprenons bien que les travailleurs de ces usines s’inquiètent pour leur santé. Les travailleurs doivent se sentir en sécurité dans leurs milieux de travail. C’est la raison pour laquelle nous allons investir 77,5 millions de dollars pour appuyer la transformation alimentaire. Cet argent servira à mettre en œuvre des mesures visant à assurer la sécurité des travailleurs et à maintenir simultanément la production.
Ces fonds vont contribuer à augmenter notre capacité de produire des aliments au Canada, en adaptant des installations ou en rouvrant des usines qui sont fermées ou sous-exploitées. Ces fonds s’ajoutent aux 62,5 millions de dollars que nous avons annoncés pour aider les transformateurs de poisson et de fruits de mer.
Nous nous employons également à assurer la sécurité des travailleurs en supprimant tous les droits tarifaires sur l’importation d’équipement de protection individuelle.
[Français]
Nous aidons aussi à trouver des solutions aux surplus d'aliments partout au Canada. Les agriculteurs, dont les producteurs de pommes de terre, doivent gérer une hausse de leurs surplus en raison de la fermeture de restaurants et d'établissements dans l'industrie hôtelière. Nous investirons donc 50 millions de dollars dans un fonds qui servira à acheter les surplus alimentaires et à les distribuer aux organisations comme les banques alimentaires, qui desservent les plus vulnérables dans nos communautés ainsi que dans les régions éloignées et nordiques.
Pour gérer le surplus de lait, nous proposons d'augmenter la capacité d'emprunt de la Commission canadienne du lait, ou CCL, de 200 à 500 millions de dollars. Ce soutien supplémentaire permettra à la CCL d'augmenter ses réserves de produits laitiers comme le beurre et le fromage. Cette mesure répond directement à la demande de l'industrie laitière.
Notre gouvernement travaillera donc avec vous tous, collègues parlementaires, pour procéder aux changements législatifs qui sont requis pour cette mesure essentielle.
En conclusion, monsieur le président, je remercie tous les membres du Comité pour leur dévouement envers le secteur. Les hommes et les femmes qui travaillent dans les fermes, les usines de transformation et partout dans la chaîne de production alimentaire nous fournissent un service essentiel pendant cette période extrêmement stressante, et nous leur en sommes reconnaissants.
Je suis déterminée à m'assurer que le secteur est en bonne posture pour continuer à servir les Canadiens et nourrir le monde. Tandis que nous commençons à relancer l'économie, nous allons nous appuyer sur ces mesures pour aider l'agriculture et l'industrie alimentaire canadienne à mener notre pays sur la voie de la relance et du succès.
Comme le l'a dit, nous avons été et nous continuons d'être là pour notre industrie agricole et agroalimentaire, à chaque étape.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant le Comité et de considérer que les producteurs de porcs constituent une part importante de l'économie canadienne.
Je m'appelle Rick Bergmann, président du Conseil canadien du porc et producteur du Manitoba. Je partagerai aujourd'hui mon temps avec René Roy, premier vice-président du Conseil canadien du porc et producteur du Québec.
Je suis fort honoré de faire partie du secteur du porc. Je considère que ma ferme apporte une contribution à la communauté rurale et à l'économie du pays en fournissant de la nourriture à la population du Canada et du reste du monde. Fort d'exportations totalisant 4 milliards de dollars et d'une balance commerciale positive, le secteur canadien du porc pourrait jouer un rôle clé dans le redémarrage de l'économie.
Nous avons une formidable histoire à raconter, mais je comparais plutôt aujourd'hui parce que les producteurs n'ont pas confiance à l'avenir qu'ils ont en contribuant au redémarrage de l'économie dans la foulée de la crise de la COVID-19.
Au cours de l'exposé que M. Roy et moi-même vous présenterons, souvenez-vous des paroles prononcées par William Jennings Bryan: « Brûlez nos villes et épargnez nos fermes, et nos villes renaîtront de leurs cendres comme par magie, mais détruisez nos fermes et l'herbe poussera dans les rues de toutes les villes du pays. »
Il est dommage que bien des cercles aient oublié les sages paroles de cet homme qui a vécu il y a environ cent ans.
Le Conseil canadien du porc représente 7 000 producteurs des quatre coins du pays qui, ensemble, font un apport évalué à 24 milliards de dollars au PIB du grand pays qu'est le Canada, en plus d'être d'importants employeurs.
La production de porcs est un secteur agricole diversifié. Toute cette diversité n'a toutefois pas suffi à protéger les producteurs de porcs de la crise provoquée par la COVID-19. En raison du programme actuel du gouvernement, les producteurs ne savent vraiment plus à quel saint se vouer à l'heure actuelle, alors qu'ils sont à la recherche d'une aide qui changera tout pour eux.
Sachez tout d'abord que la crise qui frappe les producteurs en est une de liquidité, puisque leurs revenus ne leur permettent pas de payer les factures, de nourrir les animaux et d'éclairer leurs installations. Nous tentons de composer avec les conditions du marché, qui sont extrêmement instables actuellement. La chute des prix dans notre marché a été incroyablement brutale, et la reprise s'avère très lente.
Nous estimons prudemment que les producteurs de porcs perdront en moyenne quelque 30 $ par porc pour chaque animal vendu en 2020. Dans certaines régions, cette perte pourrait atteindre 50 $ par tête. Cela ne signifie pas que les producteurs perdront 30 $ par animal vendu depuis le début de la crise en avril; cela signifie qu'en raison des dommages subis par le marché du porc, les agriculteurs ont perdu ou perdront environ 30 $ par porc en moyenne pour chaque animal vendu de janvier à décembre 2020.
Ces pertes, impossibles à assumer, obligeront des producteurs à mettre la clé sous la porte. Les plus durement touchés seront malheureusement les fermes familiales de taille moyenne, les jeunes agriculteurs et les exploitations qui sont en difficulté depuis des années en raison de la faiblesse des prix attribuable à la guerre commerciale mondiale qui oppose la Chine aux États-Unis.
Le gouvernement américain tient compte des dommages que ses producteurs ont subis ces dernières années en raison de cette guerre commerciale et, plus récemment, des répercussions de la COVID-19. Les producteurs de porcs canadiens, obligés de composer avec ce soutien, continuent d'être désavantagés.
À titre d'agriculteurs, la réponse est pour nous extrêmement claire. Plus de 90 pays du monde frappent à notre porte pour obtenir l'excellent porc canadien; il semble donc que notre gouvernement devrait faire de même. Notre sécurité alimentaire est trop importante pour que nous la laissions aux mains du reste du monde, et nous avons une belle histoire à raconter à ce sujet. Nous y reviendrons.
Je veux prendre un instant pour indiquer à quel égard la COVID-19 a durement frappé les agriculteurs et vous expliquer pourquoi nous avons besoin de votre aide.
Au Canada, la production de porcs s'effectue selon le principe du « juste à temps ». Il existe plusieurs modèles d'affaires, mais la plupart du temps, les granges sont construites de manière à ce que les truies soient gardées dans une maternité, où naissent les porcelets. Une fois sevrés, ces derniers sont transportés dans une autre grange, et un nouveau groupe de truies est conduit dans la maternité après avoir été lavé et désinfecté.
Les porcelets passent ensuite par diverses installations au fil de leur croissance. Dans certaines exploitations, comme la mienne, ils seront vendus à 15 ou 50 livres. Ces porcs d'engraissement sont ensuite envoyés dans une autre installation d'élevage. Ils sont prêts pour la mise en marché lorsqu'ils atteignent un poids de 260 ou 270 livres, et ils sont alors envoyés aux usines de transformation.
Toutefois, ces exploitations, quel que soit la région ou le modèle d'entreprise, n'ont pas la capacité supplémentaire nécessaire pour garder les bêtes. Les granges sont conçues en fonction d'un roulement: un nouveau groupe de porcs arrive dès qu'un autre est vendu. La réduction du nombre d'abattoirs et de la capacité en raison de la COVID-19 empêche la sortie des porcs prêts pour le marché, de sorte que le prochain lot de porcs ne peut avancer. Vous comprenez donc le principe du juste à temps que je viens de mentionner.
Les goulots d'étranglement ont été particulièrement importants aux États-Unis, où les usines de transformation ont été fermées pendant de longues périodes. Étant donné les liens étroits entre nos industries respectives, l'impact sur les prix américains a frappé de plein fouet les producteurs canadiens qui exportent des porcelets sevrés aux États-Unis. À ma ferme, par exemple, nous avons été obligés de donner des porcelets, car il nous était impossible de les vendre et nous avions besoin de place. C'est une partie très importante de notre marché. En 2019, nos exportations d'animaux s'élevaient à 250 millions de dollars.
J'aimerais inviter mon collègue, M. Roy, à poursuivre.
:
Merci, monsieur Bergmann.
À cause de la fermeture temporaire d'usines de transformation au Québec et en Ontario, plus de 100 000 porcs qui auraient dû être transformés sont plutôt bloqués dans les fermes. Les agriculteurs doivent débourser de l'argent pour nourrir ces porcs. Leur bien-être est menacé et, par-dessus tout, ils perdent de la valeur à mesure que leur poids diverge de celui qui a cours sur le marché type.
Ces porcs en attente et les perturbations du marché liées à la COVID-19 se font sentir sur deux fronts importants.
Premièrement, cela fait baisser le prix et plonge plusieurs agriculteurs dans une crise quant aux liquidités. Bien que le prix se soit récemment raffermi, il demeure à un niveau saisonnier bas et toujours bien inférieur aux coûts de production. Les agriculteurs ne sont pas en mesure de vendre leurs porcs et ils doivent continuer à les nourrir afin d'éviter de les euthanasier. Pour certains, comme mon collègue M. Bergmann, qui se spécialise dans les porcelets en sevrage hâtif, il est difficile de trouver un marché.
Deuxièmement, certains producteurs sont contraints de prendre des mesures plus draconiennes alors que leurs pertes deviennent encore plus insoutenables. Nous savons que partout au pays des agriculteurs ont été forcés d'éliminer des animaux parce qu'ils n'ont pas trouvé de marché pour eux. Pour un agriculteur, cela signifie une perte de revenus et des coûts supplémentaires. Pour les familles canadiennes, cela signifie que de la bonne nourriture est perdue.
[Traduction]
D'autres agriculteurs ont pris des mesures pour réduire leur production. Certains ont choisi de ne pas commencer la reproduction; d'autres ont décidé de provoquer l'avortement de truies qui étaient proches de la mise bas. Dans les deux cas, cela entraîne une baisse des revenus et une augmentation de la détresse psychologique chez les agriculteurs, une situation exacerbée par le retrait d'aliments de la chaîne d'approvisionnement.
Si cela devait perdurer, le Canada verrait une baisse des exportations, une augmentation de sa dépendance aux importations et, dans l'extrême, une réduction de la production entraînera une pénurie alimentaire. Les producteurs ont réclamé des mesures d'urgence pour les aider à traverser la crise. Nous avons demandé au gouvernement une aide financière de 20 $ par porc, en fonction de nos pertes évaluées entre 30 $ à 50 $ par tête.
Nous disons depuis le début qu'il incombe au gouvernement de trouver les moyens les plus efficaces pour faire parvenir l'argent aux producteurs de porcs le plus rapidement possible. Les producteurs de porcs réclament depuis longtemps des changements aux programmes. Nous demandons aussi instamment au gouvernement d'apporter les changements nécessaires pour que les paiements, y compris les paiements provisoires, puissent être versés plus rapidement. Sans ces changements, le programme offrira une aide limitée.
Nous avons appris que la série de programmes de gestion des risques de l'entreprise offre aux agriculteurs un soutien de 1,6 milliard de dollars. Toutefois, nous nous concentrons sur la production porcine, et non sur l'ensemble du secteur agricole. Nous savons, selon nos décennies d'expérience des programmes agricoles, que les producteurs de porc n'ont pas accès à tant de soutien...
Je vais être assez bref, parce que je veux prendre quelques minutes à la fin de ma présentation pour expliquer aux membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire comment fonctionne le programme Agri-stabilité. On a parlé abondamment de ce programme lors de la présentation de la ministre. Il y a plusieurs opinions différentes.
D'abord, je pense qu'il y a une incompréhension générale de la façon dont fonctionne ce programme. Nous allons tenter de faire un exercice avec vous pour vous expliquer comment il fonctionne.
Au Canada, l'agriculture représente 112 milliards de dollars en recettes, 60 milliards de dollars en exportations et 68 milliards en revenus à la ferme. C'est l'un des secteurs économiques les plus importants pour nos régions.
Ce secteur est éprouvé par la crise liée à la COVID-19. Il y a des fermetures d'abattoirs, dont on vient de nous expliquer les conséquences, et une pénurie de main-d'œuvre. Plusieurs choses ont été faites pour remédier à cela. Il y a eu une perte et une perturbation des marchés. De plus, des producteurs ont dû jeter des produits, ce qui a entraîné des pertes nettes pour eux.
On commence à pouvoir comptabiliser les pertes. Juste pour la volaille, à l'échelle nationale, les pertes s'élèvent à 115 millions de dollars, et pour le bœuf, selon la Canadian Cattlemen's Association, elles sont de 500 millions de dollars. Les producteurs de grains du Québec ont estimé des pertes de valeur, compte tenu des avancées du marché américain, de l'ordre de 86 millions de dollars au Canada, et ce, uniquement pour deux céréales, le maïs et le soya.
Pour le secteur de la transformation, surtout les abattoirs, les pertes sont élevées. Ce secteur a aussi dû mettre en place les mesures de sécurité exigées pour protéger les employés. Uniquement au Québec, les pertes se chiffrent à 100 millions de dollars et plus.
Les mesures d'aide annoncées la semaine dernière sont nettement en deçà de nos attentes. Par contre, le programme visant à soutenir les travailleurs étrangers temporaires à leur arrivée est un effort notable que je tiens à le souligner.
Quant aux autres programmes, l'aide est insuffisante, si on la compare aux 19 milliards de dollars versés par les États-Unis pour affronter à la crise de la COVID-19. C'est de 10 à 12 fois plus que ce qui a été annoncé la semaine dernière ici, au Canada.
L'avenir demeure très incertain et les fluctuations du marché sont très imprévisibles. Le programme Agri-stabilité, qui devrait nous aider à composer avec cette situation, ne fonctionne pas. C'est d'ailleurs pour cela que seulement 31 % des producteurs au Canada y adhèrent. Les producteurs ne sont pas des imbéciles. Si ce programme fonctionnait, ils y adhéreraient. Si les producteurs n'adhèrent pas à ce programme, ce n'est pas parce qu'ils ne le comprennent pas, mais parce qu'il ne fonctionne pas.
Je trouve difficile d'entendre la ministre nous dire que nous devrions utiliser les 2,2 milliards de dollars du programme Agri-investissement que nous avons dans nos comptes. Cet argent n'est pas nécessairement dans les comptes des producteurs qui éprouvent des difficultés aujourd'hui. Les producteurs de porcs du Québec ont uniquement 40 millions de dollars dans leur compte Agri-investissement, pour une valeur de production de 1,4 milliard de dollars. On nous demande d'utiliser ces 2,2 milliards de dollars, mais ce n'est pas applicable directement. C'est comme si l'on demandait aux gens de s'assurer de vider leur compte de banque avant de présenter une demande d'assurance-emploi. C'est comme si l'on avait dit aux étudiants à qui on vient d'offrir 9,5 milliards de dollars que seuls ceux dont le compte est vide y ont droit. On ne peut pas tenir ce discours.
Concernant la somme de 1,6 milliard de dollars qui est théoriquement disponible pour les producteurs et que Mme Bibeau nous invite à utiliser, je tiens à souligner que, l'an dernier, plus de 1,1 milliard de dollars de ce 1,6 milliard de dollars a été versé en assurance récolte au Canada. Alors, cela n'a rien à voir ni avec Agri-investissement, ni avec Agri-stabilité.
Alors, naturellement, nous demandons des fonds d'urgence pour répondre aux besoins ponctuels des entreprises du secteur de la viande, par exemple, qui rencontrent des difficultés particulières. Il s'agit surtout d'améliorer les programmes de gestion des risques. Les répercussions de la crise ne sont pas qu'immédiates. Elles se feront sentir cette année, mais sans doute l'année prochaine aussi. Si nos programmes de gestion des risques au Canada ne sont pas adéquats, les producteurs vont rencontrer des difficultés maintenant et encore davantage dans les prochaines années.
J'aimerais maintenant que nous regardions le tableau concernant Agri-stabilité. Je ne sais pas si vous avez eu la chance de le regarder, mais je vais faire un petit exercice avec vous. Mme Bouffard pourra m'aider au besoin. Nous avons pris ici l'exemple d'une ferme moyenne au Québec ayant un revenu de 250 000 $ par année et des dépenses admissibles historiques de 100 000 $ par année. Selon le programme actuel, les dépenses admissibles sont plafonnées et la main-d'œuvre familiale n'est pas une dépense admissible. Les petites entreprises sont donc particulièrement pénalisées.
Cette entreprise a une marge de référence historique de 150 000 $, c'est-à-dire 250 000 $ moins les dépenses admissibles. Cette année, à cause de la COVID-19, elle aura une marge de référence de 70 000 $. Cette entreprise a donc perdu 80 000 $ cette année, sur un revenu brut de 250 000 $. C'est énorme. Cette année, puisque cette entreprise a une marge de référence de 70 000 $ et que les compensations commencent à partir de 70 % de 100 000 $, soit 70 000 $, Agri-stabilité ne lui versera rien du tout. Alors, même si l'entreprise voulait avoir accès à 75 % de ce que le programme Agri-stabilité lui verserait, elle ne recevrait pas un sou. Pourtant, cette entreprise a perdu 80 000 $ par rapport à une marge de référence de 150 000 $. C'est plus de la moitié.
Nous avons proposé d'améliorer certains critères du programme Agri-stabilité. Par exemple, il ne faudrait plus limiter la marge historique. Dans la deuxième colonne, la marge historique n'est pas limitée à 100 000 $; elle est de 150 000 $. Si on fait le calcul, 70 % de 150 000 $, cela donne 105 000 $. C'est supérieur de 35 000 $ à la marge de référence de 70 000 $. Si l'on multipliait cela par 70 %, cette entreprise aurait 24 500 $. Si l'on augmentait la couverture de la marge de référence à 85 %, cette entreprise aurait 40 250 $.
La troisième colonne représente ce que le programme était avant les compressions budgétaires de 2013. En 2013, alors qu'on disait que le programme fonctionnait, une entreprise qui aurait vu sa marge de référence diminuer de 80 000 $ aurait obtenu une compensation équivalant à 50 % de sa marge de référence. Comme M. Blois le disait plus tôt, pour qu'il y ait une couverture de 50 % des pertes, il faudrait revenir au programme tel qu'il était avant 2013.
Nous allons peut-être vous envoyer un tableau plus détaillé, mais ce que nous cherchons à vous dire, c'est que, peu importe le parti que vous représentez, Agri-stabilité ne fonctionne pas. C'est pourquoi les producteurs n'y adhèrent pas. Agri-stabilité est encore moins fonctionnel pour les petites entreprises agricoles, parce qu'on ne couvre pas, dans les dépenses admissibles, le retrait des exploitants et le salaire de la famille.
Je vous demande alors à tous de travailler, sans partisanerie, à améliorer ce programme. Si vous souhaitez vraiment appuyer l'agriculture canadienne, c'est essentiel.
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Merci beaucoup. Veuillez nous excuser pour ces problèmes. Je vais peut-être reprendre là où M. Daigle s'est arrêté et parler un peu des défis liés à la COVID-19 qui ont frappé l'industrie du bœuf.
Il y a eu une réduction spectaculaire de la capacité de transformation du bœuf au Canada et aux États-Unis, ce qui a entraîné des goulots d'étranglement dans l'ensemble de la chaîne de production. L'arriéré actuel est d'environ 130 000 animaux et il augmente de 6 000 à 9 000 têtes par jour. Nourrir les bovins en attente représente un coût supplémentaire quotidien de 3,50 $ à 4,00 $ par tête, environ. Actuellement, les coûts pour les engraisseurs de bétail au Canada s'élèvent à environ un demi-million de dollars.
En outre, les prix des bovins gras se sont effondrés, ce qui a engendré de graves problèmes de trésorerie et de liquidités. L'incertitude, la volatilité et même les ventes faites dans un élan de panique ont durement touché les marchés. Les pertes actuelles atteignent jusqu'à 600 $ par tête. Pour un parc d'engraissement moyen d'une capacité de 15 000 têtes, cela représente des coûts d'alimentation supplémentaires de quelque 50 000 $ par jour et une perte de revenus de 7,5 millions de dollars à la mise en marché des bovins.
La priorité de l'ANEB est le redémarrage des installations de transformation dans les plus brefs délais, dans une optique de reprise des activités et de stabilisation des prix. Il existe toutefois de nombreux défis à relever avant que la capacité de transformation ne puisse revenir à la normale. D'ici là, les engraisseurs de bovins ont besoin du soutien du gouvernement pour rester viables.
Nous avons suivi de près l'aide offerte aux éleveurs de bétail aux États-Unis. Tout ce qui se passe au sud de la frontière a une incidence sur l'industrie canadienne. Le gouvernement américain offre aux éleveurs de bétail une aide directe totalisant 5,1 milliards de dollars américains. Dans l’industrie bovine canadienne, un investissement de 600 millions de dollars serait à peu près équivalent à l'investissement américain.
Nous nous réjouissons de l'ouverture et de la transparence qui caractérisent les discussions entre le gouvernement et l'industrie pendant cette pandémie. Nous avons un objectif commun: offrir aux Canadiens un approvisionnement en bœuf fiable et sûr, et assurer la compétitivité de l'industrie canadienne du bœuf. Nous remercions le gouvernement de l'aide annoncée la semaine dernière. Toutefois, cette aide est loin d'être suffisante, et nous aimerions respectueusement vous expliquer pourquoi aujourd'hui.
Dans son annonce, le gouvernement a indiqué que le secteur agricole a déjà accès à des fonds de 1,6 milliard de dollars dans le cadre des programmes actuels de gestion des risques de l'entreprise. En outre, il a souligné qu'il y a 2,3 milliards de dollars dans les comptes Agri-investissement des producteurs. Or, les producteurs agricoles n'y ont pas toujours accès, et c'est particulièrement vrai pour les engraisseurs de bovins du Canada. Agri-investissement est un compte d'épargne producteur-gouvernement qui aide les producteurs à gérer de faibles baisses de revenus et qui effectue des investissements en vue de gérer les risques et d’améliorer les recettes commerciales. Toutefois, étant donné l'effondrement des prix du bétail sur le marché, quelque 85 % des activités de transformation de la viande bovine sont actuellement menacées. Il est fort probable que les producteurs de bœuf ont déjà retiré les fonds qu'ils pouvaient de leurs comptes Agri-investissement.
Un montant de 1,6 milliard de dollars a été versé dans le cadre des programmes Agri-stabilité, Agri-protection et Agri-investissement, dont 1 milliard de dollars à titre de paiements d'assurance aux producteurs pour défaillances de production, principalement pour les cultures. Ensuite, environ la moitié du solde de 600 millions de dollars est allée à Agri-investissement, et les programmes de contribution de contrepartie, que j'ai déjà mentionnés, n'aident que ceux qui parviennent à y verser des économies. La majeure partie des 300 millions de dollars restants est utilisée dans le cadre d'Agri-stabilité pour les paiements directs aux producteurs qui ont subi une importante baisse de revenus. Ces fonds sont pour l'ensemble des producteurs agricoles.
La pandémie de COVID-19 n'est pas une situation courante. On ne peut y répondre par l'intermédiaire des programmes actuels de gestion des risques de l'entreprise. Le montant de 50 millions de dollars pour le Programme de retrait des bovins gras annoncé la semaine dernière par le gouvernement est certes le bienvenu. La réalité, toutefois, c'est que l'on compte actuellement 130 000 têtes de bétail en attente à la ferme, ce qui représente pour les producteurs des coûts totaux d'environ 500 000 $ par jour pour garder des animaux dont la valeur a baissé de 250 millions à 165 millions de dollars. Le nombre de bovins en attente continuera d'augmenter dans les prochaines semaines. Le secteur a besoin d'un engagement financier plus important.
L'ANEB réclame aussi plusieurs mesures d'aide qui ne faisaient pas partie des mesures annoncées récemment et qui contribueront à offrir aux éleveurs de bovins le soutien dont ils ont cruellement besoin. Nous demandons des modifications aux programmes actuels de gestion des risques d'entreprise pour aider les éleveurs et les engraisseurs de bovins.
Nous demandons le retrait du plafond de 3 millions de dollars du programme Agri-stabilité, car ce plafond empêche ceux qui ont un parc d'engraissement moyen d'y avoir accès. Nous demandons aussi d'autres changements à ce programme, notamment l'augmentation du seuil de déclenchement de 75 % à 85 % pour le reste du PCA, le Partenariat canadien pour l’agriculture; le recours à la clause de participation tardive pour que les producteurs aient accès à l'aide nécessaire; l'élimination de la limite de la marge de référence, pour un soutien significatif et à long terme.
Les liquidités des entreprises sont un problème important pour les engraisseurs de bovins pendant cette crise. Pour les éleveurs, le printemps est une période très occupée pendant laquelle il leur est très important d'acheter des intrants. Les producteurs doivent avoir accès à du financement, étant donné les pertes importantes qu'ils ont subies en raison de la chute des prix sur le marché et l'impossibilité de vendre leurs bovins.
Nous avons demandé au gouvernement de décréter un sursis à la mise en défaut au titre du Programme de paiements anticipés pour financer l'achat de bovins. Étaler le remboursement sur une plus longue période permettrait d'accroître les liquidités. Il faudrait aussi augmenter la portion sans intérêt, ce qui serait particulièrement avantageux pour les jeunes éleveurs de bovins dont l'entreprise a moins de liquidités.
Nous demandons au gouvernement d'augmenter l'aide financière fédérale et les garanties de prêts aux banques et aux institutions financières afin que les producteurs aient accès à des limites de crédit d’exploitation plus élevées et aient plus de liquidités. Nous demandons également au gouvernement de veiller à ce que les banques à charte et les institutions financières fassent profiter la clientèle des réductions des taux d'intérêt. C'est un aspect essentiel pour aider l'industrie bovine à avoir des liquidités.
Nous reconnaissons que tous les secteurs demandent au gouvernement fédéral de les aider à faire traverser cette pandémie, mais outre le secteur des soins de santé, il n'y a pas de secteur plus vital que le secteur de l'agroalimentaire. Nous demandons un soutien fédéral supplémentaire en conséquence.
Je vous remercie de votre attention.
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Je vous remercie, monsieur Daigle.
Malheureusement, c'est tout le temps que nous avons.
[Traduction]
J'aimerais remercier encore une fois tous les témoins.
Je remercie le Conseil canadien du porc, représenté par Rick Bergmann et René Roy.
[Français]
Je veux également remercier M. Marcel Groleau et Mme Isabelle Bouffard, de l'Union des producteurs agricoles.
[Traduction]
Je remercie également les représentants de l'Association nationale des engraisseurs de bovins, Janice Tranberg et Michel Daigle.
Je suis désolé pour les problèmes de son, mais nous sommes en train d'apprendre à utiliser ces nouvelles technologies.
Je vous remercie tous. Vous pouvez maintenant quitter la réunion.
Je vais demander à tous les membres du Comité de rester en ligne, car il y a un ou deux points à régler.
Nous venons tout juste d'apprendre que la réunion de mardi est annulée. J'aimerais savoir quand le Comité souhaite tenir cette réunion avec les mêmes témoins. Autrement dit, notre prochaine réunion aura lieu le vendredi suivant, c'est-à-dire le 22 mai. Souhaitez-vous reporter à une date ultérieure la réunion qui devait avoir lieu mardi prochain ou souhaitez-vous maintenir...?
N'oubliez pas que ce vendredi-là, nous accueillons le . Mardi, nous devions recevoir des représentants du secteur de l'horticulture et des travailleurs étrangers. J'aimerais avoir votre opinion quant à ce que vous voulez faire concernant la réunion du 19 mai.
[Français]
Monsieur Perron, vous avez la parole.