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Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la réunion numéro 14 du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 11 avril, le Comité se réunit pour discuter des fonctions parlementaires durant la pandémie de la COVID-19.
Avant de commencer, je veux informer les membres que conformément à l'ordre de renvoi, le Comité se réunit pour deux raisons: la première est pour entreprendre une étude et entendre des témoignages concernant des questions liées aux fonctions parlementaires dans le contexte de la COVID-19, et la deuxième est pour préparer et présenter un rapport à la Chambre des communes avant le 15 mai sur l'étude. L'ordre de renvoi prévoit aussi que seulement les motions nécessaires pour déterminer les témoins et les motions liées à l'adoption du rapport sont recevables.
La réunion d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence et les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la diffusion Web montre toujours la personne qui a la parole et non pas tous les participants au Comité.
Pour faciliter le travail de nos interprètes et assurer la tenue d'une réunion ordonnée, j'aimerais vous faire part de quelques règles à suivre.
L'interprétation dans le cadre de cette vidéoconférence fonctionnera de façon assez semblable à l'interprétation durant une réunion régulière du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le signal du parquet, le signal en anglais ou le signal en français. Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêt à intervenir, vous pouvez soit cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro soit maintenir enfoncée la barre d'espacement pendant que vous parlez. Lorsque vous relâcherez la barre d'espacement, votre micro se mettra en sourdine, comme un walkie-talkie.
Je rappelle que toutes les observations formulées par les membres et les témoins doivent être adressées par l'entremise de la présidence. Si des membres veulent intervenir en dehors de leur temps de parole prévu pour poser des questions, ils doivent activer leur micro et dire qu'ils veulent invoquer Règlement. Si un membre souhaite intervenir sur un recours au Règlement qui a été soulevé par un autre membre, il doit utiliser la fonction « lever la main ». Ce faisant, vous signalerez à la présidence que vous souhaitez intervenir. Pour ce faire, vous pouvez cliquer sur « participants » au bas de votre écran, et lorsque la liste s'affichera, vous verrez la fonction « lever la main ». Veuillez cliquer sur ce bouton.
Lorsque vous parlez, veuillez vous exprimer lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre microphone doit être éteint.
L'utilisation d'un casque d'écoute est fortement encouragée, et je crois que tout le monde a un casque d'écoute aujourd'hui, alors merci d'avoir commandé des casques d'écoute. Cela facilitera certainement la tenue de la réunion.
Si des problèmes techniques se présentent — avec l'interprétation ou l'audio, par exemple —, veuillez en aviser la présidence immédiatement, et l'équipe technique s'affairera à les régler. Veuillez prendre note que nous risquons de devoir suspendre les travaux, car nous voulons nous assurer que tous les membres peuvent participer pleinement à la réunion.
Avant de commencer, tous les participants peuvent-ils cliquer sur leur écran dans le coin supérieur droit et s'assurer qu'ils sont en mode de visionnement de la galerie? Vous devriez ainsi pouvoir voir tous les autres participants dans une grille et tous les participants pourront ainsi se voir les uns les autres.
Durant cette réunion, nous suivrons les mêmes règles que nous appliquons habituellement durant les déclarations liminaires et les questions des témoins dans le cadre des réunions régulières. En ce qui concerne les motions d'affaires courantes du Comité, chaque témoin dispose de 10 minutes pour faire des remarques liminaires, qui seront suivies des questions des membres. Tout comme dans le cadre d'une réunion régulière du Comité, nous suspendrons la séance entre les groupes de témoins pour permettre au premier groupe de témoins de quitter la salle et au prochain groupe de témoins de se joindre à la réunion.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins, de l'Association canadienne des employés professionnels et de l'Association Internationale des Interprètes de Conférence. Nous entendrons d'abord la déclaration de l'Association canadienne des employés professionnels. De cette association, nous accueillons M. Greg Phillips, président, Mme Katia Thériault, directrice des communications, et M. Nicolas Bois, président de la Section locale 900. Je crois que M. Greg Phillips prendra la parole en leur nom. De l'Association Internationale des Interprètes de Conférence, nous recevons Mme Nicole Gagnon et M. Jim Thompson. Ils interviendront après M. Greg Phillips.
Monsieur Phillips, vous disposez de 10 minutes pour faire votre déclaration liminaire.
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Bonjour, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité. Merci de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui sur le stress et les blessures que les interprètes du gouvernement subissent dans le cadre des réunions parlementaires virtuelles, et sur la façon dont cela nuit à leur capacité de promouvoir nos deux langues officielles.
Je suis Greg Phillips. Je suis le président national de l'Association canadienne des employés professionnels, aussi appelée l'ACEP. Je suis accompagné aujourd'hui d'une collègue et de deux représentants de l'ACEP: Katia Thériault, directrice des communications, Nicolas Bois, président de la Section locale 900 de l'ACEP et traducteur au Bureau de la traduction, et Bastien Tremblay-Cousineau, interprète parlementaire et représentant en santé et sécurité au travail.
J'aimerais saluer les interprètes responsables des services d'interprétation de cette réunion. Les professionnels de la langue jouent un rôle essentiel dans l'application de la Loi sur les langues officielles, et je tiens à les remercier de l'important travail qu'ils font pour promouvoir notre dualité linguistique nationale. Je veux également les remercier du travail exceptionnel qu'ils font depuis le début de la crise de la COVID-19. Le gouvernement maintient une communication constante avec les Canadiens à propos de la pandémie et dépend toujours de nos professionnels de la langue pour communiquer leurs mises à jour dans les deux langues officielles. Nos interprètes ont toujours été fidèles au poste.
L'ACEP est le troisième syndicat en importance qui représente les employés de la fonction publique. Nous représentons près de 18 000 économistes, analystes des politiques, statisticiens et chercheurs à la Bibliothèque du Parlement, ainsi que les analystes au Bureau du directeur parlementaire du budget. Il convient de noter aujourd'hui que nous représentons les 70 interprètes professionnels dans la fonction publique. Nous négocions leur convention collective et nous défendons leur droit à un lieu de travail sain et sécuritaire. Nous prenons également position, au besoin, pour résoudre leurs problèmes de longue date liés au travail.
La pandémie de la COVID-19 a entraîné de nombreux changements dans le fonctionnement du gouvernement fédéral. L'un des changements les plus évidents est la hausse marquée des séances virtuelles des comités et du Parlement. Les audiences et réunions parlementaires virtuelles n'ont rien de nouveau pour le gouvernement. Les interprètes savent comment travailler dans cet environnement et peuvent offrir des services d'interprétation exceptionnels lorsque les normes et les conditions relatives à l'interprétation sont respectées. Toutefois, on sait depuis un certain temps que les téléconférences et les vidéoconférences présentent des défis pour nos interprètes.
Bien avant la crise de la COVID-19, nous avions soulevé le problème au Bureau de la traduction, avec lequel nous entretenons une bonne relation. En effet, les légers problèmes techniques ou la piètre application des normes et des conditions relatives à l'interprétation ont empêché dans le passé nos interprètes de s'acquitter de leurs fonctions au mieux de leurs capacités. Ces problèmes ont aussi entraîné des blessures, y compris des cas graves de choc acoustique.
La situation actuelle a créé une certaine urgence qui nous a amenés à accélérer nos démarches pour que des mesures correctives soient prises. L'ACEP est ici pour confirmer l'augmentation spectaculaire et exponentielle des blessures qui ont été signalées en très peu de temps. Nous pouvons confirmer que ces incidents ont été exacerbés par l'augmentation exponentielle du nombre de réunions virtuelles depuis le début de la période de confinement. En fait, il y a eu plus d'incidents qui ont été signalés entre le 31 mars et le 1er mai de cette année que durant toute l'année 2019 ou, pour décrire la situation autrement, plus de la moitié des signalements de blessures depuis le début de l'année dernière, en 2019, jusqu'à aujourd'hui ont été faits au cours des trois dernières semaines. Même si ce ne sont pas tous les incidents qui mettent en cause une blessure grave ou une consultation chez un médecin, le type et la gravité des symptômes ressentis par les interprètes sont très inquiétants. Ce n'est pas normal.
Les agents des relations de travail, les délégués et les représentants en santé et sécurité au travail à Services publics et Approvisionnement Canada, SPAC, peuvent confirmer l'augmentation inhabituelle des blessures signalées par les interprètes et la nature singulière de la tendance depuis le début de la crise de la COVID-19. Les personnes dont vous dépendez ont besoin que des mesures urgentes soient prises.
Mais ce n'est pas tout. Les interprètes ont généralement l'habitude de travailler à de multiples tâches parlementaires en une journée, de nombreux jours consécutifs. Comme le Bureau de la traduction l'a signalé à votre comité la semaine passée, la journée typique d'un interprète parlementaire est six heures d'interprétation. Les réunions virtuelles sont traitées différemment parce que la charge cognitive est beaucoup plus lourde, ce qui donne lieu à plus de stress et de blessures. Cela entraîne des charges de travail réduites, des quarts de travail plus courts et un plus grand nombre d'interprètes qui prennent plusieurs jours de congé ou qui sont réaffectés de façon permanente à d'autres tâches non virtuelles, à leur demande.
Par conséquent, le bassin des interprètes disponibles s'amenuise.
Nous nous approchons du pire scénario possible, à savoir qu'un trop grand nombre d'interprètes pourraient avoir besoin d'une période de repos et de guérison en même temps. Nous craignons que les interprètes s'approchent dangereusement d'une situation où ils ne sont pas en mesure de répondre à la demande et doivent refuser des tâches en trop grand nombre pour trouver des remplaçants. Cela compromettrait le déroulement des travaux parlementaires. Personne ne veut que nous arrivions au point où nous n'avons plus suffisamment d'interprètes qualifiés disponibles pour soutenir les travaux parlementaires. Ce serait rendre un bien mauvais service à tous les parlementaires et à tous les Canadiens.
La semaine dernière, le Bureau de la traduction vous a remis une liste générale des types de blessures physiques que subissent les interprètes durant ces réunions virtuelles. Nous pouvons confirmer que les blessures qui ont été signalées nuisent à l'ouïe et à la concentration de nos membres, qui sont des capacités dont ils ont grandement besoin dans le cadre de leur travail.
Vous vous rappelez sans doute que les principaux symptômes incluent l'acouphène, des sons de battement résiduels de longue durée, des sons de martèlement stridents dans le tympan, des maux de tête, des nausées, de l'insomnie, de la confusion mentale et une incapacité de se concentrer. C'est pourquoi des pauses plus longues sont nécessaires et pourquoi les interprètes prennent des congés de maladie.
L'ACEP est ici pour confirmer les causes de ces blessures et de la fatigue extrême, et le fait qu'avec l'aide de tout le monde, elles peuvent être éliminées ou atténuées. Ces causes incluent une piètre qualité du son et de la vidéo en raison de problèmes avec les services à large bande ou de problèmes de connectivité. Citons notamment une connexion WiFi plutôt qu'une connexion Internet par câble, le fait de ne pas utiliser un casque d'écoute ou un microphone, des perturbations au niveau des lignes de communication ou des filières logistiques habituelles, ce qui fait qu'il est plus difficile pour les interprètes de recevoir et de gérer les documents et les mémoires et, de façon plus générale, un système de vidéoconférence qui ne satisfait pas aux normes internationales.
Il y a des solutions qui sont disponibles pour résoudre ce problème, et nous vous implorons d'envisager d'adopter les mesures correctives suivantes.
Communiquez clairement aux greffiers, aux députés et aux témoins les pratiques exemplaires pour les vidéoconférences et les documents requis pour assurer une participation fructueuse à une réunion parlementaire par vidéoconférence. Veillez à ce que les présidents des comités connaissent bien les normes pour qu'ils puissent s'assurer que les participants les respectent. Sachez qu'une interprétation simultanée peut ne pas être possible dans certaines circonstances et que d'autres méthodes d'interprétation, telles qu'une interprétation consécutive, peuvent être nécessaires si les conditions ne peuvent pas être améliorées. Passez brièvement en revue les normes avant chaque réunion. Assurez-vous que les solutions de vidéoconférence utilisées pour les réunions parlementaires respectent les normes ISO sur l'interprétation à distance. Veillez à ce que tout le monde communique avec les interprètes de manière respectueuse.
Madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, pour conclure mes remarques, je veux réitérer le fait que les interprètes sont vos principaux alliés, bien qu'ils soient souvent invisibles. Ils font partie intégrante de vos séances parlementaires. Ils s'assurent que le message que vous véhiculez à vos électeurs et aux autres Canadiens est communiqué dans les deux langues officielles, avec exactitude et en temps réel. Les interprètes dépendent d'une bonne qualité du son pour faire leur travail. Lorsque les conditions de travail entraînent une détérioration de la qualité du son, les interprètes ne peuvent pas garantir une transmission fidèle, nuancée et complète du sens du message dans l'autre langue.
Sans les interprètes, les députés qui ne sont pas bilingues ne seraient pas en mesure de participer pleinement aux réunions parlementaires, et les Canadiens ne pourraient pas suivre les délibérations parlementaires en temps réel dans la langue officielle de leur choix. J'espère sincèrement que ce comité se penchera sur la façon dont les délibérations virtuelles des comités se déroulent pour s'assurer que des mesures correctives sont prises.
Merci aux interprètes du travail qu'ils font ici aujourd'hui et de faire du mieux qu'ils peuvent dans ces conditions très difficiles.
Merci également aux membres du Comité. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Je vous remercie de l'invitation, mesdames et messieurs les députés.
Si vous reconnaissez ma voix, mais que vous n'arrivez pas à me replacer, c'est que vous avez l'habitude de m'entendre, et non de me voir, alors que je suis dans la cabine des interprètes à votre service.
L'Association internationale des interprètes de conférence du Canada, ou tout simplement AIIC Canada, est la seule association nationale qui représente les interprètes de conférence au pays, qu'il s'agisse des professionnels pigistes ou des professionnels à l’emploi du Bureau de la traduction. Nos membres choisissent librement de se joindre ou non à notre association.
Permettez-moi d'abord de vous présenter mon collègue Jim Thompson et de remercier les collègues en cabine de leurs bons services aujourd'hui.
Mesdames et messieurs, notre nation est bilingue. Ensemble, les deux peuples fondateurs et leurs hôtes autochtones ont bâti, à la force de leurs poignets, ce grand pays qui est le nôtre. Cela n'a pas été de tout repos. Néanmoins, nous avons persévéré et réussi contre toute attente. Notre volonté d'être un pays bilingue est consignée dans la Loi sur les langues officielles et inscrite dans la Constitution. Sans conteste...
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Je disais donc que notre volonté d'être un pays bilingue est consignée dans la Loi sur les langues officielles et inscrite dans la Constitution. Sans conteste, le gouvernement fédéral a l'obligation d'offrir un accès de qualité égale à ses délibérations dans les deux langues officielles du pays. Ni la qualité des communications ni l'accès à ces communications dans l'une ou l'autre des deux langues officielles ne sauraient être passés sous silence en temps de crise.
Nous savons d'expérience qu'il ne faut pas tenir pour acquis le partenariat des peuples fondateurs. Voilà pourquoi la priorité absolue de l'AIIC Canada est de veiller à la qualité des services d'interprétation offerts aux deux Chambres du Parlement, car ces institutions sont au cœur même de notre démocratie.
Vous n'êtes pas sans le savoir: d'aucuns craignent que la langue française soit reléguée au second plan pendant la pandémie. On reproche à certains premiers ministres provinciaux de ne pas communiquer avec leurs citoyens francophones dans leur langue maternelle. Que dire de la déclaration du selon laquelle l'étiquetage et la signalisation en anglais seulement sont acceptables dans certaines circonstances.
Selon le sénateur indépendant René Cormier, « rien ne justifie qu'on ne respecte pas les deux langues officielles ». Nous abondons en ce sens, et nous renchérissons sur le fait que rien ne doit compromettre la qualité de l'accès aux délibérations du gouvernement fédéral, notamment du Parlement. Dans l'empressement de mettre sur pied un Parlement virtuel, comités y compris, il a fallu faire des compromis, compromis qui minent la qualité de l'interprétation pendant vos délibérations.
[Traduction]
Le premier compromis repose sur la technologie. Selon les témoins du Bureau de la traduction, les technologies empruntées pour offrir un Parlement virtuel n'auraient compromis en rien la qualité du service au cours des six dernières semaines. La semaine dernière, ces mêmes témoins vous ont avisés que le bureau encourage ses interprètes à interrompre le service lorsqu'ils ne peuvent pas entendre. Ainsi, il n'y aurait pas de dégradation de la qualité du service offert.
Cette déclaration générale ne reflète pas ce qui se passe réellement. Permettez-moi de m'expliquer.
Nous nous employons à vous offrir le service dont vous avez l'habitude d'avoir sans interruption. Et même si on nous y encourage, nous sommes peu disposés à interrompre le service chaque fois que le son est mauvais. Nous préférons élaguer vos propos si nous ne sommes pas certains d'avoir bien entendu même si une partie du message est perdue. Et dans bien des cas, c'est plus que ce que les interprètes estiment acceptable. Nous avons été formés pour offrir une prestation juste et fidèle, et ce, jusque dans les subtilités du discours. Après tout, aucun parlementaire ne veut être mal cité. Voilà une des façons dont la qualité est compromise.
Se présenter à la Chambre en jeans et en t-shirt dénote un manque de respect flagrant à l'égard de l'institution du Parlement. Des règles l'interdisent. De même, il est tout aussi irrespectueux à l'égard de la dualité linguistique du Canada de participer à des assemblées virtuelles sans l'équipement nécessaire pour se faire entendre correctement. Il devrait également y avoir des règles pour l'interdire. Quiconque participe à un comité virtuel ou à toute autre assemblée virtuelle doit porter un casque d'écoute avec micro intégré et doit obligatoirement brancher son ordinateur dans une prise Internet câblée — pas de WiFi. Nous demandons à votre comité de recommander que cette exigence soit obligatoire pour tout événement virtuel.
Le deuxième compromis repose sur la bi-activité. Tout comme vous, les interprètes ont une langue maternelle. Ils travaillent habituellement de leur deuxième langue vers leur langue maternelle. Par exemple, si un député anglophone a la parole, ce sera une interprète francophone qui traduira ses propos en français. Les interprètes peuvent travailler dans leur deuxième langue. C'est ce qu'on appelle la bi-activité, mais la majorité des interprètes qui travaillent dans leur deuxième langue offrent un service de moins grande qualité en raison de l'accent, de la syntaxe et du vocabulaire, par exemple. Pour cette raison, l'AIIC-Canada déconseille vivement cette pratique lorsque ses membres interprètent des séances parlementaires qui sont rediffusées, à moins d'être réputés qualifiés pour le faire.
De son propre aveu, le Bureau de la traduction ne manque pas d'interprètes accrédités, alors il n'est pas nécessaire pour ces interprètes de travailler dans leur deuxième langue. Le Parlement est sacro-saint et aucun compromis n'est acceptable quant à la qualité des services d'interprétation.
[Français]
Le troisième compromis concerne l'épuisement et les blessures.
« L'épuisement Zoom » est d'autant plus grand pour les interprètes parce que nous avons affaire à de nouvelles technologies qui ne sont pas encore au point aux fins de l'interprétation à distance. Ainsi, en sus des exigences habituelles du processus d'interprétation, nous n'avons pas un son propice à une prestation de qualité; nous ne disposons pas des repères communicationnels habituels, alors que le langage corporel représente 70 % de toute communication; nous ne travaillons plus en équipe, mais nous sommes isolés dans notre cabine en raison des consignes d'éloignement physique.
Nous devons donc redoubler d'efforts et nous concentrer davantage, à un point tel que nous souffrons de sérieux maux de tête ou d'oreilles, d'acouphènes, d'hypersensibilité aux bruits et d'une fatigue excessive.
Nous ne savons pas quand cette pandémie va prendre fin, mais nous voulons pouvoir tenir le coup et traverser cette crise avec vous. Nous vous demandons donc de veiller à la santé et à la sécurité des interprètes accrédités, car l'interprétation à distance est d'autant plus exigeante dans le contexte actuel.
Il est capital de protéger la ressource que nous sommes et de la gérer judicieusement le temps de la crise. Dans tous les cas, la qualité doit être au rendez-vous.
[Traduction]
Pour conclure, je voudrais porter à votre attention une situation qui perdure et qui mine la qualité de l'interprétation des délibérations fédérales depuis des années. Peut-être ne le savez-vous pas, mais la qualité de l'interprétation des délibérations du gouvernement fédéral, selon sa propre politique, fait l'objet d'un deux poids, deux mesures. Début 2017, l'ex-ministre Judy Foote a demandé à l'ex-président du Conseil du Trésor de remédier à cette situation, ce qui n'a pas manqué de nous donner espoir, mais trois ans plus tard, toujours rien n'a été fait.
D'une part, il y a la qualité incontestable des services d'interprétation assurés par les interprètes accrédités du gouvernement fédéral. L'accréditation du gouvernement canadien fait l'envie du monde entier et c'est une référence absolue. Le Bureau de la traduction fait uniquement appel à des interprètes qui détiennent cette accréditation. Le Bureau de la traduction fournit les services des interprètes accrédités au Parlement qui, du coup, jouit de la qualité de leurs services, mais les autres ministères et organismes gouvernementaux, y compris le Cabinet du premier ministre et ceux des ministres, peuvent recourir — et ils le font — à des fournisseurs de services linguistiques pour obtenir les services d'interprètes qui ne sont pas accrédités ou qualifiés. Voilà pourquoi il y a deux poids, deux mesures. Avec l'avènement de la pandémie, cette pratique a fait tache d'huile parce que la demande relative aux accords d'interprétation a augmenté et qu'il y a de plus en plus de réunions qui sont tenues au téléphone.
Or, l'an dernier, le Bureau de la traduction a cessé d'offrir ses services d'interprétation par téléphone parce que le son est à ce point mauvais qu'il est quasi impossible d'offrir une prestation de qualité. De plus, dans le cas des événements hybrides où il y a des gens qui se réunissent en personne avec d'autres au bout du fil, les interprètes risquent de subir la plus sérieuse des blessures, soit un choc acoustique. Si la dualité linguistique lui tient vraiment à coeur, le gouvernement fédéral mettra fin immédiatement à ce régime du deux poids, deux mesures.
Comme vous le savez, l'Association veut contribuer au succès des rencontres virtuelles du Parlement. Ainsi, j'attire votre attention sur le résumé de nos recommandations que nous vous demandons d'adopter.
Honorables députés, voilà qui conclut notre déclaration préliminaire. Jim Thompson et moi-même répondrons à vos questions avec plaisir.
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Je vous remercie pour votre question. Je serai heureuse d'y réponde au meilleur de mes capacités.
Le choc acoustique présente des symptômes similaires à ceux d'une commotion cérébrale: maux de tête, nausée, et aussi la confusion dont nous avons parlé. Vous savez sans doute que les commotions cérébrales à répétition entraînent des conséquences cumulatives. Il faut de plus en plus de temps pour s'en remettre.
En ce qui a trait aux statistiques, je crois que l'ACEP est mieux placée que nous pour vous répondre parce que les interprètes fonctionnaires présentent des rapports d'incident au Bureau de la traduction. L'Association internationale des interprètes de conférence du Canada ne compile pas de telles statistiques, mais nos membres nous parlent de leurs acouphènes, d'une sensibilité aux bruits forts, etc.
Vous aviez une deuxième question, au sujet des réunions hybrides. Oui, ce sont ces types de réunions qui entraînent les problèmes les plus graves parce qu'on y utilise diverses technologies: certaines personnes sont sur place et d'autres utilisent les lignes téléphoniques. Vous savez de quoi je parle. L'équipement est destiné aux réunions en personne et on ajoute à cela d'autres équipements aux fins de l'interprétation et enfin l'équipement téléphonique, pour utiliser des termes simples.
Toutes ces technologies ne sont pas nécessairement compatibles. Lorsque des gens se joignent à la réunion par téléphone, ils le font peut-être avec une ligne terrestre, mais il n'en reste plus beaucoup aujourd'hui. La plupart des gens utilisent un téléphone cellulaire. Certains sont dans leur voiture et utilisent un système mains libres. Les entrées ne sont pas toutes les mêmes et donc la qualité du son est inégale, ce qui rend notre travail plus difficile. C'est dans des situations comme celles-là qu'il peut y avoir un effet de boucle, qui entraîne un choc acoustique.
Je remercie les témoins de leur présence.
Je pense que c'est bien qu'on fasse un suivi aujourd'hui, après avoir entendu certains membres de la direction la semaine dernière. Je ne fais de reproches à personne... Je sais que tout le monde fait de son mieux, mais il est bon d'examiner certains problèmes auxquels nous sommes confrontés à court terme et, en toute franchise, d'examiner les problèmes préexistants qui, je pense, ont été mis en évidence et exacerbés pendant la crise.
Je suis d'accord avec Mme Normandin, du Bloc, pour dire que nous ne sommes pas à 100 % de nos capacités, même en ce moment. Je sais que certains comités se réunissent. Nous tenons des réunions virtuelles plusieurs jours par semaine. Je constate en coulisses un problème avec les comités consultatifs des caucus. En marge de nos réunions de caucus régulières, nous discutons de portefeuilles précis. L'absence de services d'interprétation est certes difficile pour les députés et pour les membres du personnel, dont certains font de leur mieux, parfois, dans un rôle d'interprète improvisé.
Je voudrais revenir brièvement aux chiffres pour vérifier où nous en sommes sur le plan de l'effectif. Comme nous l'avons mentionné, il y aurait normalement 70 interprètes et l'effectif est maintenant réduit à 40 interprètes, étant donné les circonstances, mais 30 interprètes pigistes ont été appelés en renfort.
Monsieur Phillips, le problème est-il lié à une quelconque hésitation à recruter du personnel supplémentaire ou à une question d'accréditation? Pouvez-vous répéter certains éléments de contexte pour vous assurer que nous avons bien compris?
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Merci beaucoup à vous tous.
Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de m'inviter de nouveau à comparaître aujourd'hui dans le cadre de votre étude sur les fonctions parlementaires durant la pandémie de la COVID-19.
Comme je l'ai expliqué lors de mon précédent passage, votre défi consiste d'abord à réfléchir à la manière dont la Chambre et ses députés peuvent s'acquitter de leurs rôles, c'est-à-dire présenter des mesures législatives et exiger des comptes au gouvernement tout en respectant les précautions sanitaires qui s'imposent durant la présente pandémie, puis à formuler des recommandations en ce sens.
[Traduction]
Ces deux dernières semaines, j’ai suivi avec intérêt les travaux de votre comité, au cours desquels vous avez entendu des témoins qui, en réponse à vos questions, ont jeté un éclairage important sur la situation.
Aujourd’hui, j’aimerais vous faire part de quelques suggestions sur la manière dont la Chambre des communes pourrait adapter ses usages à la lumière de ses deux fonctions opérationnelles, à savoir sa fonction d’assemblée délibérante engagée dans un débat, et sa fonction d’assemblée décisionnelle statuant sur des mesures législatives, des résolutions et des ordres.
À la faveur de la première réunion du Comité spécial sur la pandémie de COVID-19, le 28 avril, la plupart des députés ont maintenant participé à des délibérations virtuelles. Certes, une réunion virtuelle diffère indéniablement de nos délibérations habituelles, qui se tiennent en personne. Toutefois, à mesure que nous nous adaptons à l’utilisation de nouvelles technologies, nous avons constaté qu’il est possible de se réunir, de débattre et de délibérer dans un cadre virtuel.
En ma qualité de président du comité spécial, j’ai été impressionné par cette expérience, tant du point de vue technologique que sur le plan de la qualité des échanges. Néanmoins, j’ai pris quelques notes que je souhaite transmettre au Comité; elles inspireront peut-être vos réflexions durant la préparation de votre rapport.
Une question qui, à mon avis, doit être abordée concerne l’arrière-plan visuel devant lequel se tiennent les députés. Selon la pratique établie, ces arrière-plans doivent être aussi neutres que possible et conformes à l’environnement non partisan de la Chambre ou d’un comité. J’ai d’ailleurs écrit à la présidente de votre comité pour lui faire part de mes préoccupations à cet égard.
Ainsi, en l’absence d’une décision contraire de la Chambre, j’aviserai les députés de se tenir devant un arrière-plan qui respecte les normes en vigueur dans l’enceinte parlementaire.
[Français]
J’ai également observé que de nombreux usages relatifs aux délibérations de la Chambre sont déjà bien adaptés à une participation virtuelle. Par exemple, grâce aux listes de rotation dressées par les partis, il est assez simple pour la présidence de donner la parole aux députés lors des débats. Cet usage contribue à un certain niveau de prévisibilité qui est tout aussi utile aux députés qu’au président lorsqu’ils participent aux délibérations dans un cadre virtuel.
Par contre, d’autres délibérations, comme la période des questions orales dont les interventions à durée fixe sont relativement brèves, pourraient devoir être rajustées. Dans une séance virtuelle, le temps doit être géré différemment et les échanges entre les députés qui se posent des questions et se répondent sont différents de ceux qui ont lieu durant une séance en personne. Ces aspects de la période des questions orales, notamment la durée des interventions et l’incertitude quant à savoir qui répondra, sont toutefois une affaire d’usage ou d’accord entre les partis. Il serait concevable de les rajuster pour accorder plus de temps aux questions et aux réponses sans nécessairement modifier formellement les règles de la Chambre.
[Traduction]
Bon nombre des usages de la Chambre de nature courante pourraient également être adaptés pour permettre une participation virtuelle simple et directe, sans modifier les règles. Par exemple, les dispositions qui autorisent les députés à présenter des pétitions au sein du Comité spécial sur la pandémie de COVID-19 prévoient que ces pétitions sont réputées avoir été présentées à la Chambre. Dans une séance virtuelle de la Chambre, il ne serait pas nécessaire de modifier les règles pour que les députés puissent présenter des pétitions: tout simplement, ils continueraient à présenter les certificats de pétition par voie électronique.
En somme, à mesure que ce comité décidera des types d’affaires qu’il aimerait voir débattre en Chambre et de la formule utilisée — qu’elle soit virtuelle ou hybride —, les experts en procédure de l’Administration de la Chambre transmettront au Comité une proposition plus détaillée pour y parvenir. En fait, l’Administration de la Chambre s’emploie déjà à trouver les façons de concrétiser un tel aboutissement, en s’appuyant sur les principes directeurs dont j’ai fait part au Comité lors de ma précédente comparution.
Le 5 avril, j’ai reçu une lettre du leader du gouvernement à la Chambre qui s’interrogeait sur la capacité de l’Administration à soutenir et à faciliter la tenue de séances virtuelles de la Chambre en cette période inédite. Dans ma réponse du 8 avril, j’ai déclaré avoir mandaté Services numériques et Biens immobiliers pour se préparer, en collaboration avec les Services de la procédure, à la possibilité de tenir des séances virtuelles dans un délai de quatre semaines.
À l’instar de la formule de participation virtuelle d’un certain nombre d’assemblées législatives étrangères, dont celle du Royaume-Uni, l’Administration a commencé à mettre à l’essai un modèle hybride à l’aide de simulations, et elle sera bientôt prête à aller au-delà de ce qui a déjà été accompli avec les réunions virtuelles du comité spécial. Ce modèle hybride permettrait de maintenir les aspects délibératifs des travaux tout au long de la pandémie et d’offrir des options de participation virtuelle à tous les députés.
[Français]
Le défi est toutefois plus grand en ce qui concerne la seconde fonction opérationnelle de la Chambre, c’est-à-dire son pouvoir de prendre des décisions. Les articles du Règlement qui définissent cette fonction sont étroitement liés à la présence physique des députés à la Chambre elle-même. Il est donc nécessaire d’examiner plus en détail les mécanismes de procédure en cause.
On m’a avisé que l’Administration de la Chambre est prête à fournir des conseils détaillés et à présenter diverses options dès qu’elle aura reçu des consignes du Comité au sujet du type de formule qu’il souhaite envisager. La technologie existe et les règles peuvent être adaptées. Bien que le temps nous soit compté, il est possible de parvenir à nos fins de manière à exploiter la capacité d’une séance virtuelle durant la présente pandémie.
[Traduction]
Dès que ce comité aura déterminé, d’une part, les types de délibérations qu’il recommanderait à la Chambre d’entreprendre durant la crise actuelle, et, d’autre part, le degré de participation virtuelle qu’il souhaiterait voir dans ces délibérations, nous pourrons rapidement amorcer la mise en œuvre. Peu importe la formule retenue, les délibérations supposeront la participation de tous les députés et respecteront les directives en matière d’éloignement physique et de déplacements.
De même, une fois que ce comité aura tranché sur la manière dont la Chambre devrait exercer sa fonction décisionnelle pendant cette période, nous préparerons des options détaillées que nous lui soumettrons à des fins d’examen. Une telle démarche serait conforme à l’angle d’approche graduel que je recommandais vivement lors de ma première comparution.
Sur ce, le greffier et moi serons heureux de répondre à toutes vos questions. Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente, et merci, monsieur le Président, d’être revenu aujourd’hui alors que nous terminons nos discussions sur les séances virtuelles.
Permettez-moi d’abord de dire que je saurais trop insister sur la complexité de cette tâche compte tenu de la quantité de renseignements que nous ont transmis nos divers témoins. Il sera difficile de rédiger un rapport même supplémentaire sur ces séances virtuelles étant donné que nous n’avons eu que cinq séances environ pour ce faire.
Je comprends et je vous sais gré de vos conseils, monsieur le Président. Comme vous pouvez le constater en regardant mon arrière-plan, j’ai essayé de faire en sorte qu’il soit aussi neutre que possible à l’exception de mon vieux casque de pompier et d’une photo de José Bautista qui fait un bat flip.
Un des premiers témoins que nous avons entendus a été la Dre Raymond, conseillère médicale exécutive au sein de la Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses à l’Agence de la santé publique du Canada. Elle est aussi spécialiste des maladies épidémiologiques. À ce moment-là, il y avait eu trois séances de la Chambre en personne ainsi que des séances d’information quotidiennes offertes par le et les ministres dans l’édifice de l’Ouest. Je lui ai demandé si elle pensait que nous respections pleinement les lignes directrices en matière de santé publique concernant les mesures de distanciation physique et autres.
Monsieur le Président, ma question s’adresse à vous et à M. Robert. Compte tenu de notre expérience d’un Parlement limité, estimez-vous que notre conformité aux mesures de distanciation physique et autres était à la hauteur des recommandations de l’Agence de la santé publique du Canada?
Je vais simplement dire rapidement que, tout comme vous, le Président de la Chambre du Royaume-Uni a souligné l'importance du privilège parlementaire et a déclaré que rien ne devrait empêcher un député d'assister aux séances en personne, sauf, si selon les conseils de santé publique, les autorités ne veulent pas que les gens se déplacent à l'intérieur du Royaume-Uni ou tentent de se rendre à Londres, si ce n'est pas nécessaire.
Donc, certains députés comparaissent au moyen de grands écrans vidéo et posent leurs questions aux ministres qui sont physiquement présents à la Chambre. De grands écrans vidéo sont installés à la Chambre pendant que quelques personnes sont sur place. Cela règle la question de savoir si certaines personnes sont privées de la possibilité de participer aux délibérations. Bien entendu, comme vous le savez, au Royaume-Uni, le Président de la Chambre reçoit des lettres de la part de députés qui demandent l'autorisation de poser une question.
Je ne sais pas si vous avez une opinion quant à la mesure dans laquelle cette approche pourrait être appliquée à notre chambre.
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Je pense que nous progressons vers ce modèle. S'il est possible de l'appliquer, nous devrions aller de l'avant à cet égard, pendant que nous nous assurons que nous sommes technologiquement en mesure de le faire.
Ce qui me préoccupe et ce que j'ai lu à propos de la Chambre de Westminster, en particulier, c'est la façon de déterminer qui sera présent à la Chambre. Je ne veux pas d'une situation où une partie — et par « partie », j'entends une autre personne, et non un parti politique — détermine qui sera à la Chambre, au lieu du député lui-même.
En particulier, lorsque vous commencez à penser aux personnes qui sont éloignées, celles qui sont proches... L'Angleterre est un pays très compact comparativement au Canada, et cela fait véritablement une différence.
Ces séances virtuelles aideront grandement les gens, en particulier ceux qui vivent dans les régions rurales ou non et qui ne peuvent se rendre... Je me souviens que vous m'avez parlé de votre déplacement d'un jour et demi, un déplacement qui habituellement exige moins d'une journée...
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Merci, monsieur le Président Rota.
Si je peux me permettre, j'aimerais intervenir pendant une minute. Je ne privilégie aucune de ces recommandations, mais je tiens à indiquer que l'étude englobe tous les moyens qui permettent aux députés de remplir leurs fonctions parlementaires pendant que la Chambre demeure ajournée en raison de préoccupations en matière de santé publique causées par la COVID-19. L'action de voter pourrait être considérée comme une fonction parlementaire. Par conséquent, je ne crois pas que ce soit nécessairement exclu.
Dans l'ordre de renvoi donné au Comité le 11 avril, la Chambre a effectivement proposé que l'étude du Comité englobe les éléments suivants: premièrement, la modification temporaire de certaines procédures; deuxièmement, l'organisation de séances à d'autres endroits; et troisièmement, le recours à des solutions technologiques, y compris un Parlement virtuel. Nous examinons toutes les façons dont les députés peuvent remplir leurs fonctions.
Je tenais simplement à énoncer cela afin que nous ayons de nouveau un cadre de référence, étant donné qu'il s'agit de la dernière séance où nous entendons des témoins. Ainsi, nous pourrons obtenir les témoignages que nous souhaitons avoir en vue de passer en revue le projet de rapport, nos recommandations et, bien entendu, toutes les opinions supplémentaires ou dissidentes.
La prochaine intervenante qui figure sur la liste est Mme Normandin.
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Il y en a eu 13 en tout. Huit problèmes concernaient le choix de canal. Nous avons apporté des modifications. Maintenant, si vous voulez parler en anglais, vous choisissez le canal anglais. Si vous voulez parler en français, vous choisissiez le canal français. Lorsque j'ai fait mon exposé, il y a eu une petite pause lors du changement de langue, mais tout semble bien avoir marché.
Il y avait un troisième canal audio sans interprétation. Cependant, le logiciel, qui reconnaissait le français, l'anglais et l'interprétation, s'est emmêlé les pinceaux. C'est un bogue du logiciel. On travaille là-dessus. Il se peut que nous trouvions une solution avec le temps. Il y a eu huit problèmes de ce genre.
Il semble qu'environ 70 % des participants entendaient bien le canal audio sans interprétation, mais 30 % éprouvaient des problèmes. S'ils parlaient en anglais, ils entendaient également l'interprète anglophone ou francophone. Cela a dérangé environ 30 % des participants.
Le son était à l'origine de cinq problèmes. Encore une fois, je vous encourage tous à utiliser le casque comme moi. Je vois que certains d'entre vous utilisent votre propre casque et une personne n'a aucun casque. Je ne dirai rien de plus. Je ne vous nommerai pas. Je vous encourage à communiquer avec votre ambassadeur informatique et à vous équiper d'une perche. Cela fait une différence lorsque les gens parlent.
De plus, comme l'ont dit les interprètes qui ont témoigné plus tôt, il en va de leur santé ainsi que de celle des députés.
Une personne a eu de l'écho et il y a eu quelques pépins de qualité de la vidéo, mais dans l'ensemble, tout a fonctionné plutôt bien.
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Je vous remercie beaucoup.
Je ferai une parenthèse, puisque la question revient souvent. Je ferai remarquer au Président qu'au Royaume-Uni, le Cabinet se réunit en utilisant Microsoft Teams pour des raisons de sécurité. C'est un outil dont nous n'avons pas beaucoup parlé. C'est toutefois sur Zoom que le Parlement britannique se réunit.
Monsieur le Président, nous avons eu des échos de l'Écosse, du pays de Galles et du Royaume-Uni, et ce qui me frappe, c'est que leur méthode de vote actuelle est bien plus libre que celle que prévoient nos règles, et cela n'a rien à voir avec la pandémie. Je pense que nos règles sont les plus archaïques du Commonwealth. Elles exigent que nous nous trouvions à notre siège et y demeurions jusqu'à la fin du décompte des bulletins de vote. Les députés de l'Écosse et du pays de Galles votent par voie électronique à leur place, alors que les députés britanniques empruntent des couloirs externes pour inscrire leur vote à l'extérieur de la Chambre.
En laissant de côté la manière dont le tout pourrait être approuvé en temps de pandémie, je me demande si ces méthodes de vote d'autres Parlements vous inspirent une orientation que nous pourrions adopter.
Monsieur Duncan, vouliez-vous soulever un point?
Vous avez la parole, monsieur Duncan.
M. Duncan est parti. Peut-être qu'il faisait un signe d'au revoir au lieu d'invoquer le Règlement. J'espère qu'il pourra revenir. Peut-être qu'un des députés conservateurs pourrait lui envoyer un message pour lui indiquer que nous aurions besoin de son avis pour aller de l'avant. Vous pouvez aussi parler en son nom.
Je veux maintenant savoir si vous avez eu l'occasion d'examiner la table des matières fournie par M. Barnes.
Monsieur Barnes, souhaitez-vous nous donner brièvement des explications à ce sujet? Auparavant, je voudrais que vous sachiez que nous accordons la séance entière de jeudi à l'examen de l'ébauche de rapport. L'idéal serait que chaque parti transmette ses recommandations d'ici vendredi, à la fin de cette semaine. Je sais que le délai est très serré et que cela ne vous laisse pas beaucoup de temps pour examiner l'ébauche de rapport, mais peut-être que M. Barnes pourrait nous expliquer certaines des étapes qui pourraient l'aider à préparer le rapport d'ici la semaine prochaine.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je n'ai pas grand-chose à dire. J'espère que la table des matières est logique pour tout le monde. Vraiment, la seule chose que j'ajouterais, c'est qu'environ 26 pages de témoignages ont été envoyées aux traducteurs, mais ce ne sont que des témoignages. Cette partie ne vise qu'à rendre compte des propos que le Comité a entendus.
Si le Comité souhaite formuler des recommandations, vous pourriez examiner la table des matières pour tenter de déterminer l'endroit où vous pourriez les insérer. Elles peuvent aller n'importe où: au début, à la fin, au milieu ou à tout endroit qui vous semblerait convenir.
Il est plutôt difficile de décrire de manière abstraite ce qui se trouve dans le rapport sans vous en remettre une copie, mais j'espère que vous pourrez en examiner la table des matières et avoir une idée de sa structure, de son orientation et de son contenu actuels. Je ne veux pas continuer de radoter, mais si vous voulez ajouter au rapport quelque chose qui n'y figure pas déjà, c'est de votre rapport dont il s'agit et je serai plus qu'heureux d'y apporter des ajouts si cela est utile comme point de départ.