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Bonjour chers membres du Comité, et bonjour mesdames et messieurs. Nous entamons donc la 10
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international en ce jeudi 31 janvier 2008.
Je commencerai par souhaiter la bienvenue à nos collègues, nouveaux et habitués, qui assistent à cette première réunion depuis le congé de Noël. J'espère que vous avez eu une excellente période des fêtes et je vous souhaite tous mes voeux pour l'année 2008.
Vous constaterez qu'il est prévu, à l'ordre du jour de cette réunion, que nous passions à huis clos pour traiter des travaux du Comité. J'ai l'intention de traiter de ce point sans toutefois passer à huis clos et nous sauterons la partie de la réunion du comité directeur qui concernait l'étude sur la Birmanie. Nous reviendrons ensuite à la question du comité directeur et mettrons en délibération une motion d'acceptation de ce que le comité directeur a prévu mardi dernier. Il ne sera pas nécessaire de passer à huis clos pour cela.
Y a-t-il des objections? Parfait.
Votre sous-comité s'est réuni le mardi 29 janvier 2008 afin d'étudier les travaux du Comité et les membres sont tombés d'accord pour formuler certaines recommandations. Nous allons voir quelle est la première de ces recommandations, qui se lit ainsi: « que, conformément à la motion adoptée le 20 novembre 2007, le Comité tienne une séance d'information sur la Birmanie le jeudi 31 janvier 2008 avec les fonctionnaires des Affaires étrangères ».
Sommes-nous en faveur de l'acceptation de cette partie du rapport du comité directeur?
Monsieur Dewar.
Sommes-nous tous d'accord pour poursuivre les travaux tel que prévu aujourd'hui...?
Des voix: D'accord!
Le président: C'est bien, la motion est adoptée.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le 20 novembre 2007, nous allons passer à une séance d'information sur la réaction violente du gouvernement de la Birmanie au mouvement démocratique dans ce pays.
Nous allons accueillir des représentants du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
Nous entendrons Randolph Mank, directeur général, Direction générale de l'Asie méridionale et du Pacifique; Peter McGovern, directeur général, Relations commerciales bilatérales, Asie et Amériques; Adèle Dion, directrice générale, Direction générale de la Sécurité humaine et des Droits de la personne; et John F. G. Hannaford, directeur général et jurisconsulte adjoint.
Bienvenue au Comité. Nous avions hâte de vous accueillir. Les députés de tous les partis sont préoccupés par les événements survenus en Birmanie, au point que cette motion a été déposée alors même que nous étions en pleine étude sur l'Afghanistan.
Nous nous réjouissons de vous accueillir aujourd'hui. Nous vous invitons à commencer par un exposé avant que nous ne passions à notre première série de questions. Dans une heure environ, nous passerons à l'étude des travaux du Comité.
Encore une fois, bienvenue parmi nous.
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Merci, monsieur le président et merci aux membres du Comité.
Depuis le début des années 60, les gouvernements militaires se succèdent à la tête de la Birmanie. Le régime birman actuel ne cesse de violer les droits de ses citoyens. Les déplacements forcés, les viols commis par des militaires, les exécutions extrajudiciaires, le travail forcé, l'utilisation d'enfants soldats, les arrestations et les détentions arbitraires ainsi que la persécution des minorités ethniques sont chose courante. Des cas de torture continuent d'être signalés.
En outre, le régime birman limite considérablement l'exercice des libertés fondamentales de la population birmane, y compris la liberté d'opinion et d'expression, la liberté de circulation, la liberté d'association et la liberté de réunions pacifiques.
[Français]
La série de manifestations de l'automne dernier a été provoquée par la hausse importante et inattendue du prix des carburants. Cependant, les petites manifestations de militants rapidement réprimées, fin août, n'ont pas tardé à être éclipsées par les manifestations pacifiques générales de septembre, qui avaient à leur tête des moines bouddhistes dans toute la Birmanie. Elles ont perdu de leur ampleur après la répression violente organisée par le régime birman contre les moines et les manifestants, répression suivie par l'arrestation de milliers de moines et l'interdiction d'accès aux principaux monastères, mesure destinée à priver les manifestations de leurs leaders.
[Traduction]
La politique du Canada vis-à-vis de la Birmanie était et est directement dictée par les graves problèmes que le gouvernement militaire crée à son peuple. Elle tient compte aussi des problèmes de sécurité que posent à la communauté internationale les politiques des dirigeants de ce pays et les actes de ses forces armées.
Avant les événements de septembre 2007, le Canada avait déjà pris, à propos de la Birmanie, un certain nombre de mesures ou de restrictions bilatérales, dont les suivantes: contrôle à l'exportation de toutes les marchandises à l'exception des marchandises à vocation humanitaire; suppression des tarifs préférentiels d'importation; interdiction de visa pour les visites de membres de haut niveau du gouvernement et des forces armées; suspension de l'aide bilatérale et du soutien commercial; exclusion d'une initiative en faveur de l'accès au marché destiné à éliminer la plupart des droits et des quotas à l'importation; obligation de notification de déplacement à l'intérieur du Canada imposée aux diplomates birmans en poste à Ottawa; annonces officielles décourageant les Canadiens d'aller faire du tourisme en Birmanie et demandant instamment à nos milieux d'affaires de ne pas investir dans ce pays et de ne pas y faire affaire.
Après la dernière répression violente contre les manifestants, le Gouvernement a décidé d'imposer des sanctions économiques. Le 13 décembre 2007, le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Birmanie est entré en vigueur pour réagir face à la gravité de la situation dans ce pays. De l'avis du Gouvernement, cette situation constitue une grave atteinte à la paix et à la sécurité internationale qui a provoqué ou provoquera probablement une grave crise internationale. La situation odieuse que vit la Birmanie sur le plan humanitaire et en matière de droits de la personne est particulièrement dangereuse, car non seulement par les mesures qu'il prend, le gouvernement birman opprime la population locale, mais en plus, ses mesures ont des conséquences très déstabilisatrices à l'échelle transnationale. Ces conséquences déstabilisatrices menacent la paix et la sécurité dans toute la région, tout comme la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit.
Voici, sous réserve de certaines exceptions, les mesures édictées par le Règlement: interdiction d'exporter en Birmanie des marchandises en provenance du Canada, à l'exception des marchandises à vocation humanitaire; interdiction d'importer au Canada des marchandises en provenance de Birmanie; gel au Canada, des avoirs de ressortissants birmans désignés qui entretiennent des liens avec l'État birman; interdiction aux entreprises et aux citoyens canadiens d'effectuer de nouveaux investissements en Birmanie; interdiction de fournir des services financiers canadiens vers la Birmanie ou depuis celle-ci; interdiction d'exporter des données techniques vers la Birmanie; interdiction pour les navires et les aéronefs immatriculés au Canada de faire escale en Birmanie ou d'y atterrir; interdiction pour les navires et les aéronefs immatriculés en Birmanie de faire escale au Canada ou d'y atterrir.
Nous avons choisi des sanctions qui auront un impact sur le régime birman et qui montrent clairement que le Canada condamne son mépris total des droits de la personne et la répression du mouvement pour la démocratie. Prendre contre le régime birman les sanctions les plus sévères du monde est la bonne chose à faire, car par nos sanctions, nous montrons l'exemple. Le Canada demande instamment aux autres États de prendre les mesures les plus rigoureuses possibles contre la Birmanie jusqu'à ce que les autorités birmanes fassent la preuve de leur volonté d'entreprendre de véritables réformes.
[Français]
Le gouvernement a également pris un certain nombre d'autres mesures, en dehors des sanctions, pour montrer qu'il est favorable aux réformes en Birmanie et qu'il soutient le mouvement birman pour la démocratie.
Dans les mois qui ont suivi les manifestations, le a fait de nombreuses déclarations sur la Birmanie au nom du Canada. Il a réitéré la ferme condamnation par notre pays du recours à la force létale par l'armée et la police contre les moines et les autres manifestants birmans qui exerçaient leur droit de dissidence pacifique. Lors d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8 à New York le 26 septembre 2007, le ministre a joint ses collègues en condamnant à l'unanimité la violence en Birmanie et en demandant une reprise du dialogue. Il a également envoyé un diplomate canadien à Rangoon afin d'évaluer la situation et de montrer que le Canada soutenait le mouvement pour la démocratie.
Le 17 octobre 2007, après le discours du Trône, le a déposé à la Chambre des communes une motion visant à faire d'Aung San Suu Kyi une citoyenne d'honneur de notre pays. Il s'agissait par là de saluer son combat pour la liberté et la démocratie en Birmanie. La motion a été adoptée avec l'accord de tous les partis.
[Traduction]
Le Canada applique depuis longtemps des restrictions économiques au commerce avec la Birmanie. Cette dernière est inscrite sur la Liste des pays visés du Canada depuis 1997, si bien que les exportations vers la Birmanie sont contrôlées. Selon la politique officielle du gouvernement, toutes les demandes de permis d'exportation sont en général refusées, sauf pour des marchandises destinées à des fins humanitaires.
En outre, le gouvernement du Canada a toujours demandé aux entreprises canadiennes de ne pas faire d'affaires en Birmanie et de ne pas y investir. Les exportations canadiennes à destination de la Birmanie ont diminué de 62 p. 100 en 2006, pour retomber à 140 000 $. Les importations canadiennes en provenance de Birmanie étaient évaluées à 8,4 millions de dollars en 2006, ce qui représentait une baisse de 24 p. 100 par rapport à 2005. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international travaille en étroite collaboration avec divers ministères afin de s'assurer que les sanctions sont bien appliquées.
Le Canada reste très actif dans les instances onusiennes où il exprime sa sérieuse préoccupation devant la situation des droits de la personne en Birmanie. De concert avec la communauté internationale, nous continuons de faire pression sur le régime birman pour qu'il s'abstienne de recourir à la violence.
Le Canada appuie sans réserve le travail de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ibrahim Gambari. Le Secrétaire général des Nations Unies a envoyé son Envoyé spécial à deux reprises en Birmanie à des rencontres avec des hauts officiels du régime birman, ainsi qu'avec Aung San Suu Kyi. L'Envoyé spécial a voyagé en Birmanie en septembre et en novembre 2007 et espère retourner en Birmanie dans les mois prochains.
Au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, 18 États membres, dont le Canada, ont demandé une session extraordinaire sur la Birmanie afin que soit examinée la situation des droits de l'homme qui ne cesse de se détériorer. La session extraordinaire, qui a eu lieu le 2 octobre, a débouché sur une option par consensus d'une résolution, coparrainée par le Canada et 50 autres États, déplorant vivement la répression continue des manifestations pacifiques en Birmanie. Le Conseil a, en outre, demandé que le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Sergio Pinheiro, cherche à se rendre d'urgence dans ce pays et lui rendre compte de sa visite. La visite du rapporteur spécial a eu lieu en novembre 2007 et son rapport sera présenté à la prochaine session du Conseil qui se tiendra du 3 au 28 mars 2008.
Je conclus. Le Canada est d'avis que le gouvernement birman doit prendre des mesures concrètes et quantitatives pour prouver sa volonté d'engager de véritables réformes démocratiques. Malgré les appels répétés de la communauté internationale qui lui demande de faire preuve de retenue et de respecter les droits de la personne, le régime birman ne manifeste aucune volonté d'entreprendre de telles réformes. Le Canada continue de demander au gouvernement birman de respecter les droits de la personne, de nouer un véritable dialogue avec les membres de l'opposition démocratique et de libérer tous les prisonniers politiques, y compris Aung San Suu Kyi. En attendant, nous continuerons de travailler en collaboration avec nos partenaires au sein de la communauté internationale pour exercer des pressions sur la junte militaire.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à remercier nos témoins de s'être déplacés. Je veux tout particulièrement souhaiter la bienvenue à M. Mank qui a mené une brillante carrière au ministère, puisqu'il a notamment été notre ambassadeur en Indonésie.
Je me propose d'abord, en passant par votre intermédiaire, monsieur le président, de préciser à M. Mank que la politique du gouvernement s'inscrit en prolongement de celle des gouvernements précédents. Ma question sera double.
Tout d'abord, que fait-on sur le plan diplomatique auprès de la Chine et de l'Inde qui ont d'importants investissements en Birmanie — surtout la Chine — investissements qui servent non seulement à soutenir le secteur privé en Birmanie, mais aussi à écouler du matériel militaire dans ce pays?
Deuxièmement, qu'avons-nous fait, concrètement, auprès d'organisations comme l'ANASE, l'APEC et d'autres, pour essayer de faire valoir notre position?
Enfin, en octobre dernier, j'ai écrit au juge en chef de la Birmanie — que je connais fort bien — U Aung Toe, pour lui demander, étant donné qu'il est responsable de la réforme constitutionnelle en Birmanie... Je ne peux vous dévoiler le contenu de sa réponse, mais je peux vous dire que tout semble indiquer que nous sommes en présence d'un simulacre de réforme, le régime essayant de prouver aux médias que les choses changent, tandis qu'en réalité, en coulisses, rien ne bouge malgré les sanctions imposées contre ce pays. Je pense pouvoir vous dire que mon correspondant a été, dans les circonstances, aussi honnête qu'il le pouvait.
Je n'en dirai pas plus.
Voulez-vous que nous posions tous nos questions d'un seul coup, pour ensuite...?
Je suis président du groupe des parlementaires amis de la Birmanie. Il s'agit d'un regroupement d'une quarantaine de députés et de sénateurs représentant tous les partis. Nous apprécions évidemment beaucoup ce que le Canada a fait ces 10 dernières années.
Je rentre tout juste de six journées de réunions bien remplies à la frontière et j'ai sans doute été le tout premier député en 10 ans à se rendre dans cette région. J'ai rencontré des groupes d'étudiants, des rebelles, des représentants de la Ligue nationale pour la démocratie populaire, des prisonniers et bien d'autres, ainsi que les ambassadeurs de Chine et d'Inde. Comme vous le disiez, les viols, les assassinats, les déplacements et les exécutions extrajudiciaires se poursuivent, ce qui est atroce.
Nous apprécions beaucoup ce qui a été fait jusqu'ici, mais nos interlocuteurs nous ont dit que nous pourrions faire autre chose et nous avons d'ailleurs transmis cette demande à notre gouvernement. Nous aimerions savoir si vous êtes disposés à entreprendre certaines actions que je vais vous décrire.
Tout d'abord, 14 pays auxquels nous espérons que le Canada se joindra ont décidé de combattre cette situation horrible.
Deuxièmement, le groupe que je représente, constitué de députés et de sénateurs de tous les partis, a élaboré un plan d'action en 10 points, il y a deux ou trois mois de cela, plan qu'il a soumis au ministre. Certaines mesures que nous avions proposées ont été adoptées, ce qui est fort bien, mais il en reste d'autres à entreprendre.
Les Birmans voudraient qu'on les aide à élaborer leur constitution. Il est bien que vous ayez bloqué tout nouvel investissement canadien dans ce pays, mais nos interlocuteurs aimeraient que cette mesure soit élargie aux investissements existants. Comme vous le savez, il fut un temps où l'une des entreprises canadiennes présentes sur place était été la quatrième source de revenus de la dictacture.
Les Birmans aimeraient bénéficier d'une présence onusienne politique sur place.
Ils aimeraient recevoir plus d'aide. Hier soir, le ministre a annoncé le déblocage de 300 millions de dollars pour la Palestine, ce qui est fort bien, mais il ne prévoit que 2 millions pour la Birmanie qui est aux prises avec une situation atroce.
Je me demande si vous seriez disposé à examiner certaines des demandes des Birmans, demandes qui, nous l'espérons, seront reprises par le groupe des parlementaires amis de la Birmanie.
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Merci beaucoup. Vous avez tous deux posé des questions fort pertinentes que nous apprécions.
Je commencerai par répondre à M. Wilfert. Tout d'abord, s'agissant de notre intervention diplomatique auprès d'autres pays — vous avez mentionné trois des principaux acteurs, soit la Chine, l'Inde et les pays de l'ANASE —, sachez que nous sommes très conscients du rôle de ces pays voisins de la Birmanie quant à l'influence qu'ils ont sur elle. D'ailleurs, nous faisons un certain nombre de choses sur ce plan.
Tout d'abord, dans le cadre de notre travail à l'ONU, nous nous adressons à nos homologues de ces pays pour leur communiquer des renseignements au sujet de ce que nous faisons. Nous exprimons le point de vue du Canada sur ce qui devrait être fait, par nous-mêmes, par la communauté internationale et par les voisins de la Birmanie. Je peux vous garantir que nous avons effectivement ce genre d'échanges de nature diplomatique; il s'agit d'un outil que nous privilégions.
Parallèlement à cela, et conformément aux pratiques diplomatiques normales, nous accueillons des diplomates, habituellement des ambassadeurs, au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, ici à Ottawa, afin d'avoir avec eux ce genre de discussions. Nous profitons de toutes ces occasions pour leur expliquer ce que nous faisons et pour les inviter à nous imiter, ce que nous préférons bien évidemment, ou du moins à faire leur possible pour exercer une pression collective sur le régime birman.
Comme nous sommes membres de l'ANASE, nous avons le droit de tenir de tels propos lors des assemblées annuelles de cette association. Pour tout vous dire, nous le faisons depuis longtemps. Depuis plusieurs années maintenant, le Canada joue un rôle de premier plan pour exercer des pressions sur la Birmanie. En décidant d'adopter certaines sanctions, le gouvernement voulait s'assurer que le Canada demeurerait à l'avant-plan de ce mouvement. Les partenaires de l'ANASE le savent. Nous avons tenu ce genre d'entretien dans le cadre de réunions courantes au sein de l'association. Je vous dirai franchement que notre ministre désire que nous fassions plus que cela. Il m'a personnellement dépêché dans certaines capitales des pays de l'ANASE pour porter ce message afin que celui-ci soit bien compris et qu'il le soit surtout dans le contexte de nos attentes et de nos espoirs vis-à-vis des voisins de la Birmanie qui, nous l'espérons, prendront certaines mesures. Comme la Birmanie est membre de l'ANASE, il y a lieu d'espérer que cette association adoptera une position ferme vis-à-vis de ce pays.
Nous avons été ravis de constater que, lors de l'assemblée générale de l'ONU à New York, les dirigeants des pays de l'ANASE ont émis une déclaration très ferme condamnant la Birmanie pour la répression des moines. Il s'agissait d'un signe très positif marquant une évolution dans le bon sens. Tous ces pays semblent être tombé d'accord sur la solution à adopter: le régime Birman devrait entamer le dialogue avec l'opposition, dans le sens de la démocratisation du système, et il devrait essentiellement mettre de l'ordre dans ses affaires. Il existe, certes, des différences de vue dans la façon de procéder, mais pour l'essentiel, il n'y a pas de grands désaccords par rapport à ce que nous estimons tous être la solution pour un déblocage de la situation en Birmanie.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame et messieurs, de nous aider à comprendre la situation.
Je me réjouis que le gouvernement du Canada ait mis en oeuvre certains pans du rapport que le Comité des affaires étrangères et du commerce international avait adopté le 1er décembre 2004.
Par ailleurs, je salue les sanctions prises par le Canada contre le régime militaire, quoique ces sanctions ne soient pas rétroactives. On aurait souhaité qu'elles le soient, mais on est quand même satisfaits de ce qui a été fait jusqu'ici.
Ma question est plus précise. Nous sommes préoccupés de savoir que l'argent prélevé chaque semaine sur les chèques de paie de millions de Canadiens pour le Régime de pensions du Canada est investi dans des compagnies canadiennes qui, malheureusement, sont souvent socialement et écologiquement irresponsables. Par exemple, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada investit plus de 60 millions de dollars dans la plus importante entreprise canadienne présente en Birmanie, Ivanhoe Mines, et cet argent profite à la junte militaire. Or, l'office d'investissement continue toujours d'investir de l'argent dans la compagnie Ivanhoe, qui est encore présente en Birmanie.
Je me demande pourquoi le gouvernement canadien n'exige pas que l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada se dote de règles d'éthique et de transparence, de mécanismes de suivi et de surveillance, afin de s'assurer de ne pas investir dans des compagnies canadiennes socialement et écologiquement irresponsables. Il nous semble qu'agir ainsi assurerait une certaine cohérence avec les sanctions canadiennes qui ont été adoptées contre la Birmanie. D'un côté, on impose des sanctions, et de l'autre, on permet à certaines compagnies de continuer à investir. Comme il s'agit en plus de l'argent des contribuables, cela laisse un petit goût amer.
Merci, monsieur Goldring et merci, monsieur le président.
Sans nous lancer dans un examen approfondi du Règlement, il suffit de préciser que les premières mesures ont été prises en vertu de toute une gamme d'instruments dont la Loi sur les permis d'exportation et d'importation ainsi que sur des textes relatifs aux mouvements des marchandises.
Les dernières mesures adoptées l'ont été en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales qui avait été instituée afin de permettre l'application de mesures plus ciblées dans certains cas, notamment dans des situations de crise internationale établies ou potentielles. Dans ce contexte, c'est donc ce mécanisme déclencheur qui a joué. La décision revient au gouverneur en conseil. Certaines mesures ont été adoptées — conformément à la LMES — pour s'attaquer à la situation constatée en Birmanie, notamment sous la forme d'une interdiction imposée sur les importations et les exportations.
L'interdiction d'exportation ne s'applique pas au mouvement des marchandises à caractère humanitaire; elle n'en est pas moins une mesure d'envergure: gel des actifs; interdiction du transfert de données techniques, ce qui s'entend des plans et d'autres sortes de produits à valeur ajoutée; interdiction imposée aux investissements, ce dont il a été question plus tôt; interdiction relative à la prestation de servies financiers, et mesures concernant la navigation maritime et la navigation aérienne.
Un grand nombre de ces mesures dépassent ce que prévoyaient nos autres mécanismes. Ce sont des mesures spécifiques prévues dans le Règlement sur les mesures économiques spéciales.
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Qui disposerait de cette information? Les actionnaires? Moi, je n'ai pas ces renseignements, parce qu'on me dit qu'ils ne peuvent être divulgués pour des raisons de...
Autrement dit, j'aimerais savoir quelles entreprises sont visées par les dispositions de la LMES dans le cas de la Birmanie. Notre Comité pourrait-il avoir accès à ce genre d'information? C'est merveilleux que vous ayez appliqué les dispositions de la LMES et j'applaudis à cette initiative. J'aurais espéré, cependant, que cela nous permette de nous attaquer aux investissements existants. Je pense, par ailleurs, que de nombreux Canadiens espéraient que cette loi nous permette d'interdire les investissements indirects qui représentent ce que d'aucuns pourraient qualifier d'échappatoire...
Serait-il possible de répertorier les entreprises canadiennes qui sont actuellement visées par la Loi sur les mesures économiques spéciales? C'est bien d'avoir de telles politiques, mais si nous ignorons quelles entreprises sont visées, et si nous ne les répertorions pas, beaucoup d'entre nous finiront par se désintéresser de la chose en se disant que tout cela est sans doute fort bien, mais en se demandant quel effet ça peut avoir.
Existe-t-il une liste des entreprises concernées, de leur nombre ainsi que des investissements nets ou des reventes réalisées jusqu'ici? Disposons-nous de ce genre d'information?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue au Comité. J'ai le plus grand respect pour le travail énorme que le MAECI a accompli dans ce dossier. Un peu plus tôt, vous avez dit que nous essayons d'imposer des sanctions contre la Birmanie depuis 20 ans. Quand on songe au volume des transactions que nous effectuons avec ce pays, je suis certain que tout ce que nous allons faire à partir de maintenant n'aura qu'un effet marginal.
Pour poursuivre dans les traces de MM. Wilfert et Kramp, j'aimerais un peu mieux comprendre ce que pourraient faire les autres pays face à cette situation, comme l'Inde, la Chine et les pays de l'ANASE. Pourriez-vous expliquer au Comité l'importance des relations que la Chine, l'Inde et tous les pays de l'ANASE ont avec la Birmanie et ce que cela signifie pour ce dernier pays? Par ailleurs, cela revient-il à dire que la Chine n'est pas assez dure envers la Birmanie? Pourquoi la Chine se comporte-t-elle ainsi? Pourrions-nous essayer de trouver un levier que nous pourrions faire jouer sur la scène internationale afin d'inciter tous ces pays à agir?
Par ailleurs, Mme Dion pourrait-elle me dire de quel genre d'outils l'ONU dispose-t-elle en pareille situation? C'est fort bien de produire des rapports sur les droits de l'homme, mais si l'ONU n'a aucune efficacité à cet égard, les rapports ne servent pas à grand chose. Je m'arrêterai là. Je vous remercie.
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Je ne veux pas me retrouver dans la position où je devrais expliquer pourquoi la Chine, l'Inde ou tout autre pays que le Canada conduit telle ou telle politique étrangère.
Cependant, revenons-en aux données. Les exportations totales de la Birmanie s'établissaient à 3,6 milliards de dollars pour la dernière année enregistrée; les importations, quant à elles, étaient de 2 milliards de dollars. On ne peut pas parler de partenariat commercial en plein essor avec qui que ce soit.
Ce pays n'est pas totalement isolé, mais il en est au point où sa population vit dans des conditions catastrophiques. Ainsi, les autres pays ne sont pas vraiment intéressés à la Birmanie, d'après ce qu'on peut voir, si ce n'est que ce pays regorge de ressources naturelles. Et puis, il compte une importante population, il occupe une situation stratégique en Asie du Sud-Est, autant d'aspects non négligeables.
S'agissant de l'ONU, je laisserai à Mme Dion le soin de vous répondre, mais je remarque que des progrès ont été réalisés parce que M. Gambari a été autorisé à pénétrer dans le pays et, d'abord et avant tout, à y rencontrer Aung San Suu Kyi qui est assignée à résidence depuis très longtemps. Troisièmement, M. Gambari a pu obtenir l'instauration d'un dialogue avec Aung San Suu Kyi, grâce à la nomination d'un ministre du gouvernement birman, le major général Aung Kyi, qui agit en qualité d'intermédiaire. Le gouvernement birman a permis à Aung San Suu Kyi de rencontrer également des membres de son parti.
Force est donc de constater que des progrès ont été réalisés, même s'ils demeurent insuffisants. Je crois toutefois qu'il faut en accorder le mérite à l'ONU et aux pressions collectives dont nous faisons partie pour faire jouer les mécanismes bilatéraux, multilatéraux et autres.
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Oui, pour poursuivre sur le thème de l'ONU, parce que la Birmanie est isolée... Elle est également membre des Nations Unies. Ce pays apprécie énormément la tribune que lui donne l'ONU afin de gagner en respectabilité à l'échelon international. Le désir du régime en place de continuer à participer à cette tribune est un levier très utile pour nous.
Comme M. Mank vous l'a dit, nous avons eu beaucoup de chance que M. Gambari, qui est un diplomate nigérien très compétent, ait pu réaliser d'importants progrès sur le terrain. De plus, le Rapporteur spécial, M. Pinheiro, qui est brésilien, est un vieux routier du système onusien. Il excelle dans l'art de mettre en oeuvre les leviers que lui ont donnés l'ONU et le Conseil des droits de l'homme.
Deux occasions vont bientôt se présenter à nous. La première se produira quand M. Pinheiro déposera son rapport à Genève, en mars prochain. Ce sera l'occasion d'un dialogue. Le Canada et les autres pays membres pourront prendre la parole et lui poser des questions très ciblées afin de déterminer dans quelle mesure la situation s'est dégradée en Birmanie et d'être mis au courant des cas d'abus des droits de l'homme à propos desquels le Rapporteur spécial aura pu recueillir des informations.
De plus, le Conseil des droits de la personne dispose à présent d'un nouvel outil, soit l'examen périodique universel. Celui-ci exige que tous les membres de l'ONU soumettent leurs résultats en matière de droits de la personne à un examen poussé tous les quatre ou cinq ans. La Birmanie devra faire l'objet d'un tel examen en 2011. Ce n'est pas dans l'immédiat, mais cet exercice nous donnera la possibilité d'examiner en profondeur la situation sur place et de dialoguer avec des représentants du régime.
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Merci beaucoup. Ce sera très court.
Vous savez, ces types-là sont horribles. Ils tuent les moines en leur enfonçant des pieux de cinq pouces dans le crane. Je vais vous donner la possibilité de répondre à mes questions, parce que je sais que vous n'avez pas pu répondre à certaines d'entre elles.
J'ajouterai que l'Assemblée générale peut empêcher les délégations birmanes de se rendre là où elles voudraient aller. Pourrions-nous adhérer à ce genre d'action en nous fondant non seulement sur le fait qu'il y a un soulèvement régional, mais aussi que nous sommes tenus de protéger les populations en danger? Pouvons-nous aider les Birmans à se doter de leur propre constitution? Les pays européens l'ont fait. Pourrions-nous faire pression pour que l'ONU assure une présence politique en Birmanie? Il serait également possible d'augmenter notre aide étrangère; j'ai vu ce que cela donne là-bas, dans les écoles, dans le secteur des soins de santé, dans l'éducation et sous la forme d'une aide alimentaire aux réfugiés.
Ne pourrions-nous pas faire pression à l'échelle internationale pour que soit appliqué un traité relatif à la revente d'armes afin qu'aucun pays ne livre d'armes à la Birmanie... à moins que nous ne soumettions la vente d'armes à certaines conditions pour que celles-ci ne transitent pas par un pays tiers avant d'aboutir en Birmanie? C'est parfois ce qui se produit et les pays vendeurs affirment ensuite qu'ils n'ont rien envoyé en Birmanie.
Cette semaine encore, nous avons réclamé la libération de prisonniers politiques — leur nombre a augmenté, ils sont à présent plus de 1 800 — de même que la désignation d'un organisme de contrôle indépendant, comme la Croix-Rouge, qui interviendrait auprès de ces prisonniers.
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Encore une fois, il s'agit d'idées très intéressantes dont certaines sont à l'étude ou sont déjà envisagées. Il y en a qui présentent des problèmes et d'autres qui ont un véritable potentiel. Comme je le disais, nous sommes toujours en quête de telles suggestions. J'ai pris des notes. Nous examinerons tout cela et les autres formules que le Canada pourrait appliquer en espérant que nous conserverons le leadership dans ce dossier.
Il peut y avoir une petite lueur d'espoir dans toutes cette horrible situation concernant la Birmanie, soit le fait que des pays comme le Canada soient en train d'adopter des mesures plutôt radicales pour montrer que, même si nous sommes éloignés sur le plan géographique, nous ne ratons rien des mesures que le régime prend contre ses compatriotes. Le monde entier le surveille. Même des pays très éloignés géographiquement surveillent chaque mouvement du régime et nous sommes prêts à réagir dans toute la mesure de nos moyens et à chercher de nouvelles façons de le faire, y compris en appliquant certaines des solutions que vous avez mentionnées.
Les sanctions n'ont pas pour objet de s'en prendre à une entreprise ou à une série d'entreprises données. Elles sont ce qu'elles sont et les entreprises qui se placeront en contravention de la loi ou qui agiront hors des cadres juridiques en subiront les conséquences. La loi n'est pas conçue pour s'attaquer à une entreprise en particulier, mais elle n'en exclut aucune. Personne n'est à l'abri de la loi telle qu'elle a été adoptée. Elle est ce qu'elle est. Nous estimons qu'elle est musclée et qu'elle ne sera pas sans effet.
Le plus important, c'est qu'elle va imprimer un mouvement à l'échelle internationale en montrant que le Canada va conserver les rênes dans ce dossier. Nous continuerons d'inciter tous les autres pays, y compris nos voisins, à faire ce qu'ils peuvent pour exercer des pressions sur ce régime afin qu'il change. C'est cela qui compte et je pense que tout le monde est d'accord.
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Vous me l'avez effectivement dit.
Cela étant posé, je propose que nous supprimions l'allusion à une réunion commune, que nous ne rencontrions donc pas l'autre comité, mais que nous nous réunissions et que nous convoquions John Manley ainsi que tous les membres de son groupe indépendant de même que les ministres de la Défense nationale, des Affaires étrangères et de la Coopération internationale auxquels nous ajouterons des témoins — j'ai précisé que le comité devait « convoquer d'autres témoins » — pour recueillir le point de vue de ces gens-là au sujet de ce rapport.
Je vais maintenant dire une chose à M. Patry et à mes homologues en face. Nous étudions la question de l'Afghanistan. Le Comité de la défense n'étudiait pas cette question, contrairement à nous. Cela fait partie du rapport que nous devons produire. Il est donc important que nous recueillions le point de vue des ministres et... Je trouve un peu fort de café que, l'année dernière, quand M. Patry était vice-président, si je ne m'abuse, les gens d'en face n'aient eu de cesse de réclamer la comparution de ministres, d'entendre...
Voilà que nous en avons maintenant l'occasion et peu importe que vous soyez d'accord ou pas avec le rapport Manley ou ses recommandations. Il se trouve que nous avons l'occasion de poser des questions et de recueillir un point de vue général sur le sujet. Ce que je veux, c'est que si nous produisons un rapport sur l'Afghanistan, nous entendions les points de vue de tout le monde. Si je me souviens bien, M. Dewar avait été dérangé par le fait que nous n'avions pas convoqué ses témoins représentants des ONG pour parler de la Birmanie, témoins qui estimaient que le rapport sur la Birmanie n'était pas complet.
Nous reprenons exactement le même argument pour affirmer que nous devons recueillir les avis de tout le monde, des ministres et des autres. Je demande donc que cette motion soit modifiée et que le Comité des affaires étrangères convoque M. Manley dans le cadre de l'étude de son rapport afin que nous puissions tenir compte de son témoignage dans notre rapport à nous.
Monsieur le président, sauf le respect que je dois à l'avis exprimé par les gens du côté gouvernemental au sujet de l'importance de ce rapport, j'ai du mal avec l'idée que le gouvernement puisse en arriver à une décision après avoir simplement examiné le rapport Manley. À mes yeux, le premier ministre a nommé un groupe consultatif composé d'élites, de cinq personnes, qui pensent connaître toutes ces questions-là et il a fait fi de l'avis ou des sentiments de la population canadienne en général.
Comme MM. Kramp et Obhrai l'ont dit, tous les Canadiens se préoccupent de la question afghane. Je ne pense pas que ni le gouvernement ni le Parlement puissent prendre une quelconque décision sans s'adresser à la population. Je me fais aussi l'écho de ce qu'a dit Mme Babot; il est extraordinaire que ce groupe consultatif n'ait pas consulté le Parlement ni les membres de notre Comité afin de recueillir certains avis avant de parvenir à des conclusions. En outre, le gouvernement, sans avoir consulté le Parlement ni le Comité des affaires étrangères, a pris une décision relative à sa position et au genre de politique qu'il va adopter à partir de maintenant. Le premier ministre et le Cabinet — je ne sais d'ailleurs pas si le premier ministre a consulté son Cabinet, mais il est un jour sorti de réunion et a déclaré que nous allions faire ceci et cela. Ce faisant, il a fait preuve d'un grand mépris envers le processus parlementaire, envers la population.
Je respecte le rapport Manley. Il contient des choses intéressantes, mais il est le résultat des réflexions de cinq personnes sur un pays qui en compte 33 millions et il n'a bénéficié d'aucune contribution démocratique émanant de la base. J'estime, personnellement, qu'en vertu de la responsabilité qui nous incombe de représenter les Canadiennes et les Canadiens, nous devons recommander des politiques au gouvernement et le rapport Manley fait partie de nos sources. J'accorde le même poids au rapport Manley qu'aux témoignages des personnes que nous allons entendre dans les jours à venir et des autres observations qui nous seront éventuellement adressées.
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Pour répondre à la question de M. Chan et à celle de Paul Dewar, de même qu'aux questions de tous les autres, il se trouve qu'il s'agit d'un groupe indépendant du Parlement du Canada et non du gouvernement du Canada. Nous ne répondons pas au gouvernement du Canada. Notre Comité rédige un rapport sur l'Afghanistan qui sera déposé au Parlement en tant que document indépendant. En convoquant le groupe consultatif de M. Manley ainsi que d'autres témoins, nous irons tout à fait dans le sens de votre argument.
Après avoir entendu ce que le groupe consultatif aura à nous dire, vous pourrez clairement vous exprimer dans notre rapport en précisant votre opinion et en affirmant que vous n'êtes pas d'accord. C'est précisément le débat dont il est question ici. À la faveur de ce débat sur l'Afghanistan, nous avons entrepris d'étudier la question afghane au Comité. Nous entendrons ce groupe consultatif à la faveur de ce dialogue sur l'Afghanistan, au même titre que les témoins que vous voulez convoquer, afin de recueillir tous les points de vue.
Qu'y a-t-il de mal à cela? Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas convoquer le groupe consultatif pour recueillir son point de vue afin d'être en mesure de rédiger un rapport exhaustif. Le Comité de la défense ne traite pas de cette question, il l'a supprimée de son ordre du jour.
Vous devez comprendre une chose, monsieur Chan, c'est que nous sommes un comité indépendant qui va étudier ce rapport. Nous avons déjà produit des rapports minoritaires. Vous avez déjà produit des rapports minoritaires vous-même. Vous avez déjà émis des opinions dissidentes. Voilà que nous sommes saisis de cette motion et vous vous laissez gagner par la peur.
Laissez-moi vous poser une question franche et directe, monsieur Chan: avez-vous peur du rapport Manley? Si ce n'est pas le cas, alors pourquoi ne pas être prêt à entendre ce que ces gens ont à nous dire?