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Chers collègues, bienvenue en ce mardi 5 février 2008 à la 11
e séance du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
À l'ordre du jour nous avons une séance d'information sur la situation en Somalie. Nos témoins sont Nadia Kostiuk, directrice générale des programmes géographiques et vice-présidente, Afrique; et Ken Neufeld, directeur des programmes géographiques, Direction de l'Afrique australe et de l'Est, Direction générale de l'Afrique, tous les deux de l'Agence canadienne de développement international, et David Angell, directeur général, Direction générale de l'Afrique au ministère des Affaires étrangères.
La deuxième heure de séance de notre comité sera consacrée aux travaux futurs.
Je voudrais par ailleurs souhaiter la bienvenue à notre comité à un certain nombre d'autres collègues. Nous sommes tous très préoccupés par la situation en Somalie, notamment les événements récents, et c'est pour cette raison que nous vous avons demandé de venir nous rencontrer aujourd'hui. Au cours des dernières semaines, nous avons examiné la situation en Birmanie. Aujourd'hui, nous examinerons la situation en Somalie. Par la suite, ce sera le Soudan et d'autres régions d'Afrique également.
Nous sommes impatients d'entendre vos exposés. Merci d'être venus.
Je vais maintenant inviter M. Angell à nous présenter son exposé.
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Monsieur le président, membres du comité, c'est un honneur de comparaître devant le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international afin d'aborder la question de l'engagement du Canada dans la Corne de l'Afrique, plus particulièrement en Somalie. Je parlerai de la situation actuelle dans la Corne de l'Afrique et en Somalie et je traiterai brièvement des efforts diplomatiques canadiens et étrangers déployés pour leur venir en aide. Ma collègue de l'Agence canadienne de développement internationale, Mme Nadia Kostiuk, passera en revue de façon détaillée la contribution humanitaire et financière du Canada. Nous serons ensuite à votre disposition pour répondre aux questions.
Mon allocution portera principalement sur les quatre pays généralement inclus dans la Corne de l'Afrique, à savoir Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie et la Somalie. Je crois comprendre que votre comité abordera plus tard ce mois-ci la situation au Soudan, le pays voisin.
[Français]
Monsieur le président, pendant des siècles, la situation géographique de la Corne de l'Afrique a été au coeur de son développement politique, social et économique. Les relations entre les pays de la Corne, particulièrement entre l'Érythrée, l'Éthiopie et la Somalie, sont étroitement liées, en plus d'être complexes.
Premièrement, l'Érythrée et l'Éthiopie sont actuellement engagées dans une grave querelle frontalière. Les décisions prises en 2002 par la Commission du tracé de la frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie, établie à la demande de la communauté internationale, n'ont toujours pas été mises en oeuvre. Aucun des pays n'est disposé à entamer des négociations sans conditions, et tous deux demeurent prêts à reprendre les armes.
Deuxièmement, des troupes éthiopiennes sont toujours déployées en Somalie. Dans la région, certains pays, y compris l'Union africaine, considèrent ces troupes comme une force de libération et de sécurité, tandis que d'autres pays estiment qu'elles sont une force d'occupation.
Troisièmement, l'Éthiopie accuse l'Érythrée d'inciter la vaste population d'origine ethnique somalienne en Éthiopie à créer de l'instabilité et à appuyer les forces d'opposition en Somalie.
Sous-jacents à ces dynamiques sont des défis que plusieurs pays dans la Corne de l'Afrique doivent relever, soit des défis relatifs à la gouvernance et aux droits de l'homme, à la pauvreté extrême aggravée par les sécheresses endémiques et l'insécurité alimentaire, ainsi que les conflits internes. À ces défis viennent s'ajouter les nouvelles difficultés liées à la sécurité, notamment le terrorisme international qui découle largement de la faiblesse des États dans la région.
[Traduction]
Monsieur le président, au sein de la Corne, la Somalie qui, je sais, vous intéresse principalement, joue un rôle crucial sur le plan géographique et politique. Il s'agit d'un État non viable où aucun gouvernement national fonctionnel n'a été mis en place depuis 1991. La Somalie constitue un épicentre d'insécurité interne et régionale aux prises avec des souffrances humanitaires, une famine et une migration à l'étranger continues.
Au cours des deux dernières années, grâce à la médiation de l'organisation infrarégionale, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, ou IGAD, et à l'appui des Nations Unies ainsi que de l'Union africaine, un gouvernement fédéral de transition assorti d'un délai précis a été formé et un Congrès de réconciliation nationale a été tenu. Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral de transition n'est pas parvenu à obtenir la sécurité et la réconciliation nécessaires. De plus, il continue de devoir faire face à une résistance active de la part de l'importante opposition islamique, dont la résistance est motivée en partie par une intervention militaire éthiopienne.
Néanmoins, une évolution encourageante a été enregistrée récemment, notamment le renouvellement de l'engagement à l'égard de la réconciliation de la part du premier ministre du gouvernement fédéral de transition, M. Nur Hassan Hussein, la rédaction pour la toute première fois d'un document d'ensemble sur le plan d'action et les priorités du gouvernement fédéral de transition qui pourrait servir de fondement à une feuille de route pour la Somalie, et l'initiative diplomatique renouvelée centrée sur le nouveau représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie, M. Ahmedou Ould Abdallah, et du nouveau représentant spécial pour la Somalie de l'Union africaine, M. Nicolas Bwakira.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé le mandat de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Malheureusement, la mise sur pied de la mission s'est avérée lente. Actuellement, 1 500 soldats ougandais et quelque 600 du Burundi sont déployés sur le terrain. Des soldats supplémentaires provenant de deux autres pays d'Afrique devraient y être envoyés au cours des deux à trois prochains mois. Il ne s'agit que d'une faible partie des 8 000 soldats autorisés dans le cadre de l'AMISOM et cela n'est suffisant ni pour établir l'ordre, ni pour offrir la protection nécessaire aux civils en Somalie et plus particulièrement à Mogadishu. En fait, le Secrétaire général des Nations Unies a indiqué que le contexte opérationnel en Somalie était si difficile que l'opération de soutien de la paix des Nations Unies ne serait pas une option viable.
Dans l'intervalle, les Nations Unies estiment que la situation humanitaire en Somalie se situe parmi les plus graves dans le monde entier; près de 1,5 million de personnes déplacées, l'aide humanitaire est retardée ou piratée et les travailleurs humanitaires sont menacés.
[Français]
Monsieur le président, l'engagement diplomatique du Canada dans la Corne de l'Afrique s'inscrit dans le cadre d'un vaste engagement visant à contribuer au maintien de la paix et de la sécurité, ainsi qu'à promouvoir la bonne gouvernance, la démocratie et les droits de la personne.
En ce qui a trait à l'Érythrée, l'Éthiopie et la Somalie, le Canada a favorisé la bonne gouvernance et la réconciliation par l'intermédiaire de ses missions et chefs de mission au Kenya et en Éthiopie. Le Canada a préconisé le respect des droits de l'homme, du droit humanitaire international ainsi que des décisions et des ententes internationales, notamment les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU et de la Commission du tracé de la frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie. Il a systématiquement insisté sur l'importance de conférer à chaque pays un rôle constructif dans la région.
Pour ce qui est de la Somalie, le Canada a pris part au Groupe de contact international sur la Somalie, qui est le principal mécanisme international de soutien de la paix. Le Groupe de contact international tente de trouver la meilleure solution pour obtenir des résultats considérables sur le terrain, en Somalie. Le Canada y a donné son aval.
Le Canada a aussi pris des engagements ciblés en Somalie. Il collabore avec des partenaires locaux en vue de renforcer la présence des médias, instaurer la citoyenneté, agir en faveur des droits de l'homme, conférer une autonomie accrue aux femmes et favoriser la réconciliation.
La promotion du rôle des médias en Somalie revêt d'autant plus d'importance compte tenu de l'assassinat, en août dernier, d'un journaliste canadien d'origine somalienne, Ali Iman Sharmarke, et de son collègue Mahad Ahmed Elmi.
En définitive, néanmoins, le Canada et d'autres partenaires internationaux ne peuvent qu'aider les Somaliens, par l'intermédiaire du gouvernement fédéral de transition et d'autres mécanismes, à devenir maîtres de leur propre destin. Cette constatation a été mise en évidence dans un rapport récent du Secrétaire général des Nations Unies. Bien que le contexte ne permette pas l'établissement de relations diplomatiques officielles avec tout gouvernement somalien, le Canada continue d'entretenir un dialogue avec le gouvernement fédéral de transition, y compris avec le nouveau ministre des Affaires étrangères, M. Ali Ahmed Jama, un Canadien d'origine somalienne.
[Traduction]
Monsieur le président, en somme je souhaite attirer votre attention sur le fait que la Corne de l'Afrique demeure une région du monde complexe. Ses problèmes sont graves et, dans certains endroits comme la Somalie, les outils mis à notre disposition pour les régler sont dans les faits très peu nombreux. Toutefois, nous nous employons à trouver des moyens d'améliorer les droits de la personne, le développement démocratique et la gouvernance dans la corne, non seulement au profit de la population de la corne, mais également pour un renforcement de la sécurité et de la stabilité. En outre, nous demeurons à l'affût des nouvelles possibilités d'engagement en Somalie au fur et à mesure que la situation sur le terrain s'améliore.
Le gouvernement est conscient des préoccupations et de la contribution des communautés canadiennes de la diaspora de la Corne de l'Afrique, laquelle croît sans cesse, ainsi que de la communauté canadienne de la diaspora somalienne, la plus large au monde. Ces communautés brillent par la contribution substantielle qu'elles apportent tant au Canada que dans leur pays d'origine. Enfin, nous nous réjouissons de l'attachement des parlementaires canadiens à trouver des solutions durables aux problèmes de la Corne de l'Afrique ainsi que de la Somalie.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international pour discuter du travail de l'ACDI dans la région de la Corne de l'Afrique, plus particulièrement en Somalie.
Comme mon collègue du ministère des Affaires étrangères David Angell l'a dit, la Corne de l'Afrique est une région complexe composée de quatre pays: la Somalie, l'Érythrée, le Djibouti et l'Éthiopie.
Je dois dire que le seul programme bilatéral de l'ACDI dans la région est avec l'Éthiopie. Ses 77 millions d'habitants représente presque 85 p. 100 de la population totale de la Corne de l'Afrique. L'Éthiopie est l'un des pays les plus pauvres de la planète, occupant la 169e place sur 177 d'après l'indice du développement humain publié par les Nations Unies. Il s'agit en fait du plus grand pays extrêmement pauvre au monde.
Nos programmes de développement pour l'Éthiopie visent la réduction de la pauvreté à travers l'amélioration de la production agricole et la sécurité alimentaire pour les 8 millions d'Éthiopiens les plus pauvres. La promotion des droits humains et la gouvernance démocratique en Éthiopie constituent par ailleurs une grande priorité. La totalité de l'aide canadienne en Éthiopie parvient par le biais d'organisations multilatérales, d'entreprises et d'organisations non gouvernementales canadiennes. Les décaissements de l'ACDI au titre du programme bilatéral pour l'année 2007-2008 sont estimés à plus de 70 millions de dollars.
[Français]
Le Canada ne fournit pas d'aide bilatérale à l'Érythrée, mais il peut lui procurer une aide humanitaire d'urgence, si nécessaire. Par ailleurs, il existe un petit fonds pour les initiatives locales prévues pour Djibouti. Il est géré par l'Ambassade du Canada à Addis-Abeba et appuie la promotion des droits humains et de la gouvernance démocratique.
La contribution canadienne en Somalie consiste principalement au financement de l'aide humanitaire. Cette aide est acheminée par des agences humanitaires comme le Comité international de la Croix-Rouge, le Programme alimentaire mondial, le PAM, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et des organisations non gouvernementales comme Vision mondiale, OXFAM Canada et Médecins Sans Frontières. Ces partenaires jouissent d'une grande confiance de la part de l'ACDI et des autres donateurs. Ils possèdent une longue expérience de travail en Somalie et dans d'autres régions affectées par les conflits et l'insécurité.
En 2007, l'ACDI a consacré environ 15 millions de dollars aux Somaliens déplacés par le conflit ou affectés par les inondations. En 2007, la Somalie a également reçu 15,6 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence, le CERF, dont le Canada est le cinquième donateur en importance.
Le Canada fournit également une aide non humanitaire à la Somalie. Le Fonds canadien d'initiatives locales est administré par le Haut commissariat du Canada à Nairobi. Ce fonds de 500 000 $ sert à financer de petites initiatives en matière de gouvernance, notamment le respect des droits de la personne, l'égalité entre les femmes et les hommes et l'indépendance des médias, comme mon collègue vient de le dire. De plus, par son soutien à l'Union africaine, le Canada contribue aux efforts déployés par cette organisation pour mettre fin à la crise somalienne en appuyant la médiation, la négociation et les activités de surveillance des progrès en matière de paix.
Les décisions de l'ACDI concernant le financement des activités en Somalie sont prises en étroite consultation et collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
[Traduction]
Mettre en oeuvre une programmation en Somalie est une tâche difficile. La principale entrave est l'insécurité, attribuable principalement au conflit persistant dans le sud du pays entre le gouvernement fédéral de transition soutenu par l'Éthiopie et une coalition non formelle de mouvements rebelles islamistes. Le conflit et le non-respect du droit humanitaire international par toutes les parties rendent très difficile la tâche des organisations humanitaires qui acheminent l'aide aux personnes se trouvant dans le besoin. En raison des attaques contre des non-combattants, des exécutions extrajudiciaires et d'autres violations des droits de la personne, le nombre de personnes qui ont été forcées d'abandonner leur domicile s'est accru considérablement. À l'échelle du pays, plus d'un million de personnes ont été déplacées. Le quart d'entre eux l'a été au cours des trois derniers mois.
Les organisations humanitaires ont vigoureusement condamné ce déni d'accès aux populations, les extorsions aux barrages routiers, l'intimidation et la violence dans les sites de distribution. La violence contre les travailleurs humanitaires est égalment un problème préoccupant. Des représentants de l'ACDI et du haut-commissariat du Canada sont allés en Somalie en novembre 2007 et corroborent les préoccupations exprimées par les organisations humanitaires.
Médecins Sans Frontières a annoncé vendredi dernier, soit le 1er février, le retrait de son personnel expatrié après que trois de ses employés eurent été tués par une bombe à Kismayu. MSF a indiqué que le programme continuera d'opérer avec son personnel local. Pour l'instant, il est prématuré de mesurer l'impact qu'aura causé l'attaque par bombe contre le personnel de MSF et le retrait de ce dernier sur l'acheminement de l'aide humanitaire dans un environnement qui était déjà problématique.
L'insécurité est moins marquée dans les provinces semi-autonomes du Puntland et du Somaliland situées dans le nord du pays, même si la situation s'est détériorée récemment. En octobre 2007, il y a eu un affrontement frontalier et récemment, un journaliste des travailleurs humanitaires a été enlevé dans la province du Puntland.
La situation en Somalie est rendue encore plus difficile par les attaques de pirates contre les navires acheminant l'aide. Toutefois, aucune attaque n'a été signalée depuis novembre 2007 lorsque la France a commencé à fournir une escorte navale aux navires du Programme alimentaire mondial. Récemment, la marine américaine est intervenue vigoureusement pour mettre fin aux attaques des pirates contre les navires commerciaux.
[Français]
La région de la Corne de l'Afrique demeure complexe et représente un défi pour la communauté internationale. Tel que l'a souligné mon collègue David Angell, la région revêt une importance stratégique tant d'un point de vue international que canadien. Malgré une situation difficile qui perdure, certains signes d'avancement sont notables, particulièrement en Éthiopie, un des pays les plus influents dans cette région instable ainsi que sur l'ensemble du continent. L'Éthiopie s'efforce, avec la collaboration des donateurs, de réduire l'ampleur de la pauvreté sur son territoire, pauvreté exacerbée par la faiblesse des institutions publiques.
[Traduction]
En Somalie, les besoins de stabilité et de sécurité sont plus immédiats. Malgré ces problèmes, l'aide canadienne fait l'objet d'un suivi étroit et est acheminée aux personnes qui en ont le plus besoin. Des progrès évidents sont palpables dans plusieurs domaines, comme la fourniture d'une aide alimentaire d'urgence à près de 2,2 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et à d'autres personnes touchées par le conflit ou des catastrophes naturelles. Il en est de même pour la prestation des soins médicaux et des services d'hygiène à environ 27 000 personnes vivant près de l'hôpital géré par Médecins Sans Frontières à Galcayo. Nous espérons qu'il sera possible de garder cet hôpital ouvert.
Je dois dire, en conclusion, monsieur le président, que la région de la Corne de l'Afrique se classe en fin de la liste — et d'ailleurs en deçà du reste de l'Afrique — dans l'indice de développement humain. Sa population est confrontée au défi d'une importante dépendance des interventions de la communauté internationale.
Le Canada contribue à la sécurité globale dans la région en investissant dans sa stabilité à travers une combinaison d'aide d'urgence et d'appui à la réduction durable de la pauvreté.
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Merci, monsieur le président.
Je vais partager le temps dont je dispose avec mon collègue, M. Wrzesnewskyj. Merci beaucoup aux témoins présents cet après-midi.
Selon le représentant spécial des Nations Unies en Somalie, M. Ahmedou Ould-Abdallah, la situation humanitaire, telle que vous l'avez décrite, en Somalie, est la pire en Afrique. C'est une affirmation très grave, sachant ce qui se passe un peu partout en Afrique, surtout dans la région du Darfour, au Soudan, au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo et ce qui va peut-être survenir très bientôt au Tchad.
On sait que ce pays est scindé en trois, avec les deux régions semi-autonomes du nord, le Puntland et le Somaliland, qui fonctionnent relativement bien, si on s'en tient aux critères de l'Afrique et non aux nôtres.
Human Rights Watch dénonce les crimes de guerre en Somalie. Les victimes collatérales ne se comptent plus. Vous avez mentionné de quelle façon cela se passait dans la région de Mogadiscio. Le président somalien Yusuf considère qu'il est normal qu'un quartier soit puni s'il n'a pas dénoncé la présence des insurgés. Ce sont ses propres paroles.
Mogadiscio était une ville d'un million d'habitants, mais il n'en reste plus que 200 000. Il y a une quinzaine de camps sur une longueur de 60 kilomètres à l'extérieur de Mogadiscio qui se sont formés et qui accueillent plus de 200 000 réfugiés. La situation est critique du côté humanitaire, mais aussi du côté des droits de la personne.
J'ai deux questions. Au sujet des crimes de guerre, le Parlement européen a demandé une enquête indépendante, et le représentant spécial des Nations Unies, M. Ahmedou Ould-Abdallah, réclame la saisie de la Cour pénale internationale. Le Canada souscrit-il à cette requête et va-t-il l'appuyer?
Deuxièmement, au sujet de l'aide humanitaire qui, selon la Croix-Rouge, n'est vraiment pas à la mesure de l'énormité des besoins, que fait le Canada? On est présents par l'entremise de PAM, des Nations Unies, mais en ce qui concerne le Canada comme tel, est-ce qu'on ne fait que donner de l'argent à des organisations internationales et ensuite on se dit qu'on a fait notre part, ou bien est-on vraiment présents dans la région?
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Merci, monsieur le président.
Dans le temps limité dont je dispose, je poserai quelques petites questions rapides.
Madame Kostiuk, vous avez mentionné qu'en 2007 15 millions de dollars d'aide humanitaire ont été fournis grâce à un projet des Nations Unies. Nous étions le cinquième contributeur. Pourriez-vous nous dire à combien s'élevait la contribution du Canada en dollars en 2007 dans le cadre de ce projet?
Par ailleurs, il semble que nous ne pouvons livrer à la Somalie l'aide humanitaire dont elle a désespérément besoin. La Somalie, après l'Irak, est sans l'endroit le plus délabré au monde à l'heure actuelle, le pays qui a le plus besoin d'aide humanitaire. Nous sommes incapables de livrer l'aide humanitaire car nous n'avons pas la sécurité en place pour le faire. Nous mettons des institutions en place — la mission de maintien de la paix de l'Union africaine, l'AMISOM — pourtant nous n'avons jamais fourni les ressources pour qu'ils puissent mettre des soldats sur le terrain. Comme vous l'avez dit, un nombre insuffisant de soldats a été fourni dans le cadre de cette mission.
À votre avis, y a-t-il quoi que ce soit qui indique que votre ministère mettra davantage l'accent sur cet élément? Vous avez parlé de la diaspora somalienne au Canada, du rôle important qu'elle joue. On a mentionné qu'il y avait eu des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères qui, je crois comprendre, vit à Ottawa.
À combien s'élevait le montant pour 2007? S'est-on engagé à garantir le succès de la mission de maintien de la paix de l'Union africaine? Car pour le moment, elle se dirige vers l'échec. Comment tirons-nous directement profit de ce réservoir extraordinaire de connaissances que nous avons au sujet de la Somalie dans notre communauté locale de Somaliens qui vivent au Canada?
Le président: Qui veut commencer? Monsieur Angell?
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Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne AMISOM, le Canada n'a pas financé directement la mission de l'Union africaine, mais il a fourni une aide financière considérable à celle-ci au cours des dernières années pour l'aider à mettre en place une capacité de résolution des conflits.
S'il y avait une transition d'AMISOM à une force des Nations Unies, le Canada verserait automatiquement une contribution évaluée à 3 p. 100 de la mission AMISOM, en partie, car nous avons jusqu'à présent fourni 286 millions de dollars en contribution pour la force de l'Union africaine au Soudan. Le Canada est le quatrième contributeur en importance, et cette contribution a été très considérable. Cela constitue l'élément principal de notre engagement à l'égard de l'Union africaine. AMISOM est la seconde force de l'Union africaine; nous arrivons au quatrième rang en importance pour ce qui est de notre contribution à sa première opération.
Pour ce qui est de l'engagement auprès des collectivités locales, nous sommes en communication avec le ministre des Affaires étrangères. Je lui ai parlé la semaine dernière à Addis. J'ai également parlé avec le premier ministre. Pour ce qui est de la diaspora au Canada, il n'y a pas de processus structuré, mais nous sommes toujours ouverts à la discussion. Nous avons un bon dialogue avec un certain nombre de communautés de la diaspora, et nous sommes certainement ouverts à poursuivre un tel dialogue avec la communauté somalienne au Canada. Je sais que cette dernière a un dialogue avec le cabinet du ministre.
En ce qui concerne la responsabilisation, vous savez que le Canada s'est fermement engagé à appuyer la Cour pénale internationale. Nous avons très activement appuyé un certain nombre de tribunaux dans la région, notamment, par exemple, au Sierra Leone. Je ne sais pas si une décision a été prise en ce qui concerne la proposition des Européens, mais dans l'ensemble cette proposition correspond certainement aux régions auxquelles le Canada a accordé une aide importante par le passé.
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Merci, monsieur le président.
Vous me permettrez tout d'abord de vous faire part de mes sentiments face à la situation en Somalie. Dans la Corne de l'Afrique, il y a une situation de déni; cela traîne depuis longtemps. On dit que la Somalie est l'un des pays les plus pauvres au monde. Vous nous décrivez une situation qu'on peut à peine entendre et comprendre tellement c'est désespérant. Vous dites qu'aucun progrès ne s'y fait. Le Canada est impliqué d'une certaine façon, en donnant de l'argent, ce qui est, je pense, la partie la plus facile, d'autant plus que, vu l'importance des besoins, ce ne sont que des miettes.
On ne voit pas non plus d'effort particulier sur le plan diplomatique. On dit que la diaspora apporte beaucoup à la Somalie. On sait par ailleurs que les gens de la diaspora, quand ils arrivent ici, sont souvent chômeurs et ont des problèmes à leur tour. Malgré leur bonne volonté, on ne peut pas vraiment compter sur eux pour qu'il y ait du changement en Somalie.
Le gouvernement canadien et l'ACDI ont-ils une vision? Poursuivez-vous un but en Somalie ou, dans le cas de pays où ça va si mal, comme la Somalie et Haïti dont on a traité dernièrement, vous contentez-vous de dire que ça va mal, qu'on va leur donner à manger un jour sur deux et que notre conscience sera ainsi apaisée? C'est une vraie question. Je n'essaie pas de vous piéger, mais j'essaie de comprendre. Le Canada dit qu'il veut jouer un rôle sur le plan international, lui qui a signé des conventions pour l'élimination de la pauvreté, etc. Comment se fait-il qu'on n'ait pas une approche plus cohérente là où les situations sont les plus alarmantes, quand on sait que cette situation peut mener à l'embrasement total de l'Afrique?
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Brièvement, monsieur le président, deux événements importants se sont produits relativement à la Somalie, à la fois au sommet et en marge du sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Addis-Abeba la semaine dernière et pendant la fin de semaine.
D'abord, juste avant le sommet, le Groupe de contact international pour la Somalie et le commissaire de l'Union africaine pour la paix et la sécurité, Said Djinnit, se sont réunis. Ce n'était pas une rencontre officielle de l'Union africaine, mais, dans le dossier de la Somalie, ces discussions ont été importantes.
Le Groupe de contact international se compose d'une douzaine de pays, membres à part entière ou observateurs, qui participent directement à la recherche d'une solution pour la Somalie. Cette rencontre a été très utile, en ce sens qu'elle a permis au GCI de faire passer les discussions sur la Somalie à une étape où on pourra réaliser des changements concrets sur le terrain.
Le premier ministre de la Somalie, Nur Hassan Hussein, s'est adressé au Groupe de contact international. Son discours a été le plus important. C'était pour le premier ministre l'occasion de présenter, peut-être pour la première fois, une vision exhaustive et convaincante de la façon dont le gouvernement fédéral de transition pourra progresser. Il a été généralement entendu que cette vision pouvait représenter les fondements d'une feuille de route pour la Somalie. Cet événement, même s'il ne s'inscrivait pas officiellement dans le cadre du sommet de l'UA, a été extrêmement important.
En ce qui concerne la Somalie comme telle, la commission a adopté une résolution favorable à diverses mesures qui ont été prises, y compris la création d'un nouveau cabinet sous l'égide du premier ministre, ainsi que le dialogue qui s'articule autour du congrès national de réconciliation. La résolution appuie le rôle d'AMISOM et réclame une aide accrue, tout en remerciant les pays des nouvelles contributions qui lui ont été apportées. Enfin, la résolution réaffirme l'importance que l'Union africaine accorde à la transition qui transformera AMISOM en une force onusienne.
La résolution contenait aussi d'autres dispositions, notamment sur la situation humanitaire. C'est une déclaration puissante contenue dans une longue résolution qui a finalement été adoptée.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leurs exposés aujourd'hui.
Je pense que le moins qu'on puisse dire c'est que la plupart des Canadiens qui sont au courant de ce qui se passe en Somalie sont profondément préoccupés par la situation. Nous savons d'après les réponses des Nations Unies que nombreux sont ceux qui disent à l'heure actuelle que la Somalie est la pire crise humanitaire que nous connaissons. Il semblerait d'après votre exposé aujourd'hui et d'après ce que nous lisons dans les journaux et dans d'autres rapports qu'il y a ait peu d'espoir à l'horizon.
Je sais que des gens — et les rapports des Nations Unies, je crois — ont dit qu'il y aurait jusqu'à deux millions de gens qui font face à l'heure actuelle à une crise humanitaire. Il y a environ un million de personnes qui sont déplacées à l'intérieur du pays, et selon les dernières nouvelles de cet après-midi, 15 personnes ont été tuées dans le nord à la suite d'une attaque à la grenade. Et cela continue.
Nous savons que l'un des problèmes est que les Nations Unies étaient censées assurer la stabilité, à la suite d'une motion adoptée aux Nations Unies, mais cela n'a pas été possible après ce qui est arrivé lorsque les troupes éthiopiennes sont entrées au pays. Je suppose que c'est une question politique.
Certains diraient qu'il y avait une certaine stabilité auparavant, malgré la préoccupation des gens au sujet des tribunaux islamiques. Je sais, car certains de mes électeurs l'ont vu de leurs propres yeux, qu'il y a eu en fait une période pendant laquelle il était possible de traverser Mogadishu sans se faire haranguer, se faire harceler ou se faire fouiller, à l'époque où les tribunaux islamiques avaient apporté une certaine stabilité. Ce n'est pas moi qui le dis; ce sont ceux qui sont allés eux-mêmes à Mogadishu.
Il semble qu'il y avait un autre programme en jeu ici. Il semble qu'à la suite de l'intervention éthiopienne, avec l'appui des États-Unis, toute résolution sensée pour régler les conflits a été mise de côté. En passant, je trouve étrange que le Canada qui est le pays où il y a la plus importante diaspora somalienne dans le monde entier... Je ne vous dis pas cela à vous, car je sais que vous ne faites qu'exécuter la politique du gouvernement. Je suis moi-même fils de fonctionnaire, alors je veux que ce soit bien clair: je sais que vous ne faites qu'exécuter les souhaits du gouvernement. Il me semble cependant très étrange que le mieux que nous puissions faire c'est de trouver quelques millions de dollars sans pouvoir réagir plus concrètement à ce qui est clairement la pire crise humanitaire à laquelle nous faisons face à l'heure actuelle — bien que ce qui se passe au Kenya risque de s'aggraver. Et d'après ce que nous entendons dire, c'est une crise politique.
Quelles sont les possibilités en matière de politiques dont le Canada dispose pour appuyer la réconciliation, que ce soit celles que vous avez déjà mentionnées, monsieur Angell, dans le cadre des rencontres plus récentes avec le Groupe de contact international ou...? Et si ce n'est pas possible de faire quoi que ce soit maintenant, que pouvons-nous dire à nos électeurs — aux Canadiens d'origine somalienne et aux autres Canadiens — pour que notre gouvernement réagisse et fasse autre chose que de prendre ce que j'appellerais des mesures voilées?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mon collègue Keith Martin et le président du comité d'avoir retenu ce sujet pour étude et je remercie les fonctionnaires présents également. J'aurais voulu poser une question au nom de mes collègues Alan Tonks et Judy Sgro mais il se peut que nous n'ayons pas assez de temps.
Premièrement, je me réjouis de constater que désormais nous avons intégré le groupe de contact international mais comme vous l'avez signalé, le Canada a une relation très spéciale avec la Somalie. Nous accueillons le plus grand nombre de Somaliens expatriés. On me dit que la communauté africaine la plus importante au Canada est constituée de Somaliens. À long terme, il y a bien des façons pour nous de travailler avec la Somalie, étant donné les ressources naturelles que le pays possède et sa situation économique, mais je me rends compte que cela n'est pas pour demain.
Nous savons que la Somalie est un État non viable. Pour ma part, je dirais que la stratégie d'observation menée par le gouvernement fédéral, si je peux l'appeler ainsi, est une stratégie non viable.
Revenons un instant au premier gouvernement national de transition d'il y a plusieurs années. Il semble qu'il y avait là une occasion pour la communauté internationale et le Canada d'offrir un appui tangible à ce premier gouvernement. Ce n'était pas parfait. Du reste, le deuxième gouvernement ne l'était pas non plus. Ce qui est préoccupant, c'est que nous attendons toujours la solution parfaite, le gouvernement élégant, et on s'inquiète des chefs de guerre et de la représentation démocratique. Je ne pense pas que cette dernière soit réalisable dans cette partie du monde. On peut espérer que la Somalie va se ressaisir et compter sur un autre gouvernement. Au Canada, dans le monde occidental, nous devrions faire preuve d'appui tangible dès le départ pour cet éventuel nouveau gouvernement afin que la population en voit le bien-fondé.
Si nous ne faisons qu'attendre et observer, sachons que l'entreprise est vouée à l'échec.
Alan, voulez-vous poser une question?
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Merci, monsieur le président.
La situation dans la Corne de l'Afrique est très grave. Ce n'est pas le temps de faire de la partisanerie. Mon collègue voulait critiquer mon gouvernement parce qu'il n'a rien fait, étant donné que nous avions été au pouvoir 13 ans et que son gouvernement n'a rien fait.
En fait, cette crise en Somalie se préparait depuis longtemps; les problèmes d'États en faillite n'apparaissent pas en une seule journée. Il y avait des discussions en cours à Nairobi pendant tout ce temps entre les factions en guerre afin qu'elles reviennent à l'intérieur du gouvernement de transition avant qu'elles aillent en Éthiopie. Pendant que ces discussions avaient cours à Nairobi, afin de convaincre toutes les parties d'en arriver à un accord, je ne sais pas si le gouvernement précédent a émis des instructions voulant que le Canada soit présent pour les appuyer. Je ne sais pas si nous étions là ou si le gouvernement actuel était là afin de ramener toutes les factions belligérantes à la table de négociation lors des discussions au Kenya.
Maintenant, bien sûr, étant donné la situation à Nairobi, on peut dire qu'ils sont de retour. Tout cela avait donc débuté il y a très longtemps. Abstraction faite du passé, nous devons nous tourner vers l'avenir, et c'est pourquoi je vous ai posé une question à propos du sommet de l'Union africaine -- vous y êtes allé -- et ce qui se passe maintenant. Lorsque je pense à l'avenir, je suis aussi optimiste que n'importe qui d'autre quant à ce qui se passera et si l'actuel gouvernement de transition sera en mesure de maintenir un certain pouvoir.
J'aimerais que vous me parliez des complicités entre Puntland, Somaliland, et cette région autour de Mogadishu. Le gouvernement de transition à Mogadishu n'a probablement pas son mot à dire sur le Puntland ou le Somaliland, parce que ce sont des régions autonomes qui ont leur propre gouvernement. Sur ce point, quel est votre appréciation de la situation, et est-ce que le Somaliland va s'unifier, ou est-ce qu'il va continuer à se fractionner comme c'est le cas présentement?
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Comme vous le voyez, la motion qui émane de mon collègue Peter Goldring dit :
Que le Comité recommande au gouvernement d'exhorter toutes les parties impliquées dans l'élection contestée au Kenya à en arriver à une entente immédiate et pacifique, afin de mettre fin à la terrible violence actuelle, et que le Comité déplore avec grande inquiétude la violation des droits de la personne au Kenya au cours de cette crise politique.
J'ignore si vous le savez, mais Kofi Annan a dit que ce qui se passe au Kenya est très clairement du nettoyage ethnique. Il a utilisé cette expression et, quand on dit « nettoyage ethnique », c'est très fort. Un effort de médiation a eu lieu avec l'Union africaine. Néanmoins, malheureusement, de part et d'autre, les parties au Kenya sont actuellement retranchées dans des positions inconciliables.
Je n'entrerai pas dans les détails des résultats électoraux pour en présenter les avantages et les inconvénients. Nous savons tous de quoi il retourne. Ce que nous devons vraiment faire, premièrement, c'est de mettre fin à la violence actuelle. La situation s'est détériorée au point qu'il y a dans chaque tribu des gangs qui essaient de s'entretuer. Deux députés au Parlement ont déjà été tués par balle au Kenya la semaine dernière.
Le Canada a toujours eu une très forte présence au Kenya. Le Kenya est notre partenaire de l'ACDI. Nous avons investi beaucoup d'argent au Kenya.
Je pense qu'à l'heure actuelle, cette motion demande au gouvernement d'intervenir. Nous allons la présenter au Parlement très rapidement.
Je dis que le pouvoir émane de nous, à titre de parlementaires, bien qu'en adoptant cette motion nous disions au gouvernement du Canada d'agir. Les parlementaires du Canada sont préoccupés par toute cette affaire.
C'est pourquoi Peter a écrit ce message: pour que ce ne soit pas seulement le gouvernement du Canada qui intervienne, mais aussi les parlementaires du Canada. Beaucoup de parlementaires kényans nous ont rendu visite et nous avons donc de bonnes relations avec eux.
Pour cette raison, je demande que nous adoptions cette motion le plus rapidement possible, pour que le message soit diffusé.
Monsieur le président, voyons ce en quoi consistait ce rapport et ce que le gouvernement a promis. Ce rapport nous vient d'une table ronde, et non de parlementaires, comme Roy l'a dit. Le rapport ne vient pas de parlementaires, mais a été plutôt rédigé par une table ronde, avec tous les intervenants.
Vous dites que les parlementaires ont le droit de savoir, mais vous devriez d'abord avoir assisté à la table ronde pour le savoir.
Lors de la table ronde, le gouvernement a dit que, lorsque le rapport serait prêt et déposé, il l'étudierait et ferait ensuite rapport au Parlement. Cet engagement a été pris à la table ronde, et non au comité, où des délais sont fixés conformément aux règlements. Le rapport en question n'est visé par aucun règlement. Cet engagement a été pris à la table ronde, et n'est donc pas visé par les règlements du Parlement, ou peu importe. Mais le gouvernement s'est engagé à donner une réponse et il y travaille actuellement.
Monsieur Cullen, pour avoir été au gouvernement, vous savez très bien que le gouvernement doit mettre les points sur les i et les barres sur les t, et c'est ce qu'il fait. Le gouvernement présentera son rapport au Parlement en temps opportun. À ce moment-là, je suis certain que le comité pourrait vouloir demander aux ministres concernés de venir nous parler. C'est ce que je pense. Toutefois, il faut d'abord attendre que le gouvernement donne sa réponse.
Aussi, monsieur le président, cette motion pose problème, parce qu'elle vise deux autres ministres. Vous parlez de la responsabilité du ministre du Commerce et du ministre des Ressources naturelles, qui feront la présentation au Parlement et auront comme responsabilité de donner des réponses — et non du ministre des Affaires étrangères.
Je ne sais pas, mais il incombe à la greffière de dire si nous avons vraiment besoin de les convoquer. Est-ce que ce serait approprié? Je suis certain que mon collègue M. Dewar ne sera pas d'accord, puisqu'il veut m'éjecter, mais est-ce que ce serait approprié si le comité du commerce voulait en prendre la responsabilité, puisque cela concerne le ministre du Commerce, ou si est-ce que cela ferait partie des responsabilités du comité des ressources naturelles, s'il le veut bien?
Pour l'instant, nous ne savons pas clairement ce que chacun des comités pertinents fera, mais le ministre des Affaires étrangères n'a pas à se charger de répondre à cette table ronde, contrairement aux deux autres ministres. Il n'y a donc pas de délai. C'est ce que je vous dis, monsieur le président. Il faut dire clairement que ces parlementaires ne veulent pas imposer de délais — puisqu'ils ne le peuvent pas de toute façon.