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Bienvenue à la 22
e séance du Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes.
La séance d'aujourd'hui se déroule dans le format hybride auquel nous nous accoutumons tous.
J'ai été informé qu'il pourrait y avoir un ou plusieurs votes pendant la séance. Quand la sonnerie d'appel commencera à retentir, je demanderai au Comité d'accepter à l'unanimité de poursuivre la séance. Nous suspendrons ensuite nos travaux pour aller voter, puis verrons s'il y a lieu de rependre la séance après la période de vote. Je voulais simplement que tout le monde soit au courant.
Aujourd'hui, conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 27 octobre 2020, le Comité entreprend son étude d'une stratégie en matière de commémoration au XXIe siècle.
Bienvenue à tous les témoins qui ont pris le temps de se joindre à nous aujourd'hui. Je tiens d'abord et avant tout à vous remercier tous.
Je présenterai chacun d'entre vous, puis je vous accorderai à chacun cinq minutes pour faire votre allocution d'ouverture. Je vous aviserai quand il vous restera une minute. Ne paniquez pas, car vous avez amplement le temps de clore votre propos en une minute. Vous me verrez agir ainsi tout au long de la séance, pas seulement durant les exposés, mais aussi pendant la période de questions quand le temps tire à sa fin.
Nous recevons aujourd'hui Caroline Dromaguet, directrice générale du Musée canadien de la guerre; David Loveridge, directeur de la région Canada et Amériques, de la Commonwealth War Graves Commission; Don Cooper, président de l'Association du Centre Juno Beach; Steve McLellan, président du conseil d'administration du Centre du patrimoine de la GRC; et Caitlin Bailey, directrice exécutive de la Fondation Vimy.
Nous commencerons par l'allocution d'ouverture de Mme Dromaguet.
Les cinq prochaines minutes sont toutes à vous.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie de m’avoir invitée à m’adresser à vous aujourd’hui. Comme le président l'a indiqué, je m’appelle Caroline Dromaguet et je suis directrice générale du Musée canadien de la guerre. Je suis heureuse d’être ici pour parler de la façon dont la commémoration s’inscrit dans les activités du Musée canadien de la guerre, et pour vous présenter un aperçu de notre stratégie en vue d’inspirer et de sensibiliser les Canadiennes et les Canadiens, au pays et à l’étranger, en reconnaissance de l’engagement et des sacrifices de toutes les personnes qui ont servi.
Le Musée canadien de la guerre est le musée national d’histoire militaire du Canada. Il acquiert et conserve des artefacts pertinents pour sa collection nationale et diffuse des connaissances au moyen de recherches, d’expositions et de programmes publics. Le musée est une tribune pour faciliter la tenue de discussions éclairées sur l’histoire militaire.
Notre mission consiste à amener le public à comprendre l’histoire militaire du Canada dans ses dimensions humaines, nationales et internationales. Autrement dit, nous montrons, au moyen d’expositions, d’événements, de programmes et de partenariats, comment la guerre a touché personnellement les Canadiennes et les Canadiens, comment elle a façonné notre pays et comment, en temps de guerre, les Canadiennes et les Canadiens ont influencé les événements mondiaux.
[Français]
Cela sert bien le Musée et nos publics. Les récits personnels interpellent le public, au pays et à l'étranger, et facilitent un rapport concret avec l'histoire, que ce soit dans le cadre d'une visite sur place au Musée ou d'un dialogue avec nous sur une plateforme virtuelle ou sur les réseaux sociaux.
Bien que nous n'ayons pas de mandat commémoratif, un grand nombre de nos projets et initiatives sont étroitement liés à la commémoration d'évènements importants de l'histoire militaire canadienne.
Depuis la dernière fois que nous nous sommes présentés à ce comité, en 2011, le Musée canadien de la guerre a mené à terme un programme pluriannuel couronné de succès visant à souligner le centenaire de la Première Guerre mondiale. Beaucoup de récits personnels ont été incorporés aux expositions, aux programmes publics, aux initiatives pédagogiques et aux publications, afin de stimuler l'émergence et l'acquisition de nouvelles connaissances au sujet de la Première Guerre mondiale.
Les expériences personnelles de plus de 40 Canadiennes et Canadiens sont au cœur de notre exposition spéciale en cours, Vies transformées, l'une des nombreuses initiatives que nous avons présentées en 2020 pour souligner le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
[Traduction]
Comme tous nos projets, cette exposition rend compte des expériences d’un large éventail de Canadiennes et de Canadiens, dans de nombreux contextes différents.
Cette diversité de points de vue se reflète également dans notre collecte constante d’histoires orales. Plus de 500 histoires orales ont été recueillies jusqu’à maintenant, dont la plupart font entendre la voix de vétérans ayant pris part à diverses missions, de la Seconde Guerre mondiale au conflit en Afghanistan.
Les partenariats sont aussi essentiels pour nous. Nous collaborons régulièrement avec une vaste gamme de partenaires nationaux et internationaux — dont certains se trouvent ici aujourd’hui — en mettant à contribution notre expertise historique, en partageant des artefacts de la collection nationale ou en nous associant pour la tenue d’événements en direct et virtuels.
Bien que les défis engendrés par la COVID-19 aient souligné et accéléré la nécessité de rendre accessible en format numérique une plus grande part de notre contenu, le Musée de la guerre a pu réagir rapidement en offrant de riches expositions et ressources en ligne, ainsi que des programmes virtuels dynamiques, pertinents et attrayants pour souligner le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
[Français]
Nous avons aussi offert des ressources numériques pour les Boîtes de découverte de notre programme Ligne de ravitaillement, qui appuient les pédagogues dans l'enseignement sur les deux guerres mondiales.
En novembre 2020, nous avons lancé une nouvelle ressource en ligne, pour le jour du Souvenir, qui fournit du matériel facilitant la production de leçons et la tenue de cérémonies pour commémorer l'engagement du personnel militaire du Canada.
Notre présence sur les réseaux sociaux — où nous faisons partager beaucoup d'histoires personnelles et d'anniversaires commémoratifs avec un auditoire disséminé dans le monde — s'est accrue de 17 % au cours de l'année écoulée.
Malgré les défis posés par la pandémie, le Musée canadien de la guerre demeure une ressource nationale essentielle pour la diffusion de l'histoire militaire du Canada.
[Traduction]
Le musée continue d'évoluer et de changer afin de demeurer pertinent pour les publics du XXIe siècle. Par exemple, nous avons créé en 2017 une nouvelle galerie sur les conflits en Afghanistan. Nous élaborons aussi un cadre pour orienter le renouvellement des galeries du musée afin de répondre aux changements démographiques et sociétaux survenus au Canada. Le renouvellement comprendra l'ajout d'une nouvelle dimension à la présentation de l'histoire militaire du Canada pour expliquer notre monde au XXIe siècle.
[Français]
Les expositions, les produits et les programmes font tous partie de notre mandat, qui est intimement lié à la commémoration.
Je serai heureuse de répondre à vos questions concernant le Musée canadien de la guerre et de ses programmes.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle David Loveridge et je suis directeur de la région Canada et Amériques de la Commonwealth War Graves Commission, ou CWGC. Je voudrais vous remercier de m'offrir l'occasion de vous parler aujourd'hui du travail de la commission ici, au Canada, et à l'échelle mondiale.
La CWGC est dotée d'un mandat très clair qui lui a été confié lorsqu'elle a été établie en vertu d'une charte royale pendant la Première Guerre mondiale pour commémorer les victimes que ce conflit a faites au sein de l'Empire britannique en faisant graver leurs noms sur une pierre tombale ou un monument édifié en mémoire des disparus.
La charte royale confère trois grands rôles à la commission, soit ceux de graver et d'entretenir les sépultures des membres des forces du Commonwealth qui ont perdu la vie pendant les deux guerres mondiales; d'édifier et d'entretenir les monuments commémoratifs pour les morts dont on ignore le lieu d'inhumation; et, enfin, de conserver des dossiers et des registres appropriés.
La CWGC commémore les personnes mortes pendant deux périodes précises, lesquelles correspondent aux dates officielles de début et de fin des deux guerres mondiales. La première période commence le 14 août 1914 pour se terminer le 31 août 1921, alors que la deuxième période commence le 3 septembre 1939 pour finir le 31 décembre 1947.
Aujourd'hui, la commission commémore dans le monde 1,7 million de victimes de guerre originaires du Commonwealth dans 150 pays et dans 23 000 cimetières, y compris les 110 000 Canadiens morts pendant les guerres qui sont enterrés dans 73 pays et dans 65 cimetières disséminés aux quatre coins du monde.
L'œuvre de la commission était et continue d'être fondée sur des principes voulant que chaque victime de guerre devrait être commémorée individuellement, en permanence et de façon uniforme, sans égard au rang social, au grade militaire, à la race ou à la confession. Ces principes sont la raison fondamentale pour laquelle le Canada et ses partenaires du Commonwealth ont adopté une politique de non-rapatriement des Canadiens morts pendant les deux guerres mondiales.
Pour mener à bien ses activités, la commission est divisée en six régions opérationnelles distinctes relevant chacune de l'administration centrale sise à Maidenhead, au Royaume-Uni, juste à l'ouest de Londres. À titre de directeur de la région Canada et Amériques de la CWGC, j'ai comme mandat d'appliquer la charte de la commission en Amérique du Nord, centrale et du Sud, ainsi que dans les Caraïbes. Cette région compte plus de 20 000 sépultures de guerre dans plus de 3 400 cimetières situés dans 32 pays. La plupart de ces victimes sont enterrées et commémorées au Canada.
Le travail de la commission [Difficultés techniques] des cimetières et des monuments commémoratifs concernent vraiment le Commonwealth. Par exemple, l'entretien et la sécurité des cimetières de guerre canadiens de Beny-sur-Mer et de Holten, en France et aux Pays-Bas, relèvent de la Commonwealth War Graves Commission et non du Canada.
De même, plus de 200 victimes de guerre du Commonwealth sont inhumées au cimetière Beechwood, ici, à Ottawa. Parmi ces morts figurent des militaires du Canada, bien entendu, de l'Australie, du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. C'est notre équipe en poste au Canada qui s'en occupe.
Outre le travail prévu dans notre charte, nous offrons ce que nous appelons des services sur demande, dans le cadre desquels nous effectuons des tâches pour divers gouvernements en dehors de celles que nous accomplissons pour les deux guerres mondiales en vertu de notre charte. Ces activités prennent de l'expansion chaque année à mesure que des gouvernements et d'autres organisations confient l'entretien de leurs sépultures ou de leurs monuments commémoratifs à la Commonwealth War Graves Commission.
Par exemple, à l'étranger, la commission entretient les monuments commémoratifs de Vimy et de Beaumont-Hamel, ainsi que d'autres lieux commémoratifs canadiens et terre-neuviens de la Première Guerre mondiale en France et en Belgique. Au nom du gouvernement du Canada, nous entretenons aussi les sépultures de ceux qui sont morts à l'étranger après la guerre ou en Afrique du Sud et au Japon pendant les guerres des Boers et de Corée.
Au Canada, Anciens Combattants Canada nous a demandé de participer au programme d'inventaire des sépultures d'anciens combattants, dans le cadre duquel nous inspectons, réparons et répertorions ces sépultures au Canada au nom du ministère. Nous en sommes maintenant rendus à la troisième année d'un projet de cinq ans, aidant Anciens Combattants Canada à rattraper le retard pris au chapitre de l'entretien de quelque 68 000 sépultures se trouvant en Ontario. Depuis le début de notre travail pour Anciens Combattants Canada, la CWGC a trouvé, photographié et entré dans la base de données du ministère environ 205 000 sépultures d'anciens combattants au Canada.
Le coût des travaux de la commission, qui s'élève à quelque 134 millions de dollars, est réparti entre nos six gouvernements partenaires, soit ceux de l'Australie, du Canada, de l'Inde, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et de l'Afrique du Sud, lesquels versent une contribution proportionnelle au nombre de sépultures de chaque pays. La contribution du Canada est la deuxième en importance, équivalant annuellement à un peu plus de 10 % du budget total de la Commonwealth War Graves Commission ou à environ 13 millions de dollars l'an dernier.
L'organisation est soumise à plusieurs mécanismes de surveillance, dont un conseil d'administration constitué de hauts-commissaires issus des pays membres. Ainsi, le haut-commissaire canadien en poste à Londres est votre représentant au sein du conseil d'administration de la Commission, aux côtés d'un groupe de distingués personnages nommés par brevet royal pour un mandat déterminé.
Le ministère de la Défense du Royaume-Uni réalise des audits et figure parmi nos plus importants bailleurs de fonds, comme l'est une entreprise distincte. La Commission étudie de plus en plus des manières de faire appel aux Canadiens et cherche à voir comment des bénévoles pourraient l'aider dans son travail. L'objectif n'est pas de réduire les coûts ou la main-d'œuvre, mais de nous appuyer dans notre travail, particulièrement dans de nombreuses régions éloignées du Canada.
Au cours des prochaines années, nous nous tournerons vers un programme de bénévoles du Royaume-Uni appelé Eyes On, Hands On, et envisagerons d'instaurer un programme de bénévolat au Canada.
En résumé, la Commission est composée de pays collaboratifs partageant les mêmes vues qui acceptent que les personnes mortes pendant les deux guerres mondiales fassent l'objet d'un traitement et d'une commémoration égaux. En vertu de sa charte royale, la Commonwealth War Graves Commission est établie à perpétuité. Je peine à imaginer que de mon vivant, un gouvernement puisse lever les bras et être le premier à dire qu'il n'a plus besoin de nos services ou qu'il n'en veut plus. Les employés de la Commission considèrent leur travail comme une dette d'honneur, et je sais que la plupart des Canadiens conviendraient que nous faisons la bonne chose.
Strictement du point de vue de la commémoration, je pense que le Canada en a pour son argent, pour ce que nous dépensons pour la Commission. Nous accordons beaucoup d'importance à nos partenariats, et mon bureau et le reste de la Commission ont à cœur de travailler avec Anciens Combattants Canada et d'aider ce partenaire de longue date.
Quand on me demande ce que fait la CWGC, je réponds que mon organisation est gardienne d'un important élément du patrimoine canadien — soit de son patrimoine militaire — et que je suis fier de faire partie de cette formidable organisation d'envergure mondiale.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
C'est pour moi un privilège d'avoir l'occasion de m'adresser aujourd'hui à vous et aux membres du Comité permanent des anciens combattants.
Je m'appelle Don Cooper et je suis président de l'Association du Centre Juno Beach, qui possède et exploite le Centre Juno Beach situé en Normandie, en France. À ceux qui ne le connaissent pas, je dirais que le Centre Juno Beach est le centre commémoratif, muséal et culturel du Canada sur la Seconde Guerre mondiale sis sur les plages du débarquement du jour J en Normandie.
Le Centre Juno Beach joue un rôle crucial dans le cadre des efforts de commémoration du Canada en Europe. Plus qu'un simple musée de la guerre, le centre est un lieu de témoignages et d'histoires de vie, constituant à la fois un lieu historique, un centre d'interprétation et un mémorial.
Il s'agit également d'une représentation culturelle de la société que les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale ont édifiée pour leurs enfants, leurs petits-enfants et ceux et celles qui viendraient s'installer ici des décennies après la guerre, c'est-à-dire le Canada d'aujourd'hui.
Le Centre Juno Beach est né d'une simple question posée par un groupe d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Ils se tenaient à l'endroit où, des décennies plus tôt, ils avaient débarqué alors qu'ils étaient jeunes pour commencer à libérer le Nord-Ouest de l'Europe des griffes de l'Allemagne nazie. Cet endroit était Juno Beach, en Normandie. Le jour J, soit le 6 juin 1944, deviendrait l'un des événements les plus marquants de l'histoire du monde moderne.
Alors qu'ils contemplaient le sable et visitaient les sépultures de leurs amis disparus en Normandie, ils se sont demandé ce qu'il adviendrait lorsqu'ils ne seraient plus là pour relayer ces histoires. Qui se souviendrait? Avec la même ténacité et la même résilience dont ils avaient fait preuve pendant la guerre, ces anciens combattants ont pris l'initiative de réunir 12 millions de dollars auprès de donateurs publics et privés pour construire le Centre Juno Beach sur la plage même où ils étaient débarqués il y a si longtemps.
Aujourd'hui, le Centre Juno Beach constitue une parcelle sacrée du Canada en France. Il commémore l'histoire de Canadiens qui ont mis leur vie en suspens — ou l'ont carrément sacrifiée — afin de lutter pour un monde meilleur. Nos anciens combattants fondateurs avaient comme vision un centre faisant office de monument commémoratif vivant et de lieu de souvenir et d'apprentissage, particulièrement pour les jeunes générations qui prendraient le relais quand les anciens combattants ne seraient plus de ce monde pour témoigner du passé.
Depuis l'ouverture du centre en 2003, nous avons fait découvrir l'histoire du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale à plus d'un million de visiteurs. Notre succès est le fruit du dur labeur d'un grand nombre d'employés, de bénévoles, de donateurs et de partenaires passionnés. Anciens Combattants Canada est l'un de nos alliés indéfectibles. Au fil des ans, il a généreusement soutenu nos activités et nos aspirations. Sans lui, nous ne serions pas capables de faire ce que nous faisons.
Il n'existe peut-être pas de meilleure preuve de la force de notre relation que la réussite de la cérémonie canadienne organisée en 2019 au Centre Juno Beach pour souligner le 75e anniversaire du jour J. Quiconque a eu l'honneur d'y participer a vécu une des expériences les plus émouvantes imaginables en voyant plus de 40 anciens combattants, maintenant tous nonagénaires, se tenir de nouveau sur Juno Beach et se souvenir.
Le centre a ouvert ses portes il y a de cela près de 20 ans, et nous avons depuis accompli plus que je ne puis le décrire. Nous sommes fiers de toutes nos réalisations, mais peut-être surtout de nos formidables programmes destinés aux jeunes, qui donnent vie à l'histoire pour les Canadiens qui sont au pays ou qui visitent Juno Beach, ainsi que pour les milliers d'élèves français qui participent à nos programmes pédagogiques chaque année.
Nous faisons de l'histoire du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale une présentation équilibrée et diversifiée, la montrant sous de nombreux points de vue, comme ceux des soldats autochtones, noirs et chinois, et des nombreux Canadiens qui ont courageusement servi leur pays.
Notre objectif est d'offrir un lieu où les familles peuvent apprendre et partager ensemble, qu'elles soient canadiennes, françaises ou d'ailleurs dans le monde, et qu'elles aient ou non un lien personnel avec la guerre. Chaque visite d'un ancien combattant qui revient à Juno Beach avec ses propres enfants et ses petits-enfants donne lieu à un moment prenant. Quand ils nous disent que nous avons rendu justice à leur histoire, nous savons que nous avons accompli notre travail.
Nous avons été invités aujourd'hui pour donner au Comité notre avis sur la stratégie canadienne à long terme en matière de commémoration élaborée par Anciens Combattants Canada. Selon nous, cette ébauche contient une vision et une mission adéquates pour la prochaine décennie et des objectifs nécessaires qui serviront bien le Canada dans les années à venir.
Le Centre Juno Beach se voit marcher de conserve vers des objectifs semblables dans les limites de notre histoire et de nos souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. Nous espérons compléter et renforcer les activités prévues par Anciens Combattants Canada dans le plan stratégique et faire notre part dans le cadre de ces efforts. Nous disposons d'atouts sans pareils pour gérer et protéger un lieu patrimonial historique, et nous transmettrons notre message aux visiteurs et à ceux et celles qui sont au pays.
Les activités qui soulignent les dates clés jouent un rôle essentiel dans les efforts de commémoration, mais comme l'indique le plan d'Anciens Combattants Canada, le vrai défi consiste à joindre les millions de Canadiens de toutes origines ayant toutes sortes d'histoires personnelles avec un message commun sur leur histoire militaire canadienne commune. C'est une histoire dont nous pouvons nous enorgueillir et qui peut nous unir à titre de nation si nous la communiquons correctement.
Nous avons aussi lancé récemment un nouveau plan stratégique, qui établit notre programme jusqu'en 2024, année qui marquera le 80e anniversaire du jour J.
L'un des objectifs les plus ambitieux et des plus importants à atteindre d'ici là est la transformation de notre salle du Canada contemporain, qui est la dernière de notre musée et qui fait office de fenêtre par l'entremise de laquelle les Européens peuvent se renseigner sur la culture, les traditions, la diversité, les valeurs et l'histoire militaire du Canada. Nous entendons ouvrir cette toute nouvelle salle modernisée à l'occasion du 80e anniversaire du jour J.
L'intégration des principes de développement durable dans tout ce que nous faisons constituera un élément clé de cette initiative et de toutes nos activités dans l'avenir. Nous considérons que l'urgence climatique à laquelle le monde fait face constitue la plus grande bataille de notre génération et que pour être à la hauteur des normes établies par nos prédécesseurs, nous devons faire front commun pour protéger le monde et la paix pour lesquels ils se sont battus. Conformément à l'objectif de développement durable que se sont fixés les Nations unies pour 2030, nous transformons actuellement le musée pour en faire un chef de file régional et national en matière de tourisme durable. Ce sont là deux de nos objectifs les plus ambitieux, auxquels s'ajoutent de nombreux autres qui figurent dans notre plan d'avenir.
Malgré les défis bien réels que présente la COVID-19, nous sommes prêts à entreprendre les cinq prochaines années de découverte et de croissance. Juno Beach elle-même est devenue un symbole puissant de la culture et des valeurs incarnées par le Canada et inscrites dans les histoires des hommes et des femmes qui ont fait preuve d'un courage et d'une résilience incommensurables pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 75 ans ont passé depuis que les liens d'amitié entre les pays libérateurs et libérés ont été forgés dans le feu. Le Centre Juno Beach montre comment ces liens perdurent aujourd'hui, fort de l'objectif commun d'éduquer les nouvelles générations à propos de certains des moments les plus importants de l'histoire du Canada et de la manière dont elles peuvent reprendre le flambeau de la commémoration pour prendre une part active dans l'édification d'un monde meilleur.
Nous pensons sincèrement qu'il n'existe pas de meilleur endroit que Juno Beach pour faire connaître l'histoire du Canada au reste du monde.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président. Merci, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Steve McLellan et je suis président bénévole du conseil d'administration du Centre du patrimoine de la GRC à Regina, en Saskatchewan.
C'est avec fierté que je vous parle depuis le territoire visé par le Traité no 4 et la terre ancestrale du peuple métis.
Les héros et les efforts extraordinaires déployés par nos anciens combattants méritent d'être soulignés et commémorés, et je félicite le Comité d'avoir entrepris cette importante conversation.
Les nouveaux médias, les nouvelles versions des médias d'information, les auditoires plus vastes et plus diversifiés, et l'éloignement toujours plus grand de certains de nos moments de guerre et de maintien de la paix les plus connus font que les prochaines années seront cruciales avant que les souvenirs ne s'effacent et que de nouveaux héros de moindre importance nationale ne soient portés aux nues. De nos jours, ce sont les héros des domaines des sports, de la musique et du divertissement qui sont beaucoup plus connus, et même si dans une certaine mesure, il en a toujours été ainsi, cela rend votre tâche encore plus importante aujourd'hui. En fait, sans les efforts et les sacrifices consentis par nos anciens combattants au cours des 175 dernières années et jusqu'à hier, les nouveaux héros auraient pu être incapables de faire ce qu'ils ont pu faire dans le monde libre d'aujourd'hui au Canada et ailleurs dans le monde.
Le rôle de la GRC est manifestement important pour tous les Canadiens et nous, au Centre du patrimoine de la GRC, considérons nous aussi qu'il importe de commémorer nos femmes et nos hommes souvent et avec grande fierté. Les services militaires et policiers traversent une période difficile actuellement. Nous devrions aider les gens qui se contentent de lire les grands titres à connaître le formidable travail accompli par ces forces depuis bien plus d'un siècle et le rôle important qu'elles jouent aujourd'hui et continueront de jouer demain.
Nous sommes impatients d'en apprendre plus grâce à vous, d'échanger des idées et de jouer notre rôle à titre de Centre du patrimoine de la GRC afin d'apprendre et de contribuer à célébrer et de commémorer comme il se doit les gens et leurs actions. Même si nous mettons l'accent sur l'entité de la GRC, nous pourrions jouer un important rôle en faisant connaître les histoires des anciens membres de toutes nos forces, puisque nous sommes situés à Regina et pouvons ainsi plus facilement joindre les auditoires, les élèves et les adultes des provinces de l'Ouest.
Nous sommes en train de devenir un musée national, et je suis impatient d'en arriver au jour où j'aurai des conversations avec mes collègues d'autres musées nationaux participant à l'appel d'aujourd'hui. Je vois les histoires qu'ils racontent chaque jour et qui sont d'un grand intérêt pour nos auditoires également. Nos expositions communes amélioreront non seulement la communication, mais aussi la commémoration, permettant de mettre en lumière bien mieux que nous avons pu le faire les choses extraordinaires que nos citoyens ont accomplies avant nous.
En 2023, la GRC célébrera son 150e anniversaire. Alors que notre force nationale s'emploie à mettre son musée national en place et à préparer les activités de célébration de son 150e anniversaire, nous avons une occasion en or de participer à la conversation que vous entamez aujourd'hui. Nous devons rendre hommage à ceux et celles qui sont tombés au combat et qui ont servi leur pays pour que les jeunes, les gens de tout âge et les nouveaux arrivants ne les oublient pas. Nous devons donc leur raconter leurs histoires.
J'ai parlé beaucoup moins que cinq minutes. J'espère que cela vous satisfait. C'est avec plaisir que je répondrai aux questions que vous nous poserez.
Une fois encore, je vous remercie de m'avoir invité à témoigner.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Distingués membres du Comité et collègues du domaine de la commémoration, je suis enchantée d'être ici avec vous aujourd'hui pour traiter de l'avenir de la commémoration au Canada.
La Fondation Vimy travaille sans relâche depuis 2006 pour offrir aux jeunes Canadiens des manières nouvelles et intéressantes de connaître les souvenirs de la Première Guerre mondiale par l'entremise de l'apprentissage expérientiel, de ressources pédagogiques et de stages.
La Fondation a aidé Anciens Combattants Canada à financer l'ouverture du centre d'éducation des visiteurs du Mémorial national du Canada à Vimy en 2017, et est maintenant propriétaire et gestionnaire du parc du centenaire de la Fondation Vimy situé à côté du mémorial. Nous collaborons également avec le monument commémoratif de la bataille de la côte 70, une autre propriété financée par le Canada située à Loos-en-Gohelle, en France.
[Français]
Chers membres du Comité, j'aimerais tout d'abord remercier Anciens combattants Canada de l'investissement de 400 000 $ qu'il fera au cours des trois prochaines années dans notre projet novateur Vimy: Monument vivant. Planifié pour un lancement en avril 2022 et mené avec la collaboration de plusieurs organismes nationaux, ce projet est entièrement numérique et conçu dans l'objectif d'amener Vimy et l'esprit de Vimy à toutes et à tous. Nous sommes ravis d'avoir l'occasion de travailler avec l'équipe des opérations européenne ainsi qu'avec nos partenaires privés et publics.
[Traduction]
Toutefois, notre travail n'est pas terminé. Comme la plupart d'entre vous le savent, les membres de la Fondation Vimy, en collaboration avec leurs collègues du projet du monument commémoratif de la cote 70, font état de l'urgence de réexaminer la façon dont Anciens Combattants Canada appuie les sites privés en Europe. Nous demandons d'élargir les critères de financement du programme de rénovation des monuments existant ainsi qu'une contribution directe de 700 000 $ sur cinq ans pour nos deux sites, le parc du Centenaire de la Fondation Vimy et le monument commémoratif de la cote 70. Les deux sites privés représentent un investissement canadien important par des particuliers, des conseils municipaux et les provinces pour commémorer ces moments importants de la Première Guerre mondiale.
Je rappelle également au Comité qu'à l'heure actuelle, le budget de 2021-2022 limite l'enveloppe budgétaire de Parcs Canada aux sites patrimoniaux canadiens seulement, malgré la contribution de l'agence au monument commémoratif du Canada à Vimy et à d'autres champs de bataille patrimoniaux en Europe.
[Français]
Même si ces lieux sont loin du regard et de nos pensées en raison de leur distance, ils n'en représentent pas moins l'image publique du Canada à l'étranger, et ils conservent une valeur symbolique pour la population visitant ces sites. Nos deux organisations se sont engagées à maintenir leurs sites respectifs dans des conditions appropriées à leur grande importance, et nous continuons de travailler de manière proactive avec l'équipe des opérations européenne.
Toutefois, les investissements à long terme en matière d'entretien constituent un défi de plus en plus important. J'aimerais donc renouveler mon appel au Comité permanent des anciens combattants et à Anciens combattants Canada afin que nous allions de l'avant ensemble avec un nouveau plan stratégique sur 10 ans.
[Traduction]
La commémoration est, à de nombreux égards, un geste communautaire. Elle réunit les gens pour souligner un événement important de l'histoire, mais aussi des milliers d'événements privés: un membre de la famille qui n'est jamais rentré à la maison, un voisin qui a été blessé ou les vies qui ont été changées à jamais.
C'est avec fierté que la Fondation Vimy collabore avec Anciens Combattants pour offrir aux Canadiens — surtout aux jeunes canadiens— la chance de prendre part à ce moment important. Nous avons hâte de forger l'avenir de la commémoration avec vous et avec le ministère des Anciens Combattants.
Je vous remercie de m'avoir écoutée.
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Merci, monsieur le président.
Ce n'est pas moi que vous allez interrompre, mais bien les témoins, parce que je vais prendre une minute pour poser ma question, et j'aimerais que chacun d'entre vous réponde en une minute également, puisque nous ne disposons que de six minutes en tout.
En premier lieu, je tiens à vous remercier de votre présence. La commémoration est une question importante pour nous tous. Je crois que ce que vous espérez, c'est que le gouvernement n'abandonne pas cette responsabilité. Je peux vous assurer qu'aucun membre du Comité ne ferait une telle proposition. Nous comprenons l'importance de la commémoration pour les personnes qui ont servi notre pays, et pour l'histoire du Canada.
J'ai déjà parlé à quelques-uns d'entre vous dans le cadre de réunions parallèles avec les représentants du Centre Juno Beach. En passant, Derron Bain et Joel Watson sont deux grands défenseurs du Centre, comme vous le savez, monsieur Cooper.
Madame Bailey, vous et moi avons déjà discuté des défis à court terme auxquels chaque organisation doit faire face depuis le début de la pandémie de COVID-19, mais les organisations devront aussi faire face à des défis financiers à moyen terme. Nous savons qu'Anciens Combattants Canada a proposé de consacrer 44,9 millions de dollars aux programmes de commémoration en 2021-2022. Nous n'avons pas encore vu de plan financier — à moins que j'aie manqué quelque chose — associé au plan stratégique en soi.
Ma question s'adresse à tous les témoins. Si vous étiez à notre place et que vous deviez faire des recommandations au gouvernement sur la façon d'investir dans les commémorations, quelle direction emprunteriez-vous?
Madame Bailey, je vais commencer avec vous. Vous avez une minute.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous. Nous leur en sommes très reconnaissants.
Comme M. Brassard l'a bien souligné, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut avoir un grand respect pour la commémoration. Nous sommes fiers de faire ce travail ensemble. Je crois que ce sera une entreprise non partisane, heureusement.
J'aimerais revenir au témoignage de Mme Dromaguet.
Madame Dromaguet, nous vous sommes très reconnaissants d'être parmi nous. Le Musée canadien de la guerre se trouve ici, dans la région de la capitale nationale, et certains de mes concitoyens y travaillent.
Quelles ont été les répercussions de la COVID-19 sur vos activités? Quelles sont les demandes que vous avez faites au gouvernement fédéral afin qu'il appuie le Musée au cours de cette période particulière?
Ce que le fédéral vient d'annoncer dans le budget est-il à la hauteur des attentes du Musée canadien de la guerre?
:
Je vous remercie, monsieur Amos, de cette excellente question.
Bien sûr, la COVID-19 a eu d'énormes conséquences sur le Musée, qui a été fermé au public pendant presque toute l'année 2020. Outre la subvention que nous recevons du gouvernement, la majorité de nos revenus provient des visites au musée, et nous avons vu ces revenus baisser de 96 %. Ne voyant pas d'amélioration pour l'année qui vient, nous avons dû faire une demande de financement au gouvernement pour pallier les pertes de revenus que nous allions très probablement connaître. Cette somme nous a été accordée et, si je ne m'abuse, je crois qu'elle se situe aux environs de 4,9 millions de dollars. Cela nous permet de continuer la programmation et les activités que nous avions prévues. Par contre, je dois préciser que le Musée canadien de la guerre et le Musée canadien de l'histoire forment une société et elles se partagent donc les 4,9 millions de dollars. J'ajoute que la répartition des sommes n'a pas encore été déterminée.
Nous avons appris énormément de choses au cours de la dernière année. Comme toutes les organisations culturelles, nous avons dû nous tourner vers des plateformes numériques. Nous avions déjà prévu le faire, mais la situation actuelle est venue accélérer ce virage. Par nécessité, notre planification était souvent axée sur les gens qui entraient au Musée, qui venaient physiquement sur son site. Maintenant, nos programmes scolaires et publics ainsi que nos expositions sont adaptés aux plateformes numériques. Cela nous a vraiment permis de respecter davantage notre mandat, qui est national. Cela nous a permis de rejoindre le public canadien, et même un public au-delà de nos frontières. Nous avons vu de très bons résultats. Notre présence sur les médias sociaux a augmenté de 17 % dans la dernière année, ce qui est excellent. Cela nous a permis d'encourager les discussions avec la population canadienne, qui forme un public très diversifié.
Pour ce qui est des programmes que nous avons mis sur pied, cela nous a aussi permis d'aborder l'histoire militaire d'une façon beaucoup plus moderne et actuelle. Par exemple, les boîtes d'artéfacts que nous envoyons gratuitement aux écoles partout au Canada sont accompagnées de matériel didactique dont peuvent se servir les enseignants dans les salles de classe. On a constaté que, de plus en plus, cela engendrait des dialogues avec les étudiants nouvellement arrivés au Canada; on parlait d'abord de l'histoire militaire canadienne, puis, très spontanément, des étudiants d'origines variées, qui sont souvent issus de pays aux prises avec des conflits, parlaient de leurs propres expériences. Cela nous a vraiment permis, au cours de la dernière année, d'élargir et de toucher beaucoup plus de Canadiens avec l'histoire militaire.
À cela s'ajoute l'aspect de la commémoration, bien entendu. Grâce à l'argent qui, très heureusement, nous a été accordé dans le cadre du budget fédéral, nous pouvons continuer à offrir nos programmes et à les élargir en vue du renouvellement très probable du Musée canadien de la guerre dans les années à venir.
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D'accord. Je vous remercie pour votre question.
C'est un sujet très important pour nous. Nous voulons sensibiliser les jeunes, par l'entremise des plateformes les plus pertinentes et les plus accessibles pour eux.
Comme je l'ai dit plus tôt en réponse à la question de M. Amos, bon nombre de nos programmes d'éducation sont offerts sur des plateformes techniques. C'est non seulement une question de nécessité, mais aussi pour obtenir les rétroactions des pédagogues. Nous adaptons notre travail, non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi parce que nous entretenons d'excellentes relations... [Difficultés techniques]... du Canada et d'autres intervenants qui nous transmettent ces rétroactions très importantes.
J'aimerais vous donner rapidement l'exemple d'un programme scolaire qui permet à nos experts de communiquer virtuellement avec les élèves, où qu'ils se trouvent, et aussi aux anciens combattants de leur parler de leur histoire. C'est un programme très populaire sur place, mais il est aussi de plus en plus populaire en ligne, comme vous pouvez l'imaginer.
Vous avez aussi parlé de l'histoire orale. Ce projet en est encore à ses balbutiements. Au cours des 20 dernières années, je dirais, nous avons accumulé ces histoires orales et avons recueilli de nombreux autres éléments.
Nous sommes heureux d'avoir reçu un don très généreux pendant le temps des Fêtes, qui nous permettra de créer une plateforme. À l'heure actuelle, le titre de cette plateforme est « In Their Voices ». Ce sera une plateforme numérique où nous offrirons ces histoires orales, et nous allons élargir le programme.
Pour que le programme soit plus vaste, nous savons qu'il devra être plus varié et faire entendre d'autres voix. Nous n'allons pas uniquement présenter l'histoire des anciens combattants, mais aussi celle de leurs familles, qui font partie du tableau d'ensemble de la commémoration. Nous savons que les expériences qu'ont vécues les anciens combattants ont eu une incidence sur celles de leurs familles également, et il est très important de raconter leur histoire.
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Merci beaucoup, madame Blaney.
Je peux dire ce qu'il en est précisément du Parc du centenaire de Vimy et du Monument commémoratif de la cote 70, deux vastes terrains privés situés à très peu de distance du Mémorial national du Canada a Vimy.
Les deux organismes qui les ont fait aménager avaient l'intention de continuer à veiller à leur entretien. Nous en poursuivons l'entretien comme nous l'avions juré au début. Mais, pour nous, l'enjeu se situe dans l'avenir, non pas d'ici à cinq ans, mais à 10 ou 20 ans. C'est aussi ce qui arrivera à ces lieux.
Cela pose une difficulté. Comme nous travaillons tous dans cet environnement, nous savons qui s'occupe de quoi, où va chaque chose et les détails de tout ce qui se fait, mais le Canadien ordinaire qui visite ces lieux n'en sait rien. Son premier réflexe, à la vue de problèmes ou d'un état de délabrement, est de s'adresser au ministère des Anciens Combattants.
Nous devons avoir à présent à l'esprit les lieux qui, à l'étranger, continuent de marquer des moments de l'histoire du Canada et nous assurer de ne pas les perdre de vue ni de les oublier, parce qu'aucun Canadien ne les visite régulièrement et n'y signale ce qui est délabré ou doit être remplacé.
Il s'agit simplement d'éviter le piège de l'oubli après la sortie du champ de vision, jusqu'à la survenue d'une catastrophe qui nous fera nous demander pourquoi c'est arrivé. Il s'agit de prévoir plutôt que de guérir.
Comme le doigt de M. May est visible, je m'arrête. C'est ce à quoi j'ai d'abord pensé en entendant votre question.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse que vous soyez tous ici. Malgré mon expérience limitée de visiteuse de ces lieux outre-mer, en ma qualité de députée, veuillez me croire, je souhaite à tous les Canadiens de pouvoir également le faire.
Tous mes petits-enfants ont visité le musée, à Ottawa. Nous avons beaucoup de motifs d'être très fiers.
Je désire questionner M. Steve McLellan, qui préside le groupe qui, chez nous, en Saskatchewan, travaille au projet de transformation du Centre du patrimoine de la GRC en musée.
Comme vous le savez, monsieur McLellan, le , dans la lettre de mandat qu'il a remis au ministre, l'a missionné pour transformer ce centre en musée national. Je sais que c'est notre priorité, et c'en est certainement une valide. Ce projet m'excite beaucoup.
Mais je tiens également à souligner que le plan visant à améliorer la commémoration au Canada date de 10 ans. On veut expliquer aux Canadiens qui sont ceux qui portent l'uniforme, quels ont été leurs contributions et leurs sacrifices. On veut qu'ils soient reconnaissants et que tous les anciens combattants et leurs familles se sentent reconnus.
On dit ici qu'on élargirait la vision du programme de commémoration du ministère des Anciens Combattants sans omettre l'insistance traditionnelle sur les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et ceux de la guerre de Corée. Le ministère veut rendre plus visibles les autres opérations internationales dans lesquelles les Forces armées canadiennes et la Gendarmerie royale du Canada ont servi et auxquelles elles ont participé.
Bien sûr, nous devons reconnaître, et parfois nous oublions même ici, dans ce [Difficultés techniques] nous avons une responsabilité également à l'égard de la GRC. Sous le gouvernement précédent, nous avons traversé le Canada, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique, jusqu'à Yellowknife et à Beauval, dans le nord de la Saskatchewan, nous avons rencontré des Métis et des Autochtones. Cependant nos visites, nous avons été accompagnés par des membres de la GRC, encore actifs ou retraités, qui affrontent des défis incroyables.
Vous en penseriez quoi si, dans ce musée, on commémorait nos anciens combattants? Avez-vous une idée de ce à quoi ça pourrait ou devrait ressembler?
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La question est importante, et comme je l'ai dit, votre tâche est essentielle. Comme je l'ai fait et d'autres également, je réitérerais l'importance de reconnaître et de financer dans la mesure du possible et du nécessaire notre image de marque nationale et le souci que nous apportons, globalement, à notre devoir de mémoire. Je préciserais que nous le devons parce que nous savons que nous le pouvons.
Sur la façon de le faire, le monde a tellement changé ces derniers temps. Il est important, pour nous, de le déplorer de certaines façons, bien sûr, mais ce l'est également également de tirer les leçons.
Par exemple, vous voyez que, aujourd'hui, nous pouvons nous rencontrer en virtuel. Nous n'avons plus à prendre l'avion ni y consacrer deux ou trois jours, et la communication n'y perd en rien. Pensons aux moyens par lesquels nous pouvons faire connaître des personnes qui peut-être — et c'est sûr si ce sont des vétérans de la Seconde ou de la Première Guerre mondiale ou de celle de Corée —, sont incapables de se rendre à Ottawa. Elles ne peuvent pas y assister en personne aux services du jour du Souvenir, peut-être même pas dans leur propre ville, mais ce serait possible pour elles, devant une caméra, de participer à ces activités.
Je reconnais le grand mérite des organismes qui sont ici et qui numérisent déjà ces récits.
Je réitère la signification de ces récits. Nous ne commémorons pas seulement la grande œuvre collective de ces héros, mais aussi ce à quoi ils ont été obligés de renoncer pour le faire. Beaucoup d'entre nous ont déploré, pauvres de nous, notre confinement continu pendant six mois ou un an sans voir notre famille ou nos enfants. Pensez à ces jeunes hommes, à ces jeunes femmes aussi, qui, eux, n'ont pas vu leurs familles pendant quatre ou cinq ans. Racontons ces épreuves.
Parfois, les films sur le sujet que nous regardons ne nous montrent pas vraiment la vie dans les tranchées ni pendant les journées difficiles, mais les temps de célébration dans un bistro français ou ce genre de décor. Nous avons besoin de réclamer de les entendre.
Autre point commun à toutes les forces, la GRC qui a participé à des missions de maintien de la paix et la Police à cheval du Nord-Ouest qui a servi outre-mer, dans différentes guerres, est que leurs membres ne viennent pas souvent en parler librement et à grands traits. Accordons-leur un endroit où ils peuvent le faire en sécurité pour que nous capturions, dans leurs termes et avec leur approbation, les récits de leurs expériences.
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Merci, Monsieur le président.
Je vous remercie tous les cinq pour vos exposés et le rôle que vous jouez pour aider à faire reconnaître les hommes et les femmes qui servent notre pays. C'est tellement important.
Je questionnerai surtout Mme Dromaguet et M. Loveridge. En effet, je tiens à parler des vétérans d'aujourd'hui, pour savoir si nous les reconnaissons et dans quelle mesure et comment nous pouvons le faire mieux.
Bien sûr, le 31 mars a marqué le septième anniversaire de la fin de la guerre en Afghanistan, et certains anciens combattants de cette guerre déplorent le silence des monuments aux morts sur la période de leur service, c'est-à-dire de 2001 à 2014, et sur le rôle du Canada pour la paix et le maintien de la paix. Certains en sont très irrités.
Un de mes électeurs, l'adjudant-chef à la retraite Robert Thompson s'est fait le champion de cette cause pendant un certain nombre d'années. Il estime qu'environ 7 500 monuments de partout dans le pays ne reconnaissent pas ces combattants.
Est-ce que nous les reconnaissons d'une façon ou d'une autre dans nos institutions? Dans l'affirmative, comment le faisons-nous et comment pouvons-nous mieux le faire, désormais?
Entendons d'abord Mme Dromaguet.
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Je vous remercie, monsieur Samson.
[Traduction]
La question est très importante. Vous avez complètement raison.
Encore une fois, si j'épouse le point de vue d'une institution publique, avec l'intention première de recueillir des témoignages, la difficulté, pour nous, qui voulons recueillir des récits, est que ces anciens combattants en conservent la possession et ne sont pas tout à fait prêts à lâcher prise. Mais nous disposons d'autres moyens pour enregistrer leurs récits.
Bien sûr, les vétérans d'aujourd'hui font partie des témoins que nous espérons interroger et enregistrer. C'est notre façon de reconnaître leurs récits.
De plus, comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, nous avons actualisé, en 2017, nos galeries permanentes pour raconter l'histoire de la guerre froide à celle de l'Afghanistan. C'était un projet très important pour nous, parce que nous avons pu donner une voix à ces anciens combattants de l'ère moderne. Nous avons ainsi rassemblé des récits très émouvants et très intéressants.
Vous avez raison, c'est tellement important à raconter, parce que c'est notre mémoire vivante. Nous sommes peut-être plus habitués à commémorer des événements qui sont survenus il y a 75 ou 100 ans, mais, ici, il s'agit de conflits dont la plupart d'entre nous se souviennent encore. Voilà pourquoi il est très important de les raconter.
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Ce sont deux excellentes questions.
Nous en sommes à la troisième année de notre travail pour éliminer tout l'arriéré des pierres tombales d'Anciens Combattants Canada. Nous faisons de grands progrès, plus particulièrement en Ontario. Nous sommes en train de terminer l'entretien des pierres tombales de manière à ce que toute personne qui les voit les juge acceptables. Je pense qu'à la fin de cette période, ce sera bien. Je ne voudrais pas que nous ayons à nouveau un arriéré, alors ce sont des questions que nous allons aborder à l'avenir.
En ce qui concerne les jeunes, je pense que Mme Dromaguet a également beaucoup parlé du programme d'engagement. Nous appelons le programme d'engagement Eyes On, Hands On, et nous prévoyons le commencer en 2022-2023. Grâce à ce programme, nous voulons faire participer les jeunes, la Légion et le corps de cadets. Nous voulons mener ce genre d'initiatives, d'abord pour nous aider à entretenir tous nos repères au Canada, mais aussi pour permettre à ces groupes de mieux comprendre les anciens combattants. Cet engagement et cette sensibilisation sont essentiels à l'avenir, car nos anciens combattants, surtout ceux de la Première et de la Seconde Guerres mondiales, s'éteignent, et ce, rapidement.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Merci de m'avoir cédé les 12 secondes restantes, députée Blaney.
Madame Dromaguet, je tiens tout d'abord à vous remercier. Voici une photo. Il me ressemble un peu. C'est mon grand-père en 1914. Il était à la crête de Vimy, à la cote 60, et je suis allé au Musée de la guerre un jour et vos employés m'ont aidé à prendre ce vieux négatif et à le transformer en une photo afin que nous puissions retracer exactement, presque au jour près, où cette photo a été prise. Je vous remercie donc de cela et de tout le travail que vous faites.
Vous savez quoi? Puisque nous sommes sur la photo, c'est toujours la circonscription qui compte. Je voudrais dire à notre Don du Centre Juno Beach que je suis fier de dire que Jim Parks soit dans ma circonscription à Mount Albert. Je vous remercie du programme de drapeaux que vous avez lancé. Je ne connaissais pas du tout ce programme jusqu'à ce que M. Parks fasse une course cette année, course que j'ai été fier de soutenir.
Quoi qu'il en soit, il y a quelques questions. J'ai la Première Nation des Chippewas de Georgina Island dans ma circonscription. Elle a un petit cénotaphe qui a besoin d'être réparé. Cela m'amène à ma première question. Que faisons-nous avec les membres des Premières Nations pour montrer et enseigner à la nouvelle génération les contributions que les anciens combattants ont apportées au Canada dans toutes nos guerres et tous nos conflits?
Je risque de vous interrompre car j'ai beaucoup de questions. Quelqu'un peut prendre la parole, s'il le souhaite.
Allez-y, madame Dromaguet.
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Merci, monsieur Davidson.
C'est une excellente photo et je suis heureuse que nous ayons pu vous aider à l'obtenir. C'est aussi une excellente question.
En ce qui concerne les histoires des Premières Nations et des Autochtones, c'est une priorité pour notre institution. Bien sûr, nous avons des histoires qui sont dans nos galeries permanentes, mais je peux dire que nous avons amplifié ces histoires au cours des dernières années. L'exemple le plus récent et le plus émouvant a été le don du portrait de Philip Favel, qui a participé au débarquement. Nous avons été en mesure de le commémorer lors d'une activité organisée en partenariat avec le MDN en novembre dernier, si bien que son histoire est racontée. Lorsque nous avons diffusé la photo, elle est devenue virale, ce qui prouve qu'il y a un intérêt et une nécessité à raconter ces histoires très importantes.
Nous intégrons également les histoires et les perspectives autochtones dans nos ressources éducatives. Lorsque nous parlons des trousses d'approvisionnement ou de certains de nos programmes scolaires, par exemple, nous intégrons ces histoires et parlons de ces expériences importantes et poursuivons nos efforts de collecte de renseignements.
Je terminerai peut-être en disant que nous reconnaissons de plus en plus qu'il est important, lorsque nous parlons de ces expériences, de le faire en consultation et que les voix qui sont entendues soient celles des personnes que nous représentons. C'est une chose que nous prenons très au sérieux et que nous voulons renforcer à mesure que nous allons de l'avant.
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Absolument. Merci beaucoup, monsieur Casey.
Je ne soulignais pas un problème précis. Je ne faisais que répéter que, pour les monuments européens, il y a une sorte de mentalité « loin des yeux, loin du cœur ».
Mon collègue, M. Loveridge, a mentionné que les budgets sont adéquats à court terme, et je pense que c'est un bon point. Ils sont adéquats à court terme, mais je pense que nous devons continuer de penser à long terme. Nous disons que nous avons tel montant, qui est alloué pour l'amélioration et l'entretien des sites canadiens, mais ce sont des sites qui sont précisément au Canada. Le budget prévoit que Parcs Canada reçoive... Je ne me souviens plus du montant précis, pour l'entretien d'un certain nombre de sites au Canada.
Les sites à l'étranger font partie d'un système de gestion de partenariat avec la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, comme M. Loveridge l'a mentionné. Parcs Canada et Anciens Combattants y participent, de même que des entités privées. La préoccupation de notre organisation est le long terme et le fait d'essayer de songer à ce qui se passera lorsque ces sites auront besoin d'améliorations.
Le budget pour les améliorations actuellement est pour les sites canadiens. Cela pose des problèmes à long terme.
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C'est une excellente question. Je réussissais bien pour deviner au début de la pandémie, mais je m'en viens plutôt mauvais pour prédire l'avenir.
C'était un désastre de notre point de vue, pour ce qui est des revenus. Les revenus sont tombés à zéro, évidemment, puisque nous avons fermé le musée. Nous avons été ouverts pendant quelques mois l'année dernière, donc je suppose que nos revenus ont baissé de 85 % ou dans ces eaux-là parce que nous avons été ouverts pendant quelques mois. Cela a continué cette année. Nous n'avons pas encore ouvert le musée cette année, et nous ne savons pas quand nous allons ouvrir nos portes à nouveau. Nos revenus sont nuls.
Je dois dire que les gouvernements en France et au Canada ont vraiment agi. Nous avons eu des programmes de soutien salarial en France. Nous avons eu de l'argent provenant essentiellement de fonds de prévoyance que le pays a soutenus. Au Canada, vous connaissez les programmes, et nous bénéficions d'une considération spéciale de la part du ministère des Anciens Combattants, alors je pense que tout va bien.
Je pense qu'il va y avoir une affluence lorsque les établissements ouvriront leurs portes, alors nous aurons un achalandage important. Les gens essaient seulement de sortir et de visiter des lieux. Lorsque nous aurons retrouvé nos voyageurs internationaux, je pense que nous serons dans une bonne position.
J'ai très confiance qu'à long terme, la situation reviendra à la normale et que nous pourrons poursuivre notre plan de croissance.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais revenir à M. McLellan.
Lorsque nous parlons de commémoration, ce que j'entends est génial. Nous avons besoin de cette commémoration pour le premier objectif, qui est de veiller à ce que les Canadiens comprennent et reconnaissent les contributions et les sacrifices des hommes et des femmes en uniforme.
Cependant, le deuxième objectif consiste à ce que tous les anciens combattants et les membres de leur famille se sentent reconnus. Je n'ai pas parlé autant aux membres de la GRC mais, par exemple, pour la cohorte qui est allée en Afghanistan, il n'y a pas encore d'endroit au Canada où ils peuvent aller pour reconnaître ce que ces gens ont fait.
Quand je pense à la possibilité d'un musée pour la GRC, je sais, pour avoir discuté avec des membres, que beaucoup d'entre eux ont été confrontés à des circonstances atroces à l'étranger mais aussi au pays. Pour nos anciens combattants actuels, y a-t-il un moyen d'inclure ce type de commémoration par ACC, étant donné qu'ils relèvent de nous à Anciens Combattants?
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C'est une question intéressante. D'après moi, pour trouver la meilleure façon pour la population canadienne de rendre hommage collectivement aux personnes qui ont perdu la vie et à celles qui ont souffert, il faut élargir la discussion.
Nous consacrons énormément de temps — à juste titre — aux deux premières guerres mondiales; j'applaudis ces efforts et je les appuie sans réserve. Toutefois, vous avez attiré notre attention aujourd'hui sur la cohorte envoyée en Afghanistan. Les femmes et les hommes qui sont revenus ont laissé quelque chose sur le sable de l'Afghanistan; tous les membres de la police montée laissent quelque chose derrière eux lorsqu'ils servent. Malheureusement, de grandes tragédies ont touché le milieu policier récemment, et elles devraient être soulignées.
Comment exactement, je ne saurais vous le dire, mais je sais que la GRC a de très bonnes façons de reconnaître les personnes ayant perdu la vie. Elle organise un service commémoratif annuel, notamment, et elle inscrit leurs noms sur un cénotaphe à la Division Dépôt.
À mon avis, nous devons d'abord faire en sorte que les Canadiens et les organismes aient la possibilité d'inscrire ces noms quelque part, mais ensuite et surtout, nous devons encourager le reste de la population à venir les voir et à y prêter attention. Quand les gens se tiennent devant un cénotaphe, que ce soit celui de la Division Dépôt, celui d'Arcola ou celui de Yorkton, en Saskatchewan, ils saisissent l'importance et les effets réels des services que ces personnes ont rendus.
C'est important d'avoir la possibilité de se tenir à côté d'un membre de la GRC qui connaissait la personne dont le nom est gravé sur le monument devant nous. Nous devons continuer de dire à la population canadienne pourquoi c'est important. Sinon, nous répéterons les erreurs du passé. Ne refaisons pas les mêmes erreurs.
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Merci beaucoup. Je suis ravie de vous en dire plus à ce sujet.
Il s'agit d'un nouveau projet. Comme tout le reste, la muséologie vieillit rapidement, et notre musée, qui a déjà 16 ans, si vous pouvez le croire, a besoin d'un renouvellement et d'une nouvelle approche. La façon dont nous racontons l'histoire aujourd'hui diffère des méthodes employées à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
Je dirais que l'objectif principal que nous tentons d'atteindre avec le nouveau cadre, c'est de raconter l'histoire d'une manière significative et pertinente. Je pense que nombre des participants à l'appel d'aujourd'hui ont déjà fait allusion à cela. Nous voulons donner de l'importance à l'histoire. Si un événement s'est produit il y a 100 ans, quelle incidence a-t-il encore sur le Canada d'aujourd'hui? Comment pouvons-nous créer des liens entre la population canadienne et l'histoire?
Un de mes exemples favoris est sans doute l'histoire de Francis Pegahmagabow, le soldat autochtone le plus décoré de la Première Guerre mondiale. Nous racontons son histoire dans notre galerie, mais avec notre nouvelle approche, nous ajouterions des détails: nous parlerions de son legs et du travail d'activisme qu'il a accompli plus tard et qui a ouvert la voie à certains droits qu'ont les Autochtones aujourd'hui. Ainsi, les gens pourront établir un lien avec l'histoire.
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Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
L'un ou l'une d'entre vous a dit que nous étions tous liés, d'une façon ou d'une autre, au service militaire. C'était gentil de la part de Scot Davidson de nous raconter l'histoire de son grand-père.
Je vais vous montrer ceci. C'est mon grand-père. Il connaissait peut-être le grand-père de M. Davidson. Lui aussi a participé à la bataille de la crête de Vimy. Il y a été blessé. La photo a été prise juste après son enrôlement dans le Princess Patricia's Canadian Light Infantry, il y a de cela très longtemps.
Il a eu de la chance. Il est rentré à la maison, il a fondé une famille, et grâce à lui, j'ai pu devenir député et contribuer à la démocratie à la défense de laquelle lui et d'autres ont tant sacrifié. C'est un grand privilège pour moi d'être ici avec vous.
Madame Dromaguet, cela fait maintenant deux années de suite que le gala commémorant la bataille de l'Atlantique a été annulé. Vous vous souvenez sans doute de la célèbre photo des survivants de cette bataille. Une nouvelle photo est prise chaque année, et le groupe est chaque fois plus petit. J'ai tellement peur de voir à quel point le groupe aura rétréci entre 2019 et 2022, lorsque le gala pourra avoir lieu à nouveau.
Je remercie chacun et chacune de vous pour le travail que vous faites dans le but de commémorer et de rappeler les sacrifices faits par les Canadiens au fil de nombreuses années.
J'aimerais parler des mémoriaux et des monuments physiques. Je représente Halifax, une ville de la marine; je vais donc donner un exemple lié à la marine. L'ancre du NCSM Bonaventure, le Bonnie, se trouve ici, dans le parc Point Pleasant. C'est un monument dédié aux personnes qui ont péri en mer dans l'exercice de leurs fonctions en temps de paix.
Il y a beaucoup de monuments semblables partout au pays; on ne sait pas exactement à qui ils appartiennent. Ils se détériorent sous l'effet du vandalisme et du temps. Le Bonaventure, lui, est menacé par l'érosion puisqu'il est situé sur la berge de l'océan. Récemment, le MDN, ACC et un groupe local de survivants du désastre du NCSM Kootenay, dont les noms des camarades de bord sont inscrits sur ce monument, ont réussi à joindre leurs efforts et à faire réparer le monument juste à temps pour le 60e anniversaire du désastre du Kootenay. Cela n'a été ni facile ni simple.
Cet exemple m'amène à ma question: auriez-vous des conseils à nous donner sur les mesures à prendre pour assurer l'entretien des nombreux petits monuments à la mémoire des personnes perdues répartis dans les collectivités canadiennes d'un océan à l'autre?
Monsieur McLellan, je vais vous demander de répondre en premier puisque vous travaillez au pays, mais si d'autres ont de sages conseils à nous donner, je vous en serais très reconnaissant.
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Merci beaucoup, monsieur Amos.
Nous n'avons pas obtenu l'affectation que beaucoup d'entre vous ont préconisée, mais j'aimerais néanmoins vous remercier des efforts que vous avez déployés en notre nom. C'était vraiment formidable à voir, et c'était excellent de pouvoir parler à chacun de vous et de savoir que vous vous intéressiez à ce que nous avons demandé avec force.
Nous comprenons que le budget de cette année est certainement particulier. Nous sommes dans une situation où beaucoup d'autres besoins, en plus des nôtres, sont pressants et immédiats. Les nôtres sont plus une proposition à long terme.
De notre point de vue, à court terme, oui, nous n'avons pas reçu cette année l'enveloppe que nous avons demandée, mais nous continuerons de la demander. Nous continuerons d'attirer l'attention sur la question des monuments à l'étranger.
[Français]
M. Desilets a aussi mentionné la question du mémorial canadien du Mont-des-Cats. Il est très difficile de prendre une décision au sujet de toutes ces demandes.
[Traduction]
Je pense que c'est un problème urgent. Nous aimerions voir le plan décennal, et nous aimerions travailler avec Anciens Combattants dans ce dossier pour que le plan tente de régler ces questions proactivement plutôt que réactivement.
Mon collègue, monsieur Loveridge, l'a également mentionné. On a fait énormément de travail pour régler l'arriéré de réparations de pierre tombale au Canada, et personne ne veut voir cet arriéré empirer à nouveau. Il faut adopter une vision proactive continue plutôt que de se pencher sur la question quand tout tombe en ruines et que le problème devient si grave qu'on ne peut plus l'ignorer.
Merci beaucoup.