Bienvenue à la huitième séance du Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 27 octobre, le Comité reprend son étude des conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur la santé financière des organismes de vétérans.
J’aimerais souhaiter la bienvenue à tous les témoins qui ont pris le temps de se joindre à nous aujourd’hui malgré leur horaire chargé.
Tout d’abord, nous accueillons Mike Gimblett, président du club 420 Wing Oshawa Inc.
Max Gaboriault comparaît à titre personnel. Bienvenue, monsieur.
De l’Association de l’Aviation royale canadienne, nous accueillons Linda Brimson, directrice de l'Escadre 427 de London.
Nous accueillons Deanna Fimrite, secrétaire-trésorière nationale, Direction Nationale, Vétérans de l’armée, la Marine et l'Aviation du Canada. Bienvenue.
De la Fondation La patrie gravée sur le cœur, nous accueillons M. Nick Booth, directeur général.
Nous avons aujourd’hui un très grand groupe de témoins, alors commençons sans plus tarder. Chacun d’entre vous aura cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions des députés.
Mon rôle est celui d’interrupteur officiel. C’est ce que je fais la plupart du temps. Lorsque vous parlez ou que vous répondez à des questions, vous avez une période déterminée. Quand vous arriverez à une minute de la fin de votre temps de parole, vous me verrez lever le doigt. Ne vous affolez pas. Une minute vous laisse beaucoup de temps pour conclure. Je ferai cela tout au long de la séance, autant pendant les questions que pendant les déclarations préliminaires.
Nous allons commencer par les déclarations préliminaires. Nous écouterons d'abord M. Mike Gimblett, président de 420 Wing Oshawa Inc. Les cinq prochaines minutes sont à vous, monsieur.
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Bonjour, mesdames et messieurs, et merci pour cette occasion de m’adresser à vous.
Notre petit club indépendant sert tous les vétérans, mais il est principalement axé sur l’ancienne Force aérienne. Nous avons un édifice patrimonial, l’un des trois bâtiments restants de la base du Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique à Oshawa construit en 1941 pour former les pilotes à l’effort de guerre.
Nous sommes une entité commerciale indépendante sans but lucratif constituée en société en Ontario, dont la mission est de servir nos anciens combattants et de promouvoir l’aviation au Canada. Nous parrainons également trois escadrons de cadets de l’air locaux en les aidant financièrement et en leur prêtant des locaux de notre édifice. Nous appuyons aussi les groupes locaux qui viennent en aide aux femmes victimes de violence conjugale ainsi que la soupe populaire locale, qui soutient les sans-abri. Comme nous sommes indépendants, nous ne relevons pas d’une structure de commandement central et nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
Quant à nos membres, 95 % d'entre eux sont des aînés. Pour la plupart d'entre eux, notre club est leur seul centre de vie sociale; ils nous considèrent comme leur grande famille. Ils se rassemblent chez nous pour socialiser avec des gens aux vues similaires et pour jouir de l'esprit de camaraderie qui règne au club.
Notre petite entreprise sans but lucratif n'a pas de fonds excédentaires à reporter d'une année à l'autre. Notre mandat nous incite à utiliser nos excédents pour les gens et pour les programmes que nous appuyons.
Nous sommes propriétaires de notre édifice et nous louons le terrain à la Ville d’Oshawa. En partie grâce à nos efforts, ce terrain est en voie d’être désigné district d’importance historique afin de reconnaître la contribution à l’effort de guerre auquel nous devons notre liberté.
Nous comptons aussi beaucoup sur notre noyau de bénévoles, qui accomplissent le gros du travail dans le club et qui fournissent des services à nos membres les plus âgés. Comme nos dépenses de fonctionnement ne sont pas élevées, jusqu’à maintenant nous n’avons été admissibles à aucun des programmes comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, le CUEC.
Cette année, nos revenus ont diminué d’environ 80 %, soit de 60 000 $. Ce printemps, le confinement nous a obligés à fermer nos portes pendant trois mois et maintenant, la récente zone rouge de la région de Durham nous a de nouveau fermé nos portes. Nous ne pouvons laisser personne entrer dans l’édifice. Nous avons dû annuler deux grands événements en décembre, ce qui nous a fait perdre encore plus de revenus.
Pendant la première partie de la pandémie, nos dépenses mensuelles s'élevaient à environ 1 000 $ par mois, soit 8 000 $ en tout. Nous avons réussi à assumer ces dépenses en servant les gens à l'extérieur, sur le patio, quand le temps le permettait. Nous avons aussi organisé avec nos bénévoles un service de repas à emporter toutes les deux semaines, pour lequel la majeure partie de la nourriture nous a été donnée.
Maintenant qu'il fait froid et que nous ne pouvons pas recevoir plus de 10 personnes à l’intérieur, nous avons été obligés de fermer jusqu’à nouvel ordre. Nous devons continuer à payer les dépenses mensuelles comme l’électricité, le téléphone, les frais d’Internet et l’eau, et maintenant il faut en plus chauffer l’édifice et payer le contrat de déneigement. Nous prévoyons que cet hiver, nos factures s'élèveront à 2 000 $ par mois, soit 10 000 $ pour les cinq prochains mois. C'est le double de ce que nous payons pendant l'été. Nous venons aussi de renouveler notre prime d'assurance, qui s'élève à 5 600 $; les versements commenceront en décembre.
Nous allons poursuivre notre service de repas à emporter, ce qui devrait couvrir environ la moitié de nos dépenses. Pour survivre à cette pandémie, nous avons accru notre présence en ligne afin que nos membres demeurent renseignés et unis, mais nous aurons beaucoup de peine à traverser cet hiver. Nous avons fait une demande d’aide au programme de 20 millions de dollars juste pour payer notre prime d’assurance.
Le plus triste est le fait que nous sommes fermés, que nos fonds ne servent qu'au fonctionnement de l'entreprise et que, par conséquent, notre capacité d’offrir les programmes dont nos anciens combattants et nos aînés ont besoin est mise à rude épreuve. De plus, nous ne pourrons plus, pendant un temps, contribuer à l’avenir du Canada en soutenant nos escadrons de cadets de l’air locaux.
Il y a 45 ans, j’étais cadet de l’air à Oshawa; nous étions soutenus par l'Escadre 420. Les cadets de l’air m’ont enseigné le leadership et la citoyenneté, ce qui m’a bien servi dans la vie. Il ne se passe pas une journée sans que j’utilise ces leçons apprises dans un programme appuyé par l'Escadre 420.
Ce que nous demandons maintenant, ce n’est pas un cadeau, mais plutôt un coup de main pour nous aider à rester ouverts pendant cette pandémie, que personne n'avait prévue. Depuis plus de 72 ans, notre club et ses membres donnent généreusement de leur temps, de leurs efforts et de leurs fonds. Nous tenons à continuer à le faire, mais nous avons besoin d’aide maintenant pour traverser la brève période qui s'annonce difficile.
Merci.
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Je ne suis pas aussi éloquent que l’intervenant précédent, alors j'aurai besoin de votre patience. J’ai des lésions cérébrales et en ce moment, je suis extrêmement anxieux.
Je suis le caporal-chef Gaboriault, un opérateur de transmission à la retraite. J’ai servi dans l’armée pendant 13 ans. J’ai participé à la première rotation en Afghanistan pendant neuf mois. J’étais opérateur sous le commandement du général Fraser. Je suis également opérateur de contre-mesures électroniques de première génération — brouilleur de bombes — et je portais un fusil mitrailleur de catégorie C9 pour assurer la sécurité.
Depuis quatre ans, je défends des causes à ACC pour faire modifier les politiques sur les blessures et les troubles cognitifs. Je n'y suis pas encore parvenu. Comme ma santé se détériore, il m'est de plus en plus difficile de poursuivre ma mission.
Pour ce qui est de mon diagnostic, je souffre d'une intoxication à la méfloquine qui s'accompagne de symptômes complexes de TSPT et je suis presque psychotique, ce qui signifie que depuis 15 ans, je suis en mode survie. Je n'arrive pas à m'en sortir.
La COVID n’a pas eu beaucoup d’effets sur ma vie quotidienne, car je n'ai pas une vie très sociale et je sors très, très peu. Elle a cependant eu une incidence sur les traitements que je reçois depuis une dizaine d’années. Comme mon corps ne se détend pas de lui-même, j'ai besoin des soins de chiropraticiens, d'acupuncteurs et de physiothérapeutes. J'ai aussi besoin des services de conseillers en santé mentale, mais ces consultations ne se donnent maintenant que par téléphone, et nous savons tous qu'elles ne sont pas aussi efficaces. La pandémie n'a pas encore nui à ma médication. Le courrier arrive parfois en retard, mais ce n’est pas grave.
En fait, je vais me contenter de répondre aux questions des membres du Comité. Je pense que ce sera plus facile ainsi, monsieur le président.
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Merci beaucoup. Je suis tout simplement ravie de cette occasion de présenter notre escadre.
Nous avons un excellent groupe d’environ 130 membres, qui sont principalement des aînés. Nous avons un édifice patrimonial qui, à notre avis, est un vrai bijou. Nous combinons l’innovation et la tradition dans notre programme, et nous continuons à sensibiliser les générations actuelles et futures à l’importance de l’histoire canadienne en lui rendant hommage. Nous nous réjouissons de pouvoir parrainer et accueillir six escadrons de cadets de l’air pendant qu'ils étudient et travaillent pour obtenir leurs licences de pilotes privés pendant un séjour de six semaines au cours de l’été.
À l’heure actuelle, nous ne pouvons pas tenir les événements qui génèrent des fonds par un tirage 50-50. Par nos activités, nous apportons une contribution importante à l’avenir de l’aviation canadienne. Nous avons participé à la mise sur pied de l’unité de traitement clinique du trouble de stress post-traumatique pour vétérans à l’hôpital Parkwood de London. Nos membres bénévoles demeurent en contact étroit avec les anciens combattants qui y résident.
Cette année, nous y avons remis deux quilts of valour à des anciens combattants qui les méritaient beaucoup, et notre groupe y a rendu deux visites formidables.
Je vais vous parler un peu de notre association et de notre édifice. Elle a été créée en 1947. Elle occupe l'édifice original sur un terrain qui appartient maintenant à l’aéroport international de London. L'édifice a été construit en 1939-1940 comme cantine pour les aviateurs. L'édifice de l'Escadre faisait partie de la station Crumlin, site de l’école élémentaire de pilotage no 3 et de l’école d’observation aérienne no 4. Tout cela faisait partie du Plan d'entraînement aérien du Commonwealth britannique.
On pense que cet édifice est le dernier bâtiment historique encore utilisable de son époque dans le Sud-Ouest de l’Ontario.
Le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique a assuré la survie de la Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il avait une portée incroyable et il était très dispendieux, plus même que la construction du réseau ferroviaire national du Canada. Malheureusement, on n'a pas enseigné ces faits dans les cours d'histoire des écoles canadiennes. Il incombe aux groupes d’anciens combattants et aux organismes d’aviation sans but lucratif de faire connaître ces faits historiques importants.
Dans ses bases situées partout au Canada, le Plan d'entraînement a formé des pilotes, des navigateurs, des bombardiers d'aviation, des radiotélégraphistes, des artilleurs aériens et des mécaniciens de bord. Le personnel au sol et les stagiaires techniques en réparation d’instruments et d’aéronefs étaient également essentiels. Il s’agissait d’une contribution canadienne cruciale à l’effort de guerre des Alliés. Les 151 écoles et bases canadiennes du Plan d'entraînement ont protégé l'entraînement des équipages aériens et des forces terrestres du Royaume-Uni et elles ont rapidement mobilisé une force incroyable de personnel civil et militaire.
Après la guerre, l'édifice de l’escadre est demeuré en service pendant la guerre de Corée et pendant l'ère de l’OTAN jusqu’à ce qu’il soit acheté par l'Escadre 427, en 1959. Je vais citer notre directeur d’escadre et ancien combattant des Forces canadiennes, Chuck Hardy:
Nous sommes très fiers d’avoir créé un endroit où de nombreux anciens combattants de la Force aérienne, leurs proches et les gens de la collectivité en général peuvent se réunir et socialiser au milieu d'artefacts historiques locaux et nationaux extraordinaires.
Il ajoute:
Il nous a été très difficile de trouver du soutien financier et des solutions de rechange pour sauver notre organisme depuis que la COVID-19 nous a forcés à fermer nos portes. Nos membres et nos bénévoles sont particulièrement vulnérables en raison de leur âge et de leurs troubles de santé. Nous avons présenté des demandes auprès de programmes d'aide et de subvention du gouvernement et d'initiatives locales. Malheureusement, nous serons peut-être obligés de déclarer faillite. Les membres et les amis de l’Escadre ont fait des dons généreux, mais nous ne générons plus les revenus d’événements qu'organisait aussi la collectivité en général. Nous devons continuer à payer l’entretien des édifices, les services publics et l’assurance, mais nous ne pouvons plus tenir les événements dont les revenus nous permettaient de payer ces factures.
Nous avons lancé deux appels. Le deuxième a atteint une plus grande partie du public. Nous avons reçu des fonds par l’entremise de GoFundMe et de CanaDon. L’argent de CanaDon est limité, car nous ne pouvons pas nous en servir pour les dépenses de fonctionnement.
Nous avons présenté une demande pour la période de décembre 2020 à juin 2021 pour les salaires et les avantages sociaux — nous avons un employé rémunéré, notre gestionnaire d’escadre —, pour les honoraires professionnels d'un vérificateur, d'un archiviste et d'un assistant à la programmation muséale, pour notre énorme prime d'assurance qui s'élève à 17 281,32 $ par année — je vous assure que nous avons magasiné partout —, pour les services publics, qui sont très chers, pour le loyer que nous payons au propriétaire du site, pour l’entretien de l’édifice — nous devons remplacer le panneau d’alerte incendie et une partie de l'éclairage —, pour les matériaux et les fournitures, pour l'EPI, pour les fournitures jetables des repas à emporter, pour l'impression et la promotion de notre programme d’éducation, pour la mise à jour des pièces d'exposition, pour de nouveaux panneaux et pour les frais administratifs.
Dans un avenir plus heureux et plus sain, l’Escadre accueillera à nouveau des événements pendant lesquels les gens pourront se réunir en toute sécurité.
Je vous remercie de votre temps, de votre attention et de votre considération.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m’accueillir aujourd’hui. Nous comprenons très bien les préoccupations du Comité au sujet de la santé financière des associations d’anciens combattants.
Je vais présenter brièvement le contexte aux membres qui n’ont peut-être pas d’organismes ANAVETS ou d’unité ANAF, comme on les appelle parfois, dans leur circonscription.
L'organisme Vétérans de l’Armée, la Marine et l'Aviation du Canada, ou ANAVETS, est la plus ancienne association d’anciens combattants au Canada. Notre histoire remonte à 1840, et nous avons été officiellement constitués en vertu d’une loi spéciale du Parlement en septembre 1917. Aujourd’hui, nous comptons environ 13 000 membres répartis dans 61 unités basées dans huit provinces du pays.
Les répercussions de la COVID-19 ont frappé particulièrement durement l’ANAVETS et de nombreuses autres associations d’anciens combattants. Non seulement les fermetures ont entraîné une perte totale de revenus au cours des premiers mois de la pandémie, mais les restrictions subséquentes, une fois que les associations ont pu rouvrir leurs portes, ont considérablement réduit les principales sources de revenus sur lesquelles nos unités comptaient.
Dans le rapport initial que nous avons présenté au ministère des Anciens Combattants en début juin, nous estimions qu’environ le quart de nos unités ne s'inquiétaient que très peu de la poursuite de leurs opérations. La moitié d'entre elles s'en inquiétaient modérément, et le dernier quart avaient de graves préoccupations. Au début de septembre, la situation s’est aggravée, et la Direction nationale a remis plus de 43 000 $ en cotisations aux unités dans le besoin. De plus, de nombreux commandements provinciaux ont aidé financièrement leurs unités lorsqu'ils pouvaient le faire, soit en renonçant à une partie des cotisations, soit en prêtant ou en faisant don de leurs fonds de réserve aux unités qui ne réussissaient plus à payer leurs coûts de fonctionnement.
Au début, les programmes de soutien du gouvernement fédéral n’ont guère aidé la plupart de nos unités, car environ 40 % d’entre elles étant inadmissibles au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, parce qu’elles étaient gérées par des bénévoles et ne répondaient donc pas aux exigences du programme en matière de rémunération. Le Fonds d'urgence pour l'appui communautaire semblait prometteur, mais il ne s’appliquait qu’aux projets nouveaux ou en cours et non aux dépenses de fonctionnement. De plus, les organismes sans but lucratif n’étaient pas admissibles au financement de développement régional.
La plupart des unités ont mis du personnel à pied quand elles ont dû fermer, et seulement une poignée d’entre elles ont gardé un membre du personnel. Lorsque les unités ont rouvert, nous les avons encouragées à utiliser la subvention salariale d’urgence du Canada, mais bon nombre d’entre elles n’ont pas réembauché tout leur personnel à cause de la diminution des heures d’exploitation et des pertes de revenus.
Dans la plupart des unités d’ANAVETS, les revenus proviennent de deux activités principales. La première est la location de salles et la restauration. Cette année, nos unités ont dû annuler la plupart de leurs locations de salles lorsqu'il a fallu fermer les édifices, puis respecter des restrictions de capacité et de distance sociale. La saison des mariages a été une perte totale cette année, tout comme les petites fêtes et les célébrations des entreprises. Encore aujourd’hui, on ne sait pas trop quand on pourra ouvrir à pleine capacité. Dans le passé, les locations s'accompagnaient souvent d’importants contrats de restauration et de vente de boissons alcoolisées, mais tout cela a littéralement disparu.
La deuxième source principale de revenus de nos unités provient des ligues de jeux et de sports. Les bingos, les tirages de viande, les appareils de loterie vidéo et les autres recettes de loterie provinciales constituent non seulement une source importante de financement des unités, mais ils sont également à la base du soutien communautaire qu'offrent nos unités aux autres anciens combattants, aux organismes de bienfaisance et aux programmes locaux. Ces activités ont aussi été touchées par les fermetures et les restrictions, et leurs capacités ont diminué au moins de moitié.
Les installations de nos unités sont aussi très appréciées des ligues de sports comme les jeux de fléchettes, les planches à roulettes et le billard. Les restrictions ont aussi considérablement réduit les activités de ces ligues et le nombre de leurs participants. Dans bien des cas, ces principales sources de revenus représentent entre 65 et 80 % du revenu total annuel de l'unité, le reste provenant de spectacles, d’événements spéciaux, de ventes privées et de cotisations d’adhésion, mais la pandémie a nui à tout cela. Ces pertes ont des conséquences à court, à moyen et à long terme.
Les fermetures initiales ont forcé des unités à utiliser leurs fonds de réserve pour continuer à payer les dépenses de fonctionnement. Elles ont ensuite dû réduire leurs opérations pour respecter tous les protocoles de réouverture, comme l'augmentation du nettoyage, les marqueurs de distance, les barrières physiques, le personnel et le matériel de sécurité pour les bénévoles et pour les postes d’assainissement placés partout dans les édifices. Comme je l’ai déjà mentionné, la plupart des unités n’ont pas les moyens de rouvrir leurs portes aux mêmes heures qu'avant, car les restrictions accrues limitent le nombre d'activités dont elles tirent des revenus.
En plus de la baisse des revenus, notre association a souffert d’une grande réduction du nombre de bénévoles. La grande majorité d'entre eux sont des aînés à la retraite, mais ils appartiennent malheureusement à la catégorie des personnes les plus à risque de contracter la COVID-19.
Pour ajouter de l'huile sur le feu, certaines dépenses d’exploitation ont augmenté de façon exponentielle. L’assurance-responsabilité est de plus en plus difficile à obtenir, et elle coûte des milliers de dollars de plus que l’an dernier, ce qui ajoute des pressions financières à toutes nos unités.
Les réalités de la deuxième vague touchent maintenant nos unités de Sherbrooke, de Québec, de la région du Grand Toronto et du Manitoba, qui sont toutes frappées par des fermetures secondaires obligatoires.
C'est pourquoi l'Association est vraiment reconnaissante d'avoir récemment reçu du gouvernement du Canada la subvention de 1 million de dollars dans le cadre du Fonds d’urgence à l'appui des organismes de vétérans afin d'aider nos unités de partout au pays à assumer leurs dépenses de fonctionnement. Ce financement sera vital pour de nombreuses unités, car il leur permettra de garder leurs portes ouvertes et leurs lumières allumées et de continuer à offrir aux vétérans et à leurs membres le soutien social et la camaraderie qui sont essentiels à la santé mentale.
Nous ne savons pas combien de temps cette pandémie durera encore et quelles répercussions elle aura à long terme sur toutes nos unités, mais sans ce financement, bon nombre d’entre elles auraient certainement eu de la difficulté à préserver la longue histoire du service des anciens combattants, de leurs familles et de nos collectivités.
Monsieur le président, au nom du président Burke et de tous nos membres, je remercie le Comité pour son dévouement et pour les efforts qu'il fait afin de comprendre notre situation et de veiller à ce que nous puissions continuer de donner à nos anciens combattants et à leurs familles un endroit où se réunir à nouveau dès qu’il sera sécuritaire de le faire et aider à fournir le meilleur service et les meilleurs soins qu’ils méritent largement.
Merci.
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Merci, monsieur. Je remercie les honorables membres du Comité de m’avoir invité à comparaître ici aujourd’hui.
Pour mettre les choses en contexte, La patrie gravée sur le cœur est la plus grande fondation nationale du Canada qui appuie les militaires. Nous avons pour mission d'aider les membres des Forces armées canadiennes ainsi que les anciens combattants et leurs familles en faisant connaître les défis que crée le service et en finançant des programmes cruciaux dans des collectivités situées partout au pays.
Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Défense nationale, avec Anciens Combattants Canada et avec les dirigeants des Forces armées canadiennes. Notre mandat consiste à exercer une influence importante dans quatre domaines clés: renforcer les capacités des familles de militaires, notamment en aidant les enfants et les conjoints de ceux qui servent, soutenir le bien-être physique et mental des militaires et des anciens combattants, contribuer à la réadaptation et au rétablissement de nos blessés et réinsérer les anciens combattants dans leurs collectivités après leur transition à la vie civile.
Depuis sa création en 2009, notre fondation a distribué plus de 30 millions de dollars dans toutes les provinces, ce qui a contribué à transformer plus de 33 000 vies, notamment celles des vétérans qui ont servi en Afghanistan, en Bosnie, au Rwanda et dans d’autres conflits récents.
Nous menons aussi des campagnes pour défendre la santé et le bien-être des vétérans du Canada et de leurs familles en jetant la lumière sur les difficultés découlant du service et en finançant d'importantes études de recherche sur les besoins et les réalités de la communauté militaire.
Comme pour de nombreux organismes de bienfaisance, la crise mondiale de la santé nous a lancé un défi sans précédent.
Depuis le début de la pandémie, notre fonctionnement subit un stress important en raison de l'accroissement des demandes d'aide. D'un autre côté, nous avons dû annuler de nombreux événements et nous recevons moins de dons. À la fin du premier trimestre, nous faisions face à une baisse de revenu de 79 % et, dans l’ensemble, notre revenu annuel a diminué de moitié ou même plus.
Pour faire face à ces difficultés, notre conseil d’administration a lancé un plan d’intervention d’urgence. Nous avons cessé l'embauche et gelé les postes vacants, réduit notre effectif d’un tiers et suspendu tous les autres coûts variables. Malgré cela, nous avons été forcés d'engager plus que la réserve d’exploitation de cinq mois que le Conseil avait établie pour assurer un minimum de sécurité. À la fin d’octobre, notre organisme disposait d’une réserve de 4,3 mois. Elle se trouvait donc dans une position de vulnérabilité considérable.
En tournant les regards vers le premier semestre de 2021 et vers les restrictions continues sur les événements ainsi que la diminution des dons et l’incertitude économique, nous nous attendons à ce que les revenus de la Fondation baissent encore d’au moins 50 % en raison de la pandémie, ce qui créera un déficit de fonctionnement de 2,9 millions de dollars pendant cette période.
Comme notre organisme se consacre à la santé et au bien-être de la communauté miliaire, ces difficultés financières ont inévitablement une incidence directe sur notre travail auprès des vétérans du Canada et sur les fonds que nous pourrons accorder à des programmes communautaires essentiels partout au pays.
Nous sommes donc très reconnaissants au Fonds d’urgence à l'appui des organismes de vétérans, qui a beaucoup aidé la Fondation à assumer ses coûts de fonctionnement. Sans cela, nous aurions été obligés de mettre des employés à pied temporairement ou en permanence et de réduire le nombre des subventions que nous accordons. Nous aurions été incapables de fournir aux vétérans le soutien dont ils ont besoin, maintenant plus que jamais.
Nos activités d'approche ont révélé que les vétérans éprouvent de grandes difficultés pendant cette pandémie. Les programmes sur lesquels ils comptaient pour obtenir de l’aide ont été annulés, et l’isolement social et géographique cause toujours plus de préoccupations. La pandémie et les restrictions qu’elle entraîne ont amplifié les troubles de santé physique et mentale existants.
Notre organisme fait tout ce qu’il peut pour servir cette communauté. Malgré nos grandes difficultés financières, nous avons réussi à financer un certain nombre d’initiatives essentielles pendant la pandémie.
Nous avons accéléré le versement des subventions du Fonds Bell la Patrie gravée sur le cœur pour les personnes aux prises avec des problèmes psychologiques, surtout en cette période d’isolement social.
Nous avons financé des services de santé mentale en ligne qui relieront les collectivités rurales de l’Est du Québec au Centre de ressources pour les familles militaires de Valcartier. Ce financement est particulièrement important à une époque où les familles des militaires sont souvent isolées géographiquement ou ne peuvent pas recevoir de soutien en personne.
Nous avons aidé l'organisme Team Rubicon Canada à adapter ses programmes aux besoins urgents de la collectivité pendant la crise, malgré les restrictions de la santé publique.
Nous avons accordé un financement à Camp Maple Leaf pour élaborer un programme gratuit intitulé Camp @ Home pour les enfants des familles de militaires qui ne pourront pas venir au camp cette année.
Nous avons parrainé le symposium de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans sur les blessures morales, un sujet qui touche autant les vétérans que les travailleurs de la santé de première ligne.
De plus, en partenariat avec l’Institut Vanier de la famille, nous menons la seule enquête nationale visant précisément à comprendre les incidences de la pandémie sur les vétérans du Canada et sur leurs familles.
Notre fondation est parfaitement placée dans ce secteur pour y fournir un soutien solide et indépendant en collaboration avec le gouvernement, notamment Anciens Combattants Canada, afin de veiller à ce que la voix de nos bénéficiaires et de nos partenaires de programme soit entendue et de diriger les fonds et les politiques vers les domaines qui en ont le plus besoin.
Sans la subvention du Fonds d'urgence à l'appui des organismes de vétérans, notre fondation ne pourrait pas survivre à long terme, ce qui laisserait une lacune importante dans le soutien offert aux braves personnes qui ont servi et qui continuent de servir dans les Forces armées canadiennes.
Je vous remercie une fois de plus pour cette subvention et pour nous avoir donné l’occasion de comparaître devant vous aujourd’hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d’être venus aujourd’hui. Cette étude est tellement importante.
Bienvenue, monsieur Gimblett de l'organisme 420 Wing.
Monsieur Gimblett, vous remarquerez que je porte la cravate de l'Escadre 420. Je suis très fier d’Oshawa, de notre collectivité et de tout le travail que vous accomplissez.
Au jour du Souvenir, je me souviens d’avoir parlé à des vétérans qui étaient très reconnaissants des 20 millions de dollars accordés aux organismes d’anciens combattants, mais à l’époque, beaucoup de gens pensaient que cet argent était réservé aux légions. On voit maintenant qu’il y a environ 6 millions de dollars pour les clubs de services.
Un collègue me parlait de nouveau des milliards de dollars en paiements frauduleux versés par la Prestation canadienne d'urgence et du fait que le montant versé aux organismes d'aide aux vétérans constitue une somme négligeable par rapport à ces montants. Cela crée une certaine frustration.
Les clubs commencent à fermer, et bon nombre d’entre eux sont en crise. Il s’est écoulé environ huit mois depuis le début de la pandémie. Pensez-vous qu’on aurait sauvé plus de clubs si l’argent avait été envoyé plus tôt?
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Nous offrons du soutien. L'Escadre 427 et les autres escadres et légions constituent des familles élargies pour les anciens combattants et pour les personnes âgées.
Nous constatons maintenant, avec nos aînés et nos anciens combattants, que leurs enfants qui vivent dans la collectivité et qui vont travailler craignent de se rapprocher physiquement de leurs parents, alors ils communiquent avec eux par téléphone, par Skype et autre, mais ces parents sont privés du contact physique humain, d'être assis de l'autre côté de la table et de rire pour oublier la situation dans laquelle nous nous trouvons tous.
Tous les humains ont besoin d’être entourés d’autres personnes pour maintenir leur bien-être mental. Certains de nos membres sont actuellement très fragiles. Leurs noms se trouvent sur une liste d’appel. Des gens les appellent pour vérifier leur bien-être.
Le fait d’être à nouveau confinés, comme nous le sommes maintenant, leur donne un avant-goût de ce qui se passerait si des clubs comme le nôtre devaient fermer leurs portes.
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Je répugne toujours à interrompre Mme Blaney; je suis désolée, mais j’ai des questions à poser à Mme Brimson.
Je suis très heureuse de vous voir ici aujourd’hui, madame Brimson.
Je suis fière d'être députée de la région qui représente le 427e escadron. Je suis également fière d’être membre... Je n’ai pas de cravate, comme M. Carrie, mais j’ai une épinglette.
Bon nombre de mes questions sont très semblables, mais elles concernent plus précisément le 427e escadron.
Vous avez parlé de l’importance de l’histoire du 427e escadron pour London, mais aussi pour la région du sud-ouest de l’Ontario. La cantine elle-même et son histoire sont très intéressantes.
Vous n’avez pas eu l’occasion de parler des Spooner Memorial Gardens, du Spirit of Flight Aviation Museum ou du Secrets of Radar Museum, qui sont aussi des éléments essentiels de l’escadron.
Je suis tellement reconnaissante qu’il fasse partie de notre collectivité. Je rends également grâce la collectivité d’avoir reconnu sa valeur et de s’être mobilisée pour trouver une solution temporaire. Cependant, l’argent que nous avons reçu grâce aux publicités que nous avons pu diffuser dans les médias est une ressource temporaire. Vous dites que l'escadron risque d'être définitivement dissout si l'on n'obtient pas de financement durable.
Pourriez-vous nous parler des autres services qui seraient perdus? Peut-être aussi des répercussions sur les militaires, dont beaucoup sont évidemment âgés, de l’isolement psychologique, social et mental que cela a entraîné et des problèmes qui s'en sont suivis pour votre membres.
Vous avez également parlé de coûts de fonctionnement par opposition au financement de projets par lesquels vous avez essayé de joindre les deux bouts. Dans quelle mesure est-il important que le gouvernement tienne compte des coûts de fonctionnement dans le financement à venir?
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L'important serait que les fonds puissent être attribués sans restriction. Nous pourrons financer une partie de nos programmes grâce à des dons publics, et la situation sera probablement assez bonne pour les six à neuf prochains mois. Mais les coûts de fonctionnement nous tuent. Ils sont de l'ordre de 17 000 $ ou plus. Les assurances coûtent très cher. Nous avons réussi à payer une facture de 10 000 $ pour la toiture pendant la pandémie, mais c’est en partie grâce aux membres et à l'exécutif, qui ont payé de leur poche. Nous ne voulions pas pénaliser un entrepreneur local qui avait fait du bon travail de bonne foi. Nous faisons partie intégrante de la collectivité.
Nous sommes fiers de faire partie d’un centre de l’aviation. Nous avons le Jet Aircraft Museum. Nous avons l’International Test Pilot School. Nous avons la Fanshawe College Norton Wolf School of Aviation Technology. Il y a beaucoup de ressources autour de nous à distance de marche, par exemple Diamond Aircraft. Il y a de quoi faire, mais on peut difficilement dresser des plans quinquennaux quand on passe son temps à éteindre des feux. Cinq hommes âgés et moi-même nous rencontrons chaque semaine pour régler des crises et pour trouver des moyens de respecter nos engagements dans la collectivité.
Il y a des gens qui sont restés en contact avec nos membres. Malheureusement, nous perdons des membres, atteints de démence ou affligés d'une mauvaise santé. Beaucoup ont un conjoint ou une conjointe pris en charge. C’est une source d'inquiétude considérable en ce moment. Nous restons en contact avec Parkwood. Nous avons Hilda, qui a de très bons contacts pour offrir de petites choses utiles aux anciens combattants. Nous ne lâchons pas. Mais tous les aspects sociaux, les déjeuners du vendredi réunissant toutes sortes d’anciens pilotes, d’anciens combattants, pas seulement de la force aérienne... Nous ne voulons pas qu’ils prennent leurs repas ensemble en ce moment; ils sont trop vulnérables. Cet hiver, ce sera beaucoup plus difficile d'y aller.
Nous continuons de chercher des subventions, mais je rappelle que certaines d’entre elles sont assorties de conditions, et notre association nationale de la force aérienne — celle qui reçoit les dons, qui est enregistrée comme organisme de bienfaisance... Je pense que d’autres organismes sans but lucratif se sont retrouvés dans cette impasse. Nous sommes un organisme sans but lucratif. Nous levons des fonds grâce à des événements, mais ce n'est vraiment pas beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leur présence aujourd'hui.
Monsieur Gaboriault, je vous remercie de votre témoignage et je salue votre courage. Nous vous sommes très reconnaissants de comparaître devant nous.
Il ne fait pas de doute qu'il est important que les Canadiens comprennent les difficultés auxquelles vous devez faire face. Je trouve important que vous soyez là aujourd'hui. Je vous félicite.
[Traduction]
J’aimerais poser des questions aux organisations qui sont ici aujourd’hui, parce que je veux essayer, pour étayer le compte rendu de cette étude, d'avoir une perspective rétrospective et prospective et une idée plus large, dans le contexte du soutien offert dans le cadre de la pandémie, des trajectoires financières de vos organisations en dehors de la COVID.
Je me demande si chacune des organisations pourrait nous donner une idée de la trajectoire de ses revenus depuis une dizaine d’années. Sont-ils stables? Sont-ils les mêmes? Ont-ils diminué ou augmenté depuis 10 ans et, dans l’affirmative, dans quelle proportion? J’aimerais avoir des réponses très courtes, car j’aurai d’autres questions à poser.
Merci à chacun d’entre vous.
Nous pourrions peut-être commencer par Mme Brimson.
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Je préside notre organisation depuis deux ans. Auparavant, j’étais membre de l’exécutif par intermittence, mais très actif dans l’escadron.
Il y a 10 ans, nous avions probablement 135 membres. À l’heure actuelle, je crois que nous en sommes à 115. Au tout début de l'année, nous avons lancé une campagne dynamique de renouvellement des adhésions, qui s’est très bien déroulée. Plusieurs membres nous ont fait des dons en plus de leur cotisation. Cela nous a vraiment aidés.
Tous les clubs philanthropiques sont confrontés à de nouveaux défis. La nouvelle génération ne veut tout simplement pas s’engager à quoi que ce soit. Je ne peux même pas obtenir de mes enfants qu'ils me disent s’ils viendront souper tant qu’ils ne savent pas s'ils ont une meilleure offre.
Cela dit, dans nos efforts de sensibilisation communautaire et de collecte de fonds, nous essayons de faire participer la collectivité. Concernant notre immeuble, nous faisons partie de l’École élémentaire d’entraînement aérien no 20 du Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique. Nous habitons le bâtiment no 10.
Je reconnais également l’importance historique de notre édifice, et c'est pourquoi nous avons soutenu la création du district de conservation du patrimoine englobant les trois autres bâtiments et Airmens Park.
Nos activités de financement ont pris un tour très dynamique dans les dernières années. Je dirais que nos revenus ont probablement augmenté d’environ 7 ou 8 % entre 2018 et 2019. Évidemment, cette année, ils ont baissé de 80 %.
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Je ne peux pas vous parler de la période où j'ai quitté les forces, car je n'arrive pas à m'en souvenir, mais il est vrai que c'est un cauchemar que de traiter avec le ministère des Anciens Combattants, encore plus... C’est déjà difficile si on perd une jambe, un bras ou une autre partie de son corps et s'il faut composer avec cette perte, mais c'est encore plus difficile si l'atteinte est de nature cognitive.
Ce dont je me souviens — car je traite avec le ministère des Anciens Combattants depuis 2008 pour diverses blessures —, c’est que, lorsqu'on essuyait un refus à certains égards, on était informé verbalement, et on pouvait en appeler de la décision verbalement. Je ne peux pas vous dire quand, mais cela a changé. On est maintenant submergé d’appels écrits.
J’ai un appel en cours, et on m'a informé qu'il fallait passer au deuxième niveau d’appel. Il faut donc que je rédige cet appel, mais c'est pour moi une tâche difficile. J’ai essayé de... Pour les divers services ou programmes offerts, il faut présenter une paperasse interminable pour décrire sa situation parce que les ministères ne communiquent pas entre eux.
Je n'ai pas droit au crédit d’impôt pour personnes handicapées, mais mon degré d'invalidité atteint presque 120 %. La paperasse est énorme. J’essaie de demander des prestations du RPC depuis cinq ans maintenant, mais je ne cesse d’oublier parce que c’est une tâche énorme pour moi.
C’est la même chose pour le ministère des Anciens combattants. Chaque ministère complique la vie de ceux qui sont en situation de handicap. Rien n’est simple, et tout le monde essaie de justifier son poste.
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Il y a quelques photos à la maison et j'ai entendu beaucoup d’anecdotes. Je vous remercie donc de ce rappel. Je vous en suis reconnaissant.
J’ai l'insigne honneur de représenter Halifax à la Chambre des communes. Comme nous avons une présence importante des trois armes, vous ne vous étonnerez pas d’apprendre que les membres des Forces canadiennes et les anciens combattants comptent pour beaucoup dans la vie de la ville. Ils sont indissociables de ce que nous sommes. Je connais très bien les difficultés à surmonter. Outre les trois filiales de la Légion, la circonscription compte deux organismes de service. L’unité 373 se trouve à Halifax, et nous accueillons également l’Association royale canadienne de la marine royale canadienne, Peregrine. Comme vous pouvez le voir, c'est là pour nous une réalité quotidienne.
L’une des choses que j’ai apprises de ces cinq organisations — les trois filiales de la Légion et les deux organismes de services auxquels je rends visite régulièrement —, c’est que les difficultés financières ne sont pas attribuables uniquement à la COVID. Bien sûr, nous pourrions parler du temps qu'il a fallu attendre pour que les fonds accordés à cause de la COVID soient débloqués, mais le déclin s'inscrit en fait dans le long terme. Au fil du temps, les organisations ont eu de plus en plus de mal à attirer de nouveaux membres, à renforcer la cohésion et à garder leurs membres, à réunir les fonds nécessaires pour offrir les programmes qui sont si importants pour les anciens combattants.
Les organisations s’adressent principalement au gouvernement fédéral, et c'est normal. En fait, vous savez qu’il a été largement signalé que, sur 100 $ d'aide accordés à cause de la COVID au Canada, 95 $ sont venus du gouvernement fédéral, et il n’y a rien de mal à cela.
J’ai été rassuré, madame Brimson, lorsque vous avez parlé de certaines des autres initiatives que vous envisagez, et j'espère vraiment creuser cette question avec les témoins d'aujourd'hui. Nous parlons tous de nous adapter et de trouver de nouvelles sources de revenus pour affronter la COVID. Je me demande, madame Brimson, si vous ou les représentants d’autres organisations pourriez nous en dire un peu plus sur les efforts déployés pour trouver d’autres sources de revenu, d’autres programmes qui pourraient être utiles pour répondre aux besoins énormes dont nous connaissons l'existence. Si l'un de vous a quelque chose à ajouter, je l'invite à intervenir.
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Je peux parler du problème.
Il s'agit d'une question essentielle. Si une organisation ne peut pas croître et changer, percevoir de nouveaux besoins, y répondre et innover... Nous devons faire appel à différentes générations. Nos programmes de sensibilisation doivent prendre des formes diverses. Il faudrait par exemple utiliser du matériel audiovisuel, au lieu de seulement envoyer des conférenciers dans les salles de classe.
Charley Fox était bien connu et décoré de la Croix du Service distingué dans l'Aviation et barrette. Il a été membre de notre escadre pendant 20 ans. Il n’a jamais glorifié la guerre, mais parce qu’il avait derrière lui une expérience vécue, il pouvait prendre la parole dans les écoles. Bientôt, il n’y aura plus de militaires qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale ou qui ont piloté des avions. Il y en aura qui sont allés se battre en Corée, qui ont combattu avec l’OTAN et ont servi pendant la guerre froide, mais ce ne sera pas la même chose.
Oui, en un sens, ce seront les plus forts qui survivront. Les groupes qui n’innovent pas, qui ne... Nous voulons conserver cette chaleur sociale, mais nous ferions mieux d’offrir un très bon service aux anciens combattants et à l’ensemble de la collectivité, d’où l’idée d’une plaque tournante de l’aviation à London. Même nos voisins du monde des affaires souffrent à cause de la COVID. À l’heure actuelle, il est très difficile de s’adresser à un fabricant du secteur de l'aviation pour lui demander comment nous pouvons nous entraider. La collaboration est malgré tout un moyen essentiel que nous utiliserons.
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Merci, madame. C’est une très bonne question.
En fait, nous avons un fonds expressément réservé aux anciennes combattantes. Il s’agit du fonds de la capitaine Nichola Goddard.
Comme les députés le savent peut-être, la capitaine Goddard a été la première femme tuée dans les Forces armées canadiennes, en Afghanistan. En son honneur, nous avons travaillé avec la famille Goddard au cours des deux ou trois dernières années pour mettre sur pied un programme consacré aux femmes, tant les anciennes combattantes que celles qui sont encore en service actif.
Nous offrons un soutien à celles qui ont été victimes de violence sexuelle pendant qu’elles étaient dans l’armée, et nous avons financé des programmes communautaires de santé mentale réservés aux femmes grâce à la collaboration de certains de nos partenaires. Par l’entremise du Réseau de transition des vétérans, par exemple, nous avons financé des programmes très précis destinés aux femmes.
S’il y a des femmes, ou même des hommes, qui ont été victimes de violence sexuelle pendant leur période d'activité, nous tenons à ce qu’ils reçoivent des services. Les 16 jours d’activisme pour s’assurer que ce qui est demeuré un sujet relativement tabou, malgré l’engagement du chef d’état-major de la Défense à le soulever... Les femmes sont une priorité pour les Forces armées canadiennes, que je félicite. Cependant, avec l'aide du fonds Goddard, nous sommes déterminés à faire en sorte que les femmes, tant celles qui sont en service actif que les anciennes combattantes, reçoivent toute l’aide possible pour se libérer de l'expérience qu’elles ont peut-être vécue.
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Tout simplement à cause de leur politique. Je peux me nourrir, m’habiller et faire ma toilette. Pour ces raisons — exactement les mêmes raisons —, je ne suis pas admissible au crédit d’impôt pour personnes handicapées non plus. C’est discriminatoire à l’endroit des personnes souffrant de troubles cognitifs, c’est-à-dire de lésions cérébrales. C’est la quatrième année que je milite pour cette cause. Je crois avoir commencé il y a environ trois ans, et rien n’a changé depuis.
La COVID ne fait qu’empirer les choses pour moi. Je suis un patient psychotique. Je dois m’efforcer de rester calme en tout temps. Je dois prendre des sédatifs pour fonctionner dans la vie normale. Par exemple, j’ai trouvé moi-même un traitement, mais il faut me rendre à Victoria pour le suivre. J’utilise un service de transport pour y aller, mais je dois alors porter un masque.
Je ne peux pas porter de masque pendant longtemps parce que tous ont l’air de terroristes pour moi. Je portais un foulard quand j’étais en patrouille. Je ne vais pas m’étendre davantage là-dessus parce que cela a un effet déclencheur. Cela signifie que, même si tout était approuvé, je ne pourrais pas aller me faire traiter à cause de ce que ça déclencherait en moi, qui pourrait mettre le conducteur en danger. Je dois m’abstenir de bien des choses à cause de cela. Je peux porter le masque pendant très peu de temps. Maintenant, je pense que c’est obligatoire de la porter partout en Colombie-Britannique, à l’intérieur et probablement ailleurs, ce qui me rend la vie très difficile. De plus, comme je suis malentendant, c’est encore plus difficile parce que je ne peux plus lire sur les lèvres des gens qui me parlent.
Je ne sais pas si j’ai répondu à votre question. Tout se mêle dans ma tête.
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Un de ces jours, je finirai par apprendre, monsieur le président.
J’aimerais approfondir un peu plus les recommandations et ce que les députés et le gouvernement peuvent faire pour aider les organismes d’anciens combattants à demeurer viables et à survivre à la pandémie. Je pense que les services que vous offrez seront plus que jamais nécessaires dans la collectivité. Je sais que c’est certainement le cas à Oshawa.
Monsieur Gimblett, vous avez laissé entendre que si les programmes étaient un peu plus souples — vous avez mentionné, par exemple, la nécessité d’avoir un numéro de TVH —, cela permettrait aux organismes d’obtenir le soutien nécessaire pour maintenir leurs activités pendant les mois d’hiver.
Est-ce que vous, ou l’un des autres témoins, avez des suggestions sur ce que nous pourrions faire pour que ces organismes demeurent actifs? Plus j’entends parler de ce que vous faites, plus je me rends compte que c’est important et vraiment très efficace sur le plan des coûts. Je me demande simplement, si vous cessez vos activités, ce que le ministère des Anciens Combattants fera pour nos anciens combattants, au fond pour combler le vide laissé par vos organismes. Avez-vous des recommandations à faire quant à l’aide que nous pourrions vous apporter pour traverser cette deuxième et, espérons-le, dernière vague de la pandémie?
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Merci beaucoup de cette réponse.
Nous venons de terminer une étude sur l’arriéré de traitement des demandes. Nous constatons qu’il y a beaucoup d’anciens combattants qui n’arrivent pas à obtenir l’aide à laquelle ils ont droit, qu’ils doivent parfois attendre des années. Ce qui m’impressionne vraiment au sujet de vos organismes, ce qui m’amène à les croire si essentiels, c’est qu’un ancien combattant peut passer par la porte, retrouver tout de suite un visage familier, quelqu’un qui peut s’identifier à lui, avec qui converser en communion de pensée et d’expérience, et se sentir soutenu chez lui, dans son propre milieu.
Pensez-vous être en mesure, au cours des prochains mois, de surmonter les difficultés découlant de la pandémie? Je sais que le programme annoncé était de 20 millions de dollars, dont 14 millions destinés à la Légion.
Monsieur Gimblett, je crois comprendre, parce que vos organismes ne font pas partie de la Légion, que vous n’obtiendrez pas ce financement en aval, comme Mme Brimson l’a mentionné. Il faut trouver d’autres idées. Si j’ai bien compris, vous avez appris l’existence du financement de programme de 6 millions de dollars mercredi dernier. Vous aviez quatre jours pour présenter une demande. Avez-vous réussi à présenter votre demande à temps? Avez-vous appris comment le processus décisionnel allait se dérouler? Combien de temps faudra-t-il attendre pour connaître la décision et faire vos plans pour les mois d’hiver en conséquence?
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Nous pourrions donc retenir le 7 ou le mercredi 9 décembre pour notre réunion.
Je m’inquiète plus de tenir la réunion mercredi que de la tenir lundi, car c’est mercredi nous devons examiner le rapport sur l’arriéré. Bien entendu, la priorité du Comité est de terminer cet examen avant l’ajournement de Noël. J’ai appris que le rapport est relativement court, environ 27 pages.
Ce que nous envisageons, c’est de prévoir jusqu’à trois heures pour la séance de mercredi, ce qui devrait nous donner amplement de temps pour achever et approuver l’étude ce jour-là. Nous allons devoir vraiment nous y mettre et nous assurer de terminer ce travail afin que j’aie le temps de la déposer la semaine suivante, qui est la dernière semaine de session de la Chambre.
Je pose, en fait, deux questions. Premièrement, allons-nous reporter la réunion de lundi au 7, date actuellement disponible? Deuxièmement, êtes-vous d’accord pour prolonger la séance à trois heures? Évidemment, nous y ajouterons des pauses pour besoins naturels s’il le faut.
Je crois que c’est la volonté du Comité de mener à terme cette étude avant l’ajournement de Noël.
Y a-t-il des observations?