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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous. Au nom de la Société canadienne de l'asthme, je veux remercier le comité législatif de nous permettre de donner notre point de vue au sujet du , Loi canadienne sur la qualité de l'air.
Nous sommes également heureux de pouvoir vous parler brièvement de la nouvelle stratégie nationale sur les soins respiratoires de la Société canadienne de l'asthme, qui a comme point central l'asthme, les allergies connexes et la maladie pulmonaire obstructive chronique, ou MPOC, sur lesquels le projet de loi aura des effets positifs.
Tout d'abord, la stratégie nationale se concentre sur la définition de plusieurs tactiques prioritaires qui visent à augmenter de façon substantielle le nombre de patients qui ont pleinement le contrôle de leur maladie ainsi qu'à permettre aux patients d'avoir accès aux soins dont ils ont besoin et d'identifier les mesures requises pour prévenir l'asthme et la MPOC. La mission récemment renouvelée visant à appuyer les Canadiens souffrant d'asthme, d'allergies connexes et de la MPOC est conçue de façon à leur permettre de gérer leur vie grâce au financement de la prévention des maladies respiratoires; à l'administration de tests respiratoires adéquats et officiels, à l'offre d'éducation en matière d'autogestion centrée sur les patients dans le domaine de l'asthme, des allergies et de la MPOC; et aux efforts de promotion visant à garantir que les programmes essentiels de santé respiratoire sont offerts dans toutes les provinces.
Tous doivent bien comprendre que la prévalence de l'asthme a augmenté de façon importante dans les pays occidentaux ces 25 dernières années. On estime qu'à la fois les allergies et l'asthme touchent de 30 à 35 p. 100 de la population canadienne. La maladie pulmonaire obstructive chronique est une maladie qui ressemble beaucoup à l'asthme; on estime généralement qu'environ 714 000 Canadiens souffrent actuellement de la MPOC, mais on estime également que plus de 50 p. 100 des patients n'ont pas été diagnostiqués, ce qui indique qu'il pourrait y avoir plus de 1,4 million de Canadiens atteints de la MPOC.
La prévalence de l'asthme augmente partout dans le monde, et elle est généralement plus élevée dans les pays occidentaux d'expression anglaise et moins élevée dans les pays en développement. En outre, les données recueillies montrent que l'asthme et la MPOC constituent un lourd fardeau social et économique. Les coûts liés à la perte de productivité et les dépenses médicales sont clairement sous-estimés dans le cas de la MPOC et de l'asthme, et ceux-ci sont généralement perçus comme des troubles de santé plus graves.
La Société canadienne de l'asthme appuie le , en raison de l'amélioration de l'impact environnemental qu'il procurera pour la santé des Canadiens. La Société canadienne de l'asthme reconnaît tout particulièrement l'objectif du projet de loi visant à fournir des règlements obligatoires comportant des cibles nationales, ce qui constituera une amélioration significative par rapport à la situation actuelle. L'objet mentionné dans le projet de loi est de « promouvoir la réduction de la pollution atmosphérique et la qualité de l'air afin de protéger l'environnement et la santé des Canadiens, en particulier celle des membres les plus vulnérables de la société ».
En juin 2006, la Société canadienne de l'asthme a complété une nouvelle initiative de recherche spéciale qui démontre clairement les effets négatifs de l'air pollué sur la santé respiratoire des Canadiens. Le programme Respirez à pleins poumons Canada souligne les liens scientifiques entre la pollution atmosphérique et l'augmentation des problèmes respiratoires chez les Canadiens souffrant de l'asthme et de la maladie pulmonaire obstructive chronique.
La mauvaise qualité de l'air extérieur touche plus que les individus souffrant de maladies respiratoires. En effet, la plupart des maladies dominantes ont des effets mineurs en raison de l'importance de la population touchée. L'amélioration de la qualité de l'air peut avoir des effets spectaculaires sur les taux de symptômes respiratoires à l'échelle nationale.
Ainsi, les règlements proposés par le peuvent aider à améliorer la situation des personnes touchées par la mauvaise qualité de l'air. Du point de vue de la Société canadienne de l'asthme, le projet de loi contribue à reconnaître que le moment est venu pour entreprendre une révolution des soins respiratoires au pays. En outre, ce projet de loi donnera aux patients le droit de respirer plus librement et facilement.
Hormis ces discussions au sujet du projet de loi, la Société canadienne de l'asthme travaille actuellement avec le ministre de l'Environnement et entreprend des discussions au sujet des initiatives touchant la qualité de l'air extérieur. L'une de ces initiatives est le programme Respirez à pleins poumons Canada, qui aidera les organisations qui ont pris des mesures concrètes pour mettre en oeuvre des processus opérationnels qui démontrent une nette réduction des polluants atmosphériques. La Société canadienne de l'asthme reconnaît officiellement les entreprises canadiennes qui peuvent démontrer qu'elles ont pris des initiatives environnementales tout en permettant aux Canadiens de respirer plus librement. Ce programme précis a été lancé en octobre 2006, avec Robert Kennedy Jr, lors d'un événement spécial que nous avons tenu à Toronto.
Deuxièmement, les indices sur la qualité de l'air ne révèlent qu'un côté des choses et devraient englober les patients qui souffrent d'asthme, d'allergies et de la MPOC. La SCA a créé le programme de test respiratoire, qui fera correspondre une cote à l'indice de la qualité de l'air et à l'indice du pollen de façon quotidienne et qui permettra d'établir des prévisions régulièrement. Ce programme comprendra également des recommandations précises pour les personnes atteintes d'asthme, d'allergies et de la MPOC, selon la qualité de l'air de la journée et représentera un outil exhaustif éprouvé par la science pour gérer l'asthme, les allergies et la MPOC. La SCA propose un système de cotes pour les personnes atteintes d'asthme, d'allergies et de la MPOC et fournit des recommandations relativement à chaque cote et chaque maladie.
Selon nous, les aspects du qui portent sur la qualité de l'air intérieur correspondent au programme de certification des produits adaptés pour les asthmatiques. Ce programme a été créé pour aider les Canadiens atteints d'asthme et d'allergies connexes à trouver facilement les produits qui leur conviennent dans les magasins. Tous les produits qui comportent la certification adaptée aux asthmatiques ont été testés de façon indépendante en vertu des normes approuvées par la Société canadienne de l'asthme. Ce programme sera commercialisé par la SCA et créera par conséquent une demande de la part des consommateurs pour les produits adaptés aux asthmatiques. Ce programme est en cours et les produits certifiés se vendent déjà au détail au Canada.
La Société canadienne de l'asthme vous remercie de lui permettre de discuter d'autres possibilités et réaffirme son soutien au projet de loi C-30 dans la mesure où il aidera à accentuer la nécessité d'être plus conscient de l'air que nous respirons. Nous exhortons les membres du comité à appuyer cette importante initiative et à aller de l'avant avec les règlements obligatoires proposés qui seront nécessaires à une meilleure qualité de l'air, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des immeubles, pour tous les Canadiens.
Merci, monsieur le président.
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Honorable président, honorables membres du Comité législatif chargé du , merci de nous permettre de prendre la parole sur cette question importante.
Avant de commencer mon exposé formel, je sais que vous regardez sans doute tous les documents qui vous ont été remis et vous avez certainement trouvé la paille. J'aimerais que tous les membres du comité la sortent de la pochette, la mettent dans leur bouche, se bouchent le nez et respirent avec la paille pendant environ 30 secondes.
L'objectif de cet exercice, mesdames et messieurs, est de vous faire comprendre ce que ressentent les asthmatiques ou les personnes qui souffrent d'allergies sévères ou de la maladie pulmonaire obstructive chronique lors des épisodes d'exacerbation. La devise de l'Association pulmonaire du Canada, c'est « À bout de souffle, rien ne va plus ».
Si vous ne devez retenir qu'une seule chose de mon exposé, j'aimerais que ce soit l'expérience de ce que vivent les patients. Vous avez fait un petit test. Je commencerai et terminerai mon exposé par ces mots: « À bout de souffle, rien ne va plus », et j'espère que cela vous permettra de comprendre ce que vivent ces personnes de partout au Canada.
L'Association pulmonaire félicite le gouvernement fédéral d'avoir augmenté ses efforts de sensibilisation et de promouvoir la lutte contre la pollution atmosphérique par le biais de la Loi sur la qualité de l'air. Nous félicitons également tous les partis qui siègent à ce comité de leur travail pour faire de ce projet de loi le meilleur possible afin de réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre.
L'Association pulmonaire du Canada constitue le plus vieil organisme de bienfaisance dans le domaine de la santé au pays. Elle représente et aide les 6 millions de Canadiens atteints de maladies pulmonaires. Au Canada, une personne meurt d'une maladie pulmonaire toutes les 20 minutes; 2,5 millions de Canadiens souffrent d'asthme et le taux chez les enfants est quatre fois plus élevé qu'il ne l'était il y a 20 ans. D'ici 2020, la maladie pulmonaire obstructive chronique occupera le troisième rang parmi les principales causes de décès.
Plus de gens mourront cette année du cancer pulmonaire que de toute autre forme de cancer, y compris les cancers du sein, de la prostate et du colon cumulativement. Environ 6 millions de Canadiens sont atteints d'une maladie pulmonaire. La facture pour l'économie s'élève à peu près à 15 milliards de dollars, si on inclut les coûts directs pour le système de santé, de même que le coût estimatif du temps de travail perdu et de la productivité dégradée.
L'Association pulmonaire s'intéresse particulièrement à la qualité de l'air, car les polluants atmosphériques exacerbent de nombreux troubles respiratoires, ce qui entraîne la perte de journées de travail ou d'école, des visites à l'urgence, des séjours à l'hôpital et même des décès. Chez Santé Canada, on a estimé à 5 900 le nombre de personnes qui meurent chaque année dans les huit villes canadiennes faisant l'objet d'une récente étude. Selon l'Ontario Medical Association, les coûts annuels (décès, douleur et souffrance, travail perdu, visites au cabinet du médecin, visites à l'urgence, séjours à l'hôpital) s'élèveraient à près de 7,8 milliards de dollars en Ontario seulement.
Observations générales. L'Association pulmonaire fait clairement valoir que les principes directeurs d'une composante de la LCPE liée à la Loi sur la qualité de l'air devraient être fondés sur la protection de la santé, et notamment celle des populations à risque telles que les jeunes, les aînés, les personnes atteintes de maladies préexistantes qui les rendent plus vulnérables aux produits toxiques pour l'environnement, et certains groupes socialement vulnérables comme ceux des catégories socioéconomiques inférieures et ceux des premières nations.
L'Association pulmonaire reconnaît l'importance des liens entre le changement climatique et la pollution atmosphérique, en ce qui concerne la causalité, l'impact et les solutions. Nous reconnaissons les liens entre les changements climatiques, la pollution atmosphérique et les maladies respiratoires. En ce qui a trait à l'Association pulmonaire, dont le but consiste à améliorer la santé respiratoire, ces liens sont particulièrement importants pour justifier des mesures visant à réduire la consommation de combustibles fossiles. Il convient de faire preuve de discernement lorsqu'on remplace les combustibles fossiles par des sources d'énergie de substitution, en tenant bien compte de l'impact sur la qualité de l'air et sur les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, le recours à la biomasse comme source d'énergie crée des problèmes sur le plan des maladies respiratoires, car la combustion de la biomasse produit des niveaux d'émissions importants.
Voici les amendements au projet de loi que nous recommandons, au paragraphe 1.1. intitulé Considérations primordiales de la LCPE. La LCPE de 1999 fait actuellement l'objet d'une étude, et les comités du Sénat et de la Chambre des communes ont reçu de nombreuses recommandations visant l'amélioration de cette loi. Ces recommandations incluent des aspects touchant l'assainissement de l'air et les gaz à effet de serre.
Les recommandations finales, fondées sur le projet de loi et le processus de révision de la LCPE, devraient être amalgamées pour qu'on évite de perdre les excellentes recommandations déjà présentées au processus de révision.
Bien que l'Association pulmonaire ait fait valoir pendant bien des années le besoin de conjuguer les mesures liées à la qualité de l'air et au changement climatique, chaque sujet doit avoir sa propre priorité à part entière dans le cadre de la loi. Même si certaines mesures de redressement propres à chaque problème risquent de se recouper, elles doivent figurer séparément dans la loi, parce que la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre sont des problèmes interdépendants, mais distincts, nécessitant chacun leurs propres solutions.
La législation et les conventions internationales y afférentes seront axées ou bien sur l'assainissement de l'air ou bien sur le changement climatique, mais pas nécessairement sur les deux. Par conséquent, on recommande que la loi modifiée distingue clairement les polluants atmosphériques des gaz à effet de serre. Toutefois, les interventions résultant de la loi doivent faire en sorte que les mesures de redressement visant les polluants atmosphériques ne fassent pas augmenter les gaz à effet de serre, et inversement. Il convient d'effectuer des analyses des avantages multipliés des mesures proposées.
Au paragraphe 1.2.1, sous l'intitulé « Objectifs nationaux de qualité de l'air », nous recommandons que le terme « objectifs » soit remplacé par « normes » et signifie un niveau ayant force obligatoire.
1.2.3. Les normes canadiennes régissant la qualité de l'air doivent être fixées de manière à égaler, à tout le moins, les normes de protection de la santé les plus strictes existant à l'échelle internationale. Il convient de reconnaître le fait qu'on ne peut respecter les normes sur la qualité de l'air rien qu'en réduisant les émissions par véhicule ou en fonction de l'intensité de la part des industries et des sources d'énergie. Il faut également réduire les émissions en adoptant des mesures d'efficacité, telles que des efforts visant à favoriser la diminution du kilométrage parcouru par véhicule.
1.3.1. La réglementation visant à éliminer ou à réduire les émissions devrait être obligatoire pour toutes les substances figurant sur la liste des produits toxiques de la LCPE. À cette fin, le libellé du devrait être explicite dans l'expression de la réglementation.
1.3.2. Nous recommandons également que la loi stipule expressément que les règlements devraient viser à ramener les émissions à un niveau égal ou inférieur aux niveaux enregistrés dans les pays où la réglementation est la plus sévère. Dans le cas de certaines émissions, telles que les émissions des véhicules, l'alignement sur les États-Unis constitue un objectif initial raisonnable. Pour d'autres émissions comme celles produites par les centrales au charbon, il vaudrait mieux s'aligner sur les chefs de file dans l'art de réduire les émissions de ce genre.
1.3.3. La loi devrait prévoir des délais obligatoires de sorte que des règlements soient adoptés pour les substances figurant dans la liste des produits toxiques, conformément aux délais déjà recommandés par de nombreux groupes dans le cadre du Processus de la révision de la LCPE.
1.4. Séparation des polluants atmosphériques et des gaz à effet de serre de la liste des produits toxiques de la LCPE. Le retire ces substances de la liste des substances toxiques de la LCPE et les place dans une nouvelle désignation distincte. Il n'y a pas d'avantage ou de motif sérieux pour justifier cette séparation, mais il existe par contre un risque raisonnable. Le gouvernement fédéral possède une autorité juridictionnelle et historique bien établie pour réglementer les substances qui franchissent les frontières, y compris les frontières provinciales si ces substances font subir un risque tangible à la population canadienne. En retirant le terme « toxique » des listes de polluants atmosphérique et des gaz à effet de serre, on risque de rendre la réglementation de ces substances vulnérable aux contestations devant les tribunaux provinciaux ou industriels.
1.4.1. Nous recommandons fortement que la loi se serve de la Liste des substances toxiques de la LCPE pour les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre de façon analogue à celle qui est prévue dans la LCPE de 1999. La composante de la LCPE liée à la Loi sur la qualité de l'air devrait viser en priorité le sous-ensemble des polluants atmosphériques et des gaz à effet de serre de cette liste et attribuer une nouvelle terminologie aux polluants atmosphériques, les qualifiant de « polluants atmosphériques dangereux », ce qui les désignerait expressément comme étant dangereux pour la santé.
Au paragraphe 1.5, nous indiquons les modifications que nous voudrions voir apporter aux dispositions relatives aux gaz à effet de serre.
Tout d'abord, les gaz à effet de serre qui contribuent le plus à la pollution devraient être inclus dans la Liste des toxiques de la LCPE et inciter ainsi les ministres de l'Environnement et de la Santé à réglementer les émissions en faisant appel à leur autorité et à leur sens du devoir.
Afin de réduire ou d'atténuer la menace que fait peser le changement climatique mondial sur la santé, y compris la santé respiratoire, il faudrait que les dispositions du projet de loi C-30 fassent en sorte que le Canada parvienne rapidement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Dans cet esprit, les cibles et les échéances stipulées dans l'Accord de Kyoto devraient être perçues comme des points de départ aux fins des interventions.
L'Association pulmonaire recommande fortement que le gouvernement fédéral adopte des mesures qui produiront une véritable réduction des émissions, plutôt que des mécanismes monétaires pour atteindre les cibles de l'Accord de Kyoto. Le raisonnement justifiant cette position tient au fait que la réduction des émissions diminue aussi bien les gaz à effet de serre que les polluants atmosphériques dégagés à l'échelle locale dans les communautés canadiennes. Ainsi, la réduction des émissions servira à améliorer la santé des Canadiens de même qu'à atténuer la menace des impacts climatiques mondiaux. Il faudrait donc accorder la priorité aux mesures qui parviennent à réduire les émissions au Canada, et engager en outre les dépenses qui produiront de véritables réductions des gaz à effet de serre ailleurs dans le monde.
Bien que le projet de loi C-30 ne précise pas les cibles et les échéances visant à réduire les gaz à effet de serre, les interventions découlant de la loi doivent reconnaître l'urgence de la nécessité de réaliser des réductions encore plus grandes à court terme, afin d'atténuer les effets nocifs potentiels sur la santé respiratoire des Canadiens.
Quant à l'objectif de réduction précoce et véritable de la pollution de l'air et des gaz à effet de serre, nous recommandons que tous les objectifs d'émissions soient fondés sur des plafonds fixes plutôt que sur l'intensité, et que les échéanciers soient resserrés considérablement.
Au paragraphe 1.5.4, nous énumérons quelques interventions relatives aux gaz à effet de serre qui devraient être déclenchées par les dispositions du projet de loi C-30.
Tout d'abord, des objectifs à court terme. Le Canada doit tâcher par tous les moyens de réduire ses gaz à effet de serre de 6 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990, et ce, avant 2012. S'il ne peut y parvenir avec les réductions actuelles des émissions au Canada, le gouvernement fédéral devrait combler ses efforts au pays en investissant dans des projets qui produiront des réductions ailleurs dans le monde, et fixer une date limite, comme 2015 par exemple, pour réduire les émissions actuelles de 6 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990.
Pour ce qui est des objectifs à moyen terme, on pourrait s'inspirer des autres grands exemples juridictionnels ou internationaux pour établir des objectifs à moyen terme. La participation continue du Canada à la CCNUCC devrait servir d'indication pour ces objectifs supplémentaires. Une fois de plus, afin de protéger la santé respiratoire des Canadiens, l'Association pulmonaire recommande que le gouvernement fédéral adopte des objectifs ambitieux susceptibles de réduire de façon rapide et tangible tant les polluants atmosphériques que les gaz à effet de serre.
Pour les objectifs à long terme, le Canada doit développer des objectifs supplémentaires sur cinq ans pour réaliser une réduction inférieure de 80 p. 100 aux niveaux de 1990, au plus tard en 2050.
Passons maintenant à la qualité de l'air intérieur. L'Association pulmonaire préconise l'inclusion des expositions à l'air intérieur comme étant tout aussi importantes que les expositions à l'air extérieur et nécessitant l'attention des gouvernements, de l'industrie et du public. Les normes afférentes aux expositions à l'intérieur devraient être fixées à un niveau qui protège la santé des populations à risque.
On devrait réexaminer le libellé du paragraphe 103.09 pour s'assurer qu'il prévoit les expositions aux substances comme le radon, qui provient de sources naturelles non anthropiques. Bien qu'on ne puisse réglementer le radon, les activités telles que la construction domiciliaire peuvent être réglementées pour réduire les expositions.
Le gouvernement mérite des félicitations pour sa récente intervention visant à réduire la ligne directrice sur le radon de 800 à 200 Bq/m3.
Quant à la responsabilisation, le projet de loi C-30 mentionne brièvement que les émissions seront mesurées et déclarées. Il est essentiel que la loi définisse clairement la responsabilité relative au respect des normes, qu'elle précise où, quand et comment les mesures seront effectuées, et qu'elle mentionne les échéances pour l'établissement des rapports de même que la nécessité de faire appel à une participation active de la population dans ce processus. Les interventions découlant de la loi doivent préciser l'appui fiscal à l'endroit des juridictions et des ministères pertinents du gouvernement, au besoin.
Faute de temps, je vais sauter certains points mais je tiens à insister sur le fait que ce mémoire a été préparé et revu en consultation avec tout un éventail d'experts, dont le Dr Monica Campbell, Toronto Public Health; le Dr Paul Hasselback, consultant médical; le Dr Michael Brauer, professeur d'épidémiologie médicale à l'Université de la Colombie-Britannique; M. Bruce Dudley, vice-président du Groupe Delphi; le Dr Scott Giffin, médecin-hygiéniste de la santé, Nouveau-Brunswick; le Dr Tom Kosatsky, Santé publique de Montréal, et le Dr Menn Biagtan, British Columbia Lung Association.
Comme je l'ai dit au début, merci beaucoup. À mon avis, votre comité est saisi d'une des questions les plus importantes auxquelles fait face le Parlement aujourd'hui: vous devez ensemble réaliser quelque chose pour les Canadiens, quelque chose qui est nécessaire, c'est-à-dire agir à propos du changement climatique et de la pollution atmosphérique.
Je terminerai en réitérant ce que j'ai dit au début. Mesdames et messieurs, à bout de souffle, rien ne va plus. Ne l'oubliez pas.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, je m'appelle Stephen Samis. Je suis directeur de la politique de santé de la Fondation des maladies du coeur du Canada. Je suis aussi président de l'Alliance canadienne pour la prévention des maladies chroniques, mais je suis ici aujourd'hui à titre de membre de la Fondation des maladies du coeur du Canada.
Cette fondation, qui est un organisme de bienfaisance qui repose sur des bénévoles, joue un rôle majeur dans l'élimination des maladies du coeur et s'efforce de réduire leur incidence en faisant avancer la recherche et en la faisant appliquer tout en faisant la promotion de la cause et d'habitudes de vie saines. Nous avons fêté cette année notre 50e anniversaire et nous vous signalons entre autres qu'en 50 ans nous avons financé environ 1 milliard de dollars de recherche au Canada.
J'aimerais aujourd'hui insister sur l'importance de s'intéresser aux effets sur la santé cardiovasculaire de la pollution atmosphérique et du changement climatique. En réduisant la pollution atmosphérique, nous pouvons considérablement réduire le nombre de décès et d'invalidités dus aux maladies cardiovasculaires. La Fondation des maladies du coeur applaudit les efforts du gouvernement fédéral qui se préoccupe de la santé et du fardeau économique que représentent la pollution atmosphérique et le changement climatique.
Comme vous le savez certainement, les maladies cardiovasculaires sont un fléau terrible pour les Canadiens puisqu'elles sont la première cause de décès au Canada. Au total, environ 72 000 Canadiens meurent de crise cardiaque et d'attaque chaque année, soit 32 p. 100 de tous les décès. Les maladies cardiovasculaires sont également la principale cause d'hospitalisation et de prescriptions de médicaments et représentent environ 18,5 milliards de dollars par an en coûts directs et indirects.
Tout porte à croire que la pollution atmosphérique a une forte incidence sur les maladies cardiovasculaires et sur la santé. Par exemple, le Dr Stephen Van Eeden, professeur agrégé à la Faculté de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique et chercheur financé par la Fondation des maladies du coeur, a mené des études sur la façon dont la pollution atmosphérique contribue aux maladies cardiaques. La pollution cause en effet une inflammation des poumons qui active les vaisseaux sanguins et mène à l'athérosclérose, qui entraîne une accumulation de plaques dans les artères, ce qui accroît les risques de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux.
Une étude de la Division des effets de l'air sur la santé de Santé Canada en 2004 a conclu qu'il y avait au moins 6 000 décès supplémentaires au Canada chaque année dus à la pollution atmosphérique. Cela inclut à la fois l'exposition à court et à long terme à cette pollution. L'American Heart Institute estime qu'une exposition prolongée aux particules que l'on retrouve dans les grandes villes américaines est à l'origine chaque année de 60 000 décès aux États-Unis. Une étude effectuée sur 65 000 femmes ménopausées entre 1994 et 1998 dans 36 régions métropolitaines américaines a été publiée dans le New England Journal of Medicine. Elle a conclu que l'exposition prolongée à la pollution atmosphérique particulaire était directement associée au nombre de maladies cardiovasculaires et de décès parmi ces femmes.
On a également associé des hauts niveaux de pollution à des infarctus aigus du myocarde. Autrement dit, la pollution contribue non seulement au développement des maladies cardiovasculaires et à d'autres problèmes de santé, mais elle semble être à l'origine d'une augmentation du nombre d'infarctus aigus du myocarde — ou crises cardiaques — chaque fois que les niveaux de pollution sont particulièrement élevés.
Étant donné toutes ces preuves et le lien très clair qui existe entre la pollution atmosphérique et les maladies cardiovasculaires, la Fondation canadienne des maladies du coeur se réjouit que le propose une démarche concertée en vue de réduire la pollution atmosphérique au Canada. La Fondation voudrait que le comité législatif comprenne les effets immédiats et durables de la pollution atmosphérique, en particulier des particules, sur la santé cardiovasculaire.
En outre, la Fondation aimerait faire diverses recommandations d'ordre général au comité. Tout d'abord, nous souhaitons indiquer que nous sommes favorables aux amendements qui lient directement la pollution à la santé. Nous voyons d'un très bon oeil que le ministre de la Santé soit tenu de mener des études sur le rôle de la pollution en ce qui concerne la santé, tout comme l'article qui reconnaît que les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre représentent des risques à la fois pour la santé et pour l'environnement.
Deuxièmement, il faut insister sur le fait que contrairement au changement climatique, qui est un problème essentiellement à long terme, les effets de la pollution atmosphérique sur la santé sont immédiats et coûteux. Aussi la Fondation appuie-t-elle la recommandation de l'Association pulmonaire du Canada, demandant que le projet de loi fasse une distinction claire entre les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre.
Troisièmement, la Fondation des maladies du coeur recommande l'adoption d'objectifs à court, moyen et long terme importants et réalisables pour réduire la pollution atmosphérique.
Quatrièmement, nous appuyons plusieurs des recommandations de l'Association pulmonaire du Canada, à savoir que les objectifs et émissions soient fondés sur des plafonds fixes plutôt que sur l'intensité et que les échéanciers soient connus et resserrés considérablement; que le gouvernement fédéral embrasse des objectifs ambitieux susceptibles de réduire de façon rapide et tangible tant les polluants atmosphériques que les gaz à effet de serre. Que ces objectifs soient définis séparément; et pour ce qui est de la responsabilisation, que le projet de loi définisse clairement la responsabilité relative au respect des normes, qu'il précise où, quand et comment les mesures seront effectuées et comment les rapports seront établis. Le projet de loi devrait mentionner des échéances pour l'établissement des rapports de même que la nécessité de faire appel à une participation active de la population dans ce processus.
Cinquièmement, même s'il n'en est pas question directement dans le , la Fondation aimerait signaler l'importance des environnements construits en ce qui concerne la pollution, le changement climatique et la santé. C'est un sujet dont s'est beaucoup occupé dernièrement la Fondation. En quelques mots, les environnements construits qui insistent sur le transport actif et le recours au transport public peuvent créer des effets vraiment positifs à la fois pour la santé et l'environnement. Par exemple, une étude récente menée dans le King County de l'État de Washington, qui inclut la ville de Seattle, a permis de constater qu'en augmentant de 5 p. 100 les quartiers où l'on peut se déplacer à pied, on avait diminué de 6,5 p. 10 la conduite automobile et de 5,5 p. 100 la pollution. Ces relations sont inextricablement liées. Bref, en réduisant l'obligation de recourir à l'automobile, on développe l'activité physique et on réduit la pollution atmosphérique.
En résumé, des améliorations à l'environnement construit et un financement fédéral accru d'une infrastructure qui favorise une vie active et saine diminueront la pollution atmosphérique et réduiront le nombre de décès au Canada. Parmi les initiatives que pourrait prendre le gouvernement fédéral à ce sujet, mentionnons des investissements dans les transports inter et intra-urbains, par exemple, en subventionnant des réseaux de transport public susceptibles de réduire les émissions dans nos villes et de meilleurs services ferroviaires interurbains pour les passagers, en particulier dans des couloirs achalandés tels que Windsor-Québec et Calgary-Edmonton.
En conclusion, la Fondation des maladies du coeur du Canada souhaite insister sur l'importance de considérer le dans un contexte assez large et de prendre sérieusement en considération les effets de la pollution atmosphérique sur la santé, à court et à long terme. La réglementation proposée dans le projet de loi C-30 pourrait non seulement réduire la pollution atmosphérique dans l'intérêt du changement climatique mais également avoir des effets positifs importants sur la santé des Canadiens, notamment sur leur santé cardiovasculaire, et en particulier celle des Canadiens qui vivent dans nos grandes régions métropolitaines.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais également remercier tous nos témoins d'être venus.
Je suis au nombre de ces gens qui ont des allergies et qui se font désensibiliser. J'ai 56 ans, et je peux vous dire que c'est extrêmement décourageant de devoir à faire face à des allergies, même si les miennes ne sont pas graves comparées à celles qui affligent de nombreux Canadiens. Mais lorsque j'ai évoqué ma condition avec mon médecin de famille, il m'a dit que c'était attribuable à la pollution atmosphérique, de sorte que je suis en première ligne.
D'ailleurs, les députés passent la plupart de leur temps, ici au Parlement, à rester assis et à écouter et à réfléchir, de sorte qu'il est logique qu'on veuille essayer de trouver un peu de temps pour faire de l'exercice afin de faire travailler son système cardiovasculaire, de rester plus ou moins en bonne santé et garder son esprit plus ou moins alerte. Par contre, la qualité de l'air est problématique dès lors que, comme je viens de le dire, nous passons 90 p. 100 de notre temps à l'intérieur, de sorte que la qualité de l'air, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur lorsqu'on est au centre-ville, est une préoccupation.
Je suis originaire de la vallée du Fraser, et une étude a été effectuée là-bas afin de découvrir de quoi se composait la brume qui flotte au-dessus de la vallée. On a utilisé des avions pour survoler la région et prélever des échantillons, et on a essayé ensuite de déterminer les composantes de cette brume. Il a été fort intéressant de discuter après coup du rapport qui a été présenté et aussi de constater que cette pollution très lourde semble suivre la vallée du Fraser, là où on trouve les concentrations les plus élevées. Et pourtant, c'est là que les gens se rendent pour faire de l'exercice, pour faire du vélo, et c'est également très proche de l'endroit où j'habite.
J'aimerais donc savoir ce que vous en pensez. Moi aussi, le m'enthousiasme beaucoup et je me félicite qu'on veuille ainsi améliorer la qualité de l'air et qu'on m'ait promis d'améliorer la qualité de l'air que nos compatriotes respirent aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur.
Quant à mes questions, elles seront axées sur les qualités du carburant. Avant de commencer, monsieur Maybee, je note que vous nous avez remis un mémoire écrit assorti de recommandations. Les deux autres témoins, qui représentent respectivement la Société canadienne de l'asthme et la Fondation des maladies du coeur, ont présenté un excellent exposé oral, mais avez-vous un texte assorti de recommandations que vous pourriez nous laisser?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie aussi beaucoup nos témoins d'être venus aujourd'hui; nous leur en somme reconnaissants.
Je voudrais revenir à quelque chose qui a été dit, je crois, par Mme MacKinnon, en l'occurrence que nous sommes un pays riche, un pays prospère, un pays de gens brillants, et que nous pouvons atteindre les objectifs de Kyoto.
J'ai pris bonne note de ce que vous disiez, madame, parce que cela m'a frappé. C'est votre collègue, je crois, qui nous a rappelé que le comité avait pour but de travailler en concertation afin d'arriver à une nouvelle et meilleure version du projet de loi. Pour être franc avec vous, ce n'est pas facile pour nous. À l'intention de tous les Canadiens qui nous regardent, c'est une tâche qui est difficile. Nous faisons de notre mieux.
Mais il y a deux choses qui ont plus d'importance encore que cela. D'abord, le fait que la semaine passée, le ministre de l'Environnement a refusé de confirmer que, peu importe comment se présenterait le projet de loi lorsque nous le renverrons à la Chambre le 30 mars, il fera diligence pour le mettre en oeuvre rapidement. Ensuite, le premier ministre sillonne le pays en multipliant des annonces qui coupent l'herbe sous les pieds du comité: ainsi, la réglementation de l'efficacité énergétique des véhicules, dont nous sommes censés discuter ici, une réglementation dont nous sommes censés examiner l'utilité avec des témoins experts; hier, il a annoncé une nouvelle fois notre programme d'infrastructure à Québec pour aider M. Charest à lancer sa campagne électorale. Il est très difficile pour nous d'arriver à ce genre de consensus, celui-là même que nous espérons obtenir, alors que le premier ministre n'arrête pas de couper l'herbe sous les pieds du comité.
Je voudrais vous faire préciser deux ou trois choses. Si vous voulez bien revenir à la page 7 de votre mémoire, j'aimerais simplement que tous les membres du comité sachent bien comment, selon vous, nous allons pouvoir progresser dans l'optique de Kyoto.
D'abord, vous dites, je crois — je le répète pour mémoire — que vous n'êtes pas en faveur des objectifs en termes d'intensité. Ce que vous voulez, c'est une réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre. C'est bien cela?