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Bonjour, mesdames et messieurs. Nous sommes au Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique.
Nous avons à l’ordre du jour l’examen, conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, du budget principal des dépenses 2006-2007, crédit 40, Commissariat à l’information du Canada, sous la rubrique Justice, renvoyé au comité le mardi 25 avril 2006.
Comparaissent devant nous aujourd’hui les responsables du Commissariat à l’information du Canada. Nous avons le sous-commissaire à l’information, M. Leadbeater, le directeur général, Enquêtes et révisions, M. Dupuis, la directrice générale des Services de gestion intégrée, Mme McEwan, et le directeur général des Services financiers, M. Campbell. Bon après-midi à vous tous.
Les membres du comité devraient disposer de toute la documentation fournie dans les deux langues officielles.
Monsieur Leadbeater, vous avez comparu devant le comité à plusieurs reprises déjà. Comme vous le savez, nous accordons ordinairement jusqu’à 10 minutes pour la présentation d’un exposé, après quoi les membres disposeront d’un maximum de sept minutes chacun pour les questions et réponses.
Vous pouvez commencer. Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Il me fait plaisir d'avoir l'occasion de discuter cet après-midi du budget 2006-2007 du Commissariat à l'information du Canada. L'examen des requêtes financières émanant des institutions fédérales est certainement un des rôles très importants que vous devez jouer dans notre système de gouvernement.
Cette année, le processus est compliqué par le fait qu'il s'est écoulé sept mois depuis le début de l'exercice financier. Certains d'entre nous, dont la commissaire à la vie protection de la vie privée et le commissaire à l'information, allons faire référence à un autre comité parlementaire, qui a déjà examiné nos besoins en ressources pour 2006-2007.
[Traduction]
Les ressources réservées dans le budget des dépenses au Commissariat à l’information totalisent 8 181 000 $, dont 993 000 $ sont destinés au régime d’avantages sociaux des employés.
Je vous prie maintenant de vous reporter à l’onglet 2 du document que j’ai distribué. J’ai extrait une page de la partie II du budget des dépenses, qui présente le total du Commissariat à l’information et du Commissariat à la protection de la vie privée. L’avant-dernière ligne, qui indique 8 181 000 $ sous « fonctionnement » et 5 556 000 $ pour l’année dernière, appartient au Commissariat à l’information. C’est en fait le crédit 40 du Commissariat à l’information. Par conséquent, 33 p. 100 du montant total est demandé pour le Commissariat à l’information et 67 p. 100 pour le Commissariat à la protection de la vie privée. Je crois savoir que la commissaire à la protection de la vie privée viendra vous parler de sa partie mercredi prochain.
La principale augmentation de 2 814 000 $ représente une hausse de 47 p. 100 par rapport au budget de l’exercice précédent, hausse dont le Conseil du Trésor a approuvé la présentation au Parlement par suite d’une recommandation formulée en novembre 2005 par un comité consultatif parlementaire représentant tous les partis, dirigé par le Président de la Chambre des communes. Je crois que vous avez déjà discuté de ce comité lorsque les représentants du Conseil du Trésor ont comparu plus tôt.
Vous trouverez à l’onglet 3 un tableau montrant les changements, c’est-à-dire la façon dont nous sommes passés du budget 2005-2006 de 5 500 000 $ au budget 2006-2007 de 8 100 000 $. Vous verrez que la plus grande partie de la différence, après toutes les additions et les soustractions, est attribuable à la décision du comité consultatif représentant 2 800 000 $.
Si vous me permettez d’ouvrir une parenthèse ici, j’aimerais dire quelques mots de ce comité consultatif parlementaire. Comme je sais que vous en avez déjà discuté, je serai très bref.
Le comité consultatif a été établi en tant que projet pilote de deux ans par le gouvernement Martin pour donner suite aux recommandations formulées par votre comité, le Comité permanent des comptes publics et le Comité sénatorial permanent des finances nationales. Ces trois comités ont jugé, après avoir entendu les préoccupations exprimées par les hauts fonctionnaires du Parlement, qu’il fallait adopter un processus visant à protéger ces derniers contre la possibilité pour les gouvernements d’empiéter sur leur indépendance par le biais du processus de financement.
Le commissaire à l’information est l’un de ceux qui avaient fait part au Parlement pendant des années de ses préoccupations parce que les gouvernements ne finançaient pas suffisamment son travail, ce qui a occasionné un arriéré inacceptable d’enquêtes incomplètes et a réduit sa capacité de donner au Parlement des conseils de qualité, en temps utile, sur l’effet des mesures législatives proposées. L’ancien gouvernement libéral a voulu répondre à ces préoccupations et à la demande formulée par les membres de votre comité en approuvant un projet pilote de deux ans, au cours duquel les ministres du Conseil du Trésor devaient accorder beaucoup de poids aux recommandations d'un comité comprenant des députés de tous les partis et dirigé par le Président de la Chambre des communes.
Le commissaire à l’information et la commissaire à la protection de la vie privée ont été les deux seuls hauts fonctionnaires du Parlement à se présenter devant le comité consultatif parlementaire l'année dernière. Comme je l’ai déjà dit, le comité a recommandé d'augmenter de 2,8 millions de dollars le budget du Commissariat à l’information du Canada. Les ministres du Conseil du Trésor ayant accepté ses recommandations, la hausse figure dans le budget de cette année.
Vous pouvez voir à l’onglet 4 à quoi ces fonds vont servir. L'onglet compte trois pages. La première présente les fonds de fonctionnement. La deuxième concerne le personnel, que nous appelons les équivalents temps plein ou ETP. Vous verrez que 22 ETP supplémentaires ont été autorisés. La troisième page, récapitulation des deux autres, comprend les raisons des besoins supplémentaires, que vous pouvez voir dans la colonne de gauche. Nous pourrons en discuter au cours de la réunion. Comme vous l’aurez constaté, la plupart ont trait à la charge de travail.
Grâce aux crédits supplémentaires, nous prévoyons éliminer l’arriéré de dossiers incomplets d’ici la fin de l’exercice 2008-2009. Nous avons l’intention, d’ici 2009-2010, de respecter les normes de service globales de quatre mois pour terminer nos enquêtes les plus longues, concernant les refus de communication fondés sur le caractère confidentiel des renseignements, et d’un mois pour terminer le traitement des plaintes administratives portant sur les retards, les prolongations de délai injustifiées et les frais excessifs.
Pour le moment, le principal obstacle qui nous empêche d’atteindre nos objectifs de réduction de l’arriéré n’est pas l’argent. Sous réserve de l’approbation du Parlement et grâce au travail de votre comité, nous avons l’argent dont nous avons besoin. Il s’agit maintenant d’obtenir des Travaux publics les locaux nécessaires pour loger nos 22 employés supplémentaires. Nous y travaillons actuellement en collaboration avec les Travaux publics.
J’ai inclus l’onglet 5 pour vous montrer non seulement le changement de 2 millions de dollars et ce que nous allons en faire, mais l’ensemble du budget du Commissariat à l’information: les 8 millions de dollars et leur répartition par article courant de dépense. Les deux pages de cet onglet montrent que 76 p. 100 de nos crédits vont aux salaires, parce que nous sommes essentiellement un organisme d’enquête qui doit payer ses enquêteurs. Les 24 p. 100 restants vont à d’autres dépenses de fonctionnement.
Nous nous attendons à avoir besoin de nous présenter à nouveau devant le comité consultatif parlementaire si le est adopté parce qu’il imposerait de nouvelles responsabilités au Commissariat à l’information, y compris, pour la première fois, le traitement des demandes d’accès à l’information et des demandes de communication de renseignements personnels du public. En effet nous ne sommes actuellement pas couverts par les deux lois. De plus, nous aurons à enquêter sur les plaintes concernant quelque 80 nouveaux organismes gouvernementaux qui s’ajouteront aux 150 dont nous avons la charge à l’heure actuelle. Nous devrons également établir un mécanisme de traitement des plaintes contre le Commissariat à l'information, présentées par les personnes insatisfaites de nos réponses à des demandes d’accès à l’information. Comme la situation du est encore incertaine, nous n’avons pas encore terminé notre évaluation des ressources supplémentaires dont nous aurons probablement besoin.
Enfin, nous avons l’intention de demander des fonds supplémentaires pour établir une fonction de vérification interne, conformément aux recommandations du contrôleur général et de la vérificatrice générale. Nous le ferons de concert avec un certain nombre d’autres organismes, dans le cadre d’une présentation conjointe au Conseil du Trésor.
Au sujet du , j'ai également fait circuler une copie de l’évaluation par le Commissariat à l’information des modifications apportées au projet de loi par le comité du Sénat.
Je vous remercie. J’ai terminé mon exposé et suis maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Leadbeater, l’amendement 119 que le Sénat propose d’apporter au dit que les cinq fondations — la Fondation Asie-Pacifique du Canada, la Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire, la Fondation canadienne pour l’innovation, la Fondation du Canada pour l’appui technologique au développement durable et la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau — ainsi que les cinq hauts fonctionnaires du Parlement n’auront à communiquer que les renseignements postérieurs à la date de la sanction royale. Autrement dit, il n’y a aucun effet rétroactif. Mme Stronach a demandé pourquoi il en est ainsi.
Beaucoup d’entre nous croient que ces fondations n’étaient que des endroits où le gouvernement libéral cachait des milliards et des milliards de dollars pour les soustraire à l’examen du comité des comptes publics et de la vérificatrice générale. Ce n’est peut-être pas autant une question qu’une déclaration.
C’est au sujet de l’amendement 117 du Sénat que je voudrais avoir vos commentaires. D’après l’amendement, les rapports préliminaires de vérification et les documents de travail connexes doivent être assujettis à la Loi sur l’accès à l’information. Je crois qu’il y a des divergences de vues à ce sujet entre vous et la vérificatrice générale, ou plutôt entre votre Commissariat et le bureau du vérificateur général. La vérificatrice générale croit que si elle est obligée de communiquer des rapports préliminaires de vérification, les gens sur lesquels elle compte pour obtenir des renseignements seraient moins susceptibles de coopérer ou se montreraient moins francs.
Pouvez-vous nous dire pourquoi les rapports préliminaires de vérification devraient être assujettis à l’accès à l’information?