:
Je suis très heureuse d'être ici. Je vais faire l'historique derrière la réunion d'aujourd'hui, parce qu'il est plutôt étonnant de constater qu'en fait, l'argent a été recommandé pour nous par un groupe consultatif parlementaire il y a tout juste un an et, en fait, nous sommes ici un an plus tard, à parler du Budget principal des dépenses, pour la même somme d'argent.
Je vais citer le rapport sur les plans et priorités que vous avez en mains.
[Français]
Dans les deux versions — française et anglaise —, cela commence à la page 3.
[Traduction]
Les détails sur la façon dont nous dépensons l'argent se trouvent dans cet ouvrage.
Comme vous l'avez remarqué, nous avons eu une augmentation de notre budget de 36 p. 100. Cette augmentation est le fruit de plusieurs mois de travail, d'efforts et d'énergie consacrés à la préparation d'un plan d'affaires détaillé. Ce plan, qui a été élaboré il y a environ deux ans, a été préparé avec l'aide d'un consultant indépendant et s'appuie sur des études approfondies de notre situation.
Nous avons également consulté le Secrétariat du Conseil du Trésor et nous nous sommes comparés à plusieurs agences qui ont un mandat semblable, afin de tirer profit de leurs meilleures pratiques et de leur expérience. Nous avons examiné les besoins de l'organisation dans son ensemble et les besoins de chaque direction et avons tenu compte du rôle unique du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada.
Je vous rappelle que nous avons le mandat de veiller au respect de deux lois. L'une d'elles est la Loi sur la protection des renseignements personnels qui s'applique au secteur public et l'autre est la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, qui s'applique au secteur privé.
Je crois savoir que le comité a récemment eu une séance d'information avec les fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor sur le nouveau mécanisme de financement des agents du Parlement. Comme je l'ai dit, nous avons eu l'occasion de présenter notre plan d'affaires et notre demande de financement à ce nouveau groupe consultatif. Nous sommes ravis que le groupe consultatif et le Secrétariat du Conseil du Trésor en soient venus à la même conclusion et aient recommandé l'approbation de notre demande de financement permanent nécessaire pour remplir notre mandat et notre plan.
Ce plan met davantage l'accent sur les enquêtes, l'éducation et la prévention dans les secteurs public et privé. Ce niveau de financement approprié qui a été recommandé l'an dernier est reflété dans le Budget principal des dépenses que vous avez sous les yeux. Nous pensons qu'il est de la plus haute importance pour nous permettre de remplir notre mandat, qui consiste à protéger le droit à la vie privée des Canadiens.
[Français]
J'aimerais expliquer brièvement la mission du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada.
Le Parlement a indiqué la pertinence et l'importance de la protection des renseignements personnels avec la promulgation de lois sur la protection des renseignements personnels et la création du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada. Plusieurs considèrent que le droit à la protection des renseignements personnels est à la base d'autres droits, y compris le droit à l'autonomie, à la dignité et à l'intégrité de la personne. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada protège et fait la promotion des droits à la protection des renseignements personnels des personnes au nom des parlementaires du Canada. C'est notre mission fondamentale, et nous y attachons beaucoup d'importance.
De plus en plus, des questions pressantes et complexes menacent la protection des renseignements personnels des Canadiennes et des Canadiens, comme le fait de partager davantage de renseignements personnels au nom de la sécurité nationale, la circulation des données personnelles partout dans le monde, l'usage de technologies telles que les systèmes mondiaux de localisation, la biométrie, les appareils d'identification par radiofréquence et la possibilité que l'information personnelle qui est publiquement disponible soit utilisée à des fins malveillantes et porte atteinte à la vie privée.
Je continue en expliquant les différents volets de notre mandat.
Il incombe au commissariat de surveiller la conformité avec les deux lois fédérales dont je viens de vous parler. Nous agissons en tant qu'ombudsman indépendant et nous sommes probablement reconnus pour notre rôle d'enquêteur sur les plaintes. Par contre, nos responsabilités s'étendent bien au-delà de répondre à des plaintes au sujet de possibles violations à la vie privée. Nous utilisons plusieurs pouvoirs complémentaires visant en grande partie à empêcher ces violations. Nous sommes un enquêteur, mais également un vérificateur, un éducateur et un défenseur du grand public, un chercheur et un expert-conseil en matière de protection des renseignements personnels.
En tant que vérificateur, tant pour le secteur public que pour le secteur privé, nous procédons à des vérifications et à des examens, et nous nous assurons de la conformité avec les lois en matière de protection de la vie privée. Nous nous efforçons d'éduquer le gouvernement, les ministères et les entreprises à l'importance de protéger les renseignements personnels et à leurs obligations légales d'agir de la sorte. Nous aidons le grand public à mieux comprendre ses droits en matière de protection des renseignements personnels et nous agissons au besoin comme son défenseur. Nous effectuons des recherches sur les nouveaux enjeux en matière de protection des renseignements personnels et nous utilisons ces connaissances pour conseiller le Parlement, le gouvernement et les entreprises. En dernier lieu, nous remettons en question le fonctionnement et l'interprétation des lois, et nous analysons les initiatives du gouvernement d'un point de vue légal, ainsi que leurs incidences sur les politiques générales.
[Traduction]
De plus en plus, les questions en matière de protection des renseignements personnels ne tiennent plus compte des frontières nationales. Notre mandat qui est de protéger le droit à la vie privée des Canadiennes et des Canadiens nous pousse à travailler de façon plus étroite avec nos collègues internationaux, afin d'explorer des approches communes en matière de protection des renseignements personnels. Je suis la présidente d'un groupe multinational de l'Organisation de coopération et de développement économique -- organisme connu comme l'OCDE -- qui s'interroge sur les façons de stimuler la coopération internationale et de faciliter la mise en oeuvre de lois transfrontalières en matière de protection des renseignements personnels. Nous collaborons également à la mise au point des lignes directrices sur la protection des renseignements personnels avec la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique, l'APEC. Nous allons continuer de collaborer avec nos collègues à l'échelle internationale afin d'harmoniser nos démarches, de partager nos connaissances et de forger de solides relations. À cette fin, nous serons les hôtes de la Conférence internationale des commissaires à la protection des données et de la vie privée en septembre 2007.
Je sais que plusieurs d'entre vous m'avez déjà entendu exposer les multiples facettes de notre mandat. Je les réitère aujourd'hui parce que je veux souligner que nous utilisons notre financement permanent, qui est l'objet de ma comparution aujourd'hui, pour réaliser les activités relevant de notre mandat. Notre financement permanent est impératif afin que nous puissions accomplir les tâches et les responsabilités qui nous ont été confiées par le Parlement.
Monsieur le président, j'aimerais brièvement faire un survol historique de notre situation financière, parce qu'elle est un peu inhabituelle.
La raison pour laquelle je comparais ici aujourd'hui, avec mon personnel, c'est pour répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir au sujet du nouveau niveau de financement qui est proposé dans le Budget principal des dépenses de cette année. Le niveau de financement permanent en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels a été établi il y a plusieurs années, peut-être avant l'an 2000, peut-être en 1997. Le financement lié à la LPRPDE, qui représente près de deux tiers de notre budget annuel, a été approuvé en 2001 pour une période de trois ans seulement et renouvelé par le biais du Budget supplémentaire de dépenses pendant les deux années suivantes, à titre de solution temporaire.
Nous avions besoin d'acquérir de l'expérience et de prendre le temps d'évaluer le niveau approprié de ressources dont nous avions besoin, avant de nous engager pleinement et de présenter une demande de financement à long terme. Le niveau des ressources qui est reflété dans le Budget principal des dépenses comprend maintenant le financement nécessaire pour la Loi sur la protection des renseignements personnels ainsi que le renouvellement et l'augmentation du financement pour la LPRPDE. Nous croyons que ce financement permanent est suffisant et nécessaire pour assurer la stabilité du Commissariat.
J'aimerais maintenant parler de certaines mesures récentes prises par le Commissariat pour améliorer sa prestation en matière de reddition de comptes.
Au cours des dernières années, nous avons mené à terme un ambitieux programme qui visait à corriger toutes les lacunes au sein de la direction de l'organisme. Toutes les vérifications et les évaluations du Commissariat effectuées par le Bureau du vérificateur général du Canada, par la Commission de la fonction publique ainsi que par la Commission canadienne des droits de la personne ont été positives. Nous avons mis en oeuvre un processus réfléchi et systématique pour déterminer nos besoins organisationnels. Je considère que le Commissariat est une institution stable qui mérite la confiance du Parlement et de la population canadienne dont il sert les intérêts.
De plus, la Loi fédérale sur la responsabilité proposée, , assujettira pour la première fois le Commissariat à la Loi sur l'accès à l'information et à la Loi sur la protection des renseignements personnels. Nous appuyons cette initiative et il s'agit d'un pas dans la bonne direction, mais cela aura sûrement des répercussions sur nos ressources. Nous procédons, en ce moment, à un examen de la question.
J'aimerais dire un mot sur nos priorités pour la présente année financière.
Notre priorité absolue consiste toujours à éliminer l'arriéré de plaintes à traiter. Nous avons procédé à une rationalisation de notre processus d'enquête et nous avons augmenté le nombre d'enquêteurs au sein de l'équipe, mais nous devons faire face aux défis qu'entraînent le recrutement, la formation et un environnement plus complexe en matière de protection de la vie privée.
En ce qui a trait à la vérification, nous renforçons nos activités de façon à favoriser une meilleure conformité et à contribuer à la mise en oeuvre d'un mode de gestion rigoureux en matière de protection des renseignements personnels, tant dans les secteurs public que privé. Par exemple, nous avons récemment complété la vérification de l'Agence des services frontaliers du Canada et nous venons de lancer deux importantes vérifications dans le secteur privé.
Nous avons entrepris un certain nombre d'efforts de communications plus proactifs pour répondre aux exigences de notre mandat en matière de sensibilisation du grand public.
Nous préparons également la prochaine Conférence internationale des commissaires à la protection des données et de la vie privée.
Entre-temps, notre direction de la recherches appuie des projets indépendants de recherche en matière de protection des renseignements personnels, par exemple au sujet de la protection des renseignements personnels en milieu de travail et dans le secteur de la santé, et elle a donné le coup d'envoi à des travaux de recherche internes et externes sur les nouveaux enjeux et les tendances afin d'aider les citoyens et les responsables politiques à mieux comprendre les défis actuels. Étant donné que les enjeux sont de plus en plus complexes et orientés vers les technologies, il est important, en plus de lancer nos propres travaux de recherche, de tirer profit de l'expertise extérieure.
Pour sa part, la direction des services juridiques nous aide, évidemment, à devenir plus proactif et, par l'entremise d'initiatives menées par le CPVP, notamment devant les tribunaux, à provoquer des changements systématiques en matière de pratiques de gestion de l'information.
L'an dernier, le Commissariat a commencé à prendre une position plus ferme en ce qui a trait aux recommandations faites au secteur privé dans nos lettres de conclusions, à la fin d'une enquête. Nous avons commencé à dire aux organismes qui font l'objet de plaintes fondées de mettre en pratique nos recommandations sinon nous allons transmettre leur cas à la Cour fédérale. Malheureusement, il n'y a aucune sanction prévue dans la Loi sur la protection des renseignements personnels, ce qui est une des raisons justifiant sa révision. Il est inacceptable que le secteur privé soient assujettis à des normes plus strictes en matière de protection des renseignements personnels que le gouvernement fédéral. Je pense que nous devrions donner l'exemple et je vous renvoie à l'étude que nous avons faite, à la demande du présent comité, et que nous avons déposé en juin dernier. Il me fera plaisir d'en discuter davantage avec vous à une autre occasion.
[Français]
En conclusion, le but de notre commissariat est de mettre en oeuvre notre analyse de rentabilisation d'ici deux ans. À ce moment, nous devrons revoir nos activités et nos besoins en matière de financement. Je crois que nous devons constamment nous mettre au défi afin de réaliser les objectifs fixés par notre mandat. Le milieu de la protection des renseignements personnels est en constante évolution; nous devons nous y adapter, et nos lois en matière de protection des renseignements personnels doivent être modernisées.
Nous espérons que conviendrez des recommandations faites l'an dernier par le groupe de travail parlementaire. Une augmentation du financement stable et à long terme est nécessaire afin de pouvoir adéquatement protéger et faire la promotion de la protection des renseignements personnels, c'est-à-dire les services que nous offrons aux Canadiennes et aux Canadiens au nom des parlementaires.
Nous voulons faire de notre mieux en ce qui a trait à la réalisation des responsabilités qui nous été confiées. Pour ce faire, nous devons posséder les ressources nécessaires afin de protéger le droit à la vie privée.
Je conclus ainsi mes remarques introductives, monsieur le président.
[Traduction]
Je serai heureuse de répondre à vos questions sur notre budget et notre fonctionnement.
:
Nous faisons des voyages en vue de faire des présentations. Bientôt, j'en ferai au Canada et à l'extérieur du Canada.
À l'intérieur du Canada, nous répondons autant que possible aux invitations pour faire des présentations et des discours dans des ateliers, par exemple dans l'industrie technologique, chez les personnes qui travaillent dans le domaine de l'accès à l'information et qui doivent savoir comment protéger les renseignements personnels, dans les colloques et les congrès organisés par nos homologues provinciaux.
Cette année, je suis allée à Québec, au colloque annuel réunissant les gens qui travaillent dans le domaine de l'accès à l'information et de la protection des renseignements au sein du gouvernement québécois.
Il y a donc ce genre d'activité aux quatre coins du Canada. Il y a parfois des visites aux bureaux de nos homologues ou aux universités où il y a des chaires de recherche. Cela couvre à peu près la gamme.
En ce qui concerne les voyages à l'extérieur du Canada, nous offrons notre participation aux organismes dont je viens de parler, soit l'OCDE et l'APEC, notamment. C'est la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique qui répond correspond à la côte pacifique du Canada, et la commissaire adjointe s'y rend.
En ce qui me concerne, je m'occupe des travaux de l'OCDE, qui est toujours située à l'extérieur du Canada. C'est un exemple. Nous avons en outre des invitations pour nous rendre à Washington, afin que les Américains comprennent davantage nos préoccupations et nos lois. En effet, ils n'ont pas de loi-cadre sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé et ils ont souvent peu d'information sur le Canada.
Nous allons aussi au Mexique. Je ne suis pas certaine que nous y soyons allés lors de ce dernier exercice financier, mais c'est un exemple...