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Honorables députés...[
le témoin s'exprime en salish].
Chers leaders et chers amis, je m'appelle Sru-ets-lan-ough. Je suis de la nation Cheam et je vous remercie de nous accueillir ici aujourd'hui. Au nom du conseil de la première nation Cheam, j'aimerais aussi vous remercier de nous offrir cette occasion de vous parler aujourd'hui.
Nous aimerions remercier le peuple algonquin de la région, sur le territoire traditionnel duquel nous nous rencontrons aujourd'hui.
Depuis plus de 20 ans, les Cheam luttent pour faire vraiment reconnaître leurs droits et titres autochtones. La lutte a été axée principalement sur les pêches, où nous avons livré des combats politiques et juridiques pour amener un changement réel. Le changement fondamental que nous avons recherché ces dernières années et que nous commençons à voir est le respect réel affiché à l'égard de notre peuple et de son désir d'améliorer sa situation tout en préservant le mode de vie traditionnel. Cette lutte s'est livrée à tous les niveaux de la société et dans les salles de conseil du MPO, les tribunaux de la Colombie-Britannique, et sur les eaux du fleuve Fraser.
Nos gens ont payé cher ces luttes. Nous avons subi d'énormes coûts, et dans certains cas, nos gens ont subi des conséquences juridiques sérieuses, pour avoir essayé de défendre la cause de la reconnaissance de nos droits et de notre mode de vie. Mais si vous demandez à notre peuple, il vous dira que le combat en valait la peine.
Ce que nous voulons que vous entendiez et compreniez, comme clou de notre message aujourd'hui, c'est que grâce à ce dur labeur, le changement est en train de survenir, de la façon où il peut être le plus bénéfique pour le Canada et la nation Cheam, ainsi que pour les autres peuples Stó:lõ.
Alors qu'auparavant nos conflits se livraient exclusivement devant les tribunaux, ces dernières années, nous avons enfin pu voir dans le MPO un partenaire volontaire, prêt à venir à la table discuter des enjeux, dans un esprit de coopération. Nous avons pu régler des questions difficiles en faisant des compromis mutuels, pour trouver des solutions convenant aux uns et aux autres à nos problèmes qui datent de longtemps. Ces solutions ne sont pas sans scrupule ou irréfléchies. Elles ont pris en compte non seulement les besoins de la nation Cheam, mais aussi ceux d'autres secteurs, y compris les pêches commerciales et récréatives.
Plus important encore, nous avons travaillé avec le ministère des Pêches et Océans à l'élaboration de solutions à nos problèmes communs sur le fleuve Fraser, qui protègent le poisson et favorisent la conservation, et même le rétablissement des stocks.
Nous espérons aujourd'hui dissiper les mythes sur les Cheam et représenter un tableau clair de la manière dont les Cheam et les autres nations Stó:lõ, le MPO et les groupes réellement représentatifs de l'industrie ont travaillé de concert pour créer des pêcheries sur le fleuve Fraser qui fonctionnent pour tout le monde et préservent les stocks pour les générations futures.
Ce que nous demandons, c'est que ce comité appuie les efforts que déploient le ministre et ses collaborateurs, les Cheam, les Stó:lõ et l'industrie pour laisser de côté la confrontation et le contentieux comme moyen d'élaborer des règles pour le fleuve Fraser, en faveur d'une relation plus coopérative et respectueuse.
J'aimerais prendre quelques minutes pour brosser un tableau pour vous de l'évolution des relations entre les Cheam et le ministère des Pêches et Océans ces dernières années. Un sujet de sérieux conflit pendant de nombreuses années a été de savoir s'il était ou non approprié pour les membres de la bande Cheam d'utiliser des filets dérivants pour pêcher le saumon. C'est devenu un problème, parce que l'accroissement et l'augmentation des sédiments dans notre fleuve ont rendu inutilisables bien des secteurs de pêche traditionnelle. Et nos possibilités de pêche dans d'autres secteurs du fleuve ont été limitées par l'exploitation accrue du fleuve à des fins commerciales et récréatives.
Pendant de nombreuses années, certains groupes spéciaux ont fait campagne contre l'utilisation des filets dérivants, en faisant toutes sortes de déclarations sans fondement contre les Cheam et l'équipement. Depuis quelques années, les Cheam travaillent avec le ministère pour créer une pêcherie au filet dérivant réglementée et surveillée, qui est assujettie à l'observation scientifique minutieuse des chercheurs du MPO. Les Cheam travaillent en étroite collaboration avec le MPO pour s'assurer que ces études scientifiques sont effectuées efficacement et que les résultats servent à créer un modèle scientifique de gestion de nos pêches traditionnelles.
Jusqu'ici, les résultats de ces démarches ont été positifs. Nos membres ont eu la chance de pêcher, le ministère a réussi à établir une véritable coopération dans les activités de réglementation et de surveillance, et un vrai programme scientifique a été mis sur pied pour protéger le poisson.
Un autre domaine où nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère a été pour changer ce qui était jusque-là un piètre rendement en matière d'application de la loi. De toujours, les relations entre les Cheam et le ministère en ce qui concerne l'application de la loi ne peuvent être qualifiées, au mieux, que de tendues. Les actions du ministère étaient considérés comme trop rigoureuses et injustes, et le ministère trouvait que toute la communauté Cheam était contre lui. Cela a créé une situation difficile pour tout le monde. Les membres de la bande Cheam étaient inutilement arrêtés et inculpés, souvent pour aboutir à des acquittements, tandis que le ministère n'obtenait pas la coopération de la communauté et du conseil, qui sont essentielles à une application de la loi et à une gestion efficaces.
Ces dernières années, les Cheam et le ministère ont conclu des ententes d'application de la loi centrées sur l'amélioration des communications entre les parties sur un éventail de sujets. Ces ententes ont permis au ministère et aux Cheam d'élaborer des mesures d'application de la loi qui ne mettent pas le ministère aux prises avec la communauté ni n'enflamment d'innocents observateurs. Nous avons plutôt, maintenant, des situations où le ministère peut respecter et protéger les pêcheurs Cheam légitimes, tandis que la bande Cheam est en mesure d'aider à contrôler les personnes, autochtones ou non, qui ne respectent pas la loi.
Là où, il y a quelques années à peine, la présence d'un représentant du ministère sur une plage Cheam aurait été un acte de provocation, depuis quelques étés, les représentants du ministère travaillent sur notre plage et dans notre communauté pour surveiller la récolte de saumons, protéger les pêcheurs légitimes et assurer le maintien de l'ordre contre les personnes qui ne respectent pas les règles.
Autre chose de nouveau qui a été déterminant dans cette amélioration des relations a été les efforts qu'ont déployés Cheam et le ministère des Pêches et Océans pour élaborer un plan de pêche. Chaque année, les Cheam se sont efforcés de collaborer avec le ministère, sous réserve de limites imposées aux représentants locaux par Ottawa, pour élaborer un plan de pêche pour les Cheam. Ce plan a été conçu pour qu'à la fois les membres de la bande Cheam et les ministère sachent et comprennent quelles pêches sont sanctionnées par la bande et lesquelles ne le sont pas. La réalité des pêcheries dans le contexte moderne, c'est que sans une étroite collaboration entre le MPO et les Premières nations, ni les uns, ni les autres ne connaissent les règles de l'eau.
Tout comme il y a eu de cas de membres de la bande Cheam trouvés coupables de pêche illégitime, il y a eu des occasions où le MPO a été trouvé coupable de violation de ses obligations constitutionnelles, et d'avoir agi illégalement dans la gestion des pêches.
Le seul moyen d'éviter ce type de problème est que le MPO et les Cheam travaillent de concert à l'élaboration de plans et de régimes de gestion qui conviennent à tout le monde. Au bout du compte, nous demandons à ce comité d'encourager et d'appuyer les efforts pour créer une approche coopérative et locale en matière de gestion des pêches. Nous vous demandons d'aider à formuler une approche qui favorise la participation des résidents et des dirigeants locaux, et qui n'est pas dirigée par les bureaucrates d'Ottawa.
Nous demandons particulièrement que vous ne permettiez pas que votre programme soit axé sur les groupes d'intérêt spéciaux qui font la promotion de la division des races en lançant des étiquettes fausses et trompeuses. Nous ne demandons pas des pêches fondées sur la race ou ségrégées. Ce que nous demandons, ce sont des pêches qui reconnaissent la singularité des collectivités autochtones, de notre régime juridique et de notre histoire. Nous demandons une gestion des pêches qui soit sensible aux besoins locaux complexes à la fois des pêches autochtones et non autochtones.
Voici ce nous proposons de vous laisser. Les Cheam et le peuple Stó:lõ sont déterminés à protéger et rétablir nos communautés et notre mode de vie. Beaucoup a été perdu irrémédiablement, entre Chilliwack, Vancouver, les fermes de Surrey et les autoroutes — ces choses qui ont fait la prospérité des communautés non autochtones. Nous avons besoin de savoir que le gouvernement du Canada aura un partenaire volontaire qui se dressera à la défense de nos droits, et qui travaillera avec nous pour concevoir des solutions nouvelles et modernes à des problèmes qui datent déjà depuis longtemps, dans les pêches. Sans ce partenaire, nous reprendrons nos vieilles confrontations et interventions judiciaires. Ne vaut-il pas mieux pour tous que nous choisissions une voie nouvelle et plus positive?
Merci.
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Si je peux ajouter quelque chose, il est très important de comprendre qu'il y a plusieurs angles à cette question. L'un est de savoir s'il devrait y avoir enlèvement de gravier, et il ne fait aucun doute que le secteur des agrégats a un rôle là-dedans. Derrière cela, il y a aussi le fait que l'agrégat est nécessaire à la construction dans la vallée du bas Fraser.
La plus grande question, pour les Cheam, au jour le jour, dans ses rapports avec le MPO et ce qui s'appelait auparavant Land & Water B.C., est de savoir où des opérations particulières devraient être exécutées à des moments particuliers. Très franchement, c'est motivé tout autant qu'autre chose par les craintes d'inondation.
Autrement dit, du point de vue des Cheam, de deux choses, l'une: il serait préférable soit que l'enlèvement d'agrégat se fasse plus près de l'île Powerline, plus près de ses réserves, où on enlève du gravier depuis longtemps, mais où le gouvernement ne voit pas les mêmes avantages au plan de la protection contre les inondations; ou encore qu'on enlève moins de gravier, parce que très franchement, cela fait un compétiteur de taille pour les entreprises d'agrégat en terre sèche.
Je tiens à faire comprendre que les activités des Cheam d'enlèvement d'agrégat n'ont pas de poids dans ce processus. Le véritable enjeu, c'est que pour Chilliwack et d'autres collectivités résidant dans la Gravière du fleuve Fraser, il y a vraiment un problème de contrôle des inondations. La solution, c'est soit d'abaisser le fond de la rivière, de rehausser les digues, ou de faire un peu des deux. Bien entendu, le ministère des Pêches et Océans y oppose toute une série d'arguments relatifs à l'habitat.
J'ai été conseiller juridique dans le dossier sur le gravier long, dans lequel Lincoln Douglas était accusé relativement à une exploitation d'enlèvement de gravier, et il a été acquitté de toutes les accusations de destruction de l'habitat du poisson. J'ai participé à ce dossier, et je peux vous dire que la quantité de documents générés autour de la gestion de l'enlèvement du gravier et de l'équilibre de ces enjeux liés aux inondations est phénoménale.
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, peut-être puis-je ajouter quelques éléments ici, parce que j'entends souvent les frustrations qui sont exprimées, en ma qualité d'avocat conseil pour eux.
Au niveau pratique, il y a deux choses qui reviennent constamment. L'une est que même lorsque des représentants particuliers du gouvernement tendent la main et disent vouloir faire quelque chose, cela entend qu'il faut respecter un droit, et ils ne le feront pas à moins que les tribunaux les y obligent d'abord. C'est arrivé au sujet de l'application de la loi, par exemple, et un accord a été conclu sur certaines questions. Je pense qu'il était intégré au protocole.
Et puis il y a les communications qui arrivent de l'amont, qui disent que c'est contraire à une politique globale quelconque et qu'ils ne veulent pas déroger à la politique. Au niveau des politiques, alors, il y a le problème d'essayer de faire entrer tout le monde dans un même moule.
Une chose qui pourrait changer systématiquement — et c'est ce que nous essayions de dire au début — c'est qu'on laisse plus de flexibilité au niveau local. Ce sont vraiment des problèmes uniques qui se posent avec quasiment chaque gravière du fleuve Fraser.
L'autre chose dont il faut se rappeler c'est que, très franchement, certains de ces conflits sont de nature personnelle. Je dois dire que si vous regardez certains procès — et je sais qu'ils datent de trop longtemps pour que vous les regardiez vraiment — vous verrez clairement qu'en fin de compte, on pourrait pointer du doigt des coupables des deux côtés. Quant moi, il est certain que je pointerai dans le sens que mon client préférera.
Vous pourrez trouver des cas où les juges sont extrêmement critiques à l'égard des représentants du ministère des Pêches et Océans qui, vraiment — je dirai les choses simplement — ne respectent pas le plan. Ils n'acceptent tout simplement pas l'idée qu'il faille faire de la place aux Premières nations et ils leur en veulent quelque peu. L'affaire du gravier en est un exemple flagrant. Le juge a rejeté de grandes quantités des preuves de la Couronne, en disant que l'agent d'enquête, dans cette affaire, a tout simplement foulé au pied les droits des Cheam, les a ignorés Il ne s'est même pas donné la peine de les écouter, d'entendre ce qu'ils avaient à dire, il ne s'est pas donné la peine de leur dire ce que le MPO avait l'intention de faire. Cet agent a tout simplement présumé que c'est ainsi que ça allait se faire.
Le fait est que ces situations personnelles se sont tout de même améliorées. Il y a des gens dans la communauté Cheam qui ne sont pas heureux de ce que fait le conseil. Je suis sûr qu'il y a des gens du MPO qui ne sont pas heureux de ce que font ceux qui essaient de s'entendre avec les Cheam. Mais je pense que les plus grands problèmes maintenant, ce sont les problèmes de politiques, et ce sont eux qui, selon moi, poseront ces obstacles, et aussi l'incapacité de dire qu'on peut traiter la situation unique, les droits uniques, les problèmes uniques des Cheam avec flexibilité.
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Merci, monsieur Douglas.
Merci, .
Je fais mes excuses au chef Douglas et aux membres du comité. Malheureusement, je dois partir tôt pour retourner en Nouvelle-Écosse. Notre vice-président, , prendra la relève. Avant de partir, j'aurais une ou deux questions à poser rapidement si j'ai le temps et si le comité le veut bien.
Merci.
Alors nous allons passer au suivant, .
Tout d'abord, aux fins du compte rendu, j'aimerais qu'il soit clair que ce comité étudie et débat depuis un certain temps de toute la situation de la pêche au saumon sur le fleuve Fraser, la grande région de la Colombie-Britannique, les pêches autochtones, les pêches commerciales et les pêches récréatives. Je m'exprimerai donc au nom de ce comité et d'autres comités. Je pense que nous avons essayé d'être justes et non discriminatoires dans nos délibérations, et de songer au bien de la ressource.
En ma qualité de personne qui a été sur le fleuve et qui comprend le fleuve et la ressource, vous pouvez apprécier le fait qu'avec tous les intervenants, toutes les premières nations, les membres des pêches commerciales et récréatives, et les utilisateurs du saumon du fleuve Fraser, nous sommes constamment appelés à tenter de formuler des recommandations à l'intention du gouvernement au sujet de la ressource et de la manière dont elle devrait être partagée. Mais je ne pense pas que le comité ait jamais été appelé à traiter de la notion que tous les intervenants méritent une portion équitable de la ressource, et il est certain que vous avez un droit ancestral bien établi.
Après ce prélude, je tiens vraiment à demander si les membres de la bande Cheam et d'autres bandes du peuple Sto:lo — et les Cheam font partie du peuple Sto:lo, si je comprends bien — participent à des activités de pêche commerciale ou récréative.
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Il y a peut-être un peu de méprise quant à la définition des responsables du suivi. Vous me corrigerez si je fais erreur, mais ces personnes n'agissent pas vraiment comme des agents d'exécution. Elles sont essentiellement en fonction durant les ouvertures autorisées. Elles surveillent davantage les prises, parce que — on vient de me corriger à ce sujet ce matin quand nous étions en train de nous préparer — les ouvertures autorisées ne précisent les prises admissibles. Ce sont des autorisations qui disent qu'on pourra pêcher de telle heure à telle heure, à partir de tel jour et jusqu'à tel autre jour.
Les responsables du suivi ne sont pas armés. Ce ne sont pas des agents de la paix. Ils ne sont rien du genre. On ne s'attend pas qu'ils vont patrouiller les eaux pour repérer la pêche interdite. Leur rôle consiste davantage en réalité à aider le MPO et à créer des fichiers parallèles sur les prises de poisson durant la période autorisée.
Il serait plutôt étonnant que les responsables du suivi jouent en fait un rôle hors saison, parce que ce n'est pas vraiment leur travail. Ce n'est pas ce qu'attend d'eux le MPO et ce n'est pas ce pourquoi ils sont payés. Si quelque chose comme cela se produit, il est fort probable qu'ils sont à la maison en train de dormir.
L'idée du responsable de suivi de la bande de Cheam n'est pas de créer une force policière parallèle ou un service parallèle d'exécution pour le MPO. Il s'agit davantage de contribuer au programme scientifique en cours afin de savoir, par exemple, si la pêche est ouverte pendant tant de temps au moyen de tel équipement, combien de poisson va être capturé? Quel est l'effort de prises par unité? Voilà le genre de rôle qu'il joue, plutôt que de se concentrer sur certains membres qui décident de désobéir aux règles et de pêcher hors saison, sans la sanction du conseil et du MPO, puis d'essayer de les prendre sur le fait.
C'est pourquoi j'estime que nous ne parlons pas vraiment de la même chose, car ce n'est pas vraiment le rôle du responsable du suivi de la bande de Cheam tel que le MPO ou la bande le conçoivent. Le message plus important que va véhiculer la Première nation Cheam est que c'est le message qui est envoyé à la collectivité.
Laissez-moi vous dire qu'ils sont la cible de beaucoup de feux politiques de la part de la collectivité. Ces personnes sont des acteurs politiques tout comme vous, parce qu'elles disent aux membres qu'elles ne leur garantissent pas les services d'un conseiller juridique pour les défendre s'ils ne respectent pas les règles.
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Bonjour et bienvenue au Comité permanent des pêches et des océans.
Je suis un député de la région de Québec, plus précisément de la côte nord du fleuve Saint-Laurent. Plusieurs communautés autochtones montagnaises se trouvent dans ma circonscription.
Dans les propos que vous avez tenus à plusieurs occasions depuis le début, vous avez mentionné que certains litiges opposent la communauté autochtone que vous représentez au ministère des Pêches et des Océans. Il y a des litiges, et le dialogue est plus ou moins bon. Selon une lettre que vous avez envoyée au mois de juin dernier au Comité permanent des pêches et des océans, vous souhaitez rétablir les ponts et en arriver à une bonne entente.
Il existe donc un litige entre la communauté et le ministère des Pêches et des Océans. On sait que celui-ci a surtout le pouvoir de gérer la ressource et de faire respecter la réglementation, mais vos propos ont indiqué, à quelques occasions, que vous souhaitiez plus de souplesse de la part du ministère des Pêches et des Océans.
Il est assez difficile d'évaluer la souplesse, parce qu'on ne sait pas où elle commence ni où elle finit. Est-on trop souple? Ne l'est-on pas assez? De quelle manière appliquera-t-on la gestion de la ressource? Comment Pêches et Océans Canada appliquera-t-il la réglementation s'il fait preuve de souplesse?
J'aimerais que vous nous expliquiez ce que votre communauté entend par une plus grande souplesse de la part de Pêches et Océans Canada.
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Il est utile de comprendre qui et exactement où vous êtes là-bas. Il y a des problèmes de gravier et bien sûr la question de la pêche est importante pour le comité et aussi la conservation des stocks.
Je crois que nous reconnaissons tous que ces stocks posent des problèmes très importants. Nous avons la preuve qu'en raison du changement climatique, les poissons sont soumis à des perturbations quand ils retournent. Ils ont du mal à remonter jusqu'aux frayères. Ils n'attendent pas de se refaire des forces à l'embouchure de la rivière. Ces stocks sont aujourd'hui menacés par une série de problèmes.
J'étais heureux de vous entendre employer des mots tels que « protection », « conservation » et « objectifs de pêche ». Le mot « collaboration » fait aussi partie des termes employés ici. Finalement, nous reconnaissons et je pense que vous reconnaissez que vous avez des voisins qui ont aussi un intérêt. Cette ressource est menacée par toute une série de problèmes, si nous voulons aboutir à une gestion à long terme, nous devons collaborer et travailler ensemble.
D'après ce que je peux voir, il y a un certain nombre de négociations de traités en cours. J'essaie de travailler très étroitement avec les collectivités des premières nations dans l'Île de Vancouver, d'où je suis originaire. C'est quelque chose que nous devons faire, car je pense que la province veut que les choses avancent au niveau des traités. Je pense que le gouvernement fédéral aimerait certainement qu'il y ait des solutions à long terme.
C'est une question délicate qui est bien sûr un point sensible pour votre peuple, mais si nous voulons progresser, il nous faut trouver quelque chose qui aboutira à l'avenir. J'espère que suite au dialogue et aux nouvelles relations que vous développez avec le MPO, nous reconnaîtrons la nécessité de collaborer pour protéger la ressource et trouver une solution à long terme.
Voici donc une des questions que je veux vous poser. Lorsque vous parlez de fins alimentaires, sociales et rituelles, il s'agit de droits constitutionnels. Les gens acceptent le droit qu'a votre peuple à ces poissons à ces fins. Mais lorsque nous parlons de pêche commerciale, la question devient délicate. Si la pêche commerciale vous est accordée à l'avenir en vertu d'un traité, et si ce droit est légal -- les gens ne font pas des choses illégales comme vendre du poisson à l'arrière d'une fourgonnette -- envisagerez-vous de faire quelque chose que vous faisiez à l'époque? Si vous péchez des poisson à des fins alimentaires, sociales et rituelles, seriez-vous prêts les marquer afin de pourvoir distinguer un poisson pêché à des fins commerciales d'un poisson pêché à d'autres fins?
Il doit bien y avoir une méthode pour calculer la quantité de poissons pêchés afin de pouvoir contrôler et gérer cette pêche à la satisfaction de tout le monde. Est-ce quelque chose que vous seriez prêts à faire?
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Je sais et c'est ça le problème.
il y avait un grand processus d'approbation qui a identifié certains zones critiques et des approches générales. Il y a eu ensuite une série de mesures commencées aux environs de 1998 et des zones identifiées comme étant plus préoccupantes en raison de poisson, et des consultations ont été faites à ce sujet. Il y a eu des zones où ils auraient voulu que du gravier soit enlevé et il y a eu moins de consultations à ce sujet.
En ce qui concerne Big Bar, la province s'est appliquée -- et j'ai participé à ces discussions, Lincoln et le chef également -- et il a été confirmé qu'il allait faire ces projets cette année. Le MPO est intervenu et a déclaré qu'il faisait une évaluation de la LCEE et qu'il voulait des informations sur Big Bar, puis il y a eu des échanges avec la province.
Ces échanges ne portaient sur la réalisation ou non du projet. Pour la province, le projet serait réalisé sauf en cas d'opposition du MPO. Cependant, les perspectives économique offertes à la bande Cheam, si la bande Cheam pourrait oeuvrer dans ce projet, sont des points qui été soulevés. il y a eu une liste de questions de ce genre, mais l'essentiel était de savoir si le projet allait se réaliser et ce qu'il faudrait dire sur les participations éventuelles.
L'une des questions cette année que le MPO et la province ont dit qu'ils essaieraient de régler, c'est le fait qu'il soit arrivé aussi vite. En l'espace de deux ou trois semaines, vraiment, ou peut-être plus vraisemblablement deux ou trois mois.
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M. Cummins et M. Lunney ont tous deux soulevé un point très valable. J'ai certaines réserves à l'égard d'une partie de cette motion, et j'aimerais en parler dans un instant.
Nous savons que l'industrie fait partie d'un cadre plus vaste, quand on parle des droits de services maritimes partout au pays. Je me suis entretenu avec celui qui préside cet effort. Il est conscient que, dans ce cadre global, il y aura six ou sept secteurs où des correctifs devront être apportés, où il y aura des anomalies, et en voici une.
Toutefois, il me paraît étrange que le comité se prononce sans savoir comment cette mesure s'insérerait dans l'ensemble du tableau. Il me paraît aussi très étrange et quelque peu irresponsable de proposer que le comité aille de l'avant et effectue une étude sur les droits de services maritimes alors qu'il a déjà décidé en partie de ce que doit être la réponse, sans avoir toute l'information; sans connaître les retombées sur le reste du pays, sans savoir quelle est la position de la Garde côtière sur cette question et comment elle justifie cette position. Je ne serais donc pas en mesure d'appuyer cette motion.
Cela étant dit, concernant le fond de cette motion, au troisième point, par exemple, quelqu'un pourrait peut-être expliquer — peut-être M. Stoffer, l'auteur de la motion — ce que signifie « Attendu que les droits de services maritimes perçus par la Garde côtière canadienne pour la prestation de services de transport maritime vers l'Arctique de l'Est n'est pas conforme à l'exemption actuelle... ». De quelle exemption actuelle s'agit-il? Je crois que la motion prévoit une exemption, alors qu'est-ce que cette « exemption actuelle en fonction des conditions socioéconomiques du Nord »? Et le texte continue. Je suis un peu perplexe. Je suis peut-être le seul, mais je ne comprends pas ce que cela signifie.