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Bonjour à tous. Soyez les bienvenus à cette 103
e séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités pour cette 42
e législature. Conformément à l’article 108(2) du Règlement, nous procédons à l'étude des véhicules autonomes et connectés au Canada.
Pour la période de 16 heures à 16 h 30, nous recevons, du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, M. Daniel Therrien, commissaire à la protection de la vie privée du Canada, et Barbara Bucknell, directrice des politiques et de la recherche.
Merci à vous deux d'avoir trouvé une fenêtre dans vos horaires chargés pour venir nous donner certains renseignements sur les préoccupations en matière de protection des renseignements personnels attachées à cette question particulière.
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Madame la présidente et honorables membres du Comité, je vous remercie de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui dans le cadre de votre étude sur les véhicules automatisés et branchés au Canada.
Les véhicules modernes sont plus qu'un simple moyen de transport. Ils sont devenus des téléphones intelligents sur roues. Ce sont des réseaux de capteurs mobiles qui peuvent recueillir des renseignements concernant leurs propres systèmes internes, ceux d'autres véhicules sur la route et l'infrastructure locale, et communiquer avec eux. Ces renseignements ne se rapportent pas exclusivement au véhicule lui-même. Ils peuvent porter sur le conducteur ou sur les passagers et servir à dégager des tendances ou à faire des déductions au sujet de ces personnes à plusieurs fins qui ne se rapportent pas toutes à la sécurité des transports.
Par exemple, ces véhicules recueillent des renseignements sur les habitudes et les comportements des conducteurs, sur la biométrie et la santé, sur l'emplacement, sur les contacts personnels, sur les horaires et les communications et sur le contenu lié au divertissement, et ces renseignements pourraient servir, entre autres, à des fins de marketing, à des fins d'établissement d'un contrat d'assurance fondé sur l'usage ou à des fins de navigation.
La plupart des flux de données des véhicules connectés sont très complexes et ils ne sont pas transparents. Les gens sont habitués de s'installer simplement dernière le volant et de conduire. Il est possible qu'ils ne soient guère au courant de la manière dont les données saisies par un véhicule connecté seront utilisées en arrière-plan, et encore moins de leur incidence. Ils ne connaissent peut-être pas non plus les options à leur disposition pour limiter, désactiver ou contrôler d'une façon quelconque ces mécanismes.
L'arrivée des véhicules connectés et autonomes peut présenter des avantages considérables pour les Canadiens, mais ces technologies ne pourront gagner la confiance des consommateurs que lorsqu'un juste équilibre sera atteint entre le flux d'information et la protection de la vie privée.
[Traduction]
Au cours des dernières années, le Commissariat s’est donné pour but de déterminer les améliorations à apporter au modèle de consentement actuel en vertu de la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Cet exercice a permis d’établir clairement que les personnes souhaitent être en mesure de prendre des décisions au sujet de leurs données. Il a également permis d’établir que les organisations doivent trouver une façon de mieux expliquer ce qu’elles entendent faire avec les renseignements qu’elles recueillent. Afin d’améliorer la situation, nous avons publié une mise à jour de nos lignes directrices en matière de consentement en ligne, qui énonce sept principes directeurs pour obtenir un consentement valable.
En ce qui concerne les véhicules connectés, il pourrait être inapproprié que le conducteur contrôle la façon dont l’information est utilisée dans certains cas, par exemple lorsque les données servent à assurer la sécurité routière ou le bon fonctionnement du véhicule. Toutefois, dans de nombreuses autres situations, le choix individuel devrait prévaloir. Le cas échéant, nous estimons que nos lignes directrices sur le consentement seront utiles.
Bien que nous soyons d’avis que le consentement valable et éclairé continue de jouer un rôle important dans la protection de la vie privée, il est également évident que le modèle de consentement est mis à l’épreuve par ce nouveau contexte où les flux de données et les modèles d’affaires sont de plus en plus complexes. Dans de telles situations, comme c’est manifestement le cas avec les véhicules connectés, d’autres mécanismes doivent venir appuyer le consentement, y compris les codes de pratiques à l’intention de l’industrie, la protection de la vie privée à l’étape de la conception ainsi que la reconnaissance d'une grande responsabilité et l'application d'un respect accru de la part des organisations en ce qui concerne le droit à la vie privée. En outre, il faudrait appliquer la loi de façon proactive pour assurer un examen indépendant du respect de ces exigences et obliger les organisations à rendre des comptes en la matière.
Le moment est venu de mettre rapidement en place des lois plus modernes en matière de protection des renseignements personnels pour nous protéger en tant que citoyens et consommateurs. Je demande que des modifications soient apportées à la loi de manière à permettre au Commissariat, à titre de tiers indépendant, de se rendre dans une organisation et de vérifier si cette dernière respecte les principes de protection de la vie privée, et ce, sans devoir au préalable soupçonner qu’il y a eu violation de la loi. Il ne s’agit pas de pouvoirs extraordinaires, mais plutôt de pouvoirs qu’exercent depuis longtemps d’autres organismes de réglementation. Une plus grande responsabilité des organisations et une application plus proactive des lois en matière de protection des renseignements personnels sont nécessaires pour protéger efficacement la vie privée dans un monde technologique complexe.
Pour conclure, j’aimerais mentionner l’étude que le Comité sénatorial permanent des transports et des communications a effectuée à ce sujet. J’ai trouvé encourageant de voir que ledit rapport accorde une grande importance aux questions de protection de la vie privée que nous avions soulevées au cours de son étude, et qu'il contient quatre recommandations sur la protection de la vie privée.
Je note en particulier sa recommandation no 8, qui réitère ma recommandation voulant que la loi soit modifiée pour donner au Commissariat « le pouvoir d’enquêter de façon proactive sur le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels et des documents électroniques par l’industrie et de faire observer la Loi », ainsi que sa recommandation no 10 visant à réunir les intervenants concernés afin d’élaborer un cadre coordonné pour les véhicules connectés, dont la protection de la vie privée serait l’une des principales considérations. J’attends avec impatience la réponse du gouvernement à ce rapport et j’espère continuer à jouer un rôle clé dans les orientations futures.
Mobiliser et éduquer les consommateurs afin qu’ils puissent faire des choix raisonnables, donner plus de pouvoir aux organismes de réglementation et mettre en place une approche coordonnée à l’égard des véhicules connectés concordent manifestement avec la façon dont le Commissariat envisage de gérer les problèmes liés au consentement et les défis en matière de protection des renseignements personnels associés aux véhicules connectés.
Merci beaucoup. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Cinq minutes avec vous deux, c'est vraiment trop peu. Alors, je plonge immédiatement.
Je reviens à la base, c'est-à-dire à la notion de consentement. Je ne pense pas pouvoir comptabiliser le nombre de fois où j'ai tenté de lire un formulaire de consentement jusqu'à la fin. Chaque fois, j'ai fini par accepter sans rien y comprendre, parce que le langage m'est tout à fait hermétique et que les contrats sont habituellement très longs.
Voici ma première question. Qu'est-ce que le gouvernement peut et devrait faire pour que celui ou celle qui accorde son consentement le fasse vraiment de façon éclairée?
L'achat d'une voiture est un investissement important. L'excitation est à ce point grande que, souvent, on accepte les conditions sans vraiment savoir ce qu'on vient d'accepter.
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Il faut faire la distinction, encore une fois, entre les usages liés à la sécurité du véhicule ou des transports, où le consentement est moins pertinent, et les usages comme le système de divertissement ou de localisation de l'individu, où le consentement serait pertinent.
Lorsqu'ils vendent une auto à un consommateur canadien, les concessionnaires d'automobiles du Canada sont obligés d'avoir des politiques de protection de la vie privée conformes au droit canadien. J'imagine que le fabricant du véhicule pourrait donner au conducteur le choix de changer les paramètres du véhicule en fonction du lieu où se trouve le véhicule, par exemple si le conducteur quitte le Canada pour aller aux États-Unis, mais le fabricant pourrait aussi faire en sorte que les paramètres qui s'appliquent au Canada voyagent avec le véhicule. Je ne pense pas que le droit astreigne le fabricant à régler une série de paramètres ou l'autre.
Ce qui est certain, c'est que le droit canadien s'applique au Canada. Lorsque le conducteur quitte le pays, c'est probablement le constructeur qui décidera si les protections canadiennes viennent avec le véhicule ou si c'est le droit américain qui s'applique.
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Nous reprenons la séance.
Du Conseil canadien pour les partenariats public-privé, nous accueillons Mark Romoff, président-directeur général; de la Ville de Dieppe, Nouveau-Brunswick, Yvon Lapierre, maire; et de la Halifax Regional Municipality, Mike Savage, maire. Enfin, nous recevons Alex Boston, qui est directeur exécutif et associé chez Renewable Cities.
Bienvenue à vous tous. Encore une fois, merci infiniment d'avoir trouvé le temps d'échanger avec nous.
Nous allons commencer par la déclaration liminaire de M. Romoff, du Conseil canadien pour les partenariats public-privé.
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Bonjour, et merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité et madame la greffière d'avoir invité le Conseil canadien pour les partenariats public-privé à venir vous parler des progrès et défis du plan d'infrastructure à long terme du gouvernement fédéral.
Comme le savent les membres du Comité, le Canada, comme tous les pays dans le monde, est aux prises avec un déficit d'infrastructure important en même temps qu'il fait face à des contraintes budgétaires. Le gouvernement fédéral de même que les provinces, les territoires et les municipalités ont néanmoins décidé de relever le défi et de réserver les sommes importantes nécessaires pour s'attaquer à cette priorité. Le gouvernement fédéral va de l'avant avec son ambitieux plan Investir dans le Canada de 186 milliards de dollars et, fait à noter, le gouvernement de l'Ontario met en place également un plan tout aussi ambitieux de 190 milliards de dollars sur 10 ans.
Notre conseil est une association de membres à but non lucratif, regroupant près de 400 organismes des secteurs privé et public, qui travaille en étroite collaboration avec tous les échelons de gouvernement pour les aider à travailler de manière plus intelligente, plus innovante et plus efficace à l'amélioration des infrastructures au Canada. Je devrais ajouter que le conseil ne fait pas de lobbying. Nous collaborons plutôt avec les gouvernements pour leur assurer un rendement optimal de leurs investissements.
Nous sommes partisans des partenariats public-privé, ou 3P, mais nous reconnaissons aussi que ce n'est pas la panacée. Si on les utilise pour les bonnes raisons et pour les bons projets, ils donnent de solides résultats économiques: les projets sont terminés à temps et en respectant les budgets, et les contribuables en ont pour leur argent. Les 3P sont devenus un outil clé dans la trousse à outils des gouvernements pour réaliser des grands projets d'infrastructure, et le Canada est devenu un chef de file mondial dans ce domaine. Nous avons actuellement 276 projets en cours au pays dans une vaste gamme de secteurs, notamment les transports, les soins de santé, les réseaux d'aqueduc et d'égout, la justice, l'énergie et la large bande, pour ne nommer que ceux-là. La valeur de ces projets qui en sont à la clôture des comptes, ce qui signifie que les infrastructures sont en construction ou déjà en activité, dépasse maintenant les 125 milliards de dollars.
Le conseil travaille également activement avec les communautés autochtones partout au pays, qui, comme vous le savez, sont aux prises avec de graves déficits d'infrastructure de l'ordre de 30 milliards à 40 milliards de dollars, dont il faut s'occuper, et qui touchent principalement les réseaux d'aqueduc et d'égout, le logement, les écoles et la connectivité à large bande.
Le conseil est heureux de voir que les gouvernements procèdent à ces investissements historiques dans l'infrastructure. Ils témoignent du fait que les Canadiens et leurs gouvernements sont conscients que les investissements dans l'infrastructure créent des emplois, stimulent l'économie, accroissent la productivité et améliorent la qualité de vie, la santé et la sécurité de la population. À cet égard, le plan Investir dans le Canada mérite donc des éloges. Il faut souligner en particulier que le plan cible les secteurs prioritaires, notamment le transport en commun, l'infrastructure sociale et verte, de même que l'amélioration nécessaire des corridors commerciaux. Il comprend en outre des innovations comme la Banque de l'infrastructure du Canada et le défi des villes intelligentes.
La mise en oeuvre du plan progresse bien. Nous croyons savoir que plus de 28 000 projets ont été approuvés dans la phase un, et que beaucoup d'ententes avec les provinces et les territoires sont en place pour la phase deux.
Nous sommes bien conscients des inquiétudes au sujet de la vitesse à laquelle les projets avancent. Je vais laisser à d'autres le soin de parler du niveau de succès à cet égard, mais j'aimerais faire quelques observations.
La négociation des ententes fédérales-provinciales nécessite du temps de part et d'autre, et il n'y a aucun intérêt pour les parties à conclure précipitamment. Les investissements dans l'infrastructure au cours de la dernière décennie ayant été ce qu'ils sont, il y a moins de projets prêts à démarrer que par le passé. Qui plus est, les grands projets complexes sont en train de devenir la norme, et il faut donc, comme il se doit, prendre le temps de bien planifier et exécuter ces projets.
Le décaissement de l'argent ne se produit pas nécessairement au moment de l'approbation des projets. Dans le cas des 3P, par exemple, il arrive que l'argent ne soit décaissé que lorsque le projet est presque terminé, car c'est le secteur privé qui assume les risques liés à la construction et allonge l'argent; il n'est payé qu'au moment de la livraison.
Nous avons toutefois quelques suggestions qui pourraient aider le gouvernement à accroître les capacités, construire l'infrastructure plus rapidement et maximiser les retombées des investissements pour les contribuables.
Premièrement, le fait est que lorsqu'on parle...
Tout d'abord, je souhaite vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités pour discuter des projets d'infrastructure et du plan Investir dans le Canada.
La petite ville de Dieppe, située dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, compte une population d'environ 26 000 personnes. La Ville de Dieppe compte sur environ 170 employés pour répondre aux besoins de la collectivité. En l'espace de 15 ans, notre population a doublé, ce qui a créé des demandes supplémentaires et rendu nécessaires certaines améliorations de nos infrastructures existantes, en plus de créer des demandes pour de nouvelles infrastructures.
Pour nous venir en aide afin de relever ces nouveaux défis, nous avons reçu du financement de plusieurs programmes d'Infrastructure Canada. Ce financement nous a entre autres permis de procéder à l'amélioration de notre infrastructure routière, au renouvellement des égouts sanitaires et pluviaux et au développement de notre parc industriel. Nous sommes donc très heureux de l'important soutien financier que nous avons reçu grâce à ces programmes.
Cela étant dit, nous souhaitons vous faire part de quelques suggestions afin de rendre ces programmes encore plus accessibles à toutes les communautés et de favoriser la croissance économique à long terme de toutes les collectivités, peu importe leur taille.
Je profite aussi de l'occasion pour appuyer mes collègues M. Dion et M. Desjardins, de l'Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, qui ont fait une présentation similaire il y a à peine deux semaines.
L'absence d'employés internes affectés au secteur de l'ingénierie de certains villages ou de certaines petites municipalités peut créer beaucoup de pression. Les documents qu'il faut remplir deviennent souvent une lourde tâche pour les plus petites municipalités qui n'ont pas les capacités organisationnelles pour le faire. Cela représente indéniablement une iniquité entre les petites et les grandes collectivités. De plus, le manque d'expérience de certaines municipalités fait qu'elles oublient parfois d'indiquer les frais non admissibles dès le début du projet, ce qui peut évidemment créer un fardeau financier lorsqu'elles procèdent aux projets.
Un autre défi est qu'il y a régulièrement des changements de personnel au sein d'Infrastructure Canada. Ainsi, notre personnel doit régulièrement expliquer de nouveau les dossiers. Nous reconnaissons qu'il s'agit d'une situation difficile à régler, mais nous voulions quand même la porter à votre attention.
L'obligation de fournir un tiers du financement peut aussi devenir une barrière pour plusieurs petites collectivités, et même les empêcher de soumettre d'autres projets.
Sur une note plus positive et en nous basant sur notre expérience, nous pouvons témoigner du fait que le remboursement est fait rapidement après le début des travaux.
Nous sommes d'avis qu'il serait par contre souhaitable qu'un programme de financement stable, qui fonctionnerait un peu comme le Fonds de la taxe sur l'essence, soit mis sur pied pour financer l'amélioration des infrastructures existantes. L'avantage de ce fonds est qu'il constitue une source permanente de financement pour les municipalités et qu'il permet une meilleure planification.
Un autre fonds pourrait servir aux nouvelles infrastructures, alors que le fonds similaire au Fonds de la taxe sur l'essence nous permettrait une meilleure planification à long terme pour les infrastructures existantes.
Nous suggérons également de simplifier le processus de demande ou de prolonger les délais pour soumettre les demandes, vu la complexité des formulaires à remplir.
Notre dernière suggestion est la suivante: il serait fort utile de pouvoir consulter un site Web pour obtenir de l'information plus rapidement, au lieu d'être obligé d'appeler le personnel, qui, j'en suis convaincu, a bien d'autres choses à faire de son temps.
Finalement, je tiens à dire que j'appuie la proposition de la Fédération canadienne des municipalités au sujet d'un partage des coûts à raison de 40 % pour le fédéral, 40 % pour le provincial et 20 % pour le municipal. Je pense que le fait que le fédéral ait déjà accepté le principe qu'il assume 40 % des coûts démontre l'importance des programmes d'infrastructure du fédéral.
C'est ainsi que se termine ma présentation.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, c'est un plaisir pour moi d'être ici pour vous parler d'Halifax et du financement de l'infrastructure dans notre municipalité.
Halifax est bien connue comme le centre urbain du Canada atlantique. Ce qu'on sait moins, c'est que nous sommes aussi la plus grande municipalité rurale de la Nouvelle-Écosse. En fait, si vous regardez la carte, vous constaterez que la superficie réelle de Montréal, London, St. John's, Québec, Winnipeg, Toronto, Edmonton, Calgary et Hamilton s'intègre dans les frontières de la municipalité régionale d'Halifax. Personne ne le sait mieux que Sean Fraser, dont la circonscription de Nova-Centre couvre une grande partie de cette région.
Halifax est le coeur de la croissance économique de la Nouvelle-Écosse. Elle compte pour 10 % de la superficie totale de la province, 46 % de sa population et près de 60 % de son PIB. Ces chiffres sont importants, car nous avons les besoins complexes d'un centre urbain en pleine croissance, mais également les défis et possibilités qui accompagnent une forte population rurale.
Vous avez tous entendu les statistiques voulant que les municipalités soient responsables de 60 % de l'infrastructure, mais qu'elles recueillent moins de 10 % des recettes fiscales. Nous devons donc faire preuve de créativité pour atteindre nos objectifs, et nous avons besoin de partenariats solides.
Halifax a connu une des croissances les plus rapides au pays ces dernières années. Vous pouvez voir la différence entre notre centre-ville en 2014 et en 2017. Nous avons des objectifs ambitieux. Nous avons une stratégie de croissance économique qui a pris son élan il y a quelques années et qui devrait voir passer la population de 418 000 à 550 000 habitants d'ici 2031. Nous sommes sur la bonne voie. La population a augmenté de 8 000 habitants la première année et de 7 000 habitants l'année dernière.
Ce qui est le plus excitant, c'est que nous réussissons à garder et à attirer les jeunes, contrairement à la tendance au Canada atlantique. Au cours des neuf premières années des années 2000, le groupe démographique clé des 25 à 39 ans diminuait, mais aujourd'hui, et c'est fantastique, nous réussissons à les garder. Nous réécrivons la page d'histoire des jeunes qui partent pour un avenir meilleur.
Nous continuons d'ouvrir nos portes aux immigrants du monde entier, ce qui transforme profondément le visage de notre ville. Plus de la moitié de la croissance de notre population est attribuable à l'immigration internationale. Je suis ravi, heureux et fier de dire que notre ville a accueilli plus de 1 000 réfugiés syriens. C'est ma petite glorification de maire.
L'infrastructure publique est la pierre angulaire de nos collectivités, et les investissements publics stimulent les investissements privés. La construction et l'entretien de l'infrastructure locale comme les routes, les ponts et les réseaux d'alimentation constituent un rendement du capital investi net et mesurable. Le financement fédéral prévisible, comme il est mentionné dans les accords bilatéraux, nous permettra à nous et à nos collectivités, comme c'est le cas pour mon collègue de Dieppe, de continuer à connaître une véritable croissance durable.
Les villes les plus dynamiques ont de solides réseaux de transport en commun, car un réseau moderne et efficace accroît la productivité, réduit les embouteillages, relie entre eux les gens, les services et les entreprises, et améliore la santé des citoyens. Notre réseau de transport en commun permet aux gens de faire la navette plus facilement et d'améliorer les options de déplacement. Pour nous, le train de banlieue est une option très importante et qu'examine actuellement notre conseil régional. L'implantation d'un train de banlieue efficace et rentable, en collaboration avec des partenaires comme VIA et le CN, constituerait un avantage extrêmement précieux pour nous et pour l'avenir de notre ville. Nous examinons également un service rapide par autobus.
J'aimerais maintenant parler de l'eau. L'investissement dans l'infrastructure de l'eau, des eaux usées et des eaux pluviales, des systèmes que beaucoup d'entre nous tiennent pour acquis, est un problème national. La mise à niveau des systèmes de traitement des eaux usées compte parmi les besoins les plus pressants et les plus coûteux de notre municipalité. Nos conduites sont parmi les plus vieilles au pays. Nous avons un plan intégré de travaux de 2,6 milliards de dollars uniquement pour l'eau à mettre en oeuvre dans la municipalité rurale d'Halifax. Dernièrement, nous avons trouvé des conduites dans la ville qui dataient de 1856 et 1862.
Halifax est une ville côtière et elle est particulièrement vulnérable aux effets des changements climatiques, notamment à l'élévation du niveau de la mer et aux vagues de tempête, de sorte que les investissements dans ce secteur sont absolument cruciaux. Nous examinons des moyens novateurs de lutter contre les changements climatiques, y compris des plans visant à intégrer District Energy aux nouveaux projets importants dans la ville.
Le développement du secteur privé suit souvent l'investissement public. C'est grâce à une bonne planification urbaine et à des investissements publics importants que nous avons une infrastructure qui fait une grande différence aujourd'hui à Halifax.
Les villes les plus épanouies sont bâties grâce à des partenariats solides entre tous les ordres de gouvernement et le secteur privé, et j'ai hâte de continuer à travailler avec vous et mes collègues de partout au pays pour bâtir les villes de demain.
Merci, madame la présidente.
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Allons-y. Si je ne la vois pas avancer, je vais informer la greffière que nous passons au prochain arrêt, pour rester dans l'esprit du plan Investir dans le Canada.
J'ai un point de vue un peu différent de mes collègues, non pas parce que je ne crois pas dans l'incroyable importance d'investir dans notre infrastructure, mais parce que je crois qu'il faut penser en termes de projets valables et non pas seulement de projets prêts à démarrer. Je vais donc vous donner un peu de contexte, vous parler des obstacles à la réussite du plan Investir dans le Canada et vous proposer quelques solutions.
Nous sommes ici au premier arrêt: objectifs et résultats. Je suis tout à fait d'accord avec les objectifs louables et réalisables qui ont été établis pour la croissance économique à long terme, une économie verte faible en carbone et l'inclusivité dans nos collectivités. L'autre objectif crucial de notre pays est la réduction des émissions de 33 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, un engagement qui obtient l'appui de tous les partis à la Chambre et qui constitue un strict minimum.
Les transports sont responsables du quart des émissions de gaz à effet de serre au Canada. La part la plus importante revient au transport des personnes, soit nos déplacements. En regardant les pays qui font le plus de progrès dans le monde, on constate que leur plan repose sur quatre piliers: l'efficacité des véhicules, les combustibles renouvelables — qui sont tous les deux des responsabilités relevant des gouvernements fédéraux avec l'appui des gouvernements locaux —, la réduction des distances à parcourir et la diversification des modes de transport. Les deux derniers relèvent des gouvernements locaux et doivent recevoir l'appui d'initiatives comme le plan Investir dans le Canada.
À l'heure actuelle, rien n'est certain. En fait, les risques sont élevés que les objectifs du plan Investir dans le Canada ne soient pas atteints.
Voici une étude que j'ai réalisée pour le ministère de l'Environnement et de l'Action en matière de changement climatique de l'Ontario qui montre la quantité de GES par ménage, transport, et par endroit et type de quartier dans la région du grand Golden Horseshoe. Le premier élément en importance est la proximité de l'emploi. Le deuxième est le type de quartier et de logement. Le troisième est la proximité avec un réseau efficace de transport en commun. La proximité du travail est quatre fois plus importante que le type de réseau de transport en commun dans lequel on investit.
Toutefois, il n'y a pas que le carbone qui importe. Les quartiers à fortes émissions de carbone ont beaucoup d'autres coûts qui viennent s'ajouter. Dans les quartiers à faible densité où les gens se déplacent en auto, le fardeau de l'infrastructure est deux fois plus élevé par ménage que dans les quartiers à forte densité. Les distances à parcourir sont deux fois plus élevées, tout comme le coût. Qui plus est, la majorité des gens dans ces communautés font de l'embonpoint. Nous perdons 3 % de nos terres agricoles par décennie au Canada, et c'est le résultat de notre stratégie axée sur l'auto. Nous pensons de plus en plus en fonction des autos, et le plan Investir dans le Canada ne réglera pas le problème.
C'est dans le Grand Vancouver qu'on trouve l'un des régimes d'utilisation des terres les plus durables au Canada, et ce n'est pas dû seulement à ses dirigeants politiques, mais aussi au fait qu'il est bordé par l'océan et les montagnes. La ligne du haut indique l'activité en GES depuis 2007. Celle du bas indique la cible de réduction. C'est la trajectoire qui découle du plan d'investissement dans le transport en commun de 7,5 milliards de la Colombie-Britannique, le plus important de son histoire. Ces investissements ne nous permettront pas d'atteindre nos cibles.
Devrions-nous investir dans l'infrastructure du transport en commun? Oui, mais nous ne pouvons pas être... La diapo montre les villes où les investissements dans le transport en commun sont les plus importants au pays — Edmonton, Calgary, Montréal, le Grand Ottawa et le Grand Toronto et Hamilton. Toutes les stations se trouvent en zone verte. Ce sont des terres agricoles. Nous avons besoin de ces terres à long terme pour résister aux changements climatiques. La moitié des aliments dans notre garde-manger sont importés de la Floride et de la Californie, des régions où la production est généralement instable. L'agriculture est un de nos secteurs à fort potentiel au Canada. Ces nouvelles lignes de transport en commun ne nous mèneront pas à Paris. Le risque que nous courons, en fin de compte, est d'augmenter notre déficit financier, notre déficit social et notre déficit environnemental. Le seul excédent que nous aurons en sera un de carbone.
Notre dernier arrêt est le plan Investir dans le Canada: quelques solutions. Nous pouvons exiger des paramètres de densité et d'emplois très bien acceptés et que les autorités de planification du transport en commun utilisent partout dans le monde. Ils sont utilisés par la plupart des autorités de planification qui participent à ces projets, mais ces projets ne respecteront pas les paramètres de densité.
Je ne m'attends pas à ce que le gouvernement fédéral dicte aux gouvernements locaux comment planifier l'utilisation des terres, mais vous pourriez établir les seuils de densité appropriés pour les investissements dans l'infrastructure. Nous serons ainsi plus en santé, nous deviendrons plus prospères et nous réduirons nos émissions de GES.
J'ai mentionné quelques indicateurs de rendement qui sont pertinents pour les projets en cours. C'est possible de le faire. On voit d'autres administrations dans le monde réduire leurs émissions dans le secteur des transports. La Californie en est une. La Californie possède les meilleurs plans d'utilisation des terres aux États-Unis, car cet État est passé à l'action et a exigé que certains paramètres soient respectés.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins d'être venus, en particulier notre ancien collègue, le maire Savage. Il est formidable de vous revoir.
Nous sommes ici parce que le directeur parlementaire du budget, ou DPB, a publié plusieurs rapports très critiques à l'égard des dépenses du gouvernement en matière d'infrastructure. Plus particulièrement, le gouvernement n'atteint pas les objectifs de croissance ou de création d'emplois qu'il a fixés dans le budget de 2016. On y apprenait que les dépenses d'infrastructure entraîneraient une nouvelle croissance économique de 46 milliards de dollars, en plus de créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois. À la lumière de son évaluation, le DPB a indiqué que seulement 11 000 emplois ont été créés au cours de la dernière année, et qu'au lieu d'une croissance économique de 46 milliards de dollars, celle-ci n'a été que de 4 milliards de dollars, soit moins du dixième de ce qui était initialement prévu.
D'après le DPB, cette croissance médiocre et cette création d'emplois peu reluisante sont attribuables au fait que le gouvernement ne dépense pas suffisamment.
Certains témoins ont indiqué ne pas trop se préoccuper des problèmes de liquidités et du fait que le gouvernement ne respecte pas ses propres engagements en matière de dépenses. En fait, un témoin, qui était professeur, a même fait référence à un rapport du McKinsey Global Institute selon lequel le Canada dépenserait trop d'argent en infrastructure et devrait réduire ses dépenses à ce chapitre.
D'un autre côté, nous avons des données objectives de Statistique Canada qui démontrent que la situation empire. En novembre dernier, Statistique Canada a publié un rapport qui indiquait que les temps de déplacement s'allongent. La durée moyenne du trajet quotidien des Canadiens est en hausse de 4 % malgré le fait que les distances parcourues sont en baisse, d'après le recensement de la région métropolitaine du Grand Toronto. Pour la période de cinq années analysée, Statistique Canada a déclaré que les gens parcourent des distances plus courtes au volant, mais que le temps qu'ils passent dans leur voiture est à la hausse, de sorte que le temps de déplacement moyen dans la RGT, la plus grande région métropolitaine du pays, dépasse maintenant une heure par jour.
J'imagine que j'aimerais obtenir vos commentaires — vos critiques, mais constructives — au sujet des plans d'infrastructure du gouvernement. Je veux savoir ce que nous pouvons faire pour freiner cette tendance troublante selon laquelle les Canadiens parcourent des distances plus courtes, mais passent beaucoup plus de temps sur la route. Nous voulons terminer notre étude avec un rapport et des recommandations constructives pour que le gouvernement sache comment améliorer ses dépenses d'infrastructure.
Monsieur Chong, je suis ravi de vous revoir. Ce fut un plaisir de siéger au comité à vos côtés.
Tout d'abord, en ce qui concerne les temps de déplacement, je pense qu'il existe une réponse simple. Les gens de Toronto devraient déménager à Halifax. Je crois que ce serait bon pour tout le monde.
Il y a des projets d'envergure qui, selon nous, permettront de sortir les gens des voitures, d'améliorer leur santé, de protéger l'environnement et de faire beaucoup de choses. Pour ma part, j'ai mentionné le train de banlieue, que je trouve très important. Je pense que c'est une bonne chose à tous les égards.
Je ne peux parler que de notre propre point de vue. Nous n'avons pas été très lésés par la lenteur du financement. Il y a évidemment d'autres éléments qui entrent en compte, y compris le fait que les provinces doivent signer les ententes bilatérales. Dans certains cas, elles peuvent déterminer le flux de trésorerie, ce qui peut ralentir les choses pour nous. Dans la première phase, beaucoup de travaux ont été réalisés, et nous prévoyons la même chose pour la deuxième phase.
En réponse à votre remarque sur les gens qui nécessitent plus de temps pour se rendre au travail, un de nos grands enjeux est que nous voulons des possibilités de logement qui permettent aux gens de vivre plus près de leur lieu de travail. Cela signifie construire au centre-ville, où ils ont accès à l'autobus, où ils n'ont pas à prendre leur voiture, alors qu'une famille qui arrive à peine à se payer une voiture doit en posséder deux. Dans l'ensemble, nous avons bien été servis. Nous n'avons pas eu de gros problèmes d'argent. À la deuxième phase, nous prévoyons pouvoir utiliser l'argent prévu au calendrier au fur et à mesure.
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Madame la présidente, je constate que les comités n'ont pas beaucoup changé depuis mon passage à Ottawa, ce qui est une bonne chose. Je pense que c'est très important.
Vous avez mentionné le port de Halifax. Ce port connaît une croissance depuis quelques années. Il est important pour nous d'y investir afin de pouvoir gérer les navires géants. Ces bateaux sont très importants pour Halifax, mais il faut aussi s'assurer que les camions qui sortent du port n'encombrent pas le centre-ville, ne détruisent pas les routes et n'entraînent pas toutes sortes d'émissions de carbone évitables. En bref, c'est un volet très important à nos yeux.
En tant que municipalité, nous sommes financièrement en mesure d'investir. Ce qui est un peu inhabituel, c'est que la dette de la municipalité est inférieure à 250 millions de dollars, dans une province dont la dette atteint 15 ou 16 milliards de dollars. Nous avons donc besoin de l'aide des deux autres instances gouvernementales. Nous pouvons également faire un bout de chemin nous-mêmes avec nos partenaires, comme notre port et notre aéroport, qui sont tous les deux très importants.
Merci.
Comme je l'ai souligné dans ma présentation, nous aimerions bien voir quelque chose de semblable au Fonds de la taxe sur l'essence qui pourrait nous aider à planifier. Les municipalités ont quand même atteint une maturité et elles sont pleinement capables de gérer leur avenir. Or, pour gérer l'avenir, nous avons absolument besoin de revenus stables pour les infrastructures. Nous avons tous le défi de remplacer nos infrastructures vieillissantes. Pour cela, je crois qu'un fonds spécial devrait être mis sur pied.
Le deuxième fonds dont j'ai parlé pendant ma présentation servirait plutôt à améliorer le côté économique de nos infrastructures, comme l'a d'ailleurs souligné mon collègue d'Halifax, le maire Savage. Il faudrait améliorer le transport sur le plan économique, qu'il s'agisse des ports ou des aéroports. Chez nous, il y a un aéroport d'une certaine importance qui a une bonne capacité de fret aérien. C'est le genre d'investissements que nous aimerions bien recevoir.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie tous de votre participation à notre étude.
Je pense que nous serons unanimes sur le fait que nous accusons un énorme retard dans la mise à niveau de nos infrastructures, voire la construction de nouvelles infrastructures. Nous n'allons pas nous disputer au sujet des chiffres, mais, selon le dernier rapport du directeur parlementaire du budget, seulement 50 % des projets seraient en cours, alors que le ministre parlait de 70 % lors de sa dernière visite. Soyons beaux joueurs et considérons les chiffres du ministre. Il reste donc 30 % en attente, ce qui représente 2,5 ou 2,6 milliards de dollars non distribués qui seront probablement affectés à une autre année. Or chaque fois qu'on affecte à nouveau des fonds, des projets ne voient pas le jour, des emplois ne sont pas créés et les coûts augmentent. En effet, il est rare que, d'année en année, les coûts diminuent.
J'ai deux questions à vous poser.
Ma première question s'adresse principalement aux deux maires, même si M. Lapierre y a déjà répondu. La formule que nous utilisons présentement est-elle la bonne ou vaudrait-il mieux opter pour un système de financement en continu, comme nous le propose M. Lapierre?
Je vais tout de suite vous poser ma deuxième question. Compte tenu du retard accumulé, j'aimerais que vous me disiez quel pourcentage des demandes que vous faites sont destinées à rattraper le retard qu'accuse la mise à niveau de nos infrastructures et quel pourcentage vise véritablement le développement de nouveaux projets d'infrastructure verte qui nous permettraient de passer au XXIe siècle. Ici, je vous demande de me donner un ordre de grandeur, bien sûr, et non des chiffres précis.
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Oui. Tout à l'heure, j'ai mentionné que nous avons un plan de ressources intégré de 2,6 milliards de dollars à Halifax. De cette somme, 600 millions de dollars sont consacrés aux recommandations du Conseil canadien des ministres de l’environnement, ou CCME, qui nous sont imposées par le gouvernement fédéral, et que nous comprenons et appuyons; 700 millions de dollars visent à rattraper le travail qui pourrait être fait; et 1,3 milliard de dollars serviront à gérer la croissance. La majeure partie du budget ira donc à la croissance anticipée.
Pour ce qui est de la formule, afin d'être précis, nous comprenons que le fédéral a investi 50 % au premier tour et 40 % pour la réfection, et jusqu'à 50 % dans certains cas. Le problème pour une ville comme Halifax, qui se porte plutôt bien dans une province qui a de vrais problèmes financiers, c'est que nous devons faire preuve de créativité. Par exemple, la province n'a pas financé le transport en commun. Par conséquent, on ne pourra dire que 40 % viendront du fédéral et 40 % de la province que si cette dernière a l'argent. Or, la province n'a pas contribué à la première phase.
Je pense que la formule fonctionne de façon générale, mais ce n'est pas uniforme partout au pays, suivant la situation financière des provinces et des villes.
Je suis ravi de vous revoir, monsieur le maire.
Mes questions s'adresseront à vous puisque nous nous partageons la circonscription de Nova-Centre.
Je sais que le , assis à ma droite, possède lui aussi un chalet dans votre municipalité. Il sera donc très intéressé par mes questions, qui porteront sur les zones rurales de votre circonscription dont vous avez parlé.
Une des choses que j'entends dans mon coin, de la part de gens qui vivent dans la partie rurale de la Municipalité régionale de Halifax, ou MRH, c'est que depuis la fusion, la ville semble parfois avoir du mal à justifier les grands projets en zone rurale. Une poignée d'initiatives se préparent, et je sais que vous êtes bien au courant.
Quand il s'agit d'accomplir de grandes choses dans de petites collectivités, la ville va-t-elle jouer le jeu aussi s'il y a de l'argent du fédéral?
Je veux maintenant m'attarder au transport en commun.
L'une des difficultés que nous rencontrons dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse — ce n'est pas propre à la MRH —, c'est que nous avons bon nombre d'organismes de transport communautaire qui ne sont pas nécessairement gérés par les municipalités. Je pense à des entités comme le MusGo Rider, le CHAD Transit à New Glasgow, ou Antigonish Community Transit.
La formule de financement pose problème parce que ces organisations de transport ne sont pas nécessairement administrées par une municipalité. Je sais qu'Halifax va probablement chercher à moderniser son infrastructure de transport. Je me demande si cela va créer des occasions compte tenu de l'infrastructure excédentaire. Je pense à des autobus usagés qui ne sont peut-être pas trop vieux pour être hors service.
Sera-t-il possible de travailler en partenariat avec les petites collectivités pour qu'elles puissent se doter d'un réseau de transport en commun, si elles n'en ont pas aujourd'hui?
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C'est une bonne question, monsieur Sikand.
La réalité, c'est que peu importe la façon dont les collectivités mènent ses travaux d'infrastructure, le secteur privé intervient toujours. L'avantage d'un partenariat public-privé par rapport à l'approvisionnement traditionnel est que le secteur privé, en tant que consortium, assume la responsabilité du design, de la construction, d'une partie du financement privé et de l'entretien du bien pendant une période de 25 à 35 ans.
Les gouvernements concluent un contrat à forfait avec ces consortiums, qui assument entre autres les risques associés au design et à la construction. Comme vous le savez peut-être, lorsqu'on a recours à l'approvisionnement traditionnel, de nombreux projets dépassent largement le budget prévu et accusent un retard considérable. La nature de l'entente contractuelle des partenariats public-privé prévient cette situation, car les intervenants du secteur privé sont responsables des dépassements de coûts; c'est eux qui en sont tenus responsables, pas le gouvernement. Ils sont donc déterminés à assurer le respect du budget et de l'échéancier des projets.
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Vous avez dit que nous avons beaucoup de ces projets d'un bout à l'autre du Canada. À vrai dire, il y en a 267.
C'est dans le domaine de la santé qu'on y a le plus souvent recours, notamment pour la construction d'hôpitaux et d'établissements de soins de longue durée. À l'heure actuelle, 97 structures sont construites ou déjà exploitées grâce à ce modèle.
Le secteur du transport est le deuxième secteur y ayant le plus souvent recours, notamment pour la construction de routes, d'autoroutes et de ponts. On utilise de plus en plus souvent ce genre de modèle pour les réseaux de transport en commun urbain, encore une fois pour les mêmes raisons, c'est-à-dire le respect de l'échéancier et du budget ainsi que l'optimisation de l'argent des contribuables.
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Merci, madame la présidente.
J'ai une question pour M. Boston. Je vais peut-être lui donner un peu de temps pour parler de la façon dont le gouvernement fédéral peut améliorer ses dépenses d'infrastructure.
Pour situer le contexte, le gouvernement fédéral ne finance pas tous les types d'infrastructure. Nous ne finançons pas les hôpitaux ni l'enseignement de la maternelle à la 12e année. Nous ne finançons généralement pas les pavillons universitaires, bien qu'il y ait des exceptions. Nous finançons toutefois la gestion des déchets et des eaux usées, les installations récréatives, de temps à autre, et les infrastructures de transport.
Je veux mettre plus particulièrement l'accent sur le secteur du transport. Quand je parle à des électeurs de ma circonscription, qui se trouve dans la région du Grand Toronto, ils me disent sans cesse que les déplacements sont leur plus grande source de frustration au quotidien.
Les données indiquent que la durée des déplacements augmente. Les gens passent de plus en plus de temps dans le trafic, ce qui les frustre de plus en plus. Malgré les dizaines de milliards de dollars investis par les gouvernements au cours des 10 dernières années pour tenter de régler le problème, la situation ne fait qu'empirer.
Dans le contexte de l'Accord de Paris et de nos cibles pour 2030, comme vous l'avez souligné dans votre exposé, le quart de nos émissions provient des moyens de transport. Vous pourriez peut-être expliquer comment le gouvernement fédéral peut optimiser ses dépenses d'infrastructure non seulement pour respecter ses engagements de l'Accord de Paris, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des gens qui sont pris tous les jours dans le trafic.
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Avant toute chose, on doit tout simplement chercher à atteindre des seuils de densité résidentielle, qui sont bien acceptés par les sociétés de transport, afin de déterminer le type d'investissement dans les infrastructures.
À l'heure actuelle, on constate entre autres, contrairement aux observations astucieuses de Son Honneur le maire Savage, que de nombreux investissements dans le transport en commun ne se font pas dans les zones habitées existantes. Nous contribuons au prolongement des trajets et à une congestion accrue en nous rendant dans des zones vertes. Nous devons procéder à une densification, ce qui permet d'améliorer grandement la qualité de vie.
Notre parc de logements ne tient aucunement compte de la réalité démographique du pays, car plus de la moitié de nos maisons sont unifamiliales. Pourtant, de nos jours, plus des deux tiers des ménages ne comptent qu'une ou deux personnes. De plus, d'ici 2025, les foyers composés d'une seule personne seront les plus répandus, et cette tendance se poursuivra. Une grande partie de ces personnes vivent dans des maisons unifamiliales. Nous devons offrir une multitude de choix de logement, des gratte-ciel et des habitations en rangée aux multiplex, en passant par les maisons unifamiliales. Nous devons aider les administrations municipales à cet égard.
Toutes sortes de politiques ont encouragé par inadvertance les administrations locales à prendre les mauvaises mesures. Il est moins coûteux d'aménager des terres agricoles que de densifier les zones habitées étant donné qu'il n'est pas nécessaire de détruire l'infrastructure en place avant de commencer. Ce sont toutefois les projets de densification qui permettent de générer les recettes nécessaires pour exploiter, maintenir et remplacer l'infrastructure. Le meilleur régime d'administration des biens au pays se trouve dans la circonscription du à Edmonton. Tous les quartiers doivent effectuer une analyse des sources de revenus en fonction du cycle de vie et des dépenses. Parmi les plus de 20 quartiers dont j'ai examiné l'analyse, seuls deux ont des recettes suffisantes pour construire, exploiter, maintenir et remplacer l'infrastructure en place. Les 18 autres quartiers seront, au bout du compte, un boulet que la municipalité devra traîner longtemps à cause de politiques que nous avons élaborées par inadvertance.
Merci.