Bonjour à tous et merci de m’avoir invitée à m’adresser à vous aujourd’hui.
Je suis la présidente-directrice générale de la Grape Growers of Ontario et je siège également au conseil d’administration de la Buffalo and Fort Erie Peace Bridge Authority, qui possède et exploite à la fois le Peace Bridge et les postes de douane au Canada et aux États-Unis. Avant d’occuper ces fonctions, j’ai été conseillère régionale de la municipalité de Grimsby et j’ai aussi rempli deux mandats de présidente du gouvernement régional, de 1997 à 2003, ce qui me semble très lointain.
À l'heure actuelle, l'autoroute Queen Elizabeth Way, ou la QEW, est le seul corridor de commerce et de tourisme de la région du Niagara. Elle permet d'atteindre quatre ponts internationaux reliant le Canada aux États-Unis, soit le pont Peace Bridge, le pont Lewiston-Queenston, le pont Rainbow et le pont Whirlpool. En 2017, la QEW s’est classée au deuxième rang au Canada pour ce qui est du débit de véhicules commerciaux et de véhicules de tourisme. On a répertorié près de 10 millions de passages de voitures et près de 2 millions de passages de camions commerciaux.
Environ 85 % de toutes les marchandises échangées entre les États-Unis et le Canada sont transportées par voie terrestre — par camion ou par train —, et 54 % de toutes les marchandises qui transitent entre les États-Unis et le Canada sont transportées par camion. Le trafic dans le corridor de l'autoroute QEW représente 37 % du nombre de camions entrant au Canada et environ 80 milliards de dollars en échanges bilatéraux chaque année.
Les marchandises transitant par le corridor de la QEW sont de nature beaucoup plus diversifiée que celles circulant dans d’autres corridors commerciaux, car l'autoroute Queen Elizabeth Way est aussi une autoroute de banlieue ainsi que la principale voie d’accès touristique reliant la région du Grand Toronto aux attractions de Niagara Falls, à nos établissements vinicoles de la région du Niagara, bien sûr, de même qu'aux plages de Port Colborne et Fort Erie, et à l’ouest de l'État de New York et à la région de Buffalo.
Pour réduire cette congestion, nous sommes et je suis depuis longtemps en faveur du concept appelé corridor commercial du centre de la péninsule. On en parle depuis de nombreuses années. En 2001, l’Ontario a réalisé une ébauche d’évaluation des besoins en transport de la péninsule du Niagara afin d’examiner les enjeux, les possibilités et les solutions de rechange actuels et futurs en matière de transport. Cette évaluation a permis de conclure qu’il faudrait une capacité de transport supplémentaire importante de la péninsule jusqu’à la région du Grand Toronto et que celle-ci relierait le sud de l’Ontario à l’est des États-Unis, y compris les villes de Boston et de Washington D.C.
La région de Niagara est située à moins d'une journée de route de plus de 44 % de ce que nous appelons la région de BosNYWash, aux États-Unis. Nous devons prendre en considération le volume annuel des échanges commerciaux. Le plan de croissance de 2006 pour la région élargie du Golden Horseshoe indiquait que les futurs corridors de transport reliant la région du Niagara à la région du Grand Toronto sont essentiels pour appuyer la vision à long terme de la province.
La majorité des marchandises liées au commerce entre le Canada et les États-Unis sont transportées par train et par camion. L'autoroute QEW est la principale voie rapide reliant Niagara et la région du Grand Toronto. Le transport de marchandises dans ce corridor commercial devrait augmenter de 3 à 6 % par année, ce qui augmentera la pression sur cette route existante. L’efficacité du réseau de transport est essentielle au commerce international dans la région du Niagara et à la santé économique des collectivités, de la province et du pays. En fait, je ne me souviens pas qu’au cours des 15 dernières années, nous ayons construit une autoroute au Canada, où que ce soit. Je pense que c’est ce manque d'infrastructure de transport qui nous désavantage par rapport à nos partenaires commerciaux.
Un corridor commercial permettrait non seulement d’éliminer la pression exercée sur l'autoroute QEW et de réduire les goulots d’étranglement aux postes frontaliers, mais aussi d’attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois à Niagara, à Hamilton et dans la région du Grand Toronto. Niagara, comme nous le savons, est une attraction touristique clé, particulièrement Niagara Falls. Je dois ouvrir une parenthèse pour dire que, comme je travaille dans le domaine du vin, il ne faut pas oublier nos établissements vinicoles. Nous sommes également un secteur agrotouristique clé, y compris l’industrie vinicole, qui continue de croître. Nous sommes presque étouffés par notre succès.
Surtout, ce que nous avons à Niagara, ce sont des possibilités terrestres, ferroviaires, aériennes et routières. En fait, les terres qui entourent le canal Welland créent cette fluidité. Le canal fait partie d’un corridor de commerce terrestre, une plaque tournante intermodale qui crée d’énormes possibilités économiques simplement en raison de l’assise territoriale autour du canal.
Chaque année, le nombre de touristes qui visitent la région du Niagara augmente. En fait, selon un rapport récent, les vignobles de Niagara ont accueilli 2,4 millions de visiteurs en 2015. En plus de visiter les établissements vinicoles, la majorité des touristes séjournent dans un hôtel ou un gîte touristique local et fréquentent les restaurants, les boutiques et les points d’intérêt de la région, ce qui génère des retombées économiques annuelles liées au tourisme de 847 millions de dollars pour la province.
Les retombées économiques de l’industrie vinicole nationale se chiffrent à plus de 9 milliards de dollars par année. Lors d’une récente table ronde avec le ministre provincial du Tourisme, les intervenants de l’industrie du raisin et du vin ont fait remarquer que l’infrastructure des transports et la congestion continuent d’être des obstacles au succès du tourisme dans la région du Niagara. En tant qu’économie axée sur le commerce et le tourisme, les investissements dans l’infrastructure routière de Niagara sont essentiels.
En réfléchissant à la croissance du pays, j'ai été frappée de constater que la dernière fois que nous avons eu quelque chose à célébrer remonte au jour où nous avons enfoncé le clou en or du chemin de fer transcanadien. Honnêtement, je crois que, depuis ce temps, nous n’avons pas vu le genre d’investissement dans les infrastructures dont nous avons besoin pour bâtir de nouvelles routes, des chemins de fer et, surtout, pour raccorder ces routes en vue de l’avenir. À Niagara, nous avons la chance d’avoir le canal Welland.
J’espère que ces commentaires vous seront utiles dans vos délibérations sur les futurs corridors commerciaux.
Merci beaucoup.
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Bonjour, madame la présidente et membres du Comité. Je suis heureux d'avoir la chance de m’adresser à vous ce matin.
Comme vous le savez, le pont Ambassador est le poste frontalier international le plus fréquenté entre le Canada et les États-Unis. Au cours de l’année civile 2017, plus de 4,3 millions de voitures et 2,5 millions de camions l'ont traversé, dans les deux directions. Bien que cela puisse paraître impressionnant, le trafic total sur notre pont a diminué de 44 % par rapport à l’an 2000.
Je vais vous parler un peu de moi. Je suis né et j’ai grandi à Windsor, en Ontario, et j’ai obtenu un baccalauréat en commerce de l’Université de Windsor. J’ai travaillé deux ans comme agent d’immigration, 18 ans au sein de la Police provinciale de l’Ontario et 10 ans en tant que vice-président des opérations au pont Blue Water, à Sarnia. J'occupe mes fonctions actuelles depuis les cinq dernières années. Vous pouvez voir que la frontière et le transport ont occupé une grande partie de ma vie professionnelle. J’ai vu et vécu de nombreux événements qui ont touché notre système de transport et notre frontière.
Pour ceux qui nous regardent à la maison, je signale que je passe à la page suivante.
J’aimerais vous faire part d’un problème. Comme vous le savez, en septembre 2017, nous avons obtenu un permis en vertu de la Loi sur les ponts et tunnels internationaux pour construire une nouvelle travée de six voies adjacente à l'actuel pont Ambassador. Cet investissement privé d'une valeur d’environ 500 millions de dollars s’ajoute aux 500 millions de dollars déjà consacrés à la préparation du projet.
Le permis que nous avons obtenu était assorti de 28 conditions. Nous trouvons qu'une des conditions dont je veux vous parler, comme je l'ai fait brièvement à Niagara Falls, est extraordinairement onéreuse. Cette condition précise que nous devons obtenir tous les permis nécessaires pour démolir le pont Ambassador actuel avant de commencer à construire notre nouveau pont. Nous devrons démolir le pont actuel dans les cinq années suivant l'inauguration du nouveau pont.
Nous avons été pris de court par cette condition, car il n'en avait pas été question pendant le processus d’évaluation environnementale ou le processus d'adoption de la LPTI. Dans notre mémoire, nous avons toujours eu l’intention de remettre en état le pont actuel une fois la nouvelle travée ouverte. En fait, cela se reflétait dans le décret. On dit:
Attendu que la Canadian Transit Company propose que, une fois que le nouveau pont international à six voies sera construit et ouvert à la circulation, le pont Ambassador soit fermé à la circulation et utilisé dans des circonstances limitées et pour la redondance du système...
Au paragraphe suivant, on peut lire qu’une fois la nouvelle travée ouverte à la circulation, « le pont Ambassador ne sera pas nécessaire pour répondre à la demande de circulation ou pour assurer la redondance du système ». Au paragraphe suivant, on ajoute: « Attendu qu’un pont qui n’est pas requis et qui est sous-utilisé pourrait créer des risques, y compris des risques liés à la sécurité, à la sûreté et à l’environnement ».
La redondance du réseau était une justification majeure pour la construction du pont international Gordie-Howe, mais maintenant, on considère que c’est un risque. Si un incident devait entraîner la fermeture de l’un des deux ponts, y compris le pont Gordie-Howe, ne serait-il pas prudent d’avoir une capacité suffisante sur un pont situé à deux milles de là, à cet important passage commercial?
Notre pont actuel sera relié à la nouvelle travée. Il sera donc assujetti aux mêmes normes de sécurité et d’environnement que la nouvelle travée et le pont international Gordie-Howe.
De plus, cette condition concernant la démolition a été émise dans le cadre du permis obtenu en septembre 2017. Cependant, en mars 2016, la Detroit International Bridge Company a reçu l’approbation de la Garde côtière américaine pour la construction de la nouvelle travée à six voies. Elle était assortie d’une condition voulant que le titulaire — soit nous — se conforme aux dispositions du protocole d’entente conclu entre la Garde côtière américaine, l’agent de préservation historique de l’État du Michigan, le Conseil consultatif sur la préservation historique et la Detroit International Bridge Company afin de réduire au minimum les répercussions sur l'ancien pont. Il est précisé que le pont Ambassador actuel continuera d’être entretenu conformément à tous les permis pertinents délivrés par la Garde côtière. La Detroit International Bridge Company doit entretenir le pont conformément aux dispositions de tout autre règlement ou loi.
La Garde côtière a également fondé son approbation sur l'entente conclue entre la Detroit International Bridge Company et le Michigan Department of Transportation, qui régit l’entretien et l’exploitation du pont actuel, entente qui visait à « s’assurer que le pont demeure dans un état relativement bon et sécuritaire pour les déplacements du public et d’exiger que sa structure soit inspectée conformément aux normes ».
Le document d’approbation de la Garde côtière a été remis à Transports Canada dans le cadre du processus d’adoption de la LPTI, et les conditions d’entretien du pont existant étaient connues des fonctionnaires fédéraux canadiens avant la délivrance du permis en vertu de la LPTI et l'imposition de la condition stipulant que le pont devait être démoli.
Nous sommes prêts à commencer la construction. Nous avons investi des centaines de millions de dollars dans la région de Windsor. Cela permettra de s’assurer que cet important corridor commercial continue de faciliter le commerce et les déplacements entre les États-Unis et le Canada, d’assurer la redondance et de créer des emplois. Cette condition de démolition est un obstacle. Nous demandons au gouvernement du Canada de retirer cette contradiction et de commencer à construire des infrastructures au lieu de les démolir.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Encore une fois, je tiens à remercier tout le monde de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous ce matin.
Je suis originaire de Labrador Ouest, où j'habite depuis 40 ans. Je suis propriétaire de mon entreprise privée depuis environ 25 ans. J’ai été conseiller municipal en 2009 et, en 2011, je suis passé au gouvernement provincial, où j’ai été ministre de plusieurs portefeuilles, dont celui des transports et des travaux publics.
Aujourd'hui, j'aimerais parler de l’économie de la région de Labrador Ouest, de sa relation et de son partenariat avec le port de Sept-Îles, au Québec. La région de Labrador Ouest est bien connue pour sa production de minerai de fer. La fosse du Labrador traverse la majeure partie de l’ouest du Labrador et le nord-ouest du Québec. Nous avons plusieurs mines là-bas, dont celle exploitée par la Compagnie minière IOC, qui est la plus importante et qui produit du minerai de fer de très haute qualité. Il y a la mine Wabush, qui a été prise en charge par Tacora et qui est en voie d'être rouverte. Alderon est une autre mine qui est sur le point d’ouvrir, en plus de la mine Québec Cartier. Sans oublier Vale Inco, sur la côte nord du Labrador.
Toutes ces mines sont enclavées. Elles sont toutes situées loin à l’intérieur des terres et notre principale source de transport est le chemin de fer. Ensuite, on doit se rendre au port de Sept-Îles, d'où l'on peut expédier les minerais partout dans le monde. Il est très important pour nous, comme le gouvernement l’a jadis fait en investissant dans le port de Sept-Îles, que ce port continue d’être un investissement pour le gouvernement afin de conserver les emplois créés par l’exploitation minière du Labrador, qui s'élève à environ 10 000 emplois actuellement. Malgré sa vaste étendue géographique, le Labrador ne compte que 27 000 habitants. De ce nombre, seulement 35 à 40 % travaillent dans l’industrie minière, alors qu'au Québec, il y a environ 15 000 personnes qui travaillent directement dans l’industrie minière.
L’extraction de minerai de fer commence à reprendre. Il y a certes eu un effondrement de l’industrie au cours des cinq à sept dernières années. La situation commence à se redresser, la Chine et l’Inde ayant joint le marché. Ces pays sont à la recherche de minerai de très grande qualité, ce que nous produisons dans la région de Labrador Ouest. En fait, la qualité de notre minerai est la meilleure en Amérique du Nord. C’est par l’entremise du port de Sept-Îles que nous devons améliorer le transport vers ces pays, alors j’aimerais que vous envisagiez de continuer à investir dans ce port. Beaucoup de travail y a été fait au cours des dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire.
Merci beaucoup.
Le plus gros problème en matière de transport, serait l'importance de la circulation qui passerait par Sept-Îles, au Québec.
Nous espérons voir la mine Alderon entrer en production, d’ici 2020 probablement, ainsi que les mines Tacora, qui sont les anciennes mines Cliffs Wabush. Tacora vient d’en faire l’acquisition et va se lancer dans la production. La mine de Bloom Lake, qui a été mise en production il y a environ huit ans par Thompson Consolidated, avait fermé ses portes. L'activité y est désormais relancée, de sorte qu’elle produit et expédie déjà du minerai.
La quantité de minerai qui sera expédiée par le port de Sept-Îles devrait augmenter considérablement.
La voie ferrée va du Labrador, à l’ouest, jusqu’à Sept-Îles, au Québec. Je sais que Wabush Mines et la Compagnie minière IOC sont très présentes à Sept-Îles, au Québec, où il y a des usines directement sur le port. Si l’industrie continue de progresser comme elle le fait actuellement, la circulation et le volume de minerai qui devra être expédié par Sept-Îles, au Québec, vont augmenter considérablement. En conséquence, je sais qu’il y a eu des investissements pour augmenter la taille et la profondeur du port de Sept-Îles pour en faire un port en eau profonde. Nous aimerions qu’il y ait plus d’investissements à cet égard pour que...
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C’est le commerce — la capacité qu'ont les deux pays d’avoir accès à ces économies est fondamentale — ainsi que le tourisme. Les chutes Niagara, des deux côtés du pont, offrent d’énormes possibilités touristiques. Il y a les chutes américaines et les chutes canadiennes.
Ce corridor commercial, comme je l’ai mentionné plus tôt, a été établi dans le cadre d’un pacte conclu par le gouvernement fédéral et Lester Pearson, et il a donné l’occasion aux deux pays de... Et c’est pourquoi ils l’ont appelé le Peace Bridge. C’était une occasion de partager le travail, ou plutôt de partager le commerce des deux pays, les économies, surtout. C’est probablement la meilleure façon de présenter les choses.
Le pont n’est pas à pleine capacité. Il pourrait être à pleine capacité et permettre de tirer parti de l’accès à ce que nous appelons la région de Boston-Washington pour les débouchés commerciaux, surtout avec le nouvel accord commercial de l’AEUMC. Dans notre secteur — l’industrie vinicole et viticole —, nous avons des difficultés à attirer les touristes américains et canadiens à Niagara, en raison de la capacité de l'autoroute Queen Elizabeth Way, la QEW. C’est une route importante qui a été construite pour faciliter les échanges commerciaux vers le Peace Bridge, mais aussi vers Toronto, mais l'augmentation du trafic nous étouffe et nous avons besoin d’une solution de rechange pour la circulation des camions, en particulier sur le Peace Bridge.
Je pense que je faisais allusion à une partie du corridor du milieu de la péninsule. Quand je parle de « corridor », je parle des possibilités de transport qui pourraient être par route, par train et, dans notre cas, par le canal Welland. L’occasion se présente de combiner, je pense, d’examiner ce mode de transport et de créer une stratégie de transport pour la région.
À l’heure actuelle, notre pont est sous-utilisé, de sorte que la circulation des camions est moindre que la capacité actuelle du pont. Je suis d’accord avec vous pour dire que si nous ne pensions qu’au transport par camion, nous nous retrouverions avec le même genre de goulot d’étranglement.
Nous demandons, parce que nous avons un problème de tourisme et aussi un problème de circulation des navetteurs sur la QEW, que soit étudié ce corridor de transport qu’on appelle le corridor du milieu de la péninsule, qui a ce potentiel. Les études très préliminaires dont il a été question plus tôt dans le cadre de l’évaluation environnementale montrent que nous pourrions être plus intermodaux et plus multimodaux. Pourquoi pas aujourd’hui, alors que nous avons cette capacité pour le transport aérien, ferroviaire et maritime? Il est clair qu'en ce qui concerne la route que nous avons actuellement, la QEW, nous parlons depuis des années de réduire la pression qu'elle supporte et d’élaborer une nouvelle stratégie de transport.
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Merci, madame la présidente.
Nous avons entendu le point de vue des représentants du port de Montréal lors de notre dernière réunion. Certains de leurs commentaires vont dans le même sens que les vôtres. Je cite ce qu’ils nous ont dit, sous la rubrique « chaîne logistique du transport efficace ». Voici leurs propos: « Pour qu’un port soit concurrentiel et qu'il soit en mesure de croître, il doit être soutenu par des corridors commerciaux terrestres fiables et efficaces. »
Vous avez utilisé les mots « corridors commerciaux terrestres ». C’est ce que nous avons pu voir lors de notre voyage à Niagara, avec les terres adjacentes au canal Welland et, bien sûr, avec les voies ferrées, aériennes et routières.
Pour ce qui est de l’infrastructure saine, ils ont dit: « Toutes les administrations portuaires partagent l’énorme défi de maintenir et d’optimiser les infrastructures vieillissantes. » Nous l’avons constaté avec le vieillissement des infrastructures du canal Welland. Certains quais ne peuvent même pas servir à l'amarrage afin de faire des affaires ou pour créer une économie.
Ils ont également fait valoir un autre point — et vous avez fait la même remarque — au sujet de l’innovation, en recommandant la création d’un programme national et d’un fonds d’innovation pour apporter ces actifs, et bien sûr, ils ont souligné la force de ces actifs pour la région sur le plan économique, jusqu’en 2018, par opposition à la QEW des années 1930, par exemple.
Enfin, ils ont parlé d’améliorer la capacité portuaire, qu’il s’agisse d’un pont, d'une voie navigable, d’un train ou d’une route, comme vous l’avez mentionné et ils ont préconisé d’investir pour améliorer la capacité.
Nous avons actuellement le corridor commercial constitué par la route 401 Windsor-Québec, qui n’est pas vraiment reliée à d’autres capacités intermodales, à l’exception peut-être des voies ferrées, dans certains secteurs de la région du Grand Toronto, mais le corridor du milieu de la péninsule ajoute un corridor commercial nord-sud entre Sarnia et Niagara, ce qui apporte en fait une capacité intermodale, y compris le canal Welland et les embranchements ferroviaires principaux et secondaires, ainsi que les routes et les liaisons aériennes. Étant donné que l’aéroport de Munro est sous-utilisé, que le pont Peace est sous-utilisé et que le canal Welland et la Voie maritime du Saint-Laurent ne sont exploités qu'à 50 % de leurs capacités, cela indique une tendance. Nos forces sont sous-utilisées.
Ma question s’adresse à vous trois. En plus des recommandations faites par les représentants du port de Montréal, quelles recommandations avez-vous à faire pour assurer une plus grande fluidité afin d'augmenter la capacité, du point de vue de nos forces et de nos atouts? Compte tenu de l’entrée en vigueur de l’AECG, du PTPGP et maintenant de l’AEUMC, en prévision d’un accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays et à l’échelle internationale, quelles recommandations avez-vous à formuler pour accroître cette fluidité afin de tirer pleinement parti de nos atouts?
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Je suis d’accord avec une grande partie des propos de Deb. Aux frontières, comme nous l’avons dit, nous faisons tout notre possible pour améliorer l’infrastructure. Nous travaillons avec les douanes américaines et canadiennes pour rendre les choses plus efficaces à la frontière. Je siège à deux groupes de travail, l’un avec les douanes américaines et l’autre avec Douanes Canada. Nous apprenons comment réduire le temps d’inspection de quelques secondes.
Nous menons un projet pilote avec l’ASFC au pont Ambassador. C’est ce que l’on appelle le « concept de couloir sécurisé », il s’adresse aux voyageurs dignes de confiance comme ce même chauffeur de Fiat Chrysler qui traverse notre pont peut-être six ou sept fois par jour. À l’heure actuelle, nous mettons à l’essai une procédure en vertu de laquelle le camion sera dédouané en 23 secondes au lieu d’une minute ou deux. C’est énorme quand on fait 12 000 camions par jour.
Aux frontières, en collaboration avec les agents frontaliers et les agents des douanes, nous essayons d’accélérer les choses, mais lorsqu’il s’agit d’expéditions transfrontalières, la frontière commence au quai de chargement et se termine au quai de déchargement, et c’est parfois entre les deux... À l’époque où je travaillais pour la Police provinciale de l’Ontario, lorsque les routes étaient bloquées, soit en raison des simples volumes de trafic, soit... Lorsqu’un camion passe plus de temps à essayer de passer par Toronto ou par la QEW pour se rendre au Peace bridge, par exemple, que ce qui est nécessaire pour passer par le pont lui-même... C’est beaucoup plus. Ils y restent pendant des heures, et il y a des règlements sur les heures de service pour les camionneurs. Comme Deb l’a dit, le temps, c’est de l’argent. Cet élément est vraiment essentiel: se rendre aux frontières et s’en éloigner.
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J'ai fait de nombreux trajets effrayants sur la 402, surtout en hiver, mais il n’y a rien à faire concernant la météo. C’est comme ça. C’est une région de la ceinture de neige. Je sais que, à l’échelle provinciale le ministère des Transports de l'Ontario, le MTO, travaille sur des brise-vent dans ce secteur, parce que dans les zones ouvertes, lorsque le vent souffle fort, c’est vraiment une préoccupation, ainsi que sur un système d'avertissement.
Il y a là des possibilités. Lorsque la 402 a été fermée pendant environ une semaine, il y a quelques années, le pont Blue Water était toujours ouvert, mais on ne pouvait pas y accéder, alors la circulation était détournée vers le pont Ambassador. Maintenant, avec le pont Blue Water, environ 70 % de la circulation provient de zones situées à une heure ou deux de distance de la frontière, donc de London-Est. Dans le cas du pont Ambassador, environ 60 % de la circulation est locale, de sorte que les camions peuvent être déroutés. Nous discutons avec les exploitants de ponts de ce qui se passe, ainsi qu’avec le MTO et les États-Unis, pour qu’il y ait davantage de douaniers.
D’après mon expérience, il y a une façon de gérer ce genre de trafic. La 402 est une bonne route, et je dirais qu’on peut l'exploiter davantage. Je peux vous donner quelques statistiques. Nos postes frontaliers ne fonctionnaient pas tous à plein régime.
Il s’agit simplement de suivre le rythme et de regarder l’avenir. Grâce aux TI, il y a des choses intéressantes pour avertir les conducteurs des dangers.
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Merci, madame la présidente.
Je dois mentionner, lorsque j’entends dire que cela ne tourne pas à plein régime, qu'il y a une raison à cela. Je ne dirais pas que c’est à cause de la demande. Je dirais que c’est dû aux goulots d’étranglement qui se trouvent sur les routes en particulier. Ils contournent et passent par l’Ohio pour se rendre au Michigan, en Indiana et en Illinois, au lieu de passer par l’Ontario comme c’était le cas lorsque la route a été construite en 1930. Nous sommes en 2018 et il est évident qu'on en est rendu à remarquer surtout la congestion, les goulots d’étranglement, mais aussi le manque d’optimisation des liens terrestres entre un port et ses marchés.
C’est ce sur quoi je veux insister.
Madame Zimmerman, vous êtes de Niagara. Vous êtes d’un côté du Sud-Ouest de l’Ontario, du côté du pont Peace. Monsieur Korosec, vous venez du corridor Windsor-Detroit, de l’autre côté de ce pôle commercial, cette zone économique qui se trouve à l’ouest du Sud-Ouest de l’Ontario.
On a parlé de fluidité avec le Port de Montréal, et pas seulement de fluidité dans certaines régions. C’est pourquoi nous parlons de corridors commerciaux à l’échelle nationale. C’est la fluidité, essentiellement à partir de l’Asie-Pacifique, surtout avec la signature de l’AECG, à destination du Midwest, puis les Grands Lacs en passant par Thunder Bay, Churchill aussi et Montréal, et finalement l’Union européenne et ces marchés auxquels nous participerons pendant de nombreuses années dans le cadre de nos échanges commerciaux.
Dans votre région, d’un pont à l’autre — multimodal —, comment pouvons-nous accroître la fluidité du commerce national et participer au commerce international?
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Nous avons quatre ponts qui alimentent une autoroute. Voilà le défi. À partir de là, le transport... À Niagara, il n’y a qu’une seule ligne de chemin de fer, à part de celle de TH&B, qui n’a pas une énorme capacité.
Je pense que c’est une question de coordination. Comme vous l’avez indiqué, il s’agit d'assurer la coordination entre ce qui se passe et ce que nous voulons atteindre, soit l’Asie-Pacifique, et le retour.
Peut-être que c'est moi, mais je pense que nous avons besoin d’une stratégie plus élaborée que celle que nous avons aujourd’hui. Niagara n’est qu’un des éléments. Nous avons la capacité du canal qui est sous-utilisée, la capacité du pont qui est sous-utilisée, mais la surcapacité d’une seule autoroute majeure fonctionnelle, la QEW, qui n’a jamais été construite pour absorber un volume élevé de camions dans le futur. Ensuite, nous avons le problème de sortir de Niagara et d’aller au-delà avec nos marchandises.
Comme je l’ai dit, nous sommes victimes de notre succès.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins de leur présence. J’ai apprécié vos témoignages.
J’ai quelques questions à poser à M. McGrath, mais tout d’abord, je sens le besoin de faire une observation et de la faire consigner au procès-verbal. Elle fait suite aux réponses d'un témoin à la question de mon collègue concernant la marijuana.
Vous savez, monsieur Korosec, pas plus tard que l’été dernier, le National Post a rapporté qu’un sondage indiquait que 55 % des Canadiens veulent que la légalisation du cannabis soit retardée, la majorité des Canadiens craignant fortement que nous ne soyons pas prêts à nous occuper des conducteurs aux facultés affaiblies. Pas plus tard que cette semaine, nous avons entendu les représentants de l’Atlantic Provinces Trucking Association nous dire que cette question les préoccupe beaucoup. Nos questions découlent donc du fait que nous avons cru comprendre que la question préoccupe un très grand nombre de Canadiens, ce que des associations de partout au pays nous ont signalé, et de notre volonté de savoir si vos organisations s'y sont en fait préparées. Je pense que les commentaires de ce genre rabaissent non seulement les mérites de nos questions, mais aussi les préoccupations de la majorité des Canadiens.
Cela dit, j’aimerais poser deux ou trois questions à M. McGrath.
Sachant que Labrador City est très éloignée et qu’il y a peut-être de nombreux défis auxquels font face les entreprises et les habitants, j'aimerais que vous en cerniez quelques-uns en ce qui concerne le transport. Ensuite, vous pourriez peut-être nous parler de l’incidence que la taxe sur le carbone aura sur vous.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins d’être ici ce matin.
De toute évidence, c’est une question qui tient à coeur à de nombreux Canadiens en ce qui concerne la direction que prendra le gouvernement. Je suis une députée du Labrador, alors je suis très heureuse de voir le conseiller municipal Nick McGrath ici ce matin.
Mes questions à son intention vont porter sur les problèmes de transport dans le Nord et sur des choses sur lesquelles, selon lui, nous devrions nous pencher davantage dans les régions nordiques du Canada.
Nous vivons dans une vaste région minière qui compte des milliers de travailleurs, mais nous sommes enclavés, ce qui nuit à la croissance de nos activités permettant d'acheminer le minerai vers les marchés et de l'exporter de façon appropriée.
Si vous deviez faire des recommandations au Comité sur la direction que devrait suivre le gouvernement du Canada pour ouvrir ces corridors commerciaux et donner à l’industrie un meilleur accès aux marchés, quelles seraient certaines de ces propositions qui, selon vous, fonctionneraient dans la région du nord du Labrador où vous vivez?
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame Jones, de cette question. C’est très utile pour nos discussions sur les corridors commerciaux à l’échelle nationale.
Ce que je constate, après avoir entendu les témoins au cours des deux dernières semaines, partout au pays, c’est le même thème. Ce qui est le plus frustrant, c’est d'entendre les mots « capacité disponible » ou « à la moitié de sa capacité ». Ce qui est plus intéressant, c’est d'apprendre ce qui cause cela. Ce n’est certainement pas le marché, parce que le marché est là. C’est l’infrastructure. C’est la fluidité, ou l’absence de fluidité.
L’une des choses que j’attends de ce processus, avec tous les partenaires, du Labrador jusqu’à Vancouver, c’est de dégager une vision propre à 2018 sur un horizon de 30 ou 50 ans pour ce qui est de la meilleure façon d’assurer cette fluidité du commerce à l’échelle nationale et internationale.
Je tiens à vous remercier d’être ici aujourd’hui, parce que vous allez ajouter à cette stratégie générale, comme vous l’appelez, madame Zimmerman, un plan d’ensemble qui permettra de réunir le pays autour de corridors commerciaux. Nous pourrons ainsi mieux réussir sur le marché mondial et avec plus de force. Vous en ferez tous partie. La discussion ne se termine pas aujourd’hui. Elle va se poursuivre pendant quelque temps et je compte sur votre participation à cet égard dans la concertation.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, membres du Comité.
C'est un plaisir d'être ici avec vous ce matin. Je m'appelle Daniel-Robert Gooch et je suis président du Conseil des aéroports du Canada.
[Traduction]
Le CAC représente 53 exploitants d’aéroport, dont les 21 aéroports privés du Réseau national d'aéroports, et 32 aéroports régionaux.
Nous connaissons une forte croissance du trafic passagers. Au cours des huit premiers mois de l’année, le nombre de passagers aériens canadiens a augmenté de 5 % au pays, de 6 % aux États-Unis et de 8,4 % à l’étranger. C'est une excellente nouvelle que confirme le nombre record de touristes que le Canada a accueillis en 2017. L’industrie et le gouvernement doivent néanmoins se mobiliser rapidement pour gérer cette croissance, car 75 millions de passagers de plus sont attendus dans les aéroports canadiens dans 10 ans.
Le modèle des aéroports du Canada permet à ces derniers de s'ajuster. Beaucoup sont surpris d’apprendre que 21 des plus grands aéroports canadiens sont exploités par le secteur privé, qui assume entièrement les coûts d’exploitation et d'immobilisations de ces aéroports. Tous les excédents financiers sont réinvestis dans l’aéroport.
Au cours des 26 années qui ont suivi ce transfert, les aéroports du RNA ont investi 25 milliards de dollars dans les infrastructures. En concertation avec les parties prenantes, y compris les transporteurs aériens, des aéroports ont avancé leurs plans d’immobilisations pour gérer les millions de voyageurs qui arrivent dans nos aéroports beaucoup plus tôt que prévu. Bon nombre des aéroports actuels ont été construits avec des fonds propres ou des frais d’utilisation, ce qui est excellent pour les contribuables.
Afin de réduire la pression exercée sur les utilisateurs des aéroports pour financer des améliorations, le Fonds national des corridors commerciaux est un nouvel outil que le gouvernement fédéral met à la disposition des aéroports canadiens pour qu'ils soient plus concurrentiels. En tant que premier programme national d’infrastructure ouvert aux aéroports du RNA, le FNCC a déjà aidé six de nos aéroports membres.
De nombreux aéroports sont préoccupés par les goulots d’étranglement autant sur les routes, au sol, que dans les aéroports, dans les airs. Plusieurs seront bientôt dotés de trains légers sur rail. Les services aux voyageurs et aux travailleurs sont ainsi améliorés et, de plus, les routes sont décongestionnées, ce qui facilite le transport de marchandises. Dans l'aéroport, les pires goulots d’étranglement se trouvent dans les services du gouvernement fédéral, en particulier le contrôle de sécurité par l’ACSTA et les services frontaliers de l’ASFC.
Si les attentes sont longues et désagréables aujourd’hui, à moins de changements, elles ne feront qu’empirer dans les années à venir. Nous devons établir des normes de service concurrentielles à l’échelle internationale et mieux financer ces services. L’investissement du gouvernement est nécessaire pour améliorer les effectifs, la technologie et les processus afin d’assurer la meilleure expérience possible aux voyageurs dans les aéroports canadiens.
En ce qui concerne notre frontière commune avec les États-Unis, le CAC fait partie de la coalition Beyond Preclearance, qui vise à élaborer une nouvelle vision à long terme de la frontière canado-américaine. Le prédédouanement américain s’est révélé un moyen efficace de contrôler les voyageurs et leurs bagages. Le dédouanement préalable du chargement est également prometteur.
Toutefois, la coalition prévoit une pénurie de quelque 38 000 agents de contrôle de sécurité et des services frontaliers en Amérique du Nord dans 10 ans, pour répondre à la demande. Il faut tout simplement innover. C’est pourquoi les aéroports du Canada sont heureux de voir le , assumer un rôle de chef de file dans le développement mondial du prototype Known Traveller Digital Identity. Il ne s’agit là que d’un élément parmi d’autres innovations, dont la biométrie, sur lesquelles on fonde beaucoup d'espoir pour améliorer la circulation des voyageurs et des marchandises aux frontières internationales tout en améliorant la sécurité. Aux États-Unis, les aéroports ont déjà entrepris des essais de reconnaissance faciale à la frontière et à l'embarquement, et les résultats sont extraordinaires.
Veillons simplement à ce que les représentants du gouvernement canadien soient pleinement mandatés et appuyés pour participer à ce travail dès maintenant, afin que nos voyageurs et nos expéditeurs puissent en profiter rapidement. Les aéroports sont prêts à mettre en oeuvre des projets pilotes de biométrie pour le contrôle des passagers, le prédédouanement du fret, de nouveaux modes de prestation des services frontaliers de l’ASFC dans les petits aéroports, et plus encore.
Pour terminer, j’aimerais parler plus précisément des défis dans les petites collectivités. Les aéroports du Canada appuient la motion déposée par votre collègue, , de Kelowna-Lake Country, au début de la semaine au sujet de la formation au pilotage. La pénurie de pilotes est une préoccupation de l’industrie qui est déjà ressentie dans les services aériens régionaux et une étude de votre part sur ce sujet serait la bienvenue.
Un autre défi, c'est l’infrastructure. Les aéroports coûtent cher à entretenir. Il y a beaucoup de petits aéroports à faible volume de trafic qui peuvent assumer les coûts d’exploitation, peut-être, mais qui ont de la difficulté à payer la remise en état de l’infrastructure et le respect de nouvelles exigences réglementaires. Aux quelque 170 aéroports régionaux accueillant moins de 525 000 passagers par année, le Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires offre un financement extrêmement précieux pour les infrastructures liées à la sécurité et à la sûreté. Ces aéroports desservent souvent des collectivités éloignées où le transport aérien est vital.
Malheureusement, le budget de programme n’a pas augmenté depuis 18 ans, alors que les coûts de construction ont considérablement augmenté. De nouvelles exigences réglementaires font leur apparition pour des choses comme les aires de sécurité d’extrémité de piste, lesquelles, selon les estimations, ajoutent environ 165 millions de dollars en coûts pour les petits aéroports qui devront se conformer au cours des prochaines années.
Outre auprès de ses membres, le CAC travaille avec les associations d’aéroports régionaux du Canada pour améliorer les options de financement de l’infrastructure des plus petits aéroports. Lorsque vous étudierez vos recommandations, nous vous prions de garder à l’esprit cette partie vitale de notre secteur.
Je serai heureux de répondre à vos questions, et j’espère que vous serez nombreux à assister à notre petit-déjeuner d’information à l’édifice du Centre, le 20 novembre.
Merci.
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Merci, madame la présidente, et bonjour aux membres du Comité.
Je représente un groupe de résidants de l’île Gabriola, près de Nanaimo, en Colombie-Britannique. Mes observations d’aujourd’hui reflètent les préoccupations non seulement de ma collectivité, mais aussi des autres groupes communautaires de la région de la côte sud de la Colombie-Britannique qui s’opposent à l’utilisation croissante de nos voies navigables locales comme stationnement industriel pour les navires qui attendent d’être accostés dans le port de Vancouver.
Soyons clairs, nous comprenons pleinement l’importance du transport maritime pour l’économie canadienne. Nous reconnaissons que la circulation efficace des cargos commerciaux à destination et en provenance du port de Vancouver joue un rôle essentiel dans la participation du Canada à l’économie mondiale.
Une grande partie de notre travail, comme groupes communautaires, est axée sur les nombreux effets néfastes de cette activité sur l’environnement et la sécurité sur nos cours d’eau, mais pour les besoins du Comité, je vais me concentrer aujourd’hui sur les facteurs économiques.
De notre point de vue, le système de mouillage des cargos sur la côte Ouest est hors de contrôle, surtout les 34 sites de mouillage dans les baies et les chenaux de la côte sud-est de la Colombie-Britannique. Permettez-moi de citer quelques statistiques tirées de notre propre analyse de près de 120 000 dossiers sur 10 ans, fournies par l’Administration de pilotage du Pacifique.
Tout d’abord, d’après nos calculs, 92 % de tous les navires de mouillage sont des vraquiers qui viennent au port de Vancouver pour charger des céréales, du charbon et d’autres marchandises en vrac. Au cours de la dernière décennie, selon les rapports annuels du port de Vancouver, les exportations de marchandises en vrac ont augmenté d’environ 40 %. Au cours de la même période, l’utilisation du mouillage a augmenté de 400 %. De plus, même si les porte-conteneurs mouillent rarement, peu importe pour combien de temps, environ 60 % de l’utilisation des navires de mouillage par les vraquiers peut être attribuée aux navires qui restent 10 jours ou plus par visite portuaire. Ces séjours et ces temps d’attente peuvent aller jusqu’à 50 jours ou plus. De plus, au moins 75 % de tous les mouillages ont lieu avant la première visite à un poste d’amarrage à l’intérieur du port de Vancouver. Nous croyons que c’est en grande partie excessif et inutile.
Le problème, c'est que les navires mouillés sont des navires improductifs. Ils ne transportent pas de marchandises. Ils ne font que brûler du carburant et coûter des frais généraux, qui sont sans aucun doute refilés aux fournisseurs de leur éventuelle cargaison. Même si nous savons que le transport en vrac n’atteindra peut-être jamais l’efficacité du système de conteneurs par le port de Vancouver, les navires qui restent à l’ancre pendant de si longues périodes indiquent clairement que la chaîne d’approvisionnement est insuffisante.
Ne me croyez pas sur parole. Robert Lewis-Manning, président de la Chamber of Shipping, qui a témoigné devant le Comité il n’y a pas longtemps, a écrit à Transports Canada en 2017 pour signaler que le cadre actuel des opérations de mouillage sur la côte sud de la Colombie-Britannique n’est pas optimisé pour des opérations commerciales efficaces et qu’il entraîne des coûts inutiles, des retards, de l’imprévisibilité et des répercussions sur les collectivités côtières.
M. Lewis-Manning a également fait allusion à cette question dans ses observations devant le Comité le mois dernier, à Vancouver, lorsqu’il a reconnu que la question des mouillages avait des répercussions négatives sur les collectivités côtières. En fait, il y a plusieurs répercussions négatives, comme le bruit et la lumière excessifs, ainsi que les menaces à la sécurité, à l’environnement et au tourisme local.
Je vais me concentrer sur les répercussions économiques.
Les vraquiers qui mouillent dans les îles Gulf voyagent en moyenne huit heures de plus que s’ils se rendaient directement au port et retournaient directement en mer, comme le font la plupart des porte-conteneurs. D’après nos calculs, ils consomment environ 30 000 tonnes de carburant de plus chaque année en raison de ces déplacements supplémentaires. Non seulement cela coûte cher aux navires, mais cela nuit à la qualité de l’air et aggrave le réchauffement de la planète qui, comme nous le savons tous, a déjà des conséquences économiques directes. Les vraquiers paient des frais de pilotage élevés pour chaque voyage supplémentaire qu’ils effectuent à destination et en provenance des zones de mouillage des îles Gulf. Ces droits sont transférés aux fournisseurs de marchandises, comme les agriculteurs des Prairies.
Dans son rapport de 2012, la Quorum Corporation, qui surveille la manutention du grain, a constaté qu’à mesure que le nombre de navires en attente augmentait, le temps de chargement moyen augmentait. C’est la preuve que la congestion résultant d’une augmentation de l’utilisation du mouillage réduit en fait la productivité. Le fait de permettre aux cargos de mouiller gratuitement dans les îles Gulf aussi longtemps qu’ils le veulent leur donne une marge de manoeuvre trop généreuse en raison de laquelle les améliorations nécessaires à la chaîne d’approvisionnement du port peuvent être ignorées ou reportées.
Enfin, environ la moitié des déplacements supplémentaires, soit plus de 6 000 heures par année, se font dans les zones d’alimentation clés de l’épaulard résident du sud, ce qui contribue à la situation désastreuse, que nous connaissons tous, qui menace l’espèce.
Nous croyons que tous ces facteurs devraient obliger le port de Vancouver et ses nombreux partenaires de l’industrie du transport maritime à faire preuve de discipline en ce qui concerne l’utilisation des mouillages de cargos et à s’efforcer de freiner cette activité.
Nous croyons que l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, sous la direction de Transports Canada, est particulièrement bien placée, tant sur le plan des ressources que de la capacité, pour jouer un rôle de chef de file dans la recherche des solutions nécessaires à ce problème, mais pour l’instant, la réalité semble être qu’au lieu de limiter l’utilisation des mouillages, nous entendons parler encore plus de demandes de mouillage, malgré le fait que si vous ajoutez une centaine de mouillages de plus, cela n’entraînera toujours pas le transport d’une seule tonne de plus de marchandises par le port.
Merci.
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Merci, madame la présidente et membres du Comité. Je vous remercie de votre invitation.
J’aimerais insister en particulier sur deux aspects aujourd’hui.
Premièrement, le développement de Prince Rupert est fondé sur de nombreux attributs stratégiques sans pareil qui en font une porte d’entrée très concurrentielle pour le commerce, mais c’est notre souci d’établir des relations mutuellement avantageuses qui nous permettent de mieux comprendre les besoins des expéditeurs et de fournir des solutions novatrices et proactives pour la chaîne d’approvisionnement. Nous affirmons que nous ne sommes pas dans le domaine du transport. En fait, notre travail consiste à ajouter de la valeur, et nous nous concentrons beaucoup sur cet aspect.
La meilleure façon d’ajouter de la valeur au commerce canadien, c’est de nous assurer que nous fournissons des chaînes d’approvisionnement souples ayant les capacités et la résilience nécessaires pour nos expéditeurs et nos collectivités, plutôt que de réagir aux crises de capacité quand elles se déclarent. Pour ce faire, nous avons besoin d’une solide planification des corridors et des bons partenaires stratégiques, y compris le gouvernement du Canada.
Le port de Prince Rupert compte cinq terminaux qui facilitent le commerce par l’intermédiaire de conteneurs intermodaux, d’installations de vrac sec et liquide et de bateaux de croisière. En 2017, le port a augmenté son volume de 28 % pour atteindre 24 millions de tonnes de marchandises, avec une capacité actuelle de 40 millions de tonnes. Notre volume représente 35 milliards de dollars de commerce, ce qui en fait le troisième port en importance au Canada. À titre de comparaison historique, cela représente une augmentation importante des échanges par rapport à moins de cinq millions de tonnes en 2005. Nous prévoyons une croissance de plus de 50 millions de tonnes au cours de la prochaine décennie, et nous sommes sur une trajectoire à long terme pour atteindre plus de 100 millions de tonnes.
Le succès de Prince Rupert repose sur un modèle qui représente à la fois un risque d’innovation et un risque d’investissement, et qui exige l’harmonisation complète et l’engagement de ses partenaires, soit le CN, les exploitants de terminaux, les exploitants de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement, la main-d’œuvre, les transporteurs maritimes, nos clients du transport maritime et les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique.
Ce qui est peut-être le plus important, c’est que nous avons réussi à nous harmoniser avec les communautés locales des Premières Nations et que nous leur avons permis de participer de façon importante à l’économie de la porte d’entrée. Nous partageons une vision et un intérêt communs précieux pour continuer d’améliorer l’efficacité des ports, de renforcer les services portuaires et d’accroître la capacité portuaire.
Le développement continu de Prince Rupert fait partie intégrante du programme commercial du Canada pour l’Asie-Pacifique. En 2017, plus de 80 % du commerce du port a été importé ou exporté par des pays asiatiques comme la Chine, la Corée et le Japon. Du point de vue de la facilitation du commerce et de l’efficacité, notre plan de développement actuel reflète l’importance de tenir compte de l’infrastructure commune et de la planification de l’utilisation des terres qui permettent la création et l’expansion de capacités terminales sans compromettre la vitesse, la fluidité et la fiabilité réelles qui sont au coeur de notre proposition de valeur.
Cette approche tournée vers l’avenir permettra au port d’éviter les problèmes de congestion futurs et les solutions d’atténuation qui, autrement, exigeraient des dépenses en capital très élevées pour ajouter seulement des améliorations progressives de la fluidité. Pour réussir et être en mesure de produire des résultats tangibles au profit du large éventail d’intervenants de la collectivité et de l’industrie que nous servons, une future stratégie canadienne en matière de transport et de logistique doit refléter l’importance des recommandations suivantes.
Premièrement, le gouvernement du Canada doit continuer d’appuyer la planification proactive et l’élaboration en temps opportun de grands projets d’infrastructure portuaire visant à créer de futures possibilités commerciales viables au moyen de programmes et de politiques de financement des infrastructures, y compris ceux axés sur les projets d’infrastructure verte.
Deuxièmement, être une petite ville du Nord est un avantage pour nous, mais cela crée aussi des défis dans le contexte du soutien de la croissance rapide. Le gouvernement du Canada doit envisager de jouer un rôle plus proactif en offrant une aide financière directe aux ports et aux municipalités de la porte d'entrée pour accroître les immobilisations et, ce qui est important pour nous, les besoins en main-d’oeuvre liés aux répercussions du commerce national sur les portes d’entrée locales.
Troisièmement, le gouvernement du Canada doit mettre en oeuvre des initiatives officielles visant les corridors commerciaux afin d’assurer la coordination et la collaboration en matière d’infrastructure et de marketing entre les gouvernements et les intervenants directs des chaînes d’approvisionnement maritimes, ferroviaires, de camions et de terminaux.
Quatrièmement, le gouvernement du Canada doit continuer de jouer un rôle de chef de file dans les initiatives de visibilité des données. Cela permettrait d’améliorer les prévisions du flux des échanges, ainsi que la visibilité en temps réel du mouvement des marchandises.
En adoptant les mesures recommandées, le gouvernement fédéral réalisera d'importants progrès en vue de mieux optimiser les principaux corridors commerciaux du Canada, en particulier la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique, et il veillera à ce que le Canada soit bien placé pour saisir les occasions commerciales futures et élargies dans l’intérêt de tous.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je veux prendre quelques minutes pour m’assurer que les membres du Comité sont conscients de la crise qui sévit dans les Prairies à l'heure actuelle. Malheureusement, parmi les membres officiels de ce comité, mon collègue est le plus à l’ouest des députés, à part Mme Block et moi. Je pense qu’il est important que tout le monde comprenne ce que vivent les Prairies aujourd’hui.
Cet automne, la moitié de la récolte s'est retrouvée sous la neige. Ce n’est qu’au cours des derniers jours que les agriculteurs ont pu retourner dans les champs afin de récolter. Ensuite, ils devront essayer d’expédier leur produit par train pour le mettre sur le marché parce que ce n’est pas un produit qui sera d'une grande qualité.
Ensuite, il y a ce qu’on appelle l'« écart de prix » pour notre pétrole. Je veux mettre les choses en perspective pour que tout le monde ici comprenne bien. Le prix du baril de Brent, ou le prix mondial, se négocie à environ 80 $ le baril. Le pétrole américain West Texas se vend environ 70 $ le baril. Le pétrole albertain et, dans une certaine mesure, le pétrole de la Saskatchewan se transigent aujourd’hui à 20 $ le baril. Il y a un écart de 50 $ le baril dont profitent les États-Unis, parce que nous n’avons qu’un seul marché, les États-Unis, par le pipeline Keystone et d’autres.
Je veux mettre les choses en perspective. Par quoi cela se traduit-il? Au Canada, nous sommes privés d’une nouvelle école par jour et d’un nouvel hôpital par semaine parce que nous n’obtenons pas un bon prix pour nos ressources naturelles.
Permettez-moi d’aborder la question sous un autre angle pour ceux qui connaissent très bien l’économie de l’Ontario. Supposons qu’une voiture serait construite dans la circonscription d’Oakville de M. Oliver et qu’elle se vendrait 70 000 $. Lorsqu’elle serait expédiée de l’autre côté de la frontière aux États-Unis, les Américains diraient merci beaucoup, mais nous allons payer 20 000 $. Nous ne tolérerions pas cela si cela arrivait à l’industrie automobile, mais c’est ce qui se passe aujourd’hui dans les Prairies.
J’aimerais poser une question à notre invité de Prince Rupert.
Je crois que le port de Prince Rupert est l’une des options qui sont sous-utilisées. Sous l’ancien gouvernement conservateur, le projet d’oléoduc Northern Gateway avait été approuvé et, si la construction avait commencé, le pétrole transiterait presque déjà par votre port aujourd’hui.
Vos installations sont-elles sous-utilisées à Prince Rupert? Avez-vous la capacité d’acheminer plus de pétrole par votre port vers les marchés asiatiques?
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à féliciter et à remercier le d’avoir établi un processus axé sur un gouvernement stratégique, plutôt que sur une politique stratégique. Cela dit, j’apprécie les commentaires de M. Veldman au sujet de la planification stratégique des corridors, qui est en fait ce que nous essayons d’établir ici.
Je tiens également à mentionner que nous revenons tout juste de Vancouver et que nous avons vu le port de Vancouver et celui de Seattle, et nous avons essayé de nous rendre à Prince Rupert, mais nous avons manqué de temps. Cela aurait été bien, parce que je sais à quel point vous faites du bon travail et combien vous ajoutez à la chaîne d’approvisionnement globale.
J’ai une question pour vous, monsieur Veldman. À l’heure actuelle, l’AECG, le PTPGP et l’AEUMC sont tous en vigueur. En plus du marché de l’Asie-Pacifique, je regarde les produits qui arrivent et qui viennent du Midwest et qui passent par Prince Rupert. Comment envisagez-vous l’avenir? Comment pensez-vous participer à cette chaîne d’approvisionnement maintenant que ces accords commerciaux sont en place?
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De toute évidence, ces accords commerciaux ouvrent des possibilités. Pour nous, comme je l’ai mentionné, plus de 80 % de nos produits sont actuellement liés à des pays d'Asie. Nous nous attendons à ce que l’expansion s'étende aux économies plus émergentes de l’Asie. Nous nous dirigeons un peu plus vers le sud-est. Dans l’ensemble, je pense que l'on assiste aussi à un déplacement des centres manufacturiers en Asie.
Ce sera une région très dynamique à l’avenir. Je pense qu’elle offre d’importantes possibilités à toutes sortes de secteurs au Canada en ce qui concerne les exportations. Il est important de savoir, du point de vue de la chaîne d’approvisionnement, que même si nous semblons très loin, nous avons un lien très direct avec le Midwest, tant au Canada qu’aux États-Unis, et si nous voyons les exportateurs profiter de ces occasions, nous pensons qu'il y aura dans le monde une augmentation continue du volume.
Nous constatons aussi le même phénomène, mais dans l’autre sens, comme le veut la nature du libre-échange, et nous croyons que tout le monde y gagne. C’est certes ce que nous avons constaté principalement avec la croissance en Chine au cours de la dernière décennie. Nous pensons que c’est un bon exemple de ce que nous pouvons observer dans d’autres marchés à mesure qu’ils continuent de croître et que les occasions continuent de grandir pour les entreprises canadiennes en particulier.
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Je ne connais pas le terme «
supergrappe », mais ce que je peux dire, c’est que la disponibilité des données est extrêmement importante pour la chaîne d’approvisionnement. Comme je l’ai précisé dans ma déclaration préliminaire, que l’on parle de révolution numérique ou de la technologie des chaînes de blocs, en fin de compte, cela relève de la disponibilité des données et de la façon dont nous les utilisons.
Il y a deux aspects importants à cet égard. Il y a d’abord les prévisions. J’ai dit que nous prévoyons atteindre 55 millions de tonnes au cours de la prochaine décennie. Cela nous ramène directement à la question précédente concernant la croissance des marchés de l’Asie-Pacifique et le lien avec la croissance du Canada. Notre capacité prévisionnelle ne fait que croître avec de meilleures données, et il est essentiel que nous puissions avoir accès à plus de données et les analyser comme il se doit.
La disponibilité des données en temps réel est également importante. J’ai parlé de valeur ajoutée pour les expéditeurs. Les expéditeurs exigent de plus en plus de souplesse au niveau de leurs chaînes d’approvisionnement. Ils voient les chaînes d’approvisionnement comme des entrepôts mobiles, si vous voulez. Dans ces entrepôts mobiles, il arrive souvent que des marchandises quittent l’Asie ou se dirigent vers l’Asie sans même que l'on connaisse leur destination finale. Ils exigent la souplesse nécessaire pour être en mesure de rediriger le fret vers sa destination finale en fonction des besoins en temps réel.
S’ils ne peuvent connaître l’emplacement de leur cargaison et leur capacité d’adaptation au sein de la chaîne d’approvisionnement, nous ne sommes pas en mesure d’ajouter la valeur dont ils ont besoin. Si nous ne pouvons pas ajouter de la valeur, nous perdons notre avantage concurrentiel. Sur la côte Ouest, il y a de nombreuses portes d’entrée et de nombreuses options, et il est certes important que les ports canadiens puissent en profiter. C’est là où l’importance des données numériques prend tout son sens.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et je suis heureuse d’entendre nos témoins aujourd’hui.
Je vais utiliser mon temps de parole pour présenter une motion que j’ai présentée le 18 septembre. Au cas où le fait de présenter cette motion pendant mon temps de parole obligerait mes collègues de l’autre côté de la table à s’excuser pour moi après coup, j’aimerais expliquer pourquoi j’estime important de présenter cette motion aujourd’hui.
La motion se lit comme suit:
Que le Comité entreprenne une étude s’échelonnant sur au moins trois réunions pour examiner les répercussions des moratoires relatifs au transport sur le climat d’investissement au Canada, et que le Comité demande au ministre des Transports de comparaître.
Je vais vous donner quelques explications. Il y a une phrase qui a été inventée par le chef du service d’incendie de Los Angeles ou qui a été attribuée à cette personne, puis rendue célèbre par le président de Ford, à savoir que la culture est beaucoup plus importante que la stratégie. Pendant que nous sommes en plein milieu d’une étude sur le corridor de transport et la logistique, je crois qu’il est important que nous comprenions comment la politique gouvernementale et les lois subséquentes influent sur une stratégie. C’est une chose pour nous d’entreprendre une étude sur les défis et les possibilités que présente notre réseau de transport. Je sais que cela irrite mes collègues lorsque nous parlons de choses comme l’interdiction des pétroliers, une mesure législative comme le projet de loi ou une taxe sur le carbone, mais je pense qu’il est important pour nous de combiner les deux, la culture et la stratégie, lorsqu’il s’agit d’examiner les défis et les possibilités.
En fait, le président de Ford a ajouté que toute entreprise qui dissocie les deux met son succès en péril. J'ai même cru comprendre que mes collègues, lorsqu’ils ont visité le port de Vancouver, auraient entendu cela à maintes reprises au sujet du projet de loi et des répercussions qu’il aurait eues sur la croissance de ce port s’il avait été en place.
C’est l’une des raisons pour lesquelles je pense qu’il est important que nous examinions cette motion à ce stade-ci de notre étude. Nous devons vraiment bien comprendre l’incidence de ces politiques et de ce projet de loi sur notre capacité de faire exactement ce que nous étudions.