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Je déclare ouverte cette séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, 42
e législature.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous procédons à l'étude de l'objet des articles 688 à 747, correspondant aux sections 22 et 23 du projet de loi .
Pour la première portion de notre séance, nous recevons deux représentants du ministère des Transports, à savoir Natasha Rascanin, sous-ministre adjointe, Transformation; et Marc-Yves Bertin, directeur général, Politique maritime.
Nous accueillons également du ministère des Pêches et des Océans, Julie Gascon, directrice générale, Opérations, Garde côtière canadienne; et Marc Sanderson, directeur général par intérim, Stratégies nationales, Garde côtière canadienne.
Bienvenue à tous.
Je vous demanderais de prendre un maximum de cinq minutes pour nous présenter vos exposés de telle sorte que les membres du Comité aient suffisamment de temps pour vous poser leurs questions.
Qui veut commencer?
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Je vais tout de même situer rapidement les choses dans leur contexte.
Voilà plusieurs années déjà que le gouvernement s'emploie par divers moyens à mettre en place son Plan de protection des océans. Ces efforts vont se poursuivre jusqu'à ce que le plan soit pleinement mis en oeuvre. Les modifications législatives que nous examinons aujourd'hui donnent suite aux importants engagements pris relativement à ce plan.
Les modifications proposées permettront de mieux protéger les environnements marins contre les répercussions de la marine marchande et de la navigation. Elles vont contribuer à accroître la sécurité maritime en mettant l'accent sur des mesures d'intervention, de responsabilisation et d'indemnisation qui seront plus efficaces. On va également renforcer les mesures de dissuasion et assurer une meilleure application des lois. Ces changements vont aussi permettre d'appuyer davantage la recherche et l'innovation en matière de sécurité maritime et de protection de l'environnement.
C'est une amélioration. Ces lois n'ont pas été actualisées depuis plusieurs années — 25 ans, si je ne m'abuse, dans l'un des cas. Nous proposons d'améliorer la protection des environnements marins en prévoyant des pouvoirs réglementaires accrus. Après avoir bien considéré tous les éléments, on pourra ainsi prendre les règlements nécessaires, par exemple concernant la navigation ou les opérations maritimes, en vue d'appuyer les efforts de protection des écosystèmes fragiles, ce qui comprend les espèces de baleine menacées de disparition.
Certaines mesures réglementaires pourraient prévoir des ordonnances de modification permettant une intervention plus dynamique et plus souple, notamment pour suivre l'évolution d'une situation environnementale dans une région donnée, comme les variations imprévues des déplacements d'une population de baleines.
On pourra également émettre des arrêtés d'urgence lorsqu'il faudra réagir rapidement en cas de risque imminent pour l'environnement et la sécurité maritimes. Ces arrêtés permettront de prendre les mesures d'urgence qui s'imposent lorsqu'il n'existe pas de réglementation en ce sens. On pourra ainsi intervenir sans tarder en cas de risque pour les environnements maritimes, mais seulement à titre de mesure d'exception. Pour que les choses se déroulent en toute transparence, différentes dispositions sont prévues, y compris le dépôt de l'arrêté d'urgence au Parlement et sa publication dans la Gazette du Canada.
D'autres modifications législatives proposées visent à améliorer la sécurité maritime et les interventions en la matière. Le nombre et le volume des déversements d'hydrocarbures causés par les navires dans les eaux canadiennes n'ont cessé de diminuer depuis les années 1990, mais le trafic maritime augmente. Des mesures sont proposées pour que ces situations soient prises en charge par une instance fédérale unique et bien définie de telle sorte que la Garde côtière puisse intervenir plus rapidement et plus efficacement lorsque la situation l'exige.
Nous sommes par ailleurs déterminés à renforcer l'application du principe du pollueur-payeur et à mettre à niveau la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires. Les modifications proposées à la Loi sur la responsabilité en matière maritime prévoient une indemnisation complète en cas d'incident. Ainsi, il n'y aurait plus de limite maximale de responsabilité par incident, et des mesures de recours seraient prévues pour le cas où un pollueur n'est pas accessible, disposé à payer ou capable de le faire. Le gouvernement consentirait alors à titre temporaire un prêt à la Caisse d'indemnisation, puis imposerait une contribution additionnelle afin de renflouer la caisse sans avoir à puiser dans les coffres publics.
Il y a d'autres mesures prévues, mais je voulais seulement vous donner un bref aperçu.
Si l'on revient à la dissuasion...
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J'avoue que la charge de travail qui nous est imposée en quelques heures représente une certaine difficulté pour moi. Ce n'est pas de votre faute et ce n'est pas un reproche. Sérieusement, j'empiète sur mes heures de sommeil pour pouvoir passer en revue les documents afin de mieux comprendre et de vous poser quelques questions. Compte tenu du nombre important de modifications proposées, le processus est précipité, c'est le moins qu'on puisse dire.
Il y a des choses que j'ai trouvées et d'autres choses que je n'ai pas retrouvées dans ce que j'ai lu jusqu'ici. Je vous donne un exemple.
Selon Transports Canada, la Loi sur la responsabilité en matière maritime « est une loi complète qui traite de la responsabilité des exploitants maritimes en ce qui concerne les passagers et les autres tierces parties, le fret, la pollution et les dommages matériels ». J'ai lu énormément de choses concernant les déversements pétroliers, mais je n'ai pas vu un mot — si j'ai tort, dites-moi où c'est — qui traite d'un problème semblable à l'incident survenu à Yamachiche, dont vous vous souvenez peut-être. Sinon, je vous fais un résumé rapide.
Il y a maintenant plus d'un an, le a publié une directive ordonnant aux pilotes de circuler à une vitesse sécuritaire. Pour le néophyte que je suis, il est un peu difficile de déterminer à quoi correspond une vitesse sécuritaire. Un navire qui est passé sur le lac Saint-Pierre a généré des vagues tellement grandes que cela a endommagé des dizaines de maisons situées aux abords du lac. L'enquête a très bien démontré qu'il ne s'agissait pas d'une catastrophe naturelle ou d'une situation particulière, mais que c'était lié à la vitesse du navire.
Le projet de loi ne prévoit aucune modification pour régler ce genre de problème. S'il y a quelque chose à ce sujet, je ne l'ai pas vu.
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Merci beaucoup de vos questions, monsieur Aubin.
Je n'ai pas tous les détails sur cet incident particulier survenu à Yamachiche. Par contre, je peux vous assurer que les Services de communication et de trafic maritimes de la Garde côtière canadienne travaillent en collaboration avec la Corporation des pilotes du Saint Laurent central et Transports Canada. Nous travaillons continuellement à l'exploitation de la colonne d'eau quand les navires passent. Quand nous examinons un corridor maritime, nous tenons compte de toutes les conditions: lorsqu'il y a un couvert de glace, lorsqu'il n'y en a pas, en situation d'inondation, lorsque le niveau de l'eau est plus bas, et ainsi de suite. La vitesse de passage sécuritaire dépend évidemment du tirant d'eau et du type de navire. Nous travaillons vraiment en collaboration.
Dans le cas dont vous avez parlé, je crois que le niveau d'eau était déjà extrêmement élevé, et des navires à fort tirant d'eau devaient faire le passage. Nous avons dû travailler en collaboration avec la Corporation des pilotes du Saint Laurent central et avec l’Administration de pilotage des Laurentides.
Il peut parfois y avoir des dommages, mais la Garde côtière canadienne travaille très étroitement avec tous ses partenaires pour déterminer quelle est la meilleure exploitation de la colonne d'eau.
Je pourrai vous fournir plus de détails sur cet incident en particulier.
Le Canada a déjà le plus long littoral au monde, et ce littoral va s'étendre davantage avec la fonte des glaces de l'Arctique. Je représente la circonscription de Mississauga dans la grande région de Toronto, là même où j'ai grandi et où je réside maintenant. Il n'y a aucun littoral à proximité, mais nous avons tout de même besoin de la marine marchande pour le transport de marchandises et les activités commerciales qui ont cours dans notre région. C'est dans cette optique que j'aborde la question.
J'ai constaté une chose qui m'a semblé un peu étrange. Auparavant, lorsqu'un navire entrait en collision avec une baleine, nos lois visaient surtout à protéger le navire et son équipage. Nous tenons à ce qu'il en soit toujours ainsi, mais les modifications apportées depuis permettent également de mieux protéger les espèces marines. Suivant l'un des principes fondamentaux sur lesquels s'appuie notre gouvernement, il est désormais inacceptable de se préoccuper uniquement de l'aspect commercial des choses sans prendre en considération les incidences environnementales.
Les amendes maximales prévues par la Loi sur la marine marchande du Canada seraient majorées pour atteindre 250 000 $. Estimez-vous que c'est un maximum suffisamment élevé?
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... mesures et interventions d'urgence sur lesquelles, j'en suis sûr, vous avez travaillé avec les gouvernements à l'échelon local à de nombreuses reprises.
Vous avez tout d'abord mentionné qu'une réserve d'environ 410 millions de dollars a été créée et que M. Bertin y a accès lorsque ces mesures doivent être prises.
Lorsque vous travaillez avec différents services d'urgence et avec les municipalités, en cas de situation nécessitant une intervention d'urgence, ces municipalités ou ces services de différents organismes ont-ils accès à ces 410 millions de dollars pour récupérer leurs frais? Je suis sûr que cette réserve est également renflouée par l'entremise des pollueurs, qui doivent payer lorsqu'ils polluent, ce qui permet de maintenir le niveau de la réserve.
Les gouvernements locaux, ainsi que les différents organismes, ont-ils accès à cette réserve?
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Encore une fois, je ne tenterai pas de vous obliger à me donner les réponses que je souhaite obtenir. Je tiens à obtenir des réponses sincères et véridiques, et je tiens également à faire progresser le processus par respect pour ceux qui sont touchés ou qui y participent. Je veux que cela soit clairement établi dès le départ.
Cela dit, en ce qui concerne les travaux et l'harmonisation des sphères de compétence, y a-t-il un protocole ou un processus en place qui réunit tous les éléments dans une sphère de compétence avant que les situations se produisent? Lorsque je parle de compétence, je ne parle pas seulement des échelons de gouvernement, mais également des différents organismes.
De plus, existe-t-il un processus qui réunit les protocoles établis des responsabilités ministérielles? Dans mon ancienne vie, j'ai souvent observé une fracture à l'interne — et lorsque je dis à l'interne, je parle d'un certain échelon du gouvernement — lorsqu'un ministère ne reconnaît pas ou ne connaît pas la responsabilité d'un autre, ce qui cause un peu de confusion.
Ces sphères de compétence et ces responsabilités ministérielles sont-elles établies, afin d'avoir un processus fluide lorsque ces situations se produisent?
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Environ quatre éléments de la section 22 valent la peine d'être mentionnés, très brièvement.
Le premier, pour répondre à votre question, précise l'organisme fédéral responsable de l'intervention en cas de déversement et d'incident. Ces modifications proposent donc de préciser, si c'est nécessaire, que les directives et les ordres de la Garde côtière ont préséance sur ceux des autres organismes fédéraux.
Ces modifications visent surtout à éliminer toute ambiguïté sur le moment où la Garde côtière peut prendre des mesures. Le rôle de l'armateur ou le rôle de la Garde côtière ne change pas de façon concrète. Il s'agit plutôt d'accroître certains éléments de notre intervention proactive. Maintenant, il n'est pas nécessaire d'attendre qu'il y ait décharge probable d'un polluant dans les eaux, il suffit qu'une décharge puisse se produire. Ce nouveau seuil change concrètement la capacité de la Garde côtière ou de l'armateur d'intervenir, et c'est évidemment toujours la solution préférable. C'est aussi le fondement du principe du pollueur-payeur au Canada.
Il y a deux autres modifications qui visent à permettre le passage sur des terrains privés si c'est nécessaire pour lancer une intervention immédiate, et à accorder l'immunité aux personnes qui conseillent la Garde côtière et nos partenaires, notamment les armateurs, les organismes d'intervention, etc., afin de pouvoir préparer la meilleure intervention pour chaque incident. Je crois que c'est la chose la plus importante, car chaque incident présente ses propres caractéristiques, et ma collègue a parlé plus tôt des différentes variables qui entrent en jeu.
Évidemment, ce que j'aimerais ajouter, c'est que cela nous permet réellement d'adapter l'intervention de la Garde côtière à chaque situation. Nous pouvons élargir ou diminuer sa portée au besoin, mais ce qui est important, c'est que nous soyons sur les lieux aussitôt que possible pour évaluer la situation et prendre les bonnes décisions avec la collaboration des parties concernées. Comme je l'ai dit, c'est toujours avec l'armateur ou le pollueur, dans ce cas-ci, ou le pollueur potentiel, afin de veiller à prévenir tout dommage à l'environnement maritime.
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais remercier Mme Rascanin et son équipe d'avoir tenté de trouver une première réponse à ma question. J'avoue cependant ne pas être certain de l'avoir bien comprise. Je vais donc demander des éclaircissements.
Vous dites que les modifications à la loi proposées par l'entremise de ce projet de loi auraient entre autres pour effet de donner au ministre de nouveaux pouvoirs réglementaires lui permettant d'agir plus rapidement dans une situation donnée. Or je cherche où l'on indique, dans ce projet de loi, que des victimes comme celles de Yamachiche pourraient avoir accès à un fonds d'indemnisation comme celui auquel pourraient accéder les victimes d'un déversement de pétrole ou d'hydrocarbures.
Par exemple, pourrait-on ajouter à la liste de gens pouvant souscrire ou faire une demande au fonds d'indemnisation ceux qui, disons-le ainsi pour l'instant, sont victimes d'un incident maritime? Que le ministre ait des pouvoirs réglementaires additionnels lui permettant d'agir plus rapidement afin d'imposer certaines façons de faire, comme il l'a fait dans le cas des restrictions relatives aux passages de baleines, ne règle pas le problème des victimes. L'incident s'est produit. La question est de savoir ce qu'on fait ensuite.
Bref, les pouvoirs réglementaires du ministre permettraient-ils d'indemniser les victimes?
Il est clair, dans ce cas, que les nouveaux pouvoirs réglementaires n'ont aucune espèce d'incidence dans une situation comme celle que j'ai décrite. Je déplore donc, encore une fois, que cette situation n'ait pas été prise en compte. Elle s'est produite une fois chez nous et nous souhaitons qu'elle ne se produise nulle part ailleurs, mais, compte tenu de la croissance du transport maritime, il est à peu près impensable que rien de ce genre n'arrive au Canada.
Il faudrait vraiment que la révision de la loi permette de solutionner ce problème. On est encore une fois à côté de la plaque.
Je m'inquiète toujours du fait que nous ayons à donner une réponse d'ici vendredi, alors que les consultations ne sont pas terminées. Certains pensent qu'ils n'ont pas été suffisamment consultés. J'ai vraiment hâte d'entendre les témoins qui vont comparaître au cours des deux prochaines heures. Je me demande si ces gens, qui sont directement touchés par ces deux lois au quotidien, ont eu le temps de réagir à la suite du dépôt du budget. S'ils me disent qu'ils n'ont pas eu le temps de le faire, je vais commencer à m'inquiéter beaucoup plus sérieusement.
Je vais m'arrêter ici pour l'instant.
Merci, madame la présidente.
Pour cette partie de la réunion, nous accueillons, de la Chamber of Shipping, Robert Lewis-Manning, président. Du Centre pour le transport maritime responsable de Clear Seas, nous accueillons Peter Ellis, directeur exécutif, par vidéoconférence. De la Fédération maritime du Canada, nous accueillons Sonia Simard, directrice, Affaires législatives et environnementales.
Je vous souhaite tous la bienvenue.
Madame Ellis, vous avez cinq minutes.
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Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de m'offrir l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Clear Seas — Centre pour le transport maritime responsable est un organisme indépendant sans but lucratif qui finance des travaux de recherche et qui met en oeuvre des programmes de communication et de mobilisation liés à la durabilité du transport maritime au Canada. Nous avons entrepris nos activités à l'été de 2015 — notre organisme a donc environ trois ans — grâce au financement de démarrage de Transports Canada, du ministère de l'Énergie de l'Alberta et de l'Association canadienne des producteurs pétroliers.
Notre fonction est de fournir des informations sur le transport maritime au Canada qui sont objectives, fiables et fondées sur des données probantes, en partant du principe selon lequel de meilleures informations permettent une meilleure prise de décisions. Nos ententes de financement protègent notre indépendance. Nous publions des renseignements sur tous nos programmes sur notre site Web, à l'adresse www.clearseas.org.
Mes commentaires d'aujourd'hui sont fondés sur certaines de nos activités: recherches, publications Web, consultations avec les intervenants, participation à divers forums et groupes de travail sur le transport maritime et, évidemment, suivi des médias et des médias sociaux. Je dirais que la plupart des Canadiens sous-estiment l'importance du transport maritime pour le bien-être et la prospérité du pays. Au printemps de 2016, nous avons mené un sondage d'opinion publique en partenariat avec l'Institut Angus Reid pour connaître l'opinion des Canadiens sur le transport maritime. Nous venons tout juste de terminer une autre série de sondages sur les attitudes des Canadiens pour déceler des tendances. Nous analysons actuellement les données et nous espérons publier les résultats à la fin novembre.
Un thème récurrent du sondage de 2016 qui persiste encore aujourd'hui est la préoccupation des Canadiens à l'égard des répercussions environnementales possibles du transport maritime. Les modifications législatives proposées visent clairement à accroître la confiance de la population et à améliorer l'efficacité d'un système déjà rigoureux.
À titre d'exemple, le pouvoir sans équivoque donné au ministre, à l'article 689 du projet de loi , de conclure des accords avec des groupes autochtones, des intervenants et d'autres ordres de gouvernement se veut une reconnaissance claire de la complexité du secteur maritime, des nombreuses compétences interreliées, des enjeux liés aux droits et titres autochtones et de la diversité des préoccupations locales. Ces réalités sont déjà reconnues sur le plan tactique, notamment dans des plans comme le plan d'intervention intégrée du Grand Vancouver de la Garde côtière canadienne. À mon avis, l'élaboration de tels accords devrait faire l'objet de vastes consultations auprès des intervenants.
À l'article 690, le pouvoir proposé du ministre de prendre des arrêtés d'urgence est une application du principe de la prudence afin d'accroître la souplesse d'intervention à courte échéance. Nonobstant la nature provisoire des arrêtés, ces décisions devraient être fondées sur des faits et sur les meilleurs renseignements disponibles au moment de la décision. Accroître la souplesse pour permettre une intervention plus précoce pour parer à un risque de pollution, de façon préventive, favorise une intervention plus rapide, un élément clé d'une réponse efficace. La capacité de prévenir les rares incidents de pollution ou de les contenir plus rapidement pour limiter l'étendue d'un déversement est un élément important pour réduire les risques associés aux transports. De la même manière, le pouvoir de pénétrer dans une propriété privée et d'y circuler dans le cadre d'une intervention améliorera sans doute l'efficacité.
Nous appuyons l'immunité accordée aux personnes qui apportent leur secours, dans les limites de ce qui est raisonnable dans les circonstances. Je souligne que ce changement pourrait atténuer certaines préoccupations exprimées par le personnel d'intervention des États-Unis quant à leur responsabilité dans le cadre d'opérations transfrontalières. Appliquées de façon judicieuse, les modifications aux politiques administratives et financières favoriseront certainement l'application du principe du pollueur-payeur et amélioreront la confiance du public, qui a été considérablement minée par des procédures longues et non décisives, notamment dans l'affaire du déversement de pétrole du Marathassa.
Les modifications à la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires sont aussi susceptibles d'accroître la confiance à l'égard du système, car elles visent à élargir la portée du régime d'indemnisation. Bien qu'une amélioration du régime d'indemnisation pour les pertes économiques indirectement liées aux incidents de pollution soit logique et conforme au principe du pollueur-payeur, cela soulève d'importantes questions quant aux effets sur les primes d'assurance et la responsabilité civile, notamment. Ces aspects doivent être précisés et bien compris.
Certains estimeront que ce changement ne va pas assez loin. En effet, une partie de la population croit que l'indemnisation devrait aussi être accordée pour la perte d'usage des terres publiques à des fins récréatives, culturelles ou autres.
Clear Seas appuie les dispositions du projet de loi, mais estime que d'autres discussions avec les intervenants sont nécessaires dans le cadre de l'étude du projet de loi.
J'aimerais aussi souligner qu'on semble se concentrer sur les interventions, et pas assez sur la prévention.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir permis de participer à cette séance.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
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Bonjour. Je m'appelle Sonia Simard.
[Traduction]
Je suis ici aujourd'hui à titre de représentante de la Fédération maritime du Canada.
Notre objectif est de présenter le point de vue des propriétaires de navires sur certaines modifications touchant le secteur maritime contenues dans le projet de loi .
Bien que nous sommes reconnaissants d'avoir l'occasion de comparaître devant le Comité, nous sommes vivement préoccupés par le rythme accéléré de l'étude du projet de loi. Hier, nous avons fait parvenir au Comité un mémoire dans lequel nous présentons certaines de nos préoccupations à l'égard du projet de loi et des modifications précises.
Plus précisément, notre première recommandation était de retrancher du projet de loi les modifications proposées relatives au transport maritime et d'en traiter dans un projet de loi distinct, ce qui donnerait assez de temps pour procéder à un examen approfondi.
Si ce n'est pas fait, nous exhortons le Comité à apporter, à tout le moins, des modifications précises. Aujourd'hui, nous traiterons plus précisément de la section 22 du projet de loi .
Dans cette section, le ministre et le gouverneur en conseil se voient accorder des pouvoirs supplémentaires en matière de réglementation pour la protection de l'environnement. Les propriétaires de navires et les membres que nous représentons sont résolus à assurer la sécurité et la durabilité des transports. Nos préoccupations ne sont donc pas liées aux objectifs des modifications proposées. Nous appuyons ces objectifs, mais nous demandons des amendements précis pour veiller à ce que les nouveaux pouvoirs proposés s'accompagnent de mesures de protection appropriées.
Examinons cela de façon plus détaillée. L'article 690 du projet de loi permettrait au ministre de prendre des arrêtés d'urgence pour le secteur du transport maritime s'il estime qu'une intervention immédiate est nécessaire pour parer à tout risque à la sécurité maritime ou au milieu marin. Ces arrêtés pourraient demeurer en vigueur jusqu'à trois ans, sans être soumis aux mesures de protection fondamentales prévues dans le processus réglementaire, à savoir des consultations avec les intervenants touchés et le processus formel d'étude d'impact de la réglementation.
Nous sommes d'avis que le cadre proposé pour les arrêtés d'urgence visant le transport maritime a une portée beaucoup plus large que ce qu'on trouve ailleurs dans la législation canadienne. Nous donnons plus de détails dans notre mémoire, mais en résumé, les autres lois canadiennes ont comme caractéristique commune de limiter les arrêtés d'urgence aux situations graves, c'est-à-dire les « risques appréciables » ou les « dangers immédiats ».
En outre, dans les mesures législatives que nous avons examinées, la durée des arrêtés d'urgence est de conception plus étroite. Ces arrêtés d'urgence ministériels ont une durée limitée à 14 jours. Au-delà de cette période, le gouverneur en conseil doit les approuver et peut ensuite en prolonger la durée pour un an, comme nous l'avons vu dans la plupart des mesures législatives, ou de deux ans, dans certains cas.
Après examen du cadre proposé pour les arrêtés d'urgence, nous avons conclu qu'il est beaucoup plus large. C'est pourquoi nos observations ne visent pas à nous y opposer, mais plutôt à proposer des modifications précises pour que les pouvoirs de prendre des arrêtés d'urgence s'accompagnent de mesures de protection appropriées.
Le deuxième élément que nous avons examiné en détail dans notre mémoire est lié à l'article 692 du projet de loi. Je crois savoir que vous avez abordé le sujet avec d'autres témoins. Il s'agit du pouvoir ministériel de modifier les recommandations du gouverneur en conseil. Encore une fois, nous considérons que ces pouvoirs seraient exercés en dehors du processus réglementaire normal. Nos préoccupations sont les mêmes que j'ai mentionnées précédemment. Dans notre mémoire, nous proposons des amendements précis pour veiller à la mise en place de mesures de protection appropriées.
L'enjeu n'est pas de savoir s'il faut agir rapidement ou non. Nous comprenons que de telles situations peuvent survenir. Nous voulons simplement nous assurer que ces pouvoirs s'accompagnent de mesures de protection adéquates.
Nous avons présenté d'autres observations sur les autres éléments de la section 22, mais puisque nous manquons de temps, je vous invite à consulter notre mémoire.
En terminant, je tiens à souligner que nous n'avons malheureusement pas été en mesure d'examiner la totalité des modifications proposées à la Loi sur la responsabilité en matière maritime. Toutefois, nous poursuivons notre examen et nous avons l'intention de présenter des observations au Sénat.
Je vous remercie de votre attention.
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Bonjour, madame la présidente, bonjour, chers membres du Comité. Je vous suis reconnaissant de l’occasion qui m’est donnée de formuler très tôt des observations et des recommandations concernant certains des articles du plus récent projet de loi d’exécution du budget, qui a été déposé la semaine dernière.
La Chambre a travaillé étroitement avec le gouvernement, les collectivités côtières et d’autres intervenants à l’élaboration de la plupart des aspects du Plan de protection des océans, y compris les efforts cruciaux de protection des espèces menacées et les nombreuses initiatives de conservation actuellement en cours.
Vous êtes bien conscients, en particulier après la récente visite de votre comité en Colombie-Britannique, que le transport maritime apporte un soutien essentiel au commerce international du Canada et qu’un cadre d’exploitation sécuritaire, concurrentiel et prévisible est dans l’intérêt des Canadiens, de l’économie canadienne et de nombreuses industries qui stimulent cette économie et qui dépendent du transport maritime.
Je vais parler de quatre éléments de la mesure législative proposée, et certains de mes propos seront répétitifs, notamment ceux ayant trait aux trois éléments liés aux autorisations en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada. J’ai d’autres commentaires généraux à faire à propos de la Loi sur la responsabilité en matière maritime.
En ce qui concerne la Loi sur la marine marchande du Canada, le projet de loi la modifie et prévoit explicitement de confier l’autorisation de son administration et de son application à d’autres ordres de gouvernement, dont des gouvernements provinciaux et des groupes autochtones. Si le gouvernement avait l’intention de déléguer des pouvoirs à une province, par exemple, nous serions préoccupés par sa capacité à remplir un mandat d’une telle complexité et par la possibilité croissante qu’une approche fragmentée soit utilisée pour administrer la chaîne d’approvisionnement du Canada.
La surveillance de la chaîne d’approvisionnement du Canada est assurée, à l’échelle nationale, par le gouvernement fédéral, en raison de sa complexité et du degré élevé d’intégration des modes de transport et de leur interdépendance. Cette surveillance centralisée aide à garantir que les entreprises canadiennes bénéficient d’un environnement prévisible et compétitif.
Le projet de loi autorise également des pouvoirs de réglementation visant à protéger les milieux marins. Cela est sensé, et nous comprenons et appuyons la raison d’être de ces pouvoirs de réglementation. Malgré cela, nous avons des réserves au sujet de leur mise en oeuvre et de la possibilité que les règlements qui en découlent entrent en conflit avec l’engagement du Canada à respecter des conventions internationales, comme la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Il se peut également que le projet de loi soit une occasion manquée de prévoir des pouvoirs de réglementation supplémentaires, comme celui de désigner des aires de mouillage, au lieu de se contenter de réglementer ou d’interdire de telles activités.
Nous sommes grandement préoccupés par le pouvoir de réglementation qui permet d’interdire le chargement ou le déchargement d’un navire, étant donné que ce pouvoir est déjà prévu dans le régime canadien de contrôle des navires par l’État du port. Cela semble être un autre mécanisme visant à appliquer des moratoires relatifs à des produits particuliers au moyen de règlements ou d’arrêtés d’urgence, ce qui contredit les objectifs liés à la fourniture d'une chaîne d’approvisionnement prévisible.
Le projet de loi autorise aussi le ministre à prendre des arrêtés d’urgence. En général, cela est également raisonnable, et il y a de nombreux exemples de situations dans lesquelles ce pouvoir aurait pu être exercé dans le passé. Toutefois, dans sa forme actuelle, ce pouvoir est dépourvu de conseils sur son utilisation par le ministre et exige la consultation d’autres ministres pour obtenir une justification scientifique, par exemple.
Dans le cas de ces deux articles pertinents, à savoir les articles 690 et 692, il faut que des preuves ou des données scientifiques convaincantes soient apportées afin de veiller à ce que de tels règlements ou arrêtés d’urgence soient logiques et à ce que les mesures de ce genre n’aient pas de conséquences négatives sur la sécurité maritime ou la protection des milieux marins.
En ce qui concerne la Loi sur la responsabilité en matière maritime, le projet de loi prévoit de modifier la responsabilité de la Caisse d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causés par les navires en cas de pertes économiques non liées à des dommages matériels, ce qui pourrait créer une situation ingérable en l’absence de limites ou de lignes directrices sensées régissant les demandes d’indemnité pour pures pertes économiques.
La possibilité que des demandes non fondées d’indemnité pour pures pertes économiques soient présentées accroît l’exposition de la caisse et, par conséquent, l’exposition des expéditeurs, des destinataires, des transporteurs et peut-être même de l’économie en entier, si la caisse est forcée d’absorber ces coûts. En fin de compte, ces dispositions pourraient ne pas régler le problème qu’elles cherchent à résoudre, et pourraient entraîner un accroissement des coûts qui rendrait la chaîne d’approvisionnement du Canada moins concurrentielle. Pour le moment, nous ne savons pas exactement quelles conséquences ces dispositions auraient.
Nous croyons que cet aspect du projet de loi n’a fait l’objet d’aucune consultation et qu’il pourrait avoir des conséquences importantes et durables. Par conséquent, nous estimons que la mise en oeuvre de ces dispositions devrait être reportée et que leur incidence devrait être examinée de façon appropriée. En dépit des préoccupations particulières que j’ai déjà mentionnées, nous reconnaissons le côté positif de certains amendements conçus pour accroître la souplesse et la rapidité d’intervention en cas de pollution accidentelle possible ou imminente.
Pour être en mesure d’offrir une solution sécuritaire, fiable, responsable et économique en matière de transports, la marine marchande compte sur l’existence d’un cadre réglementaire prévisible à l’échelle mondiale. À mesure que le Canada continue d’améliorer son intervention et ses régimes d’indemnisation et de responsabilité en cas de pollution accidentelle, il devrait reconnaître qu’avant d’y apporter des changements majeurs, il doit procéder à des analyses, dialoguer avec les intervenants, en particulier les industries réglementées, et accorder suffisamment de temps aux fournisseurs de protection et d’indemnisation, c’est-à-dire aux assureurs, pour leur permettre d’évaluer leurs niveaux accrus d’exposition.
Il y a toutes sortes de fournisseurs de transport maritime. De nombreux petits exploitants commerciaux canadiens peuvent ne même pas être au courant des changements proposés et encore moins en position de les respecter rapidement, si on ne leur accorde pas suffisamment de temps pour examiner leurs propres activités et leurs propres pratiques commerciales.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins de s’être joints à nous. Il est très important que nous entendions aujourd’hui vos observations sur la mesure législative proposée, c’est-à-dire la Loi no 2 d’exécution du budget, dont nous sommes saisis.
Je prends très au sérieux les préoccupations que vous avez exprimées à propos des échéanciers très serrés et du fait que ces mesures font partie d’un projet de loi d’exécution du budget. Vos préoccupations font peut-être écho à la déception qu’éprouvent les membres du Comité assis de ce côté-ci de la table, compte tenu des pièces maîtresses de la stratégie de transport que le ministre a décrit, comme le Plan de protection des océans, qui fait apparemment partie de ce projet de loi. Nous savons que le ministre dispose d’une stratégie 2030 en matière de transport, et nous avons entrepris notre propre étude de la stratégie canadienne sur les transports et la logistique. La tâche consistant à traverser le pays afin de comprendre certains des défis que notre système de transport doit relever est une entreprise très longue et coûteuse, je crois.
Je ne sais pas si mes collègues de l’autre côté de la table sont aussi déçus que nous le sommes de constater que des changements aussi importants que ceux-ci — des changements substantiels, pour emprunter les mots du sous-ministre — ont été apportés à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et à la Loi sur la responsabilité en matière maritime.
Monsieur Lewis-Manning, je vous demanderais de formuler des observations sur la façon dont, selon votre point de vue, le processus s’est déroulé. Je sais que Mme Simard a déjà fait des commentaires à ce sujet. De plus, pourriez-vous nous renseigner un peu plus sur l’article 692 et sur la façon dont cet article toucherait l’industrie du transport maritime de la Colombie-Britannique? Je me demande si vous pourriez nous donner un exemple des répercussions que l’article aurait sur l’ensemble de cette industrie et sur la compétitivité canadienne.
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J’ai une brève réponse à vous donner en ce qui concerne la consultation. La consultation est continue. Ayant entendu les déclarations des fonctionnaires du ministère, je confirme que, oui, bon nombre de différents enjeux font l’objet de discussions depuis deux ans. Je crois qu’aucun de nous n’a vraiment compris que des amendements législatifs seraient présentés aussi rapidement, sinon nous aurions probablement concentré notre énergie différemment. Cela veut dire qu’un grand nombre d’enjeux font l’objet de discussions. Il y a beaucoup d’action dans les ministères et, pour être tout à fait honnête, je pense que nous subissons tous les pressions associées à une surabondance de consultations.
Nous nous occupons de ces questions à temps plein. Bon nombre de gens n’y consacrent qu’une partie de leur temps et ne devineraient jamais que certains de ces changements s’en viennent.
Pour répondre à votre question à propos de l’article 692, qui porte sur les pouvoirs de protection des milieux marins, il est difficile d’émettre des hypothèses quant aux répercussions qu’elle pourrait avoir. En ce qui concerne les pouvoirs de réglementation, il va de soi que tout processus de réglementation comprend des consultations. Je ne veux pas supposer que cet article pourrait avoir des effets très négatifs. En fait, il y a probablement un grand nombre de situations où il est logique de prendre des règlements pour des raisons environnementales. En pratique, tout dépend de la façon dont ces mesures sont prises ainsi que des preuves scientifiques qui les étayent. Il s’agit là d’un domaine relativement nouveau tant pour l’industrie que pour l’ensemble des ministères.
Chaque fois qu’il est question d’un processus délibéré qui vise un résultat positif et qui est accompagné d’un investissement adéquat dans les ressources, cela représentera une bonne amélioration. Je ne veux pas laisser entendre qu'il s’agit d’un risque.
Si l’on envisage ces mêmes pouvoirs dans un contexte provisoire, je dirais qu’un grand nombre de mesures pourraient mal tourner très rapidement. Comme vous pouvez l’imaginer, nous ne parlons pas de petits bateaux à moteur. Nous avons affaire à des navires d'une longueur de 300 mètres et plus et d'un poids de 180 000 tonnes. La façon dont ils réagissent et la façon dont ils sont réglementés importent et, dans ce domaine, il n’y a pas de solutions rapides.
Nous en avons eu un bon exemple récemment. Comme vous le savez tous, je crois, au cours de la dernière année et demie, nous avons tous travaillé très dur sur la côte Ouest afin de protéger la population des épaulards résidents du Sud. Selon les données scientifiques fournies par un ministère, l’une des principales recommandations qui nous ont été adressées indiquait que ces énormes navires devraient se déplacer en convoi. Comme vous pouvez l’imaginer, lorsque cette recommandation a atterri sur les bureaux des professionnels du transport maritime, ils ont ri. La réponse que nous leur avons fait parvenir était la suivante: « Pourquoi ne nous avez-vous pas demandé de participer au processus dès le début? Nous aurions pu gagner une année ». Le ministre des Transports a fait la bonne chose. Nous lui avons demandé de procéder à une analyse des risques, et il s’est assuré que cela aurait lieu. Nous aurions probablement pu réaliser cela beaucoup plus rapidement si un processus de consultation approprié avait été établi dès le départ.
Lorsqu’il est question de la sécurité de la marine marchande et de ses répercussions sur l’environnement, les détails importent.
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Merci, madame la présidente. J’ai une brève question à poser mais, ensuite, je céderai la parole à mon collègue, M. Badawey.
Comme nous l’avons entendu mentionner par le groupe d’experts précédent, un grand nombre des dispositions ont fait l’objet de consultations au cours du processus d’élaboration des projets de loi , , et . Grâce aux travaux de notre comité et du comité des pêches, nous avons étudié les dispositions de façon plus approfondie pendant les études article par article, l’examen des recommandations, etc. toutefois, il y a un exemple qui m’a aidé à comprendre la nature de vos préoccupations. La situation était liée à la protection de la baleine noire de l’Atlantique Nord. Les activités de pêche ont été ralenties ou interdites dans certaines zones et, en fin de compte, il a été déterminé que les fonctionnaires avaient probablement réagi de façon démesurée et qu’une approche plus précise aurait pu être adoptée pour protéger, dans le cas en question, cette baleine contre des collisions avec des navires.
Compte tenu des observations que je vous ai entendu formuler, seriez-vous satisfaits si l’application des arrêtés d’urgence était, comme vous l’avez mentionné, madame Simard, d’une courte durée, ce qui permettrait d’apporter des améliorations qui pourraient atténuer les mesures qui, autrement, pourraient avoir des conséquences inutiles pour votre industrie?
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Merci. Je vais tenter d'être bref.
Ma première question s'adresse à vous, madame Simard.
Chez vous, vous êtes probablement la directrice de la cour des miracles. J'ai été fort étonné que vous soyez arrivée à nous produire un rapport en aussi peu de temps. Vous avez déjà répondu, dans vos propos préliminaires, à ma première question. Je me demandais si vous aviez eu le temps de faire le tour de la question. De toute évidence, la réponse est non.
Il n'y a pas de doute dans mon esprit que vous avez autorité pour parler au nom des membres de l'association que vous représentez, mais pourriez-vous me dire dans quelle mesure ces gens se sentent concernés par le projet de loi ou sont au courant de ce qui est en train de se passer?
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Je suis d’accord si votre intervention est très courte.
Pour poursuivre la séance avec M. Aubin, je dois obtenir le consentement unanime des membres. Nous l’avons fait, et cela ne posait pas de problème. Merci beaucoup.
Nous allons suspendre la séance, aller à la Chambre pour voter, puis revenir immédiatement ici après le vote.
Je demande pardon à nos témoins, mais on nous demande d’aller voter à la Chambre, et nous devons suspendre la séance. Je vous remercie infiniment, et je suis sûre que nos membres pourront communiquer avec vous s’ils souhaitent obtenir des réponses à des questions cruciales.
La séance est suspendue.