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Merci beaucoup, madame la présidente. Je remercie aussi les membres du Comité de m'avoir invité.
Depuis près de 30 ans, je suis l'évolution de la construction du dernier tronçon de la route qui reliera les côtes est et ouest du Canada. Cette route passerait dans un tunnel creusé sous le détroit de Belle-Isle. Pour ceux qui n'ont jamais visité cette région merveilleuse, nous avons le grand territoire, le Labrador qui, à son point le plus rapproché, se trouve à neuf milles de la péninsule Northern. La route relierait le petit village de Yankee Point, situé sur la péninsule Northern, à Point Amour où se trouve, comme vous le voyez ici, le deuxième phare parmi les plus élevés dans l'Est du Canada.
Je m'intéresse à ce projet depuis de nombreuses années. En fait, je n'en avais jamais entendu parler, et vous non plus d'ailleurs. Cependant en automne 1975, nous avons entendu une grosse détonation. C'était une puissante explosion du côté du Labrador, près de Point Amour, la première que le gouvernement de l’époque avait déclenchée pour creuser le tunnel sous-marin qui allait relier notre région à l'île.
Le gouvernement avait lancé ce projet pour répondre au besoin urgent d'amener l'électricité de Churchill Falls à l'île de Terre-Neuve. Comme vous le savez, nous n'y sommes pas parvenus si facilement, mais à ce moment-là, c'était l'objectif principal du projet. Peu de temps après, un juge a rendu une décision qui a mis fin aux travaux.
Je m'y suis intéressé quand je me suis joint à la législature de ce district et, bien sûr, parce que j'avais grandi à 10 milles seulement de l'entrée du tunnel qui devait nous relier à la partie continentale du Canada. Mon père a en fait travaillé pendant neuf jours pour ce projet. Il me racontait ses expériences en détail. Au cours de ces dernières années, j'ai consacré beaucoup de temps à l'étude de ce projet. Pendant mon premier mandat au gouvernement, je me suis occupé de la construction d'une route qui relie le détroit de Belle-Isle au Canada.
Nous nous sommes concentrés sur la route translabradorienne et, lentement mais sûrement, elle s'est concrétisée. À partir de l’an prochain, nous aurons une route entièrement asphaltée entre la frontière du Québec et les détroits du Labrador. Voilà, cette partie du projet est accomplie. Il aurait été inutile de construire un tronçon qui ne relierait rien, il fallait qu’il traverse le détroit de Belle-Isle pour nous relier au reste du Canada.
J'ai passé beaucoup de temps en Norvège. Il s'y trouve des experts de la construction de ces tunnels. Ils en ont construit 32, et le 33e s'ouvrira à la circulation cet automne. Ses mesures sont très similaires à celui que nous envisageons de percer. Il s'étend sur 14,3 kilomètres sous l'océan. Il relie Solbakk à Tau, en Norvège. On l'a creusé à mille pieds sous le niveau de la mer. Nous sommes allés rencontrer les grands directeurs de ce projet. La construction a commencé en 2013, et le tunnel s'ouvrira au public cet automne.
J'y suis allé pour répondre à deux questions. Je voulais savoir quel en a été le coût et si les formations géologiques entraveraient notre projet. J'ai le plaisir de vous annoncer que les coûts vous surprendront, je crois, mais qu'ils sont réalistes. Les résidents du Labrador sont au courant des avantages que leur procurera ce projet.
Je ne vais pas étendre ma présentation plus que nécessaire, mais je me ferai un plaisir de répondre à vos questions sur ce que coûterait ce projet, sur les moyens de le financer, sur sa construction et sur sa gestion ainsi que sur les bienfaits qu'il aurait sur la diversification économique de notre province et sur l'édification de notre nation, le Canada.
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Le changement est souvent effrayant. Qu’il s’agisse d’un nouvel emploi, d’une autre ville, d'une nouvelle relation ou d'une aventure, les humains sont des guerriers qui adorent vagabonder. Nos enfants se lancent sans crainte dans l'exploration du monde qui les entoure. Nos jeunes adultes quittent leur foyer afin de poursuivre leurs rêves. Les adultes fondent une famille et par là même, ils se créent de nouveaux défis. Les ouvriers qualifiés quittent leur foyer, mais parfois ils y reviennent. Cependant, ma province natale, Terre-Neuve-et-Labrador, apporte les défis à ses résidents pour les inspirer et les ramener à leurs origines dans un esprit nouveau et avec puissance.
Nous ressentons tous un besoin profond de nous unir à autrui. Nous nous unissons aux membres de nos familles, à nos amis et aussi à nos voisins. Comme l'a dit John Donne: « Nul homme n'est une île ». Avec la force et le courage des personnes qui sont dans cette salle et de bien d'autres gens, nous comblerons le fossé qui sépare deux provinces en construisant un lien fixe qui unira notre nation.
Je tiens à vous remercier aujourd'hui pour votre attention et pour votre considération. Nous vivons une période passionnante. Cette idée n'est pas nouvelle, elle est persistante. La Voie maritime du Saint-Laurent, le pont de la Confédération, le tunnel sous la Manche, Marconi et la radio sans fil... Au cours des générations, les visionnaires ont compris le besoin qu'ont les humains de s'unir et ils se sont efforcés de relier des peuples et des sociétés. Un lien fixe et un réseau stable de routes et de chemins de fer relieront avec puissance la partie insulaire de Terre-Neuve au reste de l’Amérique du Nord. Ce projet fera de nous les architectes d’un avenir nouveau, de l’avenir du Canada.
Comme tant d’autres, je rêve de prolonger la route 138 sur la rive nord du Québec, d’y ajouter un chemin de fer et de percer un grand tunnel à l'aide d’une technologie éprouvée. Ce réseau ouvrira une ère nouvelle de prospérité pour tous. En transportant rapidement les passagers, les produits commerciaux et les touristes, nous relierons à jamais les nombreuses ressources en développement de toutes les provinces à leurs voisines et au-delà. Cela n’est qu'un début. Tout commence chez nous, et tout commence maintenant.
Un projet de cette envergure ne peut que profiter à tous. En poursuivant des objectifs grandioses, on se heurte toujours à des défis, à des pièges et à des moments difficiles. Dans bien des cas comme le nôtre, la fin justifie les moyens. Nous le prouverons. Ce portail entre le Québec et Terre-Neuve ne pourra qu'accroître la prospérité. Ce tunnel sous-marin nous ouvrira une myriade de débouchés, alors prenons courage.
Avec courage, nous construirons un tunnel qui reliera les secteurs privé et public ainsi que le gouvernement fédéral à ses homologues provinciaux. Nous allons paver et tracer l'avenir de tous en réduisant les obstacles à la prospérité, surtout dans les régions rurales situées le long de la voie proposée. Cette mission, qui vise à restaurer la vigueur de nos espaces ruraux, s'inspire d'une vision commune. Comme l'a fait l'autoroute transcanadienne, ce nouveau système routier attirera dans la région d'innombrables visiteurs, il lui ouvrira de nombreux débouchés commerciaux et l'éclairera d'une vision nouvelle en lui forgeant un avenir radieux.
Après la pluie vient le beau temps. Terre-Neuve est ma patrie, et les gens de la région sont prêts à accueillir une vision nouvelle. Ils sont fatigués du mauvais temps, des grandes glaces et des gros vents qui forcent les traversiers et les avions à annuler leurs services, menaçant la sécurité alimentaire et entravant la mobilité vers le continent. Ce projet reliera les populations diverses du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador à celles du reste du Canada. Unies, elles pourront tisser, dans un réseau commercial national et international, les enjeux liés à l'environnement, à l’emploi, à l’éducation, au logement, à la santé et à la culture. Elles créeront ainsi une artère qui alimentera et renouvellera les infrastructures en leur apportant de nouvelles ressources et en renforçant l'économie. Une fois construit, ce lien générera ces activités et attirera toutes ces ressources.
Comme on le fait avant un long voyage, nous avons établi une feuille de route pour cette mission. Vous y trouverez des stratégies de contribution industrielle au PIB, de développement du commerce extérieur et d’électrification des transports. Ce projet en engendrera d’autres et créera la force motrice de notre avenir. Tout cela découlera de la collaboration que nous établissons aujourd’hui. L'union fait la force.
Contrairement aux investissements traditionnels, notre lien fixe rapportera tout de suite des dividendes. Nous créerons des emplois. Nous développerons l’infrastructure. Nous proclamerons fièrement que nous croyons en l’avenir de ceux qui se trouvent des deux côtés du tunnel et tout le long des routes et des chemins de fer. Nous transformerons des vies. Les travailleurs feront venir leurs familles. Pour la première fois depuis des générations, les spécialistes afflueront chez nous au lieu de s'enfuir hors de la région. L’argent dépensé pour les travailleurs et pour les emplois fera croître notre économie. Nous sentons déjà un vent puissant de changement.
Tout comme l'autoroute qui dessert l’île de Terre-Neuve, ce lien fixe, avec sa nouvelle route et son chemin de fer, nous apportera une profonde liberté de mouvement. Il encouragera le développement des villes et l'ajout de pipelines. La croissance de la population ainsi que l'augmentation des ressources et des services de transport entraîneront les rouages du changement. Ce lien fixe favorisera l'échange des idées, des rêves et des visions qui revitaliseront la région. Nous entrerons dans une ère de coopération inimaginable entre Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec et le reste du Canada. Soyons donc patients, prudents, mais surtout sages, unis et courageux. Après tout, le changement est souvent effrayant.
Merci.
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Bonjour. Au nom des 26 PDG membres du Conseil d'entreprises du Nouveau-Brunswick, je tiens à vous remercier de nous avoir offert de comparaître devant le Comité pour parler d'un projet que le Conseil considère comme l'une de ses trois grandes priorités. En fait, ce projet stimulera énormément le développement économique du Québec et de la région des Maritimes.
Il est urgent de doubler le nombre de voies du tronçon de 41 kilomètres qui relie Saint-Louis-du-Ha! Ha! et Saint-Antonin, dans la province de Québec.
Plus exactement, de concert avec la Chambre de commerce du Canada et avec les trois grandes associations de camionnage de l’Ontario, du Québec et de l’Atlantique, nous demandons que l'on accélère l’élargissement à quatre voies de la route 185 en fixant la date d'achèvement non plus à 2025, mais à l’automne 2021.
La route 185 est le seul tronçon à deux voies de toute l'autoroute qui relie Halifax et Toronto. Elle fait gonfler les coûts de transport de la région de l’Atlantique vers l’économie du reste du Canada autant pour les transporteurs que pour les consommateurs. L’élargissement de cette route éliminerait un tarif particulier et aplanirait l'un des obstacles au commerce interprovincial.
À l'heure actuelle, les grands trains routiers sont obligés de s’arrêter pour se fractionner, puis de se réassembler à la fin de ce tronçon de 41 kilomètres. Cela hausse considérablement les coûts du transport des marchandises exportées des Maritimes vers d’autres régions du Canada ainsi que les frais des transporteurs de l’Ontario et du Québec. Ces derniers utilisent donc beaucoup moins de grands trains routiers, ce qui aggrave la pénurie de chauffeurs et accroît les émissions de carbone.
Ce projet d’élargissement de la route 185 à quatre voies se poursuit depuis plusieurs années. Il a déjà quelque peu progressé, mais il faut qu'il accélère, parce que chaque année, cette situation coûte environ un milliard de dollars à l’économie de l’Atlantique. S'il faut six ans pour achever l'élargissement de ce tronçon de 41 kilomètres, le potentiel économique de notre région diminuera terriblement.
En 2017, le Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick a conclu un partenariat avec Herb Emery, de l’Université du Nouveau-Brunswick, et avec Kent Fellows de l’Université de Calgary qui, dans son rôle de chercheur principal du projet de corridor national, connaît bien la modélisation des répercussions qu'ont les infrastructures de transport sur le PIB.
Nous désirions donc quantifier — ce qui, apparemment, n'avait jamais été effectué — les répercussions économiques que ce goulot d’étranglement du transport crée pour les marchandises exportées vers les marchés de l’Ouest à partir de l’Est du Canada, de l’Ontario et du Québec ainsi que de la région de l’Atlantique. Grâce aux renseignements que nous lui avons fournis, M. Fellows a calculé que l’ajout de deux voies à la route 185 réduirait le coût de livraison des produits commerciaux de 1,5 % à 2,5 %, ce qui augmenterait chaque année le PIB du Canada d'un milliard à 1,78 milliard de dollars.
Il nous semble que les gouvernements et les dirigeants qui, dans le cadre de la Stratégie de croissance pour l’Atlantique, ont cherché avec tant de diligence des occasions de faire croître l'économie, auraient bien de la peine à trouver des projets qui offriraient un tel rendement en si peu de temps sans exiger l'augmentation de leur financement.
Nous avons appris qu’en 2018, Infrastructure Canada et le gouvernement du Québec ont signé une entente afin d'injecter plus de 389 millions de dollars dans la troisième phase de ce projet, qui est l’élargissement à quatre voies de cette route de 41 kilomètres. Au nom du Conseil d'entreprises du Nouveau-Brunswick, nous demandons au gouvernement fédéral de verser à l'avance ces fonds déjà approuvés afin d’accélérer la réalisation de ce projet d’infrastructures, dont l'importance est cruciale.
L’élargissement de la route 185 en une autoroute à quatre voies apportera d’autres bienfaits à considérer. Les transporteurs pourront utiliser un plus grand nombre de longs trains routiers, ce qui réduira considérablement les émissions. Cela résoudra également un grave problème de main-d'oeuvre auquel l'industrie se heurte, la pénurie de chauffeurs.
Soulignons aussi que ce tronçon routier est dangereux. Selon l’Alliance canadienne du camionnage, la route 185 est souvent citée comme l’une des plus dangereuses au Canada. Comme toutes les routes à deux voies où circulent un très grand nombre de véhicules de tourisme avec des trains routiers qui ne peuvent pas passer ailleurs, cette route met le public et les chauffeurs en danger.
En conclusion, le Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick est convaincu que ce projet mérite une attention particulière, qu'il aura d'excellentes répercussions et qu'il ne sera pas nécessaire d'en augmenter le financement. Il contribuera à améliorer le rendement des exportations de la région de l'Atlantique, du Québec et dans l’ensemble de notre pays.
Merci.
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La société de transport maritime Maersk, dont le siège social est au Danemark, mène aussi des activités commerciales au Canada. Elle transporte les plus grandes quantités de marchandises au monde. L’une des cinq valeurs fondamentales de la société Maersk est de veiller constamment à la qualité, autant actuelle que future.
La société Maersk concentre ses activités sur le transport maritime et sur la logistique. Ses dirigeants reconnaissent la nécessité de comprendre et d'influencer l'évolution de cette industrie pour assurer la survie de leur entreprise au cours du siècle à venir. Ils comprennent que ses activités ont une incidence profonde sur la société dans laquelle nous vivons.
La société Maersk a pris la décision ambitieuse de réduire ses émissions de carbone à zéro d’ici à 2050. Elle compte atteindre cet objectif sans acheter de crédits de carbone. Elle devra peut-être abandonner les combustibles à base de carbone au cours de ces 30 prochaines années. C’est donc dans cette optique que nous présentons certains points de vue sur l’évolution de l’industrie canadienne des transports et sur les liens étroits qu'elle partage avec celle des autres pays du monde.
La décarbonisation n'entrave pas nécessairement les ambitions commerciales. La croissance de l'entreprise doit être durable. En notre ère d'expansion du commerce mondial et d'intégration des chaînes d’approvisionnement, l'atteinte de ces objectifs présente d'énormes défis. À notre avis, grâce à sa masse terrestre, à son accès aux océans, à son économie avancée, à ses ressources naturelles et à ses initiatives de modernisation de son réseau de transports, le Canada a une occasion exceptionnelle de devenir un chef de file mondial de la modernisation des réseaux logistiques. Il y parviendra tout en veillant à sa bonne intendance de l’environnement et à sa santé économique.
Nous appuyons les recommandations formulées par le Comité sur la côte Ouest et sur la région de Niagara. Nous nous permettons d'y ajouter la nécessité de relever ces défis en apportant des solutions renouvelables à faibles émissions de carbone, surtout dans les domaines où la technologie s'y prête déjà.
Citons par exemple l’électrification de tous les nouveaux transports ferroviaires de la région de Niagara. Cette solution stimulerait les activités économiques de plusieurs secteurs industriels, comme ceux des transmissions automobiles, de la construction et de l’industrie lourde.
Le corridor commercial qui s'étend à l’est de Montréal-Windsor est fortement sous-estimé et sous-développé. Il est crucial que le Canada développe cette région en exploitant le potentiel de centres industriels dans les régions rurales situées le long de la Voie maritime du Saint-Laurent et dans les provinces de l’Est.
Ce corridor commercial est riche en ressources et en énergies renouvelables. Il a un accès direct à des centres qui devraient stimuler la diversification commerciale du bassin atlantique, c’est-à-dire l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Ce corridor commercial de l’Est est essentiel à la diversification économique.
On déploie déjà des efforts considérables pour garantir un accès durable aux ports en eau profonde du bassin de l’Atlantique. Ces ports actuels et futurs assureront la distribution des marchandises expédiées vers les marchés asiatiques en passant par l’Arctique. On pourra les adapter, ou les concevoir, en y appliquant des techniques d’énergie renouvelable. On pourra redistribuer en Amérique du Nord les marchandises transportées par de gigantesques navires par les réseaux routiers et ferroviaires existants ou par transport maritime à courte distance.
Soulignons que pour des raisons techniques, les plus petits navires feront avant les autres la transition des combustibles à base de carbone aux énergies renouvelables. Les routes du Nord s’ouvriront. Il faut que le Canada s'y prépare.
Les aspects économiques de ces vastes projets d’infrastructures posent de grands défis. Seul un programme d’infrastructures à long terme et non partisan axé sur la vision d’un réseau efficace et neutre en carbone ouvrira au Canada son accès privilégié à trois océans.
Nous nous permettons donc de recommander que le Canada vise à réduire l’empreinte carbone du secteur des transports à zéro d’ici à 2050. Il y parviendra en construisant ses infrastructures avec souplesse afin qu'elles soient prêtes à recevoir les navires qui modifieront leurs modes de propulsion au cours de ces prochaines décennies, en prévoyant l'électrification de ses chemins de fer et des autoroutes où circuleront des véhicules propulsés par des carburants de remplacement. On pourrait tout d'abord munir les quais portuaires d'un accès à l’électricité renouvelable. On pourrait aussi maximiser le transport du pétrole et du gaz par pipelines afin de réduire l'empreinte de carbone à un minimum.
Nous recommandons aussi d’accélérer ces changements dans l’industrie des transports en construisant un réseau de voies ferrées, d'autoroutes et de routes maritimes qui aient accès aux énergies renouvelables.
Nous recommandons d'encourager la croissance de l'économie en finançant les programmes technologiques afin que le Canada devienne le chef de file mondial du développement et du déploiement de modes de transport qui n'émettent pas de carbone.
Nous recommandons de continuer à investir dans les infrastructures afin que les projets, surtout ceux qui ne produisent pas d'émissions de carbone, demeurent rentables pendant des décennies.
Enfin, nous recommandons d'accorder la priorité, comme moyen de diversifier l'économie, à l'aménagement du corridor commercial de l'Est, y compris des ports en eau profonde, des réseaux d'interconnexion et l'accès à l'Arctique.
Merci.
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La première étape consiste à connaître le coût, et la deuxième à déterminer comment vous allez payer. Pour moi, la première étape n'est pas une tâche difficile. Je suis en affaires depuis maintenant près de 23 ans. Si j'ai un projet, je le définis, que ce soit pour construire un nouvel immeuble ou pour acheter une nouvelle machine. Je définis ce que je veux et je m'adresse aux gens qui le construisent et je leur demande un prix.
Dans ce cas-ci, il faudrait mettre un terme aux études. Ne perdez pas plus de temps et d'argent dans des discussions théoriques. Définissez les paramètres du projet. Ce n'est pas difficile. Cette zone des détroits a fait l'objet d'études sismiques et de forages, et des plongeurs ont traversé le détroit de Belle-Isle. On l'étudie depuis 50 ans, alors on n'a pas besoin d'autres études. Nous n'avons pas besoin de gaspiller plus d'argent.
Définissez le projet. Présentez le projet comme une demande de propositions, un peu comme dans le cas du magnifique pont de la Confédération. Premièrement, nous avons décidé du genre de pont que nous voulions. Ensuite, nous avons demandé à l'industrie canadienne de la construction et de l'ingénierie de nous dire, sur la base de la conception, ce que cela coûterait. Une fois que nous avons obtenu ce coût, bien sûr, les gens sont venus nous dire comment nous pourrions le financer.
Le pont de la Confédération, lui, a été financé par le secteur privé et n'a pas coûté un sou de plus aux contribuables du Canada ou de l'Île-du-Prince-Édouard.
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Je peux répondre à cette question.
Beaucoup de gens sont attirés par les régions rurales. Il y a certainement une place pour les villes et les grands centres industriels, mais il y a aussi une place importante pour nos économies rurales.
Cela dit, il faut donner à ces gens un moyen de gagner leur vie, et il faut ensuite pouvoir compter sur un réseau permettant la poursuite du commerce international. Construisez le réseau, et je pense que les perspectives économiques augmenteront avec ce réseau.
D'une certaine façon, je ne crois pas qu'un tel réseau existe déjà, mais si vous en bâtissez un, les débouchés ne manqueront pas, ne serait-ce que grâce à l'accès au commerce international.
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Il y a deux ou trois choses. Tout d'abord, il y a la question de la population. Dans les années 1980 et au début des années 1990, il y a eu un référendum à l'Île-du-Prince-Édouard au sujet de la construction du pont de la Confédération. L'Île-du-Prince-Édouard compte moins de 150 000 habitants, mais en 1993, le secteur privé a offert 1,3 milliard de dollars de fonds privés et conclu une simple entente avec le gouvernement du Canada selon laquelle il construirait, exploiterait et entretiendrait le pont de la Confédération pendant quelque 33 ans si nous lui accordions simplement la subvention que nous dépensions de toute façon pour le traversier et si nous lui permettions de conserver les 34 ou 40 $ par voiture... Dans 13 ou 14 ans, ce pont sera remis au gouvernement du Canada et à la population canadienne pour 1 $, et il nous aura permis d'économiser des millions de dollars. Je vois le même concept se concrétiser ici.
Pour ce qui est de la construction, comme mon ami norvégien m'a dit, « Danny, ce n'est pas sorcier; c'est juste de la roche, et tant que vous savez quel genre de roche vous allez croiser tous les cinq mètres, peu importe que vous soyez à 1 000 ou à 10 000 pieds sous le niveau de la mer, rien ne va s'écrouler. »
Il y a six ans, je suis allé pour la première fois dans le tunnel Solbakk, qui est à 1 000 pieds de profondeur, et j'ai vraiment pensé que c'était la fin pour moi, quand je suis descendu et que j'ai vu de l'eau qui coulait partout, mais c'est le 33e tunnel, et il est sur le point d'ouvrir à la circulation.
Il n'y a rien à craindre. Il vous suffit de savoir ce que vous faites et de faire preuve de diligence raisonnable. Il sera sécuritaire, et réel.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie chacun des invités d'être avec nous ce matin.
J'ai l'impression que deux visions se dégagent des témoignages que j'ai entendus. Il faut bien comprendre qu'il y a un déficit d'investissements dans les infrastructures depuis nombre d'années. Quand j'apprends, d'une part, qu'il existe des problèmes comme celui de l'autoroute 185 et que, d'autre part, il y a la construction d'un tunnel, d'un lien fixe, je me demande à quoi nous devrions accorder la priorité en matière d'investissement, sachant que les budgets ne sont pas infinis même si on les souhaiterait toujours plus grands.
La question s'adresse à tout le monde. Chacun pourra y répondre brièvement.
Quelle approche doit-on prendre? Celle où c'est l'infrastructure qu'on construit qui va générer l'activité économique, ou celle où on prend l'activité économique déjà existante et on met à niveau l'infrastructure pour qu'elle puisse se développer mieux qu'à l'heure actuelle?
Le tunnel et l'autoroute 185 représentent les deux modèles. Avez-vous un commentaire rapide à ce sujet?
M. Dumaresque pourrait commencer et Mme O'Pray poursuivra.
[Traduction]
Je parle de deux choses. L'une consiste à dépenser l'argent existant de façon plus judicieuse. Dans les 40 prochaines années, nous allons dépenser quelque 2,4 milliards de dollars pour des traversiers, des brise-glaces et la Bella Desgagnés qui assure la traversée entre Rimouski et la Basse-Côte-Nord. C'est 2,4 milliards de dollars, et pourtant un tunnel de 14,3 kilomètres a été creusé en Norvège, en réalité deux tubes représentant 28,6 kilomètres, pour 418 millions de dollars, en dollars canadiens. Les chiffres sont réels. L'analyse de rentabilisation vise à utiliser plus judicieusement les fonds existants.
Bien sûr, si vous pourriez recourir au financement global de la banque d'infrastructure pour améliorer la route 138 le long de la Basse-Côte-Nord, parce que cette région est aussi une zone de chômage chronique. Il serait bien de pouvoir aménager l'itinéraire pour y amener les touristes.
C'est l'une des choses qu'on ne peut pas écarter du revers de la main. En 1997, lorsque le pont a été ouvert à l'Île-du-Prince-Édouard, il y avait 700 touristes...
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Quand je pense aux options que vous avez proposées et au tronçon de 41 kilomètres qui ne sera pas terminé avant 2025, cela m'amène à évoquer la possibilité d'adapter les infrastructures existantes pour en tirer des retombées économiques maintenant.
En Ontario, au Québec et dans les provinces de l'Atlantique, les associations de camionnage ainsi que le conseil d'entreprises ont correspondu avec les ministres fédéraux et provinciaux. Même en 2017, ils ont dit qu'ils auraient de la difficulté à trouver un projet d'infrastructure routière dans l'Est du Canada qui aurait autant de retombées économiques pour la région que celui-ci. Il est vraiment impensable, à notre époque, que notre capacité de transporter des marchandises d'une province à l'autre au Canada soit limitée à un seul tronçon routier de Halifax à Toronto.
Pour répondre à votre question précise sur les priorités, je suis d'accord. Je sais que c'est une priorité et que le financement est en place, mais c'est le genre de projets... L'impact annuel d'un milliard de dollars pour le Canada atlantique est important, étant donné que le financement est déjà là.
Il n'y a pas besoin d'argent neuf pour cela. Il faut que les autorités aient envie d'accélérer ce projet pour que nous puissions voir les retombées économiques pour le Canada, mais surtout pour le Canada atlantique et le Québec.
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L'une des façons les plus spectaculaires d'illustrer cela est... lorsque le pont de la Confédération a été inauguré en 1997, quelque 700 000 personnes s'étaient rendues dans la merveilleuse Île-du-Prince-Édouard. L'année dernière, il y en a eu 1,5 million.
Il y a dix ans, Marine Atlantique transportait environ 140 000 non-résidents sur l'île de Terre-Neuve. L'an dernier, il y en a eu moins de 100 000. Que s'est-il passé? Les gens vont bien sûr à Terre-Neuve, et ils veulent visiter la province, mais au lieu de payer 44 $ pour se rendre à l'Île-du-Prince-Édouard, il leur en coûtera plus de 500 $ pour une traversée de sept heures, et ils ne savent pas si le traversier sera à l'heure. Je peux vous en parler, moi qui travaille dans le secteur de la pêche et qui ai eu un conteneur à quai pendant 11 jours... Cela entraîne toutes sortes de risques et d'imprévus, de sorte que 90 % des gens iront ailleurs pour ne pas avoir à payer ces coûts supplémentaires et perdre ce temps additionnel.
Cependant, si vous ajoutez ce lien fixe — 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, 365 jours par année — pour le prix du traversier, vous aurez la garantie absolue de faire la liaison.
Je crois que si les gens pouvaient venir à ce tarif, beaucoup — pour ne pas dire la plupart — d'entre décideraient de passer par le Québec, de passer par le Labrador, sous le détroit de Belle-Isle, et après avoir visité tous les merveilleux endroits de l'île de Terre-Neuve, ils sortiraient en passant par Port aux Basques. Cela assurerait des revenus stables et de nouveaux revenus pour Marine Atlantique, alors qu'il y aurait une diminution du trafic commercial à Port aux Basques et le long de la route circulaire parce que les expéditeurs de marchandises miseraient sur la fiabilité du camionnage.
À mon avis, ce serait un grand avantage.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Comme mes collègues, je vous souhaite la bienvenue ce matin. Je prends grand plaisir à cette étude. J’en apprends certainement davantage sur notre région de l’Atlantique et je comprends que nos corridors commerciaux de l’Atlantique sont importants pour le bien-être économique des provinces de l’Atlantique et du Canada dans son ensemble.
Il est important de comprendre, je pense, que, pendant que le Comité se réunit pour discuter d’une stratégie et du développement des transports et de l’infrastructure visant à maintenir la compétitivité du Canada dans un marché mondialisé, le gouvernement actuel présente des mesures législatives, des règlements d’application et même des taxes fédérales qui, à mon avis, ont une incidence sur notre compétitivité. On ne peut pas séparer ces choses d’une stratégie visant à répondre à nos besoins en matière de transport.
Madame O’Pray, vous avez souligné les répercussions que les retards dans le parachèvement des 41 kilomètres de la route 138 ont sur l’économie et les entreprises qui ont besoin que cette route soit achevée afin d’offrir un transport plus efficace à la région.
Je me demande si vous pourriez également nous parler de la taxe fédérale sur le carbone et si votre organisation a une position officielle sur la taxe sur le carbone et son incidence sur la compétitivité de votre région.
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En 2017, le conseil des gens d’affaires a tenu un forum avec de nombreux intervenants, soit des représentants du gouvernement, des universitaires, du milieu des affaires et des organisations environnementales. On s'est surtout penché sur la question de la compétitivité.
Le conseil des gens d’affaires reconnaît certainement la nécessité d’une réglementation pour lutter contre les changements climatiques partout au Canada. Toutefois, le filet de sécurité fédéral a été appliqué au Nouveau-Brunswick parce que, lors du changement de gouvernement, ce qui avait été proposé par le gouvernement précédent au Nouveau-Brunswick n’a pas été accepté. Par conséquent, le Nouveau-Brunswick a eu recours par défaut au filet de sécurité fédéral.
Dans ce cas-ci, la position du conseil des gens d’affaires est que l'on exhorte fortement le gouvernement du Canada à donner une deuxième chance au Nouveau-Brunswick tout comme les autres provinces du Canada atlantique l'ont eue. Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ont pu négocier leurs propres mécanismes de tarification du carbone et des changements climatiques et la transition.
Au Nouveau-Brunswick, comme le plan présenté par le gouvernement précédent n’a pas été accepté, on a eu recours au filet de sécurité fédéral. On recommande vivement que le Nouveau-Brunswick ait une autre occasion, le plus tôt possible, de présenter un plan de rechange pour le Nouveau-Brunswick.
À l’heure actuelle, une taxe carbone sur le carburant représenterait une augmentation d’environ 5,5 ¢ le litre, alors que dans les autres provinces, elle serait d’environ 1 à 1,3 ¢. Même au Canada atlantique, cela place le Nouveau-Brunswick dans une position non concurrentielle par rapport aux provinces voisines.
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M. Dumaresque était intrigué de vous voir citer la Norvège comme exemple d’un pays qui obtient des résultats. Bonté divine... 33 tunnels sous-marins. Il se trouve qu’une partie du mystère qui explique pourquoi on a tant de mal à accepter ici ce qui se produit là-bas tient aux impôts. Les impôts sont vilipendés par la plupart des gens, certains plus que d’autres.
Vous serez intéressés d’apprendre qu’en Norvège, les impôts représentent jusqu’à 45 % du PIB. Au Canada, la part de l'impôt dans le PIB a diminué. Elle est maintenant de 32,2 %. Aujourd’hui, en Norvège, le prix du litre d’essence est de 2,94 $ canadiens, et 63 % de cette somme sert à payer les taxes. Il est très clair que la capacité d’un pays de faire des choses et de les payer repose en partie sur cette notion de bien commun. On sait que la Norvège a une vision plus socialiste du monde.
Devons-nous commencer à examiner cela?
De toute évidence, il y a beaucoup plus à faire au Canada que le gouvernement fédéral ou tout autre gouvernement n’a l’argent pour le faire. Comment concilier tout cela?
Y a-t-il des commentaires à ce sujet?
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Comme je l’ai dit plus tôt, mon projet repose sur deux bases. Premièrement, on doit dépenser les deniers publics de façon plus judicieuse. À l’heure actuelle, on s'est engagé à dépenser quelque 2,4 milliards de dollars au cours des 40 prochaines années pour un traversier ou un brise-glace, ou un navire de marchandises du Québec pour desservir la région.
Il faudrait imiter la Norvège où les responsables de ce dossier ont examiné la situation des différentes régions et se sont demandé pourquoi on dépensait 10 millions de dollars par an pour un traversier, plutôt que d'en dépenser 100 et de se passer de traversier. Au bout de 20 ans, on ne dépenserait plus un sou public pour une liaison de transport tout aussi bonne.
Je vais vous donner quelques grandes lignes. Dans les années 1970 et 1980, il y avait un chemin de fer à Terre-Neuve. On est entré dans la Confédération avec un chemin de fer, mais, bien sûr, le chemin de fer n’était pas le moyen le plus efficace de transporter des marchandises d’une collectivité à l’autre, alors on a troqué le chemin de fer contre la Transcanadienne qui traverse l’île de Terre-Neuve.
En 1996, lorsque j’étais au gouvernement, on a examiné le service maritime côtier du Labrador, qui dessert quelque 45 collectivités. Cela coûtait une fortune au gouvernement du Canada, alors on a conclu une entente pour assumer la responsabilité du service maritime. On a pris l’argent et on l’a investi dans la construction de la route translabradorienne.
Il est maintenant temps de prendre le traversier du détroit, les brise-glaces et les navires de marchandises du Québec et de conclure une entente pour construire le tunnel routier sous-marin. Vous parachèverez ainsi un système de transport national efficace. Ce sera le fameux dernier crampon de la ligne reliant le Canada d’un océan à l’autre.
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Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
De Innovation et Développement économique Trois-Rivières, nous avons Mario De Tilly, directeur général, et Jean Côté, directeur général adjoint.
De l’Administration portuaire de Québec, nous accueillons Alain Sans Cartier, vice-président, Affaires publiques et partenariats stratégiques.
De l’Administration portuaire de Trois-Rivières, nous accueillons Gaëtan Boivin, Premier dirigeant.
Monsieur Boivin, nous allons commencer par vous pour cinq minutes.
[Français]
Madame la présidente, madame et messieurs les membres, monsieur Aubin, député de Trois-Rivières, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Reconnu pour l'excellence de ses manutentionnaires, sa main-d'oeuvre qualifiée et la qualité de ses infrastructures, le Port de Trois-Rivières accueille des navires en toutes saisons. La croissance constante de son trafic se fait dans le respect des normes environnementales les plus strictes et en harmonie avec la communauté.
En 2018, 3,9 millions de tonnes de marchandise y ont transité pour un commerce évalué à 3,3 milliards de dollars. Annuellement, Trois-Rivières est reliée à une centaine de ports dans plus de 40 pays. Ses installations portuaires desservent des entreprises situées partout au Québec, en Ontario, dans l'Ouest canadien et ailleurs en Amérique du Nord. Elles répondent aux besoins de nombreux secteurs clés de l'économie canadienne, soit les industries manufacturières, agroalimentaires, minières et énergétiques.
En 2007, le Port de Trois-Rivières n'était pas promis à un brillant avenir. Les infrastructures étaient vieilles et désuètes, les revenus, insuffisants, et le trafic, en déclin. De plus, le bilan environnemental était négatif et l'intégration urbaine, inadaptée. C'est dans ce contexte que l'administration portuaire a entrepris une planification stratégique dont l'élément central était la participation de toutes les parties prenantes, pour une contribution au développement économique et régional forte et optimale. La vision qui a guidé ce plan était: « Se doter d'infrastructures modernes, productives et intégrées à son milieu, en support à une main-d'oeuvre compétente. » Toutes les parties prenantes ont adhéré à cette vision et c'est ce qui a rendu possible sa réalisation.
Cap sur 2020 a permis de mettre en place des infrastructures modernes, ce qui se traduit par une intermodalité accrue, une gestion pleine et entière de la sécurité et de la sûreté, une diminution de l'impact environnemental tout en permettant une augmentation du trafic, une intégration harmonieuse au milieu urbain et une hausse importante des retombées socioéconomiques, le tout reposant sur une gouvernance exemplaire.
Totalisant des investissements de 132 millions de dollars provenant des deux paliers de gouvernement, de l'administration portuaire et de ses utilisateurs, ce plan complété en 2017 a permis d'ajouter 40 % de capacité, qui est aujourd'hui pleinement utilisée alors que le Port est sollicité par de nombreux autres expéditeurs.
Devant un tel succès, nous ne pouvions pas nous arrêter en si bon chemin et avons lancé le plan Cap sur 2030 en octobre dernier.
Le Port de Trois-Rivières est un port urbain: il est littéralement ceinturé par la ville. La zone urbaine met énormément de pression sur les activités du port et ces dernières peuvent à leur tour paraître incompatibles avec le voisinage. On comprend que cela puisse être une source de conflits, sauf si le Port accepte pleinement de vivre cette urbanité et que la Ville accepte de vivre son statut de cité portuaire.
C'est ce que le Port et la Ville de Trois-Rivières ont fait, et l'exercice de planification stratégique qui a mené à Cap sur 2030 repose sur cette prémisse fondamentale. Loin de constituer un frein au développement du Port, la reconnaissance de son caractère urbain permet de voir et de saisir des occasions qui, autrement, passeraient inaperçues. Surtout, elle révèle pour qui le Port doit agir, ce qui devient la source de motivation de toutes nos actions.
Un sondage mené en 2018 a d'ailleurs révélé que 95 % de notre population a une bonne ou très bonne opinion du Port. Une majorité est également favorable à l'augmentation de ses activités.
À l'image de nombreux ports dans le monde, celui de Trois-Rivières vise à réaffecter une partie de ses installations à des fins récréotouristiques, résidentielles et commerciales, et travaille actuellement avec Transports Canada afin d'obtenir ce pouvoir. Cela lui permettra de développer, en collaboration avec la Ville et des partenaires privés, ses propriétés près du parc portuaire, en harmonie avec le milieu avoisinant.
Il est d'ailleurs fondamental que, dans le cadre de l'examen visant la modernisation des ports, les administrations portuaires puissent obtenir le pouvoir d'en faire beaucoup plus.
Pour soutenir leur croissance, le Port et ses partenaires joueront un rôle actif dans l'amélioration de la compétitivité des éléments qui constituent la chaîne logistique, particulièrement les services de transport maritime, ferroviaire et routier. Cela rendra le port plus compétitif et la région encore plus attrayante pour les investisseurs.
Ces initiatives permettront de mieux positionner Trois-Rivières sur la scène internationale, puisque c'est à ce niveau que se situent les possibilités de croissance. Le Port prévoit donc aménager de nouveaux espaces d'entreposage et construire de nouveaux quais. Une demande financière en ce sens a d'ailleurs été déposée auprès du Fonds national des corridors commerciaux.
Finalement, le Port a créé deux fonds accessibles à ses utilisateurs et à ses clients, dont l'investissement s'élèvera à 2,5 millions de dollars sur cinq ans. Le fonds Innovation appuie la mise en place de solutions permettant d'accroître la compétitivité du Port. Pour sa part, le fonds Environnement sert à compléter le montage financier de projets visant l'amélioration de son bilan environnemental.
Ainsi, par toutes ces actions, nous visons à être un port urbain innovant, générateur de croissance et au coeur d'une chaîne logistique compétitive.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité ici pour parler principalement de l'aéroport de Trois-Rivières.
L'aéroport de Trois-Rivières est une pièce maîtresse essentielle au développement économique de la région de la Mauricie et du Québec. Les spécifications techniques de l'aéroport, sa situation géographique exceptionnelle à mi-chemin entre Montréal et Québec, son intégration au sein d'un réseau de transport moderne, la présence d'acteurs importants du secteur de l'aérospatiale appuyés par une chaîne de valeur structurée et compétente, tout cela fait de l'aéroport un pôle de croissance économique et un acteur incontournable du secteur de l'aéronautique au Canada.
L'aéroport se démarque par une infrastructure moderne et de qualité pouvant accueillir tous types d'avions. Il bénéficie également de sa proximité avec le Port de Trois-Rivières, le réseau ferroviaire de la compagnie Chemins de fer Québec-Gatineau et les grands axes de transport routier que sont les autoroutes 40 et 55. Cette proximité inscrit l'aéroport de Trois-Rivières dans une puissante plateforme multimodale. L'aéroport accueille aussi un bassin d'entreprises aérospatiales et de fournisseurs qui positionnent la ville et la région comme un important pôle de soutien aux activités de l'industrie aérospatiale, généralement concentrée dans la grande région de Montréal et ailleurs sur la planète.
Les nombreuses entreprises en activité à l'aéroport de Trois-Rivières ont dépensé un total de 90,7 millions de dollars pour la période 2012-2014. Près des trois quarts des dépenses en biens et services, pour un montant d'environ 67 millions de dollars, sont effectuées au Québec, les provinces voisines répondant au reste des besoins.
L'analyse de l'impact économique des activités de l'aéroport de Trois-Rivières que je vais vous résumer a été réalisée au moyen du modèle intersectoriel du Québec, un outil développé par l'Institut de la Statistique du Québec.
Pour l'année 2014, les retombées économiques globales — retombées directes ou indirectes et effets induits — des entreprises implantées à l'aéroport s'élevaient à 92,8 millions de dollars. L'ensemble de ces dépenses a permis de soutenir la création ou de contribuer au maintien d'environ 814 emplois. En 2014, 372 de ces emplois étaient uniquement sur le territoire de l'aéroport, nombre qui est passé à 460 aujourd'hui. L'impact économique total a produit une masse salariale de plus de 39 millions de dollars. Les revenus d'exploitation et autres qu'a générés l'aéroport s'élevaient à 37 millions, alors que les revenus annuels des deux paliers de gouvernement provenant de l'impôt, de taxes et de la parafiscalité totalisaient 15,8 millions.
L'aéroport de Trois-Rivières est une plaque tournante des vols commerciaux qui a de l'avenir. Le 28 juillet dernier, Transports Canada a modifié la réglementation du processus de désignation des aéroports commerciaux. Cet amendement permet aujourd'hui à l'aéroport de Trois-Rivières de soumettre sa candidature au ministère afin d'obtenir l'ensemble des services offerts par l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien. Ce processus est un peu difficile et très onéreux.
Depuis plusieurs années, Innovation et Développement économique Trois-Rivières a établi des relations d'affaires avec plusieurs transporteurs aériens à bas prix, dont Sunwing — très présent dans les médias ces dernières années —, ou Air Transat. Ces sociétés exploitent des Boeing 737 ou des Airbus 319, 320 ou 321, que l'aéroport de Trois-Rivières peut déjà accueillir sans problème.
D'autres sources de revenus viendront s'ajouter, dont les frais de stationnement, les loyers des agences de location de voiture ou des restaurateurs, ou les revenus provenant de services reliés au transport aérien, comme les navettes.
Cela dit, la mise en place de ces services permettrait à l'aéroport de solliciter d'autres transporteurs aériens afin de relier Trois-Rivières à des destinations canadiennes ou étrangères, générant ainsi une clientèle touristique entrante, par ailleurs en pleine croissance.
Pour y parvenir, la Ville de Trois-Rivières, qui a déjà investi 24 millions de dollars dans les infrastructures de l'aéroport, va verser un montant supplémentaire de 4 millions de dollars pour la construction d'une nouvelle aérogare, l'actuelle ayant atteint la fin de sa durée de vie utile. Ce projet de nouvelle aérogare est évalué à environ 11 millions de dollars et, bien évidemment, nous sollicitons aussi la contribution du gouvernement fédéral.
Je voudrais maintenant expliquer l'importance d'un aéroport à Trois-Rivières. Lorsqu'une nouvelle entreprise cherche un endroit où s'établir, le facteur le plus important qui influence son choix est la disponibilité de la main-d'oeuvre. Suivent ensuite les incitatifs financiers puis, au troisième rang, la proximité d'un aéroport avec services.
Parmi les principaux facteurs qui accentuent l'importance des aéroports aux yeux des entreprises, nous pouvons citer les besoins croissants de connectivité et d'accessibilité, l'internationalisation des activités, les impératifs de flexibilité dans les systèmes de production — dont le « juste-à-temps », qui en est une parfaite illustration — ou encore la mobilité croissante dans la main-d'oeuvre qualifiée.
Dans son plan d'action local pour l'économie et l'emploi, Innovation et Développement économique Trois-Rivières désigne effectivement les secteurs de l'aéronautique, de la logistique et de la distribution comme étant prioritaires. En somme, l'aéroport de Trois-Rivières joue un rôle économique majeur en tant que créateur d'emplois directs, mais également en tant qu'incitatif pour les entreprises dont l'un des critères importants est la présence d'un aéroport à proximité.
Par rapport au train à grande fréquence, je vais m'en tenir simplement aux incidences sur l'environnement. Les retombées seront multiples, dont une réduction des émissions de carbone de 10,3 millions de tonnes de gaz à effet de serre d'ici 2050.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les membres du Comité de nous accueillir ce matin.
[Français]
Dernier port en eau profonde situé le plus près du coeur de l'Amérique, le Port de Québec possède des atouts stratégiques qui lui confèrent un rôle unique dans la chaîne logistique continentale. Le marché que nous desservons s'étend jusqu'aux Grands Lacs. Nous faisons partie des cinq principaux ports canadiens et nous transbordons 27 millions de tonnes de marchandises, principalement du vrac, pour une valeur de 20 milliards de dollars. Nous traitons avec quelque 60 pays et 300 ports.
Le Port de Québec, où la profondeur de l'eau est de 15 mètres à marée basse et qui jouit d'une pleine intermodalité, joue un rôle unique en tant que port de transbordement dans le corridor Saint-Laurent— Grands Lacs. Selon la firme KPMG, le Port génère 13 250 emplois directs et indirects, ainsi que des retombées économiques de 1,3 milliard de dollars à l'échelle canadienne.
Il est également une destination pour les croisières internationales. Le nombre de visiteurs est de 230 000 par année, ce qui fait de lui le plus important port de croisières sur le Saint-Laurent. Il faut noter aussi que 20 % de notre territoire est consacré aux activités urbaines et récréotouristiques.
Voici maintenant un survol des principaux enjeux avec lesquels le Port de Québec doit composer pour assurer son développement. Dans un pays comme le Canada, qui mise sur un accès aux marchés mondiaux pour maintenir sa vitalité économique, les infrastructures portuaires sont évidemment stratégiques. Or, le Port de Québec, comme beaucoup d'autres ports, doit composer avec des infrastructures vieillissantes. Notre secteur le plus récent a été construit dans les années 1960 et notre plus vieux secteur date du XIXe siècle. Plus de 300 millions de dollars seraient nécessaires pour restaurer notre patrimoine portuaire. Il est clair que le Port de Québec, comme les autres ports, n'a pas la capacité financière d'assumer seul cette facture.
Heureusement, nous avons bénéficié en 2018 d'une contribution de 15 millions de dollars du Fonds national des corridors commerciaux pour engager des travaux de restauration d'une valeur de 30 millions de dollars. Cependant, avec un budget de 2,2 milliards de dollars sur 11 ans, le FNCC ne peut répondre à tous ces besoins pressants. Nous croyons donc que l'ampleur des besoins commande la mise en place d'un programme pour la restauration des infrastructures consacré spécifiquement aux ports afin de moderniser le patrimoine portuaire stratégique du pays.
Par ailleurs, l'intermodalité est au coeur de la compétitivité des ports canadiens. Les accès ferroviaires et routiers sont primordiaux pour offrir aux entreprises les meilleures solutions pour atteindre leurs marchés. La croissance des échanges internationaux commande une capacité et une fluidité accrues. Le contexte veut que les ports canadiens soient souvent construits au coeur des villes, comme c'est le cas à Québec. Il est donc impératif d'investir dans ces liens intermodaux, autant pour en préserver l'accès que pour en améliorer la capacité. Il est tout aussi important d'investir dans des infrastructures pour atténuer les impacts des activités portuaires sur le tissu urbain.
Le Port de Québec planifie son développement dans une perspective globale. Notre développement s'articule autour d'une vision du Saint-Laurent où la priorité est donnée à la compétitivité du corridor de commerce Saint-Laurent—Grands Lacs, une voie d'accès pour l'Est du Canada. Ce corridor de commerce, qui rejoint un marché de 110 millions de consommateurs, doit aussi composer avec la concurrence des ports américains de la côte Est, qui ont investi massivement pour atteindre plus efficacement ce grand marché.
L'ouverture du nouveau canal de Panama, qui a eu lieu en 2016, permet désormais, avec le nouveau standard de 15 mètres de profondeur, le passage d'une nouvelle génération de navires encore plus gros. Ces navires de type New Panamax peuvent transporter jusqu'à 14 000 conteneurs. Le standard de 15 mètres de profondeur d'eau est maintenant la nouvelle norme pour la façade atlantique américaine qui, comme les ports du Saint-Laurent, dessert lui aussi le marché du Midwest. Principaux compétiteurs des ports du Saint-Laurent, les ports américains se sont lancés dans d'importants travaux de dragage et dans des travaux visant la modernisation de leurs réseaux ferroviaires afin de s'adapter à cette nouvelle norme.
Pour le dragage à lui seul, le Port de New York et New Jersey a investi 2,1 milliards de dollars. Le but était d'ajuster les quais à la norme de 15 mètres de profondeur d'eau. Il a également investi 1,6 milliard de dollars dans le relèvement du pont de Bayonne pour permettre le passage de grands porte-conteneurs.
Le port de Québec possède déjà une profondeur d'eau de 15 mètres à marée basse. Rappelons que, passé le pont de Québec, le chenal de navigation est limité à 11,3 mètres, et ce, jusqu'à Montréal. Dans cette perspective, le Port de Québec prône la mise en place d'un nouveau terminal de conteneurs en eau profonde. Il s'agit d'une extension de 17 hectares de terrain avec une ligne de quai de 16 mètres de profondeur d'eau. D'une capacité de 500 000 conteneurs, le nouveau terminal dotera le Saint-Laurent d'une possibilité autre, en eau profonde, que les ports américains. De plus, il sera complémentaire aux ports de l'Est du pays. À terme, ce projet permettra de consolider et de reprendre des parts de marché aux ports américains. Le projet fait actuellement l'objet d'une évaluation de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
En conclusion, j'aimerais vous faire part de quelques réflexions liées à nos enjeux de développement. Il est impératif de maintenir un équilibre entre le développement des infrastructures et la protection de l'environnement. Les importants délais et les coûts majeurs associés aux processus environnementaux actuels doivent être bien mesurés pour maximiser les chances de réussite des projets.
Les administrations portuaires canadiennes doivent composer avec des limites de capacité d'emprunt, qui peuvent devenir une contrainte majeure pour ce qui est d'assurer le bouclage de montage financier des dossiers de grande envergure. Une plus grande flexibilité serait souhaitable.
Nos activités commerciales sont régies par des lettres patentes qui délimitent tant nos activités que nos relations d'affaires. Or, ces lettres patentes peuvent devenir une contrainte pour ce qui est de nous adapter à l'évolution des pratiques commerciales. Un processus de modification plus souple serait un gain considérable. Il nous permettrait de mieux nous adapter au contexte actuel.
Enfin, les grands projets de développement devraient toujours être analysés dans une perspective permettant d'améliorer notre compétitivité internationale, et ce, dans une logique de complémentarité régionale.
Je vous remercie de votre attention.
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C’est une bonne question.
L’année dernière, le port de Trois-Rivières a connu une croissance de 47 %. Avec les nouveaux quais que nous avons construits, nous nous attendions à recevoir ce volume de fret dans cinq ans. Nous l’avons eu en un an, alors nous fonctionnons de nouveau à plein rendement. Les navires passent par Trois-Rivières parce que la productivité est bonne, le tarif est bon. En ce qui concerne notre plan pour 2020, c’était notre objectif. Maintenant, nous revenons au même problème.
Ce qui est intéressant, c’est que nous ne demandons pas d’argent pour reconstruire l’infrastructure. Nous demandons de l’argent pour un nouveau quai afin de pouvoir soutenir la croissance que nous anticipons. Nous parlons de 1,5 million de tonnes métriques que nous pourrions probablement accommoder au cours des deux ou trois prochaines années après la construction des nouveaux quais.
Pour répondre à votre question, il s’agit d’un projet de 65 millions de dollars auquel s’ajoute un investissement privé d’environ 40 millions de dollars, soit environ 100 millions de dollars. Nous demandons 33 millions de dollars au gouvernement fédéral, et le port verse de 34 à 36 millions de dollars.
La deuxième question s’adresse à l’Administration portuaire de Québec. Je vous félicite également. Bravo. Vous y recevez vraiment beaucoup de marchandises. Vous êtes débordés en ce moment, et vous envisagez la croissance future, j’en suis sûr.
Vous avez parlé de la fluidité, du transport de beaucoup de marchandises sur le réseau de la voie maritime — le long du fleuve et, bien sûr, sur les Grands Lacs. Comment vous y prenez-vous actuellement?
En guise de préface à ma question, je dirais ceci. Je comprends que, bien souvent, il en coûte plus cher de transporter la marchandise par camion, ce qui n’est pas écologique, ou par train, alors qu’il serait possible de le faire par voie maritime. Cependant, avec les Panamax, il est difficile d’utiliser la voie maritime. Comment vous y prenez-vous à l’heure actuelle et comment préférez-vous procéder?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie chacun d'entre vous d'être avec nous ce matin. C'est vraiment très instructif.
Monsieur Côté, je commence par vous pour parler de ce quatrième élément du carré d'as en matière de transport, qui est l'aéroport.
Trois-Rivières a su faire preuve de leadership et mettre en place les infrastructures qui ont attiré l'industrie. Nous sommes maintenant à un carrefour. Il y a eu bien sûr cette annonce de près de 4 millions de dollars que la Ville va attribuer à la construction d'une nouvelle aérogare. La vision est très claire, c'est de pouvoir continuer le développement et de pouvoir rayonner, à partir de Trois-Rivières, dans des aéroports canadiens, mais aussi dans des vols internationaux.
Comment êtes-vous accompagnés par Transports Canada, qui ne désigne plus d'aéroport depuis des années, alors que notre objectif final est justement d'être un aéroport désigné ou un aéroport qui aurait les services de sécurité?
Les conservateurs et les libéraux ont dit que, si nous les voulions, nous n'avions qu'à nous les payer et qu'il n'y avait pas de problème. Toutefois, nous savons bien que le modèle d'affaires n'est pas rentable. Avons-nous l'assurance qu'une fois notre nouvelle aérogare construite, elle sera conforme au désir de Transports Canada?
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Nos lettres patentes ont été bonnes durant 20 ans. Elles sont encore bonnes. Il ne faut pas y toucher.
Dans le cadre de Cap sur 2020, nous avons fait beaucoup de choses de concert avec notre ville, notre communauté et les citoyens. Le plus gros problème que nous avons présentement, c'est qu'il nous manque le pouvoir de développer la bande riveraine, qui est au cœur du centre-ville à Trois-Rivières — comme vous le savez. Il nous manque ce pouvoir. Cependant, laissez-moi vous rassurer: cela fait près de deux ans que nous travaillons avec Transports Canada à cet égard.
Il y a une tendance mondiale selon laquelle les administrations portuaires peuvent faire cela. Les signes sont bons, les fonctionnaires nous indiquent que cela pourrait être positif — même au bureau du . Vous le savez, M. François-Philippe Champagne s'est prononcé publiquement en faveur de ce type de projet, que le Port veut, que la Ville veut et que les citoyens veulent.
Pour nous, cela va de soi: il nous faut cette autorisation. J'espère l'avoir dans les prochaines semaines. Ce n'est pas une question de mois.
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J'aimerais ajouter quelque chose.
Je me tourne vers madame la présidente, que j'ai rencontrée récemment.
Quand le gouvernement nous demande — nous, les administrations portuaires — de nous rapprocher de nos communautés, nous voulons le faire, et les communautés le veulent aussi. Je demanderais que, dans la mesure du possible, le Comité jette un coup d'oeil à la demande d'obtention de pouvoir que nous adressons à Transports Canada, et qu'il fasse une recommandation incessamment. Il s'agit d'une tendance mondiale, et le Canada doit s'adapter, il doit se moderniser. Dans le cadre de la modernisation de la Loi, c'est un élément essentiel, et nous sommes capables de le faire tout de suite, monsieur Aubin.
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C’est une excellente question.
Nous avons des difficultés particulières dans la région. C’est le grand réseau du CN et du CP. Donc, on a toutes sortes de problèmes. Il y a des obstacles sur papier dont je devrais vous parler. Il y a des problèmes d’infrastructure. Je vais vous donner un exemple. Il y a un pont. Il est à 30 kilomètres du port, et il ne peut pas supporter la charge des nouveaux wagons. Donc, pour le grain qui vient de l’Ouest, on peut les charger à seulement 75 ou 80 % de leur capacité. Toutefois, on paie quand même pour la pleine cargaison. Il y a de petits problèmes de ce genre, des problèmes de paperasserie quant à l’infrastructure et tout le reste. Nous ne sommes pas du tout au courant des programmes du gouvernement et de tout le reste.
On peut avoir le port le meilleur et le plus efficace au monde, mais si les choses ne fonctionnent pas en amont et en aval — le chemin de fer, la route ou le Saint-Laurent — il ne servira à rien. Il faut tenir compte de toute la chaîne de transport, et c’est ce que nous faisons. La plupart des ports le font maintenant — certainement sur la côte Ouest, à Vancouver et à Prince Rupert. Je pense qu’ils font un excellent travail à cet égard.