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Je déclare la 138
e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités ouverte.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous réalisons une étude sur l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2018-2019, soit les crédits 1b, 5b, 10b et 15b sous la rubrique Ministère des Transports, le crédit 10b, sous la rubrique Bureau de l'infrastructure du Canada, le crédit 1b, sous la rubrique les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Inc. et le crédit 1b, sous la rubrique VIA Rail Canada Inc.
Nous accueillons aujourd'hui l'honorable François-Philippe Champagne, ministre de l'Infrastructure et des Collectivités.
Nous sommes très heureux de vous accueillir, vous et Mme Gillis, du Bureau de l'infrastructure du Canada.
Les cloches se font-elles déjà entendre? Je dois obtenir la permission du Comité pour poursuivre jusqu'à cinq minutes avant le vote. Ai-je la permission des membres de poursuivre?
Des députés: D'accord.
La présidente: Merci. Je cède maintenant la parole au ministre Champagne.
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Madame la présidente, merci beaucoup de m'avoir invité ce matin. Si vous et les membres du Comité me le permettez, je vais commencer par une brève déclaration, puis, évidemment, je serai heureux de répondre à vos questions.
Bonjour à tous les membres du Comité et merci de m'avoir invité à discuter aujourd'hui d'infrastructure et de notre plan pour le Canada.
Je suis accompagné aujourd'hui de la sous-ministre Kelly Gillis, que je tiens à remercier pour le compte rendu du travail extraordinaire qu'elle a fait malgré le temps qui pressait. Nous avons beaucoup de choses à faire, et je crois qu'elle et tous les fonctionnaires du ministère ont fait de l'excellent travail au service des Canadiens pour s'assurer que nous leur offrons l'infrastructure qu'ils méritent.
[Français]
Je suis ici aujourd'hui pour vous parler du budget provisoire des dépenses et du budget supplémentaire des dépenses (B) d'Infrastructure Canada.
Plus précisément, pour appuyer les priorités du gouvernement du Canada en matière d'investissement dans les infrastructures publiques, Infrastructure Canada demande une somme de 1,8 milliard de dollars dans le budget provisoire des dépenses et de 150 000 $ dans le budget supplémentaire des dépenses (B).
[Traduction]
Grâce à ce financement, les collectivités partout au Canada disposeront de l'argent dont elles ont besoin lorsqu'elles en ont besoin.
J'aimerais également faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du plan Investir dans le Canada. Depuis ma dernière comparution devant le Comité, j'ai continué de parcourir le Canada pour souligner des investissements essentiels dans nos collectivités et, évidemment, pour constater les résultats. J'ai entendu les Canadiens me dire à quel point leur qualité de vie s'est améliorée grâce aux infrastructures publiques construites dans leur collectivité, grâce au soutien du gouvernement fédéral.
Par exemple, j'ai visité la ville de Drumheller, en Alberta, ou l'on construit de nouvelles digues sur les rives de la rivière Red Deer. Un système d'atténuation des inondations est mis en place pour alerter les 8 000 résidants lorsque les niveaux d'eau dans le barrage augmentent.
L'ensemble de ces investissements aideront à protéger les collectivités contre les effets des inondations pendant de nombreuses années et je dirais, madame la présidente, qu'ils protègent les familles, les entreprises et les collectivités contre les événements météorologiques extrêmes. J'ai passé un peu de temps à Drumheller, et l'une des raisons pour lesquelles je suis ici aujourd'hui, c'est pour vous faire part de ces exemples très concrets de ce qui se produit sur le terrain lorsque nous travaillons en collaboration pour faire de tels investissements.
Je vais vous donner un autre exemple.
[Français]
À Rivière-Rouge, un réseau de fibres optiques est en cours d'installation. Il permettra à plus de 16 000 foyers et entreprises de 17 municipalités de la MRC d'Antoine-Labelle d'accéder à Internet haute vitesse. Pour des gens comme moi et mon collègue le député de Trois-Rivières, M. Aubin, l'accès à Internet haute vitesse dans les régions rend possibles le télétravail, la télémédecine et la télé-éducation. Cela nous fait participer à la vie d'aujourd'hui et à l'économie de demain.
À Sainte-Eulalie, au Québec, un nouveau système de traitement des eaux usées et une nouvelle station de pompage sont en cours de construction pour protéger la santé des résidants et préserver les cours d'eau de la région du Centre-du-Québec.
[Traduction]
J'ai donc pu constater de mes propres yeux de quelle façon nos investissements profitent aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Dans chaque région et chaque collectivité, j'ai eu le privilège de rencontrer des milliers de travailleurs sur les chantiers dans l'ensemble du pays et je peux vous dire, chers membres du Comité, collègues et amis que ce sont les vrais héros de nos plans. Mes rencontres avec eux continuent d'être pour moi les faits saillants de mon mandat de ministre. Ce sont des gens dévoués, professionnels et passionnés par ce qu'ils font pour bâtir l'avenir des Canadiens.
Il est primordial d'avoir une main-d'oeuvre diversifiée sur nos chantiers de construction; c'est pourquoi je suis heureux que nous ayons inclus l'initiative sur les avantages communautaires en matière d'emploi dans nos ententes bilatérales avec les provinces et les territoires.
[Français]
Pour assurer le succès de notre pays et de notre main-d'oeuvre, il est essentiel d'intégrer les groupes sous-représentés dans la construction et, bien entendu, dans les industries connexes.
J'aimerais aborder maintenant les progrès que nous avons réalisés dans la mise en oeuvre de notre plan « Investir dans le Canada ». Ce plan, comme vous le savez tous, investit plus de 180 milliards de dollars en cinq volets de financement importants: 28,7 milliards de dollars en infrastructures de transport en commun; 26,9 milliards de dollars en infrastructures vertes; 25,3 milliards de dollars en infrastructures sociales; 10,1 milliards de dollars en infrastructures de commerce et de transport pour nous permettre d'acheminer les marchandises vers les marchés; et 2 milliards de dollars pour les infrastructures des collectivités rurales et nordiques. C'est fort important, car, en tant que ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, on me parle de mobilité quand je me trouve en milieu urbain et de connectivité quand je suis en milieu rural.
Grâce au plan d'investissement, nous avons pu notamment faire progresser les infrastructures vertes, le transport collectif, les infrastructures sociales et récréatives et, bien entendu, aborder les besoins de nos communautés rurales et nordiques. Le plan comprend plus de 70 nouveaux programmes et nouvelles initiatives, qui ont tous été lancés. Dans le cadre de ces programmes et initiatives, plus de 33 500 projets en infrastructure ont été approuvés à ce jour. Ils sont presque tous en cours.
[Traduction]
Depuis ma dernière comparution devant le Comité, en décembre, je suis heureux de souligner que nous avons franchi certaines étapes importantes.
Pour commencer, nous avons annoncé le financement des premiers projets à l'aide du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophe doté de 2 milliards de dollars, et la planification est en cours dans les collectivités partout au Canada. Je suis particulièrement fier de ce programme, qui vise à s'assurer que nous investissons dans les mesures d'adaptation aux catastrophes de façon à ne pas avoir à investir autant dans l'atténuation des catastrophes. Nous nous assurons que des collectivités comme Drumheller et Springbank, en Alberta, par exemple, bénéficient d'un avenir plus reluisant et gagneront en résilience. Nous protégeons les familles, les entreprises et, évidemment, notre mode de vie. Par exemple, nous avons récemment annoncé 150 millions de dollars pour aider à protéger plus de 170 000 résidants d'un certain nombre de collectivités de la région du Grand Toronto qui ont été touchées négativement par des inondations soudaines et des tempêtes.
Le pont Samuel de Champlain est presque terminé et sera ouvert de façon permanente à la circulation plus tard en juin 2019. Je tiens à remercier les plus de 1 600 travailleurs qui n'ont ménagé aucun effort pour réaliser ce projet d'envergure tout comme je veux souligner leur participation à l'édification de notre pays. Nous avons remis un certificat à chaque travailleur ayant travaillé sur le pont pour exprimer les remerciements de notre pays pour leur travail. Je peux vous dire, madame la présidente, grâce à ma sous-ministre et à nos collègues du ministère, que nous avons réussi à leur remettre le certificat juste à temps pour Noël. C'était simplement un geste pour leur dire, au nom de tous les parlementaires, merci du travail qu'ils font pour le pays.
Nous avons annoncé le projet d'agrandissement du Centre BMO à Calgary, en Alberta, qui devrait créer plus de 1 800 emplois durant les travaux de construction ainsi que 500 nouveaux emplois à temps plein une fois le projet terminé. Les travaux permettront au Centre BMO d'être une installation de premier plan pour attirer des congrès internationaux à Calgary. Cette capacité s'ajoutera à celle de Vancouver, Montréal et Toronto. Je crois que cela modifiera sans aucun doute la nature du tourisme dans la ville. Le fait de pouvoir compter sur une installation de premier plan est vraiment transformateur pour une ville comme Calgary.
[Français]
Nous continuons également de travailler avec l'Autorité du pont Windsor-Détroit à la réalisation du pont international Gordie-Howe. D'importants travaux de conception et de fondation ainsi que d'autres travaux de construction sont en cours. Plus de 2 500 emplois seront créés au cours de ce projet, qui est l'un des plus importants, non seulement en Ontario et au Canada, mais également en Amérique du Nord. Grâce au travail acharné des Canadiens, l'économie canadienne est en forte croissance. Nos investissements historiques dans les infrastructures jouent un rôle clé en créant des avantages économiques et sociaux durables pour les Canadiens dans les collectivités de toutes tailles.
[Traduction]
Depuis notre arrivée au pouvoir, 900 000 emplois ont été créés au Canada. Le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis que Statistique Canada a commencé à suivre le taux de chômage il y a plus de 40 ans.
[Français]
Le budget de 2019 démontre notre engagement continu à investir dans les infrastructures et dans nos collectivités. Il comprend notamment un transfert ponctuel supplémentaire de 2,2 milliards de dollars qui provient du Fonds de la taxe sur l'essence fédéral et qui vise à répondre aux priorités des municipalités et des collectivités des Premières Nations.
[Traduction]
Une somme de 60 millions de dollars est prévue en 2018-2019 pour la Fédération canadienne des municipalités afin d'aider les petites collectivités à obtenir la formation dont elles ont besoin de façon à mieux gérer leurs infrastructures.
Il y a aussi 300 millions de dollars pour un nouveau Défi de l'offre de logements, qui invitera les municipalités et d'autres groupes d'intervenants partout au Canada à proposer de nouvelles façons d'éliminer les obstacles qui limitent la création de nouveaux logements.
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Juste pour que ce soit clair, nous avions arrêté le temps, c'est bien ça?
La présidente: Oui, c'est ça.
M. Matt Jeneroux: D'accord. Parfait.
Monsieur le ministre, en 2015, le actuel a mené sa campagne en disant qu'il allait s'en tenir à des déficits modestes à court terme de moins de 10 milliards de dollars au cours des trois premières années de son mandat, pour ensuite atteindre l'équilibre budgétaire en 2019 — cette année —, ce qui, nous pouvons selon moi tous en convenir, ne se produira pas, comme on vient de le voir dans le budget. Cependant, à part le fait que le premier ministre n'a pas respecté sa promesse d'équilibre budgétaire en 2019, ces modestes déficits allaient en fait permettre, selon le parti libéral, de doubler les dépenses en infrastructure pour stimuler la croissance économique.
Le DPB a déclaré que votre gouvernement a beaucoup de retard par rapport aux dépenses promises dans le plan Investir dans le Canada. L'effort n'a pas permis d'assurer la croissance de l'économie comme prévu ni de créer de l'emploi comme c'était censé le faire. C'est préoccupant, parce que, selon les comptes publics, en date de janvier 2019, seulement 13 % des 188 milliards de dollars avaient été dépensés, tandis que les déficits de votre gouvernement ont en fait été quasiment le double de ce que vous aviez promis pour chaque exercice depuis votre arrivée au pouvoir.
Si le gouvernement a seulement dépensé 13 % des fonds en trois ans pour l'infrastructure, mais qu'il affiche des déficits qui sont bien plus que le double des 10 milliards de dollars promis durant la campagne, à quoi sert l'argent si ce n'est pas à l'infrastructure?
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Je vais maintenant répondre à la question du député, mais si jamais vous voulez que je revienne sur la question précédente, j'ai certains chiffres pour vous au sujet, entre autres, de la taxe sur l'essence.
Investir dans l'infrastructure, c'est investir dans l'avenir des Canadiens. Comme je l'ai dit dans mon témoignage, je suis assez fier de voir que nous avons fait pas mal de choses.
L'une des premières choses que j'ai dû faire lorsque je suis devenu ministre, c'est de discuter avec mes collègues fédéraux, provinciaux et territoriaux. Deux choses me sont venues à l'esprit, et j'ai essayé de travailler avec ma sous-ministre pour mettre tout ça en place. Premièrement, nous voulions adapter nos processus en fonction de la saison de construction, et, deuxièmement, nous voulions mettre en place la facturation progressive.
J'apprécie beaucoup le travail du DPB. C'est utile pour nous au sein du gouvernement de nous assurer de pouvoir mieux faire les choses. Cependant, le DPB se concentre sur la comptabilité de projets. Ce qui m'intéresse, c'est l'impact.
Je vais donner un exemple de ce que je veux dire au député.
Récemment, je me suis rendu avec le sur le chantier de construction Côte-Vertu, à Montréal; un immense site où, en fait, les wagons seront stationnés dans les tunnels, très près de là où ils sont nécessaires durant l'heure de pointe matinale.
Je ne suis pas ingénieur, mais si vous vous rendez sur le site...
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être avec nous. C'est toujours un plaisir de vous recevoir, d'autant plus que, souvent, on ne partage pas les mêmes idées. Toutefois, la conversation est toujours intéressante et, comme on le dit souvent, « du choc des idées jaillit la lumière ». Espérons qu'il en sera ainsi.
J'aimerais d'abord avoir votre opinion, ou vos commentaires, concernant la Banque de l'infrastructure et ses nombreuses études. Entre vous et votre collègue des , je suis maintenant habitué à ployer sous le poids des études qui ne mènent souvent pas à une grande décision.
J'observe toutes les études commandées par la Banque de l'infrastructure du Canada ou concernant celle-ci. Il y a 2 960 000 $ pour 10 consultants dont les noms restent confidentiels; 1 750 000 $ pour 6 consultants pour vérifier l'amélioration locative et des coûts de construction; 876 000 $ pour 3 consultants pour des conseils juridiques externes; 425 000 $ pour des consultants qui sont retenus pour les relations publiques et les médias et qui fournissent aussi des services de traduction.
Il me semble que nous avons des services de traduction sur la Colline du Parlement. Vous pourriez les utiliser, ils sont très efficaces.
Cela fait un total de presque 8 millions de dollars en études et, le moins qu'on puisse dire, c'est que la transparence n'est pas au rendez-vous — nous ne savons pas trop qui participe à ces études et ce sur quoi elles portent — pour une Banque de l'infrastructure qui existe depuis trois ans et qui, jusqu'à ce jour, ne semble pas avoir démontré les mérites que vous en attendiez.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi investir autant d'argent qui pourrait être consacré à des infrastructures?
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Comme je l'ai dit, le pays ne peut pas se permettre de perdre une saison de construction. J'ai parlé aux syndicats qui affirment être évidemment préoccupés parce qu'ils veulent s'assurer que leurs travailleurs seront sur les chantiers durant la saison de construction qui arrive.
Vous avez peut-être vu que j'ai été un peu frustré. Nous avons signé un accord bilatéral intégré avec les provinces et les territoires. Dans le cas de l'Ontario, il y a environ 12 milliards de dollars sur la table depuis près d'un an. Le volet qui a été ouvert récemment est celui des infrastructures des collectivités rurales et nordiques, ce qui est extrêmement important. Je viens d'une région rurale du Canada. C'est seulement 250 millions sur 12 milliards de dollars, alors vous pouvez comprendre que certains sont préoccupés par le rythme de distribution des fonds: on veut veiller à ce que les collectivités puissent construire les routes dont elles ont besoin, remplir les nids de poule et s'assurer de faire les investissements nécessaires dans des centres de loisirs, investir dans l'infrastructure verte pour prévenir les graves répercussions des changements climatiques.
De toute évidence, ce que nous avons vu hier, c'est le gouvernement Ford qui affiche un peu d'ouverture du point de vue du transport en commun, ce qui semble vraiment ambitieux. C'est intéressant et il y a beaucoup de questions qu'il faut se poser en ce qui a trait au financement de tout ça. Pour ce qui est du point que vous avez soulevé, c'est vrai. Je crois que notre collègue Matt Jeneroux a dit que, lorsqu'il est question d'infrastructure, il faut avoir une vision à long terme. Il s'agit de bâtir le Canada 10, 20, 30 et 50 ans à l'avance, et donc, vous comprendrez mon impatience en tant que ministre. Je veux m'assurer que tout le monde joue son rôle parce que, en vertu de l'entente bilatérale intégrée — je le dis à ceux qui nous écoutent — c'est à la province d'entreprendre le processus de réception, d'établir l'ordre de priorité des projets puis, au bout du compte, c'est au fédéral de financer ces projets.
Le complément de la taxe sur l'essence, que j'appelle le rabais de la taxe sur l'essence, dont j'ai dit qu'il s'agissait d'un supplément ponctuel de 2,2 milliards de dollars ajouté au système, est une façon de nous assurer de ne pas perdre une saison de construction, afin que les gens puissent travailler cet été.
Par exemple, je suis allé à Sudbury. Je crois que Marc Serré sait que je suis même allé remplir certains nids de poule parce que les gens m'ont dit: « Monsieur le ministre, c'est bien que vous apportiez l'argent, mais pourquoi ne pas travailler un peu ensemble? ». J'ai appelé le maire et nous l'avons fait ensemble, avec Marc et , qui était aussi là.
Ce que je veux dire, c'est que les villes ont des plans pour bâtir beaucoup d'infrastructure au cours des prochaines années, et nous voulons leur donner les moyens, parce que nous savons que ce sont les premières à intervenir pour s'assurer que les gens ont de l'eau potable, des routes adéquates, des usines de traitement des eaux usées. C'était notre façon d'être un partenaire. Nous l'avons fait avec la Fédération canadienne des municipalités, la FCM, et l'AMO, en Ontario, et ces organisations étaient très heureuses, parce que c'est encore une fois une façon de montrer que nous voulons être un partenaire digne de confiance des municipalités. En plus d'octroyer les 12 milliards de dollars sur 10 ans, nous avons dit: « pourquoi ne pas nous assurer que les gens travaillent cet été puisque le travail doit être fait? »
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Madame la présidente, j'aimerais remercier mon collègue M. Iacono de sa question. Le Défi des villes intelligentes est l'un des plus intéressants, à mon avis. Il permet vraiment de s'assurer qu'on utilise la technologie et l'innovation pour arriver à régler des problèmes qu'on retrouve dans différentes grandes villes partout au Canada.
Nous avons lancé une compétition nationale. Je suis content de dire que, comme M. Jeneroux l'a mentionné plus tôt, six nations autochtones ont été retenues afin de déposer des projets avec des villes. Cela permettra, évidemment, de mettre sur pied des projets. L'un des projets qui me viennent en tête, pour répondre de façon précise, est celui de la Ville de Saskatoon.
Saskatoon est l'une des villes au Canada où il y a un enjeu chez les jeunes des communautés autochtones, qui se retrouvent souvent itinérants, c'est-à-dire qu'ils cherchent un endroit où se loger, la nuit. On s'est interrogé sur les raisons d'une telle situation dans une ville comme Saskatoon.
Premièrement, on s'est rendu compte que l'information était offerte entre 8 heures et 17 heures. On s'est bien aperçu que peu de gens cherchaient un logis entre 8 heures le matin et 17 heures le soir. Donc, on s'est dit qu'il fallait transmettre l'information quand les gens en avaient besoin.
La deuxième considération est qu'aujourd'hui l'information doit être transmise au moyen d'une application mobile pour que les gens puissent avoir cette information. On s'est aussi rendu compte qu'il fallait des ondes WiFi dans la ville, parce que ce n'est pas tout le monde qui a accès à un téléphone ou à une tablette.
Finalement, la nature humaine étant ce qu'elle est, si une personne se présente dans un gîte à 2 heures du matin et qu'on lui dit à son arrivée que c'est complet, elle n'a pas de chance d'y retourner. Alors, on s'est assuré que l'information sera disponible en temps réel, c'est-à-dire qu'une personne qui a besoin d'un gîte à 2 heures du matin, par exemple, pourra savoir à quel gîte se rendre pendant cette soirée.
Selon moi, c'est vraiment de mettre à profit l'ingéniosité des Canadiens et des Canadiennes, de travailler ensemble et de mobiliser des communautés autochtones, qui sont avec nous dans plusieurs projets, pour donner de meilleurs services aux Canadiens en utilisant l'innovation et la technologie.
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Je suis très heureux de répondre à la question, madame la présidente.
Vous savez, Churence, je viens aussi d'une région rurale du Canada. Ma circonscription s'étend sur 37 000 kilomètres carrés. Vous et moi partageons une passion, celle de veiller à ce que nos petites collectivités rurales aient accès aux services.
Nous avons fait deux ou trois choses. Dans un premier temps, nous nous sommes assurés d'examiner le dossier de l'infrastructure et de prévoir un volet de financement pour les collectivités nordiques et rurales. Il y a une bonne raison de le faire. Nous comprenons qu'il faut être plus souple. Je vais vous donner un exemple. Dans le Nord de la Saskatchewan, les gens disaient: « Monsieur le ministre, si vous nous permettez d'utiliser ces fonds pour prolonger la piste d'atterrissage de quelques centaines de mètres, nous pourrions réduire les émissions de gaz à effet de serre, faciliter le transport et réduire le coût des aliments dans les collectivités nordiques ». Une telle chose, par exemple, serait admissible. C'est la raison pour laquelle nous avons prévu beaucoup de marge de manoeuvre dans le cadre du programme.
L'autre chose que nous nous sommes dit, vu la capacité financière des petites collectivités — celles qui comptent moins de 500 000 habitants —, c'est que le gouvernement fédéral pourrait fournir jusqu'à 60 % du financement, de sorte que la province serait responsable de 33 %, et les petites collectivités, de 7 %. Selon moi, c'est vraiment une mesure transformationnelle. Vous devez savoir que, historiquement, nous misons sur la règle un tiers, un tiers et un tiers. Des petites collectivités d'un peu partout au Canada nous ont dit que ce n'était pas viable. Pour les petites collectivités de quelques centaines de personnes, il n'est parfois pas possible de financer un projet de 12 millions de dollars, par exemple, afin de remplacer les canalisations nécessaires qui fournissent l'eau potable.
Non seulement nous avons écouté, mais nous avons décidé de passer à l'action, et de fournir une plus grande marge de manoeuvre en plus d'accroître le financement offert aux petites collectivités afin qu'elles puissent réaliser de tels projets.
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Tout à fait. C'est un enjeu important. Il faut savoir que le pont Samuel-De Champlain est l'un des plus grands projets d'infrastructure, non seulement au Québec et au Canada, mais aussi en Amérique du Nord.
Durant l'été, jusqu'à 1 600 travailleurs étaient sur ce chantier. Ils sont vraiment les héros de cette histoire. Ce sont des gens qui ont travaillé 24 heures sur 24, sept jours par semaine, et ce, beau temps, mauvais temps.
Voici ce qu'ils ont réussi à réaliser. En décembre 2018, la structure du pont était essentiellement complétée, c'est-à-dire que j'ai pu traverser le pont avec des journalistes. Donc, la structure avait été complétée. Toutefois, certains travaux d'imperméabilisation et d'asphaltage devaient encore être faits, mais ne pouvaient pas vraiment être réalisés durant l'hiver.
Mes priorités ont toujours été d'abord la santé et la sécurité des travailleurs sur le chantier, puis la durabilité de l'oeuvre et, finalement, l'échéancier, évidemment.
Je peux vous dire que le pont Samuel-De Champlain sera ouvert de façon permanente à la circulation au plus tard en juin 2019. Il s'agira d'une infrastructure dont l'ensemble des Montréalais et des Montréalaises seront fiers pour des générations à venir.
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C'est à long terme. Je disais autrefois — et je le dis toujours au ministre des Finances — que je ne dépense pas, j'investis, et c'est là la différence. Lorsqu'il est question d'infrastructure, par définition, il s'agit de plus d'un seul cycle financier. Il est question de 5, 10, 20, 30, voire 50 ans. En ce qui concerne les ponts, il s'agit d'un actif de 125 ans de vie utile. Si on examine le cycle de vie des actifs, on se rend compte du fait que, quand on investit dans les infrastructures, on investit dans la prospérité actuelle et à venir. Je dis toujours que le meilleur moyen d'attirer le talent et l'investissement au Canada, c'est de se doter d'une infrastructure moderne, résiliente et écologique.
J'ai voyagé partout dans le monde, et nous connaissons des villes et des collectivités qui fonctionnent bien et attirent le talent. Voilà ce que nous devons vraiment faire. Je dirais que je suis assez fier.
Prenez le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes, lequel contient 2 milliards de dollars. Si on n'investit pas dans les mesures d'adaptation en cas de catastrophes, on investira seulement plus souvent dans l'aide aux sinistrés. Je songe non seulement aux coûts économiques, mais aussi aux coûts sociaux.
J'étais à Calgary, par exemple — à Springbank —, pour l'annonce. Les gens là-bas sont victimes d'inondations depuis des générations, et des gens ont perdu la vie. Nous avons investi des centaines de millions de dollars pour nous assurer de prévenir un événement qui survient non pas une fois tous les cent ans, mais une fois tous les deux cents ans. Voilà où nous en sommes maintenant.
Un coût réel est lié à l'inaction face aux changements climatiques. Je n'arrête pas de le répéter. S'il y a des gens qui en doutent, qu'ils aillent parler aux habitants de Drumheller. Qu'ils aillent parler aux gens dont des membres de la famille sont morts à Springbank. Ces personnes vous diront que c'est réel et que cela se passe aujourd'hui. Les événements météorologiques extrêmes sont plus fréquents et plus graves.
Selon moi, il serait intelligent de nous assurer que nous investissons dans l'adaptation. Que nous construisions des choses comme le pont international Gordie-Howe, par lequel transiteront environ 25 % des marchandises entre le Canada et les États-Unis, afin d'obtenir un deuxième lien et que nos marchandises puissent être mises sur le marché, qu'il s'agisse de protéger l'industrie du tourisme de Drumheller, de sécuriser Spingbank et Calgary, ou bien de refaire le pont Samuel-De Champlain, qui permet le transport de 20 milliards de dollars de marchandises par année à destination des États-Unis, à mes yeux, ce sont des investissements pour les Canadiens. Nous investissons dans notre avenir.
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Les accords ont été conclus avec toutes les provinces — les dix provinces et les trois territoires — en 2018. Nous savons tous qu'il y a eu des élections provinciales, que divers événements se produisent — le report de fonds, la réévaluation des priorités —, lesquels ont eu pour conséquence que d'importantes sommes d'argent sont encore inutilisées.
Pourquoi est-ce que j'exerce des pressions sur certains gouvernements provinciaux plus que sur d'autres? C'est parce que, selon moi, cet argent pourrait servir à la réalisation de travaux cet été, par exemple. Nous pouvons mener des projets, qu'il s'agisse du centre de loisirs, des routes ou de l'eau potable.
Si vous regardez notre bilan, nous avons approuvé plus de 4 800 projets, pour un total de 20 milliards de dollars. Il reste une capacité importante dans le système. Là où je veux en venir, c'est que, si on s'adresse aux syndicats, ils disent: « Allons-y. » Voilà ce que nous devons faire. J'envoie le même message au Nouveau-Brunswick, à la Saskatchewan et au Manitoba. Je continuerai de le faire, car je pense que c'est dans l'intérêt des Canadiens.
L'argent n'a pas été utilisé, mais, en raison du fonctionnement de nos accords, les provinces — qui sont des co-investisseurs, parce que nous avons structuré l'accord pour accroître l'investissement dans les infrastructures — doivent ouvrir la valve et établir les priorités. Certes, elles nous envoient le projet, et, s'il correspond au progamme, nous sommes heureux d'investir, et nous voulons nous assurer de le faire ensemble.
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Je peux assurément comprendre le sentiment de frustration parce que, quand il y a de l'argent sur la table, il doit être utilisé. Comme je l'ai mentionné, dans un de mes premiers commentaires que j'ai formulés quand j'ai dirigé la réunion des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, j'ai insisté sur le fait que nous, les responsables de tous les ordres de gouvernement, devons nous préparer avant la saison de la construction. À mes yeux, il ne s'agit que de gros bon sens. Les travailleurs, les syndicats et les Canadiens s'attendent à ce que nous réussissions à nous entendre pour nous assurer de fournir des commentaires, de traiter les demandes, d'effectuer les examens, d'établir les priorités et de transmettre les approbations en temps opportun. Nous, la sous-ministre et toute l'équipe d'Infrastructure Canada avons travaillé très fort pour respecter ces échéanciers.
Toutefois, dans certains cas et pour certaines provinces — vous avez mentionné le cas de l'Ontario —, j'ai insisté auprès de mes collègues, de façon très respectueuse, pour que nous mettions les choses en marche, que nous fassions en sorte que les personnes se remettent au travail et que nous utilisions cet argent. Nous avons eu près de 12 millions de dollars sur la table pendant presque une année, et le seul volet qui a été complètement ouvert jusqu'à maintenant est celui des régions rurales et du Nord, ce qui représente 250 millions de dollars du 12 milliards de dollars accordés. De toute évidence, nous pouvons réaliser beaucoup de projets.
Je reconnais qu'une annonce a été faite hier à propos d'un projet de transport et que cela soulève beaucoup de questions. Toutefois, le point principal que je tiens à souligner — et je crois que des collègues l'ont mentionné —, c'est que nous devons mettre de côté la joute politique quand il s'agit d'infrastructure. L'infrastructure est trop importante pour les Canadiens pour qu'on tienne compte de considérations de nature politique. Comme je l'ai déclaré, je nourris beaucoup d'ambition quant au fait de nous assurer que nous faisons ce qu'on attend de nous pour nos villes et nos régions.
Quant aux Canadiens qui nous regardent, ils doivent comprendre que, quand nous négocions des ententes bilatérales avec les provinces, parce que nous respectons les provinces, et que nous voulons qu'elles soient en mesure de cerner les projets et d'établir les priorités, nous voulons qu'elles entament le processus, car, de toute évidence, il ne sert à rien de laisser dormir l'argent des Canadiens sur la table. Assurément, nous allons collaborer avec tous les gouvernements des provinces et des territoires pour faire en sorte que les projets se réalisent rapidement. Nous collaborons avec les syndicats, les entrepreneurs et les responsables d'entreprise qui veulent s'atteler à la tâche, parce qu'ils voient que la saison de la construction approche à grands pas, et nous voulons vraiment nous assurer d'offrir des résultats concrets aux gens. Lorsqu'il y a un désinvestissement dans l'infrastructure, comme nous l'avons vu au cours des 10 dernières années, nous savons que les coûts augmentent de façon exponentielle par la suite. Tous ceux qui ont une maison savent que si vous commencez à l'entretenir après 10 ans, vous aurez beaucoup de rattrapage à faire. C'est ce qu'on fait maintenant. On rattrape le temps perdu. C'est pourquoi nous devons simplement investir l'argent, les ressources et les efforts nécessaires pour faire avancer les choses.
Pour poursuivre dans la veine des motions et des débats qui les entourent — les motions et les émotions —, je souhaite proposer la motion suivante :
Que, compte tenu de l'importance des corridors commerciaux du Canada pour l'économie nationale et afin d'ajouter de la valeur à l'étude du Comité sur les grands corridors commerciaux du pays, le Comité réserve jusqu'à deux réunions pour obtenir un compte rendu sur l'initiative du Fonds national des corridors commerciaux du gouvernement.
C'est important d'obtenir un compte rendu à ce moment, parce que, parmi les questions que nous avons soulevées quand nous avons examiné les corridors commerciaux, il y avait celle de savoir si les investissements étaient réalisés ou non de façon stratégique et si toutes les personnes qui devraient contribuer à la vigueur, à l'efficacité et à l'efficience globales de nos corridors commerciaux effectuent, dans les faits, des investissements stratégiques coordonnés, au chapitre non seulement du financement et des travaux, mais aussi de la planification. Un des problèmes que j'ai ciblés sur la côte Ouest, où s'est déroulée une partie de nos travaux, c'est qu'il y a de nombreux éléments. Il y a les voies ferrées, les ports, les ports de mer, les aéroports, les postes frontaliers terrestres et le réseau routier. Tous ces éléments font partie de l'ensemble, mais ne sont pas nécessairement complémentaires, en particulier quand il s'agit de la planification et de la mise en oeuvre de certains travaux d'amélioration très dispendieux.
Il est nécessaire d'adopter cette motion, notamment pour avoir l'heure juste et vérifier dans quelle mesure les investissements effectués étaient stratégiques, ainsi que pour comprendre quels problèmes nous avons tenté de résoudre et mesurer si nous arriverons à le faire. C'est pourquoi je souhaite proposer cette motion et faire en sorte de réserver du temps à cet exercice.