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Bonsoir tout le monde. Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 14e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du samedi 11 avril, le Comité se réunit pour entendre des témoignages sur les questions liées à la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La réunion d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence, et les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
J'ai quelques rappels à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Avant de prendre la parole, veuillez s'il vous plaît attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêts à parler, veuillez activer votre microphone, puis le désactiver lorsque vous aurez terminé. Je vous invite à vous exprimer lentement et clairement pour que les interprètes puissent faire leur travail. Comme à l'habitude, je lèverai un carton jaune lorsqu'il vous restera 30 secondes, et un carton rouge lorsque le temps pour les questions sera écoulé.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons ce soir l'honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien; ainsi que l'honorable Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et du Développement économique rural. Nous recevons également Mme Hélène Laurendeau, sous-ministre du ministère du Patrimoine canadien. Enfin, nous entendrons les représentants du ministère de l'Industrie: M. Simon Kennedy, le sous-ministre, et M. Paul Thompson, le sous-ministre délégué.
Chaque ministre aura 10 minutes pour sa déclaration. Nous leur poserons ensuite nos questions.
Commençons par la ministre Monsef.
Vous avez 10 minutes.
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Merci, madame la présidente.
Chers collègues, bonjour, aaniin et as-salaam alaikum. J'espère que vous êtes en sécurité et que vous allez bien, quel que soit le coin de notre grand pays dans lequel vous vous trouvez.
Je suis ravie de vous parler en direct du sous-sol de ma maison, dans ma collectivité de Peterborough—Kawartha, une circonscription moitié rurale, moitié urbaine. Comme de nombreux Canadiens, et comme vous aussi, je m'adapte à une réalité différente au travail et à la maison.
Je tiens moi aussi à remercier nos experts en santé publique et nos travailleurs de première ligne, de même que les dirigeants locaux, les innovateurs qui nous aident à nous adapter, et même les voisins qui s'entraident pendant cette période. Je remercie les préposés aux services de soutien, les éducateurs de la petite enfance, les techniciens, les infirmières, les sages-femmes, les médecins, les commis d'épicerie et les organisations de femmes qui mettent tout en œuvre pour assurer notre sécurité à tous.
Je remercie infiniment ma propre équipe et, bien sûr, nos travailleurs en TI qui sont essentiels.
Contrairement à des millions de Canadiens, je n'ai toutefois pas de jeunes enfants qui passent leur journée à courir dans tous les sens et dont je dois prendre soin pendant que les garderies et les écoles sont fermées. La situation est difficile pour bien des parents, et pour les enfants aussi. C'est le cas de ma nièce, Ellia, qui va célébrer son quatrième anniversaire dans deux semaines. Je m'ennuie de serrer mes proches dans mes bras, et je veux que le coronavirus « s'en aille ». À l'instar de ma nièce Leila, qui aura 11 ans le mois prochain, je m'ennuie de mes amis et j'aimerais revenir à l'époque où je pouvais les voir régulièrement en personne.
Tout comme 86 % des Canadiens, j'ai accès à Internet haute vitesse, mais cet accès est limité dans certains secteurs de Peterborough—Kawartha et dans bien d'autres circonscriptions au pays. Dans le cadre du programme Brancher pour innover, notre gouvernement a approuvé des projets qui permettront de brancher près de 400 000 foyers à Internet haute vitesse, mais le travail n'est pas encore terminé. Je veux que les Canadiens sachent qu'en plus des efforts que nous déployons immédiatement pour les aider à traverser cette période difficile, nous restons déterminés à brancher à Internet haute vitesse 2 millions de Canadiens qui n'ont pas cette chance aujourd'hui. À vrai dire, la COVID-19 a amplifié l'urgence de cette réalisation importante.
Je suis ici aujourd'hui pour discuter du plan de notre gouvernement visant à brancher plus de Canadiens à Internet haute vitesse, comme nous l'avons appris dans le cadre de programmes antérieurs, et pour assurer aux Canadiens que nous nous en occupons. Notre gouvernement est déterminé à brancher tous les Canadiens à un service à large bande d'ici 2030, et nous avons réuni les conditions pour y arriver.
Notre plan, le premier de cette nature au Canada, a été conçu en partenariat avec les Canadiens de partout au pays. Il comprend une mesure incitative de 6 milliards de dollars pour attirer les investissements du secteur privé. Afin d'assurer la réussite du plan, nous avons nommé une ministre responsable du Développement économique rural et créé le centre du développement économique rural, qui coordonnent le travail réalisé à l'échelle fédérale avec nos partenaires des provinces, des territoires, des collectivités, et avec les dirigeants autochtones et le secteur privé.
Notre plan porte ses fruits. Le programme Brancher pour innover investit 585 millions de dollars pour brancher près de 400 000 foyers au sein de 975 collectivités. Nous avons conçu le programme de façon à ce que différents types de prestataires de services Internet puissent en bénéficier. Le tiers des fonds a été versé aux trois géants des télécommunications, le tiers aux petits fournisseurs, et le dernier tiers aux organisations autochtones.
Les projets réalisés dans le cadre du programme Brancher pour innover ont déjà permis de connecter 25 000 foyers à Internet haute vitesse. Plus de 50 000 foyers de 150 collectivités, qui n'ont pas encore Internet haute vitesse, y auront accès d'ici la fin de l'année. D'ici la fin de l'année prochaine, ce seront plus de 250 000 ménages sans Internet haute vitesse qui seront branchés. Voilà qui représente 750 collectivités. D'ici 2022, près de 400 000 foyers de 972 collectivités qui n'ont pas encore accès à Internet haute vitesse seront branchés, avec une vitesse de base de 50/10 mégabits par seconde ou plus. Cela comprend 190 communautés autochtones.
Ces résultats ne reflètent que les investissements réalisés dans le cadre du programme Brancher pour innover. Ils ne comprennent pas les ménages et les collectivités qui seront branchés grâce au financement du CRTC et des satellites en orbite basse, ou grâce à des investissements supplémentaires de la Banque de l'infrastructure du Canada ou d'autres programmes fédéraux.
Le nouveau Fonds pour la large bande universelle de 1 milliard de dollars va permettre de miser sur cette réussite, de coordonner les programmes et de brancher plus de Canadiens à Internet haute vitesse. Nous avons tiré des leçons du programme Brancher pour innover, et nous allons nous inspirer de ces connaissances pour concevoir le nouveau fonds.
Par exemple, le modèle hexagonal visant à répertorier et à cartographier la connectivité au pays n'est plus employé. Nous pouvons désormais repérer la connectivité des ménages jusqu'à une précision de 250 mètres. Cette précision accrue permettra aux demandeurs de soumettre des projets mieux ciblés et de brancher des Canadiens qui ne le sont pas. Vous pouvez le constater par vous-même sur notre nouvelle carte de la connectivité à large bande qui se trouve à l'adresse Canada.ca/branchezvous.
En début d'année, le a annoncé que nous réservions une partie du spectre aux petites collectivités et aux fournisseurs de services Internet dans la prochaine vente aux enchères du spectre. Cinquante mégahertz de spectre seront réservés aux petites entreprises de télécommunications régionales pour permettre une plus grande vitesse et une utilisation accrue des données et des nouvelles applications. Voilà qui favorisera la concurrence dans le marché des services sans fil et qui permettra aux petites entreprises d'être davantage sur un pied d'égalité avec les trois grands fournisseurs nationaux.
Nous établissons des partenariats novateurs pour brancher plus de Canadiens à un service Internet haute vitesse plus rapide. Grâce au fonds de 750 millions de dollars versé par l'entremise du CRTC, nous fournirons une couverture à haute vitesse le long des grands axes routiers. Dans le cadre d'un partenariat avec Télésat, notre gouvernement investit jusqu'à 600 millions de dollars pour fournir un accès à Internet haute vitesse par satellite à certains des ménages les plus difficiles à brancher dans les régions éloignées et nordiques. Les fonds disponibles par l'intermédiaire de la Banque de l’infrastructure du Canada, d'Infrastructure Canada et de Services aux Autochtones Canada permettront d'optimiser davantage les investissements en attirant d'autres partenaires à la table.
Chers collègues, je vous ai expliqué ce que nous faisons. Permettez-moi maintenant de vous dire pourquoi nous le faisons.
Ce qui me motive, et ce qui motive notre gouvernement, c'est la conviction profonde que les droits des Canadiens ne devraient pas être définis par leur emplacement géographique. Les Canadiens des régions rurales et éloignées de notre pays doivent avoir les mêmes possibilités d'accès aux services gouvernementaux et privés que ceux qui vivent dans les grands centres. Fournir aux Canadiens un accès à Internet haute vitesse contribuera à combler les écarts attribuables à l'emplacement géographique et à accroître l'égalité d'accès à la santé, à l'éducation et à l'emploi au sein d'une économie numérique. Cela nous aidera à mieux nous reconstruire lorsque nous nous relèverons de la COVID-19.
La construction de ce ruban de fibres est l'équivalent moderne du ruban d'acier que Sir John A. Macdonald a bâti pour relier notre pays. Nous avons réalisé ce rêve national avec l'achèvement du Chemin de fer Canadien Pacifique en 1885, et il semble qu'en 2020, nous sommes unis par une nouvelle vision nationale d'accès universel à Internet haute vitesse. Comme c'était le cas lors de la construction du chemin de fer, des partenariats sont nécessaires pour accomplir cette tâche, mais ne vous méprenez pas: nous croyons que le gouvernement a un rôle à jouer pour mener les Canadiens dans cet effort. Ce n'est pas le moment de manquer d'ambition et de se dégager de ses responsabilités. Le moment est venu pour le gouvernement d'investir dans notre relance collective, de se préparer à l'avenir et aux nouvelles technologies, de combler le fossé entre ville et campagne et de brancher tous les Canadiens.
Nous avions un plan, chers collègues. Et maintenant, en raison de la COVID-19, il est encore plus urgent de faire vite. Je tiens à assurer aux Canadiens que nous comprenons, que nous sommes sur la bonne voie et que nous travaillerons avec tous les partenaires qui le souhaitent pour atteindre nos objectifs communs.
Merci, chers collègues. Je remercie également Mme Romanado, la présidente du Comité.
Je serai disponible pour la suite de la discussion.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, membres du Comité, je suis très heureux de faire suite aux propos de ma collègue .
Je me joins à vous à partir de Gatineau, sur le territoire traditionnel des Algonquins. Je suis ravi d’être avec vous virtuellement, de tous pouvoir vous voir, chacun et chacune dans différents coins de notre beau pays. Je souhaite reconnaître le travail important et essentiel que vous faites pour maintenir, malgré les circonstances actuelles, l’important travail du Parlement et des comités.
Nous faisons toutes et tous de notre mieux pour traverser la pandémie de la COVID-19, et il est important de nous réunir et de travailler ensemble au service de la société canadienne. Cela englobe bien sûr la culture, le patrimoine et le sport. Les organismes de ces trois secteurs font partie intégrante du tissu social de nos communautés. Ils suscitent la solidarité et favorisent l’intégration sociale et la tolérance. Ce sont aussi des moteurs importants de notre économie. À lui seul, le secteur culturel représente quelque 53 milliards de dollars de notre produit intérieur brut, et celui du sport, 6,6 milliards de dollars. Plus de 500 000 emplois sont générés par ces secteurs, sans oublier un afflux de visiteurs, une visibilité internationale, une réputation d'excellence et, à la base, le plaisir qu'ils nous procurent.
Je vais reprendre les mots du :
Depuis le début de cette crise, les artistes apportent du réconfort, du rire et du bonheur dans nos vies. De leur côté, les athlètes continuent à nous inspirer, à nous encourager et à faire notre fierté. Ceux qui travaillent dans les secteurs des arts, de la culture et du sport nous font vivre leur passion et nous font rêver. Et ces jours-ci, alors qu'on est tous chez nous et qu’on s’isole, ils nous font sentir un peu moins seuls. Ce ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles on doit être là pour eux, comme ils sont là pour nous.
Aujourd'hui, avec vous, j'aimerais d'abord survoler les répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur les arts, la culture, le patrimoine et le sport; rappeler les mesures prises par notre gouvernement pour aider ces secteurs; et brosser un portrait de notre approche pour leur prêter main-forte avec rapidité et flexibilité dans les prochaines semaines.
Nous devons collectivement faire face à la plus importante crise de notre histoire récente. Les organisations et les travailleurs du milieu des arts, de la culture et du sport ont été parmi les premiers touchés. Plusieurs éléments ont accentué la pression sur eux, soit l’interdiction de rassemblement, l’annulation inattendue d'activités culturelles et sportives, la fermeture de musées et d'installations, l’incertitude qui a gagné les abonnés et les commanditaires canadiens et étrangers, et le manque de possibilités de s’entraîner et de se qualifier pour des compétitions sportives. Tout cela a accentué la pression sur nos artistes et nos sportifs.
Les secteurs dont on parle se nourrissent et vivent du contact avec le public. Depuis le début du confinement, ils font preuve d’une solidarité et d’une créativité exemplaires. Cependant, sans une scène, un auditorium, un public, une saison ou des tournées, ils ne peuvent survivre. Si la situation perdure, nous pouvons nous attendre à ce que l’industrie créative du Canada subisse des pressions financières croissantes et très importantes. Sur un mois, les pertes sont estimées à 4,4 milliards de dollars et à environ 26 000 emplois. Sur trois mois, on parle de 13,2 milliards de dollars et d'environ 81 000 emplois.
Plusieurs organisations seront capables de se remettre de ces pertes grâce aux mesures déjà annoncées par notre gouvernement, y compris la Prestation canadienne d’urgence, la Subvention salariale d’urgence du Canada, le Programme de crédit aux entreprises et l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial, qui est destinée aux petites entreprises et organisations. Nous nous sommes d’ailleurs assurés que ces mesures, qui visent l’ensemble de la société canadienne, seront utiles aux petites et moyennes entreprises et aux organismes à but non lucratif puisqu’ils sont nombreux à travailler dans les secteurs de la culture, du patrimoine et du sport.
Nous avons aussi travaillé fort pour libérer des fonds rapidement et nous adapter aux réalités de chaque secteur d’activité.
Nous avons annoncé le traitement accéléré des demandes de financement dans le cadre du Fonds du livre du Canada et du Fonds du Canada pour les périodiques. Nous avons aussi confirmé que les redevances ne sont pas un obstacle pour les artistes et les créateurs qui demandent la Prestation canadienne d’urgence. Le Conseil des arts du Canada fournira 60 millions de dollars en financement anticipé à ses bénéficiaires pour les aider à honorer leurs engagements immédiats.
Le gouvernement fédéral a payé les droits de la partie I des licences pour le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, pour 2020-2021, ce qui représente un allégement financier immédiat de 30 millions de dollars. De plus, un groupe d’experts indépendants est prêt à faire des recommandations à l’Agence du revenu du Canada sur la mise en œuvre de mesures fiscales pour le journalisme écrit, et nous avons rajusté ces mesures pour mieux répondre aux besoins du milieu de l’édition et du journalisme.
Enfin, la vaste majorité des 30 millions de dollars investis par notre gouvernement dans une campagne nationale de sensibilisation à la COVID-19 l'ont été dans les médias canadiens, que ce soit à la télévision, à la radio, dans les journaux et magazines ou encore en ligne. Toutes ces mesures visent à offrir un peu d'air frais à nos organismes culturels, patrimoniaux et sportifs.
Cependant, nous savons que certains d'entre eux ne peuvent pas se prévaloir des mesures déjà annoncées pour toutes sortes de raisons, par exemple, la nature cyclique de leurs revenus, le taux élevé du nombre de travailleurs autonomes ou de ceux qui travaillent à forfait, et encore les difficultés d'accès au crédit. Pour d'autres, ces mesures ne sont pas suffisantes pour qu'ils puissent faire face à la crise actuelle.
C'est pourquoi, le 17 avril dernier, le premier ministre a annoncé un investissement de 500 millions de dollars en vue de créer le Fonds d'urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport. Ce fonds est conçu pour compléter les autres mesures et renforcer notre filet de soutien dont, vous conviendrez, j'ai prouvé la nécessité plus que jamais.
[Traduction]
Vendredi dernier, j'ai annoncé comment ce nouveau fonds d'urgence sera déployé. Le fonds sera distribué en deux phases pour répondre aux besoins financiers des organismes touchés, maintenir les emplois et favoriser la continuité des activités. Patrimoine canadien va distribuer le soutien financier à l'aide de ses programmes et en collaboration avec plusieurs partenaires. La ventilation des sommes a été présentée.
En voici un résumé. Plus de 198 millions iront aux bénéficiaires du secteur des arts et de la culture par l'entremise de programmes existants; 72 millions iront au sport amateur; 53 millions seront consacrés au patrimoine par l'entremise du volet d'urgence du Programme d'aide aux musées; 3,5 millions seront distribués dans le cadre de l'initiative de citoyenneté numérique pour lutter contre la désinformation sur la COVID-19 et la stigmatisation qui en découle; 55 millions de dollars le seront par le Conseil des arts du Canada; et plus de 115 millions iront à l'audiovisuel grâce au Fonds des médias du Canada et à Téléfilm Canada.
L'utilisation des fonds restants sera en fonction des besoins. Le déploiement est déjà enclenché. Nos agents de programmes sont en contact avec les organismes par les canaux de communication habituels.
Nous procéderons en deux phases. Dans un premier temps, les bénéficiaires admissibles n'auront pas à présenter une demande de financement. Nous utiliserons les demandes les plus récentes comme base pour compléter le financement déjà accordé. Les bénéficiaires actuels de programmes ciblés de Patrimoine canadien devront remplir une attestation et, une fois l'attestation reçue et examinée, le financement sera versé peu après.
Dans un deuxième temps, nous nous concentrerons sur les organismes admissibles qui possèdent des collections patrimoniales et sur d'autres organismes qui, par exemple, ne reçoivent pas de fonds de Patrimoine canadien, du Conseil des arts du Canada, de Téléfilm Canada ou du Fonds des médias du Canada.
La deuxième phase apportera le soutien temporaire suivant: un financement aux organismes admissibles possédant des collections patrimoniales par l'entremise du volet d'urgence du Programme d'aide aux musées; un financement pour d'autres organismes, dont certains ne reçoivent pas actuellement de fonds de Patrimoine canadien, du Conseil des arts du Canada, de Téléfilm Canada ou du Fonds des médias du Canada. De plus amples détails sur la phase deux seront annoncés dans les prochaines semaines.
Nous voulons voir comment élargir la portée de notre aide. La culture, le patrimoine et le sport sont au cœur même de notre plan. Le défi est de s'assurer que le plus d'organismes possible sortent de la crise pour que l'écosystème culturel, patrimonial et sportif du Canada demeure intact, et puisse continuer de faire vibrer le Canada comme lui seul sait le faire. Ceci est essentiel à une relance que nous souhaitons tous pour nos créateurs, artistes, conservateurs, athlètes et entraîneurs; pour notre société; pour notre économie; et, en fin de compte, pour chacun et chacune d'entre nous.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente. J'aimerais souhaiter la bienvenue aux deux ministres et aux fonctionnaires.
J'aimerais partager mon temps de parole avec la députée Hutchings. Puisque je n'ai maintenant que deux minutes, je vais adresser mes questions au ministre Guilbeault.
Monsieur Guilbeault, les investissements de 500 millions de dollars dans les arts et la culture ont été très bien accueillis dans ma communauté. J'ai une communauté très diversifiée sur le plan ethnique, et la presse écrite dans les communautés ethniques joue un rôle important pour les tenir informées, surtout dans des moments comme ceux-là. De plus, elle cible certains groupes démographiques. Les aînés dépendent beaucoup des médias ethniques, surtout de la presse écrite, non seulement pour obtenir des renseignements sur les activités dans la collectivité, mais aussi pour obtenir des renseignements sur la façon dont ils doivent gérer les défis associés à la COVID-19 auxquels nous sommes confrontés.
Pour vous donner une idée, j'ai trois médias écrits chinois, environ cinq; perses, trois; russes et deux; anglais, et j'ai deux stations de télévision et une station de radio. Nous étions très emballés par l'annonce, mais lorsque nous avons examiné la situation de plus près pour déterminer où les médias peuvent faire une demande d'aide, nous avons constaté que ces fonds sont réservés à l'embauche de journalistes, comme vous l'avez signalé, et nous voulons des fonds pour pouvoir assurer la survie des médias.
Ce qui se passe, c'est que la majorité de leurs revenus provenaient de petites entreprises qui n'ont désormais pas de revenus, et elles n'achètent pas de publicités. Je comprends les subventions salariales et je sais que les entreprises peuvent obtenir la subvention de 40 000 $, mais que faisons-nous pour les médias écrits ethniques dans le secteur des arts et de la culture et dans le cadre de ces investissements de 500 millions de dollars?
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais d'abord remercier les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
J'aimerais parler avec le ministre Guilbeault de l'aide accordée aux médias d'information, qui sont très secoués par la crise. Nous savons qu'ils l'étaient avant la crise liée à la COVID-19, mais cette crise est évidemment venue s'ajouter aux misères qu'ils connaissaient déjà.
Le gouvernement a mis en place des mesures pour les entreprises et une subvention salariale qui aident beaucoup, j'en conviens. Toutefois, pour parler concrètement, monsieur le ministre, votre ministère a investi 30 millions de dollars en publicité d'un bout à l'autre du Canada, ce qui est la même somme que le gouvernement du Québec a investie en publicité pour venir en aide aux médias.
Les 30 millions de dollars que vous avez investis en publicité ont rapporté, pour un média local comme l'hebdo régional chez moi, à Drummondville, environ 1 500 $. C'est un sourire plus qu'une bouffée d'air frais. Ce n'est pas ce qui va permettre à nos médias régionaux de survivre et de passer au travers de la crise.
En fait, monsieur le ministre, voici ce que je veux vous demander.
Considéreriez-vous investir de nouvelles sommes en publicité — parce que c'est ce que souhaiteraient les médias régionaux —, mais investir ces sommes directement auprès des médias régionaux plutôt que de passer encore une fois par les agences, ou alors par Google quand il est question de placement numérique?
Envisagez-vous cette forme d'aide rapide?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J’adresserai mes questions au ministre Guilbeaut.
Monsieur le ministre, en plus de forcer l’annulation de grands événements en milieu urbain, la COVID-19 a forcé l’annulation littéralement de centaines de rodéos, de foires communautaires, de festivals de musique, de foires et d’expositions agricoles, qui revêtent tous une grande importance économique pour les régions, les sociétés agricoles locales, les artistes saisonniers, les marchands locaux ainsi que les particuliers qui vendent des aliments et de l’artisanat.
En tant que ministre du Patrimoine, il y a quelques instants à peine, vous aviez du mal à définir le patrimoine de l’Ouest et l’effet de cette situation sur ces petites collectivités. Je le dis parce que, en tant que Canadiens de l’Ouest, nous comprenons et chérissons notre esprit de pionnier, les mains fortes et douces qui ont bâti ce pays, les véritables environnementalistes du Canada, les agriculteurs et des éleveurs de bétail, les arpenteurs et commerçants de fourrures qui ont ouvert l’Ouest, les marchands et les travailleurs qui ont maintenu le commerce, et les courageux militaires, hommes et femmes, qui ont combattu et qui continuent de le faire pour assurer notre force et notre liberté. C’est notre patrimoine de l’Ouest. C’est ce dont nous parlons.
Plus tôt, vous avez parlé de la manière dont vous allez pouvoir entrer en lien avec les arts et les aider. On a dit que vous aviez écrit trois livres. Bien que je ne connaisse pas suffisamment bien ma langue seconde pour saisir les titres, j’ai assurément compris l’essentiel des propos que Mme Rempel Garner a tenus tout à l’heure. J’assiste aux prestations de l’opéra de Calgary, des théâtres locaux et de la Ligue canadienne de football depuis 20 ans, mais croyez-moi, c’est notre secteur gazier et pétrolier qui finance les arts dans ce pays, et il a été mis à mal par le gouvernement actuel. Je trouve ces types de choses très frustrants.
Au-dessus de mon épaule — et je sais qu’on n’est pas censé utiliser d’accessoires — se trouve la photo du voisin de mes grands-parents, Jim Ross, dans sa tenue de vainqueur du championnat au stampede de Calgary, et ses coéquipiers. C’est l’homme qui a inspiré Wilf Carter, la légende de la chanson. Le centre de l’Alberta compte d’innombrables amateurs et amatrices de rodéo qui mettent leurs connaissances et leurs compétences au service de leur travail de tous les jours dans les élevages et qui démontrent leur savoir-faire à tout le monde.
Le ministre connaît-il la signification de notre façon de vivre dans l’Ouest? Vous opposerez-vous fermement aux célébrités qui font leur propre promotion pour préserver notre patrimoine et contribuer à combler l’écart entre les milieux ruraux et urbains alors que nous nous efforçons tous de traverser cette période difficile?
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Premièrement, je remercie les deux ministres pour leur présence aujourd’hui. Merci beaucoup de vous être joints à nous et de répondre à nos questions.
Ma première question s’adresse au ministre Guilbeault.
[Français]
Il y a plusieurs industries à Montréal qui sont liées au tourisme.
[Traduction]
Manifestement, nous avons de nombreux festivals culturels. Chaque été, nous avons un festival de jazz et un festival Juste pour rire. Nous avons de nombreux festivals. La situation ne touchera pas que les festivals en tant que tels, mais aussi les restaurants, les bars et boîtes de nuit et, comme on l’a mentionné plus tôt, les hôtels.
Montréal sera gravement touché par la situation actuelle, surtout si on se fie aux projections publiées vendredi concernant la COVID-19 au Québec. Nous pouvons voir que la réouverture de notre société sera extrêmement dangereuse pour bien des gens. Je crois qu’elle restera probablement fermée sur une bien plus longue période que prévu.
Premièrement, quelles seront, selon vous, les répercussions sur les différentes industries que je viens de mentionner? Avez-vous une idée des pertes que Montréal essuiera en particulier? De plus, que ferons-nous à l’avenir? Nous voyez-vous verser du financement supplémentaire à ces industries pour les aider au cours de l’été?
:
Je remercie la députée de Saint-Laurent d’avoir posé la question.
En tant qu’environnementaliste, j’ai tendance à regarder les choses comme des écosystèmes. Honnêtement, je ferais la même chose pour les arts, le secteur de l’accueil et les restaurants. Ils vont de pair. Ils ont été parmi les premiers touchés — comme le tourisme, évidemment — et ils seront probablement les derniers à revenir à la normale, ou à la nouvelle normale.
Voilà pourquoi notre gouvernement a abordé la situation selon une approche écosystémique: que puis-je faire côté patrimoine en tenant compte de ce que ma collègue peut faire côté tourisme et de ce que ma collègue, la , peut faire côté petites et moyennes entreprises pour que nos écosystèmes soient toujours intacts et que nous puissions reprendre les activités après la crise?
Pour répondre à votre seconde question, nous ne connaissons pas l’ampleur des répercussions économiques au cours de prochains mois. Nous commençons à avoir une idée, mais il nous faudra un complément d’information.
Je veux citer brièvement la Chambre de commerce de Montréal, qui a fait l’éloge des mesures d’aide de 500 millions de dollars que nous avons annoncées la semaine dernière pour les organisations artistiques, culturelles et sportives, et a affirmé qu’elles auraient une grande portée pour Montréal et les communautés du Grand Montréal.