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Bonjour à tous. La séance est maintenant ouverte.
Bienvenue à la réunion no 22 du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Conformément à l'ordre de renvoi du samedi 11 avril, le Comité se réunit dans le but d'entendre des témoignages sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La réunion d'aujourd'hui se tiendra par vidéoconférence et le procès-verbal sera disponible sur le site Web de la Chambre des communes.
Je voudrais rappeler aux membres du Comité et aux témoins de bien vouloir attendre, avant de prendre la parole, que je vous nomme. Lorsque vous serez prêts à parler, veuillez activer votre micro, puis le désactiver lorsque vous aurez fini de parler. Veuillez parler clairement et lentement, afin que les interprètes puissent faire leur travail. Comme d'habitude, je sortirai le carton jaune lorsqu'il vous restera 30 secondes et le carton rouge lorsque vous aurez épuisé votre temps de parole.
Je voudrais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins. De l’Association canadienne de l’industrie de la chimie, nous accueillons Mme Isabelle Des Chênes, vice-présidente exécutive.
[Français]
Nous recevons M. Jean-Robert Lessard, conseiller spécial, Relations publiques et gouvernementales, du Groupe Robert inc.
[Traduction]
De Hoffman-La Roche Limitée, nous avons M. Logan Caragata, directeur, Affaires gouvernementales fédérales et de la politique, Division d’accès, ainsi que Mme Fanny Sie, partenaire stratégique en soins de santé, Intelligence artificielle et santé numérique. Enfin, de l’Administration portuaire de Montréal, nous accueillons M. Daniel Dagenais, vice-président, Opérations.
Chaque témoin dispose de sept minutes, qui seront suivies d'une série de questions.
Nous allons commencer par Mme Des Chênes.
Vous avez la parole pendant sept minutes.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui au nom des fabricants canadiens de produits chimiques et de plastiques. Vous savez sans doute que le secteur canadien de la chimie génère près de 60 milliards de dollars par an, ce qui en fait le troisième secteur manufacturier du pays. Il s'agit presque à parts égales des produits pharmaceutiques et des produits chimiques de qualité industrielle. C'est de ces derniers dont je vais parler aujourd'hui.
Avant de commencer officiellement mon exposé, je voudrais souligner que notre secteur a particulièrement apprécié les mesures extraordinaires et opportunes mises en place par le Parlement et le gouvernement du Canada afin de soutenir les entreprises durant cette période sans précédent.
J'ai trois messages à vous transmettre aujourd'hui, qui seront sans doute faciles à mémoriser, car ils ressemblent aux trois R. Le secteur chimique est résilient, réactif et en bonne posture pour initier la reprise économique du Canada.
Pour commencer, notre secteur est résilient. Nos entreprises et nos chaînes d'approvisionnement n'ont pas subi de contrecoups importants. Notre industrie, pour la plupart, continue de fonctionner à des niveaux de production normaux. Certains ont subi une baisse de production tout en maintenant leurs opérations, d'autres ont vu leur production augmenter. Jusqu'à présent, notre secteur n'a pas eu besoin de soutien économique et n'a vu que peu de mises à pied.
En deuxième lieu, notre secteur est très réactif. Le secteur de la chimie au Canada fabrique des produits importants pour le traitement et la désinfection des eaux qui sont essentiels pour la sécurité publique. Ces produits ont été très en demande dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Les plastiques jouent un rôle sanitaire important pour le conditionnement médical et alimentaire et entrent dans la composition de l'EPI, l'équipement de protection individuelle. La demande pour ces produits a considérablement augmenté en conséquence de la COVID-19.
Nos membres ont également reconfiguré les chaînes de valeur et les activités de production afin de participer aux mesures. Shell Canada, BASF Canada et Procter & Gamble ont tous reconfiguré leurs opérations pour produire des centaines de milliers de litres de désinfectant pour les mains, dont ils ont fait don aux hôpitaux et aux organismes de soutien communautaire. Mené par BASF Canada et par Trimac, deux membres de l'ACIC, notre secteur a appuyé la mise en place d'un programme d'interventions rapides. Ce programme met en relation les producteurs d'EPI avec ceux qui en ont besoin. En trois semaines à peine, plus de 25 000 mises en relation réussies ont pu se faire par l'intermédiaire de ce programme.
Enfin, tout en étant résilient et responsable, notre secteur est bien placé pour contribuer à la reprise économique du Canada. Des investissements en capital de plus de 7 milliards de dollars ont été dégagés pour un début de la production prévu à la fin 2021 ou début 2022. Nous anticipons, de plus, que les investissements en capital supplémentaires de 11 milliards de dollars engagés et annoncés, puis reportés à cause de la COVID, se concrétiseront pour soutenir la reprise. Toutes nos usines ont reporté d'importantes activités d'entretien prévues, et il sera essentiel de les mener à bien le plus tôt possible. Ces projets peuvent faire intervenir des milliers d'employés de sous-traitants et représenter des centaines de millions de dollars, ce qui injecterait dans l'économie un capital bien nécessaire.
De plus, l'Alberta, l'Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique en appellent au secteur de la chimie afin qu'ils augmentent de manière conséquente les investissements au-delà de ceux déjà annoncés.
En conclusion, voici deux conseils pour que le Canada puisse soutenir la croissance des secteurs de la chimie et des plastiques canadiens.
Il est, tout d'abord, essentiel que le gouvernement du Canada adhère à l'augmentation des investissements dans le secteur de la chimie. Les solutions chimiques, qui sont la pierre angulaire du monde moderne, joueront un rôle vital pour l'essor économique de l'après-COVID. Le gouvernement du Canada devrait collaborer et se coordonner avec les provinces pour créer une approche de type Équipe Canada et attirer les investissements étrangers dans ce secteur. La coopération intergouvernements, en réponse à la COVID-19, a été bénéfique pour les Canadiens. C'est la même approche coordonnée dont nous avons besoin pour faire repartir et croître notre économie.
En second lieu, s'il doit s'attacher à trouver des solutions au problème difficile de la pollution des plastiques dans l'environnement, le gouvernement du Canada devrait utiliser d'autres outils que la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, et tout particulièrement l'annexe 1, Liste des substances toxiques, pour réglementer les déchets plastiques. Déclarer que les plastiques sont toxiques au Canada va mettre à mal la confiance des investisseurs étrangers. Le Canada donnera l'impression qu'il est partagé quant à la croissance du secteur, malgré la résilience et la réactivité du secteur, ainsi que des possibilités économiques qui y ont été créées par la crise.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de m'exprimer devant vous aujourd'hui. Je suis prête à répondre à vos questions.
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Je vous remercie de cette occasion de vous faire part de ce que nous avons fait pendant la pandémie.
Le 12 mars, Groupe Robert inc. a déployé ses premiers efforts. Il s'est attaqué à la situation en établissant un comité de gestion de crise assurant une communication journalière avec tous ses employés. Ce comité a instauré plusieurs mesures, dont l'arrêt des visites dans ses installations à l'exception de celles des fournisseurs essentiels, qui devaient remplir un formulaire de déclaration volontaire avant d'être admis.
Nous avons arrêté les voyages d'affaires pour plutôt privilégier l'usage de technologies de communication comme Skype, Microsoft Teams et Zoom. Groupe Robert inc. a aussi canalisé toutes les questions et les suggestions d'employés vers une seule et unique adresse: covid19@robert.ca.
De plus, une kyrielle de mesures d'hygiène ont été mises en place suivant les recommandations formulées par les autorités de la santé publique du Québec et du Canada. Les entrées des employés se font par une seule porte, où se trouve une station de lavage et où la température des gens est prise. Pour nos chauffeurs, un protocole d'utilisation des désinfectants pour le nettoyage de leurs cabines est devenu obligatoire. L'équipe d'entretien ménager a multiplié ses rondes pour le nettoyage de tous les lieux. L'équipe d'entretien mécanique doit désinfecter tous les instruments requis avant et après utilisation. Pour favoriser l'éloignement physique dans les endroits communs, nous avons modifié les heures de pause et de repas.
La fin du congé scolaire a nécessité la mise en quarantaine de plusieurs employés revenus de voyage. De plus, malgré le déconfinement amorcé, les règles d'hygiène de base font partie du quotidien: éloignement physique, lavage des mains et toux dans le creux du coude.
Nous avons créé une équipe spécialisée sur la COVID-19. Cette équipe regroupe trois employés du service de santé et de sécurité et elle a eu pour mandat de rechercher toutes les informations pertinentes sur la pandémie. Ces trois employés sont devenus les personnes-ressources à consulter pour éviter tout geste répréhensible et toute mésinformation, y compris les déclarations erronées de certains communiqués.
Plusieurs employés font désormais du télétravail et des séances de formation ont été données à nos gestionnaires pour les informer des meilleures pratiques de gestion d'équipes en télétravail.
Il est important de mentionner l'établissement de divers protocoles relatifs aux mesures à prendre quand il y a un diagnostic de COVID-19 chez un employé. Nous avons été chanceux, car seulement huit employés sur 3 600 ont contracté le coronavirus. Je suis heureux de vous dire que ces huit employés se sont tous rétablis.
En résumé, la mise en place d'horaires réduits et, surtout, le soutien accéléré par de la formation en ligne ont permis de réaffecter des employés à d'autres fonctions afin de limiter les mises à pied. Nous croyons également qu'il est d'intérêt de mentionner la bonne collaboration entre l'employeur et le syndicat, laquelle a permis d'établir une tribune réunissant l'employeur et les employés pour tenir et véhiculer un même message.
Au plus fort de la crise, nous avons mis à pied d'une façon temporaire 459 personnes. En cette période de crise, Groupe Robert inc. est heureux de constater que sa force, ce sont ses employés, qui ont tenté de trouver des solutions et d'accomplir de grandes choses.
Nous sommes en activité depuis 73 ans, et nous avons appris que l'unique façon de surmonter les défis comme celui-ci, c'est de participer à tout cela en équipe.
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Madame la présidente et honorables membres du Comité, au nom de Hoffmann-La Roche, nous vous remercions de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui. Nous applaudissons les efforts déployés par le gouvernement fédéral et les travailleurs de la santé de première ligne pour combattre la propagation de la COVID-19 et pour protéger notre économie.
[Traduction]
Roche est une compagnie pharmaceutique et de diagnostic internationale, dont le but est de faire progresser la science et d'améliorer les résultats sanitaires pour nos patients. La mise en commun de nos forces a fait de Roche un chef de file dans les soins de santé personnels et notre stratégie vise à appliquer le bon traitement au bon patient au bon moment.
En 2019, nous avons investi 284 millions de dollars dans la recherche et le développement, dont 57 millions dans la recherche clinique au Canada. Récemment, nous avons annoncé un investissement de 500 millions de dollars sur une période de cinq ans, en vue de créer un site mondial, ainsi que 500 emplois hautement spécialisés à Mississauga.
Roche travaille à un certain nombre d'initiatives pour relever les défis associés à la pandémie. Des essais cliniques de phase trois sont en cours, afin d'étudier l'innocuité et l'efficacité de l'un de nos médicaments chez les patients adultes hospitalisés pour une pneumonie de COVID-19 aiguë. Quant à nos diagnostics, notre test moléculaire a été approuvé dans le cadre du Programme d'accès spécial de Santé Canada et représente une part importante des tests effectués au Canada. Nous avons également soumis notre test de dépistage des anticorps pour approbation, que nous attendons sous peu. Nous nous réjouissons du potentiel de ce test, tandis que nous entrons dans la phase de rétablissement et unissons nos efforts à ceux du groupe d'étude sur l'immunité à la COVID-19.
Nous sommes également très fiers de notre défi Innover pour contrer la COVID-19, un programme de financement appuyant les propositions de solutions aux plus gros défis posés par la pandémie. Après avoir reçu plus de 800 soumissions de l'ensemble de la communauté des sciences et technologies de la santé au Canada, nous sommes ravis de participer à la création et à l'application de 11 de ces idées. L'une d'entre elles étudie les conditions climatiques de la transmission de la COVID-19 dans une chambre d'aérosols conçue par une équipe de virologues et d'ingénieurs. Dans un autre projet, l'intelligence artificielle en temps réel sert à suivre, surveiller et prédire les symptômes chez les personnes âgées à haut risque.
Nous avons également mis sur pied la Coalition pour la science des données de Roche, un groupe d'organismes universitaires et privés avec une mission commune. Cette coalition appuie la détermination des défis locaux, l'accès aux données et la création d'idées réalisables liées à la pandémie. Nous comptons parmi nos collaborateurs, Self Care Catalysts, ThinkData Works, Amii, l'Institut Vecteur et des experts du secteur privé. Au cours des huit dernières semaines, nous avons obtenu l'équivalent de cinq à sept ans de partenariats mondiaux et avons trouvé cent solutions en intelligence artificielle, en tableaux de bord virtuels, en études de marché et en partenariats plus solides avec des parties prenantes de divers pays.
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Cette pandémie a fait ressortir plusieurs lacunes latentes dans notre système de soins de santé tout en révélant l'immense valeur apportée par le secteur des sciences de la vie. Les enjeux, tels que la capacité du système, le manque de soins virtuels et la fragmentation des données au Canada, déclenchent une demande impérative pour des changements durables. Une flexibilité et un leadership étonnants se sont manifestés dans la réponse immédiate de notre système de santé à la pandémie. Cependant, il est important d'utiliser les leçons de cette crise afin de concrétiser un changement significatif et à long terme.
En changeant de cap vers le rétablissement, de grandes possibilités voient le jour pour accélérer l'innovation et aller de l'avant. Les sciences de la vie au Canada sont pleines d'avenir. Le gouvernement peut prendre toute une série de mesures pour promouvoir la croissance au Canada et à l'étranger.
Tout d'abord, le gouvernement fédéral devrait relancer la Table de stratégies économiques des sciences de la santé et de la vie. L'annonce du conseil sur la stratégie industrielle est un bon début, mais nous encourageons le gouvernement, tout en écoutant également les avis émanant de l'industrie des patients et des parties prenantes d'autres secteurs, à remettre ce travail sur les rails, afin de déterminer pour la suite des étapes précises et mesurables. Il est également important de repenser certaines des recommandations dans un contexte de planification de la pandémie et du renforcement de notre capacité pour la prochaine crise.
En deuxième lieu, un écosystème de données solide est un facteur essentiel de réussite pour répondre à la COVID-19. La pandémie a révélé à quel point nous étions limités dans notre capacité à recueillir des données de grande qualité, à y accéder, à les intégrer, à les mettre en commun et à les analyser. Elle a également amplifié l'incertitude des comparaisons de données interprovinciales, puisque chaque province utilise différentes méthodologies, normes et politiques de collecte des données. De plus, la plupart des données provinciales ne sont ni complètes ni accessibles au public. Nous pensons pouvoir gagner ce combat si nous mettons en commun de façon sécuritaire des données et des connaissances sur les soins de santé, tout en respectant les lois locales de la protection des renseignements personnels, afin de prendre des décisions plus éclairées sur le système de santé et les soins aux patients.
En dernier lieu, nous devons investir davantage dans des programmes tels que le Scale AI et la supergrappe numérique auxquels Roche est très fière de participer. La COVID-19 a révélé les effets catastrophiques d'un manque persistant d'innovation dans notre secteur, tant sur la santé des patients que sur l'économie. En récompensant l'innovation et en investissant davantage dans des technologies novatrices, comme le séquençage génomique, l'infonuagique, les outils de santé numériques pour les interventions et la surveillance à distance, tout comme les médicaments qui donnent des résultats supérieurs, nous serons en mesure d'ajouter une valeur sans précédent aux prestations aux patients et à la croissance économique de notre pays. Ces technologies placeront le Canada à l'avant-garde des soins de santé personnalisés et nous permettront de fournir aux patients exactement ce dont ils ont besoin de la part de leur système de santé.
Que ce soit par des diagnostics, des médicaments ou des idées, Roche reste un partenaire engagé, qui aide à traverser la pandémie de la COVID-19 et à y mettre fin. Les secteurs des sciences de la vie possèdent un énorme potentiel pour mener la reprise économique de ce pays. Des Canadiens en bonne santé signifient une économie en bonne santé. Grâce à la collaboration entre les patients, les organisations de patients, les entreprises telles que Roche et le gouvernement, nous pouvons réaliser ces idées.
Je vous remercie de votre temps. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de prendre la parole dans le cadre des travaux du Comité. Je suis Daniel Dagenais, vice-président aux opérations à l'Administration portuaire de Montréal.
J'aimerais commencer par exprimer mes sincères remerciements aux travailleurs portuaires, au personnel navigant ainsi qu'à l'ensemble des travailleurs de la chaîne d'approvisionnement, qui travaillent sans relâche depuis le début de la pandémie pour assurer la poursuite des activités de tous les secteurs de l'industrie, d'un océan à l'autre.
Permettez-moi également de remercier le gouvernement de ses efforts pour réduire au minimum les répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur les Canadiens. Je remercie plus particulièrement les fonctionnaires et le personnel ministériel avec qui nous sommes en contact. Ces derniers sont demeurés disponibles et à l'écoute lors de nos multiples appels au cours des dernières semaines.
Naturellement, je remercie aussi nos clients et nos partenaires d'affaires pour leur confiance, ainsi que nos travailleurs, qui nous ont également exprimé leur confiance au cours des dernières semaines.
Le Port de Montréal est le deuxième port en importance au Canada. Il est le seul port à conteneurs sur le Saint-Laurent. Nos marchés continentaux pour les marchandises sont principalement le Québec, l'Ontario et le Midwest américain.
Un port est une plaque tournante pour les marchandises, où convergent tous les modes de transport. Chaque jour, 2 500 camions viennent au port pour prendre et livrer des marchandises. Deux mille navires par année viennent mouiller dans nos eaux, et, chaque semaine, 60 ou 80 trains traversent la zone d'interchange pour livrer les marchandises.
L'activité du Port de Montréal génère des retombées économiques de l'ordre de 2,6 milliards de dollars, et elle soutient au passage près de 19 000 emplois directs et indirects. L'an dernier, en 2019, plus de 100 milliards de dollars de marchandises ont traversé nos quais, cette année étant une sixième année record pour le Port de Montréal. Toutefois, mars 2020 passera certainement à l'histoire pour nous. Nous avons eu des volumes records en 2019, la quantité de marchandises ne cessant de croître. Au premier trimestre de 2020, les volumes étaient déjà de 5 % supérieurs à ceux de 2019.
En mars, il y a eu une reconnaissance du statut essentiel du mouvement des marchandises par les paliers de gouvernement du Canada et du Québec, ce qui a fait en sorte d'exclure nos employés des ordonnances de confinement et des consignes de fermeture. Nous avons donc dû rapidement adapter nos processus d'affaires en fonction des consignes de sécurité.
La COVID-19 a et aura des répercussions indéniables sur l'économie du Canada et du Québec ainsi que sur les chaînes d'approvisionnement. Pour les acteurs des chaînes d'approvisionnement, la pandémie, et la crise sanitaire qui en découle, est d'abord et avant tout un défi pour les travailleurs et les employeurs.
Qu'est-il arrivé dès le début de la pandémie? Les conditions gagnantes, pour faire face à un tel désastre, c'était d'abord et avant tout une gestion des risques qui devait être imbriquée dans notre culture. Il nous fallait un plan de continuité des affaires ayant un volet pandémie, c'est-à-dire la mise en place d'une série de mesures sanitaires comme le lavage des mains, l'éloignement physique, la fermeture de nos bureaux, la distribution du matériel et des équipements de protection individuelle. Bien sûr, nous avons fait à peu près tout ce que vous avez déjà entendu. Je fais écho à ce qu'a mentionné un peu plus tôt M. Lessard au sujet des mesures prises.
De plus, nous faisons depuis très longtemps un immense travail pour diversifier nos marchés, justement pour assurer une saine gestion des crises et du risque et ainsi mieux résister aux chocs économiques et à la hausse des prix.
Dès les premières heures, l'Administration portuaire de Montréal a mobilisé son équipe de gestion et ses employés. Elle a créé une gestion de crise sur le plan stratégique, mais également un comité tactique sur le terrain pour trouver les bonnes mesures à mettre en place. L'objectif de la mobilisation de ces groupes et de la création de ces comités a été de miser sur la confiance que nous avons déjà dans nos travailleurs, ce qui correspond à notre culture de résilience.
Nous avons dû établir nos priorités, faire connaître nos messages et bien les communiquer à nos employés. Une fois que nous avons mobilisé nos contacts directs, nous avons mobilisé nos opérateurs. Naturellement, nous avons dû demeurer à l'écoute et soutenir leurs activités, mais aussi maintenir la fluidité et harmoniser nos directives.
Nous n'avons qu'un seul arrêt de travail à signaler à cet égard, et c'était tout au début, lorsqu'il y avait beaucoup de confusion et de recherche d'information. Ce qui a fait la différence, c'est un message cohérent selon lequel les employés sont manifestement au cœur de nos actions et de nos réactions. Cette stratégie a bien fonctionné non seulement auprès de nos employés, mais aussi auprès des employés de nos locataires.
Le troisième élément que j'aimerais mentionner est la collaboration entre tous les acteurs de la chaîne logistique. Il faut communiquer et demeurer factuel, à l'écoute et sensible aux préoccupations. Dès les premiers jours et les premières heures, il y a eu un travail d'écoute. Les acteurs de la chaîne logistique ont demandé que l'on travaille avec eux pour trouver des solutions à des problèmes que nous prévoyions, soit des pénuries de conteneurs et d'espaces d'entreposage. Nous avons rapidement fait un inventaire des espaces disponibles en collaboration avec la grappe de logistique et de transport CargoM, dans la région de Montréal.
Nous avons aussi surveillé la disponibilité des conteneurs pour éviter une panne sèche et nous assurer que les exportateurs canadiens étaient en mesure d'exporter leurs marchandises. Le résultat, c'est qu'il n'y a pas de crise. Le trafic continue de passer par nos installations et, à ce jour, le Port de Montréal demeure cent pour cent opérationnel et il n'y a aucune congestion.
Au-delà de la collaboration avec la grappe et les acteurs de la chaîne logistique à proximité du Port de Montréal, un travail a été fait à l'échelle nationale avec le réseau des administrations portuaires. Nous sommes aussi allés vers nos partenaires internationaux pour déceler, comprendre et mettre en commun des informations. Nous avons tenté de cerner les meilleures pratiques et de nous en inspirer, tout en établissant des partenariats. Un grand travail a été fait avec le port d’Anvers et chainPORT, une association de ports qui s'intéresse à la logistique et à l'innovation.
Parallèlement à cela, nous avons aussi travaillé avec la supergrappe d'innovation Scale AI et IVADO Labs afin de créer des outils pour nous aider à distinguer les marchandises et à mobiliser la chaîne logistique pour améliorer le passage des marchandises dans nos installations. Ce sont souvent des marchandises cruciales pour combattre la COVID-19.
En conclusion, j'ajoute que nos infrastructures sont demeurées ouvertes. Elles sont stratégiques et elles doivent être adaptées à de longs cycles économiques. Nous devons donc répondre aux besoins. Cela prend un plan de continuité des affaires, puis il faut établir les priorités, communiquer et maintenir la confiance de nos clients relativement à la chaîne logistique.
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Nous travaillons très étroitement avec le gouvernement, et nous appuyons l'approche adoptée par le Conseil canadien des ministres de l'Environnement et le gouvernement fédéral à l'égard de la gestion du plastique dans l'environnement et, plus particulièrement, de l'élimination des déchets de plastique.
Ce qui nous préoccupe, c'est l'intention du gouvernement fédéral d'avoir recours à la LCPE, la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, plus précisément à l'annexe 1 de cette loi, qui contient une liste des substances toxiques, pour réglementer les plastiques à usage unique et gérer la pollution causée par les plastiques. Selon nous, cette approche sèmera la confusion chez les consommateurs, surtout chez ceux qui sont en train de porter des masques et d'emballer leurs repas pour emporter dans des contenants de plastique.
Surtout, l'ambivalence envoie le message à l'industrie canadienne qu'en fait, le gouvernement ne souhaite pas investir dans le secteur des plastiques de l'industrie de la chimie. Nous croyons certainement, nous aussi, que les plastiques ne devraient pas se trouver dans l'environnement. Ils doivent être gérés, mais nous sommes d'avis qu'il existe d'autres outils, y compris des mesures législatives sur l'économie circulaire, qui nous permettraient à la fois de gérer les plastiques adéquatement et de maintenir ce volet de l'économie.
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Je vous remercie de la question.
En effet, nous avons mis en place notre stratégie dans les différents secteurs de la chaîne. Nos valeurs sûres, auxquelles j'ai fait référence plus tôt, sont évidemment nos travailleurs et notre culture d'entreprise, qui favorisent notre résilience. L'innovation est au cœur de la façon dont nous travaillons à l'Administration portuaire de Montréal.
Nos partenaires sont au fait des différentes initiatives amorcées au cours des dernières années. Plus récemment, nous avons entamé une nouvelle initiative qui vise à décoder les déclarations douanières et les manifestes de navires avant que les marchandises arrivent sur nos côtes. Le décodage se fera à l'aide d'outils informatiques et de l'intelligence artificielle, de façon à bien repérer les expéditions servant à combattre la COVID-19.
La semaine prochaine, nous dévoilerons à nos partenaires tous les éléments nécessaires pour mettre au point les plans de communication. L'objectif est de transmettre tout un flot d'information à tous les acteurs de la chaîne logistique. Cela leur permettra de prendre de bonnes décisions et de ne pas laisser de médicaments, de matériel médical ou d'intrants dans du plastique, par exemple, puisqu'ils servent à faire des équipements de protection individuelle considérés comme du matériel requis. L'idée est que tout le monde puisse prendre les meilleures décisions possible afin de faciliter le mouvement de ces marchandises et de leur accorder un traitement préférentiel.
Au-delà du mouvement des marchandises, et toujours dans le même esprit de veiller à la sécurité de nos employés, une série de mesures sera mise en place. Il y a notamment le déploiement imminent de bracelets de proximité, qui rappelleront aux employés qu'ils se situent à moins de deux mètres d'éloignement les uns des autres. Ainsi, ils se tiendront à distance et s'assureront qu'ils respectent toutes les règles sanitaires. L'objectif est de ne jamais baisser la garde et de maintenir la chaîne opérationnelle.
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En fait, dès le départ, nous avions de grandes craintes. Plus de 1 500 chauffeurs se promènent partout au Canada et aux États-Unis, et nous nous demandions comment nous allions superviser tous nos employés pour assurer la sécurité. Les mesures que nous avons adoptées ont été efficaces dès le début. Nous n'avons pas perdu de temps: nous sommes allés chercher l'information dont nous avions besoin.
Dès les deux premiers jours, nous avons commencé à prendre la température des travailleurs et à mettre en place les mesures d'éloignement physique. Vous savez comme moi que ce n'est pas facile. Il faut compter les chauffeurs qui arrivent à l'entrepôt et les employés d'entrepôt, sans oublier ceux des centres de distribution. Nous étions très proactifs, surtout lorsqu'il a été question des produits d'alimentation et des produits médicaux. La demande était effectivement très forte.
Aussi drôle que cela puisse vous paraître, il a fallu mettre en place des mesures de sécurité pour faire le suivi de nos remorques parce que certains produits étaient ciblés par des gens qui voulaient évidemment les remettre sur le marché. Il fallait être très prudents, surtout lorsqu'il s'agissait de cargaisons de masques. C'était connu, évidemment. Lorsqu'on a fait le déchargement du fameux avion russe, les médias étaient là et les gens prenaient des photos des remorques. Nous avons dû transporter tous ces masques à des destinations précises. Il nous a fallu appliquer des mesures très importantes.
Ce qui a été décevant, c'est de découvrir qu'il y avait des situations incongrues dans la chaîne d'approvisionnement. En effet, on n'avait pas pensé à donner aux spécialistes de la chaîne logistique les inventaires de ces produits-là. Cela a alors entraîné un manque de masques parce que plusieurs millions de masques étaient périmés.
Si je peux me permettre, j'aimerais faire une petite recommandation aux gouvernements provinciaux et fédéral. Il faudrait s'assurer de faire affaire avec des entreprises spécialisées en logistique qui sont capables de faire le suivi des inventaires des produits périmés, entre autres...
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Je ne pense pas que cela porte tellement à confusion.
J'ai travaillé pendant longtemps dans l'industrie des microplastiques, et mon projet de loi à ce sujet a été adopté à la Chambre. Selon mon expérience, les gens comprennent la différence entre avoir des microbilles de plastique dans leur dentifrice qu'ils avalent et qui se trouvent dans la chaîne alimentaire, et le plastique qui se trouve dans le casque d'écoute que je porte actuellement. Je pense qu'ils savent fort bien faire la différence entre ces deux éléments.
J'essaie de savoir qui est confus et à quel propos. Selon vous, il y a, ou il y aura, de la confusion, mais encore une fois, je ne pense pas que la population soit confuse. Je ne pense pas que les détaillants et les gens du secteur de l'emballage ne comprennent pas que la façon d'utiliser un produit entraîne différentes conséquences.
Qui, encore une fois, est confus? Je ne sais pas trop de qui il s'agit.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Bienvenue à tous, et merci d’être parmi nous cet après-midi.
J’aimerais aussi m’adresser à l’Association canadienne de l’industrie de la chimie. À environ 16 km de chez moi se trouve Joffre, localité où l’industrie pétrochimique albertaine est essentielle.
En ce qui concerne les plastiques et l’utilisation qu’on en fait, j’ai participé à une mission commerciale en Chine il y a quelques années, et partout où on allait, on constatait qu’on se servait des plastiques pour assurer la salubrité des aliments. Par exemple, j’ai vu un épi de maïs emballé dans du plastique. Nous avons vu des plastiques à usage unique dans nos supermarchés, et on nous dit maintenant qu’on ne paiera plus les sacs de plastique. On nous demande de les utiliser au lieu d’apporter des sacs de tissu potentiellement contaminés. Il y a tellement d’exemples du genre.
Madame Des Chênes, vous avez mentionné qu’il existe des obstacles à l’investissement. C’est vraiment essentiel parce qu’on ne semble pas en tenir compte dans la discussion concernant les ressources naturelles du Canada et leur importance. Personne ne se penche sur les 60 % de réduction des gaz à effet de serre dont vous parlez. Personne ne s’y intéresse dans le contexte agricole. Nous reconnaissons que le Canada est bien meilleur que d’autres endroits dans le monde, mais nous montrons que nous allons arrêter certaines pratiques. Je pense aux néonicotinoïdes et aux choses du genre. On milite activement en faveur de leur élimination parce qu’ils vont tuer les abeilles. Honnêtement, les apiculteurs amènent leurs abeilles dans les champs de canola pour assurer la santé de leur production.
Je me préoccupe beaucoup de la façon dont l’industrie est dépeinte. Il me semble que nous n’arrivons pas à faire comprendre son importance aux gens et le fait que ses recettes peuvent servir à recueillir le plastique dans les océans et ces types de choses si nous exploitons le plein potentiel de notre industrie.
Je veux poser une question concernant certains des obstacles qui nous empêchent d’être concurrentiels. Il y a, bien sûr, la taxe sur le carbone, dans sa forme actuelle et dans la forme qu’elle prendra dans un proche avenir. Nous essayons de faire concurrence à des entreprises du monde entier. Si nous fermons notre industrie, des entreprises d’ailleurs prendront sa place. Je suis curieux de savoir ce que vous pensez que les répercussions de notre réglementation excessive et de notre non-participation au marché mondial auront sur notre industrie.
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Merci, madame la présidente.
J’aimerais d’abord remercier tous les témoins d’être ici aujourd’hui.
Avant de commencer à poser mes questions, je tiens à mentionner au Comité que, à 12 h 55 aujourd’hui, le greffier a envoyé mon avis de motion à tous les membres. J’aimerais que nous discutions d’un projet de rapport le 22 juin, journée qui a déjà été réservée aux affaires du Comité. Je ne veux pas en parler davantage aujourd’hui. Nous pourrons entrer dans les détails à l’occasion d’une journée réservée aux affaires du Comité pour ne pas enlever plus de temps aux témoins.
Je vais maintenant poser ma question.
[Français]
Ma première question s'adresse à M. Dagenais, de l'Administration portuaire de Montréal.
Le Port de Montréal est le plus grand port de l'Est du Canada. Il contribue à un écosystème de 6 300 entreprises et représente au total 19 000 emplois.
Pourriez-vous nous dire dans quelle mesure les activités de transport maritime ont diminué à Montréal?
Pourriez-vous également préciser combien d'emplois ont été perdus au sein de l'Administration portuaire de Montréal depuis le début de la pandémie?
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Je vous remercie de la question.
Pour ce qui est de nos activités, le premier quart de 2020 a été très bon. Toutefois, dès la mi-avril — ainsi que vers la fin d'avril et au mois de mai —, nous avons commencé à ressentir les effets du ralentissement. Ils sont visibles aujourd'hui au quotidien. La circulation est moins élevée quant aux navires et aux trains. Nous prévoyons, pour l'exercice financier de 2020, une diminution d'à peu près 12 % de nos revenus. Comme vous le savez, notre organisme doit s'autofinancer. Cette réduction de 12 % nous a amenés à faire des réaménagements, entre autres dans notre plan d'immobilisation, soit à l'égard de nos investissements à long terme pour l'entretien et le développement de nos infrastructures. Le but, ici, est de faire balancer nos flux de trésorerie.
Heureusement, nous n'avons pas eu à faire de mises à pied à l'Administration portuaire de Montréal, qui emploie 250 personnes. Par contre, le personnel administratif fait présentement du télétravail. Une partie du personnel, soit presque la moitié, est à pied d'œuvre tous les jours. Ces employés entretiennent les infrastructures, mais ils exploitent aussi un réseau ferroviaire sur l'emprise du port. Ils assurent tous les autres services, notamment le camionnage, la sécurité et la prévention des incendies.
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Oui, bien sûr. Je dirais que 45 % des marchandises que nous transportons proviennent de l’industrie alimentaire, alors nous surveillons de près les nouveaux marchés après la COVID.
Nous voyons aussi de nombreux problèmes côté distribution. Nous avons 32 centres de distribution liés à l’industrie alimentaire et nous avons d’énormes capacités. Le problème est d’obtenir l’accès aux grandes villes. Comme vous le savez, on a fermé certaines rues et certains secteurs aux camions. Nous aimerions livrer de la nourriture, mais avec une grosse remorque, ce serait impossible dans la plupart des cas, ce qui aurait, évidemment, une incidence réelle sur le coût des aliments. Si nous devons ramener nos conteneurs au centre de distribution et placer les aliments dans un petit camion, c’est clair que les coûts changeront.
Il faut très bien expliquer toute nouvelle réglementation gouvernementale des exportations, car avec tous les accords qui pourraient exister, comme celui entre le Canada et l’Europe, l’Europe expédie 80 % de ses exportations au Canada, et le Canada lui renvoie environ 20 % de cette valeur, si bien que nous sommes perdants sur ce point.
Nous ne nous plaignons pas parce que nous faisons beaucoup de transport vers le port de Montréal, mais pour être juste envers l’industrie alimentaire au Canada, surtout si vous prenez contact avec Groupe Export à Montréal, ils vous donneront tous les faits concernant le fonctionnement et vous diront si le Canada exerce des pressions sur les exportations alimentaires par rapport à l’importation de produits européens.
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Je vous remercie de votre question.
Effectivement, le Fonds national des corridors commerciaux a financé des projets au Port de Montréal, tout comme Scale AI. Vous parliez d'investissements en lien avec ce que l'on appelle la supergrappe en innovation et en intelligence artificielle. Dans les deux cas, le Port de Montréal a lancé des projets, dont un, sur la désignation des marchandises et des produits médicaux de première nécessité, est en développement accéléré à l'heure actuelle.
Un autre de nos projets en développement rapide vise à mieux coordonner et à outiller la prise de décisions portant sur les chaînes logistiques au Québec. Il s'agit ici de regrouper et de numériser les mouvements des marchandises à partir de l'Europe plus de 25 jours avant leur arrivée au Canada afin d'adapter nos chaînes logistiques et de les rendre capables de prendre des décisions en fonction de la météo. En effet, vous savez sans doute que traverser l'Atlantique est encore aujourd'hui une entreprise assez périlleuse et aléatoire.
Dans le cas des corridors de commerce, il existe des projets, entre autres sur l'amélioration des infrastructures, la cour intermodale et la création de viaducs. Il y a eu aussi du financement pour des terminaux à conteneurs.
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Merci, madame la présidente.
Je vais reprendre là où mon collègue, M. Erskine-Smith, s'est arrêté. Je m'intéresse au concept du plastique inutile par rapport au plastique utile. Je trouve que c'est une bonne façon de situer le débat pendant la pandémie. Avant la pandémie, on parlait beaucoup de l'inutilité des pailles à usage unique et des sacs de plastique à usage unique. Dans le contexte de la santé humaine et environnementale, on a fait le calcul que l'utilisation de ces produits n'était pas nécessaire. Puis, en pleine pandémie, les responsables de la santé publique nous ont affirmé le contraire, nous disant essentiellement de ne pas apporter nos sacs en plastique réutilisables à l'épicerie et d'utiliser plutôt des sacs en plastique à usage unique en raison des risques pour la santé humaine.
Madame Des Chênes, je me demande simplement si vous pouvez nous donner le point de vue de l'industrie à cet égard. Si vous avancez que l'approche à privilégier n'est pas d'inscrire les plastiques comme substance toxique sous l'annexe 1 de la LCPE, comment pouvons-nous trouver un compromis? Nous savons qu'il y a du plastique partout. Nous savons qu'on l'utilise dans tout à tous les jours, mais comment pouvons-nous, en tant que législateurs, gérer ce compromis dont nous parlons constamment, afin de répondre aux peurs des gens préoccupés par les icebergs de déchets plastiques qui flottent au large de l'Indonésie?
Je me préoccupe également des microbilles dans nos Grands Lacs. Je ne veux pas en ingérer.
Comment peut-on rompre la quadrature du cercle? De quelle façon l'Association canadienne de l'industrie de la chimie va-t-elle donner l'exemple sur cette question afin de participer activement aux discussions sur la réglementation plutôt que de simplement la subir?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci beaucoup à tous les témoins qui ont comparu devant le Comité.
Je devrais, à mon tour, m'excuser parce que j'ai eu des problèmes techniques. Il y a de nombreux passages des témoignages que j'ai manqués. Je vous suis éternellement reconnaissant pour toute l'aide que vous m'avez donnée.
Pour ma première question, si vous me le permettez, je voudrais poursuivre dans la lignée de ce qu'a dit Mme Rempel Garner. Ma question s'adresse à l'industrie chimique.
Mme Garner a affirmé à juste titre qu'on ne peut pas se contenter de faire pression contre les règlements. La réalité est qu'il y a de nombreuses anicroches dans la manière dont les choses se passent actuellement. Si j'ai bien compris, le témoin de l'industrie chimique a souligné avec raison — et à l'instar de mon collègue, le député Longfield — que tout est question d'innovation. Ce qui importe, c'est de nous assurer que nous sommes réactifs et que nous progressons.
Toutefois, la question et le défi restent d'actualité. Comment allons-nous nous assurer que le plastique ne soit pas déversé partout dans le monde? C'est un problème qui préoccupe de nombreux Canadiens. Encore une fois, je comprends parfaitement que le représentant de l'industrie chimique ait dit qu'il faut des produits de recyclage avancés [Difficultés techniques] chimiques depuis pas mal de temps.
Si je puis vous demander une fois de plus...
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Ma question s'adresse à M. Lessard.
Tout à l'heure, monsieur Lessard, vous avez fait mention des difficultés rencontrées par des camionneurs au cours des premières semaines.
J'en ai entendu parler. J'ai de la famille et des amis qui travaillent dans ce domaine, et ils me disaient ne pas avoir accès aux installations sanitaires, que ce soit au Québec, en Ontario ou ailleurs, de l'autre côté de la frontière. Lorsqu'ils passent la frontière américaine, ils se font confisquer la nourriture qu'ils ont apportée, qui est jetée. Ils rencontrent des difficultés aux lieux d'embarquement et de débarquement de la marchandise, étant presque considérés comme des parias.
Parmi les mesures qui ont été mises en place, laquelle a été la plus efficace pour veiller à ce que nos camionneurs aient le sentiment d'être respectés et pour diminuer leur niveau de stress?
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Ce que vous mentionnez, nous l'avons vécu de façon intense, pas nécessairement entre le Québec et l'Ontario — même si nous sommes très occupés dans ce corridor —, mais davantage du côté américain. C'est vrai que, lorsque les gens arrivaient au point de chute, au point de livraison, ils passaient souvent pour des parias.
Dans certains cas, les destinataires ne voulaient pas signer les documents de réception. Comme tout le monde a un téléphone, nous avons donc instauré une mesure où le camionneur prenait une photo du document et une photo de la personne qui recevait la marchandise. De cette façon, nous étions sûrs de nous faire payer.
Les gens avaient évidemment des boîtes à lunch, et il est arrivé à quelques reprises qu'on leur refuse. Ce qui était insultant, c'est que les gens avaient fait préparer de la nourriture par des traiteurs, et, lorsqu'ils arrivaient à la frontière, on la jetait.
Cette situation créait énormément de pression, mais elle s'est améliorée parce que les gens de l'Alliance canadienne du camionnage, ou ACC, et de l'Association du camionnage du Québec, ou ACQ, ont travaillé très fort et ont réussi à convaincre les responsables des postes frontaliers que les chauffeurs ont au moins le droit de manger et de s'arrêter pour satisfaire leurs besoins sanitaires.
Je pense que la protection des renseignements personnels est toujours un sujet très sensible, et nous sommes plus prudents parce que nous savons que les risques peuvent donner lieu à des conséquences auxquelles le commissaire ne peut pas nécessairement remédier. Cela crée également un précédent pour l'avenir.
Quand nous regardons ce que nous avons fait, force est de constater que le monde a évolué de manière très conservatrice et qu'il n'a pas beaucoup avancé, voire pas du tout. C'est pourquoi nous n'avons pas été en mesure de voir vraiment les avantages des données.
Étant donné l'urgence particulière de la situation, nous avons parlé à un certain nombre de groupes de patients. Nous leur avons dit: « Nous voulons vous donner les moyens de contribuer à la science. Nous voulons être totalement transparents avec vous et vous dire que c'est les jeux de données qui nous intéressent. Si nous pouvons les obtenir avec votre plein consentement, ils seront utilisés pour cette étude particulière et pour créer ces outils particuliers. »
Les regroupements de patients et nos défenseurs de patients clament haut et fort que c'est ce que veulent les patients. Ils veulent pouvoir contribuer. Leurs données sont importantes. Elles sont mises en valeur dans le système, et les patients veulent être en mesure de le faire pour le bien de la science et du Canada.
Je pense qu'il est important — nous en parlons beaucoup — de travailler avec l'ensemble de l'écosystème, d'être autour de la table avec toutes les parties prenantes et de collaborer les uns avec les autres au développement. En faisant cela, nous pourrons nous assurer que tout ce que nous faisons est conforme aux directives prescrites.
Nous échangeons avec nos experts en matière de protection des renseignements personnels et avec les autorités compétentes, mais les contributions de la base et la définition des problèmes suscitent un certain intérêt. Ce que je dis, c'est que ce n'est pas insurmontable.
Je pense que c'est ce que je voulais souligner, parce que, bien sûr, en tant qu'agriculteur, je paie une taxe carbone sur le propane que j'utilise.
Pour revenir à l'un des commentaires formulés plus tôt au sujet du transport et de tout le reste, et de la façon dont les Canadiens vont finir par payer plus cher pour les aliments, très franchement, nous ferions mieux de comprendre que ce sont les coûts de distribution, les coûts de transformation et certains des coûts de main-d’œuvre associés à certains des produits plus raffinés qui font augmenter le coût des aliments. Cet argent ne va pas aux agriculteurs. Je tenais à apporter cette précision.
En dernier lieu, si je pouvais parler avec l'Administration portuaire de Montréal, je sais que des millions de tonnes de mazout et d'essence transitent par le port de Montréal. Si un futur gouvernement décidait de perturber la circulation des pétroliers dans le Saint-Laurent, dans quelle mesure cela pourrait-il nuire au port de Montréal?