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Bonjour mesdames et messieurs.
La séance est ouverte.
Bienvenue à la 19e séance du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Le Bureau de régie interne exige que les membres du Comité respectent les protocoles sanitaires. Ces protocoles sont les suivants. Maintenir une distance physique de deux mètres entre vous. Porter un masque non médical lorsque vous entrez dans la salle de réunion. Il est préférable de porter un masque en tout temps, y compris une fois que vous êtes assis. Assurer une bonne hygiène des mains en utilisant le désinfectant placé à l'entrée de la salle et vous laver régulièrement les mains avec du savon.
À titre de présidente, je vais m'assurer du respect de ces mesures pendant toute la durée de la réunion. Je vous remercie à l'avance de votre coopération.
La séance d'aujourd'hui se déroulera en format hybride conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre des communes du 25 janvier 2021. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes.
La diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité. Je profite de l'occasion pour rappeler à tous les participants que les captures d'écran ou les photos d'écran ne sont pas autorisées.
Je vous rappelle également que tous les commentaires des députés et des témoins doivent s'adresser à la présidence. Quand vous ne parlez pas, mettez votre micro en sourdine.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre établi des membres du Comité, qu'ils soient présents en personne ou qu'ils participent virtuellement à la réunion.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité reprend son étude des mesures spéciales en matière d'immigration et de protection des réfugiés pour les habitants de Hong Kong et son étude d'impact sur le marché du travail dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Conformément au deuxième rapport du sous-comité adopté par le Comité le 1er février, les témoignages entendus aujourd'hui seront pris en considération pour les deux études.
Aujourd'hui, j'aimerais souhaiter la bienvenue à l'honorable Marco Mendicino, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Merci, monsieur le ministre, de votre présence parmi nous. Tous les membres de notre comité apprécient vraiment votre participation à deux réunions cette semaine. Je vous remercie en leur nom.
Pour ce groupe de témoins, nous accueillons également des fonctionnaires du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Nous recevons Marian Campbell Jarvis, sous-ministre adjointe, Politiques stratégiques et de programmes; Nicole Giles, sous-ministre adjointe déléguée, Opérations; Pemi Gill, directrice générale, Réseau international et Caroline Xavier, sous-ministre déléguée.
Le ministre demeurera avec nous pour le premier groupe de témoins. Nous allons commencer par entendre sa déclaration liminaire, puis nous passerons à la période de questions.
Bienvenue, monsieur le ministre. Vous pouvez commencer. Vous disposez de cinq minutes pour présenter votre exposé.
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Merci, madame la présidente et mesdames et messieurs.
Avant de commencer, j'aimerais souligner que je me joins à vous depuis le territoire traditionnel non cédé de la Première Nation algonquine.
J'aimerais aborder pour commencer les recherches du Comité sur les études d'impact sur le marché du travail (EIMT) concernant les travailleurs étrangers temporaires et notre système d'immigration. Après quoi, je parlerai de nos initiatives visant à aider un plus grand nombre de résidents de Hong Kong à choisir le Canada.
[Français]
Comme vous le savez peut-être, le Programme des travailleurs étrangers temporaires, ou PTET, est axé sur la demande et l'intérêt des employeurs. Le Programme a pour but d'aider les employeurs canadiens à obtenir les services de travailleurs étrangers pour combler un manque de main-d'œuvre. Il comporte plusieurs volets, dont l'un concerne le secteur agricole.
Pour offrir de l'embauche dans le cadre du PTET, un employeur doit d'abord demander une étude d'impact sur le marché du travail, un outil essentiel pour protéger l'accès des Canadiens au marché du travail tout en garantissant que les employeurs ont fait des efforts raisonnables pour embaucher des travailleurs canadiens avant de recruter des ressortissants étrangers.
[Traduction]
Comme nos collègues d'Emploi et Développement social Canada pourront vous l'expliquer tout à l'heure, leur ministère gère l'évaluation des demandes d'EIMT et rend des décisions à leur égard. Le rôle d'IRCC consiste à délivrer les permis de travail. Cela exige que nous recevions une preuve d'EIMT favorable ou neutre d'un employeur que les ressortissants étrangers doivent nous soumettre avec leur demande de permis de travail pour entrer au Canada dans le cadre du PTET.
L'autre programme canadien de travail pour les ressortissants étrangers, le Programme de mobilité internationale, est différent. Son objectif principal est de promouvoir les grands intérêts économiques, culturels et nationaux du Canada, plutôt que d'aider à pourvoir des emplois précis dans des secteurs particuliers. Les travailleurs qui viennent dans le cadre de ce programme sont exemptés du processus d'EIMT et comprennent, par exemple, les titulaires d'un permis de travail postdiplôme, les jeunes du programme vacances-travail et les époux ou conjoints de résidents temporaires.
Madame la présidente, j'espère que cela vous donne du contexte sur cet enjeu important.
Passons maintenant à Hong Kong. Dans la foulée des recommandations faites récemment par le Comité spécial sur les relations sino-canadiennes, le Comité pourrait me poser des questions concernant les voies que les résidents de Hong Kong peuvent emprunter pour venir au Canada de façon temporaire ou permanente.
Bien entendu, toute cette situation se déroule avec en toile de fond une situation extrêmement préoccupante à Hong Kong. Dans cette période difficile, le Canada est solidaire de la population de Hong Kong et partage les graves préoccupations de la communauté internationale eu égard à la loi sur la sécurité nationale envisagée par la Chine.
Les liens qui unissent le Canada et Hong Kong sont profonds, et nous souhaitons que les nombreux jeunes hongkongais qui envisagent de partir à l'étranger choisissent le Canada. C'est pourquoi j'étais fier d'annoncer, en novembre dernier, les nouvelles possibilités qui s'offrent aux jeunes de Hong Kong d'opter pour le Canada comme endroit pour travailler, étudier et s'installer. Ces mesures viennent compléter les voies existantes pour les résidents de Hong Kong, soit les volets de la migration économique et du regroupement familial, le Programme de parrainage privé de réfugiés et le Programme de réfugiés pris en charge par le gouvernement, de même que notre système d'octroi de l'asile de renommée mondiale.
Ce nouveau programme offre des permis de travail ouverts d'une validité maximale de trois ans aux personnes qui ont obtenu un certificat ou un diplôme d'un établissement postsecondaire canadien désigné au cours des cinq dernières années, ou un titre de compétences équivalent dans un établissement d'enseignement à l'étranger. Je dois également ajouter que dans le cadre de cette initiative, les époux, conjoints de fait et enfants à charge admissibles peuvent également demander un permis de travail ou d'études. D'ailleurs, le processus de réception des demandes pour le nouveau permis de travail ouvert a été lancé le 8 février dernier.
[Français]
De plus, le ministère a créé deux nouvelles voies d'accès à la résidence permanente, qui seront offertes plus tard cette année.
La première ciblera les anciens résidents de Hong Kong qui ont acquis au moins un an d'expérience de travail au Canada et qui remplissent d'autres critères, tels que des niveaux minimaux de compétences linguistiques et de scolarité.
La seconde permettra aux personnes qui ont obtenu leur diplôme d'un établissement d'enseignement postsecondaire au Canada de demander directement la résidence permanente.
[Traduction]
Avant d'aller plus loin, j'aimerais clarifier un point important. Je tiens à assurer au Comité qu'aucun résident de Hong Kong ne se verra interdire l'entrée au Canada ou refuser une demande d'asile pour avoir participé à une manifestation pacifique. Cette mesure s'applique peu importe si la personne a participé à une manifestation avant ou après l'adoption de la loi sur la sécurité nationale. Nous appuyons sans réserve le droit de manifester pacifiquement, la liberté d'expression et la liberté de réunion.
Les mesures que nous avons prises sont harmonisées avec celles de nos alliés qui partagent nos graves préoccupations concernant la situation à Hong Kong.
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Merci, madame la présidente.
Encore une fois, merci, monsieur le ministre, de votre présence parmi nous.
Dans une réponse fournie par Services publics et Approvisionnement Canada, nous avons appris que 86 % des employés du bureau de réception des demandes de visa de Pékin sont eux-mêmes employés par une entreprise appartenant à la police chinoise.
Monsieur le ministre, vous avez dit que le gouvernement approuve chacune des personnes qui travaille pour le bureau, mais selon Approvisionnement Canada, les employés qui travaillent pour cette entreprise sont autorisés par Visa Facilitation Services ou VFS. La majorité des employés du bureau des visas, qui travaillent pour une entreprise entretenant des liens avec le régime chinois, ne sont pas approuvés par notre gouvernement.
Les employés du gouvernement fédéral ayant accès à des formulaires classés protégé A, B ou C — des documents aussi élémentaires que des formulaires de demande de résidence permanente sur papier — devraient avoir fait l'objet, au moins, d'une vérification de la cote de fiabilité par le gouvernement. Et pourtant, des employés d'une entreprise appartenant à la police manipulent des renseignements relatifs aux visas et n'ont pas été soumis à notre processus de vérification.
Si le Parti communiste chinois crée une fausse identité dans le but d'infiltrer notre bureau des visas à l'étranger au moyen de l'espionnage, autrement dit, s'il recueille des demandes de visa contenant les antécédents de demandeurs pour ensuite les faire passer à travers le processus de recrutement du sous-traitant, comment pourrions-nous en être informés?
:
Je remercie mon collègue pour sa question. Je comprends son inquiétude.
Nous sommes très conscients des risques associés à nos activités à l'étranger. C'est la raison pour laquelle, comme je l'ai mentionné, nous avons mis en place un processus d'approvisionnement rigoureux dirigé par SPAC qui vérifie les entreprises sur le plan de la sécurité et de la propriété. C'est ce qui explique pourquoi toutes les personnes qui sont employées par nos entrepreneurs et nos sous-traitants sont vérifiées au titre de la même cote de fiabilité que pour les employés à l'interne du gouvernement, de nos ambassades et de nos services consulaires.
De plus, nous avons mis en place une vidéosurveillance pour surveiller leur travail. Nous nous assurons également que les protocoles sont respectés au moyen d'audits. Nous allons continuer de gérer ces risques à l'avenir et de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et l'intégrité de notre système d'immigration.
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Merci, madame la présidente.
[Français]
Bonjour, monsieur le ministre.
C'est avec plaisir que nous vous accueillons à notre comité aujourd'hui.
La communauté francophone est bien établie dans tout le pays et elle mérite que nous lui accordions le même dévouement et le même soutien que ceux accordés à toute la population. Nous souhaitons que les petites communautés et les immigrants francophones puissent prospérer. À cette fin, le gouvernement s'est engagé à atteindre la cible de 4,4 % d'admissions d'immigrants francophones hors Québec.
Pouvez-vous nous fournir une mise à jour sur les progrès réalisés par le gouvernement dans ce dossier important, ainsi que...
[Traduction]
[Difficultés techniques]
Est-ce que tout le monde a entendu?
[Français]
Je vais reposer ma question.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous fournir une mise à jour sur les progrès réalisés par le gouvernement dans ce dossier important et nous parler de l'effet des changements apportés à...
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Bien entendu, madame la présidente. Merci.
[Français]
Bonjour, monsieur le ministre.
Je vous souhaite la bienvenue au Comité.
La communauté francophone est bien établie dans tout le pays et elle mérite que nous lui accordions le même dévouement et le même soutien que ceux accordés à toute la population. Nous souhaitons que les petites communautés et les immigrants francophones puissent prospérer. À cette fin, le gouvernement s'est engagé à atteindre la cible de 4,4 % d'admissions d'immigrants francophones hors Québec.
Pouvez-vous nous fournir une mise à jour sur les progrès réalisés par le gouvernement dans ce dossier important et nous parler de l'effet des changements apportés aux catégories d'immigration pour atteindre les objectifs fixés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, ou IRCC?
:
Je vous remercie de la question.
Notre gouvernement est un champion des langues officielles au Canada, et il sait que l'immigration est essentielle à la vitalité de nos communautés francophones en situation minoritaire. C'est pourquoi il a annoncé une mesure selon laquelle des points supplémentaires étaient accordés aux candidats francophones et bilingues dans le cadre du programme Entrée express.
Nous continuerons de trouver de nouvelles façons d'attirer les francophones, y compris la mise en place d'une voie d'intégration francophone et des initiatives comme l'Initiative des communautés francophones accueillantes. Notre gouvernement sera toujours un grand défenseur de nos communautés francophones partout au Canada.
De plus, en 2020, les admissions d'immigrants francophones représentaient 3,61 % de toutes les admissions d'immigrants hors Québec. Il s'agit de bons progrès relativement à cette importante priorité.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être de retour parmi nous. Nous passerons beaucoup de temps en votre compagnie cette semaine.
Ma première question porte sur les gens qui sont en attente d'une décision quant à leur résidence permanente et qui ont fait une demande au Québec au titre de la catégorie de l'immigration économique.
Selon les données ouvertes du gouvernement, le seuil de demandes n'a pas été atteint au Québec. Près de 12 000 demandes ont été traitées, sur une possibilité totale de 26 000 demandes. Plusieurs personnes disent que leur demande de résidence permanente est en attente à cause des très longs délais de traitement quant aux permis de travail. Plusieurs ont perdu leur emploi et n'ont pas pu en retrouver un autre. D'autres veulent changer de milieu de travail, mais ils ne peuvent pas le faire.
Le ministère a-t-il envisagé la possibilité de traiter en priorité les dossiers de résidence permanente des personnes qui se trouvaient déjà sur le territoire au moment où la pandémie de COVID-19 est survenue?
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Je vous remercie de la question, madame Normandin.
Comme vous le savez, je partage votre inquiétude. Il faut créer des programmes pour appuyer tous les travailleurs qui veulent venir au Canada et contribuer à notre économie ainsi qu'à notre tissu social, pas seulement au Québec, mais partout au Canada.
C'est la raison pour laquelle notre gouvernement investit beaucoup dans notre ministère afin d'augmenter les ressources et de favoriser la flexibilité des programmes. L'objectif est de traiter en priorité les dossiers des travailleurs dont nous avons besoin. Nous essayons de trouver des solutions au manque de main-d'œuvre et de maintenir notre économie.
Il est vrai que, dans cette situation complexe qu'entraîne la pandémie globale, nous devons saisir l'occasion de faire appel au talent et à l'expérience des travailleurs temporaires qui sont déjà au pays. Nous pouvons explorer les possibilités de faciliter leur accès à la résidence permanente.
C'est le travail que nous faisons conjointement avec le gouvernement du Québec. Comme je l'ai dit, c'est bon non seulement pour le Québec, mais aussi pour le Canada.
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Je vous remercie, monsieur le ministre.
Ma prochaine question porte sur les longs délais quant au traitement des permis de travail en raison de la crise sanitaire. Selon des avocats en immigration avec qui j'ai communiqué ce matin, l'attente est de sept mois pour certaines catégories de permis de travail. Les journaux ont aussi parlé de cas de réfugiés qui se trouvent dans la même situation. On sait qu'il y a des possibilités d'emploi dans le milieu de la santé, mais les gens ne peuvent pas se faire embaucher sans permis de travail. Ils doivent se résoudre à demander de l'aide sociale.
Nous avons pu constater la pression de plus en plus grande qui s'exerce en ce qui a trait au traitement des permis de travail dans le contexte de la crise sanitaire.
Cela aurait-il été une bonne idée de prendre en compte des propositions comme celle du Bloc québécois visant la mise en place de permis de travail par secteur?
Il faudrait peut-être mener des études d'impact sur le marché du travail sectoriel et sur la durée de validité des permis de travail, durée qui pourrait être augmentée. À long terme, cela diminuerait la pression sur le traitement des demandes. Qu'en pensez-vous?
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Madame Normandin, je suis toujours ouvert à vos suggestions, mais je souligne que nous avons déjà doté notre système d'une meilleure flexibilité afin de répondre au manque de main-d'œuvre et d'assurer le respect de nos priorités en matière d'économie.
Dans le cadre de ce système, nous avons la possibilité de délivrer des permis de travail ouverts. Le système s'appuie également sur des études d'impact sur le marché du travail, ou EIMT, afin de répondre aux besoins d'un secteur précis de notre économie. Nous allons continuer à travailler dans ce sens.
En ce qui a trait aux délais, les résultats de cette année sont très encourageants. En janvier, nous avions traité 10 % de plus de demandes qu'au mois de janvier de l'année précédente. En février, nous avons envoyé plus de 27 000 invitations à de nouveaux immigrants se trouvant déjà au Canada et qui avaient de l'expérience de travail dans notre pays, y compris au Québec. Nous allons continuer sur cette lancée.
Au sujet des travailleurs agricoles, plusieurs entrepreneurs du milieu agricole chez nous commencent à s'inquiéter. Ils cherchent à savoir quelles seront les mesures sanitaires qui s'appliqueront à eux. Sur le site Web du gouvernement, on apprend que, jusqu'au 14 mars, les travailleurs étrangers temporaires seront exemptés de l'obligation de séjourner à l'hôtel. Selon le site, d'autres détails seront bientôt disponibles.
Nous sommes déjà le 10 mars.
Pouvez-vous me dire ce à quoi on peut s'attendre au sujet des travailleurs agricoles?
Y aura-t-il des modifications apportées aux conditions d'hébergement de ces travailleurs?
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur le ministre.
Le ministre affirme que chacune des personnes qui travaille pour le centre de réception des demandes de visa ou CRDV, y compris les sous-traitants, ont été approuvés par le gouvernement. Nous avons appris que les employés de l'entreprise qui appartient à la police de Beijing sont recrutés par l'entrepreneur, et qu'ils ne sont pas approuvés par le gouvernement fédéral.
Nous apprenons maintenant que 86 % de l'effectif recruté par l'entrepreneur chargé d'assurer les services du CRDV relève de la police chinoise. Sur quelle planète vit-on pour trouver que c'est une bonne idée que 86 % de l'effectif qui reçoit les renseignements délicats que traite le CRDV soit employé par une branche de la police? Et par-dessus le marché, nous apprenons que le président de cette entreprise est le secrétaire du parti communiste et que le directeur général en est le sous-secrétaire. La vérité, c'est que toute cette structure sent mauvais. Nous sommes en présence d'un énorme conflit d'intérêt pour la sécurité des demandeurs.
Le ministre continue de répéter qu'il est convaincu de la sécurité du CRDV. Et pourtant, toute la structure est fondamentalement viciée. Compte tenu de ce qui vient d'être découvert, est-ce que le ministre a toujours confiance dans cette structure et compte-t-il faire quelque chose à ce sujet? S'il a l'intention de me donner la même réponse que celle qu'il a fournie aux autres membres de notre comité pendant cette réunion, et lors de la précédente, il n'a qu'à dire qu'il n'est pas à l'aise avec la question, et je pourrai passer à la question suivante.
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Madame Kwan, je ne peux que répéter que je comprends vos inquiétudes. J'ai toutefois confiance dans les protocoles que nous avons mis en place pour gérer les risques dans les environnements étrangers, y compris en Chine.
Ma présence ici vise à vous expliquer comment ces risques sont pris en compte. La vérification et l'approbation qui sont effectuées par nos fournisseurs garantissent l'uniformité de la norme qui est appliquée dans l'ensemble du gouvernement eu égard à la cote de fiabilité.
Comme je viens de l'expliquer, nous ne nous arrêtons pas là. Nous veillons aussi à ce que les centres de réception des demandes de visa eux-mêmes appliquent des mesures de sécurité rigoureuses pour surveiller étroitement et examiner soigneusement le travail qui est exécuté par nos employés contractuels, notamment le téléversement de renseignements de nature délicate, dans le cadre de notre processus de réception des demandes de visa.
J'espère que vous comprendrez que nous gardons les yeux grands ouverts sur cette question. Nous allons continuer de gérer ces risques soigneusement à l'avenir et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger l'intégrité de notre système d'immigration.
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Pourriez-vous expliquer pourquoi Richard Fadden, un ancien directeur du SCRS, a déclaré très clairement que compte tenu de l'installation mise en place, il ne pouvait penser à une porte d'entrée plus prometteuse pour les cyberespions chinois.
Cet homme possède une connaissance approfondie de la capacité des Chinois en matière de technologie de cyberespionnage, et des systèmes qu'ils pourraient avoir mis en place. Il a travaillé pour deux premiers ministres, et il affirme, très clairement et très directement, que cette installation constitue un point d'entrée pour les cyberespions chinois.
Êtes-vous d'accord ou non avec cette affirmation, et si vous pensez qu'il se trompe, à quel point se trompe-t-il?
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Merci, madame la présidente.
Étant donné toutes les réformes auxquelles procède le ministre, s'il continue à ce rythme au cours des prochaines années, il se pourrait bien, si jamais je décide de quitter la politique, que je sois tenté d'écrire un livre sur lui.
Monsieur le ministre, revenons au Canada. Il y a peu de temps, le Boston Consulting Group a mené une enquête auprès de 200 000 personnes dans 190 pays. D'après cette enquête, le Canada est la première destination et l'endroit le plus désirable où venir travailler.
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous parler de quelques-unes de ces réformes que vous apportez en vue d'intégrer notre société et notre économie au moyen de l'immigration?
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Encore une fois, merci, monsieur Dhaliwal, de votre question et de votre défense passionnée des intérêts dans le domaine de l'immigration. Nous sommes souvent en contact, et vous êtes un grand champion dans votre collectivité. Je suis fermement convaincu que vous appréciez les opportunités que l'immigration comporte. Je suis moi-même fils d'une famille d'immigrants. Je suis donc très bien placé pour comprendre ce que cela signifie de pouvoir venir au Canada pour y écrire le prochain chapitre de sa vie et pour tirer pleinement parti des occasions qui y sont offertes.
Je ne m'arrête ici que pour souligner cela, parce que c'est la valeur fondamentale qui sous-tend notre plan des niveaux d'immigration pour 2021 et au-delà. Selon moi, il s'agit d'un plan qui accélérera la reprise de l'économie grâce à notre croissance continue stimulée par l'immigration.
Comme je l'ai déjà expliqué, les nombreuses innovations que nous avons introduites au cours de l'année ne visaient pas seulement à créer de nouvelles voies pour ceux qui sont à l'étranger. Je reconnais que nous continuons d'exercer nos activités dans un environnement très complexe, étant donné que nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie. Sachez que je suis impatient d'atteindre le moment où la vie reprendra son cours normal, comme nous le sommes tous, j'en suis convaincu. Nous considérons également le bassin de talents des travailleurs temporaires qui sont déjà au Canada: les travailleurs, les étudiants étrangers qui sont déjà ici et qui contribuent, par exemple, dans le secteur des soins de santé.
Je pense que nous sommes à la croisée des chemins, et qu'à ce stade-ci nous pouvons fournir des renforts — le deuxième quart de travail, comme je l'ai déjà appelé — pour lutter contre la deuxième vague de la pandémie en incitant les jeunes qui sont ici et qui étudient très fort à appliquer les compétences acquises dans leur domaine dans nos établissements d'enseignement de premier ordre aux quatre coins du Canada. Ce faisant, nous améliorerons notre capacité de sortir de la pandémie, d'accélérer la reprise économique, mais aussi de nous attaquer aux défis démographiques à long terme qui font réfléchir.
Le fait est que nous avons besoin de l'immigration. Si nous ne trouvons pas le moyen de créer de nouvelles voies, toutes les choses qui ont incité votre famille et la mienne à venir ici — accès aux soins de santé et à l'éducation publics et sécurité du revenu de retraite — pourraient se retrouver compromis. Ce n'est pas ce que nous voulons. Notre plan vise à préserver ces valeurs, et c'est pourquoi, à l'avenir, je suis optimiste que le Canada continuera d'être une destination de premier choix pour les nouveaux arrivants.
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Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais revenir à votre réponse, monsieur le ministre, au sujet de l'ouverture que vous avez manifestée envers la révision de certains programmes pour faciliter les démarches des employeurs ayant besoin de main-d’œuvre.
Nous observons que, même pendant la crise sanitaire, le taux de chômage est élevé et que, malgré cela, le manque de main-d’œuvre est toujours préoccupant.
Dans de précédents rapports du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, il a été suggéré de mettre sur pied des EIMT et d'envisager un processus accéléré pour les employeurs jouissant d'une bonne réputation. On a aussi suggéré de remplacer les EIMT par une approche qui serait plus axée sur l'employeur.
Le Bloc québécois suggère aussi au ministère de mener des EIMT axées davantage sur les régions ou les types d'emploi, d'accroître la portée et la durée des EIMT et de prolonger la durée de validité des permis de travail.
Considérant que les suggestions figurant dans ce dernier rapport n'ont toujours pas été prises en compte, comment le ministre peut-il nous assurer que ce qui sera suggéré dans le prochain rapport sera vraiment évalué?
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C'est une bonne question, madame Normandin.
Je reste ouvert aux idées et aux suggestions.
J'ajouterai cependant que nous avons déjà adopté plusieurs mesures liées à la COVID-19 qui visent à soutenir les secteurs économiques clés. Le programme accorde la priorité au traitement des demandes visant des professions considérées comme essentielles pendant la pandémie de COVID-19.
Au Québec, afin de soutenir les efforts liés à la crise sanitaire, le programme est exempt des exigences minimales regroupant certaines professions du secteur de la santé.
Au cours de la saison 2020, dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers, ou PTAS, les employeurs pouvaient demander une prolongation de la durée d'emploi au-delà de huit mois. De plus, dans le cadre du PTAS et du volet agricole, les employeurs disposent d'une certaine souplesse pour présenter les rapports d'inspection des logements lorsque l'autorité compétente n'est pas en mesure de mener une inspection. Voilà quelques exemples d'innovation en ce qui a trait à cette priorité.
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Merci, madame la présidente.
Le ministre a déclaré qu'il serait heureux de travailler avec moi concernant les mesures pour Hong Kong. Ma porte est grande ouverte, tous les jours, 24 heures sur 24. J'ai présenté de nombreuses suggestions au ministre, et je suis prête à travailler avec lui n'importe quand en vue de les voir adopter.
Récemment, nous avons appris qu'un soignant s'était donné la mort après avoir échoué au test de compétences linguistiques pour la 26e fois. Si un soignant occupe un emploi ici, il me semble évident qu'il doit pouvoir communiquer efficacement dans le cadre de son travail. Pourquoi devrait-il réussir d'autres tests linguistiques?
Au Royaume-Uni, les personnes qui n'ont pas l'intention d'occuper un emploi dans un domaine très technique peuvent passer un test linguistique de niveau 2, plus court. Si le gouvernement n'a pas l'intention de cesser l'utilisation du test linguistique, le ministre serait-il prêt à suivre l'exemple du Royaume-Uni?
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Très bien. Merci, monsieur le ministre.
Concernant les tests linguistiques, j'aimerais faire une autre suggestion. Nous pourrions séparer tous les tests afin que les demandeurs puissent passer séparément le test de compréhension de l'écrit, de compréhension de l'oral, de l'expression écrite et de l'expression orale. De cette manière, s'ils réussissent l'un des tests, les résultats pourraient demeurer au dossier, et ils n'auraient pas à repasser tous les tests à nouveau s'ils ont échoué à l'une des étapes.
Sur une autre question concernant les soignants, j'ai écrit au ministre...
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur le ministre, nous avons beaucoup entendu parler de la façon dont le Canada a réagi aux exemples historiques de comportement du gouvernement chinois envers ses citoyens. On a fait la comparaison avec ce que le gouvernement a fait maintenant, en ce qui concerne les mesures d'immigration pour les habitants de Hong Kong.
Pouvez-vous nous dire ce qui se passe dans le système d'immigration pour faciliter la réinstallation en toute sécurité des personnes de Hong Kong? Le gouvernement canadien a-t-il déjà mis en œuvre avec une telle rapidité des mesures de ce genre par le passé? De plus, pouvez-vous nous dire pourquoi, à votre avis, il était si important de veiller à ce qu'il y ait autant de voies d'accès et de mesures de protection?
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Nous reprenons la séance.
Dans ce groupe de témoins, nous accueillons des représentants de Statistique Canada et du ministère de l'Emploi et du Développement social.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à Mme Josée Bégin, directrice générale, Marché du travail, de l'éducation et du bien-être socio-économique à Statistique Canada.
Du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous accueillons Mme Katie Alexander, directrice exécutive, Programme des travailleurs étrangers temporaires et programme de travail partagé. Se joignent à nous également Philippe Massé, directeur général, Programme des travailleurs étrangers temporaires, Direction générale des compétences et de l'emploi, et Caroline Harès, directrice générale intérimaire, Programme des travailleurs étrangers temporaires, Direction générale des services d'intégrité.
Les représentants d'IRCC qui se joignent à nous sont Marian Campbell Jarvis, Nicole Giles, Pemi Gill et Caroline Xavier.
Nous commençons par Statistique Canada. Madame Bégin, vous disposez de cinq minutes pour votre déclaration liminaire. Allez-y, madame.
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Madame la présidente et membres du Comité, je vous remercie de me permettre aujourd'hui de vous faire part de certaines observations clés sur le marché du travail au Canada, plus particulièrement sur l'évolution des besoins en main-d'œuvre depuis le début de la pandémie.
La principale source d'information dont dispose Statistique Canada pour mesurer la demande de main-d'œuvre de façon détaillée est l'Enquête sur les postes vacants et les salaires. Depuis octobre, Statistique Canada diffuse de nouveaux indicateurs mensuels sur la demande non comblée de main-d'œuvre afin de fournir un portrait plus rapide des efforts de recrutement des employeurs. Ainsi, en décembre, il y avait 478 000 postes vacants au Canada.
Une analyse plus détaillée des postes vacants sur une base trimestrielle, notamment selon la profession et la géographie infraprovinciale, sera diffusée le 23 mars 2021 sur le site de Statistique Canada. Lorsque nous examinons ces données, nous constatons que, cet automne, le taux de postes vacants, c'est-à-dire le nombre de postes vacants en proportion de tous les postes vacants et occupés, était sensiblement le même qu'avant la pandémie. Le taux de postes vacants était de 3 % en décembre, après s'être établi à 3,3 % en novembre, et à 3,5 % en octobre, d'après nos données non désaisonnalisées.
Depuis octobre, des taux de postes vacants au-dessus de la moyenne ont été observés aussi bien dans des secteurs où l'emploi a été moins touché par la pandémie de COVID-19, notamment les soins de santé et l'assistance sociale ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques, que dans des secteurs qui l'ont été davantage, par exemple les services administratifs et les services de soutien ainsi que les services d'hébergement et de restauration.
Le secteur de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse, qui emploie un nombre élevé de travailleurs étrangers temporaires, a affiché le taux de postes vacants le plus élevé en octobre, s'établissant à 5,7 %. Celui-ci a toutefois diminué de moitié le mois suivant pour se situer à 2,8 %. En décembre, le taux de postes vacants dans ce secteur s'établissait à 4,2 %. Le nombre de postes vacants dans ce secteur peut varier grandement en fonction des tendances saisonnières.
À l'échelle provinciale, la Colombie-Britannique et le Québec ont constamment affiché les plus hauts taux de postes vacants depuis octobre 2020. Ces provinces avaient aussi des taux de postes vacants parmi les plus élevés avant la pandémie. D'octobre à décembre, les taux de postes vacants ont été parmi les plus faibles en Alberta, en Saskatchewan ainsi qu'à Terre-Neuve-et-Labrador. Les taux de postes vacants dans ces provinces avaient également tendance à être parmi les plus bas avant la pandémie.
J'aimerais maintenant vous présenter un aperçu de la composition des travailleurs étrangers temporaires et de l'immigration.
Les travailleurs étrangers temporaires ont joué un rôle de plus en plus important sur le marché du travail canadien au cours des dernières années. Près de 470 000 ressortissants étrangers avaient un permis de travail entré en vigueur en 2019. Cela représente une forte hausse par rapport aux 340 000 ressortissants dont le permis était entré en vigueur en 2017.
En 2017, il y avait environ 550 000 travailleurs étrangers temporaires au Canada, soit 2,9 % du total des personnes employées. Bien que sur l'ensemble de l'économie ce pourcentage soit assez faible, il était particulièrement élevé dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse, où il représentait 15,5 % de l'emploi.
En revanche, la part des travailleurs étrangers temporaires dans les autres secteurs producteurs de biens était généralement faible: elle s'élevait à 1 % des emplois dans les secteurs de l'extraction minière, de l'exploitation en carrière et de l'extraction de pétrole et de gaz, et à 1,7 % dans l'industrie manufacturière. Parmi les secteurs producteurs de services, la proportion la plus élevée de travailleurs étrangers temporaires, soit 7,2 %, a été observée dans les services d'hébergement et de restauration.
En ce qui concerne l'immigration plus globalement, on note que les niveaux d'immigration ont suivi une tendance à la hausse de 2016 à 2019. En effet, 8 personnes sur 10 qui s'ajoutaient à la population canadienne étaient des immigrants ou des résidents non permanents.
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Je vous remercie beaucoup.
Mes collègues ont déjà été présentés. J'aimerais donc donner un aperçu du programme et de son incidence sur le marché du travail ainsi que des mesures prises pendant la pandémie.
[Traduction]
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a pour objectif de permettre aux employeurs canadiens d'accéder temporairement aux travailleurs étrangers lorsque des travailleurs canadiens ou des travailleurs qui sont des résidents permanents ne sont pas disponibles, et il s'emploie à protéger les travailleurs étrangers pendant leur séjour au Canada. Le programme exige des employeurs qu'ils obtiennent une évaluation de l'impact sur le marché du travail, ou une EIMT, positive ou neutre pour établir que l'emploi d'un travailleur étranger temporaire n'aura pas d'incidence négative sur le marché du travail canadien.
Bien que le programme constitue une petite partie de la population active canadienne, les travailleurs étrangers temporaires sont une source clé de main-d'oeuvre, en particulier dans l'agriculture et l'agroalimentaire. Assurer leur entrée fiable et leurs conditions de travail sécuritaires est la clé de la compétitivité continue de ces secteurs et de la relance économique générale du Canada.
[Français]
Comme je l'ai mentionné, pour que les Canadiens et les résidents permanents continuent d'être les premiers à avoir accès aux occasions d'emplois, les employeurs doivent présenter une demande d'EIMT avant de pouvoir les embaucher.
[Français]
Service Canada examine ensuite les demandes pour s'assurer que les employeurs et les offres d'emplois sont authentiques et que les employeurs se sont conformés aux règles du programme et aux lois du travail applicables. Les demandes sont également évaluées en fonction d'un certain nombre de facteurs liés au marché du travail afin de garantir que l'embauche de travailleurs étrangers temporaires n'aura pas d'incidence négative sur l'emploi des Canadiens. Parmi ces facteurs, les employeurs sont tenus de démontrer qu'ils ont affiché les postes à l'intention des Canadiens, par exemple, au moyen de plateformes en ligne courantes comme le Guichet-Emplois du Canada. Cela comprend également des efforts ciblés pour communiquer avec les groupes sous-représentés qui peuvent être sous-employés sur le marché du travail.
[Traduction]
Le programme comprend un régime de conformité des employeurs soutenu par des inspections qui servent à protéger les travailleurs étrangers contre les abus et l'exploitation, et à protéger l'intégrité du marché du travail canadien en vérifiant que les employeurs respectent les règles du programme. Les sanctions comprennent des sanctions administratives pécuniaires allant de 500 $ à un maximum de 100 000 $ par infraction et de 1 million de dollars par année, des interdictions de participer au programme de différentes durées, soit entre un an et 10 ans, et des interdictions permanentes pour les cas graves.
Enfin, je voudrais dire quelques mots sur la réponse du programme à la pandémie de COVID-19. Dès le début, le gouvernement a pris des mesures importantes pour protéger la santé des travailleurs et du public en réponse à cette nouvelle menace.
Il s'agissait notamment de la publication de directives à l'intention des employeurs et des travailleurs et de l'adoption de nouveaux règlements obligeant les employeurs à respecter de nouvelles exigences en matière de santé publique. Des fonds ont également été alloués pour accroître la capacité d'inspection et améliorer la capacité de Service Canada à recevoir et à évaluer les allégations de non-conformité.
D'autres mesures ont été prises, notamment le financement d'organisations de travailleurs migrants pour soutenir les travailleurs touchés par la COVID-19, ainsi que de nouveaux programmes mis en œuvre par le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada pour aider les employeurs à compenser certains des coûts liés à la mise en quarantaine des travailleurs, y compris l'amélioration des logements pour garantir le respect des exigences en matière de santé publique.
En reconnaissance de la dépendance du secteur agricole à l'égard de la main-d'œuvre étrangère, EDSC a aussi mis en œuvre un certain nombre de mesures administratives pour favoriser l'accès en temps opportun aux travailleurs, y compris le traitement prioritaire des demandes des employeurs du secteur agricole et agroalimentaire. Inversement, nous avons interrompu le traitement des demandes pour certaines professions et industries dans lesquelles la pandémie a causé un chômage important, afin de s'assurer que les Canadiens sont embauchés en premier lorsque ces emplois reviennent.
Enfin, le gouvernement a lancé des consultations l'automne dernier avec les provinces et territoires et les parties prenantes du programme afin d'établir des exigences en matière d'hébergement pour les employeurs qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires, en mettant l'accent sur la garantie de meilleures conditions de vie pour les travailleurs. Nous examinons actuellement les commentaires reçus et nous vous informerons sous peu des prochaines étapes.
Nous continuons bien sûr à travailler avec les provinces et les partenaires du programme pour continuer à renforcer nos approches face à la pandémie.
[Français]
Nous continuons de surveiller la situation économique ainsi que la pandémie. Nous adapterons le programme pour assurer qu'il convient aux employeurs, aux travailleurs canadiens et aux travailleurs étrangers temporaires.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Nous avons perdu la connexion pendant quelques minutes, mais nous sommes maintenant de retour. Si nous avons manqué quelque chose, nous vous présentons nos excuses.
En ce qui concerne Hong Kong, comme on l'a mentionné, nous faisons tout ce qu'il faut pour que les gens aient accès au Canada, comme l'a souligné le , en ce qui concerne les voies d'accès existantes et les voies d'accès qui ont été ajoutées.
En ce qui concerne les délais de traitement, je vais demander à ma collègue, Mme Giles, de vous donner un peu plus de détails.
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Je peux répondre à la question, madame la présidente.
En ce qui concerne la ligne téléphonique mise à la disposition des travailleurs, nous avons reçu 749 dénonciations et allégations depuis avril. Celles-ci concernaient des employeurs ou des travailleurs. Dès leur réception, une inspection est déclenchée. Nous procédons à des aiguillages en fonction des renseignements que nous recevons. Pour les cas les plus graves, une fois que nous avons confirmé le renseignement et que nous avons analysé le dossier au sujet duquel nous avons reçu le renseignement, l'inspection est déclenchée dans les 48 heures.
En ce qui concerne les statistiques des inspections en 2020-2021, depuis avril, nous avons lancé 4 907 inspections. Parmi celles-ci, 2 590 ont été menées à terme. Ce sont les statistiques dont je dispose. Je peux dire que 16 % des employeurs ont dû procéder à des rectificatifs pour être en conformité.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
J'ai été interpellée par ce que Mme Bégin a dit plus tôt au sujet du taux de postes vacants, qui est sensiblement le même qu'avant la pandémie.
Pouvez-vous nous parler de la question du manque de main-d'œuvre depuis le début de la pandémie et de la façon dont la situation a évolué?
Quels sont les domaines où les changements sont le plus marqués? Comment pourrions-nous mieux cibler nos approches en matière d'immigration en fonction des besoins en main-d'œuvre dans les différentes régions? Pourrions-nous, par exemple, adopter des approches particulières ou innovantes en vue de pourvoir les postes vacants et mieux servir les communautés?
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Je travaille à Statistique Canada.
Je peux en effet dresser un portrait plus détaillé de la question. Mes collègues d'EDSC ou d'IRCC pourront aussi vous en parler.
Dans ma présentation, je me suis surtout concentrée sur les postes vacants d'octobre jusqu'à décembre. À partir du début de la pandémie, les activités de Statistique Canada ont été surtout concentrées sur les programmes essentiels à la mission de Statistique Canada tels que l'Enquête sur la population active et l'indice des prix à la consommation.
Pour ce qui est de notre enquête, qui est un moyen de mesurer le manque de main-d'œuvre, donc les postes vacants, elle n'a pas été menée entre avril et septembre. C'est pour cette raison que l'information que je vous ai donnée couvrait seulement les mois d'octobre à décembre.
Je pourrais vous fournir plus de renseignements sur les taux de chômage et les taux d'emplois par région. Je pourrais aussi vous fournir, à la fin de mars, de l'information détaillée sur le type de compétences recherchées pour les postes vacants par région et par industrie, que nous produirons à partir de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires.
Si vous pensez que cette information pourrait être utile au Comité, je pourrais la fournir seulement à la fin de mars.
Je vous remercie de la question, madame Martinez Ferrada.
J'aimerais préciser qu'il y a des limites relativement au pourcentage de travailleurs qui peuvent être embauchés dans certains secteurs, surtout là où les salaires sont moins élevés. La limite est de 20 % en général, mais elle avait été abaissée à 10 % en 1994. C'est pourquoi certains employeurs ont une limite de 20 % et d'autres, de 10 %. Quand la nouvelle mesure a été mise en œuvre, les employeurs qui avaient déjà une limite de 20 % ont pu la conserver. En fait, il s'agit d'une mesure sur laquelle nous nous penchons attentivement. Nous connaissons les revendications qui ont été formulées.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins, qui nous apportent un éclairage vraiment très précis sur l'état de la situation, notamment par les données fournies.
J'ai des questions de mise en contexte, qui s'adressent notamment à Mme Bégin.
Madame Bégin, pourriez-vous me dire si vous êtes d'accord sur le fait que, malgré une augmentation du taux de chômage pendant la pandémie, il y a toujours un manque de main-d'œuvre dans certains secteurs particuliers?
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Je peux aborder partiellement la question.
On a effectivement vu, depuis le début de la pandémie, une évolution du taux de chômage, qui est aussi tributaire des mesures sanitaires mises en place. Ainsi, certaines industries ont été plus touchées que d'autres, tout comme certains groupes de la population.
Comme je l'ai expliqué dans mon allocution, depuis octobre, nous avons recommencé à annoncer chaque mois les postes vacants au Canada. Cela nous permet d'avoir des indicateurs qui s'ajoutent à ceux de l'Enquête sur la population active et qui nous donnent une idée de ce qui se passe sur le marché du travail.
À compter de la fin de mars, il y aura une analyse trimestrielle qui sera plus détaillée et qui offrira des indicateurs supplémentaires.
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Je peux juste vous dire que le processus lié à l'EIMT, qui est la responsabilité d'EDSC, doit être suivi et qu'il demande aux employeurs de répondre à certaines exigences.
Il n'est pas du ressort de notre ministère d'exempter certaines professions. Cela étant dit, rien n'empêche les employeurs de faire des demandes pour avoir accès aux travailleurs. On n'impose pas de limite, en général.
En ce moment, en raison de la situation, il existe certaines limites pour les secteurs de l'alimentation et de l'hébergement. Or, de façon générale, les employeurs ont accès aux travailleurs et peuvent présenter des demandes. Ces dernières seront approuvées si elles répondent aux exigences.
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Ma prochaine question porte sur les permis de travail fermés. Plusieurs personnes ont mentionné que cela causait des problèmes, notamment en ce qui concerne la mobilité de la main-d'œuvre.
J'ai un exemple très concret. Dans ma circonscription, quand un fermier subit une catastrophe climatique et qu'il n'a pas besoin de ses employés, il ne peut pas leur permettre de travailler dans la ferme voisine, qui en aurait peut-être besoin pour sauver sa récolte.
En 2016, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées avait formulé une recommandation dans le but d'abolir carrément la notion de permis de travail fermé pour se tourner davantage vers les EIMT. Il recommandait notamment d'offrir des permis de travail par secteur ou par région géographique. En cas de manque important de main-d'œuvre dans une région, la personne ayant obtenu un permis de travail de ce type n'aurait pas besoin d'un permis de travail fermé. La mobilité serait donc favorisée.
Où en est-on avec cette recommandation? Y a-t-il une ouverture à l'idée de revoir la nécessité des permis de travail fermés?
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Comme vous l'avez noté, les travailleurs agricoles saisonniers sont très importants pour la continuité du travail qui doit se faire pour fournir de la nourriture aux Canadiens, et nous travaillons donc très activement avec les pays d'où ils viennent afin de pouvoir trouver les différents moyens par lesquels ils pourraient venir. Cependant, ce sont les employeurs eux-mêmes qui sont en fait très bons pour essayer de faire en sorte que ces travailleurs puissent se rendre au Canada.
Par exemple, oui, ils utilisent les vols existants, mais les vols nolisés sont une autre façon pour un employeur de s'assurer que les travailleurs agricoles saisonniers viennent. De tels vols sont parfois organisés pour les amener du Mexique, du Honduras ou des Caraïbes, comme vous l'avez mentionné, directement au Canada.
Malgré les restrictions actuelles, les travailleurs étrangers temporaires et les travailleurs agricoles saisonniers sont considérés comme un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement, de sorte que tous les moyens nécessaires sont mis en place pour que ceux qui disposent d'un permis de travail puissent se rendre jusqu'au Canada.
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Merci beaucoup, madame la présidente. C'est toujours un plaisir de faire partie de votre comité. Il est bien dirigé. Je suis heureux que nous ayons des représentants des ministères qui répondent aux questions.
J'ai quelques préoccupations — enfin, pas vraiment des préoccupations. C'est une mission de recherche de renseignements, je suppose.
J'étais ravi à l'annonce de l'épuration du bassin des entrées express, notre inventaire, au début de... je crois que c'était au début ou à la mi-février. J'étais fort enthousiaste à ce sujet, car je savais que plus de 20 000 demandeurs attendaient patiemment et étaient très inquiets de l'effet de la COVID. Ils reçoivent maintenant une invitation surprise du ministère. Je sais que plus de 70 % de ces candidats ont obtenu plus de 400 points, ce qui est assez impressionnant. Cela signifie qu'ils ont une grande expérience du travail et des études au Canada. Cela les aidera à bien s'intégrer dans notre main-d'oeuvre.
Ce qui m'inquiète, c'est de savoir si nous avons suffisamment de personnel pour traiter, je pense, plus de 27 000 demandes. Cela va-t-il entraîner un long retard ou un arriéré dans le système?
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Comme l'a dit le ministre, et comme vous le savez très bien, nous avons un mandat très ambitieux à respecter au cours de cette année civile. Nous sommes déterminés à y réussir autant que possible. L'appel qui vient d'être lancé dans le cadre du système Entrée express a donné lieu à 27 000 invitations, comme vous l'avez mentionné. Cela va certainement nous aider à atteindre cet objectif.
Comme vous l'avez souligné, il s'agit de candidats très qualifiés qui ont séjourné au Canada et qui seront en mesure de continuer à nous aider à améliorer notre relance et notre prospérité économique.
Absolument, nous continuons à considérer cela comme une priorité. En ce qui concerne l'atteinte des niveaux prévus, nous sommes convaincus que nous pourrons continuer à traiter les demandes des personnes à qui nous avons envoyé une invitation, et ce, dans les temps requis pour atteindre le nombre d'arrivées au cours de l'année civile prévu dans le plan.
Je dois reconnaître le travail incroyable que des fonctionnaires comme vous ont accompli au cours de la dernière année. Je dis cela non seulement à cause de ce que j'ai lu ou entendu au caucus ou au ministère, mais aussi des parties prenantes. Je travaille en étroite collaboration avec le collège dans ma circonscription. On m'a dit à maintes reprises que la communication avec les gens du ministère est très ouverte. Cela se reflète dans l'annonce d'une série de changements au cours des derniers mois pour l'aider à soutenir et à recruter davantage d'étudiants internationaux. Je sais que nous arrivons à la saison de pointe pour les nouveaux recrutements. Les établissements sont un peu inquiets. Ils savent qu'ils doivent s'inscrire dans une liste provinciale pour montrer qu'ils respectent les lignes directrices en matière de santé publique et qu'ils disposent des installations nécessaires pour assurer la sécurité de tous les étudiants et celle du public.
Ils se demandent, alors qu'ils vont recruter des étudiants internationaux, si nos fonctionnaires à l'étranger, en particulier dans les principaux pays sources, peuvent traiter ces demandes à temps pour que les étudiants viennent.
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Je vous remercie beaucoup.
Je vais aussi aborder la question des étudiants internationaux, mais peut-être d'une autre façon.
Nous avons souvent entendu parler des difficultés auxquelles doivent faire face les universités lorsqu'elles veulent recruter des gens, surtout dans le contexte de stages ou de programmes COOP. Les EIMT et les permis de travail génèrent effectivement beaucoup de paperasserie. Or, dans ce contexte, c'est souvent le travail à temps partiel, et non à long terme, qui est visé. Cette situation est difficile tant pour les employeurs qui veulent conserver ici une main-d'œuvre déjà formée, intégrée et francisée, que pour les étudiants qui, en raison de la lourdeur des programmes, nous trouvent moins concurrentiels.
Vous êtes-vous penchés là-dessus?
Que pouvons-nous espérer pour l'avenir à cet égard?
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Je vous remercie de la question.
Comme vous l'avez dit, les étudiants étrangers continuent d'être une source très importante d'immigration. Nous voulons donc continuer de les encourager à voir le Canada comme une destination pour leurs études. Nous avons d'excellents établissements d'enseignement au Canada. Nous sommes très reconnus pour la qualité de l'enseignement que nous offrons dans nos universités et nos cégeps.
Pour ce qui est du processus de demande que doivent suivre les étudiants, il est possible de l'améliorer facilement étant donné que les demandes sont effectuées par voie électronique.
Je ne suis pas en mesure de répondre à votre question, mais je vais demander à Mme Giles d'aborder ce que vous avez soulevé au sujet de certaines contraintes. Elle pourra peut-être vous fournir plus d'information à ce sujet.