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Je tiens à souhaiter à tout le monde la bienvenue à la réunion n
o 10 du Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté à la Chambre le 23 septembre 2020. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes, et la caméra montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
J'aimerais maintenant vous faire part de quelques règles pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les membres du Comité et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix, et des services d'interprétation sont à leur disposition. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ».
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer. Quant aux personnes qui sont dans la salle, c'est l'agent des délibérations et de la vérification qui contrôlera votre microphone, comme d'habitude.
Je rappelle aux membres du Comité et aux témoins que toutes leurs observations doivent être adressées à la présidence.
Nous passons maintenant au groupe de témoins sur le travail non rémunéré.
Nous accueillons aujourd'hui Andrea Doucet, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’égalité entre les sexes, le travail et les soins, ainsi que Nora Spinks, présidente-directrice générale de l'Institut Vanier de la famille.
Vous disposerez chacune de cinq minutes pour faire une déclaration liminaire, puis nous passerons à la période de questions.
Madame Doucet, nous commencerons par vous. Vous disposez de cinq minutes.
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Merci de m'avoir invitée à parler du travail non rémunéré des femmes, qui est un sujet d'actualité. Je parle à titre de titulaire de la Chaire de recherche du Canada et de directrice de projet d'une nouvelle subvention de partenariat de sept ans financée par le Conseil de recherches en sciences humaines. Cette subvention est axée sur les politiques qui appuient le travail rémunéré et non rémunéré des familles, surtout celles liées à la garde d'enfants, aux congés parentaux et à l'emploi.
Je suis heureuse de signaler que trois de nos partenaires de subvention sont ici aujourd'hui, soit Femmes et Égalité des genres Canada, Statistique Canada et l'Institut Vanier de la famille.
Mes brèves observations reposent également sur mes 25 années de recherche sur les pères qui prodiguent des soins et mes écrits méthodologiques sur la façon dont on mesure les activités de soins non rémunérées.
Mes observations s'appuient sur le concept des trois R imaginé par l'économiste féministe britannique Diane Elson pour analyser le travail non rémunéré: la reconnaissance, la réduction et la redistribution.
Je vais maintenant parler de la reconnaissance. Nous reconnaissons que les soins et l'économie des soins sous-tendent la prétendue économie réelle ou essentielle et lui permettent d'exister. Pour reprendre les propos de ma collègue Nancy Folbre, nous reconnaissons que l'économie profite gratuitement de l'économie des soins. La société bénéficie d'un passe-droit tandis que les femmes, surtout les mères, assument le travail et les coûts liés aux soins. Nous reconnaissons que les soins relèvent des capacités humaines et non féminines. La participation des hommes dans la prestation de soins peut transformer les hommes, les familles et les sociétés. Nous reconnaissons la valeur socioéconomique très élevée des activités de soins non rémunérées ainsi que la valeur économique élevée des investissements dans les activités de soins rémunérés de haute qualité, notamment les soins aux aînés et la garde d'enfants.
Des études récentes menées par le Women's Budget Group du Royaume-Uni et par Jim Stanford, du Centre for Future Work, montrent en détail les retombées économiques découlant des investissements dans la garde d'enfants, notamment, la création d'emplois directs et indirects, l'augmentation des recettes fiscales et l'accroissement du PIB.
Cela m'amène à mon deuxième point, soit la réduction. Comment peut-on réduire le travail non rémunéré? Dans le Nord, notamment au Canada, l'une des infrastructures sociales essentielles pour réduire le travail non rémunéré des femmes et faciliter le travail rémunéré est la garde d'enfants. Comme on l'a clairement indiqué dans le récent discours du Trône, il est temps de réaliser un investissement important, soutenu et à long terme dans des services de garde d'enfants accessibles, abordables et de grande qualité.
Je vais maintenant parler de la redistribution. En 2019, l'Organisation internationale du travail a publié un rapport sur les activités de soins non rémunéré, qui a analysé les enquêtes sur l'emploi du temps menées dans 23 pays, dont le Canada. L'Organisation a conclu que, « dans le monde entier, sans exception, les femmes effectuent les trois quarts des activités de soins non rémunérées, soit plus de 75 % du nombre d'heures total fourni [...] Il n'existe aucun pays où les femmes et les hommes effectuent une part égale des activités de soins non rémunérées ».
Pour redistribuer le travail non rémunéré, il faut tenir compte d'au moins deux éléments. Le premier élément, c'est qu'il faut trouver comment favoriser la participation des pères dans le travail non rémunéré. Notamment, des spécialistes du congé parental, dont je suis, ont soulevé à maintes reprises l'argument important selon lequel le fait que des pères se prévalent du congé parental est un levier pour faire évoluer le travail rémunéré et non rémunéré en fonction du sexe. Tout comme le gouvernement fédéral se tourne vers le Québec pour tirer des leçons sur la garde d'enfants, nous devrions nous tourner vers cette province pour tirer des leçons sur la conception de politiques qui encourageront davantage de pères à se prévaloir d'un congé parental ou de paternité. Je serai heureuse d'en discuter davantage au cours de la période de questions.
Le deuxième élément relatif à la redistribution du travail non rémunéré est la façon de le mesurer. Le Programme d'action de Pékin de 1995 a demandé aux pays de rendre visible et de mesurer le travail non rémunéré à l'aide d'études sur l'emploi du temps. Or, les études sur l'emploi du temps ne permettent pas de mesurer pleinement le travail non rémunéré. Elles mesurent les activités soins et les travaux ménagers, mais pas les responsabilités liées au travail non rémunéré. Comme je le soutiens depuis 25 ans, ce sont les responsabilités liées au travail non rémunéré qui sont extrêmement difficiles à transférer.
Nous avons besoin d'outils méthodologiques concrets pour mesurer les responsabilités liées au travail non rémunéré, notamment la combinaison de journaux sur l'emploi du temps et de recherches qualitatives sur les témoignages qui portent sur l'emploi du temps et la vie des gens, ou des journaux sur l'emploi du temps comprenant des questions ouvertes qui puisent dans les normes socioculturelles sous-jacentes aux responsabilités sexospécifiques liées au travail non rémunéré. Nous avons également besoin de données désagrégées afin de pouvoir suivre la diversité, l'équité et l'inclusion dans le travail non rémunéré.
En conclusion, selon l'Organisation internationale du travail, il faudra environ 210 ans pour combler l'écart entre les sexes dans les activités de soins non rémunéré. Il faut agir dès maintenant.
Le Canada a été un fer de lance de l'égalité des sexes. Il doit agir maintenant en matière de garde d'enfants et de congé parental. Nous avons besoin de plus de données fiables et nous devons exploiter celles-ci dans l'élaboration des politiques.
Merci.
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Bonjour et merci de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui. Je tiens d'abord à souligner que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe et à rendre hommage aux aînés autochtones qui ont peuplé notre passé, qui sont à nos côtés aujourd’hui, qui nous accompagneront à l’avenir.
C'est un honneur de témoigner aujourd'hui aux côtés des autres témoins. Je suis la présidente-directrice générale de l'Institut Vanier de la famille. L'Institut est un organisme de recherche et d'éducation qui se consacre à la compréhension de la diversité des familles ainsi que de la complexité de la vie de familiale au Canada.
Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter du rôle crucial que jouent les femmes dans les familles, les collectivités, la société et l'économie. Pour comprendre les précieuses contributions des femmes, il faut remettre le travail rémunéré et non rémunéré des femmes, qui s'occupent des enfants, des jeunes, des adultes et des aînés, dans le contexte de l'économie des soins au Canada. Nous devons approfondir notre compréhension de l'économie des soins et augmenter les investissements dans ce domaine.
Comme la plupart des pays, le Canada s'emploie depuis toujours à bâtir une économie de marché dynamique et prospère. Autrefois, les soins étaient en grande partie prodigués par des femmes dans des maisons privées. Aujourd'hui, les systèmes de soins se sont grandement complexifiés et diversifiés. La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les forces et les faiblesses de l'économie de marché et la nécessité de bâtir une économie des soins dynamique et solide.
Bâtir une économie des soins solide, adaptable et dynamique après la pandémie permettra au gouvernement du Canada de respecter ses engagements nationaux et internationaux et de répondre aux attentes du public et du monde entier, voire de les dépasser. Aujourd'hui, au Canada comme dans la plupart des pays, les soins sont encore largement prodigués par des femmes: les soins à la famille et aux amis, les soins prodigués par la société civile ainsi que les secteurs sans but lucratif et philanthropique et les soins prodigués par des services gouvernementaux, comme les hôpitaux et les centres de sciences de la santé.
L'économie de marché est notre cadre de référence traditionnel. L'économie des soins est une nouvelle force économique complémentaire et interreliée. L'orientation financière de l'économie de marché est fondée sur la circulation des capitaux et les mouvements dans les marchés au sein des entreprises. L'économie des soins, elle, est axée sur les gens et se fonde sur les mouvements du capital humain entre les foyers et les collectivités. L'économie de marché mesure le succès par la croissance et la richesse. L'économie des soins mesure le succès par la croissance et la santé.
Quand on achète un fauteuil roulant, on effectue un achat dans l'économie de marché. Le fauteuil roulant est une marchandise. Cependant, l'ergothérapeute qui prend nos mensurations pour que le fauteuil soit parfaitement ajusté, qui nous apprend à l'utiliser et qui nous aide à l'intégrer dans notre vie fait partie de l'économie des soins. L'économie des soins repose sur l'humanité, la compassion, la dignité, le respect, l'équité et la justice.
Dans l'économie de marché, quelqu'un vend des biens ou des services, et quelqu'un les achète. Les biens et les services ont une valeur monétaire. Dans l'économie des soins, quelqu'un prodigue des soins, et quelqu'un les reçoit. Les soins ont une valeur intrinsèque. L'économie de marché repose sur des transactions au comptant, la concurrence, les parts de marché et la propriété. L'économie des soins, elle, repose sur les relations, la compassion, la durabilité et l'équité.
L'économie de marché repose sur les gains privés, qui sont mesurés par le produit intérieur brut, ou PIB. L'économie des soins repose sur le bien public, qui est mesuré par l'expérience intérieure brute, aussi appelée l'indice du bien-être humain. Les deux économies sont nécessaires pour maximiser le potentiel national. Ensemble, les deux économies sont essentielles au bien-être social et économique. Elles sont interreliées.
Les deux économies ont une incidence sur les familles, et celles-ci ont une incidence sur les économies. Les deux économies sont influencées par des facteurs culturels, politiques et environnementaux. Elles sont interdépendantes. Aucune des deux ne peut fonctionner efficacement sans l'autre. Elles sont comme une échelle: les deux montants représentent l'économie de marché et l'économie des soins, et les échelons, les différents systèmes qui les relient, soit le système monétaire, le système de santé, le système de garderies et le système de justice, pour ne nommer que ceux-là.
Pour que les gens puissent s'épanouir, prospérer et gravir les échelons, tous les éléments doivent être présents et fonctionner ensemble. Faire des investissements dans l'économie des soins profitera à tous les Canadiens, peu importe leur statut socioéconomique, leur sexe, leurs capacités, leur statut d'immigrant ou leur origine culturelle, mais ceux qui en profiteront le plus sont les femmes.
En conclusion, si nous reconnaissons que le travail rémunéré et non rémunéré des femmes est essentiel pour le bien-être social et économique, que nous plaçons leurs contributions dans le contexte de l'économie des soins plutôt que dans un simple sous-ensemble de l'économie de marché et que nous insistons sur l'importance des relations de soins au sein de l'économie de soins, ensemble, nous pourrons optimiser le bien-être des femmes.
Je suis impatiente de discuter avec vous aujourd'hui. Merci.
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Merci, madame la présidente. Je remercie aussi toutes les témoins, qui traitent d'un sujet très important.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les liens étroits entre la famille, le vieillissement et les soins, surtout pour les femmes. Comme nous le savons, les aînés sont les personnes les plus vulnérables, et c'est au sein de cette population qu'il y a eu le plus grand nombre de cas graves de COVID-19, dont des décès.
Comme l'ont indiqué les deux témoins, avant d'être hospitalisés, beaucoup d'aînés recevaient l'aide d'un fournisseur de soins, tant de façon officielle qu'officieuse. En fait, ceux qui ont réussi à éviter l'hospitalisation reçoivent aussi l'aide d'un fournisseur de soins.
Ma question s'adresse à la deuxième témoin.
Sur le site Web de votre organisme, on trouve beaucoup de documentation qui porte sur l'incidence de la COVID-19 sur les familles. Votre organisme a-t-il effectué une recherche expressément sur l'aide officieuse offerte par des fournisseurs de soins? Le cas échéant, qu'a-t-il découvert? Dans la négative, s'agit-il d'une question que votre organisme envisagerait d'examiner plus tard?
J'ai beaucoup appris de vous deux. En tant qu'ancienne chercheuse, je dirais que nous avons assurément adopté un nouveau paradigme.
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Je vous remercie de cette excellente question.
Il s'agit vraiment d'une période importante pour la recherche sociale. Nous avons l'occasion inopinée de comprendre en profondeur la dynamique et les rapports au sein des familles et des collectivités. Un élément important de cette question est le rôle que jouent les fournisseurs de soins.
Les soins peuvent être divisés en deux groupes distincts, qui sont souvent composés majoritairement de femmes, soit les fournisseurs de soins et ce qu'on appelle souvent les fournisseurs de soins officieux. Nous n'aimons pas le terme « officieux ». Il n'y a rien d'officieux à propos de ces soins. Ces gens prodiguent des soins, et, dans bien des cas, sans recevoir ni reconnaissance, ni soutien, ni remerciements. Ils prodiguent des soins. Les fournisseurs de soins prodiguent des soins. Ils sont rémunérés. Ils font partie d'une structure. Il s'agit peut-être de bénévoles, mais ils sont associés à une entité quelconque.
Au début de la pandémie de COVID-19, en mars dernier, nous avons commencé à collaborer avec des partenaires pour sonder des familles semaine après semaine. Depuis lors, nous examinons tous les aspects de la COVID-19 et ses répercussions sur les familles.
L'une des répercussions les plus importantes pour les familles est le fait d'être exclu des établissements pour aînés ou d'y être enfermé au cours des périodes de confinement. Je peux y être enfermée et ne pas avoir accès à des fournisseurs de soins supplémentaires. L'été dernier, je fournissais des soins palliatifs. J'étais enfermé dans un établissement, où je fournissais des soins aux aînés, alors que les fournisseurs de soins, eux, en étaient exclus: ils ne pouvaient pas entrer. Les infirmiers en soins palliatifs ont arrêté de venir. Les préposés aux bénéficiaires ont arrêté de venir. Je n'y avais pas accès. Ma collègue a été exclue de l'établissement de soins de longue durée où sa mère se trouvait. Elle y allait régulièrement. Elle s'occupait de sa mère. Elle fournissait de l'aide supplémentaire.
Selon les recherches, ces expériences sont réelles et ont une énorme incidence sur notre capacité à accéder au marché du travail, mais aussi sur la qualité de l'expérience vécue par les aînés. Que l'on soit exclu d'un établissement ou qu'on y soit enfermé, il faut prendre des décisions déchirantes. À cette fin, il faut mettre en place des cercles de soutien. Des femmes ont dû quitter un emploi rémunéré pendant un certain temps, voire définitivement, pour pouvoir s'acquitter de leurs responsabilités en matière de soins. Par conséquent, il est très important de continuer à surveiller cette situation à l'avenir.
C'est tout à fait vrai que la prestation de soins est une capacité humaine. C'est un point que je tiens à souligner à nouveau. Je vous remercie de l'avoir repris.
J'ai étudié des ménages dans lesquels le père est un père au foyer, un père seul, un père LGBTQ ou un père homosexuel. Lorsque les hommes quittent leur travail pour s'occuper de quelqu'un, ils sont confrontés aux mêmes désavantages que les femmes à certains égards. Cependant, une de mes collègues, R. W. Connell, a fait valoir il y a de nombreuses années qu'il existe toujours un dividende patriarcal. Par conséquent, même lorsque les hommes quittent leur travail, on suppose toujours que les hommes sont les principaux soutiens de famille et qu'il existe toujours des liens entre les hommes, le pouvoir et la vie publique.
Leur expérience n'est pas la même sur le plan social, mais les hommes qui quittent leur travail rémunéré pour s'occuper d'un proche sont certainement confrontés à certains des mêmes désavantages. En outre, pour avoir étudié la question pendant plus de 25 ans, je dirais que les pères sont confrontés à des problèmes différents, car la situation peut être très difficile pour eux lorsqu'ils se rendent dans des terrains de jeu et d'autres endroits de ce genre que j'appelle des espaces dominés par les mères. Nous devons changer les normes sociales. C'est pourquoi les congés parentaux et les congés de paternité ont été très importants pour moi en tant qu'universitaire, car lorsque vous voyez des hommes se promener avec des poussettes, comme c'est le cas dans les pays nordiques, cela commence à faire évoluer l'idée que seules les femmes peuvent faire ce travail, surtout avec de jeunes enfants.
Je sais qu'il existe des différences culturelles à ce sujet dont il faut tenir compte. Cela signifie qu'il faut vraiment examiner les normes sociales et leur évolution; je dirais toutefois, pour avoir étudié les hommes dans le contexte de la prestation de soins, que les hommes changent énormément lorsqu'ils assument cette responsabilité et que cela a des avantages pour les femmes, les enfants et les familles. Ils peuvent le faire aussi bien que les femmes. Il ne devrait pas y avoir de différence. Parfois, c'est dans les yeux de l'observateur qu'il voit la différence.
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Nous aurons effectivement d'autres occasions de débattre de la motion. Je vais en terminer la lecture, avant de poser mes questions:
[...] b) les effets psychologiques dévastateurs pour les victimes d’actes criminels à caractère sexuel et les conséquences sur la vie des femmes qui se retrouvent dans des vidéos pornographiques réalisées ou diffusées sans leur consentement; c) les éventuelles mesures législatives qui pourraient être mises en œuvre pour empêcher la réalisation ou la diffusion de matériel pornographique non consenti et de tout matériel de pornographie juvénile [...]
Je vous transmettrai la motion après la séance. Je vous remercie beaucoup de m'avoir accordé le temps nécessaire pour déposer cette motion. Je pense que c'est une question importante.
Je présente encore une fois mes excuses aux témoins.
Puisqu'il me reste peu de temps, je vais aller tout de suite dans le vif du sujet.
Je me suis impliquée dans la création de la première maison de la Fondation Maison Gilles-Carle, qui offre des soins aux aidants. Dans ma circonscription, nous avons aussi la Maison soutien aux aidants, à Granby, qui fait un travail exceptionnel.
Il est essentiel de venir en aide aux aidants, mais j'aimerais savoir comment on peut y arriver si l'on n'a pas d'études sur le phénomène. Comme vous l'avez mentionné, il est important de mesurer les répercussions du travail invisible. Or, on a peut-être retiré du formulaire long du recensement de Statistique Canada des questions qui nous permettent d'avoir plus d'information sur le travail invisible, et ce n'est sûrement pas sans conséquence.
J'aimerais entendre l'opinion des deux témoins sur cette question.
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Pour approfondir le point soulevé par Mme Spinks, comme vous le savez, il existe des prestations spéciales au titre de l'assurance-emploi — des prestations de maternité, des prestations parentales, des prestations de compassion et des prestations pour s'occuper d'un membre de la famille handicapé —; cependant, comme l'a dit Mme Spinks, la pandémie a montré que nous avons besoin d'une plus grande série de prestations spéciales si nous pensons à la politique publique.
Par exemple, en ce qui concerne les congés parentaux, en Suède, les parents peuvent prendre un congé parental tant que l'enfant a moins de 8 ans pour répondre à des situations d'urgence particulières dans le ménage, notamment pour s'acquitter de leurs responsabilités d'aidants naturels, si l'enfant est confronté à des problèmes de santé mentale. Ce type de pensée au sujet des congés qui ne se limitent pas au début et à la fin de la vie...
La pandémie nous a montré qu'il y a des moments d'incertitude tout au long de la vie. Les femmes ne devraient pas avoir à payer le coût élevé de ces incertitudes en quittant leur travail, en réduisant leurs heures de travail ou en mettant en péril leurs revenus et leurs pensions à long terme. Sur le plan des politiques publiques, je pense que nous pourrions réfléchir de manière plus créative à la question des prestations spéciales en général.
De plus, pour poursuivre sur ce qu'a dit Mme Spinks, les politiques en milieu de travail sont également très importantes. Nora Spinks et moi participons toutes les deux à un projet qui tente de mettre en place une norme relative aux aidants naturels en milieu de travail qui fournirait aux employeurs une manière cohérente de travailler avec leurs employés lorsqu'ils doivent s'acquitter régulièrement de leurs responsabilités d'aidants naturels, s'ils s'occupent d'une personne âgée à domicile ou d'un membre de la famille handicapé. Il est nécessaire d'établir des normes en milieu de travail à cet égard afin que les employeurs puissent eux aussi s'adapter aux besoins des travailleurs, surtout ceux des femmes, mais aussi, espérons-le, ceux des hommes.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais dire quelques petites choses. Je suis très attentive à ce qui se dit sur les questions de santé mentale, en particulier chez les personnes âgées isolées, et j'ai parlé à des gens dans des établissements de soins de longue durée. J'ai été heureuse de l'annonce du selon laquelle 240 millions de dollars seraient investis dans le développement, la généralisation et le lancement des soins virtuels sous la forme du portail Espace mieux-être. Quand un adulte a besoin d'aide, il peut envoyer un SMS aux travailleurs de première ligne au 741741. Je reçois beaucoup de commentaires positifs sur les soins virtuels.
Ma question s'adresse à Mme Spinks et à toute autre personne qui aimerait s'exprimer.
Il y a des mesures d'aide proposées par le gouvernement fédéral, comme l'Allocation canadienne pour enfants. Dans ma circonscription de Brampton-Sud, cette allocation aide plus de 24 000 enfants chaque année. Je sais que c'est la même chose pour d'autres députés. Par exemple, dans la circonscription de , ce sont 37 000 enfants qui la reçoivent.
Vos travaux de recherche ont-ils montré que l'Allocation canadienne pour enfants a permis aux familles d'avoir accès à des services de garde d'enfants, de sorte que les parents sont plus à même de participer au marché du travail au lieu d'être dépendants? Je sais que la plupart des femmes s'occupent de la garde des enfants et ne sont pas rémunérées.
Madame la présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec M. Serré, après cette question.
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L'Allocation pour la garde d'enfants a certainement eu des effets positifs sur les familles et la vie familiale.
Ce que nous avons demandé pendant la crise de la COVID... À son tout début, c'était la question des finances qui causait l'un des niveaux de stress les plus élevés parce que les gens craignaient de ne pas avoir un revenu suffisant. C'était leur première cause de stress.
Quand les diverses prestations, Prestation canadienne d'urgence, Allocation canadienne pour enfants et prestations supplémentaires, ont commencé à être versées, l'anxiété financière a commencé à baisser et le stress a commencé à monter pour d'autres raisons à cause de l'isolement. Comme quelqu'un l'a dit plus tôt, il fallait que les gens aient un moment de répit, un moment pour pouvoir s'arrêter et respirer.
L'une des choses que nous avons documentées très clairement au cours des derniers mois, c'est que les gens sont à bout de souffle. Ils ne s'arrêtent jamais. Ils ne se reposent jamais. Ils n'ont pas de week-ends. Les gens travaillent. S'ils travaillent en dehors de chez eux dans le secteur des services ou des soins de santé, leurs heures ont augmenté; on leur en demande plus et le nombre de quarts a augmenté. Ceux qui travaillent chez eux travaillent jusque tard dans la nuit et pendant les week-ends.
Ce qu'il faut faire, c'est comprendre l'importance de l'aide financière pour atténuer l'anxiété. On parle de la Prestation canadienne d'urgence, de l'Allocation canadienne pour enfants et de certaines prestations d'assurance-emploi dont Mme Doucet a parlé comme certaines prestations pour proches aidants qui ont été modifiées et qui ciblent en particulier les familles d'anciens combattants et les familles à faible revenu. Être en sécurité financière fait une énorme différence.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie encore une fois les témoins.
Vous avez abordé tout à l'heure un sujet dont M. Serré vient de reparler, à savoir la place des hommes et la façon dont ils peuvent intervenir dans le milieu familial et accomplir ce travail invisible.
J'aimerais d'ailleurs souligner le succès incroyable que connaît le congé de paternité au Québec. Les chiffres sont impressionnants. Jusqu'en 2006, à peine un père québécois sur cinq prenait quelques jours de congé parental; à l'extérieur du Québec, seulement de 10 à 15 % des pères canadiens en prenaient. Aujourd'hui, 80 % des pères québécois cessent de travailler à la naissance d'un enfant pour en prendre soin, et ce, pendant plusieurs semaines.
C'est donc dire que l'avènement du Régime québécois d'assurance parentale, qui a remplacé le congé parental canadien au Québec, a grandement changé les choses pour les nouveaux pères. On a créé un congé de paternité réservé à eux seuls, qui n'est même pas transférable à la mère. Cela a permis une avancée extraordinaire.
Quelles mesures pourrait-on créer au niveau fédéral pour encourager davantage les pères? Quels autres obstacles pourrait-on lever afin d'aider les pères à prendre davantage leur place dans le milieu familial et à accomplir plus de tâches faisant partie du travail invisible?
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Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de me permettre de livrer aujourd'hui certaines observations sur le travail non rémunéré des femmes.
J'aimerais profiter de mon temps de parole pour me concentrer, dans un premier temps, sur un portrait de la situation entourant le travail non rémunéré au Canada, incluant la prestation de soins, et, dans un deuxième temps, sur la situation des travailleurs de soutien dans le domaine de la santé.
Les femmes consacrent plus de temps que les hommes au travail non rémunéré, selon les données les plus récentes de l'Enquête sociale générale. Tous les cinq ans, cette enquête publie de l'information sur l'emploi du temps des Canadiens, y compris sur le temps consacré au travail non rémunéré, afin de mieux comprendre la façon dont les Canadiens utilisent leur temps et de mieux saisir ce qui contribue à leur bien-être ainsi qu'à leur niveau de stress. Les données les plus récentes à ce sujet portent sur l'année 2015.
Dans cette enquête, le travail non rémunéré est défini comme étant le temps passé à effectuer des tâches ménagères et des tâches quotidiennes liées aux soins physiques des enfants, ainsi qu'à fournir des soins à un membre adulte de la famille ou à un ami.
En 2015, les femmes consacraient en moyenne 2,8 heures par jour à effectuer des tâches ménagères, soit 54 minutes de plus que les hommes, qui y consacraient 1,9 heure par jour.
Une plus grande proportion de femmes que d'hommes effectuaient des tâches quotidiennes relatives aux soins des enfants: 76 % chez les femmes contre 57 % chez les hommes. De plus, les femmes y consacraient près d'une heure de plus par jour que les hommes.
La proportion de femmes fournissant des soins à un membre adulte de la famille ou à un ami un jour donné était trois fois supérieure à celle des hommes en 2015. C'était 3 % chez les femmes par rapport à 1 % chez les hommes. Parmi les personnes ayant fourni de tels soins, en moyenne, les femmes y consacraient quotidiennement 42 minutes de plus que les hommes.
Alors que les femmes tendent à consacrer davantage de temps que les hommes à des activités non rémunérées, elles sont moins susceptibles d'être actives sur le marché du travail. Lorsqu'elles le sont, elles sont proportionnellement plus nombreuses à occuper un emploi à temps partiel. Selon les données de l'Enquête sur la population active, 57 % des femmes au Canada occupaient un emploi en 2015, comparativement à 65 % des hommes.
De plus, en moyenne, les femmes occupant un emploi passaient généralement 6,9 heures de moins par semaine au travail que les hommes, tous emplois confondus. C'était 29,6 heures pour les femmes par rapport à 36,5 heures pour les hommes.
En novembre, la situation demeurait semblable, et on observait que 56 % des femmes occupaient un emploi, par rapport à 65 % des hommes. De plus, elles travaillaient 5,8 heures de moins par semaine que les hommes, si l'on se base sur les données non désaisonnalisées de l'Enquête sur la population active.
Il est important de reconnaître que le travail non rémunéré effectué de manière disproportionnée par les femmes pour les membres de leur famille favorise le taux d'activité plus élevé des hommes et leurs plus longues heures de travail.
En raison de cette part disproportionnée du travail non rémunéré effectué par les femmes, celles-ci ont une perception accrue de la pression du temps, comparativement aux hommes. En 2015, 49 % des femmes âgées de 25 à 54 ans au Canada ont déclaré qu'à la fin de leur journée, elles avaient souvent l'impression de ne pas avoir accompli ce qu'elles avaient prévu faire, contre 43 % des hommes. De plus, 69 % des femmes ont déclaré se sentir stressées lorsqu'elles n'avaient pas assez de temps, comparativement à 60 % des hommes. Enfin, 46 % des femmes ont déclaré se sentir constamment stressées en essayant d'en accomplir plus qu'elles ne pouvaient en supporter, comparativement à 40 % des hommes.
En avril, Statistique Canada a effectué une collecte de données par approche participative portant sur la santé mentale durant la pandémie. Selon les résultats, les femmes ayant participé à cette enquête ont été plus susceptibles que les hommes de déclarer que leur vie était assez ou extrêmement stressante. Plus précisément, 30,5 % des participantes ont indiqué que leur vie était assez ou extrêmement stressante pendant la pandémie de COVID-19, par rapport à 24 % des participants.
Il se peut que certaines participantes aient déclaré un niveau de stress plus élevé que les participants parce que la quarantaine a aggravé la répartition inégale du travail familial non rémunéré entre femmes et hommes, c'est-à-dire les soins aux enfants et les travaux ménagers. La fermeture des garderies, des écoles et d'entreprises comme les restaurants et les nettoyeurs à sec a peut-être amené les femmes à faire des travaux ménagers non rémunérés, que leur ménage avait l'habitude de confier à des services rémunérés ou pour lesquels ils pouvaient compter sur l'aide de parents ou d'amis.
D'ailleurs, selon les résultats de la Série d'enquêtes sur les perspectives canadiennes 3: Reprise des activités économiques et sociales pendant la COVID-19, la situation d'emploi et le lieu de travail, deux éléments largement touchés par la pandémie, ont une incidence sur la répartition des tâches parentales chez les couples.
Plus particulièrement, lorsque les hommes étaient sans emploi ou travaillaient à domicile, cela semblait favoriser un plus grand partage des tâches parentales, puisque les hommes dans ces situations étaient plus susceptibles de dire que les tâches parentales étaient partagées également, par rapport aux hommes occupant un emploi et travaillant à l'extérieur. Toutefois, lorsque c'était le contraire, c'est-à-dire lorsque les femmes étaient sans emploi ou travaillaient à domicile, elles étaient plus susceptibles de déclarer qu'elles étaient les principales responsables des tâches parentales et moins susceptibles de déclarer que ces responsabilités étaient partagées également.
J'aimerais également aborder la situation du travail rémunéré des femmes et m'attarder plus précisément sur les travailleurs de soutien dans le domaine de la santé. Ces travailleurs ont été grandement mis à contribution ces derniers mois dans la lutte contre la COVID-19, et ils sont en très grande majorité des femmes.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le rôle clé de ces travailleurs. En plus des risques de contamination auxquels ces travailleurs sont exposés, les médias ont décrit les conditions de travail moins avantageuses dans lesquelles ces travailleurs peuvent parfois travailler, ainsi que le manque de main-d’œuvre associé à ce secteur de l'économie.
Définis ici comme étant les aides-infirmiers, les aides-soignants et les préposés aux bénéficiaires, les employés de soutien en santé étaient près de 300 000 en novembre, selon les données non désaisonnalisées de l'Enquête sur la population active. Ce nombre était relativement stable par rapport à la même période l'an passé.
Sous plusieurs aspects, cependant, leurs conditions de travail semblaient moins favorables que celles de la moyenne des travailleurs.
En novembre, leur salaire horaire était de près de 22 $ en moyenne, soit près de 8 $ de moins que la moyenne nationale. Ces employés travaillaient également environ trois heures de moins par semaine que la moyenne et avaient légèrement plus tendance à occuper des emplois temporaires et à cumuler les emplois. Plus précisément, en novembre, les travailleurs de soutien en santé travaillaient 29 heures, contre 32 heures pour le reste des employés, et 15 % d'entre eux avaient des postes temporaires, comparativement à 11 % pour le reste des employés. Également, 6 % des employés de soutien en santé avaient plus d'un emploi, par rapport à 4 % pour le reste des employés.
Les données de l'Enquête sur la population active montrent que, pour de nombreux immigrants, ces professions sont une porte d'entrée au marché du travail. De fait, quatre employés de soutien en santé sur dix étaient des immigrants en novembre, par rapport à un sur quatre pour le reste des employés. Ces données indiquent également que ces employés sont nettement...
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Je remercie beaucoup les représentantes et le représentant de Statistique Canada d'être ici aujourd'hui.
Votre organisme a prouvé que, lorsqu'on est capable de recueillir des données et des chiffres sur le travail invisible des femmes, par exemple, on a ensuite la possibilité de proposer des mesures qui peuvent réussir à pallier les problèmes qui y sont reliés.
Par exemple, vous avez dit que des statistiques avaient démontré les effets de la pandémie sur la question du travail invisible. Les chiffres ont permis d'établir des différences entre les hommes et les femmes ainsi que d'autres comparaisons pendant la pandémie.
Nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie, mais il est beaucoup question de la reprise économique. J'aimerais savoir comment on peut étudier les chiffres pour voir l'évolution de la situation dans le temps. On sait que les métiers dans les secteurs qui seront favorisés lors de la reprise économique, par exemple ceux des infrastructures et de la construction, sont composés à plus forte proportion d'hommes. Au contraire, pour les secteurs où les métiers sont beaucoup plus occupés par des femmes, comme la restauration et l'industrie culturelle, la reprise sera beaucoup plus lente.
À Statistique Canada, comment voit-on évoluer les effets de la pandémie sur le travail invisible des femmes, comparativement à la situation des hommes?
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Pour le programme de l'Enquête sociale générale, oui, nous voulons augmenter la fréquence des enquêtes. Le programme lui-même comporte sept thèmes, et nous les cyclons. Certaines années, nous avons des thèmes qui se chevauchent dans un cycle de cinq ans. C’est uniquement pour répondre aux demandes concurrentes relatives aux différents contenus de chaque cycle.
Pour le segment des travailleurs non rémunérés, ce thème, une grande partie des estimations provient du moment où nous faisons l’enquête, mais nous avons également un autre cycle qui s'appelle Soins donnés et reçus, qui nous permettra d'en savoir plus sur la prestation et la réception de soins. Nous avons un cycle appelé Familles, qui examine les relations au sein de la famille, la fécondité, les intentions et bien d'autres choses encore. Nous avons également une enquête appelée Dons, bénévolat et participation, qui mesure en outre un autre aspect du travail non rémunéré. Nous combinons tous ces segments afin de brosser un portrait global de l’économie non rémunérée. Nous devons examiner les cycles pertinents à l'égard de cet aspect.
Je suis d’accord avec vous pour dire que l’emploi du temps — et nous l’utilisons beaucoup pour mesurer le travail non rémunéré — n’est pas une enquête facile, parce qu'elle se fonde sur le programme de chacun et qu'elle demande un engagement considérable de la part des répondants. Maintenant, en ce qui nous concerne, sommes-nous capables de la mener? Je pense que oui, mais en même temps, nous devons doser convenablement le fardeau que nous imposons relativement aux réponses et la quantité de questions auxquelles nous demandons à nos concitoyens de répondre dans le cadre de notre enquête.
Maintenant, vous voulez savoir si nous avons des renseignements sur l’impact de la COVID. L’Enquête sociale générale est un programme ordinaire à Statistique Canada, mais pendant la phase initiale du confinement, nous nous sommes mobilisés pour mettre en place d’autres mécanismes et plateformes de collecte alternatifs — comme l’enquête fondée sur l'approche participative et l'enquête par panel en ligne —, de telle sorte que nous avons pu mesurer l’impact direct de la COVID. En ce qui concerne les questions sur l’impact de la COVID, nous avons d'autres cibles, alors que, pour l’Enquête sociale générale, nous devons maintenir une certaine cohérence en matière de contenu par rapport au cycle précédent, puisque nous cherchons à mesurer comment les conditions sociales se transforment au fil du temps.
Merci.
[Français]
Je vous remercie de votre question. Je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Comme nous le savons tous très bien, la pandémie accentue actuellement les inégalités pour beaucoup de collectivités, de communautés vulnérables, de populations autochtones, de communautés racisées et ainsi de suite. Nous avons mis en œuvre diverses mesures dans une optique de diversité et d'inclusion, dont l'une comprend le travail de mon collègue, M. Dale.
Dans l'Enquête sur la population active, et depuis juillet, nous incluons des questions sur le groupe de population qui nous permettent d'établir la population des minorités visibles. L'Enquête sociale générale comporte en outre un cycle sur l'identité sociale, axé sur la confiance, le sentiment d'appartenance, la confiance envers les institutions, etc.
Dans le cadre de cette enquête, nous avons augmenté l'échantillon en collaboration avec Patrimoine canadien afin de fournir des estimations pour divers groupes de minorités visibles de même que selon le niveau d'éducation et de revenu. Il y a quelques initiatives déjà en place pour fournir ces données désagrégées, dans l'optique de la diversité et de l'inclusion.
À l'avenir, nous espérons inclure l'analyse dans l'optique de la diversité et de l'inclusion dans toutes nos analyses. Je suis responsable de...