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Je déclare la séance ouverte.
Tout d'abord, je vais faire un peu d'autopromotion en souhaitant à tous un joyeux Mois du patrimoine irlandais. C'est le mercredi 10 mars que la Chambre a déclaré le mois de mars Mois du patrimoine irlandais, une première dans l'histoire canadienne dont je suis extrêmement fier.
Je vous souhaite la bienvenue à tous. Je vous remercie de vous joindre à nous. Nous tenons aujourd'hui la 16e séance du Comité permanent des ressources naturelles.
Avant d'accueillir nos témoins, j'aimerais souligner la présence de certains députés qui agissent à titre de remplaçant. Je remercie MM. Lauzon et McDonald, ainsi que Mme Falk, de se joindre à nous.
Nous allons maintenant entendre les témoins. Conformément aux motions que nous avons adoptées lors de notre dernière séance, tous les témoins ont effectué les essais techniques requis afin d'assurer la meilleure qualité sonore possible; leur casque d'écoute fonctionne, de même que les services d'interprétation. Tout devrait être conforme aux exigences, alors nous ne devrions pas avoir de difficultés.
Cela dit, j'invite les témoins à s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Vous devriez voir un petit symbole pour l'interprétation au bas de votre écran. Vous pourrez l'utiliser au besoin. Assurez-vous d'y avoir accès. La séance se déroule sur Zoom. Les membres du Comité sont maintenant habitués à cette façon de procéder.
Je demanderais toutefois à nos témoins de faire preuve de patience, car il se peut qu'il y ait un petit décalage en raison de l'interprétation. Je vous demande d'attendre que la personne qui parle ait terminé avant de répondre ou de poser une question.
En cas de difficultés, n'hésitez pas à me faire signe. Puisque mon rôle est de veiller au bon déroulement de la séance, il est possible que je sois dans l'obligation de vous interrompre si vous dépassez le temps accordé à votre déclaration ou à la période de questions et réponses qui suivra. Je m'excuse à l'avance.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos cinq groupes de témoins. Nous avons avec nous des représentants de BMO Marchés des capitaux, de Cameco, du Fonds de solidarité des travailleurs du Québec, de Métaux Torngat et de Vale Canada Limitée.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de venir témoigner devant nous aujourd'hui.
Chaque groupe se verra accorder cinq minutes pour faire sa déclaration liminaire. Une fois les exposés terminés, nous passerons à la période de questions.
Je suivrai l'ordre de comparution figurant dans l'ordre du jour.
Monsieur Bahar, de BMO Marchés des capitaux, c'est vous qui allez ouvrir le bal.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Ilan Bahar. Je suis cochef du groupe Mines et métaux mondiaux, Investissements et services bancaires aux entreprises, à BMO Marché des capitaux. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant vous aujourd'hui. Nous sommes très heureux, à BMO, de pouvoir participer à l'étude de votre comité, qui arrive à point nommé.
Comme vous le savez, le secteur minier est une pierre angulaire de l'économie canadienne. La contribution du secteur minier au PIB du Canada a atteint 72 milliards de dollars en 2018, soit environ 3,5 % du PIB total. Le secteur procure des emplois à plus de 626 000 Canadiens, et 16 500 de ces emplois sont occupés par des Autochtones.
BMO maintient depuis longtemps une position de chef de file mondial dans le secteur des métaux et des mines, et a été reconnue comme la meilleure banque d'investissement dans ce domaine par le magazine Global Finance au cours des 12 dernières années, y compris l'année dernière.
Nous sommes aussi très fiers de nos efforts pour contribuer à la place de plus en plus importante qu'occupe le Canada sur la scène internationale pour ce qui est des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance. Pour ne citer qu'un exemple, BMO figure au palmarès de 2021 des 100 sociétés les plus durables au monde de Corporate Knights et est la banque la mieux classée en Amérique du Nord sur la liste. BMO ne cesse de prendre de l'importance dans le domaine du financement durable. Elle a entre autres agi à titre de cochef de file, en collaboration avec la Banque mondiale, dans le cadre de l'émission d'une obligation de cinq ans de 8 milliards de dollars pour le développement durable. Mercredi dernier, BMO a annoncé qu'elle s'engageait à aider et à guider ses clients dans leur transition vers un monde carboneutre.
Je mentionne ces éléments parce que le respect des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance s'est révélé être l'une des clés de la réussite future du secteur des métaux et de l'exploitation minière, alors que des possibilités uniques s'offriront au Canada. Il s'agit d'occasions de créer une nouvelle ère d'investissement dans le secteur minier et dans les secteurs industriels et manufacturiers émergents, de protéger les sources de minéraux critiques, de renforcer les chaînes d'approvisionnement, et de stimuler la compétitivité canadienne tout en jouant un rôle de premier plan dans la transition vers des technologies propres telles que les batteries des véhicules électriques, qui sont essentielles à une économie carboneutre.
Le Canada possède l'expertise nécessaire dans tous les aspects de l'exploitation minière pour relever ce défi déterminant du XXIe siècle. Le gouvernement fédéral a renouvelé son engagement envers cet objectif, tant dans l'accord conjoint révisé avec les États-Unis le mois dernier que dans les lettres de mandat que le a adressées au ministre des Ressources naturelles, , et à d'autres ministres.
Pour aller de l'avant, nous croyons que nous devons surtout nous concentrer sur deux domaines. Premièrement, tous les ordres de gouvernement au Canada doivent s'engager à collaborer pour simplifier le processus réglementaire dans le secteur minier. À notre avis, il est essentiel d'avoir un système de réglementation transparent, prévisible et simplifié qui favorise la collaboration entre tous les ordres de gouvernement. Lorsqu'il est question d'environnement et d'investissements étrangers, BMO privilégie une réglementation qui concilie soigneusement les réalités commerciales et économiques avec les préoccupations du public en matière de conservation, de sécurité publique, de sécurité nationale et d'autres questions connexes.
Deuxièmement, le gouvernement pourrait examiner l'ensemble des programmes de soutien fiscal, réglementaire et financier afin de déterminer les moyens les plus efficaces d'encourager l'investissement dans le secteur des métaux et de l'exploitation minière au Canada. Par exemple, le gouvernement fédéral pourrait accorder du financement aux entreprises qui se consacrent à la découverte et à l'exploitation des métaux et des minéraux essentiels aux progrès des technologies vertes ou encore envisager de bonifier le crédit d'impôt pour l'exploration minière et les incitatifs liés aux actions accréditives dans le but de faire du Canada un chef de file mondial dans le développement des minéraux critiques utilisés dans la fabrication de batteries.
À BMO, nous soutenons bien sûr l'objectif d'exploiter au maximum notre avantage concurrentiel dans le secteur minier pour accélérer la croissance économique. Selon l'ancien ministre de l'Innovation , cet avantage s'étend « de la mine au transport ». Par conséquent, nous devons reconnaître que les initiatives environnementales, sociales et de gouvernance de notre secteur minier, qui sont largement reconnues comme la norme mondiale, attirent de plus en plus les pays du monde entier qui recherchent des minéraux critiques produits de manière éthique pour leurs technologies propres. Cette situation, combinée au désir de nombreux pays de s'assurer un approvisionnement en minéraux provenant de pays ayant des valeurs politiques et économiques similaires, confère au Canada un net avantage en tant que source optimale de minéraux critiques dans un contexte de relance post-COVID. Pour les pays qui doivent s'assurer une source de minéraux critiques pour lutter contre les changements climatiques, le Canada peut et doit être la solution.
Avec des régimes fiscal et réglementaire qui encouragent l'investissement, il ne fait aucun doute que le Canada possède les compétences entrepreneuriales, les matières premières et l'engagement envers la croissance économique durable qui peuvent renforcer notre leadership mondial dans ce secteur très précieux et important.
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître. Je suis impatient de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. C'est un plaisir pour moi de comparaître devant le comité aujourd'hui au nom de Cameco pour discuter des minéraux critiques et du rôle du Canada comme source responsable d'approvisionnement alors que nous faisons la transition vers une économie post-COVID sobre en carbone.
Établie à Saskatoon, en Saskatchewan, Cameco est l'un des principaux producteurs mondiaux d'uranium destiné à la production d'énergie nucléaire et la plus grande société d'uranium cotée en bourse. Nous participons à toutes les étapes du cycle du combustible nucléaire, notamment l'extraction minière, le raffinage, la conversion et la fabrication du combustible. Nous exerçons la majorité de nos activités en Saskatchewan et en Ontario, et notre effectif canadien se compose d'environ 2 100 employés et entrepreneurs à long terme. Cameco est fière d'être un élément important des chaînes d'approvisionnement en combustible nucléaire et en minéraux critiques du Canada qui fournissent une électricité fiable et sans émissions en Ontario, au Nouveau-Brunswick et dans le monde entier.
Les secteurs canadiens de l'uranium et du combustible nucléaire peuvent jouer un rôle important dans la reprise économique et la transition vers la carboneutralité en offrant des emplois hautement spécialisés et bien rémunérés, en faisant appel à des fournisseurs dans divers métiers spécialisés et champs d'expertise, et en stimulant l'innovation dans une variété de domaines liés au nucléaire, y compris les petits réacteurs modulaires.
Alors que nous examinons le rôle que les minéraux critiques pourraient jouer dans la reprise économique du Canada, il est important de souligner que Cameco est l'un des plus gros employeurs de travailleurs autochtones au pays. De plus, environ 80 % des biens et services utilisés dans les mines et les usines de Cameco dans le Nord de la Saskatchewan — ce qui représente près de 4 milliards de dollars depuis 2004 — sont fournis par des entreprises autochtones et du Nord. Notre succès repose sur les partenariats fructueux à long terme et le climat de confiance que nous avons établis avec les communautés des Premières nations et des Métis où nous exerçons nos activités. Il est important de reconnaître que les partenariats autochtones seront essentiels à l'essor du secteur des minéraux critiques au Canada.
De nombreuses politiques économiques, énergétiques, environnementales et de sécurité nationale adoptées par le gouvernement du Canada misent sur les minéraux critiques. À défaut d'y avoir accès, il sera difficile d'atteindre les objectifs liés à la carboneutralité, à l'électrification et à la fabrication de véhicules électriques et de batteries. Il est impératif que les discussions sur les minéraux critiques ne se limitent pas aux éléments des terres rares qui sont habituellement associés à l'innovation, au développement et au déploiement de technologies propres.
Cameco ne saurait trop insister sur le fait que l'uranium, compte tenu du rôle important qu'il joue dans la production d'électricité à zéro émission dans le monde et de son importance pour les considérations de sécurité énergétique et nationale de nombreux pays, est un minéral critique. Nous nous réjouissons qu'il fasse partie de la liste qu'a présentée hier le .
Mondialement, l'énergie nucléaire nous permet d'éviter près de 2,5 milliards de tonnes d'émissions chaque année. Nous sommes très fiers de notre contribution aux efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Notre uranium peut générer de l'électricité propre et sans carbone; il jouera donc un rôle important dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
Cameco soutient pleinement le travail en cours dans le cadre du Plan d'action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques entre le Canada et les États-Unis, sous la direction de Ressources naturelles Canada. Une approche continentale visant à améliorer la sécurité de l'approvisionnement en minéraux critiques, à minimiser les effets des acteurs étatiques dans le secteur des minéraux critiques et à assurer la compétitivité des industries minières canadiennes et américaines devrait contribuer à attirer des investissements dans les projets d'exploration et d'exploitation minière canadiens, et à stimuler la création d'emplois et la croissance économique après la pandémie.
Le Canada, y compris les travailleurs canadiens qui contribuent au succès de notre industrie, aurait tout intérêt à devenir le fournisseur de choix de divers minéraux critiques dont a besoin l'important marché américain. Nous sommes impatients de travailler avec Ressources naturelles Canada et l'administration américaine pour faire progresser la collaboration dans ce domaine. Avec des activités des deux côtés de la frontière, Cameco a une grande compréhension des défis et des possibilités bilatérales et est prête à faire part de ses expériences aux représentants des deux gouvernements si cela peut être utile.
L'abondance des ressources au Canada a longtemps été un moteur important de la santé financière du pays, de son bien-être socio-économique et de création d'emplois. L'ajout de minéraux critiques aux riches ressources du Canada ne fera que renforcer les contributions économiques du secteur des ressources et notre réputation d'exploitants de ressources responsables qui répondent aux normes environnementales, sociales et de gouvernance des investisseurs. La prospérité économique du Canada est tributaire de notre capacité à exploiter et à exporter de manière responsable et durable nos abondantes ressources naturelles et les produits à valeur ajoutée fabriqués à partir de ces ressources.
Nous félicitons le Canada d'avoir inscrit l'uranium sur sa liste des minéraux critiques. Nous demandons au comité de reconnaître la contribution importante de l'uranium canadien à l'atteinte des objectifs nationaux et internationaux d'assainissement de l'air, de sécurité énergétique et d'économie à faibles émissions de carbone.
Nous avons ici la possibilité d'assurer la sécurité de la chaîne d'approvisionnement en minéraux critiques et d'améliorer la coopération dans le cadre d'initiatives visant à lutter contre les changements climatiques au Canada et aux États-Unis. Nous devrions nous positionner en tant que fournisseur de minéraux critiques de choix pour notre plus grand partenaire commercial et mettre en place des politiques et des règlements qui permettent aux entreprises du secteur des ressources de tirer profit de cette relation.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je tiens à vous remercier de m'avoir invité à m'adresser à vous aujourd'hui.
Créé en réponse à la crise financière du début des années 1980, le Fonds de solidarité FTQ est aujourd'hui le plus important fonds de travailleurs au Canada avec 15,6 milliards de dollars d'actifs nets. Ainsi, c'est plus de 700 000 Québécoises et Québécois qui sont actionnaires du Fonds, soit l'équivalent d'un travailleur sur six. Pour chaque dollar en crédit d'impôt fédéral accordé à nos actionnaires, nous investissons 8,85 $ pour appuyer le développement économique et les emplois.
Les investissements du Fonds appuient notamment les entreprises qui procurent des retombées économiques autant au Québec qu'ailleurs au Canada. Le Fonds est présent dans tous les secteurs de l'économie, dont le secteur minier et celui de l'électrification des transports. Notre portefeuille d'investissements compte également plusieurs entreprises qui s'intègrent dans les chaînes de valeur associées au secteur minier ainsi que dans le secteur d'activité visant à décarboniser notre économie. Le Fonds investit dans le secteur minier depuis plus de 25 ans, et ce, indépendamment des cycles économiques. Nous sommes reconnus pour notre expertise et notre réseau de partenaires. Le Fonds s'investit dans le secteur minier, de l'exploration à la transformation, ainsi qu'auprès des sociétés privées et publiques liées à ce secteur.
En ce qui concerne les minéraux critiques, nous sommes d'avis que les gouvernements ont un grand rôle à jouer. Ces derniers sont notamment en mesure d'assumer un risque supérieur à celui que le Fonds peut assumer seul. L'exploitation et la transformation de ces minéraux pourraient requérir la venue de partenaires stratégiques. Sans un appui ciblé des gouvernements tant à l'échelon fédéral que provincial, il pourrait être difficile d'attirer de tels partenaires qui possèdent l'expertise technique nécessaire pour développer ces projets stratégiques.
L'électrification des transports est un tournant structurel dans l'équilibre de l'offre et de la demande pour ces métaux. À cela s'ajoutent aussi les enjeux liés à la production et à la gestion de l'énergie. L'industrie automobile, à titre d'exemple, est notamment préoccupée par l'accès à long terme aux intrants nécessaires à la production des batteries dont on a besoin pour l'électrification de la flotte automobile, de même que par la disponibilité des infrastructures de recharge.
À titre d'organisme citoyen, le Fonds a la volonté et le devoir de contribuer aux efforts visant à décarboniser les transports et l'économie, en plus de participer activement à la transition énergétique juste, par le truchement de stratégies d'investissement responsable et de son engagement social.
Le Fonds s'est donné pour stratégie d'investir, et aussi d'accompagner ses partenaires, dans la mise en valeur des technologies propres ou des technologies qui favoriseront l'adoption de procédés qui réduiront les émissions de gaz à effet de serre. La transformation locale de nos ressources est une première façon d'atteindre cet objectif. La création d'une chaîne de valeur intégrée, qui va de l'exploitation à la transformation, en passant par la conception écologique des produits, en favorisant le recyclage et en développant l'économie circulaire, comporte des éléments incontournables pour décarboniser notre économie, et ce, tout en favorisant la croissance économique et sociale du Québec et du Canada.
De façon générale, le Fonds exerce un effet structurant sur l'économie. Bon an mal an, il représente à lui seul une portion importante des investissements qui sont réalisés en capital de risque et en capital de développement au Québec. La contribution du Fonds se démarque aussi par la poursuite d'objectifs ayant une réelle portée sociale en alliant rendement et croissance inclusive à long terme. Par opposition à une économie où les investisseurs recherchent trop souvent uniquement le rendement financier, le Fonds a élaboré des pratiques d'investissement responsables. La décision d'investir dans une entreprise se fonde sur une analyse des répercussions de cet investissement sur les personnes qui y travaillent, sur l'entreprise même et sur les collectivités où elle a été implantée.
Cette recherche constante de pertinence amène maintenant le Fonds à vouloir contribuer aux grandes priorités de notre temps en accompagnant les entreprises dans les grandes transitions humaines, technologiques et énergétiques qui sont caractéristiques de notre époque.
En conclusion, le Fonds souhaiterait que vous reteniez de notre témoignage d'aujourd'hui que le Fonds est, tout d'abord, un acteur important, un investisseur responsable et un investisseur influent. Le Fonds est un réseau de partenaires des plus importants et nous sommes la voix des PME. Aussi, le Fonds s'engage très activement dans la transition énergétique, dans la décarbonisation de l'économie et dans l'économie circulaire. Autrement dit, le Fonds est un partenaire de choix. Il est à l'avant-scène de l'économie circulaire et de la décarbonisation de l'économie.
Je vous remercie de votre attention.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité et invités, bonjour.
Permettez-moi tout d'abord de souligner que le Canada a ici une occasion de devenir un chef de file mondial dans ce secteur stratégique vital, et c'est une occasion qu'il ne peut tout simplement pas laisser passer. Je vais aborder trois sujets: premièrement, la possibilité de développer une nouvelle industrie essentielle au Canada; deuxièmement, le projet d'extraction de terres rares qui sera réalisé dans le Nord du Québec par Métaux Torngat, dont je suis le président, et qui permettrait notamment au Canada d'être à l'avant-garde d'une industrie essentielle à une économie à faibles émissions de carbone; et troisièmement, les mesures importantes que peut prendre le gouvernement pour profiter de cette occasion dans l'intérêt du Canada.
Les terres rares sont essentielles à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Elles sont un groupement de 17 éléments qui sont des matières premières critiques en raison de leurs utilisations finales très avancées et stratégiques. Elles sont utilisées dans les lasers, les tomodensitomètres, les catalyseurs de réduction des émissions, les télécommunications par fibre optique, les condensateurs en céramique, bref, dans tous les appareils à la fine pointe de la technologie. Cependant, la fabrication d'aimants permanents pour les moteurs électriques, les aérogénérateurs et même pour les haut-parleurs de nos téléphones intelligents demeure l'utilisation la plus importante qui nous permettra de passer à une économie à faibles émissions de carbone. On en a besoin partout.
Les véhicules électriques utilisent des moteurs à aimants permanents en raison de leur rendement supérieur et de leur dimension et poids réduits. Lorsque les constructeurs automobiles canadiens, en fait tous les constructeurs mondiaux, s'engagent à électrifier leurs gammes de véhicules, ils créent une énorme demande pour certains éléments de terres rares. Le Canada a la possibilité d'accroître son approvisionnement sûr en terres rares afin de soutenir la demande de véhicules électriques au Canada, aux États-Unis et dans le monde entier, et ce, d'une façon respectueuse de l’environnement.
Aujourd'hui, la Chine répond à plus de 80 % de la demande mondiale. Nous savons tous que ce n'est pas une situation acceptable sur le plan géopolitique.
Métaux Torngat est une entreprise canadienne qui exploite l'un des plus grands gisements de terres rares au monde, avec le meilleur mélange de terres rares nécessaires à la fabrication d'aimants permanents. Les gisements de cette entreprise sont situés dans le Nord du Québec, à environ 240 kilomètres au nord-est de Schefferville. La stratégie de Métaux Torngat consiste à privilégier la durabilité environnementale dans toutes ses activités et à miser sur la consultation et la collaboration avec les gouvernements et les communautés autochtones dans tous les aspects du projet.
On extraira la roche contenant les terres rares d'une manière durable sur le plan environnemental en utilisant autant que possible l'énergie éolienne. Le concentré de terres rares sera expédié dans des conteneurs à bord des dirigeables hybrides conçus par Lockheed Martin jusqu'à Schefferville, et il sera ensuite transporté par train jusqu'à Sept-Îles et jusqu'à l'usine de traitement dans le parc industriel de Bécancour, entre Montréal et Québec.
L'objectif est de produire des oxydes de terres rares séparées, et Métaux Torngat collabore avec des partenaires qui sont des chefs de file mondiaux des technologies pour réunir l'expertise nécessaire à la production de ces produits chimiques spécialisés et pour développer cette expertise ainsi que la R-D connexe au Canada. Métaux Torngat vise à produire des terres rares séparées à un coût compétitif au Québec en 2025-2026.
Les projets de terres rares comme celui de Métaux Torngat ont besoin de soutien pour se concrétiser et répondre aux besoins du Canada et du monde industrialisé. J'aimerais donc formuler quatre recommandations à cet effet.
Premièrement, il faudrait fixer une échéance à court terme pour l'élaboration et la publication d'une stratégie sur les métaux critiques et les terres rares par Ressources naturelles Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Deuxièmement, le gouvernement fédéral devrait redoubler d'efforts en vue de collaborer avec l'Europe, les États-Unis et le Japon à la création de nouvelles chaînes d'approvisionnement à l'extérieur de la Chine. Troisièmement, on devrait élargir les critères des programmes existants de RNCan et d'ISED pour permettre aux projets de terres rares d'être admissibles à du financement. Quatrièmement, il faudrait fournir une aide financière pour les projets d'exploitation afin de combler le fossé entre l'étape initiale du développement et le financement de la construction.
Ces initiatives contribueraient grandement à mettre en branle ces projets plus rapidement.
Lorsque je lis un rapport sur l'engagement du gouvernement de l'Australie à s'intégrer dans la chaîne d'approvisionnement mondiale en grâce à son fonds de fabrication moderne de 1,3 milliard de dollars, alors que nous, au Canada, avons les ressources naturelles, disposons d'une main-d'œuvre hautement qualifiée et sommes voisins de la plus grande économie dans le monde industrialisé, je ne peux qu'implorer le Canada d'agir. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer cette occasion pour notre pays et pour nos alliés.
Merci, monsieur.
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Merci, monsieur le président. Je vais commencer, puis je vais céder la parole à Nancy.
Mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour. C'est un plaisir de témoigner devant vous aujourd'hui et d'avoir l'occasion de discuter d'un sujet important: le positionnement du Canada en tant que fournisseur clé de minéraux critiques dans le cadre de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
Je m'appelle Juan Merlini. Je suis responsable des ventes et du marketing de la division des métaux de base de Vale. Je suis accompagnée de ma collègue Nancy Concepcion, qui dirige nos équipes de marketing et de recherche pour le secteur des métaux de base.
Avant de commencer, nous aimerions souligner que nous témoignons devant vous aujourd'hui depuis les terres traditionnelles des Anishinabes, des Haudenosaunees, des Hurons-Wendats et des Mississaugas de Credit. Vale aimerait également reconnaître les peuples autochtones dont les terres nous permettent d'exercer nos activités, que ce soit au Manitoba, en Ontario ou à Terre-Neuve-et-Labrador.
Vale est l'une des plus grandes sociétés minières intégrées du monde, dont le siège social mondial est situé à Rio de Janeiro, au Brésil, et dont la capitalisation boursière s'élève à près de 90 milliards de dollars.
Notre entreprise mondiale de métaux de base a une riche histoire qui remonte à 119 ans. Son siège social est situé à Toronto et ses activités s'étendent sur cinq continents. Nous sommes présents à Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario et au Manitoba. Vale s'impose comme l'un des plus grands producteurs de nickel de haute qualité et comme un important producteur responsable de cuivre et de cobalt. Par conséquent, nous produisons les métaux qui sont essentiels pour bâtir un avenir plus propre et plus vert.
Nos activités au Canada procurent des emplois à plus de 12 500 Canadiens. Nos contributions directes et indirectes au PIB de l'économie canadienne au cours de la dernière décennie se chiffrent à 43,7 milliards de dollars canadiens, ce qui comprend des investissements en capital de 12,7 milliards de dollars.
Vale Canada produit 97 000 tonnes de nickel, ce qui représente 51 % de la production de nickel du pays. Elle produit plus de 125 000 tonnes de cuivre, ce qui représente 23 % de la production de cuivre du pays. Pour ce qui est des autres minéraux clés pour l'économie à faibles émissions de carbone, Vale Canada produit également plus de 2 000 tonnes de cobalt ainsi que du platine et du palladium.
Vale partage la détermination du gouvernement à décarboniser l'économie canadienne et à créer un avenir plus vert et plus sain pour les Canadiens. Nous avons fixé des objectifs de décarbonisation ambitieux pour toutes les entreprises de Vale dans le monde. D'ici 2030, notre envisageons de réduire de 33 % les émissions de gaz à effet de serre et, d'ici 2050, nous souhaitons atteindre la neutralité carbone. Notre entreprise a annoncé une somme de 2 milliards de dollars pour réaliser ces objectifs ambitieux, et nous sommes déjà en train de définir les projets qui nous permettront d'y arriver.
Ces efforts ont nécessité, et nécessiteront, des changements profonds. J'aimerais souligner que l'entreprise a déjà engagé 1,5 milliard de dollars en Ontario pour assainir l'air que nous respirons. Notre projet Clean AER, un projet de réduction des émissions atmosphériques, est le plus important investissement dans le domaine de l'environnement de l'histoire du Grand Sudbury et a permis de réduire de 85 % les émissions de dioxyde de soufre, de 40 % les émissions de particules métalliques et de 40 % les émissions de gaz à effet de serre de notre fonderie de Copper Cliff. Pour le présent et l'avenir, nous concentrons nos efforts sur l'électrification de notre parc de véhicules, le passage du diesel aux biocarburants et l'étude de la faisabilité du stockage du carbone dans les résidus.
Notre stratégie de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large visant à améliorer le rendement environnemental, social et en matière de gouvernance de notre entreprise et de notre industrie. Compte tenu des problèmes liés aux minéraux critiques ailleurs dans le monde, nous croyons que le secteur minier canadien a la responsabilité de donner l'exemple en établissant des relations positives avec les communautés locales et en offrant des avantages aux partenaires autochtones et aux autres parties prenantes là où nous menons nos activités.
Lorsque nous envisageons l'avenir, nous croyons que Vale est bien placée pour contribuer au développement de l'industrie des véhicules électriques. Ici, au Canada, nous produisons trois métaux de base clés: le nickel, le cobalt et le cuivre. Ils sont tous des éléments importants de la chaîne d'approvisionnement de véhicules électriques. Toutefois, pour permettre au Canada de se positionner sur ce marché, il faudra d'abord résoudre certains problèmes importants.
Répondre à la demande croissante sera un défi, en particulier lorsqu'il s'agit du cuivre et du nickel.
Nous devons également établir des relations stratégiques à long terme dans des domaines clés, comme les véhicules électriques, y compris des partenariats avec des universitaires, des institutions, des clients et des fabricants d'équipement d'origine de premier plan qui soutiennent des investissements importants et à long terme. Ces écosystèmes d'innovation et de chaîne d'approvisionnement sont essentiels.
La coordination entre les différents ordres de gouvernement sera également très importante, car la chaîne d'approvisionnement aura besoin d'une coordination fédérale, provinciale et locale pour que nous puissions profiter de cette occasion unique de manière aussi efficace et cohérente que possible.
La mise en exploitation de nouveaux gisements de nickel, de cuivre ou de cobalt exige des capitaux considérables et prend beaucoup de temps. Même dans les pays les plus stables et les plus favorables aux investissements miniers comme le Canada, il faut quand même patienter au moins sept à dix ans entre la découverte d'un gisement viable et sa production commerciale.
Tous ces éléments mettent en évidence le besoin d'avoir le plus de certitude stratégique, de soutien en matière d'octroi de permis, de coordination et d'engagement de la part du gouvernement, ce qui est essentiel à la réussite. Le peu d'attention accordée aux éléments en amont de la chaîne d'approvisionnement et du développement de la transformation connexe et le manque d'investissements nécessaires dans ces domaines limiteront le développement de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques au Canada.
Nous considérons l'industrie, les fabricants en aval et tous les ordres de gouvernement comme des partenaires et nous devrons tous travailler ensemble pour établir une chaîne d'approvisionnement nord-américaine qui demeurera solide.
Je vais passer la parole à ma collègue Nancy Concepcion, qui mettra en lumière le contexte des véhicules électriques.
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Merci, monsieur le président.
Il y a trois points clés que nous pouvons couvrir. Premièrement, l'industrie des véhicules électriques a clairement franchi le point de non-retour pour l'industrie automobile. Plus de 300 milliards de dollars ont été investis dans la production de modèles de véhicules électriques et les producteurs de batteries ont versé environ 130 milliards de dollars en investissements, il est donc temps de voir des investissements importants dans l'exploitation des ressources pour augmenter l'approvisionnement en matières premières.
Deuxièmement, la localisation des chaînes d'approvisionnement est déjà en cours. Nous avons vu le nombre de centres de production de batteries s'accroître en Europe, au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis.
Troisièmement, le Canada est essentiellement bien positionné. Je pense que M. Merlini a couvert un bon nombre des points, comme l'ont fait d'autres membres du Comité.
Je les en remercie. Je laisse la parole à M. Merlini pour conclure notre présentation.
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Bien sûr. Cela me ferait plaisir. Je vous remercie de votre question.
Je suis ravi d'entendre que des gens comme Benchmark sont venus témoigner devant le Comité, car ce sont des experts dans le domaine de l'offre et de la demande et je pense qu'ils auraient des renseignements fort intéressants à communiquer au Comité.
Pour ma part, il est vrai que je ne passe pas beaucoup de temps à réfléchir à l'offre et à la demande en détail. Je pense plutôt aux marchés financiers, à ce que les investisseurs recherchent et pensent et aux mesures stratégiques envisagées par les entreprises du point de vue des fusions et des acquisitions.
Je pense que j'adopterais l'approche suivante: si des parlementaires, des citoyens, des entreprises ou toute autre personne ont des réserves au sujet de la gouvernance, de la primauté du droit ou du système politique d'un pays donné, il serait logique d'avoir une politique publique qui favorise une plus grande extraction et production de minéraux aux fins d'énergie propre dans un pays de confiance comme le Canada. Comme je l'ai dit dans certains de mes commentaires, je crois que l'industrie est d'avis qu'il existe peut-être des leviers fiscaux, réglementaires, financiers ou autres auxquels elle pourrait recourir pour inciter l'activité nationale.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
[Traduction]
Je participe à la réunion depuis Sudbury. Avant de m'adresser aux représentants de Vale, qui se trouvent à deux pas de chez moi, au bas de la rue, j'aimerais parler très brièvement à M. Bahar, le représentant de la BMO.
Dans votre présentation, vous avez parlé beaucoup de fournisseur de choix. Lorsque vous discutez de ce sujet, vous discutez de l'exploration et de l'extraction et du fait que le Canada peut choisir de devenir un tel fournisseur.
Le Comité tente, entre autres, de déterminer comment il peut maintenir l'ensemble de la chaîne de valeur ajoutée au Canada. Il s'agit toujours d'une question difficile parce que le Canada exploite habituellement ses minéraux. Nous procédons à l'exploration, à l'extraction et parfois à la transformation de ces ressources, puis elles sont généralement exportées. Elles deviennent des intrants à l'étranger et servent à fabriquer des produits que nous rachetons ensuite.
Quelles sont les préoccupations de la BMO en ce qui concerne les investissements?
Pouvez-vous rapidement me donner des idées sur la façon d'atteindre cet objectif au Canada afin que la chaîne de production à valeur ajoutée soit établie au Canada?
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Merci de poser la question, monsieur Lefebvre.
Il existe une énorme possibilité que le secteur nord-américain des véhicules électriques favorise cette chaîne d'approvisionnement au pays, en raison de tous les changements qui s'opèrent actuellement dans le monde et du besoin stratégique de s'assurer de la disponibilité des ressources pour tous les matériaux nécessaires pour les véhicules électriques. Il existe certes une grande chaîne d'approvisionnement en Chine qui continuera de prendre de l'expansion pour approvisionner le reste de l'industrie, mais nous voyons de plus en plus la même chose en Amérique du Nord et en Europe.
Ce que nous faisons? Nous sommes en pourparlers avec tous les joueurs de l'industrie pour nous assurer qu'il y a des possibilités à explorer ici au pays, non seulement au Canada, mais en Amérique du Nord, car la plupart des constructeurs automobiles sont ici. Nous sommes en pourparlers. À l'heure actuelle, notre produit va nécessiter de la transformation, selon l'usage qu'on en fait, mais, je pense qu'il existe une grande possibilité, moyennant une bonne coordination et du soutien, de favoriser cela.
La difficulté, en terminant, est que la demande surpasse de beaucoup ce qui est disponible. Pour favoriser l'offre supplémentaire nécessaire de matériaux, nous aurons besoin de beaucoup de soutien et de coordination. Sinon, l'industrie automobile trouvera d'autres sources pour répondre à ses besoins.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Comme tout bon Québécois qui se respecte, je connais très bien le Fonds de solidarité FTQ, puisque j'y ai investi des fonds pour le REER, moi aussi.
Monsieur Brosseau, vous avez mentionné plus tôt que le gouvernement avait peut-être un rôle à jouer relativement aux risques associés aux nouvelles technologies qui prendront forme par suite de l'exploitation des minéraux critiques, en particulier dans le domaine de l'électrification des transports.
Le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025 prévoit un investissement de 90 millions de dollars au cours de cette période de cinq ans. Grâce à ses ressources en hydroélectricité et au fait que le Québec se trouve à proximité de marchés importants, comme les États-Unis et l'Europe, la province est très bien placée pour voir se développer cette électrification des transports.
Vous avez parlé tantôt du rôle des gouvernements. Comment voyez-vous le rôle du gouvernement fédéral dans cette stratégie d'électrification des transports?
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Comme je le mentionnais tout à l'heure, pour exploiter l'ensemble de la filière, de l'exploration jusqu'à l'électrification, il est et il sera nécessaire d'investir énormément de capitaux. Les gouvernements, tant à l'échelle provinciale que fédérale, participent aux projets. Toutefois, l'importance des capitaux en jeu est telle que les entreprises et les fonds d'investissement comme le nôtre, le Fonds de solidarité FTQ, ne peuvent pas prendre les risques qui y sont associés. Cela dépasse notre capacité financière.
Les gouvernements doivent savoir qu'il est possible d'intervenir et d'appuyer ce secteur afin de lui permettre de se développer, comme l'a fait le gouvernement du Québec.
Nous vivons un chambardement technologique important, une nouvelle ère industrielle, où les nouvelles technologies requièrent énormément de capitaux et de dépenses. Avant d'en arriver à des situations où les coûts sont bien amortis et avantageux pour l'ensemble de l'économie, il doit y avoir des interventions gouvernementales ciblées quant à l'exploration, mais aussi, principalement, à la transformation.
Il faut également des programmes qui favoriseraient davantage le recyclage. Il faut appuyer les nouvelles technologies portant sur le recyclage des piles, par exemple. C'est bien de parler de l'exploration et de l'exploitation, cela fait partie de notre ADN au Canada et je le comprends très bien. Cependant, si nous voulons jouer un rôle dans la chaîne de valeur totale, il faut s'engager dans tous les secteurs de cette chaîne, pas seulement en amont. Cela englobe non seulement la transformation et l'exploitation, mais aussi le recyclage et l'économie circulaire liée à ces métaux.
Par définition, les métaux sont des ressources naturelles malheureusement limitées. Il faut donc prendre en compte l'ensemble de la chaîne, et les gouvernements ont un rôle à jouer. Ils peuvent nous épauler en proposant de la réglementation ou des programmes visant à réduire les risques et les coûts en capitaux associés aux investissements massifs dont nous avons besoin.
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Nous savons que la conjoncture donnera probablement lieu à des occasions d'affaires. Il y aura un plan de relance du gouvernement fédéral. C'est donc le moment de donner une orientation à l'économie.
L'électrification des transports permet de réduire les émissions de carbone. Si nous voulons une économie fondée sur de faibles émissions de carbone, l'électrification des transports est quand même assez intéressante à cet égard.
Par le passé, le gouvernement fédéral a lancé l'idée d'une supergrappe en intelligence artificielle. Compte tenu du plan de relance, ne serait-il pas temps de réfléchir à cette supergrappe, qui pourrait être celle de l'électrification des transports, entre autres? Cela pourrait être une avenue intéressante.
Vous n'en avez pas parlé, mais vous devez participer à certains projets. Je pense, par exemple, à celui de la compagnie Lion électrique, au Québec, qui est assez intéressant.
Pouvez-vous nous parler également des projets auxquels participe le Fonds de solidarité FTQ, plus particulièrement dans le domaine de l'électrification des transports?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins d'être venus. Nous avons eu une discussion fort intéressante jusqu'à maintenant.
Je vais commencer par Mme Conception.
On dirait qu'à quelques reprises, vous vous êtes retrouvée à parler à la fin d'une période de questions et que vous n'avez pas eu le temps de dire vraiment ce que vous vouliez dire.
Je vais revenir au sujet des véhicules électriques. Vous avez dit que nous avions atteint le point de non-retour. Un récent sondage a montré que 70 % des Canadiens songeaient sérieusement à se procurer un véhicule électrique la prochaine fois qu'ils achèteraient une voiture et que le Canada était bien placé pour en tirer parti.
Plus tôt lors de cette étude, nous avons entendu Eagle Graphite, qui a une mine dans ma circonscription. James Deith a parlé de la difficulté que cela cause de ne pas avoir de chaîne de valeur au Canada pour acheter et vendre ses produits et de devoir les vendre ailleurs et du fait que la Chine contrôlait une partie essentielle de cette chaîne.
Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet? Comment le Canada et, peut-être le gouvernement, pour être plus précis, peuvent-il stimuler cela? Que pouvons-nous faire pour développer cette chaîne de valeur, qu'on parle de graphite, de nickel, de cobalt ou de tout autre élément de terres rares dont nous avons entendu parler?
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Plusieurs voies sont possibles pour le développement. Il est important de comprendre que cette chaîne d'approvisionnement se développera naturellement, en suivant les constructeurs automobiles. À mesure qu'ils passeront à la production de véhicules électriques, la chaîne d'approvisionnement se construira autour d'eux. C'est simplement plus commode. Cela réduit les émissions et les empreintes carbone.
Il y a des composantes qui indiquent que la plus grande partie de la Chine contrôle la transformation de nos métaux dans nos matériaux. Je parle de l'ensemble des métaux. Ils sont extraits par un grand nombre de pays, mais ils sont envoyés en Chine pour la transformation.
Nous devrons assurément prendre de l'expansion. Non seulement devons-nous promouvoir la fabrication de véhicules électriques auprès des industries automobiles, ce qui suppose de les promouvoir auprès des consommateurs, mais nous devons aussi soutenir le développement de la chaîne d'approvisionnement. La transformation des minéraux, le développement des éléments de batterie, des matériaux pour batteries, tout cela doit être pris ensemble et encouragé.
On assiste en réalité à la création de plaques tournantes autour des batteries. Il s'en forme partout dans le monde, surtout en Europe, ce qui est nouveau, mais il commence à s'en former en Amérique du Nord.
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Ce que je constate jusqu'à maintenant, c'est qu'au Canada, nous parlons des batteries. Tout le monde oublie qu'une voiture a besoin d'énergie pour fonctionner, à savoir d'aimants permanents pour les moteurs électriques.
Ce qui se passe en Australie est en réaction à ce que les États-Unis tentent de faire. Les États-Unis tentent de se positionner comme principale chaîne d'approvisionnement pour tous ces produits aux États-Unis. Les deux pays qui fournissent ces éléments de terres rares sont l'Australie et le Canada. L'Australie a tout de suite répondu à la demande de l'ex-président américain pour bâtir une chaîne d'approvisionnement. L'Australie a agi très rapidement.
En fait, l'Australie a créé un bureau spécialisé au sein du gouvernement pour s'occuper de ces métaux critiques. Toute petite entreprise australienne peut s'adresser à ce bureau gouvernemental, qui l'aidera à obtenir des fonds. C'est le premier volet. Le deuxième volet est essentiellement ce que je suggérais que nous fassions au Canada. Ils ont dit essentiellement qu'ils donneraient à ce secteur en particulier accès à leur fonds manufacturier moderne de 1,3 milliard de dollars.
Les Australiens, qui sont en concurrence avec le Canada, ont très rapidement mis en place leur chaîne d'approvisionnement. En fait, le gouvernement australien dit qu'il a l'intention de se connecter à ce qui est essentiellement la nouvelle chaîne d'approvisionnement pour exploiter les éléments de terres rares.
Le gouvernement canadien et ce comité devraient se rappeler que, même si nous avons parlé de batteries, un véhicule a besoin de deux choses pour fonctionner: un moteur et une batterie. Nous nous sommes concentrés sur les batteries.
Chose intéressante, le Canada occupe une position très spéciale dans le secteur des aimants permanents. Nous avons un matériau que les États-Unis n'ont pas, les éléments de terres rares qui entrent dans la fabrication des aimants permanents des moteurs électriques. C'est une chose que j'aimerais vous rappeler à Ottawa. Nous avons quelque chose que les États-Unis n'ont pas et qui est capital pour le monde industrialisé. Nous devons veiller à l'exploiter.
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Je tiens pour acquis que votre question porte strictement sur le sujet dont j'ai parlé, soit les terres rares. Essentiellement, lorsqu'un pays dominant comme la Chine a la mainmise sur une industrie et voit un compétiteur apparaître sur le marché, le principal problème à surmonter est la chute des cours que ce pays provoque, comme la Chine l'a déjà fait.
Dans le cas particulier des terres rares, si je peux m'exprimer ainsi, il y a quelque chose d'intéressant. À ce que j'ai pu comprendre en consultant les études faites par Ressources naturelles Canada, une fois que nous serons capables de produire les oxydes de terres rares à Bécancour, nous pourrons les utiliser pour fabriquer les alliages dont sont composés les aimants permanents. Or, cette fabrication est très semblable à ce que se fait dans le secteur de l'aluminium. Elle nécessite beaucoup d'énergie, et Hydro-Québec en a une abondance. Le procédé est très semblable.
Au Canada, nous devons faire comprendre au monde que nous avons l'intention de nous y mettre. Si le gouvernement du Canada annonçait notre intention de mettre en service, d'ici une date donnée, des installations de fabrication des oxydes de terres rares, l'industrie en tiendrait compte. À l'heure actuelle, l'industrie sait qu'elle n'a pas le choix et que la production se fait en Chine dans une proportion de 75 à 80 %. Elle cherche une autre source. Nous serions capables de devenir cette source. Nous avons, au Canada, la capacité exceptionnelle de faire quelque chose. Une occasion unique s'offre à nous, comme nous n'en reverrons pas de notre vivant. Nous pourrions occuper une position importante et avoir une certaine emprise sur un très gros marché.
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Je suis très heureux que vous me posiez cette question. C'est exactement ce que nous voudrions faire.
Il serait possible de produire des oxydes de terres rares à Bécancour, au Québec, puis de les vendre. Toutefois, si nous nous arrêtons là, tandis que, d'autres pays ou d'autres endroits ont la capacité de prolonger ce que j'appelle la chaîne de valeurs...
Je suis d'avis que nous ne devrions pas vendre les oxydes de terres rares qui seront produits à Bécancour, au Québec, mais plutôt nous en servir pour produire les aimants. Puis, nous devrions utiliser ces aimants autant que possible pour produire des moteurs électriques au Québec et les vendre dans le monde entier.
Voilà ce que je pense de la question. Plus nous irons loin dans la transformation, mieux ce sera pour nous. Je peux vous dire bien franchement que je ne suis pas pour l'idée de produire des oxydes de terres rares et de les vendre un peu partout sur les marchés mondiaux. Je voudrais que nous nous en servions dans la mesure du possible pour fabriquer d'autres produits au Canada.
Je vais m'adresser à M. Bahar.
Il a beaucoup été question des métaux des terres rares, mais il me semble que lorsqu'il est question de l'électrification de l'ensemble de notre système énergétique, l'un des éléments dont nous devons parler, c'est le cuivre. Si nous voulons transporter cette électricité, nous aurons besoin de beaucoup de fils.
Je me demande si vous pourriez nous parler un peu des possibilités qui s'offrent au Canada pour ce qui est du cuivre. Je sais que ma circonscription s'est bâtie il y a 100 ans grâce à l'exploitation du cuivre. Il existe encore de grandes mines à proximité de ma circonscription.
Pourriez-vous nous parler du cuivre, des possibilités qui s'offrent à nous et de ce que nous pouvons faire sur ce plan?
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Merci, monsieur le président.
Cette question s'adresse surtout à M. Fung, de Torngat.
Vous avez parlé de dirigeables et de choses de ce genre. C'est bien beau de faire approuver un projet de mines, c'est bien beau de mettre en branle la production, mais si nous n'avons pas de chaînes d'approvisionnement pour relier ces mines — dont bon nombre sont situées dans des régions éloignées — aux réseaux, alors nous ne pourrons pas obtenir la production et la croissance qu'il nous faut.
Je signale que le gouvernement de la Chine, avec son initiative « La Ceinture et la Route », ainsi que les gouvernements de nombreux autres pays investissent des sommes considérables dans les infrastructures. Ils se disent en quelque sorte que s'ils construisent les infrastructures, les entreprises viendront.
J'aimerais que vous nous parliez des forces et des faiblesses du Canada sur le plan du soutien au secteur minier grâce à l'infrastructure.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens encore une fois à remercier tous les témoins de prendre le temps de nous aider dans notre étude aujourd'hui.
Mes questions s'adresseront également à M. Fung.
Je suis le député de la circonscription de Cambridge, et la société Toyota Motor Manufacturing Canada se trouve littéralement dans notre cour. L'idée de fabriquer des produits pour nos besoins futurs et de nous assurer d'avoir le nécessaire sur le plan de la chaîne d'approvisionnement m'interpelle beaucoup depuis le début de cette session.
Je vous suis reconnaissant d'avoir parlé, dans votre déclaration préliminaire, non seulement de l'approche visant à contrôler la chaîne d'approvisionnement, mais aussi des moyens que vous utilisez pour le faire et des initiatives environnementales que votre entreprise entreprend activement pour déplacer les produits. Je tenais simplement à vous en remercier.
Cela m'a beaucoup intéressé. Je ne savais pas si quelqu'un reviendrait sur la question des batteries, et je suis très heureux qu'il en ait été beaucoup question — excusez-moi, pas les batteries, mais les aimants —, parce que nous avons souvent parlé ici, au Comité, du besoin d'éléments des terres rares pour ce qui est des batteries, mais pas autant pour d'autres pièces des véhicules électriques.
Je me demande si vous connaissez d'autres composantes, mis à part les aimants, pour lesquelles les éléments des terres rares sont utilisés.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de m'accueillir aujourd'hui.
Je me réjouis de la participation de M. Austin. Il est agréable de voir un peu de la Saskatchewan à Ottawa. J'en suis heureuse. Je suis dans le côté ouest de la province. J'ai rencontré beaucoup de gens qui travaillent à Cigar Lake, qui font régulièrement le trajet aller-retour.
Des entreprises ont parfois mauvaise presse, et c'est particulièrement vrai dans votre secteur. Il est formidable d'entendre que votre entreprise se soucie suffisamment des gens du Nord de la Saskatchewan pour suspendre temporairement la production afin d'assurer leur sécurité en cette période. Je tiens à saluer cette décision. Parfois, on ne reconnaît pas assez tout ce que vous faites à ce sujet.
Il a été beaucoup question d'exploration, de développement, de production et de raffinage. Les Canadiens ont un vaste savoir-faire. Nous avons les compétences, le talent, la capacité et la main-d'œuvre pour faire une grande partie du travail ici, au Canada.
Selon l'Association minière du Canada, les femmes ne représentaient que 15 % de la main-d'œuvre en 2018, et cette proportion a en fait diminué par rapport à 2011.
L'un d'entre vous peut-il expliquer cette situation? Pourquoi observe-t-on une baisse? Bien évidemment, c'était avant la COVID-19, en 2018. Pourquoi y a-t-il eu une baisse du nombre de femmes au sein de la main-d'œuvre minière?
Quelqu'un veut-il répondre à cette question?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie encore une fois les témoins d'être ici aujourd'hui. Comme je l'ai déjà dit, c'est un sujet qui me tient à cœur étant donné que je vis dans la capitale mondiale du nickel. Nous considérons aussi que nous sommes la capitale mondiale de l'innovation minière.
Avant de poser des questions aux représentants de Vale, j'aimerais me tourner vers M. Fung, qui a abondamment parlé de la Chine et du rôle qu'elle joue. Le défi, c'est que l'économie de la Chine ne ressemble pas à celle du Canada. Nous avons une économie de marché alors que la Chine a une économie dirigée par l'État. Là-bas, il est possible de choisir la voie à suivre et d'essentiellement axer tous les efforts et les mesures de contrôle sur les marchés nationaux.
Cela dit, vous avez également parlé de l'importance du multilatéralisme avec l'Australie, les États-Unis et l'Union européenne. Selon vous, où en sommes-nous dans ce dossier et quels efforts supplémentaires pourrions-nous déployer?
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La question est vraiment complexe. À mon avis, la première chose que nous avons faite a été de reconnaître qu'il y a un problème. Comment avons-nous pu nous retrouver dans cette position et permettre à un État de contrôler une grande partie d'un produit qui est essentiel à tous les pays? La première chose que nous avons faite a été de reconnaître qu'il y a un problème.
La deuxième chose que nous faisons — et je pense que c'est approprié —, c'est de tenter d'établir une stratégie pour déterminer qui détient quels minéraux, et dans quels marchés, en plus de définir nos forces et nos faiblesses. Nous savons quels sont les marchés où la demande est forte. Le premier est celui des États-Unis. Le deuxième est essentiellement celui de l'Union européenne. Par la suite, on peut choisir à peu près n'importe quel marché.
Une grande partie de la fabrication aujourd'hui, en particulier en ce qui concerne le sujet dont je parle précisément, soit la fabrication de moteurs électriques... Essentiellement, la majeure partie est faite dans l'Est. Les États-Unis ont reconnu leur vulnérabilité. Les Européens ont fait de même. Ils commencent à mettre en place de nouvelles chaînes d'approvisionnement. Ces conversations multilatérales ont lieu en ce moment.
Ce que j'essaie de souligner, c'est que le Canada a une occasion tout à fait unique dans ce paysage. C'est sur ce point que nous devons nous concentrer.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Fung, je sais que nous vous avons beaucoup sollicité aujourd'hui. Je m'en excuse, mais je vais le faire de nouveau.
Vous savez peut-être qu'aux États-Unis, en application d'une loi, l'aluminium relève de la sécurité nationale. Les États-Unis s'approvisionnent donc généralement au Canada, en particulier au Québec, en matière d'aluminium.
Tout à l'heure, quand vous m'avez parlé de ces fameux oxydes de terres rares et des aimants permanents, j'ai soulevé une question qui avait déjà été posée lors de notre première séance et qui est liée à la mise en place de réserves de terres rares et de minéraux critiques au Canada.
Le gouvernement ne devrait-il pas veiller à ce qu'une portion assez importante de ces types de ressources naturelles reste au Canada et soit exploitée ici? Devrions-nous avoir des lois en ce sens, d'après vous?
Nous savons que les États-Unis vont réintégrer l'Accord de Paris.
Par ailleurs, vous m'avez parlé tout à l'heure des aimants permanents et de la façon dont nous pourrions développer ce secteur.
J'ai l'impression que, en matière d'électrification des transports, les États-Unis pourraient être plus enclins à s'approvisionner au Canada plutôt qu'en Chine. Comme la Chine est un gros joueur, ne devrions-nous pas voir là une occasion, au Canada, de développer ce créneau? Pour ce faire, il faut toutefois s'assurer d'avoir la ressource. C'est en ce sens que je vous dis cela.
À votre avis, ma réflexion est-elle valable?
Je vais revenir sur la question que j'ai posée précédemment à M. Bahar et je la poserai également, à peu de différences près, à M. Merlini.
Vale est une grande société et ses activités sont réparties partout dans le monde. Dans votre témoignage, vous avez parlé du besoin d'avoir plus de certitude.
Je m'inquiète à propos de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Le gouvernement fédéral commence à prendre des mesures pour la mettre en application et la Colombie-Britannique a adopté une loi à cet effet. Cette situation découle en partie de certains projets d'extraction minière qui ont été désastreux et qui ont eu de graves répercussions sur les peuples autochtones. Je pourrais donner l'exemple de la mine Giant, à Yellowknife.
Certains projets de développement minier ont connu des difficultés en raison de longs délais, car ils avaient été mis en branle sans le consentement éclairé des peuples autochtones. Croyez-vous que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones pourrait contribuer à accroître la certitude pour les investisseurs et les promoteurs des projets miniers et à réaliser des progrès plus rapidement?
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Merci de me poser une question ouverte. Je l'apprécie.
Je crois que nous avons de la chance. Nous sommes à un moment où tout le monde se rend compte de l'arrivée des véhicules électriques. Il ne fait aucun doute qu'ils sont là. Quand seront-ils adoptés? Diverses projections ont été formulées sur le moment exact où on adoptera les véhicules électriques dans différentes parties du monde, mais ça s'en vient. Nous en sommes tous conscients. Les marchés y sont attentifs. Les investisseurs savent que ça s'en vient. Ils savent qu'un bon rendement des produits de base devrait en découler et ils cherchent activement des occasions d'investir.
Je crois que le capital nécessaire, qu'il s'agisse de capital d'investisseurs institutionnels ou de fonds propres privés, est, généralement parlant, accessible au secteur. Au bout du compte, il s'agit d'investir dans les actifs les plus intéressants et d'investir dans les actifs dont l'équipe de gestion est véritablement en mesure de construire des mines.
Donc, pour répondre à votre question, je dirai que tous les éléments sont présents. Je crois que le capital existe. Il s'agit de susciter l'investissement. Comme je l'ai mentionné tout au long de mon intervention, il faut offrir autant que possible un système de réglementation le plus fiable et le plus transparent qui soit, pour que les investisseurs se sentent à l'aise de placer leur argent dans les projets.
J'espère avoir répondu à votre question. Comme je l'ai dit, je crois que le marché est conscient que c'est là, et les investisseurs sont impatients de faire fructifier leurs capitaux.
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Je m'apprêtais à dire: « Greg, je présume que votre main est levée. » Merci.
(La motion est adoptée)
Le président: D'accord, c'est parfait.
L'autre sujet que je voulais aborder aujourd'hui est notre horaire pour le prochain mois et demi, notamment parce qu'il y a plusieurs semaines de pause durant cette période, à partir de la semaine prochaine. À notre retour, le 22 mars, le ministre comparaîtra devant le Comité afin de discuter du budget des dépenses. Ensuite, le vendredi 26 mars, nous recevrons un autre groupe d'experts dans le cadre de l'étude sur les minéraux critiques. Il est possible que j'ajoute des affaires à l'horaire après la réunion, pour des raisons que j'expliquerai dans un moment.
Il y a ensuite une pause de deux semaines. Notre retour est prévu le 12 avril. À l'heure actuelle, il s'agit de la dernière journée où nous entendrons des témoins dans le cadre de l'étude. Il n'y a pas encore d'autres études prévues. D'ici là, nous aurons reçu l'ébauche de rapport sur l'étude sur les forêts, que nous pouvons commencer à revoir le vendredi 16 avril. C'est déplaisant à dire — je peste contre moi-même —, mais je crois que nous aurons terminé ce travail le 16 avril ou, au plus tard, le lundi 19 avril.
La question est donc de savoir ce que nous ferons par la suite. Je propose que le sous-comité se réunisse, peut-être jeudi de la semaine prochaine, alors que nous serons en pause. Ainsi, M. Simard, M. Cannings, M. McLean, M. Lefebvre et moi-même pourrons alors examiner des propositions d'études. Je sais que certaines propositions ont été présentées, mais si certains en ont d'autres à l'esprit, je les invite à nous les faire parvenir d'ici le 18 mars. Le 18 mars, nous les passerons en revue et nous mettrons d'accord. Ensuite, durant la période réservée aux affaires du Comité lors de la réunion du 26 mars, j'espère que nous pourrons adopter le rapport, ce qui déterminera ce que nous ferons après le 19 avril. Cela donnera à tous amplement de temps pour élaborer une liste de témoins et permettra à la greffière et aux analystes de préparer tout le monde à la suite des travaux.
Voilà l'horaire pour les prochaines semaines. Ce n'est pas compliqué, mais il y a des manques à combler. J'ai jugé important de prendre de l'avance afin d'éviter de nous retrouver en avril à devoir planifier notre horaire à la dernière minute.
Y a-t-il des questions ou des observations là-dessus? Non.
Bien. J'ai parlé de cela à M. McLean un peu plus tôt et il m'a dit douter que nous ayons besoin de 15 minutes pour ce point. Il avait raison.
Avant que quiconque ne change d'idée, je vais vous remercier. Je vous souhaite un bon week-end et une bonne semaine. Je ferai parvenir un courriel aux membres du sous-comité au sujet de la réunion de jeudi prochain et nous verrons pour la suite.
Je conclus la réunion comme je l'ai commencée, en souhaitant à tous un joyeux Mois du patrimoine irlandais. Merci beaucoup.