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Je déclare la séance ouverte.
Bonjour à tous. Bienvenue à la 33e réunion du Comité permanent des ressources naturelles.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos membres et à nos invités, particulièrement à ceux qui sont sur la côte Ouest et qui ont dû se lever tôt pour assister à la réunion. Nous leur en sommes très reconnaissants. Nous avons un autre excellent groupe d'experts ce matin pour poursuivre notre étude.
Je crois que toutes les personnes qui composent ce groupe connaissent bien le processus, mais je vais le passer en revue rapidement.
Comme la réunion se tient sur Zoom, nous devons faire preuve de patience et éviter de parler les uns par-dessus les autres. Le fait de parler lentement n'est pas une mauvaise chose; cela facilite la tâche pour nos traducteurs.
Sur votre écran, vous avez accès à des services de traduction. Vous êtes invités et encouragés à vous exprimer dans l'une ou l'autre de nos langues officielles. On vous posera des questions dans les deux, j'en suis sûr, et je vous remercie de votre présence.
Chaque intervenant aura un maximum de cinq minutes pour faire sa déclaration liminaire. Lorsque tous les témoins auront terminé, nous passerons aux questions des membres du Comité.
Nous avons quatre témoins aujourd'hui, nommément le représentant d'Air Products Inc, M. Jacques Roy et les représentants de Ballard Power Systems Inc. et de Hyundai Auto Canada Corp.
Merci de vous joindre à nous.
Les déclarations liminaires se feront dans cet ordre. Nous allons donc commencer par M. Simon Moore, qui est vice-président des relations avec les investisseurs, des relations gouvernementales et de la durabilité chez Air Products Inc.
Monsieur Moore, la parole est à vous.
Monsieur le président, distingués membres du Comité, bonjour. Au nom des employés d'Air Products au Canada et ailleurs dans le monde, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui.
Air Products est une société multinationale active dans plus de 50 pays, dont la capitalisation boursière dépasse les 65 milliards de dollars. Nos 19 000 employés travaillent fort et sans relâche pour fournir des produits essentiels à des clients de diverses industries. Nos produits permettent à nos clients d'augmenter leur productivité et leur efficacité. Par exemple, l'année dernière, ils ont permis à nos clients d'éviter l'équivalent de 72 millions de tonnes métriques d'émissions de dioxyde de carbone.
Chez Air Products, notre principal objectif est de rassembler les gens pour qu'ils collaborent et innovent afin de trouver des solutions aux défis les plus importants du monde en matière d'énergie et de durabilité environnementale. Bien entendu, nous considérons la transition énergétique comme étant l'un des plus grands défis de notre époque.
Nous sommes le premier fournisseur mondial d'hydrogène. Chaque jour, nous produisons et transportons en toute sécurité plus de 9 000 tonnes d'hydrogène par pipeline et par camion. Nous avons été un pionnier de l'hydrogène destiné au marché de la mobilité — nous avons participé à plus de 250 projets au cours des 15 dernières années — et nous participons à plus d'un million et demi de remplissages d'hydrogène chaque année.
Nous sommes très présents au Canada en tant que principal fournisseur d'hydrogène. Notre système Alberta Heartland Hydrogen a commencé à fonctionner en 2006. Aujourd'hui, nous avons trois usines de calibre mondial reliées par un réseau de pipelines de plus de 50 kilomètres qui approvisionne les secteurs du raffinage et de la pétrochimie. Nous avons un autre complexe de production d'hydrogène à Sarnia, où nous faisons aussi de la liquéfaction.
Nos offres axées sur la durabilité en matière de gazéification, de capture du carbone et d'hydrogène sont des composantes essentielles et nécessaires de tout plan de transition énergétique réaliste visant à réduire l'intensité des émissions de carbone tout en répondant à l'augmentation de la demande d'énergie à l'échelle mondiale.
Un excellent exemple de la concrétisation de notre vision est l'annonce, la semaine dernière, de la construction d'un complexe énergétique d'envergure mondiale à Edmonton, qui commencera par une installation d'un genre nouveau de production et de liquéfaction d'hydrogène carboneutre de 1,3 milliard de dollars, qui entrera en service en 2024. Ce projet est un exemple de ce que nous pouvons accomplir lorsque les trois ordres de gouvernement travaillent de concert pour mettre au point des solutions qui profitent à tous, favoriser des investissements et, dans ce cas, fournir plus de 2 500 emplois bien rémunérés dans l'industrie de la construction à un moment où nous en avons grandement besoin.
Cet investissement, le premier du genre, qui permet la production d'hydrogène carboneutre à partir de gaz naturel, a été rendu possible grâce à la stratégie du Canada pour la diversification de l'énergie propre et au cadre réglementaire aux termes duquel il a été clairement établi que l'hydrogène propre allait jouer un rôle déterminant pour l'atteinte de la carboneutralité au Canada d'ici 2050.
Lors de la cérémonie entourant l'annonce de la semaine dernière — à laquelle participaient le ministre et le ministre —, notre président, Seifi Ghasemi, a déclaré: « Je ne peux pas imaginer un meilleur endroit que le Canada pour investir notre argent à long terme. Vous êtes à l'avant-garde du monde pour votre vision concernant la transition énergétique. »
Bien que nous soutenions clairement le leadership du gouvernement fédéral, j'aimerais attirer votre attention sur certaines considérations globales.
Premièrement, en ce qui concerne l'hydrogène, envisagez de vous focaliser sur l'intensité des émissions de carbone, et non sur la couleur. Une grande partie du monde croit encore que l'hydrogène vert produit à partir de sources renouvelables est meilleur que l'hydrogène bleu dérivé de combustibles fossiles, principalement du gaz naturel. Nous pensons que le complexe carboneutre que nous avons annoncé la semaine dernière prouve que l'hydrogène bleu peut être produit avec une intensité d'émissions de carbone égale à celle de la production de l'hydrogène vert. Lorsque c'est le cas, la politique ne devrait pas se soucier de la provenance de l'hydrogène produit, mais bien de l'intensité des émissions. En procédant de la sorte, on permettra au marché de déterminer quelle est la meilleure option.
Deuxièmement, dans la politique fiscale, il faut se concentrer sur l'efficacité de la réduction du CO2, et non sur l'investissement en capital. Le ministère des Finances du Canada mène actuellement une consultation sur l'établissement d'une politique fiscale susceptible d'encourager le captage et le stockage du carbone. Nous avions espéré que le Canada suivrait l'exemple des États-Unis avec un incitatif fiscal similaire au leur, c'est‑à‑dire cette réduction d'impôt 45Q liée au volume de CO2 stocké. L'approche du crédit d'impôt pour l'investissement en capital proposée par Finances Canada risque de donner préséance à l'inefficacité de l'investissement en capital par rapport à l'efficacité de la réduction du CO2. Nous espérons que cette approche sera réévaluée.
Enfin, il faut s'attaquer au préjugé qui existe depuis toujours contre les solutions à installations multiples. Depuis plus de 70 ans, Air Products est un pionnier de l'externalisation de l'approvisionnement en matière de gaz industriels et d'énergie. Pour le secteur du raffinage, notre modèle d'externalisation constitue une pratique exemplaire de renommée mondiale pour assurer un approvisionnement sûr, fiable et rentable en gaz d'importance névralgique comme l'hydrogène. Malheureusement, les politiques fiscales et environnementales fédérales ont, par le passé, créé un parti pris involontaire contre nos offres multisites. Ce préjugé a même fait son chemin dans la proposition de norme sur les carburants propres, que nous nous efforçons d'aborder avec les responsables d'Environnement et Changement climatique Canada. Étant donné que chaque tonne de réduction de CO2 compte, nous vous invitons à éviter cette conception erronée partout où vous le pouvez.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Chers membres du Comité, je vous remercie de l'invitation. Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour vous faire part des résultats de mes recherches sur le potentiel de l'hydrogène.
Je suis professeur de gestion des opérations et des transports. Je ne suis pas chimiste ni spécialiste de l'hydrogène. Ce qui m'intéresse particulièrement, ce sont ses applications aux différents modes de transport.
En fait, mon intérêt pour l'hydrogène est assez récent. Il remonte à 2019, alors que j'ai réalisé une étude sur l'utilisation de l'hydrogène un peu partout dans le monde. C'était une étude pour la coalition Hydrogène Québec, qui est composée de fabricants d'automobiles, dont Hyundai et Toyota, de producteurs de gaz, comme Air Liquide et Messer, et de distributeurs d'énergie. Cette étude s'appuyait essentiellement sur une revue assez exhaustive de la littérature et sur quelques entrevues avec des experts du milieu. J'aimerais vous présenter, en moins de cinq minutes, quelques faits saillants de l'étude, qui sera à votre disposition bientôt.
Tout d'abord, comme nous le savons tous, on favorise de plus en plus l'utilisation de véhicules électriques à zéro émission, à l'échelle mondiale. En fait, il y a deux types de véhicules électriques. Les plus connus sont évidemment les véhicules à batterie, qui sont de plus en plus accessibles sur le marché. Il y a également ceux qui fonctionnent à l'aide de piles à hydrogène. Les batteries sont plus appropriées dans le cas de petits véhicules parcourant de courtes distances, tandis que les piles à hydrogène conviennent mieux aux véhicules lourds devant parcourir de longs trajets. Il peut s'agir de camions de classe 8, par exemple, ou même de véhicules moins lourds, qui doivent être utilisés pendant de nombreuses heures dans une journée. Dans ces circonstances, l'hydrogène devient une option plus intéressante. Entre les deux, il y a toute la variété des véhicules hybrides, rechargeables ou non.
Les véhicules à hydrogène sont de plus en plus populaires dans le monde. Dans notre étude, nous avions estimé qu'il y en avait environ 13 000 à la fin de 2018. Un an plus tard, ce nombre était rendu à 25 000, donc il avait presque doublé.
On retrouve des véhicules à hydrogène partout, par exemple aux États‑Unis, surtout en Californie; en Asie, surtout au Japon, en Chine et en Corée du Sud; et en Europe, comme en Allemagne, en France, en Norvège, au Royaume‑Uni, et ainsi de suite. Évidemment, pour répondre à ce nombre de véhicules, il faut un nombre suffisant de stations de recharge. Le nombre de stations de recharge a donc augmenté également: on est passé de 376 stations, à la fin de 2018, à plus de 470, un an plus tard. La croissance se produit surtout en Asie et en Allemagne.
À propos de véhicules, il y a de plus en plus d'autobus, également, qui sont convertis à l'hydrogène ou qui utilisent l'hydrogène comme source d'énergie. Des autobus à l'hydrogène sont commercialisés un peu partout dans le monde, mais très peu au Canada. Les ventes sont en très forte croissance. Au cours de la dernière année, plus de 4 000 commandes ont été passées en Chine et 4 000 autres en Corée du Sud. Je suis sûr que le représentant de la société Ballard Power Systems va pouvoir vous en parler. En effet, nous avons au Canada des fabricants de véhicules et d'équipements comme Ballard ou comme Hydrogenics, qui appartient maintenant à Cummins. Nous avons des entreprises manufacturières très actives dans ce secteur.
Je vais dire un mot sur le transport des marchandises. Je pense que l'hydrogène est particulièrement propice aux camions lourds, qui sont, comme vous le savez, la principale source de pollution dans les transports. Je parle de camions lourds à usage intense, qui parcourent de longues distances. Au Canada, nous avons des hivers rigoureux, et les camions à batterie sont moins efficaces dans ces conditions.
Il existe plusieurs fabricants de camions à hydrogène dans le monde. Je ne vais pas tous les nommer, mais il y a notamment Hyundai, Cummings et Toyota.
On parlait plus tôt de l'Alberta et de la production d'hydrogène à partir de gaz naturel. Il est intéressant de souligner qu'il se fait présentement un test en Alberta dans le cadre du projet AZETEC, qui regroupe des transporteurs comme Trimac et Bison. Les chercheurs vont essentiellement tester des camions à hydrogène qui font la navette entre Calgary et Edmonton. Je pense que c'est une expérience qu'on devrait suivre de très près. On devrait même la reproduire au Québec et en Ontario. On pourrait faire le même type de test dans le corridor Montréal-Toronto.
Ces camions sont commercialisés un peu partout dans le monde, notamment aux États‑Unis, par Anheuser‑Busch, en France, par Carrefour, ainsi qu'en Chine et au Japon.
L'avantage des camions à hydrogène, par rapport aux camions à batterie, c'est évidemment le temps de recharge. Cela prend à peu près le même temps pour recharger à l'hydrogène que pour faire le plein de carburant diésel. Par ailleurs, le poids des batteries est un handicap important pour les camions électriques à batterie. Les transporteurs veulent transporter de la marchandise, et non des batteries. De plus, le rayon d'action est important. Quand on utilise l'hydrogène, il n'y a pas de perte due au froid. On a la puissance qu'il faut pour transporter les marchandises entre l'Abitibi et Montréal, par exemple.
Il y a cependant un bémol important, à court terme, et ce sont les coûts élevés. Je parle ici du coût de l'équipement, de l'hydrogène et du transport.
Cela dit, toutes les études que j'ai consultées...
Les gouvernements devraient se doter d'une feuille de route et encourager les initiatives en matière d'hydrogène. Il faut dire que, dans les pays qui réussissent à utiliser l'hydrogène, les gouvernements sont impliqués. Nous recommandons aussi de stimuler la recherche-développement. Il faut également mettre en place des incitatifs pour l'achat de véhicules à l'hydrogène, surtout pour les flottes de véhicules. De plus, on doit encourager l'utilisation de l'hydrogène dans les nouveaux projets. Je pense ici au tramway de Québec et au train à haute fréquence de VIA Rail.
Comme mon temps de parole est écoulé, je m'arrête ici. Si vous avez des questions portant sur d'autres applications de l'hydrogène, je pourrai y répondre.
Je suis désolé; nous, les professeurs, disposons habituellement de trois heures.
[Traduction]
Monsieur le président, distingués membres du Comité, merci beaucoup de m'avoir inclus dans le groupe d'experts d'aujourd'hui.
Je suis très heureux de représenter Ballard Power Systems, une entreprise canadienne basée en Colombie-Britannique. Aujourd'hui, nous employons plus de 950 personnes dans le monde, dont plus de 760 au Canada. Nous travaillons sur la technologie des piles à combustible depuis 40 ans. À la fin des années 1990, c'est nous qui avons mis en circulation les tout premiers autobus à pile à combustible à Vancouver. À l'heure actuelle, nous exportons presque 100 % de notre production et, l'année dernière, nous avons usiné plus de 100 mégawatts de produits à base de piles à combustible.
La stratégie sur l'hydrogène qui a été publiée en 2020 par Ressources naturelles Canada a mis en évidence le rôle essentiel de l'hydrogène dans la décarbonisation de l'économie canadienne et, par conséquent, dans l'atteinte de la carboneutralité d'ici 2050, notamment dans les secteurs difficiles à décarboniser comme le transport lourd. Ce point a été souligné par les intervenants précédents.
Les autobus, les camions, les trains et les navires électriques à pile à combustible bénéficient de la densité énergétique élevée de l'hydrogène en tant que carburant pour égaler la performance des véhicules diesel, mais sans aucune émission et sans aucun compromis sur le plan du fonctionnement. Cet avantage permet à ces véhicules de fonctionner sur de longues distances et dans ces climats difficiles qui caractérisent notre pays.
L'utilisation d'hydrogène vert produit à partir d'énergie renouvelable, comme l'ont récemment annoncé certains projets au Québec, permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 89 % pour les camions lourds, par rapport à l'équivalent diesel. Une telle réduction peut également être obtenue en utilisant de l'hydrogène bleu produit à partir de gaz naturel avec capture et séquestration du carbone.
Par exemple, en Alberta, un autobus utilisant de l'hydrogène bleu à faible teneur en carbone verra ses émissions de gaz à effet de serre réduites de 83 % par rapport à un autobus semblable carburant au diesel. À titre de comparaison, en Alberta, la diminution des émissions pour un autobus électrique à batterie ne sera que de 50 % en raison de l'intensité carbonique plus élevée du réseau électrique albertain.
En outre, l'utilisation de l'hydrogène comme carburant à faible teneur en carbone offre des perspectives intéressantes au Canada sur le plan économique. Avec une industrie de l'hydrogène et des piles à combustible unique en son genre, robuste et de calibre mondial, le Canada est très bien placé pour profiter de cette transition.
Rien que chez Ballard, nous avons créé plus de 200 emplois bien rémunérés au cours des deux dernières années. Selon le document sur la stratégie de Ressources naturelles Canada en matière d'hydrogène, jusqu'à 350 000 emplois pourraient être créés au Canada au cours des trois prochaines décennies grâce à la croissance de l'économie de l'hydrogène.
Nous croyons que le moment est venu de nous engager dans la bonne voie et d'agir. En soutenant la production au Canada d'hydrogène en tant que carburant à faible teneur en carbone grâce à des règlements tels que des normes de carburant propre, et en offrant des incitatifs financiers aux exploitants de véhicules, nous accélérerons l'adoption de véhicules à piles à combustible à émissions nulles, comme les autobus des transports en commun et les camions. Nous faisons actuellement la démonstration de ces véhicules en Alberta avec le camion à pile à combustible de 60 tonnes, dans le cadre du projet AZETEC, ou dans les trains, comme l'a récemment annoncé CP Rail avec sa première locomotive de fret utilisant l'hydrogène comme carburant. Comparativement aux autres modes de transport, tous ces véhicules contribuent de façon disproportionnée aux émissions de gaz à effet de serre.
Merci beaucoup.
[Français]
Bonjour à tous. Merci de me recevoir.
[Traduction]
Je commencerai par dire que l'industrie automobile a dépassé le seuil névralgique en ce qui concerne l'électrification des véhicules, ayant investi à ce jour plus de 300 milliards de dollars dans le développement et la production de véhicules exempts d'émissions. Il y a donc désormais une offre substantielle à cet égard et elle grandira avec le temps. On peut dire en toute confiance dans une perspective d'avenir que notre industrie a atteint le point de bascule en ce qui concerne les véhicules zéro émission.
Je suis fier que Hyundai soit un leader de l'industrie. Nous sommes actuellement le deuxième plus grand détaillant de véhicules zéro émission, après Tesla, et l'une des seules marques à offrir des voitures à pile à hydrogène au Canada.
Bien que nous proposions des véhicules hybrides et des véhicules hybrides rechargeables, notre objectif principal est de créer un avenir sans émissions avec des véhicules strictement électriques et des véhicules à pile à combustible. Nous croyons aux véhicules à pile à combustible pour un certain nombre de raisons, qui ont déjà été évoquées. En plus de ne produire aucune émission, ils sont plus faciles d'utilisation pour le consommateur. Comme M. Roy l'a mentionné, je crois, ces véhicules se rechargent rapidement — en cinq minutes — et ils ont une autonomie beaucoup plus grande que les véhicules entièrement électriques traditionnels. Cela répond aux deux plus grandes difficultés avec lesquelles les consommateurs doivent composer: le temps de charge et l'autonomie.
En outre, les véhicules à pile à combustible nécessitent beaucoup moins de batteries. En fait, qu'un consommateur choisisse un véhicule électrique ou un véhicule à pile à combustible — pourvu qu'il n'y ait pas d'émissions —, le véritable défi reste l'infrastructure de recharge. Les stations de recharge électrique et les pompes à hydrogène sont trop peu nombreuses dans notre pays pour répondre à l'offre actuelle et future de véhicules zéro émission. Pour changer la situation, nous avons besoin d'engagements. Nous avons besoin d'engagements de la part des stations-service, des détaillants, des constructeurs d'habitations et des exploitants de parcs de stationnement à l'égard de l'aménagement de systèmes de recharge qui donneront à tous les Canadiens la tranquillité d'esprit de savoir que les véhicules exempts d'émissions répondront à tous leurs besoins en matière de transport. En d'autres termes, il faudra un village pour que notre pays inscrive la suppression des émissions dans son avenir et en fasse une réalité.
Pour peu que nous unifiions nos efforts, je crois qu'un avenir sans émissions est non seulement possible, mais qu'il est aussi inévitable, et quand je dis « nous », je veux dire tout le monde. Il ne peut s'agir uniquement des personnes qui s'expriment ici aujourd'hui ni des seuls constructeurs automobiles. Tout le monde va devoir mettre l'épaule à la roue et souscrire à cette transformation.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écouter.
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Merci beaucoup. Votre reconnaissance de cette annonce très excitante est la bienvenue.
Il y a eu un certain nombre de facteurs. Il convient ici de souligner que nous avons eu une production d'hydrogène et un réseau de pipelines très prospères dans cette région pendant plus de 15 ans. Nous avions donc de l'expérience quant à l'exécution de projets là‑bas. Nous avons bénéficié du soutien de diverses autorités gouvernementales, et nous savions que nous pouvions compter sur la main-d'œuvre très qualifiée de cette région. À vrai dire, nous savons que c'est un bon endroit pour faire des affaires. Voilà pour ça.
La deuxième chose, c'est la capacité de capter et de stocker efficacement le CO2, en tirant parti de l'Alberta Carbon Trunk Line, le pipeline de CO2. Il est évidemment très avantageux de réaliser ce projet là où il est possible de prendre du gaz naturel et de capter plus de 95 % du CO2 aux fins de stockage, puis de produire de l'énergie électrique à base d'hydrogène pour compenser le reste. Bien sûr, en plus de produire de l'hydrogène sans carbone pour notre réseau de pipelines, ce projet va également alimenter en hydrogène une usine qui produira de l'hydrogène liquide pour le marché de la mobilité.
Enfin, je dois dire que nous avons été ravis de l'important soutien que nous avons reçu de différentes instances du gouvernement canadien, y compris un certain nombre de fonctionnaires qui se sont joints à nous pour l'annonce de la semaine dernière.
C'est une combinaison de facteurs qui nous a aidés à prendre la bonne décision pour nous.
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Oui, et comme je l'ai indiqué dans mes observations, je pense que nous connaissons tous les couleurs, mais, en toute honnêteté, je pense qu'en attribuant occasionnellement des couleurs à ces produits, on peut créer une certaine confusion. Je vais m'étendre sur ce point pendant un moment.
Évidemment, tout le monde sait que l'hydrogène bleu est produit à partir d'hydrocarbures, mais ce qui compte, c'est son intensité carbonique. En utilisant un autre type de procédé, vous ne pourriez peut-être capter que la moitié du CO2 produit par une usine d'hydrogène. Nous avons choisi un procédé différent qui nous permet de capter plus de 95 % du CO2. Très franchement, l'empreinte carbone de l'hydrogène produit dans le cadre de ce projet est très semblable à celle de l'hydrogène dit « vert » produit dans le cadre d'un projet utilisant une énergie renouvelable. Par conséquent, je précise encore une fois qu'à mon avis, il est important de rester concentré sur l'intensité réelle du carbone produit, par opposition à la couleur qui est attribuée à l'hydrogène.
Nous avons certainement examiné différentes possibilités. Je ne veux pas m'écarter du sujet, mais nous sommes en train de construire en Arabie saoudite une usine d'hydrogène vert, renouvelable et sans carbone de sept milliards de dollars pour pouvoir exporter de l'hydrogène dans le monde entier. Je vous transmets cette information afin d'étayer la notion selon laquelle nous avons la capacité de produire de l'hydrogène sans carbone à partir d'hydrocarbures et de l'hydrogène sans carbone à partir d'énergies renouvelables, et nous avons constaté une fois de plus que, grâce à la possibilité de déployer cette technologie et de tirer parti du gazoduc de CO2, cela semblait être la solution appropriée pour produire de l'hydrogène carboneutre.
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C'est une très bonne question. J'aimerais pouvoir vous donner une réponse à ce sujet.
Je pense que cela va dépendre de la capacité de l'industrie à réduire les coûts, comme Ballard du côté des piles à combustible ou du côté des moteurs, et je pense que nous sommes sur la bonne voie à cet égard. Nous avons réduit énormément les coûts de cette technologie au cours des cinq dernières années. Nous accélérons maintenant la réduction des coûts de manière très agressive, de sorte que nous devrions être en mesure, d'ici la fin de la décennie, d'atteindre à l'échelle mondiale la parité avec les camions diesel. En ce qui concerne les piles à combustible, je pense que nous réalisons de très bons progrès.
Je pense toutefois que le défi à relever sera le déploiement de l'infrastructure de l'hydrogène. Si nous voulons que les camions alimentés à l'hydrogène occupent une part importante du marché, nous devons mettre en place une infrastructure de postes de ravitaillement en hydrogène pour véhicules lourds dans tout le Canada.
Dans un premier temps, nous pouvons commencer par exploiter des camions qui font partie d'une flotte — qui font des aller-retour ou qui voyagent entre deux endroits —, afin de minimiser les besoins en matière d'infrastructure de l'hydrogène et de nous concentrer sur ces flottes de véhicules. Nous sommes convaincus que d'ici la deuxième partie de la décennie, une part importante de ces véhicules seront alimentés à l'hydrogène.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais également remercier les témoins de s'être joints à nous afin de participer à la réunion fascinante d'aujourd'hui.
J'adresse ma première question au représentant d'Air Products Inc.
Monsieur Moore, vous avez mentionné quelques éléments qui m'ont paru très intéressants. Vous avez mentionné non seulement l'annonce importante qui a été faite la semaine dernière au Canada, mais aussi le fait que vous cherchez à construire une installation de production d'hydrogène axée sur l'hydrogène vert.
Je sais qu'il y a — sans vouloir trop entrer dans le débat sur les couleurs — parfois un désaccord sur la question de savoir s'il est judicieux de produire de l'hydrogène bleu, alors qu'on estime qu'avec le temps, l'hydrogène vert sera moins cher à produire.
Je suis curieux de savoir ce qui vous a poussé à entreprendre la production d'hydrogène bleu en Alberta, puis à vous concentrer sur la production d'hydrogène vert en Arabie saoudite, simplement du point de vue du profil des coûts de production.
Je pense que, d'une manière générale, cette transition énergétique sera essentiellement axée sur l'hydrogène. Il faudra que les solutions coexistent, au lieu d'aller à l'encontre les unes des autres. Il y aura des circonstances, dans différentes régions du monde, qui créeront une incitation à réaliser un projet d'électrolyse fondé sur des énergies renouvelables, et il y aura d'autres parties du monde où il sera judicieux de réaliser un projet fondé sur les hydrocarbures. La magie de la technologie consiste à disposer d'une solution de production d'hydrogène à base d'hydrocarbures dont l'empreinte carbone est la plus faible. Je pense que, dans chaque cas, les circonstances sont différentes. Nous voulons pouvoir fournir tous ces types de solutions à nos clients ou aux pays du monde entier qui les recherchent.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous pensons que ce projet est logique pour plusieurs raisons stratégiques et solides, que nous avons annoncées la semaine dernière. J'ajouterais aussi que nous espérons qu'il ne s'agit pas de notre dernier investissement dans ce secteur au Canada. Nous sommes disposés à faire d'autres investissements dans des solutions fondées sur les hydrocarbures ainsi qu'à investir dans la production d'hydrogène à partir d'énergies renouvelables.
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Excellent. Je mentionne encore une fois que notre projet ne fournit pas seulement de l'hydrogène carboneutre pour les gazoducs, mais qu'il produit également 30 tonnes par jour d'hydrogène liquide carboneutre qui peut être vendu sur le marché des transports.
L'une des raisons pour lesquelles les témoins ici présents participent à la séance d'aujourd'hui, c'est qu'ils représentent tous l'une des pièces maîtresses de la réalisation de cette initiative. Nous ne pouvons pas accomplir ce travail par nous-mêmes. Les constructeurs automobiles et les fabricants de piles à combustible ne peuvent pas accomplir ce travail par eux-mêmes.
L'une des choses dont nous sommes fiers aujourd'hui, c'est de pouvoir dire, sans l'ombre d'un doute, qu'en 2024, 30 tonnes d'hydrogène liquide carboneutre seront disponibles quotidiennement grâce à ce projet. Là encore, nous espérons que ce n'est qu'un début.
C'est l'un des éléments clés. Ensuite, comme cela a été mentionné à plusieurs reprises, il est nécessaire de créer l'infrastructure de ravitaillement proprement dite. Je suis tout à fait d'accord avec le témoin qui a dit tout à l'heure que les camions lourds et les autobus étaient, à court terme, le marché approprié pour l'hydrogène.
Chacun d'entre nous doit, à sa manière, prendre des mesures audacieuses. Nous devons aller de l'avant, et nous devons le faire de manière à ce que nous finissions par avoir les bons véhicules, les bonnes mesures d'incitation et, très franchement, l'hydrogène qui convient lorsqu'il sera nécessaire.
C'est en fait une bonne transition vers mes prochaines questions destinées au représentant de Ballard Power Systems Inc.
Je suis également originaire de la Colombie-Britannique, et nous avons quelques postes de ravitaillement en hydrogène ici. L'un d'entre eux se trouve non loin de chez moi. Je suis toujours très impressionné par l'étendue des marchés sur lesquels Ballard vend ses produits et par la gamme de produits qui utilisent vos piles à combustible, qu'il s'agisse d'autobus, de trains, de camions, de navires, de voitures, de chariots élévateurs à fourche, etc.
J'espérais que vous pourriez discuter des secteurs à l'échelle mondiale dans lesquels vous voyez les plus grandes possibilités pour vos produits. Quels sont les facteurs qui suscitent cet intérêt et que nous pourrions reproduire au Canada pour créer un tel marché ici?
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Je vous remercie de votre question.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, je crois que les transports lourds sont vraiment le secteur où l'hydrogène offre l'une des propositions de valeur les plus attrayantes. Je pense que la densité énergétique élevée de l'hydrogène permet de charger beaucoup d'énergie dans ces véhicules.
Si un véhicule roule pendant de longues heures, comme un autobus urbain qui se déplace parfois de 5 heures à 23 heures, un camion qui couvre une très longue distance ou encore un train, ces véhicules ont besoin de beaucoup d'énergie. L'hydrogène permet de stocker l'énergie nécessaire et de fournir l'autonomie dont les conducteurs de ces véhicules ont besoin.
De plus, comme cela a été souligné précédemment, le ravitaillement rapide permet à ces véhicules d'être... Ces véhicules coûtent plus cher que des véhicules ordinaires. Vous voulez donc les utiliser autant que possible. Vous voulez qu'ils soient conduits pendant plusieurs quarts. L'hydrogène vous permet de le faire. C'est vraiment sur ce secteur que nous mettons l'accent aujourd'hui, c'est‑à‑dire cette partie du secteur des transports lourds. Ces véhicules produisent proportionnellement plus d'émissions qu'une voiture qui ne serait utilisée qu'une heure par jour. Je pense que si vous voulez obtenir la plus grande incidence sur l'utilisation des véhicules afin de faire la transition vers des émissions nulles et de lutter contre les émissions de GES, c'est là que se trouve la formule gagnante. C'est ce qui est reconnu. Si vous examinez toutes les stratégies en matière d'hydrogène publiées par plus de 30 pays au cours des 18 derniers mois, vous constaterez qu'elles soulignent toutes qu'en ce qui concerne les transports — et il y a d'autres secteurs —, les transports lourds sont l'une des formules gagnantes.
Si j'ai mal compris la question, veuillez la poser de nouveau.
Lorsque nous parlons d'hydrogène produit à partir de gaz naturel, le procédé qui est habituellement utilisé dans le monde entier à l'heure actuelle, c'est celui lié à un reformeur de méthane à vapeur. S'il n'y a pas de captage du carbone dans ce système, j'aurais pu dire qu'il produirait neuf tonnes de CO2 par tonne d'hydrogène, mais le chiffre est essentiellement le même, c'est‑à‑dire huit ou neuf tonnes. Il s'agit donc d'une quantité importante de CO2.
Lorsque nous nous tournons vers l'hydrogène bleu, nous constatons que cet hydrogène doit toujours être produit. Le processus chimique de production de cet hydrogène entraîne toujours la production de CO2. La question est de savoir quelle quantité de CO2 on peut capter pendant ce processus. Si l'on prend une usine d'hydrogène conventionnelle et que l'on y installe un système de captage du carbone, on peut au mieux capter environ 50 % du CO2, ce qui laisse cinq tonnes de CO2 par tonne d'hydrogène.
Pour mener à bien ce projet, nous avons choisi une nouvelle technologie, appelée reformeur autothermique, qui nous permet de capter plus de 95 % du CO2 produit au cours ce processus. En outre, nous produisons de l'électricité sans carbone, ce qui compense le reste des émissions, de sorte que nous considérons ce projet de production d'hydrogène à partir de gaz naturel comme un projet à consommation énergétique nette zéro. En d'autres termes, sur une base nette, la production d'hydrogène ne crée aucune émission de CO2.
J'espère que cela répond à votre question.
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Vous avez tout à fait raison, mais nous sommes d'avis qu'il s'agit de produits différents. Ils occupent une place différente sur le marché.
Si l'on compare le coût de production de l'hydrogène produit à partir du gaz naturel, sans capter de CO2 et sans tenir compte des pénalités liées aux émissions de CO2, au coût de production de l'hydrogène carboneutre produit dans cette usine, nous considérons très franchement que c'est comme comparer des pommes et des oranges. La raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui et la raison pour laquelle le monde est si concentré sur ce sujet, c'est que nous voulons réduire l'empreinte carbone.
Oui, nous pensons que les produits de cette usine seront plus chers que s'ils étaient fabriqués dans une installation où il n'y a pas de captage de carbone, une installation qui émet tout le CO2 produit et qui ne reçoit aucune pénalité pour l'avoir fait. Toutefois, comme vous et le Comité le savez très bien, ce n'est pas la direction que prend le monde. Le monde veut et requiert une énergie produite avec une intensité carbonique plus faible, et ce qui est passionnant dans notre projet, c'est le fait de pouvoir prouver que nous pouvons le faire et produire cet hydrogène carboneutre.
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Je veux m'assurer que mes commentaires n'ont pas été mal interprétés.
Si nous les comparons avec l'hydrogène dit gris, toutes les solutions — l'hydrogène bleu ou l'hydrogène vert — seront probablement plus coûteuses. En fait, c'est la raison pour laquelle personne n'a produit d'hydrogène bleu ou vert au cours des 10 dernières années. Je pense, comme je l'ai dit plus tôt, que dans différentes parties du monde, il y aura des endroits où l'hydrogène carboneutre à base d'hydrocarbures ou l'hydrogène carboneutre à base d'énergies renouvelables trouvera sa place.
Permettez-moi de m'exprimer ainsi. De notre point de vue, je dirais que le monde s'attache à réduire l'intensité carbonique de son énergie. Comme nous l'avons entendu dire aujourd'hui, l'hydrogène est l'un des meilleurs moyens d'y parvenir, à condition de pouvoir réduire l'empreinte carbone. Il y a vraiment deux options différentes qui s'offrent à nous en ce moment, et comme je l'ai mentionné, nous menons des projets dans ces deux secteurs. Nous considérons ce débouché de projet comme la création d'un cadre permettant au monde entier de disposer de ces molécules d'hydrogène sans carbone qu'il souhaite obtenir pour sa transition énergétique.
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Merci et merci aux témoins d'être présents aujourd'hui.
Je vais revenir sur quelque chose. Je vais d'abord m'adresser à M. Romano de chez Hyundai.
Vous avez dit que ce qui pose problème avec l'hydrogène et les piles à combustible est l'infrastructure de recharge. Vous avez mentionné la même difficulté pour ce qui est des véhicules électriques: la nécessité de disposer d'une borne de recharge. Le problème que pose l'hydrogène est la nécessité de recharger le véhicule.
Dans un avenir, espérons‑le, assez proche, des semi-remorques pourront traverser le Canada, et des trains et des voitures rouleront grâce à des piles à combustible hydrogène et, comme l'ont dit certains des témoins, cette infrastructure devra être disponible grâce à des plateformes réparties dans l'ensemble du pays. D'autres témoins nous ont dit que le gouvernement pourrait jouer un rôle important dans l'élargissement de l'infrastructure de recharge des véhicules électriques en construisant ces plateformes et en bâtissant l'infrastructure nécessaire pour acheminer l'hydrogène vers celles‑ci, afin de ravitailler les camions, les trains ou autres utilisateurs.
Pourriez-vous nous faire part de vos commentaires à ce sujet? Quel rôle le gouvernement pourrait‑il jouer dans la construction de cette infrastructure au sein de l'équipe que nous devons créer?
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Tout d'abord, en ce qui concerne l'électrification, le gouvernement a joué un rôle déterminant en travaillant avec les constructeurs automobiles pour bâtir l'infrastructure nécessaire et promouvoir les véhicules électriques. Je peux vous dire qu'actuellement, pour ce qui est des véhicules électriques, l'offre est supérieure à la demande. Actuellement, l'offre dépasse largement la demande. C'est un problème. C'est un gros problème. Nous nous inquiétons également au sujet des piles à combustible. Nous en sommes à la deuxième version des piles à combustible, la Nexo, qui est déjà sur le marché, mais malheureusement, si vous regardez l'infrastructure de recharge, vous verrez qu'en dehors de Vancouver, nous n'avons qu'une ou deux stations. Le pays compte 12 000 stations-service. Nous avons beaucoup de travail devant nous.
Cependant, je me concentrerais d'abord sur les poids lourds. Je pense que tous mes collègues ont dit exactement la même chose. C'est une question de bon sens. Nous produisons des poids lourds, en plus de voitures. Actuellement, nous les vendons en Europe. Aujourd'hui, nous les vendons même en Californie. Amazon est notre principal client.
De mon côté, je suis en contact avec Canadian Tire. Nous pouvons imaginer un jour où, de Québec à Détroit, en passant par Windsor, nous aurons bâti une autoroute de l'hydrogène en permettant la recharge des véhicules dans tous les ONroute. Le simple fait d'installer nos stations de ravitaillement à ces endroits créera une demande en camions à hydrogène, tout simplement parce que leur utilisation est rentable.
Elle est rentable du point de vue de l'image de marque. Imaginez si Canadian Tire pouvait expliquer qu'il livre tous ses biens et services grâce à des camions à hydrogène. Mes concurrents et nous-mêmes pouvons produire les camions lourds à hydrogène. Il ne nous manque que cette infrastructure, et je pense qu'il suffirait d'imposer les mêmes exigences aux personnes qui fournissent actuellement les stations-service et les points de vente au détail.
Le gouvernement nous a dit qu'il voulait que nous produisions un certain nombre de véhicules électriques et que nous réduisions les émissions de gaz à effet de serre d'un certain pourcentage. Si nous faisons la même chose pour les entreprises qui fournissent actuellement les combustibles fossiles et que nous leur demandons de collaborer et de commencer à offrir cette infrastructure, ce ne sera qu'une question de temps. Nous la construirons, les clients seront au rendez-vous, et nous connaîtrons un bien meilleur avenir.
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Je crois que je reprendrais les commentaires de M. Romano. Je pense que nous devons commencer à examiner ces corridors de fret et à investir dans des stations de ravitaillement en hydrogène pour poids lourds dans ceux qui sont les plus importants et qui contribuent le plus aux émissions. J'estime que c'est là que le gouvernement fédéral peut réellement apporter son aide.
De plus, la construction de ces plateformes est essentielle. Si vous créez une plateforme pour la production d'hydrogène à faible émission de carbone, vous pouvez ensuite générer une demande pour son application. Celle‑ci ne se limite pas aux camions. Elle concerne aussi les autobus dans les villes, ainsi que les chemins de fer, dans les gares de triage, pour les locomotives.
Dans cette optique, je pense que le gouvernement pourrait investir dans le développement de ces plateformes pour la production d'hydrogène à faible émission de carbone, ainsi que dans l'infrastructure autour de certains corridors de fret, ce qui contribuerait grandement à la décarbonisation. Les ports sont un autre secteur dans lequel il est possible de mettre en place des applications utilisant l'hydrogène et de permettre le ravitaillement en hydrogène, comme dans certains des projets auxquels nous travaillons actuellement dans le port de Vancouver.
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Non, je pense que votre question est absolument pertinente. L'évolution entre aujourd'hui et ce qu'il en sera dans 5 à 10 ans dépend des économies d'échelle.
À l'heure actuelle, le coût d'un véhicule à pile à combustible est beaucoup plus élevé que celui d'un véhicule électrique. Le véhicule électrique est beaucoup plus coûteux qu'un véhicule à moteur à combustion, mais quand on examine les composantes entrant dans sa fabrication, on constate qu'il sera plus rentable à long terme. Il sera moins cher qu'un véhicule à moteur à combustion s'il contient exactement les mêmes composantes.
Quand on examine les véhicules électriques, on voit qu'ils sont dotés d'un éventail d'autres caractéristiques, particulièrement au chapitre de la sécurité ou de la capacité d'émettre un son pour que les gens sachent qu'ils arrivent. Nous continuons de réaliser des progrès à ce sujet.
Il en va de même pour les véhicules à hydrogène. Ils sont très coûteux à fabriquer actuellement parce que nous en vendons 10 par année, alors que nous vendons de 4 000 à 5 000 véhicules électriques et 120 000 véhicules à essence. Quand on met tout cela ensemble, cela fait toute une différence.
Si nous construisons les infrastructures pour régler les préoccupations qu'ont les consommateurs au sujet de la portée et de la recharge des véhicules à pile à combustible ou électriques, le coût deviendra le même que celui des voitures d'aujourd'hui. À long terme, la différence s'effacera, mais nous avons reçu une aide considérable de la part du gouvernement pour offrir des incitatifs aux gens pour qu'ils achètent des véhicules sans émission, et c'est cela qui comble l'écart à l'heure actuelle.
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C'est tout à fait exact. Juste pour décrire brièvement ce projet, on utilise l'énergie solaire et un parc éolien pour produire de l'électricité renouvelable grâce à un électrolyseur afin de créer de l'hydrogène sans émission de carbone. Nous le transformons ensuite en ammoniaque pour simplifier le transport dans le monde, puis on le dissocie pour en refaire de l'hydrogène prêt ou presque prêt à être utilisé pour les transports sans émission de carbone utilisant l'hydrogène comme combustible.
Je sais que cela semble incroyablement simple, mais si nous avons entrepris ce projet en Arabie saoudite, c'est en raison de la force du soleil et du vent dans le Nord-Est du pays.
Dans les cas que vous avez évoqués, dans des pays comme le Chili, le coût de l'énergie renouvelable constitue manifestement un facteur de premier ordre dans les projets sans émission qui utilisent un électrolyseur. Il y a évidemment du capital en aval, mais le coût de l'énergie renouvelable est très important. Les pays où le prix de l'énergie renouvelable est très concurrentiel ont le potentiel d'être des lieux d'exportation d'hydrogène vers d'autres régions du monde où il n'est pas économique de produire de l'énergie renouvelable.
Vous avez fait mention de l'Allemagne. Certains d'entre vous ont déjà entendu ce qui suit. En Europe et particulièrement en Allemagne, on se fait à l'idée de devoir importer de l'hydrogène, devant l'impossibilité d'en produire de manière économique sur place. De toute évidence, comme tout le monde le sait fort bien, le coût de l'électricité renouvelable est très intéressant au Canada, et c'est un atout que nous pourrions certainement exploiter pour produire de l'hydrogène sans émission de carbone avec un électrolyseur, que ce soit pour l'utiliser au pays ou pour l'exporter.
Je ne gère pas de stations-service, mais il y en a une au Québec. Elle est exploitée par un distributeur nommé Harnois Énergies. En ce qui touche la rentabilité, c'est un investissement très coûteux. La seule raison pour laquelle ce distributeur s'est lancé dans cette entreprise, c'est qu'il avait le soutien de partenaires qui ont investi dans le projet et qui l'ont aidé à réduire le coût non seulement des infrastructures, mais aussi de l'hydrogène vendu à la pompe. D'ailleurs, je précise que cette station produit son propre hydrogène; l'électrolyse est faite sur place. Lorsque l'échelle ou le volume est suffisant, on peut procéder de cette façon, mais il y a d'autres possibilités. Un jour, il pourrait y avoir des distributeurs de gaz fournissant de l'hydrogène aux stations, mais pour le moment, on sentait que la production sur le terrain constituait la meilleure solution.
En ce qui concerne la rentabilité, nous en sommes très loin. C'est un acte de foi en ce moment. Il faut démontrer que l'hydrogène est utilisé, mais pour cela, il faut des stations de ravitaillement. C'est l'œuf et la poule. S'il n'y a pas de stations, les gens ne peuvent tout simplement pas acheter les produits.
À ce jour, le gouvernement québécois a fait l'acquisition de 50 voitures à pile à combustible produites par Toyota. La démonstration est en cours. On cherche à en savoir plus sur le fonctionnement des véhicules et l'on procède à l'analyse coûts-avantages de l'utilisation de ces voitures aujourd'hui.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais m'adresser moi aussi à M. Romano pour une partie de mon temps de parole.
Tout d'abord, je suis heureux de vous voir. Comme nombre de participants à l'appel le savent, je copréside le caucus libéral du secteur de l'automobile. Je suis ravi qu'un constructeur contribue à notre étude, car il s'agit, à mon avis, d'une perspective importante dont nous devons tenir compte.
Je pense que vous avez raison: le secteur de la construction d'automobiles a évolué énormément juste au cours des cinq dernières années. Je me souviens avoir écouté, au début de ma carrière de député, les constructeurs expliquer aux membres du caucus du secteur de l'automobile pourquoi le virage électrique ne fonctionnerait pas et pourquoi les véhicules électriques n'étaient pas les véhicules de demain. Comme cela a vite changé. Ce changement est mû en grande partie par le marché, mais il découle aussi de la réalité que nous avons un rôle à jouer dans la lutte contre les changements climatiques.
Au début, l'un des grands problèmes posés par les véhicules électriques — cela revient aux infrastructures — était le caractère exclusif des bornes de recharge. Je sais que du travail a été accompli en vue d'atténuer ce problème, mais je vais poser une question hypothétique. Imaginez que vous arrivez à une station-service dans votre véhicule au gaz et que vous constatez que vous ne pouvez pas vous ravitailler à cet endroit parce que l'embout de la pompe est triangulaire plutôt qu'hexagonal. À mes yeux, le problème est aussi bête que cela.
Pouvez-vous nous parler un peu de cet enjeu? L'industrie a‑t‑elle réglé ce problème? Se pose‑t‑il aussi en ce qui touche l'hydrogène, ou a‑t‑on appris des leçons à ce chapitre?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais adresser un petit commentaire à mon ami M. McLean. Le secteur d'activité qui gaspille l'argent des contribuables, ce n'est peut-être pas l'électrification des transports, mais plutôt le pétrole. On lui a versé 24 milliards de dollars au cours des quatre dernières années. Seulement dans le budget que nous avons étudié, 560 millions de dollars lui sont accordés. Je ne pense pas que l'industrie de l'électrification des transports reçoive des sommes du même ordre.
J'ai une question pour M. Roy.
J'ai pris en note une statistique dont a parlé M. Pocard. Il nous disait qu'un autobus alimenté avec de l'hydrogène bleu représentait une réduction de 83 % des émissions, comparativement au diésel, et que, si ce même autobus était électrique, la réduction des émissions ne serait que de 50 %. Cela s'applique peut-être en Alberta, mais, assurément, cela ne s'applique pas au Québec. Compte tenu de l'électrification des transports au Québec et du projet d'autobus de Lion Électrique, disons que nos émissions sont bien en deçà de celles qu'on a pu calculer pour l'Alberta.
Seriez-vous d'accord pour dire que le calcul des émissions dépend assurément des sources d'énergie disponibles et utilisables? En ce sens, le Québec se situe à un autre niveau que les autres provinces canadiennes.
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Il faut bien faire une distinction.
En ce qui concerne les émissions attribuables au fonctionnement des véhicules, dès lors qu'il s'agit de moteurs électriques, tous les véhicules sont à zéro émission.
En ce qui concerne la source de l'énergie, au Québec, l'hydrogène est produit à l'aide de l'hydroélectricité: c'est l'hydrogène vert que l'on connaît. Quant à l'hydrogène bleu, ce que M. Moore nous dit, c'est qu'on est capable de produire un hydrogène qui serait sans CO2 à 95 %. On est donc à 5 % près de l'objectif de zéro émission.
Ce sont les deux dimensions que l'on peut commenter. Pour ce qui est du reste, par exemple la fabrication des véhicules, le recyclage des batteries et tout ce cycle, cela demande évidemment des études poussées.
Je vais revenir à vous, monsieur Romano, mais avant de poser ma première question, j'aimerais vous lire un extrait d'une étude menée par l'Université de Californie à Davis. Il s'agit d'une étude sur les répercussions des poids supplémentaires sur les routes. On y lit:
L'analyse des dommages pour un exemple de route d'accès à une installation de gestion des déchets modélisée pour des augmentations de 500 à 2 000 livres du poids des camions de transport des déchets à la suite de la conversion au gaz naturel a indiqué (a) que pour les camions entrants entièrement chargés, l'augmentation du poids des véhicules de 500 livres réduisait la durée de vie des revêtements de chaussée d'environ 5 % et (b) qu'il y avait une réduction d'environ 13 % de la durée de vie avec l'augmentation du poids des véhicules de 2 000 livres.
J'en parle, car il y a présentement une taxe sur les véhicules électriques en Saskatchewan qui est décriée par la population. La province a imposé cette taxe pour compenser la perte de la taxe sur les carburants. Nous savons que la taxe sur les carburants sert à entretenir les routes.
Alors que le virage vers les véhicules électriques se concrétise — l'industrie dit que c'est le cas —, nous savons qu'il y aura des répercussions disproportionnées sur l'infrastructure, mais, en même temps, nous perdons tous ces revenus fiscaux. Qui paiera pour l'entretien des routes et de l'infrastructure si nous perdons cette assiette fiscale?
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Je peux peut-être répondre à la question. Merci beaucoup.
À nouveau, nous estimons que le cadre en vigueur est excellent. Pour être franc, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous étions heureux d'annoncer notre projet la semaine dernière.
Dans mes remarques liminaires, j'ai fait quelques suggestions sur certaines priorités pour l'avenir et la création de nouveaux débouchés. L'hydrogène bleu n'est pas meilleur ou pire que l'hydrogène vert; c'est une question d'intensité du carbone. Il est préférable d'avoir du carbone à plus faible intensité, et je crois que le programme devrait refléter cela et se concentrer là‑dessus.
Je crois que nous désirons réellement souligner et récompenser le fait de mettre le CO2 dans le sol, et non pas le capital dépensé pour récupérer le CO2. Les programmes qui appuient la récupération du CO2 ne prévoient pas nécessairement de dépense en capital, mais, à nouveau, il faut apporter une nuance à propos du modèle d'externalisation par l'entremise duquel nous fournissons beaucoup de valeur à nos clients en veillant à ce qu'ils ne soient pas affectés négativement par les réglementations à l'avenir.
Voilà quelques suggestions de choses qu'il faudrait selon nous garder en tête.
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J'aimerais ajouter une chose. Les ports représentent une excellente occasion de déployer l'hydrogène, avec les camions de factage. Nous faisons la promotion de nos produits au port de Vancouver. On devrait donc y voir — nous l'espérons — certains camions de factage sous peu.
Il y a aussi les camions de triage dans le port. Il y a de nombreux véhicules en service dans le port. En Californie et en Europe, ces véhicules fonctionnent de façon similaire, à l'hydrogène.
Enfin, il y a les navires. Les bâtiments marins représentent un défi plus important en raison de leur taille et de leur certification.
Ballard gère six projets pour des navires à l'hydrogène et à l'énergie solaire. Nous visons les traversiers pour les passagers ou les barges pour la navigation intérieure. C'est un début, et nous croyons que l'hydrogène jouera un rôle de plus en plus important dans ce secteur. En fait, de plus en plus d'opérateurs de chantier naval viennent nous voir et nous disent: « Nous devons réduire nos émissions. Comment l'hydrogène peut-il nous être utile pour cela? Comment pouvons-nous utiliser les piles à combustible? »
Nous avons constaté un grand changement dans ce secteur au cours des 18 derniers mois, je dirais.