:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous parle aujourd'hui depuis l'île de Terre-Neuve, sur le territoire ancestral des Micmacs et des Béothuks.
[Traduction]
Il s'agit également de l'une des provinces fières de produire du pétrole au Canada.
Je suis ravi de me présenter à nouveau devant le Comité. J'ai aimé ma dernière participation au cours du cycle de préparation du Budget des dépenses principal. Récemment, j'ai également témoigné au sujet du projet de loi , que nous avons adopté à l'unanimité à l'étape de la troisième lecture hier à la Chambre.
La situation a grandement évolué depuis ma dernière comparution sur le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (C). La relance est commencée et les régions rouvrent. Le secteur des ressources naturelles mène la reprise. Plus de la moitié des Canadiens ont reçu une première dose du vaccin contre la COVID-19.
Je veux d'abord parler de certains faits nouveaux importants qui se sont produits au cours des dernières semaines, et même des derniers jours, dans le monde de l'énergie. Nous sommes à un moment particulier, un moment déterminant, je crois, où de plus en plus d'administrations, de pays et d'entreprises du monde entier cherchent à passer à la carboneutralité.
Récemment, l'Agence internationale de l'énergie a publié un rapport, intitulé Net Zero by 2050: A Roadmap for the Global Energy Sector. Je suis certain que nous en parlerons de manière plus détaillée aujourd'hui. C'est quelque chose que le Canada a demandé à l'Agence internationale de l'énergie de faire, et c'est la première analyse qui est conforme à une hausse limitée de la température du globe à 1,5 °C. Nous lui avons demandé de réaliser le rapport parce que nous voulions avoir un point de vue, un point de vue très technique, sur ce que le monde doit savoir et à quoi il ressemblera pour atteindre la carboneutralité.
[Français]
Peu de temps après, les ministres responsables des questions liées au climat et à l'environnement se sont réunis dans le cadre du G7, et ils ont convenu de maintenir la limite de 1,5 degré Celsius, en cherchant à atteindre la carboneutralité dès que possible, au plus tard d'ici 2050.
[Traduction]
Dans ma province, Terre-Neuve-et-Labrador, Mme Moya Greene a publié un rapport sur notre avenir. C'est un regard inébranlable sur une situation financière désastreuse. Il est inutile de tourner autour du pot. Nous avons beaucoup de travail ardu à faire et nous devrons prendre des décisions difficiles. Beaucoup de ces décisions concernent le secteur de l'énergie.
Mercredi, il s'est produit trois événements dont les gens tentent encore de comprendre les répercussions. Les acteurs de l'industrie en sont encore ébranlés. Un tribunal des Pays-Bas a rendu une décision historique en ordonnant à Royal Dutch Shell de réduire ses émissions de 45 % d'ici 2030. Les actionnaires d'une autre grande pétrolière, Chevron, ont soutenu à une majorité convaincante de 61 % une proposition visant à réduire les émissions de la portée 3, soit les émissions produites par la consommation de ses produits par ses clients. De plus, les actionnaires d'ExxonMobil ont voté en faveur de l'installation de deux nouveaux administrateurs indépendants dans ce que le Financial Times, les économistes et tout le monde qualifient de réprobation claire des efforts de la société, ou de son manque d'efforts, pour s'attaquer de manière significative au changement climatique à ce jour.
Ce que tous ces événements démontrent, c'est que le monde réclame des mesures climatiques plus rigoureuses. Le marché l'exige. Les investisseurs l'exigent.
[Français]
Je l'ai déjà dit et je le dis encore: le marché exige que les entreprises luttent contre le changement climatique.
[Traduction]
Les gouvernements prennent des mesures. Le mois dernier, lors du sommet mondial sur le leadership, les pays ont annoncé de nouveaux plans historiques plus ambitieux en matière de climat. Quarante pays, dont le Canada, représentant la moitié de l'économie mondiale se sont engagés à agir. Nous nous sommes engagés à réduire les émissions. Les entreprises agissent, certaines trop lentement, mais d'autres de manière très convaincante. Mercredi, Suncor s'est engagée à atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, augmentant ainsi ses cibles et faisant preuve d'un véritable leadership canadien. L'objectif est d'égaler la cible établie par Cenovus Energy plus tôt l'année dernière.
Hier, la plus ancienne association professionnelle du secteur pétrolier et gazier du Canada a annoncé qu'elle avait un nouveau nom, une nouvelle marque et un nouveau mandat. Après 72 ans, la Canadian Association of Oilwell Drilling Contractors est devenue la Canadian Association of Energy Contractors, ce qui élargit sa vision, je pense. Elle se diversifie en s'intéressant à l'hydrogène, à la géothermie et aux projets de captage, d'utilisation et de stockage du carbone. C'est ça, le leadership canadien. C'est ce qu'il faut faire.
C'est essentiellement là où nous en sommes. Nous pouvons nous défiler et nous cacher, comme certains le voudraient, jouer à l'autruche, éviter ces conversations difficiles et, en fin de compte, abandonner les travailleurs canadiens et notre fière industrie, ou nous pouvons faire preuve de leadership en relevant ces défis avec conviction et ténacité, en tirant parti de la capacité canadienne innée, de la capacité de nos travailleurs à utiliser leur ingéniosité, leur expertise et leur expérience. Je choisis la deuxième option, comme je l'ai déjà dit devant ce comité.
Nous devons définir le moment dans lequel nous nous trouvons. Nous devons relever les défis actuels. Je pense que la plupart les Canadiens comprennent que nous devons choisir cette option. Je crois que les travailleurs choisissent aussi cette option.
[Français]
Ce comité a choisi la dernière option. Vous étudiez les possibilités offertes par l'industrie des carburants renouvelables et à faible émission. Vous avez également étudié celles de l'industrie des minéraux critiques, dans laquelle le Canada a un avantage distinct et clair. Nous avons l'occasion d'être un leader mondial.
[Traduction]
Vous avez étudié les possibilités dans le secteur forestier. À ce sujet, j'aimerais remercier le Comité de son excellent travail et son récent rapport intitulé La relance économique du secteur forestier : verte et inclusive. Nous analysons les recommandations et nous travaillons à y donner suite.
[Français]
Dans le budget de 2021, nous avons choisi la dernière option. Quatre investissements d'envergure placent Ressources naturelles Canada au centre de la relance verte.
Une somme de 319 millions de dollars sera investie sur sept ans pour encourager l'expansion des technologies de captage, d'utilisation et de stockage du carbone.
Une somme de 36,8 millions de dollars sera investie sur trois ans pour faire progresser l'expertise en matière de transformation et de raffinage des minéraux critiques pour la fabrication de batteries.
Une somme de 9,6 millions de dollars sera aussi investie sur trois ans pour créer un centre d'excellence sur les minéraux critiques utilisés dans la fabrication de batteries.
Enfin, 1,5 milliard de dollars seront aussi investis sur cinq ans pour le fonds pour les combustibles propres, ce qui permettra au Canada de se positionner comme chef de file mondial dans des domaines comme l'hydrogène et la biomasse.
[Traduction]
Monsieur le président, le budget de 2021 continue de s'appuyer sur les progrès réalisés par notre gouvernement au cours des dernières années et sur les priorités de Ressources naturelles Canada dans le Budget principal des dépenses de 2021-2022 et le Budget supplémentaire des dépenses (A). Ces priorités sous-tendent notre appui aux travailleurs, notre volonté de réduire les émissions et aux étapes vers la carboneutralité du Canada, notamment les 570 millions de dollars prévus dans le Budget principal des dépenses pour le Fonds de réduction des émissions. Ce Fonds fonctionne. Il y a eu une forte participation dans tous les volets.
Nous avons récemment dévoilé le premier cycle de projets, soit 40 projets au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, et 16 projets dans ma province, au large des côtes de Terre-Neuve. Ce sont des projets réels qui créent de vrais emplois pour les travailleurs, et ils sont actuellement mis en oeuvre dans le but de réduire les émissions.
Le Budget principal des dépenses comprend également une somme de 84 millions de dollars l'an dernier et une somme de 309 millions de dollars au cours du présent exercice financier pour des maisons plus vertes. Hier, nous avons lancé la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes, afin d'aider les Canadiens à réduire leurs factures d'énergie et leurs émissions. C'est un programme qui stimule l'activité économique. Il crée des possibilités d'emplois pour les conseillers en énergie et les gens de métier, ainsi que pour les fabricants de produits à haut rendement énergétique tels que les fenêtres, les portes et les panneaux solaires.
Le Budget principal des dépenses prévoit également 174,5 millions de dollars en 2021-2022 pour aider le secteur forestier à se diversifier et à innover, en particulier dans la bioéconomie émergente, ce que, encore une fois, je félicite le Comité d'avoir étudié. Du financement est prévu pour des programmes comme le programme Investissement dans la transformation de l'industrie forestière et la promotion de l'innovation dans la foresterie, des programmes dont le Comité a beaucoup entendu parler pour leurs répercussions positives dans l'ensemble du pays. Ce sont des programmes qui soutiennent l'emploi et accroissent la compétitivité du secteur.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) soutient encore plus le secteur forestier. Il prévoit un versement initial de 71,4 millions de dollars à notre programme de deux milliards d'arbres dont l'objectif est d'augmenter le couvert forestier d'une superficie 10 fois plus grande que celle de l'Île-du-Prince-Édouard. Des arbres sont plantés ce printemps. J'ai hâte de vous donner des détails très bientôt.
Pour terminer, je voudrais mentionner le programme de création d'emplois verts pour les jeunes Canadiens. Le Budget supplémentaire des dépenses (A) prévoit 43,9 millions de dollars pour notre programme de stages en sciences et technologie qui créera 1 500 emplois verts pour les jeunes, en mettant l'accent sur les jeunes autochtones et du Nord. Nous parlons d'emplois comme la conception et la mise en oeuvre de nouveaux systèmes d'énergie éolienne qui permettront aux jeunes de diriger et de faire partie des solutions de consommation énergétique nette zéro dont nous avons besoin pour bâtir notre avenir à faibles émissions.
Ce ne sont que quelques-unes des priorités sur lesquelles nous travaillons. Le temps dont je dispose pour ma déclaration préliminaire ne me permet pas de mentionner toutes nos priorités.
En tant que ministre des Ressources naturelles, je dois dire que je suis sans cesse impressionné par le dynamisme des fonctionnaires et du personnel de Ressources naturelles Canada. Je crois qu'ils sont prêts à relever le défi. Certains d'entre eux, comme vous le savez, sont ici avec moi aujourd'hui, comme d'habitude.
[Français]
Il existe encore des défis à relever, comme ceux liés à la canalisation 5 et au bois d’œuvre. Nous défendrons toujours les intérêts du Canada quant à ces défis.
Permettez-moi de terminer là où j’ai commencé. Nous nous trouvons à un moment où des possibilités se présentent pour notre pays et pour les travailleurs qui ont construit ce pays.
[Traduction]
Aucune autre démocratie au monde ne possède autant de ressources naturelles que nous. Nous sommes le quatrième plus grand producteur de pétrole et de gaz au monde, et nous détenons les troisièmes plus grandes réserves. Nous sommes le troisième pays au monde pour la production d'hydroélectricité. Le Canada est l'un des cinq pays de premier rang dans le domaine de l'énergie nucléaire. Nous sommes un pionnier dans le domaine des technologies de l'hydrogène propre et des piles à combustible. Nous sommes un fournisseur de choix pour les minéraux qui sont essentiels à un avenir énergétique propre. Nous sommes un pays de premier plan pour les technologies propres, y compris les réseaux intelligents et la technologie de captage et de stockage du carbone.
Nous n'en sommes pas arrivés là par pur hasard. Notre pays est devenu ce qu'il est grâce aux travailleurs qui sont au coeur de ces industries. Ce sont des personnes fières, pragmatiques et efficaces qui travaillent dans les secteurs des ressources naturelles partout au pays. Elles ne craignent pas les conversations difficiles ou les défis. Elles s'y attaquent de front. Ce sont des chefs de file, tout comme nous. Notre mission est la même: atteindre la carboneutralité d'ici 2050, avoir une économie prospère et créatrice d'emplois et un avenir à faibles émissions de carbone dans lequel personne n'est laissé pour compte.
Plusieurs personnes sont avec moi aujourd'hui. Il s'agit de M. Jean-François Tremblay, sous-ministre; Mme Shirley Carruthers, sous-ministre adjointe, Secteur de la gestion et des services intégrés et dirigeante principale des finances; M. Glenn Hargrove, sous-ministre adjoint, Bureau de gestion des grands projets et Bureau de la politique stratégique et d'investissement en matière d'hydrocarbure; Mme Mollie Johnson, sous-ministre adjointe, Secteur de l'énergie à faibles émissions de carbone; M. Jeff Labonté, sous-ministre adjoint, Secteur des terres et des minéraux; et Mme Beth MacNeil, sous-ministre adjointe, Service canadien des forêts.
Je termine en mentionnant que je suis fier d'avoir comparu trois fois devant ce comité au cours des quatre derniers mois. Je suis fier des relations positives que j'entretiens avec mes porte-parole de l'opposition — M. McLean, M. Simard, M. Cannings — ainsi qu'avec d'autres membres du Comité. Nous sommes rarement d'accord, et nous ne devrions pas l'être. Nous avons tous un travail à faire, mais je crois que d'avoir des relations positives est la meilleure façon de servir les Canadiens. C'est ainsi que nous pouvons relever les défis auxquels nous sommes confrontés. J'ai hâte de poursuivre cet important travail.
Sur ce, je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur Lefebvre. Je suis ravi de vous voir là où vous êtes actuellement aussi. Vous avez fait de l'excellent travail, comme les autres membres du Comité le savent, en tant que secrétaire parlementaire. Content de vous voir.
J'aimerais dire deux ou trois choses. Nous devrions être moins modestes au sujet de ces choses-là. Nous devrions être plus fiers, et le faire savoir. La concurrence est serrée à l'échelle internationale, aussi nous devrions clairement exprimer notre fierté à l'égard de notre secteur des ressources naturelles, et dans ce cas particulier, de notre secteur minier. Pour ce qui est de l'avenir, dans l'ensemble, je lisais l'autre jour que l'éolienne en mer moyenne nécessitera 60 000 livres de cuivre. Cela représente beaucoup de cuivre. Et il se construit énormément d'éoliennes actuellement.
Je connais très très bien la baie de Voisey, au Labrador. J'ai même une carotte de la baie de Voisey qui date des années 1990. Elle est sur mon bureau, à Ottawa, un bureau que je n'ai pas vu depuis un certain temps déjà.
Quant au nickel et aux produits miniers en général, pour revenir à mon point au sujet du pétrole, on peut dire que certains tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres. Le nickel qui est extrait de la mine de la baie de Voisey, au Labrador, comme Mme Jones le sait très bien, compte parmi les plus propres et les plus purs dans le monde. Il y aura une demande pour ce genre de produit moins polluant. Je pense que les constructeurs et les consommateurs deviendront très exigeants. À mesure que nous en apprenons davantage sur la production de batteries et sur l'exploitation minière, je pense que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, ou ESG, canadiens ne peuvent que briller dans les circonstances. Nous sommes un fournisseur transparent, nous sommes un fournisseur fiable, et nous respectons les règles du marché. Pour dire les choses franchement, on ne peut pas en dire autant de certains de nos concurrents. Nos entreprises sont sécuritaires et durables.
Cela comprend notamment les minéraux critiques. Comme vous le savez, nous avons publié, en début d'année, la liste des 31 minéraux critiques, tels que l'aluminium, le graphite, les éléments des terres rares et le zinc. Nous pouvons produire chacun d'eux, et nous avons l'intention de le faire. Nos travailleurs, nos prospecteurs et nos promoteurs montreront la voie. Ce sont des minéraux essentiels au développement de technologies propres comme les panneaux solaires et les batteries de véhicules électriques. Ils sont indispensables à la réduction des émissions et, par conséquent, ils contribuent à améliorer notre compétitivité et à renforcer notre sécurité sur le plan énergétique.