:
Je déclare la séance ouverte.
Il s'agit de la 17e séance du comité permanent. Nous sommes réunis aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (C).
J'aimerais souhaiter la bienvenue au ministre et le remercier d'avoir pris le temps de se joindre à nous.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il y a autre chose que je souhaite dire. Cela ne peut mieux tomber que le ministre soit parmi nous aujourd'hui. Comme nous l'avons probablement tous appris au cours de la dernière semaine, notre collègue, M. Lefebvre, a décidé de ne pas être candidat aux prochaines élections, quelle qu'en soit la date. Ce ne sera probablement pas avant deux ou trois ans, mais il a déjà pris sa décision. Cela veut donc dire qu'il n'occupe plus la fonction de secrétaire parlementaire auprès du ministre et de notre comité.
Je tiens à profiter de l'occasion pour le remercier et lui exprimer ma reconnaissance, au nom des membres du Comité, mais aussi au nom de tous ceux qui ont travaillé avec lui. J'ai eu le plaisir de travailler à ses côtés depuis 2015. Je lui suis très reconnaissant de tout ce qu'il a fait.
Sur ce, monsieur le ministre, je vous remercie encore une fois. Comme tous mes collègues, je vous suis très reconnaissant de nous avoir généreusement accordé du temps aujourd'hui. Mes remerciements s'adressent également aux fonctionnaires de votre ministère que nous accueillerons au cours de la deuxième heure.
Pour éviter de perdre notre précieux temps, je vais vous épargner mon topo habituel sur les règles à suivre. Tout le monde les connaît très bien ici.
Monsieur le ministre, je vous donne maintenant la parole.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je vous parle aujourd'hui depuis l'île de Terre-Neuve, territoire ancestral des Micmacs et des Béothuks.
Depuis la dernière fois que j'ai comparu devant ce comité parlementaire, il y a trois mois, l'avenir est devenu plus brillant. Les analystes prédisent une année prospère pour plusieurs produits, et nos campagnes de vaccination s'accélèrent. Ensemble, nous nous en sortons.
[Traduction]
Nos travailleurs du secteur des ressources naturelles sont le moteur de la reprise économique du Canada, comme en témoignent quatre mois consécutifs de croissance dans le domaine de l'extraction minière, pétrolière et gazière, dont une croissance de 6,1 % au dernier trimestre. Les prix du pétrole augmentent fortement et les exportations de pétrole brut se situent aux mêmes niveaux qu'avant la pandémie. Les prix du bois d'œuvre ont atteint un sommet inégalé, soit 1 035 $.
L'avenir ne doit laisser derrière aucun travailleur de l'énergie ni aucune province productrice, comme la mienne. Les peuples autochtones doivent participer pleinement, à titre de partenaires, au développement des ressources naturelles du Canada, notamment en ce qui concerne les minéraux essentiels qui sont indispensables pour que nous ayons un avenir à faibles émissions. Le Canada est bien placé à cet égard grâce à notre plan climatique qui propose 64 nouvelles initiatives et des investissements totalisant 15 milliards de dollars dans l'énergie renouvelable, la création de réseaux intelligents, les rénovations, les véhicules électriques et l'hydrogène. Les fiers travailleurs du secteur énergétique canadien nous aideront à y parvenir grâce à leur esprit d'innovation, leur expertise technique et leurs investissements massifs dans les technologies propres.
Bien sûr, nous sommes confrontés à des défis. Premièrement, nous sommes déçus par la décision du président Biden de révoquer le permis de Keystone XL. Nous l'avons clairement fait savoir lors du récent sommet canado-américain. Deuxièmement, nous travaillons sans relâche sur la canalisation 5. Je vais vous répéter directement et clairement ce que j'ai dit devant le Comité spécial sur la relation économique entre le Canada et les États-Unis: l'exploitation de la canalisation 5 est non négociable. Personne ne sera laissé pour compte.
[Français]
Cependant, la relation avec notre client le plus important, les États-Unis, est plus profonde et va au-delà d'un seul projet ou d'une seule infrastructure énergétique.
[Traduction]
Vous ne trouverez pas deux secteurs énergétiques — ou, en occurrence, deux économies — aussi intégrés que les nôtres, se partageant des chaînes d'approvisionnement, 70 pipelines et plus d'une trentaine de lignes de transmission de part et d'autre de la frontière. Nos partenaires américains comprennent cette simple réalité: les États-Unis ont besoin du Canada. Ils ont besoin de nos secteurs gazier et pétrolier. Ils ont besoin de nos minéraux essentiels. Voilà pourquoi le président et le ont convenu d'une feuille de route de partenariat détaillée qui souligne la nécessité de protéger nos chaînes d'approvisionnement et nos infrastructures énergétiques hautement intégrées.
[Français]
Le président Biden veut travailler en collaboration avec notre pour que nous relancions nos économies, pour que nous mettions fin à cette pandémie et pour que nous nous rebâtissions encore mieux en étant des leaders dans la lutte contre la crise climatique. À cet égard, le Canada a une longueur d'avance, grâce à des mesures telles que la tarification de la pollution, l'élimination progressive de la production d'électricité au charbon d'ici 2030 et la réduction de la dépendance au diésel dans les communautés autochtones éloignées.
[Traduction]
Les programmes prévus dans le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses à l'étude aujourd'hui nous permettront d'y arriver.
Le Budget principal des dépenses prévoit un investissement de 2,2 milliards de dollars pour l'exercice en cours, soit une augmentation de 859 millions de dollars. Une bonne partie de cette somme — un peu moins de 570 millions de dollars — est destinée au Fonds de réduction des émissions. Cela fait partie de notre plan de lutte contre la COVID, qui prévoyait 750 millions de dollars sur sept ans pour réduire les émissions de méthane provenant de projets côtiers, infracôtiers et extracôtiers.
D'autres investissements de 84 millions de dollars pour cette année et de 309 millions de dollars pour 2021-2022 serviront à financer l'initiative de rénovation énergétique résidentielle. Ces investissements font partie de notre engagement de 2,6 milliards de dollars sur sept ans visant à aider les propriétaires à réduire leur facture mensuelle de chauffage, tout en contribuant à sauver la planète — économiser l'argent tout en réduisant les émissions.
[Français]
Nous créons aussi des emplois dans le secteur forestier, alors que nous appliquons des solutions climatiques fondées sur la nature, comme la plantation de 2 milliards d'arbres au cours des 10 prochaines années et la protection de nos forêts contre les infestations d'insectes et les incendies.
Une somme de 83 millions de dollars est prévue dans le budget de 2020-2021 pour financer des programmes forestiers visant à soutenir l'innovation et le développement de nouveaux produits et procédés, surtout dans le domaine de la bioéconomie émergente, à augmenter les occasions sur les marchés, ici et à l'étranger, et à encourager la participation des communautés et entreprises autochtones dans ce secteur.
[Traduction]
Enfin, j'attire votre attention sur les 22 millions de dollars prévus en 2021-2022 pour financer des programmes de mise en valeur du potentiel minier dans le Nord canadien, surtout dans le domaine des minéraux essentiels.
Monsieur le président, je suis optimiste. Nous avons tracé la voie vers un avenir à faible taux d'émission; des mesures comme celles que je viens de décrire nous aideront à redoubler d'efforts pour accomplir notre mission commune: atteindre la carboneutralité d'ici 2050, faire en sorte que l'économie nationale continue à créer de bons emplois et avoir un avenir à faible taux d'émissions qui ne laisse personne derrière. Je sais que c'est beaucoup. C'est ambitieux, mais nous sommes le Canada et c'est ce que nous faisons.
[Français]
Merci. Je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Exact. Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être venu aujourd'hui pour répondre à nos questions sur les budgets principal et supplémentaire des dépenses.
Dans le témoignage que vous avez livré la semaine dernière devant le comité sur la relation entre le Canada et les États-Unis, j'ai constaté que vous vous êtes longuement attardé sur les problèmes de notre secteur énergétique ainsi que sur nos échecs persistants à faire progresser les infrastructures clés. Permettez-moi de vous poser une question à cet égard, puisque vous y avez fait allusion dans votre allocution. Vous avez parlé de sauver la planète et de réduire les émissions.
Je reviens sur votre discours et votre témoignage de la semaine dernière, au cours duquel vous avez souligné que le Canada est un pays capitaliste. Vous avez dit: « Nous stimulons les investissements. Nous établissons des paramètres et nous créons le climat de certitude qu'il faut pour attirer les investissements. C'est le marché qui s'assurera qu'il s'agit d'un changement durable vers un avenir à faibles émissions. »
La semaine dernière, Chevron Canada a conclu que son projet de GNL à Kitimat, dans lequel l'entreprise a dépensé 3 milliards de dollars depuis sept ans, ne réussissait pas à trouver preneur. À lui seul, ce projet contribuerait à réduire les émissions de carbone d'environ 40 mégatonnes par année à l'échelle mondiale, ce qui représente près de 5 % des émissions du Canada. L'entreprise se retire parce qu'elle n'entrevoit pas d'avenir au Canada s'il n'y a pas de transparence au sujet des résultats.
Quand une entreprise comme Chevron affirme, malgré ce que vous avez dit devant le comité la semaine dernière, qu'elle ne voit aucune issue possible ici et que personne d'autre ne peut reprendre sa part, comment pouvez-vous prétendre sauver la planète en facilitant la mise en oeuvre de ces projets contribuant à la réduction des émissions?
:
Examinons ces projets, monsieur le ministre. Je suis content que vous les ayez mentionnés, parce que le projet TMX a été approuvé avant l'arrivée au pouvoir de votre gouvernement. Vous avez dû l'approuver à nouveau parce que vous l'aviez interrompu. Vous l'avez interrompu, puis vous avez acheté le pipeline. D'accord. En fait, 7 000 emplois avaient été créés par l'ancien promoteur du projet, un promoteur du secteur privé qui a quitté le Canada. Votre gouvernement a dû le payer pour qu'il quitte le Canada parce que vous risquiez d'être visés par une contestation en vertu de l'ALENA. Je vous mets donc au défi de me prouver que vous avez créé ces emplois. Je vous mets au défi de me prouver que des investissements affluent dans ce pays. C'est le gouvernement qui investit, pas le secteur privé, ce qui n'est pas une bonne chose à l'heure actuelle.
Dans le cas de Keystone XL, ce sont des milliards de dollars et des milliers d'emplois que le Canada a perdus. Quant à Teck Frontier, là encore, monsieur le ministre, je ne peux pas m'expliquer l'échec de ce projet, mais votre gouvernement ne semble pas avoir réussi. Je vous conseille de commencer à être plus convaincant.
Mes collègues et moi-même sommes prêts à vous aider, monsieur le ministre. Nous avons un gouvernement minoritaire. Nous aimerions que vous concrétisiez ces projets au Canada et attiriez des investissements ici. Dites-nous comment nous pouvons vous aider à faire avancer ces projets avec vos collègues du Cabinet qui, eux, ne semblent pas voir les choses de la même façon que vous.
:
Je ne suis pas d'accord avec ça. Mes collègues du Cabinet et moi-même sommes solidaires, comme il se doit. Nous savons clairement ce que nous voulons faire, ce que nous devons faire et le marché nous demande justement de trouver des moyens de réduire les émissions.
Je conteste votre analyse du projet TMX. Quand vous étiez au pouvoir, vous n'avez jamais réussi à construire ce pipeline. L'une des choses que nous avons été capables de faire a été de consulter la jurisprudence et, je dirais, de prendre le monde comme il est et non comme nous voulions qu'il soit. Nous vivons dans un monde où les changements climatiques sont une réalité, un monde où les tribunaux n'ont cessé de répéter au sujet du projet TMX: « Vous ne construisez pas ce projet de la bonne manière, et nous y mettons notre veto à chaque étape. »
Si vous voulez donner au marché une certitude, vous devez accepter le monde tel qu'il est, parce que les gens s'appuient sur des faits; la réalité, c'est que les tribunaux n'ont cessé de répéter que nous faisions fausse route. Nous avons pourtant fait quelques tentatives et avons fini par arriver au bon endroit en nous assurant de négocier respectueusement avec les gouvernements autochtones, les Premières Nations, les Métis et les Inuits dans le but de mettre en oeuvre de bons projets. La seule façon d'en assurer la construction, c'est de procéder comme il faut.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de vous joindre à nouveau à nous pour discuter des budgets principal et supplémentaire des dépenses.
Monsieur le ministre, dans son rapport Oil 2021, l'Agence internationale de l'énergie constate que la pandémie a entraîné une baisse spectaculaire des prévisions de la demande en pétrole au cours des six prochaines années et que ce ralentissement a été tellement marqué dans les économies avancées, où le taux de possession de véhicules et de consommation de pétrole par habitant est traditionnellement élevé, qu'elle n'anticipe pas un retour aux niveaux d'avant la crise. Cette constatation provient d'une agence très conservatrice et qui a grandement sous-estimé la rapidité de la transformation énergétique en cours.
Monsieur le ministre, à quoi ressemblera la nouvelle normalité pour le secteur énergétique canadien, et que fait notre gouvernement pour s'y préparer?
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J'ai passé beaucoup de temps avec le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol, et je siège au sein d'une commission spéciale que nous avons créée, lui et moi, la commission internationale pour une relance axée sur les gens. Cela se résume en gros à l'une des priorités dont j'ai parlé déjà devant ce comité: l'inclusion — l'inclusion des provinces productrices d'énergie, comme la mienne, Terre-Neuve-et-Labrador, et des travailleurs du secteur énergétique de cette province, ainsi que de l'Alberta et de la Saskatchewan.
La pandémie a complètement changé la donne. Les changements qui se produisent ici au Canada, ailleurs dans le monde et dans les marchés lancent des messages très clairs. La normalité du passé ne sera pas la normalité de l'avenir. Réduire les émissions et recourir à des sources d'énergie à faibles émissions, voilà ce qu'il faut faire. Dans son rapport, l'AIE prédit une baisse spectaculaire des attentes à l'égard de la demande en pétrole au cours des six prochaines années. La capacité de production de pétrole ralentira. Aujourd'hui, les investissements dans les projets d'expansion sont en baisse partout dans le monde.
L'Asie est l'une des rares régions où la demande augmentera, ce qui est de bon augure pour notre investissement dans le projet TMX. Le pétrole continuera de faire partie du panier énergétique, mais il y occupera une place de moins en moins importante. Le monde s'engage dans une nouvelle direction. Si le Canada ne veut pas laisser pour compte les travailleurs du secteur énergétique, il doit être à l'avant-garde de cet effort d'investissement dans les nouvelles technologies, les carburants de l'avenir, le captage du carbone, l'hydrogène, les biocarburants, les PRM et les énergies renouvelables. Comme le disait le regretté Walter Gretzky, vous devez « patiner vers l'endroit où se dirige la rondelle ».
C'est ainsi que nous redoublerons d'efforts dans notre mission commune. C'est ainsi que nous atteindrons notre objectif de carboneutralité d'ici 2050. C'est ainsi que nous favoriserons l'essor économique, maintiendrons la prospérité de notre économie, créerons de bons emplois et aurons un avenir à faibles émissions où personne ne sera oublié. J'insiste fortement sur ce dernier point.
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Pour être honnête avec vous, c'est l'élément essentiel. Je viens d'une province qui affiche l'un des plus hauts taux de migration interne au pays. Au moment où les liaisons aériennes se font plus rares, nous connaissons une hausse du nombre de vols et nous rétablissons une liaison directe avec Toronto, principalement à partir de Deer Lake, en raison du nombre de travailleurs des régions rurales de Terre-Neuve qui font l'aller-retour tous les jours, toutes les semaines, pour travailler par rotation dans l'industrie énergétique en Alberta, en Saskatchewan et parfois en Colombie-Britannique. Ils reviennent toutefois ici parce qu'ils veulent élever leur famille à Terre-Neuve.
Cela fait beaucoup de déplacements et nous perdons une partie de ces travailleurs. Nous ne les perdons pas seulement au Canada, mais de toute évidence dans le monde entier. Nous perdons des talents de calibre international dans notre industrie énergétique. Nous ne pouvons pas nous permettre cela. Dans la mesure du possible, nous devons nous assurer que le gouvernement interviendra pour nous aider à faire la transition en attendant que le marché reprenne avec force, ce qui ne manquera pas d'arriver dans des domaines comme celui de l'hydrogène.
La stratégie canadienne pour l'hydrogène prépare la voie vers des possibilités extraordinaires et elle nous permettra de reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19. Elle fait appel à l'expertise canadienne dans toute la chaîne de valeur pour bâtir de nouveaux systèmes d'approvisionnement, de distribution et d'utilisation finale de l'hydrogène. Ces systèmes favoriseront ensuite la création d'un écosystème énergétique à faible teneur en carbone, dont les retombées pourraient se faire sentir dès maintenant, tout en renforçant notre compétitivité économique à accroître notre potentiel d'exportation, à attirer des investissements, à créer de bons emplois durables dans l'ensemble du pays et à réduire les émissions dans des secteurs comme l'extraction et la transformation des ressources, notamment dans l'acheminement des marchandises, les transports, la production d'électricité et la fabrication. Il y a aussi de grandes possibilités dans la production d'acier et de ciment, où l'électrification n'est peut-être pas le meilleur choix.
L'hydrogène à faibles émissions et à émissions nulles a le potentiel de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 45 millions de tonnes métriques par année d'ici 2030. C'est un énorme potentiel.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord remercier M. Lefebvre, qui va peut-être nous quitter.
J'ai bien aimé travailler avec vous, monsieur Lefebvre.
Monsieur O'Regan, je vous remercie de votre présence.
Il y a quelque chose qui me laisse toujours coi et qui m'étonne, et ce sont les masses de capitaux que vous êtes prêts à investir dans le secteur pétrolier. Tout à l'heure, je vous entendais dire, en réponse à une question, qu'il fallait investir dans des technologies et des énergies renouvelables. Eh bien, le document que j'ai devant moi fait tout sauf cela.
Lorsque je regarde le Fonds de réduction des émissions, je constate qu'il s'agit de 560 millions de dollars qui vont servir à soutenir les pollueurs. On essaie de diminuer l'empreinte carbone du secteur d'activité le plus dommageable pour l'environnement; je ne comprends pas la logique derrière cela.
On sait que la forêt est un puits de carbone. Il faut trouver des solutions innovantes à partir des bioproduits. Pourtant, le financement du secteur forestier est une peau de chagrin, dans le budget. En revanche, vous êtes prêts à investir 560 millions de dollars dans un programme qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur gazier et pétrolier.
Il y a un principe simple en environnement, soit celui du pollueur-payeur. Dans ce document, j'ai plutôt l'impression qu'on suit le principe du pollueur payé. C'est une proportion de 5-1: vous investissez environ 573 millions de dollars dans la filière gazière et pétrolière, alors que vous investissez à peine 100 millions de dollars dans la filière la plus prometteuse, soit celle de la foresterie.
Je ne sais pas comment vous pouvez expliquer cela.
:
Merci, monsieur Simard.
[Traduction]
Le et moi-même concentrons nos efforts sur la réduction des émissions chaque fois que c'est possible. Je comprends votre point de vue, mais il reste que le secteur pétrolier et gazier est un élément tellement important, vital et prédominant de notre économie que nous ne pouvons pas l'ignorer. C'est un secteur incontournable dans notre pays. Nous sommes le quatrième producteur de pétrole et de gaz naturel en importance au monde. Nous devons travailler avec le secteur pour l'aider à réduire ses émissions. Nous ne pouvons pas faire autrement.
Nous nous sommes toutefois engagés à éliminer progressivement les subventions inefficaces d'ici 2025. Nous avons pris cet engagement et nous sommes sur la bonne voie de le réaliser. Avec la nouvelle administration américaine, nous sommes davantage en harmonie à cet égard. En fait, les Américains suivent notre exemple en interdisant les subventions au secteur des combustibles fossiles.
Nous avons déjà éliminé huit allégements fiscaux pour le secteur des combustibles fossiles. Nous collaborons avec l'Argentine dans le cadre d'un examen par les pairs des subventions destinées aux combustibles fossiles, ce qui nous aidera à déterminer ce que nous devons faire pour respecter notre prochain engagement. Notre gouvernement continuera à collaborer avec l'industrie canadienne pour réduire les émissions à la grandeur de l'économie, d'une manière pratique et abordable.
Le gouvernement fédéral s'est engagé à investir 3,16 milliards de dollars dans des partenariats au cours de la prochaine décennie et à travailler de concert avec l'industrie pour réduire les émissions, parce que cela fait partie du panier énergétique des années à venir.
Je ne suis pas du genre à ignorer un problème de taille. C'est un gros problème. Je suis du genre à travailler avec les moyens à notre disposition, en tenant compte de la situation réelle. La réalité, c'est que les changements climatiques sont un fait et que nous sommes le quatrième producteur de pétrole et de gaz en importance dans le monde.
:
Je vous comprends bien. Vous dites que c'est un élément prédominant de l'économie canadienne, mais où cela va-t-il nous mener?
Peut-être savez-vous que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, le BAPE, au Québec, va publier cette semaine son rapport sur le projet GNL Québec. Si ce rapport désapprouve le projet GNL Québec, je crains de vous voir tout de même soutenir celui-ci, à l'encontre de la volonté du Québec, puisque vous avez souligné que le secteur gazier et pétrolier était un élément prédominant de l'économie canadienne. Dans les derniers jours, je vous ai même entendu dire que le gaz naturel liquéfié était une énergie de transition.
Monsieur O'Regan, pouvez-vous vous engager aujourd'hui à ne pas soutenir ce projet si la réponse du BAPE est négative?
:
Monsieur Simard, vous parlez des projets Énergie Saguenay et Gazoduq. Ces projets font actuellement l'objet d'une évaluation fédérale par l'Agence d'évaluation d'impact du Canada, qui fera un travail équitable et approfondi fondé sur la science et sur les connaissances traditionnelles autochtones. Dès que nous aurons toutes les données et les analyses dont nous avons besoin, nous prendrons alors une décision sur ces projets. Il serait prématuré pour moi de dire quoi que ce soit, à part reconnaître qu'il existe des cas où le GNL peut devenir un carburant de transition qui nous permettra de réduire les émissions dès maintenant.
À l'occasion d'une conférence à laquelle j'ai assisté jeudi dernier à Berlin avec John Kerry, l'envoyé spécial sur le climat du président américain, j'ai dit qu'il y a... Les gens disent que la perfection est l'ennemie du bien. Moi, je veux la perfection et le bien. Je veux tout cela. Je veux tous les projets et je vais examiner tout ce qui peut réduire les émissions maintenant, à moyen terme et à long terme.
Je vais tout examiner, je vais analyser chacun de ces projets dans un triple but, comme je l'ai dit: réduire les émissions et atteindre la carboneutralité d'ici 2050, favoriser une économie qui continue de prospérer et de créer des emplois et nous assurer un avenir qui ne laisse personne derrière, aucune province, aucune région et aucun travailleur du secteur de l'énergie.
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Merci, monsieur le ministre, d'être ici encore aujourd'hui.
À l'occasion de votre dernière comparution ici, avant Noël, vous avez parlé des rénovations écoénergétiques. Le président avait raison de dire que ce sujet allait rebondir. J'aimerais y revenir. À l'époque, je remerciais notre gouvernement de porter son attention sur les rénovations et de relancer ce programme de rénovations écoénergétiques, qui avait connu un gros succès auparavant.
J'avais dit qu'Efficacité Canada, l'organisme qui étudie ce programme, disait qu'il fallait un budget 10 fois plus élevé que celui prévu. L'organisme a publié une récente analyse sur l'un des domaines particuliers dans lequel il est possible et impérieux d'être plus audacieux, et c'est celui de la pauvreté énergétique. Les dépenses énergétiques de 20 % des ménages canadiens représentent 6 % ou plus de leur revenu. Ces programmes ne sont pas accessibles aux propriétaires à faible revenu. Efficacité Canada dit qu'on ne peut raisonnablement pas demander à ces gens de payer les coûts initiaux requis pour avoir accès à des remboursements ultérieurs ou de s'endetter encore davantage. Cela signifie que 20 % des ménages canadiens seront incapables de se prévaloir de ces programmes, alors que ce sont les gens qui en ont le plus besoin. La plupart vivent dans des maisons plus vieilles et moins efficientes en énergie, autrement dit dans des maisons qui ont le plus besoin de rénovations.
Efficacité Canada a proposé un objectif de « transformation » visant à rénover toutes les maisons touchées par la pauvreté énergétique d'ici 2030. Je le répète, cela coûterait beaucoup plus cher que ce vous prévoyez dépenser. L'organisme dit que nous devrions consacrer à cette partie du programme au moins autant d'argent que ce que nous dépensons dans le cadre de votre programme de rénovations commerciales et résidentielles destiné aux familles à revenu élevé.
Pouvez-vous prendre cet engagement aujourd'hui?
:
Écoutez, je pense que nous avons un programme ambitieux pour commencer, monsieur Cannings: un programme de sept ans et 2,6 milliards de dollars, comme vous le savez, annoncé dans l'énoncé économique de l'automne. Le financement est rétroactif au 1
er décembre de l'an dernier. Nous avons demandé aux propriétaires-occupants de conserver leurs reçus. Cela devrait aider beaucoup plus de Canadiens à rendre leur maison plus éconergétique. C'est un moyen d'aider les propriétaires-occupants à prendre des mesures concrètes pour contrer les changements climatiques et créer de bons emplois dans leur collectivité. C'est un point très important. Les emplois seront créés dans leurs collectivités. Il y a déjà des efforts en cours pour lancer rapidement l'initiative et débloquer le financement pour les évaluations énergétiques et les subventions à la rénovation.
Pourrions-nous vous en dire plus à ce sujet? Absolument. Nous sommes bien partis. Nous jetons les bases. Nous construisons un portail Web national pour informer les propriétaires-occupants. Ils pourront se coordonner avec les programmes locaux de rénovation. Ils pourront demander et obtenir un remboursement. Tout cela fera partie du lancement qui aura lieu bientôt. Grâce à ce financement, jusqu'à 700 000 Canadiens auront accès à des subventions pouvant atteindre 5 000 $ pour des rénovations, appuyées par des évaluations énergétiques ÉnerGuide.
Nous investissons également pour recruter et former jusqu'à 2 000 nouveaux conseillers ÉnerGuide pour les évaluations énergétiques. Ces nouveaux emplois pour la classe moyenne refléteront également la diversité de la main-d'œuvre canadienne. Nous avons aussi annoncé d'autres dépenses dans ce domaine, pour rendre les maisons plus éconergétiques en donnant accès à des prêts à faible taux d'intérêt.
Je pense que vous et moi parlons aux mêmes personnes. L'énergie et l'enthousiasme suscités sont incroyables. Nous voulons être très ambitieux. Nous jetons les bases. Le programme peut-il prendre de l'ampleur? Absolument.
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Excusez-moi, monsieur le ministre, mais je dispose de très peu de temps. Je n'ai que cinq minutes.
Je comprends que vous souleviez la question de l'accord sur le bois d'œuvre dans vos discussions, mais je veux voir un ministre taper du poing sur la table pour défendre notre secteur forestier, défendre nos secteurs du GNL, du gaz naturel et des combustibles fossiles au Canada. Or, ce n'est pas ce que je vois.
J'ai lu un article de la BBC consacré au camp du président Biden. La déclaration de la Maison-Blanche au sujet de l'appel entre le et le président se lisait: « Le président a reconnu la déception du premier ministre Trudeau au sujet de la décision de rescinder le permis », mais « a réaffirmé son engagement de maintenir un dialogue bilatéral actif et d'approfondir encore la coopération avec le Canada. »
Cela ne donne pas l'impression d'un qui se bat férocement pour notre secteur des ressources naturelles au Canada. Ce n'est pas ce que je vois. Puis, nous avons vu l'annonce au sujet du retrait de Chevron. Chevron devrait être l'un des œufs d'or de notre secteur des ressources naturelles au Canada, mais nous ne voyons pas de coups de poing sur la table pour défendre cette industrie. Chevron a le potentiel d'abaisser les émissions partout dans le monde, monsieur le ministre, comme vous le savez bien, je l'espère.
Si vous étiez si féroce pour réduire les émissions de carbone, vous défendriez le secteur du gaz naturel liquéfié partout dans le monde et taperiez du poing sur la table pour la cause. Je viens d'une région du Nord de la Colombie-Britannique où les travailleurs font ce qu'il faut pour trouver le gaz naturel, le produire et l'acheminer vers les marchés.
Comment vous battez-vous pour notre secteur? Comment vous battez-vous pour les Canadiens de notre secteur du gaz naturel?
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Franchement, par contre, Chevron a décidé de cesser ses activités. Voici un extrait de sa déclaration. « À ce stade-ci, Chevron a l'intention de mettre un terme aux travaux de faisabilité qu'elle finance pour le projet de gaz naturel liquéfié de Kitimat. »
Monsieur le ministre, si vous ne tapez pas du poing sur la table... Quelque chose ne va pas. Combien de projets de gaz naturel liquéfié sur le littoral de la Colombie-Britannique auraient pu réduire les émissions mondiales? Cela pourrait être une très bonne nouvelle pour le Canada, et, Dieu merci, LNG Canada est toujours sur la bonne voie. Je connais le projet. Il va relativement bien, et j'espère que nous pourrons envoyer notre gaz sur les marchés asiatiques, où il est très demandé, pour compenser une partie des combustibles et de l'énergie plus polluants. Cependant, monsieur le ministre, si Chevron décide de mettre fin à d'autres études sur la durabilité pour un aussi bon projet, quelque chose ne va pas et vous devriez peut-être vous mettre à taper du poing sur la table. Je vous demanderais, au nom de tous...
Vous n'avez pas dit un mot de la Colombie-Britannique dans votre déclaration. Vous avez mentionné la Saskatchewan, l'Alberta et votre province. La Colombie-Britannique a un immense secteur de ressources naturelles, qui est très important pour notre bilan provincial, qui permet aux travailleurs de mettre de la nourriture sur leur table et un toit sur leur tête. Nous vous demandons de vous battre pour notre industrie.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de votre présence aujourd'hui. Pour ma part, je vous encourage à maintenir l'approche que vous avez adoptée. Monter sur une tribune et crier au meurtre ou frapper du poing sur les tables, c'est peut-être synonyme d'éloquence et de bonne politique, mais ce n'est pas nécessairement ainsi qu'on obtient des résultats. Ce que nous devons vraiment faire, c'est garder l'œil sur le prix convoité et nous concentrer sur le travail à faire. Je vous encourage à continuer de faire ce que vous faites.
Mes questions d'aujourd'hui, monsieur le ministre, ne vous surprendront probablement pas. Je représente une circonscription qui a beaucoup investi dans l'industrie nucléaire. Cambridge a des entreprises comme BWXT et ATS, et j'ai été très heureux de voir notre ami et collègue Wayne Long annoncer plus de 50 millions de dollars de financement du gouvernement du Canada pour le développement d'une technologie de recyclage du combustible épuisé et d'un réacteur à sels fondus à Saint John, au Nouveau-Brunswick.
Pouvez-vous expliquer au Comité comment le recyclage du combustible épuisé est essentiel pour le secteur de l'énergie nucléaire et quel est le potentiel des petits réacteurs modulaires?
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C'est ce que je vais faire, monsieur May, mais permettez-moi d'abord de vous contredire sur un point que vous avez soulevé, à savoir que le fait de monter sur une tribune et de vous bomber le torse est de la bonne politique. Il n'en est rien. Cela ne donne rien. Si cela avait pu donner quelque chose, alors 10 ans de ce régime sous le gouvernement Harper nous auraient donné un oléoduc jusqu'à la côte. Il n'en a rien été.
Nous arrivons aujourd'hui à en construire un avec le projet TMX. Nous avons construit la canalisation 3 de notre côté, ainsi que NGTL, qui permettra à TransAlta de fermer ses centrales au charbon et de fonctionner au gaz naturel. Ce sont là d'énormes projets fondamentaux que nous sommes en train de réaliser.
Dans le cas du nucléaire et des petits réacteurs modulaires, les PRM, le potentiel est énorme. Nous investissons 50 millions de dollars dans Moltex. Nous l'avons annoncé la semaine dernière. Cela illustre ce que nous pensons de la promesse d'appuyer la recherche et le développement de la technologie des PRM au Nouveau-Brunswick et d'appuyer les travailleurs et la technologie capables de produire de l'énergie sans émissions et de réduire le stockage des déchets. C'est un réacteur à sels stables. Il produit de l'énergie sans émissions grâce à un processus de recyclage du combustible nucléaire épuisé déjà existant . Ce système, le premier en son genre, témoigne du leadership du Canada comme nation nucléaire de premier niveau.
J'ai déjà fait valoir que, lorsque nous sommes du premier niveau et que le monde nous considère comme un leader mondial en matière de réglementation, nous ne voulons pas renoncer à cet avantage. Nous avons un plan pour favoriser un déploiement sécuritaire et responsable des PRM, et c'est uniquement en partenariat avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones, les travailleurs et l'industrie. Plusieurs provinces, évidemment — et pas seulement le Nouveau-Brunswick, mais aussi l'Ontario, l'Alberta et la Saskatchewan —, ont déjà marqué leur appui. Encore une fois, il s'agit de réduire les émissions. Si les PRM peuvent nous aider en cela, nous allons nous y pencher très sérieusement.
Nous savons que l'énergie nucléaire, et surtout le problème des déchets qu'elle produit, suscitent de vives réactions. La santé et la sécurité des Canadiens et de l'environnement sont une considération primordiale dans le nucléaire. Mon ministère a lancé un processus de mobilisation pour moderniser la politique canadienne sur les déchets radioactifs. Mon ministère et moi-même personnellement, consultons de nombreux Canadiens — peuples autochtones, producteurs de déchets notamment — qui ont des opinions tranchées là-dessus. L'objet de ces consultations est de bien faire les choses.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur O'Regan, en réponse à une question tout à l'heure, vous avez dit que vous aviez rencontré des gens de l'industrie forestière et que vous vouliez être le champion de l'industrie forestière. J'aime bien cette formulation, mais cela va devoir se traduire par des gestes.
Je vois que le budget prévoit 39,3 millions de dollars pour le programme Investissements dans la transformation de l’industrie forestière. C'est un non-sens, étant donné qu'on sait que le virage vers la bioéconomie nécessite des technologies qui coûtent très cher. J'ai l'impression que vous n'envoyez pas un signal sérieux aux gens de l'industrie forestière.
D'ailleurs, je tiens à vous faire remarquer quelque chose, monsieur O'Regan. Il faut savoir que la majorité des acteurs de l'industrie forestière n'ont pas accès aux programmes de Développement économique Canada pour les régions du Québec. S'ils veulent y avoir accès, ils doivent faire une demande à Affaires mondiales Canada, étant donné le litige que nous avons avec les États-Unis. Or, il est très rare qu'ils y soient admissibles, à telle enseigne que plus personne ne fait de demande.
Ainsi, les seules sources de financement qu'ont les acteurs de l'industrie forestière, c'est ce qu'il y a devant nous aujourd'hui. Pour moi, c'est nettement insuffisant, quand je compare cela au montant que vous êtes prêts à investir dans le Fonds de réduction des émissions.
Je sais que vous avez dit que le pétrole était un élément prédominant, mais n'y aurait-il pas un travail à faire pour ajuster les ressources qui sont accordées au secteur pétrolier comparativement à celles qui sont accordées au secteur forestier?
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Merci, monsieur Simard.
[Traduction]
Je dirais qu'il est important de ne pas tenir pour acquis notre engagement de planter deux milliards d'arbres. J'ai dit et répété qu'il n'y a pas de voie d'accès à la consommation nette zéro qui ne touche pas nos forêts. Il est inutile de vous le dire, mais il faut nous rappeler que nous avons des écosystèmes forestiers qui favorisent le bien-être des Canadiens et qui absorbent également la pollution par le carbone. Ils réduisent les émissions.
Nous travaillons à la mise au point d'une solution pour planter ces arbres. Nous travaillons avec ECCC et avec Agriculture et Agroalimentaire Canada à une initiative de grande envergure. Ce que nous faisons dans les forêts est très ambitieux. Le succès passe par de solides partenariats dans tout le Canada.
Nous avons travaillé et continuerons de travailler avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones, l'industrie et les intervenants non gouvernementaux pour concrétiser cet engagement. Nous sommes déterminés à utiliser des solutions axées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques, notamment par la plantation de deux milliards d'arbres au cours des 10 prochaines années pour assainir notre air, assainir notre eau et verdir nos collectivités. Et c'est sans parler de l'innovation forestière, de l'expansion des débouchés et des investissements autochtones. Nous y mettons beaucoup d'argent parce qu'il est très clair — pour revenir à ce que vous avez dit — que cela fonctionnera.
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Monsieur Cannings, je vous dirais: « Surveillez cet espace. » Nous espérons faire une annonce sur la formation très prochainement. Vous avez parfaitement raison. C'est essentiel. Le Canada n'a pas encore les auditeurs dont nous aurons besoin pour les cibles ambitieuses que nous nous fixons. Nous devons donc augmenter très rapidement le nombre d'auditeurs disponibles au pays.
Une chose que je dirai au sujet de notre nouveau programme — qui, comme je l'ai dit, sera dévoilé sous peu —, c'est qu'il s'agit d'un des rares programmes du gouvernement, à ma connaissance, qui permette vraiment de travailler avec son téléphone. Vous pouvez prendre une photo de votre reçu. Vous pouvez échanger avec votre auditeur en FaceTime. Vous pouvez vous promener dans votre maison et le laisser faire son inspection par FaceTime. À un moment donné, il y aura un audit en présentiel, mais cela nous permettra d'épargner beaucoup de temps. Entretemps, il se crée toujours des emplois dans les collectivités locales. Il faut des gens dans les collectivités pour évaluer directement ces choses-là, mais il y a deux ou trois étapes à franchir pour utiliser la technologie. Nous pouvons utiliser les téléphones individuels.
Comme vous le savez, c'est au fruit qu'on jugera l'arbre, mais nous espérons avoir des réponses à cette question très bientôt. Nous sommes parfaitement conscients que nous devons avoir les personnes capables d'effectuer les audits et les évaluations.
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Merci d'être ici aujourd'hui, monsieur le ministre.
Je veux d'abord vérifier que nous comprenons tous ce que vous avez dit récemment au sujet de nos relations avec les États-Unis. Je vous cite. Lors de votre dernière comparution devant le comité Canada-États-Unis, vous avez dit: « Il y a aujourd'hui plus d'alignement [...] qu'il n'y en a jamais eu auparavant, non seulement en ce qui concerne les objectifs du gouvernement du Canada, mais aussi ceux des gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan. »
Je suis curieux. Croyez-vous vraiment ce que vous avez dit là? Si oui, je me demande pourquoi. Dès le premier jour, l'administration américaine s'en est prise sans retenue à la principale industrie de nos deux provinces, et je ne mentionne pas la contestation judiciaire de l'Alberta et de la Saskatchewan au sujet de la constitutionnalité de votre taxe sur le carbone.
Pardonnez-moi si je ne vous crois pas. Êtes-vous sûr d'y croire vraiment?
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Oui. Absolument, et je vais vous dire pourquoi. L'Alberta et la Saskatchewan croient en la réalité des changements climatiques. Elles comprennent que c'est la façon de faire des investisseurs, et que si nous ne prenons pas les devants, nous serons perdants.
Elles comprennent aussi très clairement, que cela nous plaise ou non, que le principal produit d'exportation du Canada, le pétrole brut, est destiné à un seul client, les Américains, qui ont une nouvelle administration et qui ont changé leur façon de faire les choses.
Je crois fermement au marché et, dans la plupart des cas, le client a raison. Si le client n'a pas raison, il faut quand même lui plaire. Notre pétrole dépend entièrement d'un marché américain.
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Je n'appelle pas cela baisser les bras. Je dirai que c'est plutôt faire prospérer notre industrie du pétrole et du gaz, qui continue d'abaisser ses émissions. Il lui faut un client; telle est la réalité.
Je compose avec la réalité, comme la réalité du changement climatique et la réalité d'un marché qui est capable, moyennant les bons incitatifs, de gérer cela et d'atteindre les objectifs qu'il doit atteindre.
Je peux vous dire que les gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan ont fait beaucoup de chemin pour nous aider à répondre à ces réalités du marché, parce que le marché a changé, et que le changement s'accélère. Si nous voulons continuer d'attirer des investissements dans notre secteur de l'énergie, nous devons composer avec cela.
Sans nous enfouir la tête dans le sable, nous trouvons un moyen de nous vanter. Ce n'est pas ainsi qu'on attire des investissements au Canada. C'est en faisant face à la réalité, et le changement climatique est une réalité.
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Oui, et pour être très clair, je suis très sensible à cette question parce que je viens d'une province productrice d'énergie et, en fait, je travaille sur le dossier de l'énergie depuis quelque 25 ans, c'est-à-dire depuis l'époque où nous avions un régime de redevances génériques pour notre production extracôtière.
L'énergie et les projets connexes sont de compétence provinciale. C'est la leçon très claire et très ferme que j'ai apprise de la ministre Savage lors de ma première rencontre avec elle, deux jours après mon assermentation. Il faut travailler avec les provinces si l'on veut que les projets aboutissent.
Si nous avons choisi des puits orphelins et inactifs, c'était pour nous assurer que les travailleurs qui allaient systématiquement être déplacés face à la destruction de la demande... Comme vous le savez, il y a environ un an, le prix du baril a chuté à moins 35 $. J'ai une application sur mon téléphone qui s'appelle « Oil Price Watch », et je n'en croyais pas mes yeux. Je pense que tous ceux qui s'intéressent à l'industrie se souviennent très bien de cette journée.
Notre toute première préoccupation c'était les travailleurs, primo, parce qu'il faut s'assurer de s'en occuper, et secundo, parce qu'il ne s'agit pas d'une activité de bienfaisance, comme je le répète sans cesse. Ces personnes comptent parmi les plus expérimentées du pays, et elles possèdent le plus haut niveau d'expertise. Nous ne pouvons pas nous permettre de les perdre sous prétexte de changer de voie et de réduire les émissions.
Le défi que je lance aux travailleurs de ma province et de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique — pour revenir au point soulevé par M. Zimmer — est toujours le même. En une seule génération, nous avons appris comment extraire le pétrole du sable pour devenir le quatrième producteur de pétrole et de gaz dans le monde. C'est un exploit phénoménal. Il nous faut la même ingéniosité et le même niveau d'expertise pour relever notre nouveau défi, qui consiste à atténuer les émissions afin de veiller à ce que le secteur de l'énergie du pays continue de prospérer. Sinon, les investissements vont s'envoler. Il faut pour cela que le gouvernement travaille avec les syndicats. Il faut que le gouvernement travaille avec les gouvernements provinciaux. Il faut que le gouvernement collabore avec l'industrie pétrolière et gazière pour réduire les émissions autant que possible chaque fois que nous en décelons la présence.
Le programme des puits orphelins et inactifs a donné de bons résultats en Colombie-Britannique, en Alberta et, de façon plus modeste, en Saskatchewan. On s'est demandé pourquoi créer un nouveau programme fédéral, alors que les programmes provinciaux sont en place et qu'il suffirait de renforcer cette capacité sur le terrain tout en finançant d'autres projets.
Nous avons fait la même chose ici — au large des côtes — pour trouver des projets comparables, tout en respectant la compétence de la province et en rassemblant une somme forfaitaire d'environ 400 millions de dollars pour atténuer les émissions et former les travailleurs afin qu'ils continuent de les réduire de leur côté, car tel est en définitive l'objectif.
C'est ainsi que nous construisons... C'est le nouveau défi que doivent relever le secteur de l'énergie et les travailleurs qui ont déjà connu des difficultés et qui ont été à la hauteur de la tâche en nous érigeant, en une seule génération, comme quatrième producteur de pétrole et de gaz au monde. Notre secteur de l'énergie est un chef de file mondial en matière de réduction des émissions. Cela ne fait aucun doute.
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Je dirais que les minéraux essentiels sont un succès assez important sur le plan du dialogue et de nos communications avec nos homologues américains. Nous avons très rapidement établi un groupe de travail avec l'administration précédente. Nous avons pu cerner des domaines d'intérêt commun. Nous avons commencé à travailler avec l'industrie. Nos laboratoires ont collaboré pour cerner les domaines de réussite. Je dirais que c'est un excellent exemple.
Le nucléaire est un autre domaine dans lequel nous avons établi une table de concertation avec nos collègues américains et nous faisons progresser les travaux pour la réglementation de l'uranium et des petits réacteurs modulaires. Cet aspect a été très important pour nous, car c'est un élément qui maintient le Canada à l'avant-garde du dossier des petits réacteurs modulaires, à titre d'exemple.
La réglementation dans son ensemble est un autre domaine dans lequel, grâce à nos efforts d'harmonisation et de concertation avec nos amis américains, l'examen de l'empreinte nord-américaine d'une centaine d'infrastructures hydroélectriques, pétrolières et gazières a vraiment été bénéfique pour le Canada.
Ce sont des éléments pour lesquels nous avons une relation très fructueuse avec nos collègues américains, particulièrement du côté du gouvernement.
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Bonjour, monsieur le président, et bonjour à tous. Les meilleurs informaticiens se sont efforcés de me dépanner, mais malheureusement, mon système vidéo ne fonctionne toujours pas.
Je souhaite la bienvenue aux fonctionnaires qui comparaissent devant le Comité aujourd'hui et je les remercie du travail qu'ils font au nom de tous les Canadiens pour promouvoir les secteurs de l'énergie et des mines.
Comme je vis au Labrador, je suis dans les parages de quelques découvertes importantes d'éléments terrestres rares et d'une exploitation minière relativement jeune. Mes questions d'aujourd'hui porteront en quelque sorte sur ce que nous faisons pour encourager l'industrie elle-même et pour aider ces entreprises à innover dans le domaine des terres rares au Canada.
D'après bon nombre des discussions que j'ai entendues, il y a très peu de laboratoires expérimentaux pour effectuer le genre de tests qui sont nécessaires. C'est très coûteux, tout comme la technologie d'extraction. Je me demande si les fonctionnaires pourraient m'informer de l'orientation future que l'on compte donner à ce produit particulier et de ce que l'on fera pour appuyer ces entreprises.
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Le Plan canadien pour les minéraux et les métaux est l'élément fondamental qui nous guide, et son importance réside dans le fait qu'il a été réalisé en partenariat avec les provinces et les territoires. Nous avons essayé de dégager un consensus sur l'approche à adopter.
Comme vous pouvez l'imaginer, bon nombre des éléments du cadre réglementaire et de la surveillance du secteur relèvent de la compétence des provinces et des territoires. Grâce au partenariat que nous avons pu établir, nous avons pu examiner les questions de réglementation. Nous essayons de voir comment les programmes gouvernementaux à l'échelle provinciale, territoriale et fédérale peuvent se rallier pour encourager divers types d'investissements.
Quant aux terres rares, nous avons fait appel aux laboratoires CANMET du côté minier pour examiner la technologie et aider l'industrie à améliorer sa capacité d'extraction tout en réduisant les coûts. Nous avons pu y faire des contributions.
L'industrie s'inspire de nos travaux dans le domaine géoscientifique pour prendre de bonnes décisions à l'heure d'investir.
Nous faisons beaucoup de travail partout, pour le Canada. Nous avons la chance d'avoir des chaînes de valeur à 100 %, du moins théoriquement parlant. Nous avons les minéraux dans le sol; nous avons des sociétés minières de calibre mondial qui peuvent extraire ce matériau; et nous avons tout ce qu'il faut pour le transformer en biens de grande valeur qui entrent dans la composition des éoliennes, des systèmes photovoltaïques, des batteries et des petits réacteurs modulaires.
Il n'appartient qu'à nous maintenant de collaborer avec l'industrie et les gouvernements d'autres administrations pour que le Canada continue de jouer son rôle de chef de file mondial dans le secteur minier.
Si j'ai le temps, j'aimerais aussi poser une brève question au sujet du programme de croissance propre qui a été lancé par le ministère et le gouvernement du Canada.
Comme vous le savez, je représente des régions nordiques du Canada où il n'y a pas que de nombreuses collectivités qui dépendent énormément de la production d'électricité au diesel, mais aussi de nombreuses sociétés minières. Si nous voulons vraiment atténuer les émissions, nous devons pouvoir réduire notre dépendance au diesel et à d'autres combustibles fossiles, tant dans les collectivités que dans l'ensemble de l'industrie.
Pouvez-vous nous parler des programmes d'encouragement qui existent et du travail que nous faisons actuellement auprès des sociétés minières, en partenariat avec elles, pour les inciter à moins compter sur le diesel dans les régions nordiques du Canada?
Le plan de lutte contre les changements climatiques renforcé comprenait un certain nombre de mesures, 64 en tout. Nous avons parlé plus précisément des programmes de remplacement du diesel qui ont été entrepris dans le cadre du budget de 2017. Le Budget principal des dépenses prévoit quelque 60 millions de dollars pour que nous puissions continuer à offrir ces programmes de remplacement qui aident les collectivités à se tourner vers des sources d'électricité moins polluantes.
Il y a un financement supplémentaire de 300 millions de dollars destiné au plan renforcé de lutte contre les changements climatiques, que nous comptons considérer dans ce contexte.
Tout cela n'est qu'une partie du financement que nous allons envisager pour l'avenir. Nos initiatives serviront de complément à nos travaux dans le domaine des combustibles propres et l'électricité, sauf qu'elles seront spécifiquement dédiées à notre communauté autochtone. Il y a aussi le renforcement des capacités.
Monsieur le président, je sais que je n'ai pas beaucoup de temps, alors je vais m'arrêter ici.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Tupper, quelque chose m'a fait sourciller, tout à l'heure. Vous avez dit que vous aviez de nombreuses réussites en ce qui a trait au bois d'œuvre et qu'il y aurait des réévaluations administratives. Actuellement, nous sommes dans une bulle où les prix sont très élevés, mais nous savons que cette bulle ne durera pas longtemps.
Pour ma part, j'entends un autre son de cloche de la part des gens du milieu. Premièrement, on me dit que le programme d'accès aux liquidités ne répond pas aux exigences des différents acteurs. Il faut quasiment être en faillite technique pour y avoir accès. Deuxièmement, même les producteurs forestiers qui ont des clients uniquement au Canada n'ont pas le droit de demander un soutien financier à Développement économique Canada pour les régions du Québec. Ils doivent s'adresser à Affaires mondiales Canada et leurs demandes sont constamment refusées.
Ce que j'entends des gens du milieu sur la question forestière, c'est que le ministère est souvent absent. C'est l'impression qu'a la majorité d'entre eux.
Pouvez-vous nous informer là-dessus?
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Merci. Je vais poser une question aux fonctionnaires au sujet des recettes et des dépenses du ministère à l'avenir.
En ce qui concerne les recettes, bien sûr, nous examinons l'industrie des ressources naturelles, et le principal moteur économique réside dans l'industrie pétrolière et gazière. En chiffres ronds, au cours des 20 dernières années, la rente économique du secteur pétrolier et gazier aux gouvernements a été d'environ 25 à 30 milliards de dollars par année. Ce montant de 25 milliards est un chiffre net, et il n'inclut pas les loyers linéaires aux municipalités ni les taxes d'accise payées sur la consommation des ressources.
Si vous envisagez d'augmenter votre budget comme vous l'avez fait — et il a presque doublé ces deux dernières années — à quel moment examinez-vous les recettes réelles? Je suppose qu'elles diminuent en raison du prix de la ressource et de nos contraintes, et vos dépenses continuent d'augmenter. Pouvez-vous m'expliquer tout cela, s'il vous plaît?
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Merci, monsieur le président.
Premièrement, j'aimerais remercier tous les fonctionnaires qui sont parmi nous aujourd'hui.
Deuxièmement, je vous remercie beaucoup d'avoir travaillé avec moi. J'ai beaucoup aimé mon expérience en tant que secrétaire parlementaire.
[Traduction]
Ce fut une expérience extraordinaire de travailler avec vous tous et de voir le professionnalisme dont on fait preuve à RNCan. J'ai eu l'occasion de voyager dans le monde et de parler du Canada. Ce sont des gens talentueux comme ceux que nous avons qui font la grandeur de notre pays, grâce à la stabilité et à l'expertise que vous apportez.
[Français]
Encore une fois, je vous remercie grandement.
[Traduction]
J'ai quelques questions. Je vais peut-être commencer par l'importance d'avoir un plan crédible pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre. À quel point est-ce important pour l'économie?
Je sais, monsieur Tupper, que vous avez dialogué avec beaucoup d'autres fonctionnaires de partout au pays, ainsi qu'avec l'industrie. Comme nous le savons, les facteurs de gouvernance environnementale et sociale sont certainement prioritaires. Nous le constatons de plus en plus. Selon vous, pourquoi est-il si important d'avoir un plan de réduction crédible lorsqu'il s'agit d'atténuer nos émissions de carbone?
Il y a peut-être deux volets à cela. Je vais essayer de répondre le plus efficacement possible.
Tout d'abord, les tribunaux ont continuellement dit aux organismes de réglementation, au gouvernement et aux décideurs qu'en vertu de l'article 35 de la Constitution, ils devaient mener un véritable dialogue pour traiter adéquatement et suffisamment des enjeux autochtones.
Dans le cas du projet d'expansion Trans Mountain, le gouvernement a justement modifié son plan en fonction de cela et, pendant plus de neuf mois et demi, il a mobilisé de façon significative les 128 groupes autochtones susceptibles d'être touchés par le projet d'expansion Trans Mountain.
Dans le contexte de la LCEE de 2012, le gouvernement a adopté la Loi sur l'évaluation d'impact il y a quelques années. Cette loi prévoit que le processus commence par une première planification. Il faut pour cela faire participer activement les communautés autochtones dès le départ et tout au long du processus pendant que le promoteur prépare les documents réglementaires à soumettre.
Le gouvernement collabore avec les communautés autochtones pour faciliter cela. Les communautés autochtones travaillent en étroite collaboration avec les promoteurs pour comprendre les projets et les répercussions qu'ils pourraient avoir. Elles comprennent donc bien le projet dès l'étape de l'évaluation, elles en reconnaissent les enjeux et elles y participent activement.
Dans notre exemple sur l'organisme de réglementation, la Régie de l'énergie du Canada a déjà établi une relation avec les communautés autochtones. Elle a déjà défini les problèmes et réuni l'information de base, et les communautés autochtones participent au processus bien avant l'examen détaillé des propositions réglementaires du projet.
Cela se poursuit tout au long du processus réglementaire, de sorte que les communautés autochtones y participent et sont entendues. La Couronne, de son côté, entame les consultations et fait progresser le dialogue bilatéral de façon à régler tous les problèmes soulevés ou à atténuer les risques en suivant les recommandations de l'organisme de réglementation.
Il s'agit d'une approche beaucoup plus globale de participation des Autochtones, car l'industrie cherche à souligner la certitude que tout au long du processus... que la conclusion du processus apportera autant de clarté et de certitude que lorsque le projet a été soumis.
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C'est ce que j'attends en ce moment.
Monsieur McLean, pour répondre à ce que vous dites, nous fonctionnons à titre de Parlement et non comme si nous étions au Parlement. C'est ce que nous faisons.
Le ministre a toujours été très généreux de son temps. Il a accepté de se rendre disponible à n'importe quel moment et à n'importe quelle autre occasion. L'année a été inhabituelle. Personne ne s'y opposera non plus.
Lorsque le ministre n'a pas pu venir, nous savons tous que c'était pour des raisons personnelles. Il s'agissait de questions familiales. Personne — et je vous inclus, monsieur Patzer, vous et tous vos collègues — ne reproche cela au ministre, mais les circonstances étaient ce qu'elles étaient. Quoi qu'il en soit, il a toujours été disposé à venir.
Nous pouvons en discuter à huis clos. Je serai heureux d'en discuter. Je vais écouter le rappel au Règlement de M. Patzer, puis je vais suspendre la séance pendant que nous passons à huis clos.
Je veux simplement porter à votre attention, après avoir consulté le hansard de notre dernière réunion, que lorsque vous vous êtes adressé à nous tous à la fin de la réunion, vous avez dit « pour discuter du budget des dépenses ». Vous n'avez pas mentionné clairement le Budget principal des dépenses. Vous avez simplement parlé du budget des dépenses. Vous vous êtes exprimé de façon vague, de sorte que nous ne savions pas avec certitude que nous allions discuter du Budget principal des dépenses.
La motion sur laquelle tous les membres du Comité ont voté à l'unanimité portait sur le Budget supplémentaire des dépenses. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé un vote, pour m'assurer que nous votions uniquement sur le Budget supplémentaire des dépenses. La dernière fois, je le répète, vous n'avez pas précisé qu'il s'agissait du budget principal. Vous avez seulement parlé du budget des dépenses, et c'est ce que le hansard indique.