:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue tout le monde. Nous vous sommes reconnaissants de votre présence à la première réunion de cette nouvelle étude. J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos quatre groupes de témoins, et je vais les présenter dans un instant.
C'est la deuxième réunion du Comité permanent des ressources naturelles. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'entrer dans les détails du fonctionnement du Comité, car tous nos témoins ont déjà comparu à maintes reprises, j'en suis sûr. Je vous rappellerai simplement qu'étant donné qu'il s'agit d'une réunion virtuelle, attendez que votre interlocuteur ou celui qui vous parle ait terminé son intervention afin de permettre aux interprètes de faire leur travail sans difficultés inutiles.
Nous allons entendre les déclarations liminaires d'au plus cinq minutes. Je ne pense pas que ce soit la norme dans tous les comités. Je suis le policier, ce qui signifie que je dois faire respecter les limites de temps aux gens et les interrompre parfois si nous dépassons le temps imparti. Je vais essayer de ne pas le faire autant que possible, mais je m'en excuse à l'avance. Merci.
Nous avons quatre groupes de témoins aujourd'hui. Nous avons le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, le ministère des Ressources naturelles, le ministère de l'Environnement et le Conseil national de recherches du Canada. Merci à vous tous de prendre le temps d'être ici. Nous avons hâte d'entendre vos déclarations liminaires et vos réponses à nos questions.
Je vais suivre l'ordre du jour, si bien que nous allons céder la parole à Steve Jurgutis, directeur général, Direction générale des politiques stratégiques du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Monsieur, la parole est à vous.
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Merci de m'avoir invité.
Je m'appelle Steve Jurgutis et je suis le directeur général de la Direction des politiques, de la planification et de l'intégration à Agriculture et Agroalimentaire Canada.
J'aimerais vous parler un peu du rôle essentiel du secteur agricole et agroalimentaire dans la production de carburants à faible teneur en carbone au Canada.
Le secteur agricole et agroalimentaire canadien produit des aliments sains qui favorisent un environnement sain et une économie saine. La production nationale de carburants renouvelables représente une excellente possibilité pour les agriculteurs et permettra au secteur agricole de contribuer aux engagements du Canada en matière de changements climatiques. La production nationale de carburants à faible teneur en carbone fabriqués à partir de matières premières agricoles s'avère une façon viable sur le plan commercial de respecter l'ambitieux plan climatique du Canada. Le secteur des biocarburants agricoles au Canada est un marché bien établi et stable pour les agriculteurs canadiens.
Le Règlement sur les combustibles propres, qui repose sur le Règlement sur les carburants renouvelables en vigueur, permettra d'accroître rapidement la production et l'utilisation des carburants à faible teneur en carbone, notamment les combustibles propres issus de l'agriculture. Le secteur agricole est bien placé pour aider à répondre à cette demande et jouer un rôle important dans la transition vers des combustibles propres au Canada. L'augmentation de la demande, combinée à l'augmentation prévue des investissements dans la capacité de raffinage des carburants renouvelables au Canada, aura d'importantes répercussions positives sur les agriculteurs canadiens, car elle leur permettra de diversifier leurs marchés, de promouvoir les débouchés à valeur ajoutée et d'encourager le renouveau rural.
Alors que la production traditionnelle de biocarburants à partir de céréales, d'oléagineux et de sous-produits animaux continue à jouer un rôle important pour répondre à la demande de combustibles propres, les déchets et sous-produits de l'agriculture peuvent également être transformés en carburants à faible teneur en carbone. Par exemple, plus de 60 installations de digestion anaérobie sont actuellement en service au Canada. Elles transforment le fumier et les déchets provenant de la transformation des aliments en biogaz et en gaz naturel renouvelable qui peuvent être utilisés sur place pour produire de la chaleur et de l'électricité, ou être vendus aux réseaux de distribution de gaz naturel ou d'électricité.
Le marché international d'exportation des carburants et des matières premières pour le secteur agricole canadien et pour les produits à valeur ajoutée. En 2020, les exportations canadiennes de graines de canola vers l'Union européenne ont été évaluées à 1,3 milliard de dollars et ont principalement servi à la production de biodiesel en France, en Allemagne, en Belgique et au Portugal.
Je vais continuer en français.
[Français]
Les carburants renouvelables s'inscrivent dans un vaste effort global du gouvernement et du secteur agricole pour continuer à améliorer la durabilité du secteur. Les agriculteurs canadiens pratiquent une gérance responsable des terres, et le gouvernement reconnait qu'ils font partie intégrante de la solution face au changement climatique.
Le secteur agricole du Canada est un chef de file mondial en matière d'innovation et d'adoption de nouvelles technologies destinées à améliorer la performance environnementale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à stocker le carbone dans les sols agricoles. Le gouvernement investit dans des programmes, dans la science et dans l'innovation pour trouver des solutions qui aideront le secteur à croître de façon durable et à créer de meilleurs débouchés pour les agriculteurs, les entreprises et les Canadiens. Le Partenariat canadien pour l'agriculture offre jusqu'à 414 millions de dollars en financement à coûts partagés avec les provinces et les territoires pour aider les producteurs à préserver les sols et l'eau, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux changements climatiques.
Dans le cadre de ce partenariat, Agriculture et Agroalimentaire Canada soutient deux groupes de projets de recherche qui travaillent sur les carburants renouvelables et autres bioproduits pour un total de 20 millions de dollars. Les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole canadien représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre du Canada. Grâce à l'amélioration de pratiques et de la capacité du secteur agricole, les émissions de gaz à effet de serre sont restées relativement stables depuis deux décennies, même si la production a augmenté.
Depuis plus de 20 ans, les agriculteurs canadiens, plus particulièrement ceux des Prairies, ont progressivement adopté des techniques d'ensemencement sans travail du sol, ou axé sur la conservation des sols, ce qui a contribué à transformer les sols agricoles du Canada qui constitue un important puits de carbone depuis l'an 2000.
[Traduction]
Pour conclure, je tiens à réaffirmer que le secteur agricole souhaite continuer à jouer son rôle dans la réalisation de nos objectifs en matière de changements climatiques. Les possibilités qui s'offrent à nous en matière de combustibles propres permettront au secteur de s'appuyer sur sa solide base de production de matières premières converties en biocarburants tout en stimulant la croissance économique, en créant des emplois et en favorisant le renouveau dans tout le pays.
Je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
:
Bonjour à tous. Merci beaucoup de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui du rôle important que les carburants à faible teneur en carbone joueront dans l'avenir net zéro du Canada.
Le Canada s'engage à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050. Pour y parvenir, nous savons que notre économie devra être alimentée par deux sources d'énergie clés, soit l'énergie propre et les carburants propres.
Aujourd'hui, les carburants propres représentent moins de 5 % de l'approvisionnement énergétique total du Canada. Même avec l'électrification ambitieuse, au moins 60 % de la demande énergétique nationale devra être comblée par des carburants à faible teneur en carbone pour atteindre la cible de zéro émission nette.
Les carburants propres représentent le moyen le plus efficace de réduire les émissions des industries difficiles à décarboniser, telles que le ciment, l'acier, le transport lourd, le pétrole et le gaz. En outre, ces secteurs représentent presque deux tiers, ou 65 %, des émissions du Canada.
Pour cette raison, le Plan climatique renforcé du Canada, annoncé en décembre, a prévu des mesures nouvelles et améliorées visant à accroître la demande de carburants propres, notamment les mesures de tarification de la pollution, la Norme sur les carburants propres, et un investissement de 1,5 milliard de dollars dans un fonds pour les carburants propres afin d'améliorer leur production et l'utilisation au Canada.
Avant de parler de ce que les carburants propres peuvent faire, permettez-moi de prendre un instant pour définir les carburants propres ou à faible émission de carbone. Lorsque nous parlons de ces carburants, nous parlons d'un éventail de carburants dont la teneur en carbone est nettement inférieure à celle des carburants traditionnels. Nous parlons de l'hydrogène, des biocarburants avancés, du gaz naturel renouvelable et des carburants synthétiques. Ils sont fabriqués à partir d'une variété de sources que l'on trouve en abondance au Canada, dont on vient de parler un peu: les déchets forestiers et municipaux, l'électricité propre et le gaz naturel ou le pétrole associé aux technologies de captage et de stockage du carbone.
Le fait que les biocarburants avancés soient souvent produits à partir de déchets présente des avantages environnementaux. Par exemple, le Service canadien des forêts, dont des représentants sont ici aujourd'hui, estime que si nous n'utilisions que la moitié de 65 millions de tonnes de résidus de bois mis au rebut chaque année, nous pourrions chauffer plus de quatre millions de foyers au Canada et réduire nos émissions nettes de 6,6 mégatonnes chaque année.
Les carburants propres en sont à divers stades de préparation au marché. Nous achetons tous de l'essence mélangée à de l'éthanol à la pompe depuis des années. Toutefois, d'autres carburants propres sont produits à l'échelle nationale à un rythme limité et nécessitent plus d'activités de recherche, de développement et de déploiement pour réduire les coûts et créer de nouvelles utilisations finales. Cela permet d'adopter une approche de transition. Les carburants propres peuvent permettre les réductions d'émissions dès aujourd'hui, ainsi que plus de réductions au cours des prochaines années à mesure que les carburants de prochaine génération deviendront plus largement disponibles.
Le gouvernement fédéral a joué un rôle important dans la création d'un secteur des carburants propres au Canada depuis des décennies. Ce soutien a permis de créer un certain nombre d'entreprises de calibre mondial, comme Ballard Power, Hydrogenics, Enerkem et Carbon Engineering. Grâce à des dizaines et des dizaines d'années de recherches et de programmes, RNCan et le gouvernement du Canada ont aidé à amener l'industrie des carburants propres là où elle est à l'heure actuelle. Nos partenaires provinciaux et territoriaux ainsi que les entreprises et les collectivités autochtones voient également les avantages de faire progresser l'économie des carburants propres, car cette progression créera des emplois et des possibilités dans toutes les régions du pays.
Les carburants propres offrent une voie à faible émission de carbone cruciale pour le secteur de l'énergie classique du Canada. Par exemple, les vastes réserves de gaz naturel et de pétrole du Canada, ainsi que l'expertise en matière de réduction du carbone, peuvent être mises à profit pour produire de l'hydrogène qui, à son tour, peut être utilisé comme matière première dans la production du pétrole et du gaz, réduisant les émissions de ce secteur.
Les compétences requises dans l'industrie des combustibles fossiles et dans l'industrie des carburants à faible teneur en carbone sont souvent directement transférables. D'ici 2050, l'industrie de l'hydrogène à elle seule pourrait employer plus de 350 000 Canadiens, et bon nombre de ces travailleurs pourraient provenir des industries du pétrole et du gaz. De même, les raffineries peuvent être réutilisées pour produire des carburants propres.
Les carburants propres représentent également une occasion d'exportation extraordinaire pour le Canada. Prenons l'exemple de l'hydrogène. La stratégie sur l'hydrogène, publiée en décembre, vise à faire du Canada un fournisseur de choix de l'hydrogène propre et des technologies permettant de l'utiliser, et ce, dans un marché mondial qui devrait atteindre près de 12 mille milliards de dollars d'ici 2050. Si le Canada saisit l'occasion de l'hydrogène à l'échelle nationale, d'ici 2050, il pourrait représenter 30 % des sources énergétiques du Canada, entraîner des réductions d'émissions de 190 millions de donnes et contribuer pour plus de 50 milliards de dollars au PIB.
De nombreux autres pays considèrent également l'hydrogène comme une composante majeure de leurs stratégies énergétiques et environnementales. Au cours des 18 derniers mois, plus de 20 pays ont publié leurs propres stratégies en matière d'hydrogène et ont engagé plus de 80 milliards de dollars.
C'est pour cela que nous travaillons avec les gouvernements du monde entier. Grâce à des initiatives comme la réunion ministérielle sur l'énergie propre, où nous coprésidons l'initiative sur l'hydrogène et l'initiative « Biofutures », le leadership stratégique et le leadership en matière de technologie du Canada sont mis de l'avant sur la scène mondiale. Ces initiatives nous aident à favoriser les partenariats stratégiques qui sont essentiels pour accroître la demande mondiale de carburants propres, ouvrir de nouvelles possibilités d'exportation et attirer davantage d'investissements étrangers directs.
Nous savons que le Canada doit continuer à prospérer en tant que nation énergétique dans une économie mondiale à faibles émissions de carbone. Pour ce faire, nous devons saisir l'occasion déterminante que représentent les carburants propres ou risquer d'être laissés pour compte.
Je suis très reconnaissante d'être ici aujourd'hui en compagnie de deux experts de notre ministère, qui pourront également répondre à vos questions. Mme Anne-Hélène Mathey est directrice de l'analyse économique au Service canadien des forêts, tandis que M. Aaron Hoskin est gestionnaire principal de la Division de la diversification des carburants.
Je vais m'arrêter ici. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Je vous remercie infiniment.
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Bonjour. Je m'excuse d'avoir retardé les travaux. Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris d'apprendre que j'ai eu des problèmes techniques.
Je suis ravi d'être ici en compagnie de mes collègues d'Environnement et Changement climatique Canada et de l'ensemble du gouvernement fédéral. Nous avons le grand plaisir de discuter des politiques du gouvernement qui se rapportent à l'industrie des carburants renouvelables et à faible teneur en carbone au Canada.
Comme vous le savez, en décembre 2020, le gouvernement a publié le plan Un environnement sain et une économie saine. Ce plan vise à réduire les émissions de tous les secteurs de l'économie canadienne aussi bien à court terme qu'à long terme dans le but d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050 d'une manière qui stimulera la transformation économique et le développement.
Les investisseurs, les consommateurs et les gouvernements prennent de plus en plus en compte les considérations reliées aux faibles émissions de carbone. Le plan climatique du gouvernement vise à s'assurer que les travailleurs et les entreprises du Canada sont bien positionnés pour répondre à cette demande et pour en tirer profit.
Afin d'atteindre ces buts, le plan climatique renforcé suit une démarche intégrée à l'égard de la politique climatique et économique qui utilise un ensemble de politiques et de programmes pour soutenir l'élaboration de solutions à faibles émissions de carbone, et la création de chaînes d'approvisionnement intérieures pour les produits à faibles émissions de carbone. Les investissements mentionnés par Mme Johnson fonctionneront de concert avec les diverses mesures réglementaires qui seront réalisées par ECCC pour encourager l'utilisation de combustibles propres.
Commençons par la tarification du carbone qui, comme vous le savez, est appliquée partout au Canada depuis 2019, et même avant dans différentes provinces. La tarification du carbone envoie à tous les secteurs de l'économie un message général pour favoriser les réductions d'émissions de gaz à effet de serre les moins coûteuses où qu'elles existent. Dans le cadre du plan climatique renforcé, le gouvernement a proposé d'augmenter le prix du carbone de 15 $ par année à compter de 2023, pour atteindre 170 $ la tonne en 2030.
Cette hausse du prix du carbone stimulera la demande de carburants propres, ce qui mène déjà à des investissements pour accroître la production intérieure de carburants propres, ce qui devrait à son tour rendre ces carburants plus abordables.
La Norme sur les combustibles propres sert de complément à la tarification du carbone. Elle devrait mener à une utilisation et une production accrues de carburants et de technologies propres, et permettre une réduction des émissions allant jusqu'à 20 mégatonnes d'ici la fin de la décennie.
La Norme sur les combustibles propres obligera les producteurs et les importateurs d'essence, de diesel et de mazout domestique à réduire l'intensité en carbone de leurs carburants tout au long du cycle de vie. Tenir compte du cycle de vie réduira les émissions occasionnées par l'extraction, la transformation, la distribution et l'utilisation des carburants.
La norme est une politique axée sur le marché qui crée un système d'échange de crédits et donne aux parties réglementées de la souplesse dans la manière de se conformer à leurs obligations réglementaires. Les crédits de conformité peuvent être créés de diverses façons. Fait important, pour les besoins de la discussion d'aujourd'hui, les producteurs et les distributeurs de carburants peuvent se conformer en mélangeant des carburants à faible intensité de carbone, comme l'éthanol avec de l'essence, et le diesel renouvelable avec du diesel. Ainsi, les producteurs de carburants propres pourront générer des crédits et des profits en produisant des carburants propres qui seront vendus et mélangés à des combustibles fossiles. À son tour, l'encouragement accru à l'utilisation et la production de carburants propres créeront un marché pour les fournisseurs de matières premières comme les agriculteurs et les producteurs forestiers.
Le recours à des carburants propres pour le transport sera un élément clé de la transition du Canada vers une économie à faible intensité de carbone, étant donné que le transport génère environ le quart de nos émissions.
J'insiste sur ce point, car notre stratégie en matière d'émissions liées au transport comporte de multiples facettes et illustre l'approche globale adoptée par le gouvernement pour lutter contre les changements climatiques dans une optique de développement économique. Nous influencerons la conception des produits en continuant d'adopter des règlements de plus en plus rigoureux sur les émissions des véhicules et des moteurs, dont la plupart seront conformes aux normes américaines, étant donné la forte intégration de nos marchés.
Nous avons mis en place des règlements axés sur le marché, comme la tarification du carbone et la norme, pour influencer les décisions des consommateurs ainsi que la production et la composition des carburants. À ces mesures s'ajoutent divers programmes, comme ceux qui sont offerts par le ministère des Ressources naturelles, pour soutenir une accélération de la recherche et du développement ainsi que l'investissement dans la hausse de la production d'énergie propre, de produits à faible émission de carbone et de technologies propres.
Pour conclure, le secteur mondial de l'énergie traverse une transition importante et il existe des occasions importantes pour les carburants propres produits au Canada. Le plan climatique renforcé a établi une démarche intégrée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, de manière à permettre la transition faible en carbone de l'important secteur de l'énergie du Canada.
Nous sommes ravis de participer et avons hâte de connaître les résultats de l'étude du Comité sur cette question importante.
Je vous remercie.
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Je remercie le président et les membres du Comité de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui.
Je m'appelle Jennifer Littlejohns et je suis la directrice du Programme avancé pour les énergies propres du Conseil national de recherches du Canada, ou CNRC. Mon parcours universitaire et professionnel se concentre sur le génie biologique et le génie chimique. Avant d'occuper mes fonctions actuelles, j'ai passé 12 années comme chercheuse dans le secteur privé et dans des laboratoires fédéraux où j'ai travaillé dans le domaine de la production de biocarburants à partir de résidus et de déchets.
Le CNRC est le plus grand organisme fédéral de recherche et développement du Canada. Il occupe une place unique dans l'écosystème canadien de la R-D. Par conséquent, il est en mesure de tirer parti des relations qu'il entretient avec le milieu universitaire, l'industrie et le secteur public que pour créer des partenariats stratégiques, ce qui comprend la collaboration avec d'autres ministères, comme ceux qui participent au Comité d'aujourd'hui. Par l'entremise de ces partenariats, le CNRC réussit à faire passer les fruits de la recherche du laboratoire au marché. Chaque année, nos scientifiques, ingénieurs et experts en affaires travaillent en étroite collaboration avec des milliers d'entreprises canadiennes pour les aider à commercialiser de nouvelles technologies. C'est dans cette optique que le CNRC s'associe à de nombreux intervenants du milieu universitaire, industriel et gouvernemental dans le cadre d'un éventail de projets dans le domaine des biocarburants et de l'hydrogène.
Le CNRC travaille dans le domaine de la bioénergie et des carburants propres depuis plus de trois décennies et a fourni des solutions de R-D à d'innombrables partenaires industriels. Plus particulièrement, ces huit dernières années, le CNRC a travaillé avec plus de 30 partenaires industriels dans le cadre du programme en bioénergie. Ces activités vont de l'aide au développement de nouvelles technologies pour les biocarburants avancés précommerciaux à l'optimisation des procédés commerciaux.
Aujourd'hui, je parlerai de deux programmes du CNRC qui portent sur la production de carburants propres. Il y a le Programme avancé pour les énergies propres et le Programme Défi « Matériaux pour combustibles propres ».
Le Programme avancé pour les énergies propres porte essentiellement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce aux nouvelles technologies d'énergie propre. Ce programme est en partie soutenu par le Bureau de recherche et de développement énergétiques de Ressources naturelles Canada. Dans ce programme, nous effectuons des recherches dans des domaines tels que la production de biogaz, de gaz naturel renouvelable, de biobrut et de gaz de synthèse. Le programme se concentre sur l'utilisation de déchets problématiques pour la production de carburants propres, notamment les eaux usées industrielles, les déchets alimentaires et les déchets solides municipaux. Leur utilisation dans la production de carburants propres vise à la fois à réduire les déchets et à produire des carburants à faible teneur en carbone.
Outre les déchets, de nombreuses matières premières doivent être exploitées pour les produire. C'est pourquoi nous collaborons avec d'autres laboratoires fédéraux, comme CanmetENERGY de Ressources naturelles Canada, qui travaille sur des technologies complémentaires en vue de produire des carburants propres à partir de matières premières issues des résidus forestiers.
Les technologies de production de l'hydrogène présent également un intérêt dans le cadre du programme. Le CNRC explore les possibilités à plus long terme au Canada par des procédés à émission nulle. Les procédés électrochimiques en sont un exemple. Nous continuons également à travailler avec nos homologues de Ressources naturelles Canada qui explorent des options comme la conversion du gaz naturel en hydrogène. Enfin, nous avons des activités sur l'analyse du cycle de vie pour déterminer l'intensité des émissions de gaz à effet de serre de divers carburants propres en collaboration avec d'autres partenaires fédéraux.
Le Programme Défi « Matériaux pour combustibles propres » soutient les technologies qui permettent de convertir les déchets de dioxyde de carbone en carburants nets zéro et la production d'hydrogène propre, en utilisant de l'électricité renouvelable. L'accent est mis sur la recherche précoce, à fort impact et plus prometteuse sur les matériaux, tels que les catalyseurs et les membranes. Il existe actuellement 16 projets de collaboration dans quatre pays avec des partenaires issus du milieu universitaire et de jeunes entreprises canadiennes prometteuses.
Pour ce qui est de l'avenir, je me réjouis de pouvoir travailler avec mes collègues de Ressources naturelles Canada à l'établissement et au lancement du Fonds pour les carburants propres annoncé dans le budget de 2021. J'aimerais ajouter que l'Agence internationale de l'énergie a déterminé que les biocarburants et l'hydrogène sont un élément clé de l'effort mondial, avec d'autres technologies comme l'électrification, pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Sur ce, je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Il y a peut-être deux ou trois choses à propos de la stratégie pour l'hydrogène. Nous la voyons vraiment comme un appel à l'action pour tout le Canada en ce qui concerne les possibilités pour notre nation d'aller de l'avant et de catalyser nos possibilités en matière d'hydrogène.
Nous sommes déjà connus dans le monde entier comme un chef de file de la technologie de l'hydrogène. Le Lower Mainland de la Colombie-Britannique compte une cinquantaine d'entreprises de technologie propre qui sont connues dans le monde entier pour le travail qu'elles accomplissent. Lorsque nous rencontrons nos partenaires européens et ceux d'autres pays, c'est la technologie canadienne qui est présentée.
La stratégie pour l'hydrogène, qui porte sur huit aspects, je crois, énonce 32 recommandations sur les mesures que nous devons prendre pour profiter de cet avantage. Il y a les codes et les normes qui nous permettent de veiller à ce que vous soyez en mesure de vous brancher et d'obtenir ce qu'il vous faut, lorsque vous vous rendez à une station de ravitaillement; l'assurance que la portée n'est pas que nationale, mais internationale; et le travail avec tous ceux que j'ai mentionnés, soit les partenariats internationaux et les organisations multilatérales. Nous devons faire ce travail ensemble.
Il s'agit de veiller à créer les occasions qui garantissent l'investissement direct étranger. Nous avons des partenariats avec des pays comme l'Allemagne, le Portugal, l'Union européenne et le Japon. Nous établissons des relations de gouvernement à gouvernement afin de nous assurer que nous créons les bonnes structures et que nous nous concentrons aussi sur les possibilités d'échanges entre entreprises, car nous voulons également créer le bon marché et les bonnes relations pour le Canada.
La stratégie pour l'hydrogène repose sur de nombreux autres piliers, mais il s'agit en fait de rendre possible la croissance de ce marché d'ici 2030 et 2050, en misant sur l'avantage naturel du Canada, c'est-à-dire le savoir-faire de notre secteur de l'énergie et la base de ressources naturelles dont nous disposons, et en réunissant tous ces éléments afin de pouvoir assurer un approvisionnement énergétique sûr pour l'avenir.
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En ce qui concerne les couleurs de l'hydrogène et l'approche pour l'hydrogène qui est produit au Canada à l'heure actuelle, nous avons de l'hydrogène gris, selon le code de couleurs. Nous produisons également de l'hydrogène bleu. Nous avons aussi certains des plus grands électrolyseurs au monde et nous prévoyons en construire d'autres à Varennes qui produiront de l'hydrogène vert.
Notre objectif, dans le cadre de cette transformation ou de cette voie de transition, est de tendre vers un hydrogène ayant la plus faible intensité de carbone, et c'est ainsi que nous progressons. À l'heure actuelle — et M. Hoskin pourra en parler davantage —, les prix de l'hydrogène le plus propre, de l'hydrogène vert et de l'hydrogène bleu, sont plus élevés, mais nous savons qu'avec le temps, à mesure que la production augmentera et que la technologie progressera, les prix baisseront, et c'est ce qui nous permettra vraiment d'en faire une stratégie de transition viable.
Dans la Stratégie canadienne pour l'hydrogène, nous mettons l'accent sur l'intensité carbonique et sur sa réduction, et lorsque nous parlons de l'hydrogène produit à partir du pétrole et du gaz, c'est vraiment avec la capture et le stockage du carbone, donc pour réduire l'intensité carbonique et tirer parti de la force de notre secteur de l'énergie de cette façon.
Je vais avec plaisir céder la parole à M. Hoskin pour qu'il fournisse plus de détails, si cela s'avère utile.
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Je suis un peu perplexe parce que, ce que je comprends de votre réponse, c'est que vous n'avez pas d'indications que l'hydrogène gris peut représenter une énergie de transition et vous n'avez pas d'indications à cet effet venant de scientifiques.
Je ne suis pas un scientifique. La première chose que j'ai faite, quand j'ai voulu m'informer là-dessus, a été de poser des questions à des personnes qui s'y connaissent bien. On m'a dit que, pour plusieurs personnes, l'hydrogène gris n'était pas considéré comme une énergie de transition.
Premièrement, le ministère a-t-il déjà fait ou commandé ce type d'étude pour savoir si l'hydrogène gris pouvait être considéré comme une forme d'énergie de transition?
Deuxièmement, si je comprends bien votre raisonnement, vous me dites qu'on va passer par l'hydrogène gris parce que c'est facile à commercialiser et peut-être que cet hydrogène gris rendra compétitif l'hydrogène vert. C'est ce que j'ai compris tout à l'heure. C'est un procédé où il y a quand même une couche d'abstraction, pour utiliser un vilain mot, qui est à mon sens assez élevée.
En clair, j'aimerais savoir si vous avez fait produire des études qui démontrent clairement que l'hydrogène gris est une énergie de transition. Le ministère a-t-il ce type d'étude, et cela fait-il partie de la réflexion que vous avez faite sur votre fameuse stratégie sur l'hydrogène?
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Permettez-moi d'intervenir.
Il existe un outil assez courant d'analyse du cycle de vie qui est utilisé au Canada depuis un certain nombre d'années. Environnement et Changement climatique Canada est en train d'élaborer un nouvel outil, et nous travaillons avec les provinces, le secteur privé et le milieu universitaire. Notre objectif est de mettre au point un outil qui pourra devenir normatif, pour l'évaluation de l'intensité carbonique de différents combustibles sur l'ensemble du cycle de vie. Nous avons maintenant une sorte de prototype, et nous avons pour objectif de déployer cet outil d'ici la fin de l'année civile. Voilà où nous en sommes en ce qui concerne l'approche analytique.
Votre question est un peu plus générale. Eh bien, elle pourrait être un peu plus ciblée.
Quel est le meilleur carburant? Je ne pense pas que l'un d'entre nous puisse vous donner une réponse directe à cette question. Je pense plutôt que ce que nous espérons vous faire entendre, c'est que l'approche globale du gouvernement en matière de carburants propres est axée sur la création de mesures incitatives pour obtenir la plus faible intensité de carbone possible, mais sans choisir de gagnants. Nous voulons créer des incitatifs commerciaux qui stimulent et soutiennent la recherche, le développement et la production de combustibles ayant la plus faible intensité de carbone possible tout au long de leur cycle de vie, en reconnaissant que nous allons vivre une transition au cours des prochaines décennies. Il ne s'agit pas de mettre une étoile dorée sur l'un ou l'autre, mais plutôt de souligner que la plus faible intensité de carbone est la meilleure.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je veux revenir à Mme Johnson et M. Hoskin. Je trouve les possibilités liées à l'hydrogène très emballantes. Je représente la circonscription de Cambridge au Parlement, qui se trouve en plein cœur de la région de Waterloo. J'ai assisté à une assemblée publique virtuelle jeudi qui était organisée par la Sustainable Waterloo Region, et l'une des priorités lors de cette assemblée était de devenir une plaque tournante pour l'hydrogène. Qui plus est, Toyota se trouve dans ma circonscription, et au cours des dernières années, l'entreprise a délaissé les véhicules électriques pour se concentrer sur les véhicules à hydrogène, ce qui veut dire que cela bouge beaucoup dans ce secteur dans la région. Je suis très heureux de faire partie de ce comité dans la présente législature, car j'en apprends beaucoup sur toute la ligne, et pas seulement sur le terrain, mais sur la manière dont les choses fonctionnent.
Je trouve que la stratégie du gouvernement fédéral pour l'hydrogène ressemble à la méthode de Wayne Gretzky, à savoir patiner vers l'endroit où la rondelle se dirige et non vers l'endroit où elle se trouve. J'aimerais savoir si vous pourriez nous en dire un peu plus au sujet de la conversation que vous avez eue avec le député Simard, qui se concentre sur les couleurs de l'hydrogène et l'hydrogène gris. Je crois comprendre que c'est, en quelque sorte, ce que nous produisons, mais ce n'est pas là où la rondelle se dirige. On ne veut pas se concentrer uniquement sur la couleur, mais aussi sur la faible teneur en carbone. Je tiens à vous céder la parole pour que vous clarifiez le tout un peu.
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Je vous remercie beaucoup de poser la question.
Quand on parle du potentiel de production de l'hydrogène à faible teneur en carbone au Canada, on pense à différentes régions du pays. Je pense que c'est un des avantages: les carburants propres à base d'hydrogène sont, lorsqu'on parle à nos homologues provinciaux et territoriaux, un secteur où tout le monde voit des possibilités de participer, voit un avenir pour notre pays dans le secteur énergétique. Waterloo, l'Ontario et le Québec voient des possibilités, tout comme les régions de l'Atlantique, avec leurs vastes ressources électriques et d'énergie propre, et aussi la Colombie-Britannique, puis, comme nous en avons parlé au sujet de l'agriculture, nous avons la foresterie en Colombie-Britannique et l'agriculture dans les provinces des Prairies. C'est ce vers quoi nous nous dirigeons.
Quand on parle d'hydrogène vert, son procédé de fabrication repose sur l'électrolyse et l'eau. Je vais céder la parole à M. Hoskin pour qu'il vous parle de la transformation du gris au bleu et au vert et de l'intensité en carbone dont il est question.
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Bien sûr. Je vous remercie.
Il serait sans doute bon de revoir les principes de base. On peut produire de l'hydrogène de différentes façons. Si on prend du gaz naturel et qu'on le soumet à de la vapeur à haute température, on produit de l'hydrogène et du CO2. C'est l'hydrogène gris traditionnel. Si on réduit sa teneur en carbone par un quelconque procédé, on produit de l'hydrogène bleu.
Je répète encore une fois que la stratégie ne se concentre pas sur la couleur, mais sur la réduction graduelle de l'intensité en carbone de l'hydrogène, peu importe le mode de production. En effet, que cet hydrogène soit utilisé au pays pour atteindre la carboneutralité, ou par plus de 30 pays dans le monde pour le faire, l'intensité en carbone doit être réduite graduellement, que ce soit par la voie de l'électricité propre ou celle de la conversion du gaz naturel ou du pétrole en le décarbonisant pour en faire de l'hydrogène à très faible teneur en carbone. Toutes ces options présentent des possibilités.
Cela dit, nous savons qu'à l'heure actuelle, très peu d'hydrogène à faible teneur en carbone est produit au Canada, alors nous devons augmenter la production d'hydrogène propre au fur et à mesure que nous faisons croître la demande pour ce produit. Il faut que les deux croissent ensemble. Il en va de même sur la scène internationale.
En faisant croître la demande pour ces carburants, nous pouvons en parallèle réduire l'intensité en carbone de leur mode de production. Les deux doivent aller de pair. C'est l'objectif de la stratégie en quelque sorte: veiller à ce que les deux aillent de pair et que graduellement, grâce à l'innovation — en verdissant le réseau électrique, par exemple — nous réduirons l'intensité en carbone.
Je pense que je vais revenir à M. Jurgutis pour lui poser une question plus générale concernant l'agriculture et les inquiétudes que de nombreux Canadiens ont à ce sujet.
La pandémie a vraiment braqué les projecteurs sur la sécurité alimentaire dans le monde. De nombreux Canadiens s'inquiètent de voir qu'on utilise des terres agricoles et des produits agricoles pour produire des carburants, si écologiques qu'ils soient, alors que ces terres et ces produits devraient servir à l'alimentation. Beaucoup de gens sont inquiets à ce sujet.
J'aimerais savoir quelles seront les répercussions de la norme sur les carburants propres ou de ces programmes gouvernementaux sur l'augmentation du pourcentage de la production agricole qui servira à produire des carburants plutôt que des aliments. Quel est le pourcentage ici actuellement? Quel est le pourcentage aux États-Unis par exemple? Vers quoi nous dirigeons-nous?
Je pense que nous sommes tous en faveur des carburants propres et que nous sommes tous en faveur de la conversion des résidus forestiers et des déchets des décharges en carburants. Je pense que la plupart d'entre nous trouvons cela logique. Toutefois, beaucoup de gens trouvent très inquiétant de voir qu'on utilise des terres agricoles et des produits agricoles dans ce but. Je me demande si vous avez des projections quant aux pourcentages.
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Je vous remercie de poser la question.
La production de produits alimentaires sûrs et de qualité demeure une priorité agricole au Canada. Les agriculteurs canadiens produisent depuis longtemps des aliments et des produits de base qui servent à diverses fins, y compris la production d'énergie, sans mettre en péril la sécurité alimentaire des Canadiens et de leurs clients dans le monde. Le débat ne porte pas surtout sur l'opposition entre nourriture et carburants, mais plutôt sur l'équilibre entre les deux.
Au Canada, nous ne nous attendons pas à ce que la réglementation sur les carburants propres ait une incidence sur l'utilisation des terres agricoles ou de la production agricole. Nous ne nous attendons pas non plus à ce que le prix des produits agricoles de base varie en raison de l'augmentation de la demande pour les carburants à faible teneur en carbone. Nous prévoyons qu'il y aura simplement plus de possibilités de commercialisation au pays, ce qui veut dire qu'une partie du grain canadien qui serait normalement exporté pourrait être transformé au pays, par exemple, en créant des emplois à valeur ajoutée qui vont accroître les revenus des Canadiens.
De plus, les analyses montrent qu'il n'y aura pas une incidence mesurable sur les prix des aliments pour les Canadiens, alors je pense que c'est un autre élément important.
Comme vous l'avez mentionné, des cultures comme le maïs et le canola vont continuer d'être transformées en carburants à faible teneur en carbone, mais on constate de plus en plus que davantage de sous-produits agricoles, comme les graisses animales, sont des sources importantes de matières premières pour la production de biocarburants et de biodiesel. Ces produits seraient autrement jetés, alors je pense que c'est une autre façon de chercher des occasions de contribuer à l'économie circulaire, et c'est dans cette direction que les choses se dirigent.
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Je remercie encore une fois nos témoins de leur présence.
Je veux poursuivre dans la même veine que mon collègue, M. Lloyd. Je représente une circonscription dans le Nord de la Colombie-Britannique, très riche en gaz naturel. Selon des estimations conservatrices, on parle d'un approvisionnement de plus de 200 ans aux niveaux d'exportation actuels et aux niveaux de consommation nationale actuels, et pourtant, on se concentre sur les énergies renouvelables. C'est louable, mais je pense qu'on nie l'évidence. Nous disposons d'un potentiel énorme pour réduire les émissions mondiales, si on le réalise, dans les marchés qui utilisent des sources d'énergie à fortes émissions.
Je trouve que c'est quand même étrange. Pourquoi voudrions-nous mettre au point un gaz bionaturel ou un gaz naturel renouvelable quand nous disposons de réserves de gaz naturel pour quelques centaines d'années? C'est un mystère pour moi. Je peux comprendre l'idée de le mélanger à du carburant renouvelable pour le rendre plus efficace. Je trouve cela logique.
J'arrive à mes questions.
Dans la foulée des propos de M. Cannings, j'ai été membre du comité de l'agriculture pendant quatre ans avant d'être membre du comité actuel, et j'ai pu constater déjà à ce moment les pressions en faveur d'une utilisation des cultures de consommation humaine pour la fabrication de biocarburants. C'est inquiétant. Vous dites tous ici aujourd'hui qu'il y aura une forte hausse, ou qu'il faudrait qu'il y ait une forte hausse de la production de biocarburants pour avoir vraiment un effet, ce qui voudrait dire une forte augmentation de l'utilisation des cultures de consommation humaine pour produire des biocarburants. Je trouve étrange d'entendre M. Jurgutis, d'Agriculture Canada, dire que cela n'aura pas d'incidence.
J'ai une question à propos de l'utilisation des résidus du bois pour produire des carburants. Nous avons tous constaté le potentiel à cet égard. Nous avons vudes piles de résidus à brûler auxquels on met souvent le feu après que les exploitants forestiers aient prélevé le bois et divers produits sur les terrains. Le plus gros problème consiste à transporter ces résidus à un endroit où on peut les traiter pour produire quelque chose efficacement.
Nous avons, par exemple, des piles de résidus à brûler qui se trouvent à 200 milles de la route où j'habite, mais il n'y aurait sans doute aucun avantage à les transporter par camion à une usine qui pourrait en tirer quelque chose.
Ma question porte sur l'efficacité d'utiliser des biocarburants, en particulier cette biomasse constituée normalement de piles de résidus à brûler, qui seraient considérés comme des résidus du bois, à peu près inutilisable à ce point. À quel point ce processus serait-il efficace, et quels sont les plans pour le rendre efficace?
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Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Je remercie tous les témoins d'être présents.
C'est très intéressant. C'est un sujet très important à la lumière de ce qui se passe enenvironnement. En même temps, la lumière est du côté économique. Nous voulons être certains, en faisant cette transition, que notre énergie à faible teneur en carbone répondra aux besoins économiques et nous permettra d'atteindre nos buts de 2030 et de 2050.
[Traduction]
J'ai eu le plaisir de participer à la Conférence ministérielle sur l'énergie propre dans mon ancienne vie à titre de secrétaire parlementaire du , qui portait sur l'hydrogène, et d'écouter les chefs de file mondiaux et de voir le Canada en faire partie dans ce secteur.
C'était intéressant, parce que dès les années 1980 au Canada avec la société Ballard... Je me souviens d'avoir regardé les nouvelles avec mon père à l'époque et on parlait de ces nouvelles piles à l'hydrogène qui allaient révolutionner le monde. Nous voici maintenant 30 ans plus tard ou un peu plus — je trahis mon âge ici — et encore aujourd'hui, en raison de l'évolution constante de l'hydrogène au cours des dernières décennies, les gens considèrent le Canada comme un chef de file mondial dans ce secteur.
Madame Johnson, si elle est encore avec nous, ou monsieur Hoskin, quand on pense aux perspectives économiques pour le Canada dans ce secteur — pas seulement au Canada, mais partout dans le monde —, pourquoi les gens se tournent-ils vers le Canada? Quelles sont les perspectives économiques que cela représente pour nous au pays et ailleurs dans le monde?
Veuillez m'excuser. Je crois que nous avons perdu Mme Johnson. Sa maison est peut-être passée dans un tunnel.
Enfin. La stratégie pour l'hydrogène mise sur des possibilités tant économiques qu'environnementales partout au pays. C'est un excellent point. Elle permet vraiment au Canada d'aspirer à un rôle de leader mondial de l'industrie de l'hydrogène et des technologies connexes. Nous fournissons déjà nos technologies à essentiellement tous les pays qui optent pour l'hydrogène.
Les possibilités économiques ont beaucoup changé au cours de la dernière année. Il y a un an, on prévoyait un marché mondial d'environ 2,5 billions de dollars et, en septembre 2020, cette prévision passait à 11,7 billions de dollars. Plus de 20 pays ont eux aussi publié une stratégie pour l'hydrogène au cours de la dernière année, appuyée par plus de 80 milliards de dollars en investissements garantis et un investissement total de plus de 200 milliards de dollars.
Le Canada continue de fournir des technologies à ce marché, mais les pays, vous avez raison de le souligner, s'attendent aussi à ce qu'on leur fournisse de l'hydrogène propre.
Il y a environ un mois, vous avez probablement vu que le Canada a signé une entente de collaboration avec l'Allemagne pour trouver des débouchés pour son hydrogène propre et abordable en Europe. Des études récentes indiquent que de 25 à 35 mégatonnes d'hydrogène pourraient être produites par le Québec, sur la côte Est, à des fins d'exportation en Europe. Je le répète, il s'agit d'un marché mondial de 11,7 billions de dollars.
De même, nos ressources naturelles, soit le gaz naturel et le pétrole avec réduction des émissions de carbone, peuvent fournir de grandes quantités d'hydrogène propre qui pourrait être exporté en Asie, voire aux États-Unis. Nous exportons déjà de l'hydrogène aux États-Unis, produit par exemple par Air Liquide, à Bécancour, au Québec. Il s'agit d'hydrogène à faible teneur en carbone.
Vous avez raison de dire qu'il n'est pas seulement question de technologies. Nos entreprises exportent leurs piles à combustible. Il suffit de chercher un endroit dans le monde qui utilise actuellement l'hydrogène pour constater qu'il utilise de la technologie canadienne, qu'il s'agisse des autobus de la Californie, du Japon et en Europe, voire des trains légers sur rail en Europe. Ce sont tous des exemples qui misent sur des technologies canadiennes. L'histoire de l'hydrogène est une histoire canadienne depuis plus de cent ans et nous allons poursuivre sur notre lancée.
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La modélisation réalisée pour la stratégie pour l'hydrogène montre que, d'ici 2030, si l'hydrogène représente 6 % de notre bouquet énergétique, cela pourrait réduire nos émissions de 45 mégatonnes, un chiffre qui augmentera d'ici 2050. Si la part de l'hydrogène atteint 30 % du bouquet énergétique, cela entraînera des réductions des émissions de 190 mégatonnes. Ces calculs tiennent compte de tous les modes de production et de la teneur moyenne en carbone, peu importe le mode de production, de cet hydrogène au fil du temps, ce qui donne donc 190 mégatonnes.
Il y a ainsi réduction des émissions dans ces secteurs difficiles à décarboniser, des industries comme celles de l'acier et de la fabrication, du transport routier, surtout avec les véhicules moyens et lourds, ainsi que du transport en commun. C'est également une matière de base clé pour la mise en valeur responsable des sables bitumineux, entre autres.
Plus on réduit la teneur en carbone de l'ensemble des modes de production de l'hydrogène du Canada, plus elle réduira de façon inhérente la teneur en carbone de notre secteur pétrolier traditionnel, ce qui signifie des réductions importantes des émissions partout dans l'économie, mais aussi au pays, soit dans les ports, sur les voies ferrées, dans les mines et dans différentes formes de transport. Il y a une véritable réduction des émissions, mais aussi un potentiel économique.
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Bien sûr. C'est tout à fait exact. Beaucoup des investissements qui sont faits et annoncés dans le Budget 2021 visent concrètement à réduire les émissions produites par le secteur pétrolier et gazier traditionnel.
Le crédit d'impôt pour le captage, l'utilisation et le stockage du carbone, ou CUSC, c'est-à-dire les investissements en CUSC à des fins de recherche, développement et démonstration, assurera la mise en œuvre et l'exploitation efficace de la prochaine génération d'usines de CUSC, ce qui contribuera aussi à réduire grandement les émissions de notre secteur pétrolier et gazier traditionnel.
Comme vous l'avez dit, il y a également des investissements de 8 milliards de dollars dans l'accélérateur net zéro, qui vise à réduire les émissions. Le ministère gère également le Fonds de réduction des émissions, destiné à réduire les émissions de méthane d'un certain nombre d'installations dans l'Ouest canadien, ainsi que sur la côte Est.
Il y a déjà des programmes en place. Nous avons mentionné qu'augmenter l'offre d'hydrogène à faible teneur en carbone au Canada réduit de façon inhérente les émissions de notre secteur pétrolier et gazier traditionnel. L'hydrogène est, par exemple, un élément clé de la mise en valeur responsable des sables bitumineux de sorte à réduire la teneur en carbone et, donc, les émissions du secteur pétrolier et gazier traditionnel.
L'ajout d'hydrogène au flux de gaz naturel est aussi un mécanisme de réduction de la teneur en carbone du réseau canadien de pipelines de gaz naturel. On peut produire de l'hydrogène à partir de gaz naturel, ce qui ouvre un nouveau marché concurrentiel pour les réserves de gaz naturel du Canada. Toutefois, l'ajout d'hydrogène au flux du gaz naturel est essentiellement un mécanisme de décarbonisation de notre réseau de pipelines de gaz naturel. Les possibilités sont nombreuses.
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Permettez-moi de quantifier un peu les visées de la stratégie pour l'hydrogène et certaines des analyses qui ont été faites par rapport à celles-ci.
Actuellement, les émissions dues à l'hydrogène gris, soit la production traditionnelle d'hydrogène au Canada, correspondent à environ 100 grammes de CO2 par mégajoule d'hydrogène. Si vous ajoutez à cela la réduction de carbone, c'est-à-dire le CUSC, la teneur en carbone baisse à 31 grammes par mégajoule, pour une réduction de 60 %.
Si nous optons pour l'électrolyse, et que le réseau électrique est alimenté par une énergie propre et carboneutre, comme c'est le cas pour 80 % du réseau canadien, alors nous obtenons seulement 10 grammes par mégajoule, voire moins. C'est la teneur en carbone actuelle. Au fil des progrès et de l'efficacité accrue du CUSC, cette teneur en carbone pour la production traditionnelle d'hydrogène avec CUSC sera aussi réduite.
La stratégie en tant que telle montre de quelle façon il faut réduire la teneur en carbone du bouquet énergétique national au fil du temps. À court terme, nous parlons de 36,4 grammes de CO2 par mégajoule, soit un mélange de production traditionnelle et à faibles émissions de carbone.
Comme je l'ai déjà dit, plus nous approcherons de la carboneutralité, plus la teneur en carbone doit s'approcher de zéro. Nous savons que l'électrification fait partie des façons d'y parvenir, tout comme la quantité d'énergie renouvelable utilisée pour produire de l'hydrogène. Les progrès qui seront réalisés en CUSC grâce aux investissements en recherche, développement et démonstration vont également favoriser la réduction de la teneur en carbone au fil du temps.
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Merci, monsieur le président.
Je suis assez étonné de ce que je viens d'entendre, car nous avons déjà vécu ce scénario.
Rendre le procédé plus efficace pour que l'empreinte carbone du pétrole soit moins importante au moyen de la recherche-développement, cela me fait penser à ce qui est arrivé au début des années 1970 dans le cas du pétrole des sables bitumineux. Nous n'avions pas la technologie nécessaire pour l'extraire. Il a fallu investir des masses de capitaux pour y arriver.
Nous avons un problème majeur. Lorsque je regarde la stratégie de la Commission européenne et celle du gouvernement allemand, je constate qu'ils parlent toujours d'hydrogène renouvelable. Dans votre stratégie — j'ai regardé rapidement dans le document que vous avez fait paraître —, le mot « pétrole » apparaît à 15 reprises. Cela me donne l'impression que l'objectif de votre stratégie d'hydrogène est de trouver des débouchés au secteur pétrolier et gazier. En ce sens, il y a une question qui m'apparaît essentielle.
Dans votre stratégie, avez-vous déjà pensé à donner la priorité à un type d'hydrogène précis, qui aurait une empreinte carbone peut-être moins élevée et qui ne suppose pas d'investir en recherche-développement des tas de capitaux, pour faire ce que nous appelons de l'écoblanchiment de l'industrie pétrolière et gazière?
Monsieur Hoskin, dans cette stratégie, y a-t-il un type d'hydrogène auquel on a décidé de donner la priorité?
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La stratégie donne la priorité à l'hydrogène à faible teneur en carbone, que du gaz naturel ou du pétrole ait été utilisé pour le produire en réduisant les émissions de carbone. Comme je l'ai mentionné, nous savons maintenant qu'il existe des technologies et des entreprises qui peuvent produire de l'hydrogène en utilisant du pétrole, mais en n'émettant que de très faibles quantités de carbone, voire pratiquement aucun carbone. Cette technologie existe déjà au Canada.
De même, nous pouvons tirer parti de notre électricité renouvelable — notre réseau électrique à très faibles émissions de carbone qui se trouve sur la côte Est, par exemple — pour produire dès maintenant de l'hydrogène presque sans émission. La différence réside dans le prix de cette production.
De plus, étant donné que le Canada s'est également engagé à donner la priorité aux petits réacteurs nucléaires modulaires, nous savons qu'à long terme, il y aura des possibilités d'utiliser l'électricité propre générée par les réacteurs nucléaires pour produire aussi de l'hydrogène à très faible teneur en carbone.
C'est sur toutes ces trajectoires de production que la stratégie se concentre, sans privilégier une trajectoire plutôt qu'une autre, mais en regardant...
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Je vous remercie encore une fois.
Je ne suis pas sûr que les problèmes techniques de Mme Johnson ont été résolus. Elle peut peut-être essayer de répondre. Sinon, M. Hoskin peut le faire. Ma question porte également sur l'hydrogène.
Je discutais récemment avec une personne travaillant dans le secteur de l'hydrogène. Elle m'a fait remarquer que l'un de leurs problèmes est qu'ils... Comme nous le savons, le Canada est à l'avant-garde des technologies de l'hydrogène à l'échelle mondiale, mais pour vraiment passer à l'étape suivante, nous devons construire une infrastructure pour transporter l'hydrogène et le mettre à la disposition des industries, des entreprises de camionnage ou de tout autre secteur qui l'utilise. Elle a comparé la situation à celle de l'élaboration de nouveaux ordinateurs: en l'absence d'une infrastructure électrique, d'un réseau électrique, ces ordinateurs sont inutiles.
Selon elle, le gouvernement pourrait vraiment avoir un effet bénéfique notable en investissant massivement dans l'infrastructure de l'hydrogène, afin de pouvoir déployer ces avantages rapidement et à une grande échelle dans tout le pays. Je me demande si quelqu'un pourrait formuler des observations à ce sujet.
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Je vous remercie de votre question.
Nous n'aurions pas été dans cette position ou n'aurions pas travaillé à résoudre ce genre de problèmes il y a 11 ans, et je n'ai pas sous la main de comparaisons entre les projections d'il y a un certain nombre d'années et ce qu'elles pourraient être maintenant. Cependant, il pourrait vous être utile de savoir que l'industrie canadienne s'est elle-même penchée sur la question et ses membres, en particulier les producteurs de canola, sont d'avis que le canola cultivé au Canada peut répondre à cette demande accrue.
Le Canada produit environ 20 millions de tonnes de canola par année, et il vise à faire passer sa production à 26 millions de tonnes d'ici 2025. Même avec un contenu renouvelable de 5 % pour le biocarburant et le diesel, cela exigera 3,2 millions de tonnes de semences et réduira aussi les émissions de gaz à effet de serre.
Comme cela a été mentionné précédemment, l'autre point à souligner, c'est que nous ne nous intéressons pas seulement aux sources traditionnelles de biocarburants, telles que le canola, le maïs ou le blé, mais de plus en plus aux produits d'usage secondaire qui auraient été des déchets dans le passé. Nous cherchons à développer les secteurs où nous remarquons un potentiel de croissance plus important.
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Je vais peut-être tenter de répondre à ces questions, et si d'autres personnes veulent intervenir, je leur laisserai la parole.
En ce qui concerne les véhicules zéro émission, nous savons que le gouvernement a fixé des objectifs assez clairs, soit 10 % des ventes de véhicules légers d'ici 2025, 30 %, d'ici 2030 et 100 %, d'ici 2040. Notre rôle, à Ressources naturelles Canada, consiste à fournir l'infrastructure nécessaire. C'est à cet égard que nous intervenons. Au sein de la Direction des carburants propres, nous administrons un certain nombre de programmes qui appuient le déploiement de l'infrastructure pour les VZE dans l'ensemble du pays. Le plan climatique renforcé prévoit aussi 150 millions de dollars à cet effet.
À l'heure actuelle, il y a environ 13 000 bornes de recharge pour VE qui sont accessibles au public au Canada, mais des milliers de nouvelles bornes sont ajoutées chaque année. L'approche adoptée par le gouvernement consiste à développer cette infrastructure afin que les Canadiens y aient accès là où ils travaillent, vivent et se divertissent. Cela permet aux Canadiens de continuer de profiter des mesures d'encouragement à l'achat de VE et des déductions fiscales. Il s'agit de faire en sorte que l'infrastructure existe et qu'elle soit fiable, afin que les gens puissent l'utiliser. Nous espérons organiser d'autres demandes de propositions dans un avenir rapproché, afin que les collectivités puissent continuer de déployer leur infrastructure.
Je vous ferai simplement observer qu'il y a également des éléments prévus pour l'hydrogène, de sorte que les carburants propres font partie du mélange.
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Je pourrais peut-être commencer par parler des carburants propres et d'une partie de notre production d'électricité.
À Ressources naturelles Canada, sous l'autorité de notre ministre, nous organisons la CEMM, c'est-à-dire la Conférence sur l'énergie, les mines et les minéraux, je crois. Je suis la pire des bureaucrates, car j'oublie la signification des acronymes. Toutefois, il s'agit du cadre que nous utilisons pour travailler avec les provinces et les territoires. Dans ce cadre, il y a une table ronde pour discuter de l'hydrogène, comme je crois l'avoir mentionné un peu plus tôt. C'est l'un des domaines où il y a énormément d'occasions pour les administrations de se réunir pour déterminer ce qui est possible. Selon l'endroit où vous vivez, les possibilités sont un peu différentes, mais il existe des voies pour soutenir la décarbonisation.
L'électrification est une autre possibilité. Le gouvernement a récemment annoncé un investissement de 964 millions de dollars dans un programme sur les énergies renouvelables intelligentes, qui comprend le stockage et l'électricité et qui est connu sous le nom d'ERITE. Voilà un autre acronyme sur lequel je me suis trompée. Il s'agit encore une fois d'un domaine dans lequel les provinces et les territoires collaborent avec le gouvernement fédéral afin d'ajouter encore plus d'énergie propre au réseau.
Ensemble, ces deux mécanismes — qui permettent d'ajouter plus de carburants propres, plus d'énergie propre — vont aider l'industrie à devenir plus compétitive et aider les ménages à avoir un meilleur accès aux carburants propres et à l'énergie propre. Je dirais que ce sont des domaines dans lesquels nous observons l'établissement de nombreux partenariats, en plus du domaine des véhicules électriques.