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Bienvenue à tous. Merci d'avoir pris le temps de vous joindre à nous aujourd'hui.
Il s'agit de la huitième séance du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes. Nous poursuivons notre étude sur la relance économique dans le secteur forestier.
Nous sommes très reconnaissants à nos trois groupes de témoins qui nous viennent aujourd'hui de diverses régions du Canada. Nous accueillons Mme Diane Nicholls, sous-ministre adjointe, du ministère des Forêts, des Terres, de l'Exploitation des ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie-Britannique; le ministre Devin Dreeshen, du gouvernement de l'Alberta; et le ministre John Yakabuski, Mme Monique Rolf von den Baumen-Clark et Sean Maguire, du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario.
Merci beaucoup à tous de votre présence.
Vous connaissez probablement le fonctionnement des comités aussi bien que nous, alors je ne m'attarderai pas là-dessus. Je vous rappellerais simplement que vous avez le choix de vous exprimer en français ou en anglais. Des services de traduction sont à votre disposition.
Chaque province disposera d'un maximum de cinq minutes pour faire sa déclaration préliminaire. Nous passerons ensuite aux questions.
Mon travail consiste à interrompre périodiquement les intervenants pour leur dire qu'ils s'étendent un peu trop ou que les questions sont trop longues. Je m'en excuse à l'avance, tout en vous demandant d'être indulgents.
Sur ce, pourquoi ne pas commencer par l'Ouest avec la Colombie-Britannique?
Vous avez la parole.
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Bonjour à tous et merci de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui des facteurs qui peuvent contribuer à la relance économique du secteur forestier au Canada.
Je m'appelle Diane Nicholls. Je suis sous-ministre adjointe et forestière en chef pour la province de la Colombie-Britannique. Je crois comprendre que vous cherchez de l'information sur les utilisations novatrices du bois et de produits de bois et sur la bioéconomie, pour proposer des mesures concrètes qui soutiennent les entreprises et la recherche et développement et cerner les pratiques exemplaires à suivre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Je vais essayer d'en parler un peu, mais j'aimerais d'abord vous donner un peu de contexte sur les forêts de la Colombie-Britannique. La superficie totale de la Colombie-Britannique est de 95 millions d'hectares, dont 55 millions de terres forestières. Les terres disponibles pour la récolte sont de 22 millions d'hectares et le bois récolté annuellement s'étend sur quelque 200 000 hectares. Environ 95 % des forêts de la Colombie-Britannique sont de propriété publique et sont régies par des lois et des règlements environnementaux rigoureux. Nous avons un cadre juridique des plus solides et exhaustifs de la planète pour la gestion forestière et ses divers volets, dont la gestion écosystémique, les mesures de préservation de la biodiversité et la protection des espèces en péril dans leurs habitats.
La Colombie-Britannique a des aires protégées qui s'étendent sur près de 1,8 million d'hectares, ce qui donne des terres et des eaux protégées à plus de 15 %. Nous avons plus de 200 communautés de Premières Nations, qui sont uniques en leur genre et qui se trouvent surtout dans des régions rurales et boisées. Nous sommes un chef de file en matière de certification forestière, avec plus de 50 millions d'hectares de forêts certifiées, soit 98 % des terres forestières de la province. La Colombie-Britannique comprend près de 15 % de toutes les forêts certifiées dans le monde.
En ma qualité de forestière en chef de la Colombie-Britannique, la foresterie représente tout mon univers, des semences jusqu'aux produits du bois.
Le secteur forestier de la Colombie-Britannique a été durement touché par le dendroctone du pin argenté et les feux de forêt de 2017 et 2018. Il y a maintenant d'autres ravageurs forestiers dans la province, en partie en raison des changements climatiques que nous observons dans nos écosystèmes. Quand le fléau du dendroctone atteignait son sommet, on a augmenté la capacité des scieries pour permettre aux opérations de récupération de tirer toute la valeur possible des arbres morts.
À présent que la récupération est pratiquement terminée, la quantité de fibre disponible pour le broyage conventionnel, le bois d'œuvre et les pâtes et papiers est en baisse. Pour moi, il n'y a rien de surprenant à cela, car on avait autorisé l'augmentation des coupes pour les besoins de récupération et il s'agit désormais de les diminuer pour le maintien de niveaux durables d'activité forestière. Or, compte tenu de la forte concurrence qui existe pour des fibres économiques, c'est-à-dire pour le bois, des scieries ferment leurs portes partout dans la province, et tout semble indiquer que d'autres en feront autant.
Lorsque nous parlons d'innovation dans les produits du bois, deux choses me viennent à l'esprit. La première est la nécessité de créer un secteur de l'économie forestière circulaire, en ajoutant des produits de plus grande valeur en récoltant l'arbre tout entier plutôt qu'une partie seulement. La Colombie-Britannique possède beaucoup de fibres qui peuvent servir à fabriquer des produits de plus grande valeur comme les bioplastiques, les biomatériaux et les produits biochimiques qui utilisent des fibres provenant de la cime des arbres, des branches et des rémanents de la récolte, qui ne sont pas utilisés actuellement.
Nous avons tout ce qu'il faut sur le plan de la recherche et la technologie pour fabriquer ces produits de grande valeur. Nous comprenons leur utilité dans la production de panneaux d'automobiles, de tissus et de peintures. Il nous faut cependant nous occuper de leur mise en marché, de les commercialiser en vue de stimuler la demande et susciter l'intérêt des investisseurs dans notre pays et la province de la Colombie-Britannique.
Il y a d'autres produits à valeur ajoutée, comme le bois massif, les panneaux acoustiques et les biofilaments de béton qui, s'ils sont utilisés dans le domaine de la construction, peuvent augmenter la quantité de biomasse — le bois — présent dans la structure de nos bâtiments. C'est avantageux. Nous avons besoin de politiques en faveur d'une utilisation accrue du bois sous toutes ses formes dans nos structures. Des études ont démontré que ces utilisations novatrices du bois produisent une bonne valeur économique, une bonne valeur sociale, des produits plus écologiques et des emplois mieux rémunérés par mètre cube. Nous sommes également sur le point de conclure une évaluation des émissions de gaz à effet de serre associées à l'usage de ces nouveaux produits.
En ma qualité de forestière en chef de la Colombie-Britannique, je suis tout à fait en faveur de l'utilisation de la fibre qui convient le mieux à chaque produit. La Colombie-Britannique a besoin de produits conventionnels et dimensionnels, mais nous devons aussi récolter et utiliser l'arbre tout entier au meilleur prix pour le public. Pour nous retrouver au centre de la bioéconomie sur la scène mondiale, nous devons faire avancer les choses rapidement et éclairer la voie afin de mettre en valeur les possibilités bioéconomiques partout au Canada.
Il serait utile que tous les gouvernements créent des conditions susceptibles d'attirer les investisseurs au Canada, plus que nous ne le faisons actuellement, là où ces possibilités existent.
Que pouvons-nous faire pour nous orienter vers la bioéconomie, qui, à mon avis, est un facteur clé de la relance économique du secteur forestier?
Nous devrions bien entendu continuer à travailler à un accord sur le bois d'œuvre, qui a des répercussions sur notre secteur des produits forestiers et notre secteur manufacturier.
Nous devrions veiller à ce que les codes du bâtiment autorisent les structures en bois beaucoup plus qu'ils ne le font en ce moment, y compris pour l'usage du bois comme isolant d'origine biologique, pour les panneaux et plastiques acoustiques, ainsi que les produits de finition et la construction en bois massif.
Nous devrions faire en sorte que les marchés exigent des solutions plus écologiques pour leurs produits.
Nous devrions axer le soutien à l'innovation sur les bioproduits verts qui font vivre les localités forestières durement touchées, dont les communautés des Premières Nations, par la création d'emplois et l'innovation dans les produits à base de biomasse.
Nous devrions continuer d'appuyer la recherche et le développement afin que le Canada puisse devenir un chef de file en matière d'innovation en bioéconomie.
Nous devrions élaborer une approche pancanadienne pour la commercialisation de nouveaux produits qui attirera de nouveaux investisseurs et appuiera la création d'une économie circulaire pour notre secteur forestier.
Un programme arboricole de 2 milliards de dollars découlant du Fonds du leadership pour une économie à faibles émissions de carbone, dans le cadre duquel la Colombie-Britannique a lancé l'initiative sur le carbone forestier, est une bonne nouvelle pour les 10 années à venir. Un arbre est la meilleure machine à séquestrer le carbone, mais ce n'est pas la seule.
D'autres pratiques de gestion forestière permettent également une plus grande séquestration, comme la fertilisation pour accélérer la croissance, l'utilisation plus intense de chaque arbre récolté et les activités d'amélioration qui prévoient l'élaboration de règlements sur les semis et les arbres pour mieux les adapter au climat et garantir leur meilleure croissance et une meilleure santé à l'avenir. Peu importe leur âge, les arbres séquestrent le carbone, mais ils le font à des vitesses différentes.
La biodiversité des espèces pour l'atténuation des feux de forêt est également une pratique exemplaire. La Colombie-Britannique cherche à avoir une mosaïque de forêts qui s'inspirent de l'équilibre de toutes les valeurs écosystémiques pour plus de résilience face aux perturbations naturelles.
En ce qui concerne le soutien des produits ligneux de longue durée, la séquestration se poursuit tout au long de leur cycle de vie, ce qui me ramène à la création d'une économie circulaire pour le secteur forestier, des semences au produit fini, le tout grâce à l'innovation et à la commercialisation.
Merci.
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Merci beaucoup de m'avoir invité à prendre la parole ici aujourd'hui.
De toute évidence, comme tout le monde ici présent le sait, l'année a été très difficile sur le plan économique, non seulement pour le secteur forestier, mais pour beaucoup d'industries partout au Canada.
La foresterie est le troisième secteur de ressources en importance en Alberta. C'est la clé de notre reprise économique. Au début de la pandémie de COVID-19, nous avons reporté de six mois le paiement des droits au titre du bois d'œuvre pour nous assurer que les entreprises forestières étaient en mesure de fonctionner et de conserver leur personnel. Nous avons également lancé un plan d'action pour l'emploi dans le secteur forestier au printemps pour appuyer le secteur forestier de l'Alberta en augmentant de 33 % le contingent annuel de coupes permises. Il s'agissait d'assurer l'approvisionnement en fibre pour notre industrie, de garantir des emplois et des investissements en cette période d'incertitude. Nous avons également pris cinq mesures clés initiales pour augmenter jusqu'à 13 % de ces 33 % des coupes annuelles autorisées.
Ces mesures garantiront un retour plus rapide des forêts autrefois productives, qui ont été frappées par des incendies, surtout en 2019, lorsque près de deux millions d'acres ont brûlé ici en Alberta. Nous avons lancé un concours ouvert pour adjuger les parties demeurées libres et approuvé les coupes annuelles admissibles. Nous avons exploré les moyens de donner un meilleur usage aux rémanents de la récolte et à la fibre de bois résiduelle. Nous avons augmenté le recours à des semis naturels de qualité supérieure pour améliorer la santé et durabilité de nos forêts. Nous avons travaillé avec les entreprises pour veiller à la meilleure utilisation possible du bois affecté dans leurs plans de gestion forestière.
L'Alberta est déjà la province la plus concurrentielle au Canada — c'est du moins ce que nous aimons croire —, mais nous pensons que nous pouvons en faire plus. Nous continuons d'établir de nouveaux partenariats commerciaux en Asie et d'explorer le potentiel de croissance des produits du bois à valeur ajoutée pour nous assurer que les produits du bois secondaires sont quelque chose que nous pouvons vraiment développer ici en Alberta. En plus de ces mesures, la nouvelle loi Growing Alberta's Forest Sector Amendment Act 2020, que nous venons d'adopter à l'Assemblée législative de l'Alberta, vient moderniser la Forest Act, qui n'avait pas été mise à jour depuis 1971. En définitive, voilà qui répondra à la réalité actuelle du secteur forestier de l'Alberta.
Les modifications apportées à cette loi démontrent l'engagement du gouvernement à l'égard de l'industrie forestière et appuient la position de l'Alberta en tant que principale administration où les entreprises forestières peuvent faire des affaires, tout en maintenant notre système de gestion durable des forêts et le solide rôle de réglementation que nous jouons à l'échelle provinciale.
Le premier changement apporté à la loi a amélioré la transparence des droits forestiers afin d'appuyer la compétitivité du secteur forestier de l'Alberta. Cette nouvelle transparence dans le calcul des droits renforcera le dossier du bois d'œuvre résineux de la province.
La deuxième modification à la loi vise à encourager l'accès à la fibre et le système des quotas de coupe. Elle soutiendra l'approvisionnement en bois à long terme et réduira le fardeau réglementaire de notre secteur forestier en éliminant progressivement les permis de coupe, en faisant passer la période de contrôle des coupes de 5 à 10 ans et en ajoutant un préambule à la loi expliquant sa raison d'être.
Le troisième changement consiste à réduire les formalités administratives superflues pour les concessions forestières à long terme et à offrir un cadre réglementaire simplifié. Il s'agit notamment de permettre l'élaboration future de règlements sur la durée des concessions dans le cadre des accords de gestion forestière et d'accroître la réactivité des forums opérationnels. Ensemble, ces modifications aideront à renforcer la compétitivité de notre secteur forestier ici en Alberta.
La foresterie est l'une des industries fondamentales de l'Alberta. Nous sommes bien placés pour répondre à la demande mondiale croissante pour nos produits forestiers. Nous avons une initiative qui célèbre les champions des forêts albertaines, dans le cadre de laquelle nous sommes fiers d'échanger nos pratiques de gestion durable fondées sur des données scientifiques afin d'améliorer la confiance des consommateurs et de favoriser un climat propice à l'augmentation des investissements, assurant ainsi la pérennité, la santé et la résilience de cette industrie renouvelable.
De toute évidence, l'industrie forestière de l'Alberta n'est pas sans danger. Nous avons de tout, du dendroctone du pin argenté aux feux de forêt, mais notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec l'industrie forestière sur nos 87 millions d'acres de terres boisées pour s'assurer qu'elles sont bien gérées. L'industrie, en partenariat avec le gouvernement, a planté plus de 100 millions d'arbres cette année, ce qui réduit les risques d'incendies et aussi de ravageurs qui pourraient stériliser nos forêts.
En 2019, comme je l'ai déjà mentionné, deux millions d'acres ont brûlé ici en Alberta. C'était l'une des pires saisons de feux de forêt que l'Alberta ait connues. Ces incendies ont émis quelque 130 mégatonnes d'équivalent CO2 dans la province. Évidemment, nous voulons nous assurer d'avoir des pratiques de gestion forestière adéquates dans les zones vulnérables aux incendies de forêt afin de pouvoir nous y rendre, faire nos récoltes et replanter une nouvelle forêt saine, fraîche et jeune.
Au-delà des feux de forêt, l'industrie et nous-mêmes, à titre de gouvernement, nous nous préoccupons également des normes sur les carburants propres proposées pour l'industrie forestière de l'Alberta. Les provinces et les territoires ont le pouvoir législatif de dicter des normes au secteur forestier, pas le gouvernement fédéral. Les provinces et les territoires ont déjà mis en place des systèmes judicieux. Ils devraient être acceptés sans essayer de faire double emploi, ce qui ne ferait qu'alourdir le fardeau réglementaire des entreprises.
Enfin, on ne semble pas reconnaître nos normes élevées actuelles. Nous avons un système de réglementation pour l'approbation, la surveillance et les pratiques de récolte de la biomasse qui sont toutes axées sur les pratiques environnementales et durables ici en Alberta.
Malgré cela, et grâce aux mesures énergiques et ciblées du gouvernement de l'Alberta et à des hivers froids, nous avons fait des progrès dans la lutte contre la propagation du dendroctone du pin argenté. À ce jour, l'Alberta a dépensé plus de 1 milliard de dollars, dont 560 millions pour lutter contre ce ravageur et protéger des forêts de pin d'une valeur d'environ 11 milliards. Nous dépensons une trentaine de millions par année, chaque année, pour lutter contre les dendroctones et les garder à l'intérieur de nos frontières. Nous recevons 1 million de dollars par année de la province de la Saskatchewan pour empêcher qu'ils se déplacent vers l'Est.
Nous remercions le gouvernement fédéral et le d'avoir reconnu la menace que pose le dendroctone pour les forêts du Canada. Ils ont consenti à verser 60 millions de dollars sur trois ans pour aider l'Alberta à lutter contre le dendroctone du pin argenté.
C'est un très bon début. Comme je l'ai dit, le dendroctone menace des pins d'une valeur de 11 milliards de dollars en Alberta, et nous sommes à l'avant-garde de cette lutte. Ce fléau risque d'avoir un effet dévastateur sur les provinces de l'Est si l'Alberta n'arrive pas à le contenir.
Nous sommes résolus à faire en sorte que notre industrie forestière puisse croître et prospérer au-delà d'une simple reprise.
Sur ce, je serai heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie de m'avoir invité.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. C'est un plaisir et un honneur de comparaître devant votre comité aujourd'hui.
Comme dans presque toutes les industries au Canada, les opérations dans le secteur forestier de l'Ontario ont stagné au début de la pandémie dans un climat d'incertitude généralisé.
Notre gouvernement a réagi rapidement. Nous avons été l'une des premières administrations à inclure les producteurs de produits forestiers sur la liste des lieux de travail essentiels. Ce qualificatif d'essentiel a été justifié et démontré par la demande croissante de produits forestiers de l'Ontario, des produits d'hygiène à l'emballage des aliments en passant par les fournitures médicales. Et bien sûr, les produits forestiers de l'Ontario ont alimenté la demande de nos autres industries clés, comme la construction et le secteur de l'habitation. La forte demande a permis aux entreprises forestières de surmonter très rapidement le retard initial, les poussant à fonctionner à pleine capacité malgré les défis posés par la pandémie.
L'Ontario a adopté plusieurs mesures pour compenser les répercussions financières de la COVID-19 et aider le secteur forestier à se remettre sur pied.
Nous avons accéléré la mise en œuvre du programme provincial de financement des routes d'accès à la forêt de cette année afin que les dépenses d'infrastructure soient remboursées des mois plus tôt que d'habitude. Cela a aidé les entreprises forestières à faire face aux problèmes de liquidité.
Nous avons annoncé un report de six mois du versement des droits de coupe redevables à l'État pour la même raison.
Nous avons mis 3,5 millions de dollars à la disposition des entreprises forestières pour les aider à adopter des mesures de protection contre la COVID-19 pour les collectivités et les travailleurs, notamment pour ceux qui plantent les arbres, ainsi que pour veiller à la planification de cette ressource renouvelable et durable le printemps dernier.
De plus, nous travaillons actuellement avec Ressources naturelles Canada à la mise au point et au lancement d'un fonds pour les mesures de sécurité dans le secteur forestier, d'une valeur de 5,3 millions de dollars, qui aidera les petites et moyennes entreprises du secteur forestier de l'Ontario à assumer les coûts supplémentaires liés à la mise en place des mesures de protection contre la COVID-19.
En mai, j'ai convoqué un comité consultatif composé de chefs de file de l'industrie forestière pour nous faire une idée de l'incidence de la pandémie sur leurs activités. Dans le cadre des travaux de ce comité, mon gouvernement a entendu plusieurs suggestions pour aider le secteur. La première était de peaufiner et de publier notre stratégie pour le secteur forestier. En août, nous avons lancé notre stratégie après deux ans d'élaboration et de consultation.
« Croissance durable: Stratégie pour le secteur forestier de l'Ontario » a un vaste horizon de 10 ans qui aidera le secteur forestier à atteindre son plein potentiel, surtout à mesure que nous nous efforcerons de nous remettre de la pandémie. La stratégie vise à promouvoir la croissance économique et le développement, mais aussi à protéger nos forêts afin qu'elles soient toujours là pour les générations à venir. Il s'agit d'un plan pangouvernemental. Près de la moitié des ministères prendront des mesures à l'appui de la stratégie.
Pour atteindre ces objectifs, stratégie pour le secteur forestier repose sur quatre piliers, soit la promotion de l'intendance et de la durabilité, l'utilisation accrue du bois, l'amélioration de notre compétitivité en matière de coûts et la promotion de l'innovation, des marchés et des talents.
Nous travaillons à promouvoir des utilisations novatrices des ressources en bois de l'Ontario afin que les entreprises puissent tirer parti des marchés internationaux en croissance pour les produits que nous fabriquons aujourd'hui et ceux que nous fabriquerons dans 10 ans. Un bon exemple de cette innovation est le domaine croissant de la construction en bois massif, où nous croyons que l'Ontario peut s'imposer comme un chef de file mondial. Je félicite Ressources naturelles Canada d'avoir misé sur l'amélioration de l'utilisation du bois dans la construction des bâtiments et l'infrastructure des ponts. Cette initiative cadre parfaitement avec nos efforts visant à promouvoir la construction en bois massif.
Nous prenons également des mesures pour accroître l'utilisation de produits biochimiques et de biocarburants durables et renouvelables en Ontario. Cette utilisation novatrice des produits forestiers représente une occasion extraordinaire de diversifier le secteur encore davantage. Nous ne voulons pas rater cette occasion. Nous comptons sur la norme fédérale sur les carburants propres pour reconnaître l'Ontario comme un chef de file en matière de durabilité de tous les produits forestiers, y compris les biocarburants.
En ce qui concerne le leadership de l'Ontario en matière de durabilité, j'aimerais souligner que notre province, à l'instar du gouvernement fédéral et d'autres administrations de notre pays, est pleinement engagée à gérer de façon durable ses forêts et leurs habitants. Nous pouvons procéder de différentes façons, mais nous suivons un cadre stratégique scientifique conçu pour répondre aux conditions et aux circonstances de notre province. Lorsqu'il y a des approches différentes, il importe de se respecter mutuellement, de se rappeler que le Canada est reconnu mondialement pour ses pratiques durables, et que l'Ontario a contribué à lui donner cette réputation. Si les mérites de l'approche scientifique de la province ne sont pas reconnus, nous craignons que le marché ne soit confus quant à la durabilité de nos forêts et de nos produits forestiers.
Sur une note plus positive, grâce à l'ingénierie de pointe, les systèmes biothermiques modernes sont aussi efficaces que les combustibles fossiles et les systèmes de chauffage électriques. Il s'agit d'une autre option de chauffage pour les collectivités rurales, nordiques et autochtones qui dépendent actuellement des combustibles fossiles pour se chauffer.
Comme il s'agit d'envisager ce qu'il faut pour relancer le secteur, mon ministère encourage Ressources naturelles Canada à renouveler son engagement à investir dans des programmes fédéraux particulièrement utiles, dont le Programme de construction verte en bois. Ces programmes ont fait leurs preuves en favorisant l'innovation dans le secteur forestier et en aidant à l'expansion du marché des produits forestiers de l'Ontario, contribuant par là à la création d'emplois et à la croissance économique.
Enfin, j'aimerais dire quelques mots au sujet de notre différend commercial avec les États-Unis au sujet du bois d'œuvre.
Récemment, à la suite d'un examen administratif, les tarifs douaniers ont considérablement baissé pour la plupart des scieries de l'Ontario, ce qui est une bonne nouvelle, mais nous sommes toujours d'avis que ces tarifs sont injustes et nous apprécions les efforts que le gouvernement fédéral continue de déployer pour lutter contre ces obstacles commerciaux injustifiés.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de m'adresser au comité permanent. L'industrie forestière, l'un des secteurs économiques les plus renouvelables et les plus durables du Canada, sera plus que jamais nécessaire pour soutenir la reprise économique à la suite de cette crise.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser ma question à notre témoin de la Colombie-Britannique, Mme Nicholls.
Bonjour. Merci de votre présence aujourd'hui.
Je suis originaire de la Colombie-Britannique. Sur la route de Fort St. John à Prince George, on voit encore énormément de pins rougis. Il y en a encore beaucoup, comme vous l'avez dit, qui ont été attaqués par le dendroctone du pin argenté. Ils ne sont pas tous tombés d'eux-mêmes, mais ils ont été abattus, du moins dans une certaine mesure. Ce que je vois maintenant, c'est toute une série d'arbres jaunes, ou de bois jaune, qui serait l'œuvre du dendroctone de l'épinette. Je pensais qu'il s'agissait d'arbres à feuilles caduques lorsque je passais en voiture, mais ce n'est pas le cas.
J'aimerais savoir si vous avez des chiffres sur les répercussions que cela a eues sur l'ensemble de la province. Vous avez dit que nous avions réglé le problème du dendroctone du pin. Que faisons-nous au sujet de celui de l'épinette en Colombie-Britannique, et que peut faire le gouvernement fédéral pour aider?
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Oui, je pense que nous avons un très bon partenariat avec le gouvernement fédéral pour développer des marchés. Nous mettons vraiment l'accent sur le bois massif, ce qui, à mon avis, est excellent pour le Canada; cependant, lorsqu'on pense à la majorité des produits du bois massif, il s'agit de bois de construction de dimensions courantes ou d'une matière première.
En ce qui concerne le stock de fibres en Colombie-Britannique, nous en avons une partie, qui demeurera un produit de base pour nous, mais nous avons aussi une zone inexploitée de fibres qui ne sont pas utilisées actuellement et qui pourraient l'être. Dans ma déclaration préliminaire, je suggère que le gouvernement fédéral travaille avec les provinces pour trouver les politiques, les incitatifs et les possibilités qui attireront de nouveaux venus pour créer et commercialiser quelques-uns de ces nouveaux produits que nous connaissons. Nous savons qu'ils fonctionnent; nous savons que la Scandinavie fait ce genre de travail.
Je suis d'accord avec les commentaires de l'Ontario. Si nous attendons trop longtemps pour éclairer la voie vers cette nouvelle opportunité et que ce soit économiquement viable... nous raterions des occasions de créer des emplois bien rémunérés, plus par mètre cube que, disons, une centrale bioénergétique. Cela ajoute de la valeur à la fibre qui est déjà retirée des épinettes ou des pins tués par le dendroctone dans certaines régions et qui n'est plus utile pour la fabrication de planches de deux par quatre, parce que ce n'est tout simplement pas le bon matériau. Si nous pouvions produire des bioplastiques, des produits biochimiques ou des biomatériaux qui seraient très en demande, nous aurions, espérons-le, des investissements au Canada, et certainement en Colombie-Britannique — et c'est là que je veux en venir — pour que ces produits puissent être fabriqués en Colombie-Britannique en utilisant la bonne fibre et en créant une valeur supplémentaire par arbre récolté dans toute la province.
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En ce qui concerne la norme sur les combustibles propres, qui progresse du côté fédéral, l'ébauche initiale nous a assez inquiétés, car elle aurait pu alourdir le fardeau réglementaire au détriment de notre durabilité et de l'inclusion de la biomasse forestière dans la norme. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral et nous avons clairement fait valoir notre position sur les possibilités qui existent dans ce contexte.
Comme je l'ai dit, la Colombie-Britannique a un cadre de gestion forestière durable très solide, reconnu dans le monde entier. Avec la norme sur les combustibles propres, nous voyons vraiment la possibilité d'utiliser une partie de la biomasse qui n'est pas utilisée actuellement, comme, par exemple, les rémanents de la récolte. Cela n'aura pas de nouvelles incidences sur le territoire par rapport à ce que fait déjà la Colombie-Britannique dans ses activités de récolte, car ces incidences seront simplement complémentaires.
Un aspect que je tiens vraiment à souligner, c'est que nous avons fait beaucoup de travail sur ce que nous appelons une pyramide économique, une pyramide sociale, et nous sommes en train de parachever la pyramide des émissions de gaz à effet de serre. Ce que nous constatons, c'est que, compte tenu de l'énorme quantité de biomasse nécessaire pour la production de carburants propres, de gaz naturel ou d'autres formes d'énergie renouvelable, c'est assez coûteux, contrairement à des produits nouveaux et émergents de plus grande valeur, dont les biomatériaux, les bioplastiques et les produits biochimiques, qui nécessitent bien moins de biomasse.
De notre point de vue — et c'est la raison pour laquelle je reviens constamment à l'économie circulaire —, il ne s'agit pas de faire un compromis entre un produit et un autre. Ils sont tous complémentaires. Quand je songe aux combustibles et à l'énergie, c'est-à-dire aux granulés et à la combustion pour produire de l'énergie, cela devrait être le dernier élément de l'économie circulaire, le tout dernier point, parce qu'on brûle la matière ligneuse qui devient un produit final. On ne peut rien fabriquer d'autre après l'étape de la combustion ou de la production d'énergie. Mais quand on produit un biomatériau, comme des deux par quatre, le produit dérivé est transformé en pâtes et papiers et sert à produire d'autres matériaux jusqu'au stade des résidus qui finissent par ne plus être réutilisables et qui achèvent leur vie sous forme de combustible ou de matériaux de production d'énergie. Autrement dit, c'est le cycle complémentaire que nous devons développer dans le secteur forestier de la Colombie-Britannique.
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Oui, c'est exactement ce que nous faisons grâce au Fonds du leadership pour une économie à faibles émissions de carbone du gouvernement fédéral et au programme de participation que nous avons créé en Colombie-Britannique à partir de ce fonds, soit l'initiative sur le carbone forestier. Le programme est très axé sur les activités de gestion forestière qui séquestrent plus de carbone.
Dans mes remarques liminaires, j'ai dit que les arbres plantés, les arbres qui poussent et les arbres à croissance rapide sont comme des adolescents. La croissance aidant, on séquestre de plus en plus de carbone et on mange davantage, n'est-ce pas? En vieillissant, on ralentit un peu. Quand on est très jeune, c'est assez lent aussi. Les jeunes arbres séquestrent le carbone tout au long de leur cycle de vie, mais il n'y a pas que cela. Nous avons également fait des analyses et des modélisations avec le Service canadien des forêts au sujet de la fertilisation. Les engrais accélèrent la croissance, et à l'analyse du cycle de vie, y compris de la production d'engrais et de la technique d'application, on constate un gain continu sur le plan des émissions de gaz à effet de serre en raison du rythme plus rapide auquel les arbres en croissance séquestrent le carbone.
En Colombie-Britannique, nous n'utilisons pas le tiers supérieur de l'arbre pour brûler les rémanents de la récolte. Nous n'utilisons pas les branches. Nous essayons plutôt de donner l'exemple en suivant l'initiative pour le carbone forestier et en montrant qu'il est possible de transporter ces fibres de biomasse résiduelles dans une usine où elles entreront dans la fabrication d'un produit, des granulés, par exemple. Nous réussissons assez bien dans ce contexte et c'est vraiment comme si nous éclairions la voie pour d'autres. Tout le monde pensait que c'était impossible. Grâce à cette initiative, qui nous a été très propice, nous démontrons que c'est faisable et qu'il y a là une occasion à saisir. Cela dit, nous devons explorer les possibilités plus à fond et trouver les moyens de mieux faire.
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Je suis heureuse de pouvoir affirmer que ces programmes ont donné de bons résultats en Colombie-Britannique.
Le seul aspect que j'ai porté à l'attention de mes collègues du gouvernement fédéral, c'est que, en Colombie-Britannique, nous avons des collectivités gravement touchées, où des scieries ont fermé leurs portes, laissant derrière elles de véritables friches industrielles. Elles ne produisent plus rien. Ces collectivités ont été très durement touchées. Elles dépendent du secteur forestier. Ce serait vraiment bien de regrouper des programmes de financement fédéraux et provinciaux existants pour voir à la dépollution de ces friches. Transformés en zones vertes, ces sites pourraient devenir un nouvel atout pour la collectivité, d'autant plus si les Premières Nations participent aux projets.
Il s'agirait de conjuguer les fonds provenant des Investissements dans la transformation de l'industrie forestière et du programme de financement pour les Autochtones pour nous concentrer sur certaines collectivités qui sont vraiment en difficulté. Ce serait l'occasion de concentrer les fonds pour créer quelque chose de durable.
Je ne dis pas que les fonds ne sont pas utilisés à des fins durables à l'heure actuelle, mais ce sont les intérêts des promoteurs qui priment. Il ne s'agit pas toujours de propositions globales, car certaines entités demeurent vigilantes face à ce que l'on essaie de faire. Il serait bon de regrouper certains de ces éléments dans un programme ou un projet en faveur des collectivités les plus durement touchées, en utilisant l'infrastructure qui est là, mais qui a simplement besoin d'être reconvertie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également les témoins.
J'ai une brève question à vous poser, monsieur Dreeshen. Je tiens d'abord à souligner que j'ai bien aimé que, dans votre intervention, vous ayez souligné que l'industrie forestière relève principalement des compétences des provinces. C'est un point de vue que nous partageons, et je crois que tout le monde partage.
Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, notamment dans certains programmes. Je pense notamment au programme Investissements dans la transformation de l'industrie forestière. En ce sens, au Comité, nous avons parlé à de nombreuses reprises du potentiel assez exceptionnel des bio-industries. À ce propos, nous nous sommes fait dire que cela pouvait remplacer certains produits issus du pétrole, notamment pour faire du plastique, mais qu'il nous manque une partie de l'expertise. Or cette expertise, elle est surtout chez vous, en Alberta. Vous avez des spécialistes de la chimie.
Avez-vous un plan pour faire la transition de la pétrochimie aux bioproduits?
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Quant à l'empreinte carbone, tout comme le gouvernement fédéral, nous avons des cibles en Colombie-Britannique, tel qu'énoncé dans notre plan CleanBC. Les produits ligneux à longue durée de vie entrent certainement dans cette catégorie. De plus, il est certain que la plantation d'arbres et une saine gestion des forêts contribuent à respecter ces cibles, les facteurs clés étant l'atténuation des feux de forêt et l'utilisation de la fibre à bon escient au lieu de la laisser se consommer lors du brûlage des débris.
Si j'ai bien compris votre question, en ce qui concerne l'exigence d'un taux de séquestration rattaché aux produits comme moyen de favoriser ou de promouvoir une plus grande demande, je pense que c'est en effet une approche.
Je pense également qu'il y a lieu d'instituer des mesures incitatives. Prenons par exemple les codes du bâtiment. Ils ont changé à l'échelle nationale à force d'insister là-dessus et voilà que nous pouvons faire des constructions en bois massif. Les provinces ont emboîté le pas au fédéral, et on voit de plus en plus de bâtiments en bois massif, sans parler des nombreux cours de formation spécialisée en architecture, génie, sécurité-incendie, et tout cela, qui sont exigés à ces fins. Notre secteur occupe une place de plus en plus privilégiée dans les codes du bâtiment et cette tendance devra se poursuivre au fil du temps.
Je pense que si nous avions des incitatifs non seulement pour l'utilisation de bois massif, la modification des codes du bâtiment et la promotion de ce progrès, mais encore pour l'intégration d'un certain pourcentage de la biomasse du bois utilisée dans la construction pour que la totalité du bâtiment, de l'isolation aux bioplastiques en passant par les biomatériaux et les produits biochimiques... Nous pourrions fabriquer le béton à l'aide de filaments de bois plutôt qu'en fibre de verre, par exemple. Nous pourrions créer des structures novatrices...
J'aimerais également remercier tous les témoins qui ont comparu devant nous aujourd'hui.
Je suis député de la Colombie-Britannique et je vais adresser mes questions à Mme Nicholls, du moins pour ce tour.
Vous avez parlé à plusieurs reprises de l'idée d'utiliser la fibre appropriée au produit. Vous avez également souligné, je crois, la manière dont le gouvernement de la Colombie-Britannique essaie d'encourager l'exploration de nouvelles utilisations pour des parties de l'arbre que nous ne mettions pas tellement en valeur jusqu'ici. Prendre des tas de déchets ou quoi que ce soit d'autre et les utiliser pour la fabrication de meilleurs produits au lieu de les brûler.
Je me demande s'il y a une politique ou une stratégie en Colombie-Britannique visant à s'assurer que les billes de bois vraiment précieuses sont utilisées au mieux. Les exploitants de scieries, surtout les plus petites, me disent constamment qu'ils ont des difficultés à avoir accès à de grosses billes issues de vieux peuplements, car elles sont utilisées pour les pâtes et papiers, quelque chose comme ça, ou pour faire des granules de bois... Ils aimeraient en faire de grosses poutres, ou des deux par dix ou deux par six, au lieu que ces billes soient broyées et utilisées dans les pâtes et papiers.
Je me demande s'il y a une stratégie au sein du service des forêts de la Colombie-Britannique pour non seulement encourager cela, mais aussi pour l'imposer.
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Oui, il y a des éléments dans notre politique et notre réglementation qui nous aident à le faire. La manière dont le bois est utilisé relève pour l'essentiel des activités interentreprises.
Les exploitants de scieries fabriquent du bois de construction de dimensions courantes, des deux par quatre... S'il s'agit d'une bille de grande valeur pour un produit, ils l'utiliseront pour ce produit.
Certains petits exploitants ont du mal avec les prix qu'on leur demande pour certaines billes sur lesquelles ils aimeraient mettre la main. D'autres sont prêts à payer. C'est un marché concurrentiel. On n'a pas toujours ce que l'on veut.
Cependant, il y a des pénalités si une usine de pâte à papier utilise des matériaux destinés à faire des deux par quatre ou des matériaux qui devraient aller à d'autres.
La Colombie-Britannique cherche des moyens de renforcer cela et travaille avec l'industrie pour trouver la meilleure façon de le faire afin d'avoir une diversité de producteurs avec non seulement de grandes entreprises, mais aussi de petits producteurs communautaires. Nous avons récemment apporté des modifications législatives et politiques que nous sommes en train de mettre en œuvre pour voir quel effet elles auront. Ce sera très important à l'avenir.
S'agissant des solutions de rechange au brûlage des rémanents d'exploitation afin de mettre en valeur cette fibre et/ou ces résidus de récolte qui restent sur le site. À l'heure actuelle, ces solutions ne sont pas utilisées, sauf dans le cadre de l'initiative sur le carbone forestier, où nous avons été en mesure d'extraire les rémanents de la forêt et de trouver une façon de les utiliser. Il y a là une occasion réelle de s'assurer que la fibre est utilisée.
Lorsque je dis « la bonne fibre, au bon endroit », cela revient à l'économie circulaire dans le secteur forestier. Il s'agit de se dire « Ne nous contentons pas de la prendre et de la brûler pour produire de l'énergie, mais essayons d'abord de fabriquer ces autres produits de plus grande valeur, puis brûlons les résidus pour en tirer de l'énergie ».
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Comme je l'ai dit plus tôt, je pense qu'il s'agit vraiment d'une combinaison de produits que nous voulons mettre au point.
Il est certain que l'industrie du gaz naturel renouvelable ou des granules pour l'énergie, l'expédition outre-mer et l'exportation sont très utiles au niveau mondial, en ce sens qu'elles nous aident à délaisser le charbon et à passer à une source d'énergie plus propre, ce qui nous aide à l'échelle internationale.
Mon inquiétude porte sur l'utilisation d'arbres entiers pour alimenter une installation de granules et la production d'énergie. Nous voulons nous concentrer sur l'utilisation optimale de l'arbre au complet afin que les deux tiers de cet arbre servent à nos produits de construction de dimensions courantes et que le tiers restant aille à la production d'énergie, par exemple.
Je pense que chaque produit a sa place et que chaque région est différente et spécifique. Je pense que nous devons être attentifs aux occasions qui conviennent pour les bonnes raisons. Je pense qu'il y a une occasion, et en ce qui concerne le gaz naturel renouvelable, les signaux provenant du Canada et de la Colombie-Britannique nous ont montré que cela a attiré des investissements.
Mon opinion personnelle est que nous devons faire quelque chose de semblable pour ces nouveaux produits que les gens connaissent moins — les bioplastiques, les biomatériaux et les produits biochimiques qui ont en fait une plus grande valeur par mètre cube — et pour en tirer des avantages pour la province et pour le Canada. Cependant, ces produits sont moins connus et moins reconnus comme étant des technologies éprouvées. À l'échelle mondiale, il y a maintenant une forte augmentation de la demande pour les granules. Il y a un certain nombre de marchés — les marchés asiatiques, en particulier le Japon, et la Scandinavie — qui recherchent un approvisionnement en granules, et cela crée un élan important en Colombie-Britannique et un grand intérêt à investir dans ce secteur.
Au fil du temps, ceux...
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Merci, monsieur le président.
Je ne suivrai peut-être pas vos recommandations. Ce n'est pas que je n'aime pas l'Ontario, mais je pense que je vais m'en prendre encore à Mme Nicholls. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut parler à un forestier en chef qui a probablement une connaissance un peu plus pointue.
Vous savez, madame Nicholls, je viens d'une région forestière. J'ai l'impression que j'entends parler du potentiel de fibres cellulosiques et de tous les développements qu'on peut faire à partir de la chimie du bois et de la biomasse. J'ai l'impression que j'entends parler de cela depuis les 15 dernières années. Malheureusement, on a l'impression qu'il y a beaucoup de retard dans l'éclosion de la filière forestière.
En ce sens, j'aimerais vous entendre parler des mesures gouvernementales qui pourraient être mises en avant pour soutenir ce qui se fait en recherche-développement, qui est quand même fantastique. On n'a qu'à penser à ce que fait FP Innovations. Même chez moi, il y a de nombreux centres collégiaux qui travaillent spécifiquement sur cette question. Je vois tout le potentiel d'innovation qui est là, mais je vois difficilement comment cela prend forme sur les marchés.
Selon vous, compte tenu de votre expertise, qu'est-ce qui pourrait être fait pour faciliter l'éclosion de ce secteur, qui serait fort bénéfique pour la lutte contre les changements climatiques?
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D'accord. C'est une grande question.
Vous avez raison. Les gens parlent de ces nouveaux produits depuis un certain temps, et la commercialisation n'atteint pas le niveau fondamental dont nous avons besoin.
Par contre, la Scandinavie a réussi à en produire certains, et si l'on pense aux produits chimiques du bois utilisés dans l'industrie des cosmétiques, c'est une occasion qui représente plusieurs milliards de dollars.
Cependant, la plupart des gens ne savent pas comment amener ces produits au niveau de la commercialisation. Nous avons de bonnes recherches, nous avons une bonne technologie et nous commençons à voir des entreprises en démarrage, mais ce qui nous manque, en Colombie-Britannique en tout cas, c'est l'étape suivante qui consiste à prendre les résultats de ces recherches, à les intégrer à une entreprise commerciale et à montrer la voie à suivre.
Comment pouvons-nous faire cela? Le gouvernement a beaucoup de programmes différents. Bon nombre de ces programmes peuvent vraiment aider à faire avancer les choses, en ce sens qu'ils peuvent peut-être mettre l'accent sur la commercialisation, ou offrir des incitatifs à la commercialisation. Par exemple si vous investissez dans ces nouvelles installations, il y a une possibilité d'obtenir un soutien du gouvernement pendant une certaine période, qu'il s'agisse d'un prêt ou d'une subvention ou d'une combinaison de prêts et de subventions, avec des paramètres...
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Oui, comme je l'ai déjà dit au député Lefebvre, nous avons eu Oxford Pallet, une grosse entreprise. Nous avons aussi le Centre de recherche et d'innovation en bioéconomie, le CRIBE, une autre organisation très novatrice avec laquelle nous avons récemment travaillé dans le cadre d'une entente. Je ne suis pas absolument certain que l'accord ait été finalisé, mais je le répète, il s'agit d'un programme d'innovation et d'investissement dans le secteur forestier, qui vise à créer des emplois et à élargir l'industrie.
Dans le cadre du programme de financement précédent, nous nous sommes occupés d'une installation de fabrication de matériaux de construction en bois massif qui devrait ouvrir au printemps, ce qui, selon nous, permettra à l'Ontario d'être à la pointe de ce domaine très important du secteur forestier. Je pense qu'il y a d'énormes possibilités pour le bois massif.
J'ai eu l'occasion de passer sous de nombreux ponts. Les gens ne savent peut-être pas qu'ils sont soutenus par des poutres en bois massif plutôt que par du béton et de l'acier. C'est incroyable à quel point ces structures sont robustes et solides. Elles existent depuis un bon moment.
Nous voyons d'importantes possibilités dans les immeubles de grande hauteur, les immeubles en bois massif, ainsi que dans la construction de ponts et ce genre d'infrastructure qui n'est plus traditionnelle depuis un certain temps. Pour ce qui est du bois massif, nous avons le bois de la plus haute qualité au monde, avec tout le respect que je dois à l'Alberta et à la Colombie-Britannique... Nous sommes parmi les meilleurs, disons.
Nous attendons avec impatience les occasions qui en découleront. Voilà ce que nous essayons d'appuyer dans le cadre de ces programmes.
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Pour ce qui est de la COVID et du secteur forestier albertain, il y a eu un ralentissement de la production au début de la pandémie de COVID, au début de l'année, mais dès la mise en place des mesures de sécurité, notamment les consignes de distanciation physique, la fourniture d'équipement de protection individuelle et l'adoption de nouveaux protocoles, la production est revenue à sa capacité maximale. Il y a eu des cas de COVID, mais la pandémie n'a pas entraîné de fermetures d'usine. C'est évidemment une bonne nouvelle pour l'industrie. Les propriétaires d'usines se fixent des normes très élevées pour assurer la sécurité des travailleurs et leur permettre de rentrer chez eux à la fin de la journée.
Pour ce qui est des travailleurs autochtones, ils constituent environ 8 % de la main-d'œuvre en Alberta.
Au gouvernement de l'Alberta, que ce soit dans notre programme de plantation d'arbres ou dans nos services de protection des incendies, il n'y a eu aucun cas. Plus de 800 pompiers se sont inscrits aux camps de formation que nous avions organisés cette année. Nous en avons recruté 200 de plus au cours de la saison, sachant que nous ne pourrions pas compter sur les pompiers étrangers comme c'est normalement le cas. Ce contingent de 800 pompiers a été le plus nombreux que nous avons jamais eu en Alberta au début d'une saison des incendies. Nous avons pris cette précaution parce que nous savions que la pandémie allait réduire notre flexibilité. En 2009, par exemple, les incendies de forêt en Alberta ont détruit deux millions d'acres sur les 87 millions d'acres que compte la province, ce qui représente environ 133 mégatonnes d'émissions. En 2013, les industries de l'ensemble de l'Alberta, y compris celles du secteur gazier et pétrolier, ont émis 267 mégatonnes. La moitié des émissions normalement émises en Alberta a été générée par les terribles incendies de forêt que nous avons connus en 2019. C'est pourquoi il est si important de bien gérer nos forêts et de réduire les risques d'incendie.
J'en profite pour saluer nos pompiers parce qu'en 2020, même si le temps a été plus humide et plus frais qu'en 2019, grâce aux pompiers supplémentaires et à tous les efforts déployés, ils ont réussi à éteindre plus de 99 % des incendies avant 10 heures le lendemain matin. Les incendies n'ont détruit que 8 000 acres de forêt en Alberta.
Mon collègue M. Cannings parlait tout à l'heure des tentatives qui ont été faites pour qu'il y ait une loi visant à favoriser l'utilisation du bois. On a cela au Québec, la Charte du bois. On sait que, dans le temps, cela a été assez difficile de faire adopter une pareille loi.
Peut-être me suis-je mal exprimé, plus tôt. Après avoir parlé à plusieurs intervenants du milieu, on a dit que la meilleure solution était peut-être d'inclure une empreinte carbone dans les contrats d'approvisionnement du gouvernement.
Le Comité a reçu Chantiers Chibougamau, une entreprise du Québec qui fait des poutres lamellées-collées. Ses clients les plus importants ne sont pas Canadiens, mais américains ou français. La France, en particulier, a déjà ce type de loi incitant à utiliser des matériaux dont l'empreinte carbone est faible.
Êtes-vous en faveur de cela?
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D'accord, je pense que nous sommes seuls.
Il y a deux points à régler rapidement. Vendredi, nous accueillerons le . Ce sera notre dernière réunion avant le congé des Fêtes.
Il y a un deuxième point que je veux régler rapidement. Vous devez tous avoir reçu un courriel de notre greffière aujourd'hui avec le budget que nous proposons pour cette étude. Il s'élève à 4 600 $ et il couvre les appels interurbains, les casques d'écoute et les repas, même si je ne sais pas qui mange sur place.
Nous allons être en deçà du budget.
Ceux d'entre vous qui sont ici depuis plus longtemps savent que le budget pour les études est généralement plus élevé que celui-ci, mais comme nous travaillons à distance, il n'est pas très élevé.
Je vous demande de donner votre appui à ce budget afin que nous puissions l'approuver. Cela serait très utile pour permettre à notre greffière et à nos analystes de faire leur travail.
Que ceux qui souhaitent que le budget soit approuvé lèvent la main.
(La motion est adoptée.)
Merci.
C'est fantastique.
Nous nous reverrons à la fin de la semaine.
La séance est levée.