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Bonjour à vous tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 28e réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 18 juin, le Comité se réunit pour mener son étude sur les employés d'épicerie de première ligne.
La réunion d'aujourd'hui se tient par vidéoconférence, et les délibérations sont accessibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Je rappelle aux députés et aux témoins d'attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Activez votre microphone quand vous êtes prêts à parler, et désactivez-le quand vous avez terminé. Veuillez parler lentement et clairement pour permettre aux interprètes de faire leur travail. Comme je le fais habituellement, je vais lever un carton jaune quand il reste 30 secondes, et un carton rouge quand le temps est écoulé.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons, de l’Empire Company Limited, Michael Medline, président et chef de la direction; des Compagnies Loblaw limitée, Sarah Davis, présidente; et de Metro Inc., Eric La Flèche, président et chef de la direction.
Chaque témoin a 10 minutes pour faire sa déclaration liminaire, après quoi nous tiendrons notre période de questions.
Nous allons commencer par M. Medline. La parole est à vous pour 10 minutes.
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Bonjour, madame la présidente, honorables députés membres du Comité.
Rien n'importe plus à mes yeux que les discussions sur nos gens, et je vous remercie de votre invitation à prendre la parole devant vous aujourd'hui. Je n'ai jamais comparu devant le Parlement; je vous prie donc de me remettre dans le droit chemin si j'enfreins le protocole de quelque façon que ce soit.
Je sais que nous nous entendons tous pour dire que les véritables héros sont les Canadiens qui ont répondu à l'appel durant la crise, comme l'ont fait mes coéquipiers. Ils l'ont fait selon les valeurs canadiennes, avec grâce, confiance et excellence. Nous sommes véritablement privilégiés de vivre dans un si formidable pays.
Notre entreprise était au début une entreprise de livraison de viande. Elle a été fondée en 1907 à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, par J.W. Sobey. L'intention de J.W. était de soutenir les familles canadiennes, et cela demeure notre objectif.
Quand la COVID-19 a frappé, nous avons raffermi notre engagement de garantir aux familles canadiennes qu'elles peuvent compter sur nous. Je n'ai jamais été aussi fier de nos 127 000 coéquipiers, franchisés et membres de leurs équipes. Nous avons consacré toutes les ressources que nous avions dans la sécurité de nos coéquipiers et dans l'approvisionnement en équipement de protection individuelle, sans aucune aide. Nous avons été les premiers en Amérique du Nord à installer des milliers d'écrans protecteurs en plexiglas dans nos magasins. Nous avons aussi rémunéré nos coéquipiers qui n'étaient pas en mesure de travailler à cause de leurs circonstances personnelles, et nous avons pris cette décision avant le début des programmes d'aide du gouvernement. Par exemple, nous avons rémunéré nos coéquipiers qui devaient faire une quarantaine à la suite d'un voyage ou demeurer à la maison pour s'occuper de membres de leur famille qui étaient malades ou encore de leurs enfants. Tout compte fait, nous avons investi des dizaines de millions de dollars pour protéger nos coéquipiers et nos clients.
En plus de nos activités philanthropiques existantes, nous avons lancé notre fonds d'initiatives communautaires au plus fort de la pandémie. Des millions de dollars ont ainsi été distribués à l'appui d'initiatives locales dans toutes vos circonscriptions du pays. Nos magasins appuyaient déjà, et continuent de le faire, tout un éventail de ressources communautaires essentielles, notamment les banques alimentaires, les refuges pour femmes, les programmes de repas et les programmes de petit-déjeuner pour les enfants. Ces liens que nous entretenons avec la collectivité font partie intégrante de notre façon de fonctionner. Nous sommes un détaillant familial qui joue un rôle essentiel dans chaque collectivité où nous nous trouvons. Ce sont 900 collectivités à l'échelle du Canada. Nos coéquipiers constituent un élément essentiel de ces programmes.
À notre magasin Sobeys Belmont d'Edmonton, nous avons lancé une collecte d'aliments que nous avons appelée « Heroes Against Hunger », ou « les héros contre la faim », afin de fournir de la nourriture aux enfants d'âge scolaire dans le besoin après la fermeture de leurs programmes locaux de déjeuners et de dîners. Nous avons lancé, à Parry Sound et à Moncton, des initiatives qui ont mené à des dons de milliers de dollars en cartes-cadeaux aux banques alimentaires locales, et à des dons de fournitures pour aider l'Armée du Salut en cette période difficile.
Pendant les mois les plus difficiles de la pandémie, nous avons mis en place un programme de primes pour nos coéquipiers. Nos coéquipiers faisaient partie d'un groupe choisi de Canadiens qui travaillaient, parce que la nourriture est essentielle. Le gouvernement a beaucoup fait pour le pays, pendant cette pandémie, mais il n'a rien fait pour les travailleurs du secteur alimentaire. C'est à nous qu'il est revenu de reconnaître ces travailleurs essentiels, ces héros, au plus fort de la pandémie. Dans le cadre de notre programme de primes salariales pour nos héros, nous avons versé plus de 105 millions de dollars en primes à nos coéquipiers travaillant en première ligne. Nous ne l'avons pas fait parce qu'une loi nous l'imposait, mais parce que c'était la chose à faire.
C'était un programme temporaire, adopté au plus fort de la pandémie, et c'est ainsi qu'il a été annoncé. Nous avons prolongé le programme de primes plusieurs fois. Même quand presque tous les autres détaillants mettaient fin à leurs programmes de primes, nous maintenions le nôtre. À la fin de mai, nous avons annoncé à nos coéquipiers la prolongation du programme jusqu'au 13 juin, précisant que nous réévaluerions le programme à ce moment-là. Nous avons tenu cette promesse, et en même temps, nous avons annoncé que nous verserions à nos coéquipiers travaillant en première ligne et à nos coéquipiers des centres de distribution un montant forfaitaire équivalant à deux semaines de « prime de héros ». Nous avons également annoncé à nos coéquipiers que nous lancerions un important programme de rabais pour les employés.
Il est intéressant de constater que vous ne pourfendez pas les détaillants en alimentation qui n'ont pas payé de prime de héros ou qui ont rapidement mis fin à leurs programmes. Je suis déçu que Loblaw, Metro et Empire, trois entreprises canadiennes qui ont maintenu leurs programmes de primes plus longtemps que presque toutes les autres entreprises du secteur, soient les seules entreprises à être invitées à discuter avec vous de cet enjeu. N'oublions pas qu'au Canada, nos trois grands épiciers doivent soutenir la concurrence de deux des plus grandes sociétés américaines dans le monde — une qui se trouve en ligne, et l'autre qui est un commerce omnicanal. Je trouve intéressant qu'elles ne soient pas convoquées à comparaître devant ce comité, car leurs programmes se sont terminés bien avant les nôtres.
Je tiens à préciser que nous ne croyons pas que la pandémie a disparu. Ce n'est pas le cas. Nous devons demeurer vigilants.
En grande partie grâce à la réponse efficace et responsable de nos gouvernements provinciaux et des autorités de santé publique, ainsi qu'aux actions des Canadiens qui se préoccupent véritablement les uns des autres, notre pays maîtrise le virus du mieux qu'il le peut. Cela a amené nos bons gouvernements provinciaux à entreprendre le déconfinement presque complet afin de rouvrir l'économie et d'amener les Canadiens à reprendre le travail et à jouir le plus possible de la vie dans un contexte qui est maintenant, malheureusement, notre nouvelle normalité.
Nous avons institué la prime de héros quand le gouvernement a sagement imposé le confinement. Nous avons mis fin à la prime de héros quand on a entamé le déconfinement.
Nous avons observé l'économie, les tendances de consommation et, naturellement, le comportement d'autres membres de notre industrie. Bien sûr, nous avons regardé ce que les autres détaillants faisaient. Toute bonne entreprise fait cela. Nous n'avons pas collaboré avec nos concurrents ni coordonné nos mesures avec eux. Nous n'avons jamais discuté de cela avec nos concurrents. Nous ne ferions jamais cela. Je serai très clair: nous n'avons pas coordonné nos décisions avec d'autres détaillants.
À la fin de mai, nous avons annoncé à nos coéquipiers la prolongation du programme jusqu'au 13 juin et nous avons tenu cette promesse. C'était notre décision, mais permettez-moi de vous dire autre chose: si ce terrible virus montre sa vilaine face dans la mesure où les autorités provinciales imposent le retour au confinement dans certaines régions d'une province comme nous l'avons vécu en mars et en avril, nous rétablirons la prime de héros dans nos magasins de ces régions ou de ces villes. Ce serait la bonne chose à faire.
J'aimerais aussi dire quelque chose à propos du mythe selon lequel tous les employés d'épicerie ont le salaire minimum. Ce n'est tout simplement pas le cas chez Empire. Tous nos coéquipiers à plein temps qui travaillent en première ligne ont un salaire supérieur au salaire minimum établi par les provinces. Je ne dis pas que le commerce de détail est l'industrie qui offre les plus hauts salaires, mais bon nombre de nos coéquipiers ont un salaire nettement supérieur au salaire minimum imposé par la province, notamment tous nos coéquipiers des centres distribution et plus de 60 % de nos coéquipiers à temps partiel qui travaillent en première ligne. Le salaire moyen à l'échelle nationale, avec les avantages sociaux, est d'environ 30 $ l'heure pour les coéquipiers à temps plein, et de 18 $ l'heure pour les coéquipiers à temps partiel.
Le secteur du commerce de détail joue un rôle important au Canada. Notre secteur est le plus important employeur du pays après le gouvernement. De nombreux Canadiens choisissent de faire carrière dans le commerce de détail. Je suis fier des réalisations du secteur et de l'incroyable talent que nous avons au Canada; c'est un talent qui est souvent à l'avant-garde de l'industrie mondiale quand il s'agit d'innovation et de service à la clientèle. Le secteur joue également un rôle important en aidant les étudiants, entre autres, à acquérir une expérience enrichissante et à répondre à leurs besoins quand ils sont aux études ou encore pendant l'été.
Pour toutes nos parties prenantes — employés, fournisseurs, collectivités et actionnaires —, la santé, la sécurité et la force de notre entreprise sont d'une importance vitale. En passant, les actionnaires sont entre autres des caisses de retraite et des fonds communs de placement détenus dans une grande mesure par un très grand nombre de Canadiens, dont des enseignants, des pompiers, et le couple âgé qui habite à côté de chez vous.
Cette crise vient confirmer le rôle essentiel de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire, et nous sommes fiers d'avoir établi sur 113 ans la tradition de soutenir les familles canadiennes et l'économie canadienne.
Merci.
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Bonjour, honorables députés. Je suis Sarah Davis, présidente des Compagnies Loblaw limitée. Je vous remercie de me donner l'occasion de prononcer ma déclaration liminaire et de répondre à vos questions.
Je suis ici, d'abord et avant tout, pour confirmer que Loblaw a décidé d'établir la prime temporaire, puis de cesser de la verser de façon indépendante, sans coordonner sa décision avec quelque autre compagnie que ce soit. Je tiens aussi à aborder les interprétations erronées concernant la prime salariale versée par Loblaw.
En mars, quand les complications liées à la pandémie ont commencé, nous avons mis en œuvre notre augmentation temporaire de 2 $ l'heure pour les collègues en première ligne, et ce, pour une raison simple: nous voulions reconnaître l'instabilité et l'incertitude extraordinaires qui prévalaient dans nos magasins et dans notre chaîne d'approvisionnement, ainsi que le travail acharné que cela suscitait. La prime n'a jamais été liée à la sécurité. Si nos magasins n'étaient pas sûrs, nous ne demanderions jamais à nos collègues de venir travailler, un point c'est tout. Nous avons apporté d'énormes modifications à nos activités afin de garantir leur sécurité. Nous avons fermé des rayons comme celui des fruits de mer, des charcuteries, de la boulangerie et des viandes, et dans certains cas, nous avons fermé des magasins.
Parce que nous offrons un service essentiel, notre travail était de veiller à ce que nous acheminions de la nourriture et des médicaments aux Canadiens. Nous ne pouvions pas faire cela sans nos collègues. Notre priorité absolue était d'assurer leur sécurité et, par ricochet, la sécurité de nos clients. Nos gens n'étaient pas mieux protégés avec 2 $ l'heure de plus. C'est grâce aux dizaines de millions de dollars que nous avons investis dans les mesures de protection et les nouveaux protocoles qu'ils étaient protégés. Nous avons fait ces investissements de notre plein gré et avec fierté. C'était la bonne chose à faire, et cela a fonctionné. En fait, le taux d'infection parmi nos collègues est nettement inférieur au taux dans la population canadienne. Nous avons près de 200 000 collègues qui ont des familles et qui ont leurs propres préoccupations, et je ne saurais trop insister sur notre fierté devant leur travail acharné, à servir les Canadiens dans des circonstances difficiles. C'est ce qui justifiait l'augmentation.
Je crois qu'il vaut la peine de consacrer quelques minutes à parler des effets de la COVID-19 sur nos activités commerciales ainsi que de la façon incroyable dont notre équipe a réagi.
Il y a cinq mois, nous nous sommes pour la première fois mis à travailler à un plan d'activités en cas de pandémie. Nous nous sommes penchés sur les expériences internationales et avons préparé divers scénarios au cas où le coronavirus atteindrait le sol canadien. En rétrospective, la rapidité avec laquelle nous sommes passés de la planification des activités et des scénarios à la réalité est incroyable. Nos dirigeants se rencontraient plusieurs fois par jour, communiquaient fréquemment avec les clients et les collègues et mettaient en œuvre les mesures adoptées avec célérité — une grande entreprise faisant preuve d'une agilité inégalée. Non seulement nous communiquions bien, mais nous écoutions bien également. Une grande partie de nos meilleures idées nous sont venues des discussions que nous avons eues avec nos gens et des commentaires de nos magasins et de nos centres de distribution à l'échelle nationale.
Très tôt, nous avons mis en place des mesures de sécurité visant à protéger les clients et les collègues, dont les écrans de plexiglas pour les caissiers, les nouveaux protocoles de désinfection, la restriction du nombre de clients dans les magasins, les ambassadeurs de la distanciation physique et l'accès à l'équipement de protection individuelle. Nous avons tout aussi rapidement établi des heures de magasinage réservées aux aînés, supprimé les frais associés au magasinage en ligne, et accéléré la dotation afin de répondre aux nouvelles demandes. Je ne sais pas si les gens le savent, mais Loblaw a embauché plus de 20 000 personnes afin d'offrir un bon service à la clientèle et d'assurer sa sécurité, pendant les premiers mois de la pandémie.
On dirait que ce sont de vieilles nouvelles maintenant, mais en mars et au début d'avril, nous avons eu dans nos magasins un volume inimaginable de clients. Nous sommes passés de la ruée sur les masques et le désinfectant pour les mains à l'achat en panique de papier hygiénique et de farine, tout cela pendant que nous apportions des changements et des ajustements en fonction des commentaires et des idées qui nous venaient de la première ligne. Nos équipes des magasins et des centres de distribution faisaient de longues journées de travail pour que nous soyons dans le meilleur état possible, alors que les Canadiens inquiets se préparaient à une situation incertaine et que les gouvernements déterminaient que nous étions un service essentiel. Pendant tout ce temps, nous avons tiré notre énergie des histoires de leadership fort à tous les niveaux: des magasins qui offraient du soutien à leurs voisins, des collègues qui faisaient des dons aux aînés, des pharmaciens qui travaillaient sans relâche pour les patients, nos techniciens qui bâtissaient des services de vente en ligne pour les personnes vulnérables et plus encore.
Les mots me manquent pour vous dire à quel point je suis fière de diriger cette équipe incroyable dans un domaine que j'adore. Au cours des derniers mois, nos gens en première ligne ont communiqué régulièrement avec moi pour me faire part de leurs points de vue et de leurs histoires. J'ai pensé vous donner quelques exemples.
Dans une lettre ouverte adressée aux collègues, une personne a souligné l'importance de comprendre la différence entre une prime de risque et une prime que l'entreprise verse pour dire merci aux employés de première ligne qui se rendent chaque jour au travail et servent la collectivité pendant une crise. Dans sa lettre, elle dit que « Loblaw a relevé le défi de veiller à ce que non seulement le personnel, mais aussi la clientèle soit en sécurité ». La lecture de certains commentaires négatifs à propos du retrait de la prime l'a laissée stupéfaite. Dans une autre lettre, on peut lire: « La folie a commencé le 11 mars; la démence absolue, le 12 mars. Je n'ai jamais rien vu de tel en près de 30 ans. C'était difficile et tout changeait constamment. Mais nous avions des emplois et du soutien. Je suis on ne peut plus reconnaissant de cela. »
Je suis également fière de notre industrie, qui a vraiment relevé le défi. Je sais que les Canadiens ont maintenant un grand respect pour l'industrie dans laquelle nous travaillons, ce qui nous amène à parler de reconnaissance.
Comme je l'ai mentionné, le 21 mars, nous avons établi notre prime temporaire visant à reconnaître les efforts extraordinaires de nos gens en pleine pandémie. C'était 2 $ l'heure, une hausse moyenne de 15 % avec effet rétroactif au 8 mars, date où les achats en panique ont commencé. Après trois prolongations, nous avons discuté avec notre plus important syndicat, le 8 juin, et nous avons annoncé à l'organisation et au public, le 11 juin, que la prime ne serait pas prolongée au-delà de la date finale du 13 juin et que tout se terminerait avec une prime de remerciement en juillet. Nous seuls avons établi les détails et les dates, et pris les décisions.
Après avoir pris notre décision et l'avoir communiquée à nos collègues, j'ai envoyé un courriel de courtoisie à Walmart, Save-On-Foods, Metro et Sobeys pour les informer de notre décision, sachant pertinemment qu'après avoir annoncé cela à 200 000 employés, la nouvelle deviendrait immédiatement publique.
Nous savons que la pandémie se poursuit. Nous savons aussi qu'elle entre dans une nouvelle phase, comme l'ont indiqué les gouvernements et les experts de la santé publique. Bien que nos magasins ne fonctionnent pas comme ils le faisaient avant la COVID, la situation s'est stabilisée en fonction de la routine qui est devenue notre nouvelle normalité, ce qui est très différent des niveaux d'activité que nous avions au début de la pandémie.
Avec la réouverture du pays, la plupart des autres commerces sont maintenant ouverts. Les employés sont de retour au travail dans les magasins, les cafés, les salons et autres services. Cela se fait avec prudence, et moyennant les salaires normaux. Notre approche correspond donc à celle du reste de notre industrie et du pays. Malgré cela, on avance que notre industrie — peut-être seulement notre industrie — devrait continuer de verser les primes. C'est en partie parce que les gens pensent que nous avons tiré des profits exceptionnels de la COVID-19, ce qui est une idée fausse. Concernant nos gains d'avril, nous avons annoncé des profits supérieurs en raison de la COVID et des deux semaines d'achats compulsifs sans précédent, mais nous avons également dit que nous investirions 90 millions de dollars par mois pour couvrir les coûts supplémentaires associés à la pandémie et que ces coûts absorberaient tous les profits découlant des ventes accrues et dureraient beaucoup plus longtemps. Tout simplement, nous n'avons pas placé le profit avant nos gens.
J'aimerais terminer en traitant de certaines des questions soulevées lors de la réunion du Comité qui avait lieu lundi et qui portait sur le travail dans les commerces de détail. Loblaw représente un réseau d'environ 2 500 magasins au total. Certains sont exploités par l'entreprise, mais la plupart sont indépendants et sont exploités par des propriétaires individuels. Ensemble, nous formons le plus important employeur du secteur privé au Canada, avec près de 200 000 employés.
Depuis que je suis présidente de Loblaw, ma priorité absolue est de veiller à ce que les gens aiment travailler chez nous. Notre équipe inclut des dizaines de milliers de Canadiens qui travaillent à temps plein, qui soutiennent une famille et qui font carrière dans le commerce de détail. Elle inclut aussi les dizaines de milliers de personnes qui travaillent à temps partiel, qui aiment la flexibilité que cela leur donne et qui travaillent avec nous pour améliorer leurs revenus ou pour gagner de l'argent pendant leurs études. Une grande partie de mon travail consiste à veiller à ce que nous répondions à leurs attentes, notamment leur offrir un excellent milieu de travail, des occasions de croître, et, oui, une juste rémunération.
On a cherché à faire un lien entre la discussion sur la rémunération pendant la pandémie et la discussion plus vaste sur les salaires dans le secteur de la vente au détail. Les gens demandent si les employés du secteur de la vente au détail font assez d'argent. C'est une bonne question, mais la réponse n'incombe pas à l'une ou l'autre des entreprises ou à un autre des secteurs. La question du salaire minimum est plus vaste.
Définir ce qu'est un salaire décent est un enjeu national qui comporte d'énormes nuances et incidences régionales. Comme vous et les représentants des syndicats que vous avez entendus lundi, nous croyons que le gouvernement devrait explorer ces enjeux. Étant le plus important employeur au pays, nous voulons faire partie de ces conversations, mais cela n'incombe pas qu'à nous. Nous faisons partie d'une industrie très concurrentielle qui est de plus en plus mondiale et qui englobe certains des plus gros détaillants et géants du commerce électronique au monde. Toute solution doit tenir compte des effets sur toutes les parties prenantes.
Je vais conclure en réitérant trois points. Premièrement, je suis extrêmement fière des décisions et des mesures que nous avons prises pendant cette pandémie. Nous les avons prises indépendamment et sans coordination. Deuxièmement, nous ne tirons pas profit de la COVID-19. Troisièmement, nous allons continuer de soutenir nos collègues en investissant dans des mesures de sécurité et en maintenant notre engagement à offrir de bons emplois et une rémunération progressive à long terme.
Je suis impatiente de répondre à vos questions. Je vous remercie de votre temps.
La COVID-19 a causé des difficultés extrêmes à notre entreprise, et ce, dès le début, en particulier sur le plan de la sécurité et des besoins de nos employés et de nos clients. Il nous incombe de contribuer à maintenir l'approvisionnement des Canadiens en aliments et en médicaments, et nous le faisons en gardant les magasins et les centres de distribution ouverts tout en veillant à la sécurité des employés et des clients. Nos employés sont restés à notre emploi et nous avons même embauché près de 1 200 employés supplémentaires venant d'organisations non essentielles.
Nous avons rapidement mis à la disposition de nos employés de l'équipement de protection individuelle et adopté et mis en place des vérifications de l'état de santé de nos employés. Dans les magasins, nous avons limité le nombre de clients, réduit les visites de tiers fournisseurs et ajouté du personnel à l'entrée pour accueillir les clients, contrôler la circulation et offrir du désinfectant pour les mains et des chariots propres. Nous avons augmenté partout les activités de désinfection. En une semaine seulement, nous avions installé des écrans en plexiglas à toutes les caisses d'environ 600 supermarchés au Québec et en Ontario. Nous avons facilité la distanciation physique et avons fourni aux employés des t-shirts rappelant l'importance de maintenir la distance, et plus encore. Pour répondre à la hausse de la demande de livraisons, nous avons ajouté de nouvelles fenêtres de livraison afin d'accroître notre capacité de magasinage d'épicerie en ligne et de mieux servir les gens de nos collectivités qui en ont le plus besoin.
En présence d'un cas soupçonné ou confirmé de COVID-19 dans nos magasins ou nos centres de distribution, nous avons agi rapidement, conformément à un protocole rigoureux approuvé par la santé publique afin d'informer nos employés, de nettoyer l'installation en profondeur et de suivre la situation de près. Avec l'augmentation des achats sous l'effet de la panique, les employés de nos magasins et de nos centres de distribution ont travaillé des heures supplémentaires et accepté des tâches nouvelles et inhabituelles. Je suis extrêmement fier de leur engagement et de leur sens du devoir, car ils ont relevé le défi de servir les clients au plus fort de la pandémie. Ensemble, nous avons réalisé quelque chose d'immense, tout cela en seulement quelques jours ou quelques semaines, et nous l'avons fait sans aide financière du gouvernement. En tout temps, notre principale préoccupation a été la sécurité et la rapidité, et non le coût possible de nos efforts.
[Français]
Afin de reconnaître le travail additionnel et les nouvelles tâches réalisés par ses équipes au plus fort de la pandémie, Metro a offert une prime temporaire de 2 $ l'heure à 50 000 employés de ses magasins et centres de distribution.
La vérité est toute simple. Notre décision de mettre en place des mesures de sécurité et d'offrir une prime salariale temporaire a été prise de manière indépendante, de la même façon que nous prenons des décisions en toutes circonstances, c'est-à-dire en tenant compte de l'information que nous recueillons dans notre environnement.
Dans le cas de la crise qui nous occupe, nos décisions ont tenu compte des mesures des gouvernements et de la santé publique, des autres grands employeurs du Canada, des États-Unis et d'ailleurs, y compris les autres chaînes d'alimentation, du Conseil canadien du commerce de détail et des partenaires syndicaux.
Sur la base de l'ensemble des informations que nous avons recueillies, nous avons annoncé, le 21 mars, le début de la prime temporaire, en prenant soin de préciser que cette mesure prendrait fin le 2 mai. Cette prime temporaire s'ajoutait aux salaires établis par les conventions collectives négociées de bonne foi avec nos partenaires syndicaux depuis des décennies. La prime temporaire a ensuite été prolongée à deux reprises, soit du 18 avril jusqu'au 30 mai, et du 22 mai jusqu'au 13 juin.
Voici la note que nous adressions aux employés le 22 mai dernier:
Dans ce contexte de retour progressif à la normale, nous poursuivrons le paiement de la prime salariale temporaire de 2$/heure que nous avons offerte aux employés des magasins d'alimentation et des centres de distribution de METRO jusqu'au 13 juin prochain, soit 2 semaines de plus que ce qui était prévu.
À titre de reconnaissance additionnelle, le 12 juin, nous avons annoncé une prime de 200 $ aux employés à temps plein et de 100 $ aux employés à temps partiel, soit l'équivalent de deux semaines de primes additionnelles.
En parfaite conformité avec la Loi sur la concurrence, j'ai demandé à mes homologues leurs intentions en regard du maintien ou non de la prime salariale temporaire. Ils m'ont répondu qu'ils n'avaient pas pris de décision finale. Quoi qu'il en soit, ces appels ont fait partie d'un processus décisionnel beaucoup plus large et n'ont fait que motiver nos décisions sur le moment ou la manière de mettre fin à notre prime temporaire.
Toutes nos décisions ont été prises de manière indépendante. En aucun temps n'y a-t-il eu entente ou collusion entre concurrents.
[Traduction]
Nous avons pris la décision de mettre fin à la prime temporaire de manière indépendante, en réponse au retour graduel à des comportements de consommation et à des volumes d'affaires normaux, après la hausse que nous avions connue de mars à mai.
Au moment d'examiner les décisions que nous avons prises au sujet de la prime, le Comité doit appliquer à Metro les mêmes critères qu'aux autres détaillants, dont plusieurs ont aussi mis fin à la prime — certains avant nous. D'autres n'ont tout simplement pas offert de prime.
Je crois que M. Meinema, des TUAC, a soulevé un point intéressant, lundi, quand il a dit qu'il était étrange que seuls les épiciers canadiens soient invités à comparaître aujourd'hui, ce qui fait abstraction de ce qui s'est produit dans l'ensemble de l'industrie pendant la pandémie, en particulier avec nos concurrents américains dont les travailleurs ne sont pas syndiqués.
Nos revenus ont certainement augmenté, mais c'est également le cas de nos dépenses. Nous avons fait ces dépenses parce qu'elles étaient justifiées et nécessaires. Avec le retour à la normale des habitudes de consommation et du volume d'affaires, nous allons continuer de payer une grande partie de ces nouvelles dépenses, en particulier celles qui sont liées à la santé et à la sécurité.
En conclusion, j'aimerais ajouter que Metro est fière d'avoir contribué à un approvisionnement sûr en aliments et en produits pharmaceutiques pour ses clients pendant la crise.
Encore une fois, je remercie tous nos employés de leur professionnalisme et de leur dévouement pendant la pandémie. Nous avons vraiment une équipe formidable.
[Français]
En terminant, je félicite et remercie tous nos employés, nos marchands affiliés et nos pharmaciens-propriétaires. Tout au long de la pandémie, leur professionnalisme et leur dévouement incomparables nous ont permis de bien répondre aux besoins de la population. Nous avons une équipe vraiment extraordinaire.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être parmi nous. Je les remercie également de l'importance qu'ils accordent dans leurs discours au rôle que remplissent leurs employés.
Je crois, tout comme vous, qu'il aurait été plus qu'intéressant, dans le contexte actuel, d'entendre des représentants de Walmart ou d'autres grandes chaînes américaines. Je souligne votre transparence, votre honnêteté et la façon dont vous présentez votre perspective. Des discussions tenues entre vous auront peut-être permis des décisions plus faciles. Cependant, je constate que le processus décisionnel s'est déroulé de façon très indépendante pour chacun de vous.
J'aimerais maintenant aborder les conditions de travail des employés, plus particulièrement celles qui ont été mentionnées lundi. On a souligné que, pendant les années 1970, un emploi dans une épicerie était un travail digne et le salaire annuel qui y était rattaché permettait notamment de s'acheter une maison. Le représentant de Teamsters Canada a mentionné que 50 % des employés représentés par ce syndicat gagnent le salaire minimum. Beaucoup de travailleurs, dans les épiceries, ont donc des emplois précaires. Ce sont en bonne partie des étudiants, des travailleurs à temps partiel, qui n'ont que peu ou pas du tout d'assurance collective, de régime de retraite. Autrement dit, ce ne sont pas des emplois qu'occupe la classe moyenne.
Bon nombre de ces travailleurs qui sont au front sont en fait des travailleuses, donc des femmes. Dans ce contexte, on ne parle pas d'équité salariale et on reconnaît que ce sont des emplois précaires. La pandémie de la COVID-19 nous a permis de réaliser que ces emplois relevaient d'un service essentiel. Pour revenir aux propos que vient de tenir mon collègue Erskine-Smith, je souligne que le président exécutif de Loblaw, M. Weston, a mentionné ce qui suit:
Je continue à croire fermement en l’augmentation progressive du salaire minimum, et je soutiendrais tout effort des gouvernements visant à établir un salaire vital.
Encore faut-il savoir ce qu'est un salaire vital. Ce salaire vital devrait-il permettre au minimum à un travailleur de s'acheter un logement? Selon « BILAN-FAIM Québec 2019 », 13,5 % de la population gagnent le salaire minimum et des personnes de 18 à 64 ans fréquentent des banques alimentaires.
Seriez-vous à l'aise d'apprendre que certains de vos employés d'épicerie ont recours à une banque alimentaire pour se nourrir? Il y a là une ironie qui me choque un peu.
Sur le plan législatif, pour mieux encadrer vos mesures et pour qu'il y ait une compétitivité équitable — c'est une expression qui a été utilisée lundi —, faudrait-il que le gouvernement rende un décret pour faire en sorte — il ne s'agirait pas d'une entente entre vous, mais d'une obligation du gouvernement — que les salaires soient augmentés et que cette étape soit franchie?
Je termine en précisant que Costco offre au départ à ses employés 15 $ l'heure, mais qu'elle est en mesure, après six ans, de leur offrir 28 $ l'heure. À long terme, le fait d'offrir un salaire plus digne comporte des avantages. En effet, le recrutement et l'ensemble de ce processus doivent être très lourds en raison de la précarité des emplois.
Bref, seriez-vous ouverts à l'idée qu'un décret gouvernemental oblige davantage les compagnies comme les vôtres à augmenter le salaire de leurs employés?
J'aimerais d'abord entendre la réponse du représentant de Metro.
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Je vous remercie de vos questions, monsieur Lemire.
En ce qui a trait aux affirmations avancées lundi dernier par le représentant de Teamsters Canada, je ne sais pas où il a obtenu ces informations. Ce n'est pas du tout ce que nous observons chez Metro en matière de statistiques. Au Québec, ce n'est certainement pas le cas. Dans nos magasins, ce ne sont pas 50 % des emplois qui sont rémunérés au salaire minimum, mais plutôt 13 %. Le salaire minimum, c'est bien évident, est un sujet qui dépasse le contexte de la présente discussion. Il faut comprendre qu'il est possible de faire une carrière digne de ce nom dans le domaine de l'alimentation. Chez Metro, au premier chef, beaucoup de nos collègues à la direction sont issus des magasins. Ils y sont restés et ont évolué vers une belle carrière.
Il faut faire une distinction fondamentale entre le travail à temps plein et le travail à temps partiel. Les travailleurs à temps plein ont des régimes de retraite et des régimes d'assurance. Ils gagnent bien leur vie, peuvent s'acheter une maison et emprunter de l'argent pour s'acheter une voiture, bref mener une vie normale. En revanche, selon le nombre d'heures travaillées, il est évident que le travail à temps partiel peut rapporter moins. Ce n'est pas des emplois précaires, mais plutôt des emplois pour les étudiants, de premiers emplois, des emplois de transition, des emplois d'appoint. Il faut dire les choses comme elles sont. La plupart des gens qui occupent un emploi à temps partiel n'ont pas l'intention de faire carrière dans le domaine de l'alimentation. Il s'agit pour eux d'emplois transitoires. Certains de nos employés occupent à plus long terme un emploi à temps partiel, mais c'est loin d'être la majorité.
Pour ce qui est de la question du décret, le salaire minimum est de compétence provinciale. Il y a des différences importantes entre les régions du Canada. Je pense qu'à cet égard, il faut faire preuve de prudence. Nous sommes en faveur d'un salaire minimum décent, prévisible, dont les augmentations sont gérables et qui varie selon le coût de la vie. C'est ce que nous avons toujours dit. Nous ne sommes pas favorables aux augmentations brusques et importantes du salaire minimum. On a déjà observé cela dans une province. Cela dit, de façon générale, les augmentations du salaire minimum, depuis quelques années, dépassent l'inflation, mais c'est gérable. Nous sommes donc en mesure de les absorber sans imposer des augmentations de prix à nos consommateurs. En fin de compte, il faut demeurer concurrentiel et offrir aux clients des prix concurrentiels.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je souhaite remercier les témoins de leur présence aujourd'hui.
Nous avons entendu de nombreux témoignages sur la concurrence et les discussions qui ont eu lieu, mais j'aimerais poser ma question à chacun des témoins sur un sujet un peu différent.
Il y a quelques jours, nous avons entendu des témoignages à propos des travailleurs dans le secteur de l'alimentation au détail et de l'excellent travail qu'ils font pour éviter les pénuries de produits alimentaires pendant ces temps sans précédent. Je pense que nous avons tous pu voir dans nos épiceries le soin que les employés et les entreprises prennent pour s'assurer que tout se déroule de façon harmonieuse et sécuritaire, mais j'aimerais aborder la question sous un angle un peu différent quand on parle d'approvisionnement alimentaire.
Les travailleurs du secteur de l'alimentation au détail ont assurément un rôle essentiel à jouer pour que les aliments se rendent sur nos tables, et c'est pourquoi ils sont considérés comme des travailleurs essentiels. Il en va de même des agriculteurs, qui sont aussi considérés comme des travailleurs essentiels. Quand on parle d'offrir un salaire convenable ou un prix convenable dans ce secteur, je pense qu'il faut aussi se pencher sur ce que reçoivent les agriculteurs pour les produits qui aboutissent sur les tablettes des épiceries. Nous savons que le prix de la plupart des produits agricoles est demeuré presque constant depuis de nombreuses années. M. Lemire a parlé des salaires dans les années 1970. Je me souviens que mon frère coupait de la viande dans une épicerie et gagnait plus que moi comme enseignant au premier échelon. Les salaires ne sont pas nécessairement restés au même niveau tout le temps.
Dernièrement, on a beaucoup parlé dans les médias du prix record des aliments, mais clairement, ce ne sont pas les agriculteurs qui en bénéficient. Le lien entre le prix à la ferme et le prix à la caisse est rompu. D'après les syndicats et selon les témoignages que nous avons entendus lundi, quelques cents de plus par article suffiraient pour mieux rémunérer les travailleurs. La grande question pour eux est de savoir si cela doit venir des poches des consommateurs ou de celles des détaillants. Je pense que si on en venait à discuter de ce que coûtent les produits que vous offrez, il faudrait aussi s'assurer de tenir compte du travail de ceux qui produisent la nourriture.
Comme il y a un large fossé entre le consommateur et ceux qui produisent les aliments que nous consommons, la population pense, lorsque les médias parlent de la hausse des prix, que ce sont les agriculteurs qui empochent les profits. Ce n'est pas le cas, comme nous le savons. Nous n'avons pas oublié l'époque où le prix du blé a fait un bond énorme et où le prix du pain a grimpé en flèche. Il était impossible d'expliquer comment une augmentation de quelques cents du prix du blé qui entrait dans la fabrication d'une miche de pain avait pu se traduire par une hausse aussi draconienne pour le consommateur. Si, comme les syndicats l'affirment, il ne s'agit que de quelques cents de plus par article, nous pourrions sans doute discuter pendant qu'il est question de prix et de salaires, et si c'est un bon moment pour le faire, du prix que reçoivent les agriculteurs pour leurs produits.
J'aimerais en fait avoir votre opinion sur trois points. Que peut-on faire pour remédier aux hausses de prix liées à la transformation et à la vente au détail des produits, qu'elles soient liées à la COVID ou au fait que les coûts de la COVID sont plus élevés lors de la transformation, etc., ou à une hausse des gains des actionnaires, pour s'assurer qu'on n'oublie pas le producteur?
Encore une fois, on nous a souvent raconté à quel point il était difficile pour les producteurs locaux d'obtenir de l'espace pour leurs produits sur les tablettes des grandes chaînes. Ces produits proviennent de ceux-là même qui achètent dans vos magasins. Comme la meilleure chose à faire dans cette période de bouleversements est d'assurer la viabilité de nos économies locales, allez-vous envisager de changer ces pratiques?
Pourrions-nous commencer par Empire?