Bonjour à tous. Bienvenue à la 29e réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du samedi 11 avril, le Comité se réunit pour entendre des témoignages sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19. La séance a lieu par vidéoconférence, et les délibérations seront accessibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Je voudrais rappeler aux membres du Comité et aux témoins qu'ils doivent attendre que je les nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous serez prêts à parler, veuillez activer votre microphone, puis le désactiver lorsque vous aurez terminé. Veuillez parler clairement et lentement afin que les interprètes puissent faire leur travail. Si vous utilisez des écouteurs-boutons, il est important de placer le microphone près de votre bouche lorsque vous parlez.
Veuillez vous assurer de choisir le bon canal pour vos interventions. Si vous vous exprimez en anglais, assurez-vous de choisir le canal anglais; si vous vous exprimez en français, assurez-vous de choisir le canal français.
Comme d'habitude, je montrerai un carton jaune 30 secondes avant la fin de votre temps de parole et un carton rouge lorsque votre temps sera écoulé.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons M. Yan Hamel, membre du conseil d'administration de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec; M. Martin Vézina, responsable, Communication et affaires publiques, de l'Association Restauration Québec; Mme Christina Franc, directrice exécutive de l'Association canadienne des foires et des expositions; M. Martin Roy, de Festivals et événements majeurs Canada; Mme Susie Grynol, présidente et chef de la direction de l'Association des hôtels du Canada; M. Clark Grue, président de Meetings Mean Business Canada; et Mme Charlotte Bell, présidente-directrice générale de l'Association de l'industrie touristique du Canada.
Chaque témoin dispose de cinq minutes pour faire son exposé. Nous passerons aux questions par la suite.
Cela dit, le représentant de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec sera le premier à présenter un exposé.
Monsieur Hamel, vous disposez de cinq minutes.
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Par respect pour le député qui m'a invité, M. Sébastien Lemire, je ferai mon exposé en français.
[Français]
Bonjour à tous.
Je suis le président-directeur général de la plus importante compagnie de croisières-excursions au Canada. Nous faisons fonctionner 25 navires et nous avons transporté, en 2019, 600 000 passagers, dont 65 % provenaient de l'extérieur du Canada. Nous avions 750 employés, mais, dès le 15 mars, nous sommes tombés à 33 employés. Grâce à la Subvention salariale d'urgence du Canada, la SSUC, nous sommes maintenant 250 employés.
Je suis aussi administrateur de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec, porte-voix de 10 000 entreprises réunies au sein de 40 associations touristiques régionales et sectorielles et qui est membre de la cellule des chefs d'entreprises.
Je tiens à remercier la présidente du Comité, l'honorable Sherry Romanado, et à saluer les membres du Comité ainsi que les collègues des associations touristiques québécoises et canadiennes.
Je remercie le gouvernement fédéral des programmes qu'il a développés et mis en place à ce jour. De plus, je tiens à dire que nous apprécions énormément l'écoute active du gouvernement relativement à la situation que nous vivons actuellement.
Certaines particularités distinguent l'industrie touristique. Tout d'abord, la main-d'œuvre est au cœur de notre produit touristique. L'expérience client est en grande partie rendue grâce à la richesse humaine que sont nos employés. Ces derniers ont été extrêmement touchés par la pandémie. Tantôt, je vais vous présenter des mesures qui permettent de les accompagner à cet égard. Ensuite, nous occupons l'ensemble du territoire canadien. Enfin, nous avons une forte saisonnalité, tant l'été que l'hiver, et notre cycle de production est très différent de celui des autres entreprises. Notre inventaire est périssable. En effet, chaque fois qu'on perd une journée d'opération, celle-ci ne peut pas être reprise par la suite. Les touristes ne seront pas au rendez-vous. La crise que nous vivons représente un enjeu majeur pour nous. Nous vivons dans un climat d'incertitude sans précédent. Nous avons besoin du soutien des gouvernements, puisque notre industrie va prendre énormément de temps à se relever de la crise, mais elle a le potentiel de contribuer grandement à la relance économique du Canada.
Selon les estimations de Destination Canada, on peut s'attendre, dans la province de Québec seulement, à une perte de plus de 120 000 emplois liés au tourisme et à des pertes économiques de 11 milliards de dollars durant la pandémie.
Nos recommandations sont simples et se résument à deux éléments. Elles touchent directement deux programmes existants. En fait, nous demandons une modification dans deux programmes existants. La première touche la main-d'oeuvre, et la seconde, les liquidités des entreprises touristiques.
Nous recommandons de prolonger la subvention salariale jusqu'en août 2021. Les entreprises touristiques seront en mode survie jusqu'au printemps 2021 et la relance va commencer à ce moment-là. Nous avons donc besoin d'un soutien important à cet égard. Actuellement, il est prévu que le programme se termine le 21 novembre. Or nous avons besoin d'un soutien durable.
Par la suite, nous aurons besoin d'une révision de la méthode de calcul. Sous l'ancien régime, une perte de 30 % donnait droit à une subvention de 75 %. Sous le nouveau régime, une perte de 30 % donnera droit à une subvention de 12 % seulement lors de la nouvelle période du programme, soit en novembre. Notre recommandation est donc d'étendre la règle d'exonération de 75 % jusqu'en août 2021 ou de maintenir le facteur multiplicatif dégressif à 1,2 pour la perte de revenus sur la subvention de base, tout en maintenant la subvention complémentaire. En effet, comme vous le savez, la nouvelle subvention salariale se compose maintenant d'une subvention de base et d'une subvention complémentaire. Tout cela aurait un effet extrêmement structurant sur l'ensemble de l'industrie.
Il y a un autre élément important dans un programme existant, et c'est l'élargissement de l'admissibilité au Fonds d’aide et de relance régionale, le FARR. L'Alliance recommande d'ajouter une troisième catégorie d'aide financière pour les grandes entreprises touristiques structurantes ayant un chiffre d'affaires d'au moins 5 millions de dollars et ayant subi une perte d'au moins 30 % entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021 par rapport à la même période en 2019-2020.
Ces entreprises se distinguent par leur effet multiplicateur dans l'écosystème touristique, moteur économique régional. Celles-ci attirent des voyageurs qui consomment localement lors de leur passage dans les commerces de proximité. Le montant maximal de l'aide financière serait de 5 millions de dollars sous la forme d'un prêt subordonné.
La proportion de l'aide financière...
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je remercie également les membres du Comité de me recevoir aujourd'hui, afin que je puisse leur parler de notre industrie.
L'Association Restauration Québec est la plus ancienne association de restauratrices et de restaurateurs au Canada et la plus importante au Québec. Fondée en 1938, elle regroupe plus de 5 600 gestionnaires de la restauration sous toutes ses formes.
Au Québec, l'industrie réalisait des ventes annuelles de 14 milliards de dollars et était composée de plus de 21 000 entreprises qui employaient environ 230 000 personnes. Je précise que c'était avant la crise actuelle. Nous étions au cœur du développement économique, bioalimentaire et touristique de toutes les régions du Québec, et nous espérons l'être encore.
D'entrée de jeu, nous devons constater que les restaurants sont très lourdement touchés par la tempête que nous traversons tous et toutes, et qu'ils le seront probablement pendant de nombreux mois encore.
Au cours des premières semaines du confinement, 80 % de nos membres ont dû suspendre complètement leurs activités, c'est-à-dire fermer totalement leurs portes. Nos collègues de Restaurants Canada ont aussi fait une évaluation de leur côté: au Québec seulement, environ 175 000 travailleurs de l'industrie de la restauration ont été mis à pied à la fin du mois de mars.
En avril, les ventes des restaurants du Québec, toutes catégories confondues, ont dégringolé de 70 %. Pour les restaurants avec service aux tables, la chute a évidemment été plus brutale, avec un recul des ventes de plus de 83 %. Bien entendu, la situation s'est améliorée en juin, grâce à la réouverture graduelle des salles à manger au Québec. Toutefois, il est utopique de penser que nous allons revenir à la normale et que nous récupérerons 100 % des ventes que nous faisons habituellement.
La raison en est très simple: non seulement les salles à manger ne peuvent être occupées au maximum de leur capacité en raison des normes d'éloignement physique, mais plusieurs clientèles ont aussi disparu. Pensons aux touristes en provenance de l'étranger qui ne peuvent venir au pays, aux travailleurs qui demeurent à la maison et qui ne sont pas dans les centres-villes et aux personnes qui assistaient normalement à tous les grands événements sportifs et culturels comme le Grand prix de Formule 1, à Montréal, ou le Festival d'été de Québec, à Québec.
Dans un sondage que nous avons réalisé auprès de 580 gestionnaires de restauration au début du mois de juillet dernier, 61 % des répondants nous ont exprimé leurs inquiétudes quant à leur survie. Ils affirment que, si rien ne change, ils ne pourront survivre plus de six mois. Il faut donc craindre le pire pour des milliers d'entreprises de restauration, mais aussi pour des milliers de familles dont certains membres dépendent d'un revenu ou d'un emploi dans un service de restauration.
Nous saluons bien entendu les mesures d'aide mises en place par le gouvernement du Canada. Nous sommes très heureux de voir que le gouvernement canadien a répondu présent au moyen de différentes mesures, comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes , la Subvention salariale d'urgence du Canada et l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial.
Certaines de ces mesures sont encore aujourd'hui des bouées de sauvetage essentielles pour toutes les restauratrices et tous les restaurateurs du pays.
Quant à la Prestation canadienne d'urgence ou son équivalent pour les étudiants, elles ont été nécessaires pour celles et ceux qui se sont retrouvés sans revenu du jour au lendemain, dont de nombreux propriétaires de restaurant.
Toutefois, en cours de route, elles sont devenues, convenons-en, un véritable casse-tête pour des milliers d'employeurs, incapables de recruter et de faire travailler les travailleurs dont ils avaient énormément besoin pour servir leur clientèle.
Même si beaucoup d'efforts ont été faits à ce jour pour aider les entreprises canadiennes, il va falloir en faire davantage pour permettre à l'industrie de la restauration de traverser cette crise.
Nous avons fait 28 recommandations à différents paliers de gouvernement, afin d'aider à relancer nos entreprises.
Premièrement, nous croyons donc qu'il est parfaitement légitime de demander la création d'un programme d'aide financière — on ne parle pas de prêt, mais bien d'aide financière — propre à la restauration pour compenser les pertes d'exploitation ou, au moins, pour payer les nombreux coûts importants provenant des nouvelles consignes sanitaires.
Deuxièmement, il faudrait penser à suspendre la perception de la TPS et de la TVQ au Québec au cours des prochains mois. Ce pourrait être une mesure intéressante qui pourrait encourager les consommateurs, qui ont aussi eu des difficultés économiques, à soutenir les restaurants de leur communauté.
D'ailleurs, il va sans dire que nous soutenons aussi un meilleur encadrement des frais exigés aux marchands par les exploitants des réseaux de cartes de paiement, ce que l'on appelle habituellement la commission d'interchange.
Finalement, parce que les répercussions de la pandémie sur la rentabilité des restaurants perdureront plus longtemps que dans bien d'autres secteurs, les programmes fédéraux déjà en place doivent être maintenus aussi longtemps qu'il le faudra. La Subvention salariale d'urgence du Canada demeure vitale et doit être maintenue, mais l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial doit être modifiée, puisque de nombreux locataires ne peuvent pas en bénéficier et parce que le critère de la baisse des revenus de 70 % est trop élevé. Cela doit changer.
C'est avec votre aide et votre sensibilité que les restauratrices et les restaurateurs pourront se relever et continuer à vous accueillir dans leur établissement partout au Canada.
Je vous remercie de votre écoute.
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C'est formidable. Je représente l'Association canadienne des foires et des expositions. Je vais commencer.
Je vous remercie de nous avoir invités à parler au nom de l'Association canadienne des foires et des expositions aujourd'hui. Nous représentons près de 800 organismes sans but lucratif, de même que des fournisseurs de services des secteurs du divertissement, de l'alimentation, de la sécurité, de la logistique et des activités qui soutiennent ces organismes.
Bon nombre d'entre vous ont probablement déjà participé à une foire, mangé de la barbe à papa, admiré la vue du haut d'une grande roue et peut-être même assisté à un concert sur place. Vous ignorez peut-être que derrière un tel événement, il y a une organisation sans but lucratif, qu'on appelle souvent une société d'agriculture, qui est souvent dirigée presque exclusivement par des bénévoles qui ont leur collectivité à cœur et veulent favoriser son dynamisme, son économie et sa qualité de vie.
Ces OSBL représentent bien plus qu'un événement annuel. Ils organisent des soupers-spaghetti; prêtent leur terrain pour des mariages, des funérailles, des salons professionnels et des collectes de fonds; et peuvent disposer de terrains de camping, de clubs de curling ou d'arénas de hockey. Nous faisons maintenant partie intégrante des collectivités dans lesquelles nous sommes, que ce soit à Vancouver ou dans le comté de Hants, ce qui fait en sorte que nous contribuons à leur viabilité. Pour chaque dollar que nos organismes gagnent, 4,54 $, en moyenne, retournent à la collectivité.
Nous militons pour que le patrimoine et la santé physique, sociale et mentale de nos collectivités soient protégés.
Malheureusement, les programmes que le gouvernement fédéral a mis en place jusqu'à présent pour répondre à la COVID-19 se sont avérés presque inutiles pour nous. Une subvention salariale n'aide guère une organisation gérée par des bénévoles. Le court délai dans lequel un prêt doit être remboursé est presque impossible à respecter pour un organisme sans but lucratif. Nous avons été rejetés par des programmes régionaux et redirigés d'un service à l'autre.
Au bout du compte, comme d'autres témoins le diront aujourd'hui, nous avons une période saisonnière très courte qui est presque terminée maintenant. Les événements n'ont qu'une seule chance de générer des revenus pour les 365 jours subséquents, et nous l'avons perdue.
Nous collaborons avec l'Association de l'industrie touristique du Canada et nous appuyons sans réserve son plan de relance global. Ces mesures incluent des prêts garantis à cent pour cent, la prolongation de visas de travail et l'élaboration de programmes de financement pour appuyer des événements.
Enfin, nous exhortons le gouvernement à fournir 74 millions de dollars en soutien à la solvabilité de nos 743 organismes. Cela permettrait de financer des dépenses qui ne peuvent pas être reportées pour faire vivre notre industrie jusqu'en mai 2021, moment où nous pourrions générer des revenus à nouveau.
Il existe un manque flagrant de soutien au tourisme sans but lucratif, et nous espérons que vous examinerez sérieusement les suggestions mentionnées et que vous vous pencherez sur la manière d'adapter les programmes actuels afin qu'ils répondent aux besoins de l'industrie.
Soyez assurés qu'il ne s'agit pas ici de réaliser des profits. Il s'agit littéralement de survivre. La reprise va commencer à l'échelle locale, c'est-à-dire avec nous. Nous devons donc nous assurer que nous serons prêts le moment venu. En investissant en nous, vous investissez dans des collectivités de partout au Canada.
Encore une fois, je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je vais céder la parole à M. Roy.
En faisant exception des foires et de nos amis de l'ACFE, l'industrie festivalière et événementielle au Canada représente un chiffre d'affaires annuel estimé à environ 1,5 milliard de dollars, et ses retombées économiques annuelles en création de richesse et en contribution au PIB sont de plus de 2 milliards de dollars. Toujours selon nos estimations, au moins 30 000 emplois sont créés ou maintenus.
Au cours des dernières semaines, FAME a soumis au Comité permanent des finances un mémoire qui invite le gouvernement à miser sur les festivals et événements pour relancer l'économie et le tourisme. Nous y avons présenté cinq recommandations. Avant toute chose, nous croyons que le gouvernement canadien doit intervenir financièrement au moyen d'un fonds destiné à résorber les déficits des organisations culturelles, dont ceux des festivals et événements. Dans notre seul secteur, il y en a pour au moins 150 millions de dollars. Il s'agit très souvent d'organisations à but non lucratif sans provision ni capitalisation qui ont été privées de revenus cette année. Une proportion importante de nos membres dit ne pas être en mesure de reprendre ses activités ou être incertaine de pouvoir le faire sans cette intervention.
Pour le moment, des 500 millions de dollars annoncés en culture et en sport, seulement 15 millions de dollars ont été prévus pour les diffuseurs en général, dont les festivals et événements font partie, sous la forme d'une bonification de la subvention normale. Ce n'est pas suffisant.
Par ailleurs, nous avons fait valoir l'importance de prolonger la Subvention salariale d'urgence et la Prestation canadienne d'urgence ou des équivalences adaptées aux secteurs particuliers que sont la culture et le tourisme. Nous avons également invité le gouvernement fédéral à mettre en place un programme inspiré du Programme des manifestations touristiques de renom et d'y consacrer 225 millions de dollars sur trois ans. Au cours de nos échanges, je pourrai développer cette idée, qui permettrait d'attirer davantage de tourisme, venant du Canada dans les circonstances actuelles, mais venant aussi d'autres pays, dès que ce sera à nouveau possible.
Je termine en disant que nous avons aussi demandé que le gouvernement renouvelle l'ajout de 15 millions de dollars par année qui a été fait en 2019 aux deux programmes, dont bénéficient plus de 1 300 festivals et événements. Cet ajout n'a été prévu que pour deux ans. Enfin, nous avons suggéré que le gouvernement élargisse le programme d'infrastructures de sécurité pour permettre aux festivals et événements d'y accéder.
Je vous remercie. Je serai heureux de discuter avec vous dans quelques minutes.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de l'invitation à comparaître devant vous aujourd'hui.
Notre association regroupe plus de 8 000 hôtels, motels et centres de villégiature. Nous fournissons de l'emploi à plus de 300 000 Canadiens et Canadiennes. Nous jouons un rôle essentiel au sein de l'économie du Canada, et nous contribuons à hauteur de 10 milliards de dollars à l'assiette fiscale des trois ordres de gouvernement.
Au Canada, les hôtels sont pour la plupart gérés par des petites et moyennes entreprises dont les propriétaires vivent habituellement au sein de la collectivité desservie par leur établissement. Ce sont souvent des entreprises familiales dirigées par des entrepreneurs locaux qui consacrent toute leur vie à leur hôtel ou à leur auberge.
Depuis le début de la crise de la COVID-19, notre secteur a toujours été là pour répondre aux besoins de nos communautés. Nous avons mis nos chambres à la disposition des travailleurs de première ligne et des Canadiens qui devaient s'isoler. Nous avons aidé les services de santé publique à gérer la quarantaine obligatoire pour les Canadiens qui revenaient au pays. Nous avons offert un toit à des Canadiens vulnérables et pris les dispositions nécessaires pour que plusieurs hôtels puissent accueillir des patients à la suite d'une chirurgie en cas de débordement des hôpitaux. Nous avons contribué à l'aplanissement de la courbe.
Nos 300 000 employés font partie de certains des groupes les plus vulnérables au Canada — femmes, immigrants, membres des minorités visibles et jeunes — et ont été durement touchés par la pandémie et le ralentissement économique.
La pandémie a été vraiment dévastatrice pour l'industrie hôtelière. Nous avons été les premiers à être atteints, nous sommes les plus durement touchés et nous serons les derniers à nous en remettre. Les restrictions concernant les voyages internationaux et intérieurs et limitant les rassemblements sont tout à fait justifiées et essentielles, mais elles mettent tout de même notre survie en péril. La plupart des hôtels canadiens enregistrent des pertes de revenus se situant entre 70 % et 90 % depuis la mi-mars. En l'absence d'un soutien gouvernemental, il y aura des faillites et des milliers d'emplois permanents seront perdus au sein de l'industrie. Notre plus récent sondage auprès de nos membres nous indique que 40 % d'entre eux sont à seulement quatre semaines près de manquer d'argent et de ne plus pouvoir payer leurs frais fixes.
Nous en sommes à un moment charnière. C'est la raison pour laquelle notre association a dressé un plan d'action en cinq points pour que le secteur hôtelier puisse survivre et effectuer la transition qui le placera sur le chemin de la reprise. Vous avez déjà tous reçu un exemplaire de ce plan.
Pour les fins de la séance d'aujourd'hui, je vais toutefois m'en tenir à deux recommandations cruciales. Ainsi, il faut, premièrement, offrir des programmes adéquats pour l'accès à des liquidités et, deuxièmement, bonifier la subvention salariale pour mieux appuyer les entreprises les plus affectées.
Notre industrie n'a pas accès au Programme de crédit aux entreprises (PCE) offert par le gouvernement. Les banques ne sont pas enclines à prêter davantage à des entreprises qui ont des actifs importants et ne savent pas exactement comment elles vont pouvoir s'en sortir. Malheureusement, toutes les entreprises de notre secteur se retrouvent dans une situation semblable. Seulement 6 % des hôtels ont pu obtenir de l'aide dans le cadre du PCE. Dans la plupart des cas, on leur a dit qu'il ne leur servait à rien de présenter une demande.
Nous recommandons donc que le gouvernement corrige cette lacune sur-le-champ en créant un nouveau programme de prêts pour les hôtels. Ce programme devrait prévoir un accès direct avec emprunt garanti à 100 %, des prêts dont la valeur peut atteindre 20 % des revenus annuels, une mesure équivalente au Programme d'aide d'urgence pour le loyer commercial afin de couvrir trois mois de paiements hypothécaires fixes, de faibles taux d'intérêt, des frais bancaires raisonnables, des modalités de remboursement adéquates et aucune exigence de garantie personnelle.
Par ailleurs, non seulement la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC) est-elle efficace, mais c'est une mesure cruciale permettant aux hôtels de conserver leurs employés pendant la pandémie. Nous nous sommes vivement réjouis de la récente prolongation de ce programme ainsi que de l'ajout d'un supplément pour les entreprises durement affectées, d'autant plus que ces mesures vont dans le sens des recommandations que nous avons formulées lors des consultations sur la SSUC. Cependant, l'interruption radicale du programme à compter de septembre coïncidera avec la période où les taux d'occupation atteints grâce aux voyages estivaux chuteront avant de stagner à un niveau inférieur.
En septembre, nous serons obligés de prendre la difficile décision de rompre les liens avec ces mêmes employés dont nous aurons à nouveau besoin quelques mois plus tard. En revanche, si le gouvernement maintenait une subvention salariale à hauteur de 75 %, nous pourrions garder ces gens à notre emploi et relancer ainsi plus rapidement nos activités normales lorsque les voyages reprendront. Comme le gouvernement entend de toute manière appuyer ces Canadiens vulnérables, pourquoi ne pas prolonger la subvention salariale dans les secteurs les plus touchés et éviter l'anxiété, l'incertitude et les dépenses toujours associées à des licenciements collectifs?
Nous recommandons que le gouvernement maintienne la subvention salariale de 75 % jusqu'en décembre en appliquant la règle d'exonération, suivant les modalités prévues par le ministère des Finances, pour les périodes 7, 8, 9 et 10. Cela s'appliquerait uniquement aux entreprises subissant une perte de revenus soutenue de 50 % ou plus.
Notre avenir est entre vos mains. Les décisions prises par le gouvernement détermineront le sort de nombreux hôtels. Nous espérons que vous saurez reconnaître que les secteurs ne sont pas tous semblables. Il est grand temps de passer à des mesures de soutien adaptées à la situation des différentes industries de telle sorte que celles qui sont, comme la nôtre, parmi les plus fortement affectées aient la chance de pouvoir s'en sortir.
Merci pour le temps que vous nous consacrez aujourd'hui.
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Merci, madame la présidente et honorables membres du Comité.
Meetings Mean Business Canada représente une vaste gamme d'intervenants du secteur de l'organisation d'événements d'affaires au Canada. Nous comptons parmi nos membres des professionnels de l'organisation et des responsables d'événements, des hôteliers, des entreprises de transport, des centres de congrès, des compagnies aériennes, des organismes de promotion de destinations touristiques, des entreprises technologiques et bien d'autres composantes d'un secteur souvent invisible qui contribue pourtant à la croissance de toutes les industries de notre pays. En outre, les événements d'affaires sont à l'origine d'au moins un tiers de l'activité touristique au Canada.
Avant la pandémie, notre industrie atteignait une valeur de 1 billion de dollars à l'échelle planétaire. Selon Oxford Economics, l'organisation d'événements d'affaires créait chaque année de l'emploi pour 229 000 Canadiens. Ces événements auxquels nous avons tous participé par le passé — congrès, expositions, colloques et autres réunions d'affaires réunissant plus de 10 personnes — entraînaient des dépenses directes de 33 milliards de dollars et contribuaient annuellement au PIB du Canada à hauteur de 19 milliards de dollars. Ce sont là des chiffres bien concrets. Ils témoignent de l'importance d'un secteur essentiel de l'économie canadienne qui a dû cesser ses activités dans le contexte de la crise actuelle. La COVID-19 a en effet mis fin aux opérations de notre industrie qui s'emploie à réunir entrepreneurs, grands penseurs et citoyens canadiens pour échanger des idées et faire des affaires.
Je tiens à vous préciser que nous ne voulons pas laisser entendre que la réaction à cette crise n'a pas été...
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Certainement. Je suis désolé.
La présidente: Merci beaucoup.
M. Clark Grue: Je ne suis pas en train de vous dire que les mesures prises en réponse à la COVID-19 n'étaient pas appropriées, car c'est tout à fait le contraire. Les professionnels de notre industrie sont déterminés à assurer la sécurité et le bien-être de ceux qui participent aux événements d'affaires. C'est leur raison d'être, leur gagne-pain, leur carrière. Leur compréhension des considérations relatives à la sécurité des participants est sans pareille dans l'industrie. Nous sommes en contact avec nos invités avant leur arrivée, pendant qu'ils sont sous notre responsabilité et après les événements. Il ne s'agit pas ici d'un festival, d'un concert ou d'une visite au centre commercial. Lorsque nous organisons un événement d'affaires, nous pouvons contrôler les allées et venues des participants et limiter leur accès à certains endroits. Nous supervisons aussi la façon dont ils interagissent entre eux. Nous exerçons en outre un contrôle sur les aliments et les boissons qu'ils consomment et la manière dont ils le font. Nous avons pris les dispositions nécessaires pour pouvoir mener nos activités un peu comme le fait la Ligue nationale de hockey avec ses bulles pour les séries éliminatoires.
Notre industrie est donc fin prête à tenir des événements de nouveau. Nous pouvons le faire en toute sécurité, en prenant toutes les précautions nécessaires afin de devenir un modèle à suivre pour le reste de la planète et un objet de fierté pour tous les Canadiens. Bon nombre de nos professionnels contraints à l'inactivité en raison des restrictions en place éprouvent de la difficulté à traverser cette crise. Il s'agit dans bien des cas de nouveaux arrivants au Canada, de parents et de travailleurs qui ne bénéficient pas de la stabilité d'un régime de pension ou de soutiens financiers suffisants. Ce sont des gens vulnérables. Il faut que nos professionnels de l'organisation d'événements d'affaires puissent survivre à cette crise; c'est essentiel pour le Canada. Malheureusement, en l'absence d'un soutien direct, les travailleurs et les entrepreneurs de notre secteur seront nombreux à devoir chercher un emploi ailleurs à la fin de l'automne, sans parler de l'an prochain.
Il y a un autre élément qui est tout aussi important. Les intervenants des différentes industries canadiennes — santé, technologie, énergie, finance, fabrication, foresterie, etc. — comptent tous sur les professionnels de l'organisation d'événements pour pouvoir se réunir avec leurs collègues, leurs fournisseurs et leurs clients. Cette possibilité de rassembler les chefs de file d'une industrie est l'une des pierres angulaires de l'économie canadienne. Cela permet de mettre en commun le capital intellectuel et financier et d'exposer au reste du monde la capacité d'innovation, les ressources et l'excellence de l'industrie canadienne. C'est ainsi que l'on peut stimuler les efforts de recherche et développement, les investissements étrangers directs et les échanges commerciaux.
Je suis ici aujourd'hui pour parler au nom des 229 000 Canadiens travaillant au sein de notre industrie qui ont besoin d'aide pour passer au travers de la crise actuelle. Ces professionnels veulent désespérément pouvoir contribuer à la relance de notre économie. Ils sont passionnés par leur travail et leur apport pour la bonne marche de l'économie canadienne, mais le temps commence à presser. Nous avons perdu une portion considérable de nos revenus de 2020, y compris la quasi-totalité de notre lucrative saison automnale, et voilà que nous anticipons une première moitié de 2021 qui devrait être difficile. Nous sommes l'un des ingrédients de la recette pour la reprise de l'économie canadienne. Nous sommes un outil à la disposition du gouvernement pour amorcer cette phase de reprise avec toutes les précautions et les mesures de sécurité requises après la crise des six derniers mois. Nous pouvons créer de l'emploi rapidement et efficacement.
Nos demandes sont très simples. Il faut que l'on permette à notre industrie d'organiser de nouveau des événements en respectant toutes les restrictions en place de façon sécuritaire et socialement acceptable de telle sorte que les intervenants de nos différents secteurs puissent à nouveau se réunir pour favoriser la relance de notre économie. Nous avons établi des protocoles que nous sommes prêts à appliquer. Vous devez en outre maintenir en place les filets de sécurité nécessaires, comme d'autres l'ont fait valoir avant nous, en les rendant accessibles à un large éventail de travailleurs autonomes, de PME et d'entreprises qui contribuent à cette composante vitale de l'économie. Il faut que l'accès à ces programmes de soutien soit facilité. Enfin, il convient d'établir la distinction entre « événements d'affaires » et « rassemblements de masse » lorsqu'il est question d'événements. On doit mettre à contribution le secteur de l'organisation d'événements d'affaires pour pouvoir réunir à nouveau les Canadiens. Lorsque la situation s'y prêtera, nous pourrons ensuite inviter nos visiteurs internationaux à revenir au Canada pour constater à quel point nous prenons bien soin de nos invités et de notre pays. Il faudrait créer à cette fin un programme financé par le fédéral pour attirer des congressistes au Canada et appuyer l'organisation d'événements d'affaires chez nous.
Je vous remercie de votre attention.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie. Je suis heureuse d'être des vôtres aujourd'hui.
Bien que quelques entreprises aient repris leurs activités pendant la saison estivale et que l'on commence à parler de relance, il faut constater que le secteur touristique canadien est condamné à la stagnation depuis le début de la pandémie. Nous avons été les premiers à être touchés, nous sommes les plus durement affectés et nous serons les derniers à nous en remettre. Pendant que les restrictions sont assouplies et que les revenus commencent à rentrer dans d'autres secteurs et entreprises, l'industrie touristique a encore les mains liées.
J'aimerais vous donner un aperçu de l'impact dévastateur de la pandémie pour notre secteur. Selon notre plus récent sondage mené à la mi-juillet — normalement notre saison forte —, 82 % des entreprises avaient enregistré lors du mois précédent une baisse de revenus de 61 % à 100 % par rapport au même mois l'année précédente. En outre, 68 % des répondants ont indiqué qu'ils ne pourraient pas demeurer en affaires sans une aide financière du gouvernement. Ce sondage portait sur tous les secteurs de l'économie touristique.
Je veux qu'une chose soit bien claire. La santé et la sécurité sont cruciales pour les intervenants de notre secteur. Ce sont des éléments essentiels pour que notre industrie puisse regagner la confiance des clients de telle sorte que ses entreprises de toute taille puissent reprendre leurs activités. Nous avons respecté toutes les règles instaurées par les autorités de la santé publique. Nous en avons fait même davantage dans bien des cas en mettant en place des mesures de sécurité rigoureuses pour assurer la santé et la sécurité de nos employés et de nos invités. C'est le cas notamment des hôtels, des compagnies aériennes, des centres de congrès et d'autres exploitants d'entreprises touristiques. C'est notre situation au moment où les programmes cruciaux de soutien gouvernemental tirent à leur fin et que notre secteur n'a toujours pas accès à des liquidités garanties par l'État.
À la différence d'autres industries, l'économie touristique ne permet pas d'offrir des produits ou des services à l'extérieur des murs ou des expériences en ligne pour maintenir ses activités.
Je vais mettre l'accent aujourd'hui sur quelques-unes de nos grandes priorités.
Il faut d'abord assurer la survie des entreprises touristiques. Nous savons que nous aurons un jour accès à un vaccin. D'ici là, nous avons besoin d'un appui direct et soutenu du gouvernement pour nous aider à survivre jusqu'à la relance. Il y a différents moyens d'y parvenir. Premièrement, il faudrait prolonger la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'à l'été prochain et appliquer la règle d'exonération de telle sorte que les entreprises touristiques les plus durement touchées puissent continuer à recevoir la subvention de 75 % après la fin de l'été.
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La SSUC est l'un des rares programmes de soutien auquel notre secteur a pu avoir accès. Cette mesure essentielle permet à nos entreprises de conserver leur personnel en évitant des licenciements collectifs en septembre, sans parler des risques de faillite.
Deuxièmement, le Programme de crédit aux entreprises (PCE) ne fonctionne pas pour le secteur touristique, comme on vous l'a déjà fait valoir pour les hôtels qui en font partie. C'est un problème pour l'ensemble de notre industrie. Lors de notre récent sondage, 43 % des répondants ont indiqué avoir carrément essuyé un refus. Plus de 50 % ont dû patienter trois mois avant d'avoir des nouvelles, et 38 % attendent toujours. En définitive, seulement 12 % ont vu leur demande accueillie. On considère nos entreprises trop risquées pour avoir droit à un prêt et on les exclut de ce programme. Si on les prive d'un emprunt garanti par l'État, ces entreprises n'auront pas les liquidités nécessaires pour payer leurs frais fixes ou les salaires de leurs employés, et elles seront tout simplement acculées à la faillite. Des modifications doivent être apportées au Programme de crédit aux entreprises afin que les prêts soient garantis à 100 % par le gouvernement et comportent un élément de subvention pour couvrir les frais fixes.
J'en viens à notre deuxième grande priorité. Il faut réouvrir les frontières du Canada et le rendre attrayant pour les voyageurs. Avant la pandémie, le Canada s'apprêtait à accueillir encore une fois un nombre record de visiteurs étrangers avec une contribution attendue de plus de 23 milliards de dollars à notre économie. Depuis mars, nous avons vu le nombre de visiteurs étrangers diminuer de 98 % chaque mois. Étant donné la fermeture de nos frontières, les entreprises touristiques s'efforcent maintenant de survivre jusqu'à la reprise éventuelle des déplacements touristiques, y compris les voyages internationaux. Il sera essentiel d'offrir des incitatifs pour l'achat de produits touristiques afin que cette transition puisse se concrétiser.
L'absence de touristes étrangers a eu des répercussions économiques considérables partout sur la planète, y compris au Canada. De nombreux pays offrent d'importants incitatifs pour susciter l'intérêt des visiteurs étrangers. Dans la situation actuelle, il faut offrir aux Canadiens des incitatifs pour visiter leur propre pays sous la forme de crédits d'impôt. Lorsque nous pourrons réouvrir nos frontières en toute sécurité, il faudra également prendre les moyens pour attirer des voyageurs au sein d'un marché international très concurrentiel. Destination Canada et les autres agences gouvernementales devront investir les fonds nécessaires pour que nous puissions soutenir la concurrence sur ce marché.
Enfin, l'interdiction des rassemblements de masse a fait ses ravages, et la situation ne va pas s'améliorer, loin de là, avec l'arrivée de l'automne si l'on ne peut pas tenir de réunions d'affaires, de congrès et de festivals. Ce secteur de l'économie du voyage aura besoin d'un soutien spécial de telle sorte que les événements soient à la hauteur des attentes lorsqu'il sera de nouveau possible d'en organiser.
Voici maintenant ma conclusion. L'économie touristique est très bénéfique pour le Canada avec ses 1,8 million d'emplois, sa contribution annuelle de plus de 100 milliards de dollars à notre économie, et le sentiment de fierté culturelle et nationale qu'elle nous procure. Le Canada ne peut pas se permettre de perdre son secteur touristique. Nous sommes reconnaissants pour les programmes mis en place jusqu'à maintenant, mais nous avons encore besoin du soutien gouvernemental pour nous assurer de pouvoir être là pour accueillir les touristes dans un avenir plus ou moins rapproché.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente. Je suppose que mon temps commence à partir de maintenant.
Je veux d'abord seulement réitérer les regrets exprimés par M. Richards concernant le fait que nous ne tenions qu'une seule séance. Il est vraiment dommage que l'on accueille aujourd'hui sept témoins pendant moins de deux heures pour traiter de la situation d'une industrie aussi importante. J'aurais par ailleurs quelques observations à faire avant de poser mes questions.
Nous accueillons aujourd'hui les représentants d'une industrie qui, année après année, injecte plus de 1 milliard de dollars dans notre économie, fait croître notre PIB de 2 %, et procure de l'emploi à près de 2 millions de Canadiens. Comme nous le savons tous maintenant, c'est aussi l'industrie qui a été la première à être touchée par cette crise. Nos témoins nous ont déjà indiqué que des difficultés persistent et que l'industrie sera probablement la dernière à se remettre sur pied. Il est donc vraiment important que le gouvernement établisse des plans pour lui venir en aide. Nous n'avons cependant toujours pas vu de plan gouvernemental s'adressant expressément au secteur du tourisme.
Nous savons que la ministre a pour ainsi dire invité les intervenants du secteur touristique à présenter une demande à Diversification économique de l'Ouest, et tout indique que le processus est très laborieux. Ce processus est différent de celui d'une demande de prêt de 40 000 $ dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC). Nous savons qu'une grande partie des programmes ne sont pas accessibles aux gens du secteur touristique et à bon nombre des organisations dont nous avons entendu les représentants ce matin. On ne peut pas véritablement parler d'un plan, lorsqu'on se limite à affecter au tourisme intérieur une partie des fonds prévus pour le tourisme international.
Nous n'avons toujours pas de plan pour ce qui est du transport aérien, du tourisme saisonnier, du ski, de l'agritourisme, des tournois sportifs et autres événements, ou du tourisme artistique, musical, historique ou culturel. Il n'y a rien du tout. De nombreux intervenants du secteur touristique m'indiquent qu'ils y voient une rebuffade. Si aucune autre rencontre n'est effectivement prévue pour ce secteur, il serait vraiment important que les autres représentants de l'industrie qui souhaitent s'exprimer écrivent à notre comité à l'adresse INDU@parl.gc.ca. Il est en effet primordial que nous puissions produire un rapport complet tenant compte de toutes les perspectives.
Je passe maintenant à mes questions.
J'en ai quelques-unes pour M. Vézina de l'Association Restauration Québec. Le site Web de votre organisation fait état d'un sondage révélant que 61 % des restaurants ne pourront poursuivre leurs activités plus de six mois dans les conditions actuelles. J'aimerais que vous puissiez nous dire aujourd'hui si le gouvernement fédéral a communiqué avec votre organisation pour lui faire part d'un quelconque plan prévoyant des mesures spéciales afin d'appuyer le secteur du tourisme gourmand.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je voudrais remercier spécialement mes collègues du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie d'avoir abordé la question de l'industrie touristique. C'est particulièrement important dans ma circonscription, évidemment, mais aussi dans l'ensemble du Québec et du Canada.
J'ai rencontré à quelques reprises certaines des personnes présentes ou des représentants de différents organismes avant et durant la crise de la COVID-19. Madame Bell, je crois que vous aviez utilisé l'exemple du canari. Vous aviez mentionné que l'industrie touristique redémarrerait peut-être la dernière, mais qu'elle avait été touchée la première. Il faut savoir en tenir compte.
Selon moi, le grand défi, c'est que les programmes apparaissent très mal adaptés à la réalité des entreprises touristiques ou culturelles. Aujourd'hui, nous recevons également des représentants de l'industrie culinaire. Ces programmes font du mal à l'ensemble de ces industries. J'espère que c'est l'une des choses que l'on retiendra.
M. Vézina a notamment mentionné l'impact de la Prestation canadienne d'urgence et de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants sur le recrutement de la main-d'œuvre. Dans plusieurs régions du Québec, dont la mienne, la pénurie de main-d'œuvre est encore un enjeu important. Ce l'était avant la crise. S'il n'y a pas de programme adapté visant à favoriser le retour à l'emploi, il y aura des problèmes. De plus, à mon avis, les frais fixes inclus dans l'Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial créent beaucoup plus de confusion que de résultats.
Pour ce qui est de l'industrie touristique, je pense qu'il est important de rappeler que le retour à la normalité va prendre du temps. On parle de 2023 ou de 2024. Du moins, c'est ce que j'ai entendu de la part des gens de l'industrie. Les Québécois ont particulièrement été au rendez-vous. D'ailleurs, j'en ai croisé plusieurs. J'ai eu de la chance, car plusieurs amis sont venus me visiter en Abitibi-Témiscamingue, notamment. Quant à lui, le volet du tourisme international représente beaucoup d'argent et c'est une sécurité qu'on risque d'avoir des difficultés à obtenir.
Mon message est le suivant: il faut s'assurer que nos programmes visent un retour à long terme. Un des défis que devra relever l'industrie sera de déterminer de quelle façon elle va revenir à la normalité. L'une des propositions que vous aviez faites lors d'une de nos rencontres était un retour à 70 % des activités, non pas seulement en fonction des pertes, mais jusqu'à un retour à la normalité. Si on veut assister au retour des festivals et si les restaurants veulent maintenir leurs activités, il faut que l'on tienne compte du fait que la saison estivale est courte. On sait que 65 % de l'économie touristique, donc le deux tiers, se font l'été. Qu'est-ce qui va se passer durant l'année? L'enjeu clé est celui de la main-d'œuvre; il faut garder les emplois actifs pour assurer une vision de développement à long terme et prévoir l'année prochaine.
Ma question s'adresse à M. Hamel, le représentant de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec.
Pourriez-vous terminer votre intervention quant au Fonds d'aide et de relance régionale, le FARR? On sait que les entreprises touristiques ont grandement besoin de liquidités pour faire face à la crise économique. C'est le nerf de la guerre.
Une modification à l'actuel FARR, afin de l'ajuster à l'industrie touristique, serait-elle une solution qui permettrait à ces entreprises d'avoir rapidement les liquidités nécessaires et une subvention, à la fin du processus de remboursement, afin de les aider à les relancer à l'image du programme FARR, mais de façon adaptée?
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Je vous remercie, monsieur Lemire.
Pour répondre à quelques questions posées plus tôt, je dirai que, actuellement, les provinces n'ont pas de mesures costaudes et robustes leur permettant d'aider l'industrie touristique. C'est un problème majeur. La mesure la plus structurante est la Subvention salariale d'urgence du Canada.
L'autre problème criant est celui des liquidités. Au Québec, on a essayé de voir quels seraient les meilleurs programmes déjà existants afin de les adapter au problème des liquidités de l'industrie touristique dans l'ensemble du pays.
Nous avons discuté avec Mme Bell et avec l'Association des hôtels du Canada. Le FARR, tel qu'on le connaît actuellement, ne permet pas aux entreprises importantes et structurantes pour notre économie d'avoir accès à des fonds. Pourtant, ce sont des entreprises qui assureront la création de richesse et le maintien de l'emploi d'un bout à l'autre du pays au moment de la relance.
Nous demandons donc une révision de ce programme, pour que celui-ci soit plus flexible et plus adapté aux besoins réels de l'ensemble des entreprises touristiques du Canada et de celles dont le chiffre d'affaires est supérieur à 5 millions de dollars. Nous demandons d'avoir accès à des liquidités rapidement et à coût abordable.
Plus tôt, on a parlé de problèmes liés aux banques. En effet, les entreprises ne peuvent pas être surendettées. Ce que nous demandons existe déjà au fédéral. Nous demandons un prêt subordonné. Si les entreprises se relèvent plus rapidement que les autres et qu'elles sont capables de rembourser le prêt avant le 31 décembre 2022, comme stipulé dans le programme actuel, il faut qu'il y ait un moratoire sur le capital et l'intérêt et que la partie non remboursable se situe entre 25 et 50 %.
L'accès à des liquidités est un problème criant et important.
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Merci, madame la présidente.
Merci à tous nos témoins.
Je vais vous expliquer le fonctionnement d'un programme avant de vous laisser répondre à tour de rôle pour nous indiquer si ce programme pourrait être bénéfique pour vous et pour votre organisation. Je vais expliquer en quoi cela consiste exactement, de telle sorte que nous parlions tous de la même chose, après quoi je vous demanderais de nous indiquer, par un oui ou par un non, s'il pourrait vous être utile en suivant l'ordre dans lequel vous avez présenté vos exposés.
Il s'agit en fait du programme Emplois d'été Canada.
Chaque année, tous les députés reçoivent des fonds pour ce programme. C'est mon cas depuis 18 ans et il n'y a pas eu un seul été où le nombre d'employeurs intéressés n'était pas trop élevé pour le budget à ma disposition. Ce programme permet de couvrir entièrement la rémunération des étudiants dans le secteur à but non lucratif, et même, à titre exceptionnel cette année, dans le secteur privé.
Je vais vous donner l'exemple de ma circonscription de Windsor West. J'ai reçu jusqu'à maintenant des demandes totalisant 3 millions de dollars alors que je dispose d'environ 1,2 million de dollars pour l'emploi étudiant. Des employeurs, dont un grand nombre dans le secteur touristique, présentent une demande pour obtenir ces subventions salariales. Leur demande est validée par la fonction publique, puis soumise à l'approbation d'un député. Le député peut modifier, dans un sens ou dans l'autre, le nombre d'heures d'emploi demandé. J'essaie de les répartir équitablement en mettant l'accent sur le tourisme et d'autres secteurs offrant de bonnes perspectives à nos jeunes.
Le gouvernement a bien réagi cette année en prolongeant la durée du programme. Il peut ainsi s'appliquer à des emplois jusqu'en février en incluant le travail à temps partiel pour les étudiants.
Si je vous donne tous ces détails, c'est justement parce que cela touche la controverse à l'origine du scandale éclaboussant actuellement l'organisme UNIS. Les dirigeants de cet organisme soutenaient qu'ils devaient aider les étudiants en leur permettant de faire ce travail. Comme je viens de l'indiquer, la demande pour ce programme dépasse l'offre chaque année. Étant donné qu'il en est de même depuis plusieurs années déjà, on obtient un financement cumulatif insuffisant de l'ordre de 912 millions de dollars pour l'ensemble du pays.
Si je vous pose la question, c'est donc en raison de la déclaration controversée du qui prétendait que personne d'autre ne pouvait y parvenir, qu'il n'y avait pas d'autre moyen pour ces jeunes de passer à l'action. Je peux vous affirmer pour ma part que la fonction publique a déjà validé 200 postes supplémentaires pour des étudiants, y compris ceux de Windsor West. On pourrait financer ces postes si l'on faisait le nécessaire demain matin. C'est un élément de solution que nous avons à portée de la main, car il n'est nullement nécessaire d'adopter une loi spéciale.
Voici donc ma question. Si ce programme était modifié de manière à permettre aux étudiants de jouir d'une certaine flexibilité en prévoyant un plus grand nombre d'heures de travail dans le secteur touristique et dans d'autres industries, et si les étudiants étaient payés directement grâce au financement que nous pourrions octroyer dès maintenant, est-ce qu'il serait avantageux pour votre organisation de pouvoir profiter d'une telle marge de manoeuvre compte tenu des difficultés avec lesquelles vous devez maintenant composer?
Je vous demanderais de répondre dans l'ordre en m'indiquant par un oui ou par un non si cela serait bénéfique pour vous. Je vous en serais reconnaissant, car nous mettons tout en oeuvre pour que ces fonds puissent être rendus disponibles afin que les étudiants puissent occuper ces emplois pendant les 6 à 12 prochains mois. Si toutefois l'idée vous semble plutôt mauvaise, je préférerais que vous me l'indiquiez. Je vous demanderais de bien vouloir répondre seulement par un oui ou par un non pour que je puisse connaître l'avis de tout le monde.
Monsieur le greffier, pouvez-vous voir au besoin à ce que l'ordre soit respecté?
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Je voulais simplement préciser pour le compte rendu qu'à un moment où le gouvernement et des groupes d'intérêts spéciaux conseillent fréquemment à ma province de « diversifier son économie », des événements comme le stampede et certainement le tourisme en général — et je suis certaine que M. Richards y fera allusion dans ses observations — liés à des régions comme Banff ont subi un énorme revers et que ces secteurs représentent une grande partie de l'économie de l'Alberta.
Je pense qu'il faut reconnaître que l'Alberta est touchée de nombreuses manières différentes, et il n'y a pas vraiment eu beaucoup de gens qui ont plaidé pour les événements touristiques de renom de la province. Je sais que vous défendez certainement les intérêts de festivals qui ont lieu dans de nombreuses collectivités rurales, y compris dans ma province, ce qui est formidable, mais je voulais simplement préciser que le stampede n'était pas inclus dans cette demande.
Le prochain commentaire que je vais faire — et je vais mettre maintenant mes notes de côté —, c'est que j'ai décelé un thème parmi bon nombre des exposés d'aujourd'hui, à savoir qu'il y a beaucoup d'incertitude dans l'industrie et que cela précipite quelques problèmes. Tout d'abord, j'ai entendu dire — et je l'ai entendu lors de conversations privées avec d'autres groupes industriels — que les opérateurs touristiques ont du mal à obtenir des prêts en ce moment, en raison de l'incertitude liée à un manque de mesures permettant de savoir quand les restrictions aux frontières pourraient être assouplies. Je ne plaide pas nécessairement pour cet assouplissement, mais il y a une absence d'indicateurs qui permettraient de déterminer à quoi cet assouplissement ressemblerait et quand il pourrait être attendu.
L'autre chose que j'ai entendu dire à propos des prêts, c'est que les banques ne sont tout simplement pas prêtes à soutenir les opérateurs sans l'intervention du gouvernement. Je vous cède simplement la parole pour vérifier que c'est bien ce que tous les témoins ici présents ont exposé au Comité aujourd'hui.
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Je vous remercie de votre question.
Si l'on s'en tient strictement au secteur hôtelier, il y a deux défis majeurs à relever en ce moment. Le premier est que l'organisme de réglementation actuel des banques, à savoir le BSIF, n'a pas révisé la réglementation pour la COVID, ce qui signifie qu'il utilise un ancien ensemble de règlements pendant la période de pandémie. Il faut obtenir des évaluations, et c'est tout un processus. Les banques disent: « Vous valez 20 ou 30 % de moins ». Comme l'industrie hôtelière détient de gros actifs, les banques déclarent simplement: « Vous êtes en dehors de votre ratio prêt-valeur, et cela signifie que nous ne pouvons pas vous autoriser à emprunter davantage », et ce, en dépit du fait que le gouvernement garantit le prêt à 80 %.
Ensuite, vous avez souligné, à juste titre, l'autre problème, à savoir qu'il n'y a pas de visibilité quant au moment où les flux de trésorerie reviendront, alors on nous conseille simplement de ne pas présenter de demandes.
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Je vous remercie, madame la présidente. Je partagerai mon temps de parole avec M. Longfield.
Je m'excuse pour ma voix rauque et pour tout problème éventuel. La traduction fonctionne-t-elle? C'est la question que je souhaite poser avant de commencer. Elle fonctionne. D'accord.
Ma question pourrait s'appliquer à tous nos témoins. J'aimerais donc vous remercier tous de votre participation à la séance d'aujourd'hui.
Il est évident qu'il existe actuellement des programmes qui, s'ils étaient prolongés ou élargis, pourraient aider bon nombre des industries qui témoignent aujourd'hui. Nous savons également que la situation pourrait durer plus longtemps que ce que nous avions prévu au départ. On peut s'attendre à vivre dans ces conditions pendant les deux ou trois prochaines années, comme cela a été mentionné précédemment. Au cas où cela se produirait, de nombreuses industries partout au Canada ont cherché à élaborer des stratégies de relance et à trouver de nouvelles façons de faire des affaires qui les aideraient à continuer de survivre au beau milieu de cette crise.
Y a-t-il des moyens auxquels vos industries ont pensé et que le gouvernement serait en mesure de vous aider à mettre en œuvre à l'avenir, des moyens qui sortiraient des sentiers battus ou des moyens dont on ne parle pas encore ou qui ne sont pas déjà en cours de réalisation? Si vous deviez penser à une nouvelle façon de faire des affaires l'année prochaine, y a-t-il une stratégie que nous pourrions vous aider à mettre en œuvre à l'échelle fédérale? Y a-t-il un type de programmes qui, selon vous, serait utile à l'avenir, compte tenu de cette nouvelle façon de faire des affaires?
Pendant cette partie de mes questions, je vais poursuivre sur le thème de la façon dont le format virtuel peut aider certaines parties de l'industrie, mais non d'autres parties de l'industrie.
Monsieur Roy, j'aimerais vous adresser mes questions pour commencer. À Guelph, il y a l'Improvisation Festival et le Hillside Festival, qui ont été établis dans cette ville, mais qui sont devenus virtuels cet été. En réalité, la rémunération des artistes vient du fait qu'ils participent à un festival et qu'ils peuvent y commercialiser leurs produits physiques. Même si les organisateurs de l'événement sont en mesure de s'en sortir, le secteur culturel et les artistes eux-mêmes ont du mal à se faire rémunérer.
Ils ne sont certainement pas rémunérés de façon appropriée par les services de diffusion en continu. Le comité de l'industrie s'est penché sur cette question pendant la dernière législature. Pouvez-vous nous parler de l'importance de la rémunération des artistes?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
À chacun des témoins.... Comme dans toutes les autres collectivités du Canada, le secteur du tourisme ici, en Alberta, a été décimé financièrement par cette pandémie, en raison de l'annulation de rodéos, de colloques, d'événements sportifs, d'expositions emblématiques et d'autres attractions touristiques. Les membres de notre bassin local de bénévoles sont très frustrés, tout comme l'industrie hôtelière locale.
Comme l'Association de l'industrie touristique du Canada l'a souligné d'après sa récente enquête, sans aide financière immédiate, de nombreux hôtels et autres entreprises touristiques devront probablement fermer leurs portes pour toujours. L'une des questions que j'ai entendues lors de mes discussions avec les hôteliers locaux est la suivante: « Que pouvons-nous faire pour être prêts si la situation se reproduit? » Parce que la fermeture... Je sais qu'il y a eu des possibilités au tout début de la pandémie. Nous avons parlé d'utiliser des hôtels pour contribuer à la planification de la pandémie. Je sais qu'il a été mentionné plus tôt que c'est quelque chose qui a été fait, mais les hôteliers veulent s'assurer qu'ils sont prêts pour cette éventualité.
En ce qui concerne l'Association des hôtels du Canada et les activités qui ont eu lieu, comment pouvons-nous envisager de les développer afin que nos hôteliers aient une petite idée de la manière dont ils pourraient s'adapter à ces activités si nous devions revivre cette épreuve?
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Oui, cela a vraiment changé la donne pour nous.
Notre industrie est fondée sur les rassemblements de masse — ce sont les activités que nous connaissons et que nous pouvons exercer. Donc, oui, il y a déjà eu des situations où les rassemblements de masse ont été limités, mais pas au cours des dernières années. Aujourd'hui, nos entreprises et notre industrie cherchent à se diversifier dans les limites du secteur touristique national, je dirais, et nous cherchons donc à exercer d'autres activités. Nous envisageons des activités accessibles en voiture ou des activités de service à l'auto à plus petite échelle, mais nous nous concentrons aussi un peu plus sur l'agrotourisme et sur la manière dont nous pouvons soutenir de façon permanente nos collectivités locales.
Au niveau fédéral, je dirais qu'il s'agit d'un soutien pour nous aider à diversifier notre modèle d'affaires, ainsi que pour nous aider à mettre nos édifices à niveau. Nous avons beaucoup de beaux édifices, dont certains sont des bâtiments patrimoniaux, et le fait de les mettre à niveau pour qu'ils puissent être utilisés à des fins polyvalentes nous aiderait certainement à l'avenir.
Je souhaite adresser mes questions à Mme Grynol. Je vous remercie d'avoir consacré une partie de vos vacances à la séance du Comité et de soutenir le secteur hôtelier pendant ce temps.
Nous siégeons au sein du comité de l'industrie, et non du comité des finances. Je sais que le comité des finances examine des modèles financiers. En ce qui concerne les liquidités, je travaille avec une grande chaîne locale de Guelph, ainsi qu'avec des gîtes touristiques et un centre de conférences de Guelph, qui suivent des modèles d'affaires très différents, mais qui dépendent tous des visiteurs, bien sûr. En ce qui concerne l'hôtel et le centre de conférences, la location des salles ainsi que la restauration et le service qui l'accompagnent rapportent bien souvent à l'organisation des profits plus substantiels que la location de chambres. De plus, il y a également des dépôts qui ont été versés par des organisations sans but lucratif ou dans le cadre de mariages qui n'auront pas lieu. Au cours du prochain exercice, ces dépôts seront toujours inscrits dans les livres et auront des répercussions sur la trésorerie.
Pourriez-vous nous parler de la question des liquidités? Je sais que, par l'intermédiaire de la BDC et d'EDC, des prêts ont été obtenus généralement auprès d'une coopérative de crédit. Comme vous l'avez souligné, les banques ne financent généralement pas les hôtels. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous en dire un peu plus sur les liquidités, afin que nous puissions comprendre comment fonctionne cette industrie?
L'industrie hôtelière est fondée sur les actifs, donc quand vous allez à la banque et que vous demandez un prêt, ce n'est pas comme si vous louiez les installations et que la banque se contentait d'examiner vos flux de trésorerie; elle étudie la valeur réelle de la propriété. Comme je l'ai indiqué précédemment, la plus grande difficulté, c'est que les banques ne semblent pas pouvoir mettre le doigt sur ce que vaut un hôtel en ce moment, et c'est la faille la plus profonde et la plus fatale du PCE que nous avons été en mesure de repérer tout au long de ce processus.
Pour répondre à votre question au sujet des liquidités, d'après notre analyse d'un hôtel de 100 chambres, sur une période de 12 mois, son propriétaire aurait besoin d'une somme de 600 000 dollars. Ce chiffre s'appuie déjà sur l'hypothèse que le programme de subvention salariale d'urgence sera en vigueur jusqu'en décembre, au taux réduit déjà prévu, et qu'il n'y aura pas d'autres programmes réellement pertinents en matière d'aide.
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Merci, madame la présidente.
Tout d'abord, je tiens à remercier nos invités d'être présents aujourd'hui.
Je veux souligner l'importance de l'industrie touristique au Québec. Cette industrie compte plus de 400 000 travailleurs et génère près de 9 % des emplois dans l'économie québécoise. On parle ici de plus de 30 000 entreprises. Il est important de préciser que les deux tiers de ces 30 000 entreprises se situent à l'extérieur des grands centres, c'est-à-dire à l'extérieur des régions de Québec et de Montréal. Ce sont majoritairement de petites entreprises. En effet, plus de 80 % de ces entreprises comptent moins de 20 employés.
Monsieur Hamel, vous avez parlé tout à l'heure de l'importance des liquidités et d'éventuels moratoires afin d'aider ces entreprises. On comprend très bien que, pour les petites entreprises, il est plus difficile de disposer de beaucoup de liquidités. Nous sommes donc totalement d'accord avec vous pour ce qui est du soutien financier de ces entreprises. Vous avez mentionné la modification apportée au Fonds d'aide et de relance régionale, le FAAR. Dernièrement, un autre programme a été modifié, soit la Subvention salariale d'urgence du Canada. Comme nous le savons, ce programme a été très structurant pour l'industrie touristique dès le début de la pandémie. Or les nouveaux critères de ce programme ont fait en sorte de mettre hors circuit de nombreuses entreprises touristiques du Québec. En effet, les nouveaux critères ne sont pas nécessairement adaptés aux entreprises touristiques.
Monsieur Hamel, pouvez-vous nous dire quelles sont les répercussions négatives des nouveaux critères de ce programme?
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Je vous remercie de votre question.
L'impact est majeur pour l'industrie touristique en ce qui a trait aux subventions. L'industrie touristique, qui a été la plus affectée, a reçu un soutien de sa masse salariale de l'ordre de 75 %. À partir de septembre, ce pourcentage va passer à 65 %, puis à 45 %, et à la fin novembre, à presque 0 %.
Pour ce qui est de l'impact, les entreprises de festivals n'auront pas amassé assez de fonds pour traverser l'hiver. Partout au Canada, les entreprises saisonnières comme les stations de ski n'auront pas de clientèle provenant de l'extérieur du Québec, voire du Canada, qu'ils avaient par le passé. L'absence de ces clientèles va faire en sorte que les chiffres d'affaires seront très marginaux et que les entreprises ne pourront pas soutenir leur masse salariale, donc leurs employés, qui sont vraiment essentiels dans l'industrie touristique.
Nous demandons vraiment que le gouvernement du Canada révise les conditions de ce programme. Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente. Je suis désolé de ne pas avoir accédé à la séance en temps voulu.
J'ai déjà posé la question suivante, et je vous ai fourni des détails, parce qu'il s'agit d'un programme qui pourrait être en vigueur en ce moment, mais il ne cernerait pas encore vraiment la profondeur du problème en ce qui concerne la situation de l'industrie.
Madame Grynol, j'aimerais vous poser une question. En ce qui concerne les hôteliers et, en particulier, les petits propriétaires, s'ils n'obtiennent pas ce genre d'aide maintenant, y aura-t-il simplement un grand nombre de faillites et d'hôtels mis sur le marché? Si c'est le cas, devrions-nous envisager une mesure encore plus audacieuse pour faire face au problème, car d'une manière ou d'une autre, les hôteliers ne pourront pas rembourser leur emprunt?
Donnez-nous un aperçu de l'importance de ce problème.
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Espérons que la troisième fois sera la bonne, madame la présidente.
Je commencerai par répéter ce que j'ai dit précédemment, à savoir qu'il est vraiment regrettable qu'une seule séance ait été prévue, semble-t-il, pour étudier cette industrie incroyablement importante pour notre pays, et que nous l'ayons tellement bourrée de témoins qu'il est difficile de les interroger tous. J'espère que tous les autres membres de l'industrie du tourisme qui nous écoutent et qui aimeraient avoir la possibilité de s'exprimer prendront en considération la suggestion de ma collègue, Tracy Gray, et écriront à la présidente et au greffier afin de demander qu'on leur accorde cette possibilité, car elle est extrêmement importante.
Cela dit, j'aimerais avoir l'occasion de poser quelques questions et de poser chacune de ces questions à quelques-uns d'entre vous. Je commencerai par la première question, qui sera adressée à la représentante de l'ACFE ou au représentant de FEMC, selon celui d'entre vous qui souhaitera y répondre. La question s'adresse également à Meetings Mean Business, ainsi qu'à l'AITC. J'espère que j'aurai le temps de poser une deuxième question à l'Association des hôtels du Canada et à l'Association Restauration Québec.
Je commencerai par poser la première question. Quelques-uns d'entre vous ont mentionné dans leur déclaration préliminaire l'idée selon laquelle l'industrie touristique diffère grandement de presque toutes les autres industries auxquelles nous avons affaire au sortir de cette pandémie, parce qu'elle a été frappée la première et la plus durement et parce que son rétablissement sera le plus long. Beaucoup d'entre vous ont évoqué l'idée que ce rétablissement aurait lieu le printemps prochain, car c'est une industrie saisonnière à de nombreux endroits, et dans le cas des événements et des festivals, cela signifie que les entreprises seront privées de revenus pendant essentiellement deux ans. C'est là une très longue période pour la survie d'une entreprise, en particulier quand bon nombre de ces entreprises sont de petites entreprises ou, dans certains cas, des organisations sans but lucratif.
Il aurait été préférable que je pose cette question au cours de la première série de questions, mais comme ces trois organisations ont évoqué cette idée, j'aimerais leur demander si elles peuvent passer 30 secondes chacune à expliquer un peu mieux à ceux qui ne connaissent pas l'industrie aussi bien que moi ou à d'autres personnes ici présentes pourquoi au juste l'industrie du tourisme est différente et quels effets aura le fait que le gouvernement traite l'industrie du tourisme de la même manière qu'il traite les autres petites entreprises, qui ont peut-être la possibilité de continuer à exercer leurs activités d'une manière différente ou de revenir à la normale plus rapidement.
Je vais d'abord demander à l'ACFE ou à FEMC, puis à Meetings Mean Business et à l'AITC, de passer 30 secondes chacun à expliquer ce concept à ceux qui connaissent moins bien le secteur.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins de leur participation. Je tiens à vous féliciter pour vos recommandations, qui étaient très précises et sectorielles. Vous avez également présenté des points de vue sur les raisons pour lesquelles il est encore possible d'améliorer le rendement de certains des programmes par rapport au secteur dont vous faites partie. En écoutant tous les témoins, je me suis rendu compte que, dans cette équation, il y a un autre groupe d'intervenants dont nous devons tenir compte, c'est-à-dire les consommateurs.
Un grand nombre d'entre vous ont parlé de certaines des enquêtes qui ont été réalisées par leur organisation. J'aimerais savoir si certaines de ces enquêtes ont pu sonder la sensibilité des consommateurs, que ce soit des visiteurs étrangers, des visiteurs américains, des visiteurs d'autres provinces ou des visiteurs locaux. Qu'avez-vous observé à propos de l'attitude et de la motivation de ces consommateurs? Ces renseignements nous permettront d'avoir une vision équilibrée de l'industrie et des consommateurs.
J'aimerais commencer par interroger la représentante de l'Association de l'industrie touristique du Canada, Mme Bell. Certaines de vos études ont-elles révélé quelque chose concernant le comportement ou les impressions des consommateurs?
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Je vous remercie de vos réponses.
Je vais maintenant m'adresser de nouveau à l'Association de l'industrie touristique du Canada. Nous avons remarqué que le gouvernement fédéral avait notamment accordé une aide financière à l'industrie du tourisme. En particulier, 46 millions de dollars ont été versés au Québec et aux Maritimes, mais dans ma province, la Saskatchewan, nous n'avons reçu que 1,5 million de dollars pour soutenir le secteur du tourisme.
Je vais juste passer en revue quelques chiffres. Le pourcentage d'emplois liés au tourisme s'élève à 3,2 % en Saskatchewan, ce qui est en fait identique au pourcentage de l'Ontario. Ce pourcentage est également comparable à celui de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et du Québec. Le pourcentage à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse atteint évidemment un niveau plus élevé que partout ailleurs.
Pourquoi pensez-vous qu'une somme aussi importante a été versée à l'Est du Canada, alors que si peu d'argent a été versé à l'Ouest canadien?
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Je vous remercie d'avoir posé cette question.
C'est une question que nous avons soulevée auprès de la ministre et du gouvernement. Cette aide a été très inégale.
Je pense que ce qui s'est passé, c'est que le programme du FAAR a été mis en oeuvre, mais pas à l'échelle nationale [Difficultés techniques]. Les organismes de développement régional ont distribué ces fonds dans ces régions. Malheureusement, après tout ce qui a été dit et fait, nous avons constaté qu'il y avait beaucoup moins de subventions ou de prêts offerts dans les provinces de l'Ouest. Nous travaillons toujours sur ce dossier avec le bureau de la ministre, afin de déterminer si quelque chose peut être fait.
Pour l'essentiel, chacun des ODR, ou organismes de développement régional, s'occupe de ses propres intervenants. Il n'y a pas de règles nationales applicables à tous ces organismes.
Je me pose la question, car il y a des entreprises comme Treeosix au parc Cypress Hills, Harvest Eatery, un restaurant à Shaunavon, et le parc national des Prairies, qui sont toutes des entreprises primées. En outre, en dehors de ma circonscription, près de Saskatoon, il y a le parc patrimonial Wanuskewin, où, pour la première fois en 150 ans, un bébé bison est né sur une terre ancestrale. L'industrie touristique de la Saskatchewan a beaucoup à offrir. Ce n'est pas une simple réflexion après coup; c'est quelque chose dont nous sommes extrêmement fiers ici.
Lorsque nous parlons à ces différentes industries, je me demande si ces personnes doivent présenter une demande directement à ces ODR, ou quel ordre fonctionne pour qu'elles puissent obtenir un financement ou pour que leur demande de financement soit meilleure, si un si petit nombre de subventions sont accordées par les ODR mêmes?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Dans l'industrie touristique, les promoteurs sont forcément des acteurs très importants, mais il y a aussi les personnes qui s'assurent de promouvoir l'offre touristique dans chacune des régions. Nos associations touristiques régionales travaillent fort pour favoriser la coopération plutôt que la compétition. Pour moi, c'est très important. En Abitibi-Témiscamingue, l'écosystème touristique est particulièrement important. Comme le dirait mon père, il faut développer le lien émotif que nous avons avec notre territoire.
Ces associations touristiques régionales doivent évidemment disposer de ressources humaines pour maintenir le lien entre différents secteurs, par exemple, entre les pourvoiries et la Fédération des pourvoiries du Québec; entre le projet Accès Plein Air, chez nous, et Aventure Écotourisme Québec; ou entre les clubs de motoneige et l'Association de l'industrie touristique du Canada. Il en va de même pour les hôtels, la culture et nos élus, et même pour le tourisme autochtone. Des projets qui sont reliés entre eux sont essentiels pour assurer la pérennité et la promotion de l'industrie. Tout cela demande une coordination des ressources.
Ma question s'adresse à l'Alliance de l'industrie touristique du Québec. À votre avis, compte tenu des besoins, est-il plus que jamais nécessaire de disposer d'argent frais, autrement dit de bonifier l'enveloppe de Développement économique Canada pour assurer que les associations touristiques régionales obtiennent des fonds?
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Merci, madame la présidente.
En tant que néo-démocrates, nous serions également en faveur de la comparution du commissaire à la protection de la vie privée. J'espère que cette motion sera présentée, car ce sera une bonne chose pour de nombreuses raisons.
Je tiens à remercier M. Lemire d'avoir attiré l'attention du Comité sur le secteur du tourisme. Ce que j'ai entendu est un peu troublant, en ce sens que les discussions et les négociations avec le gouvernement ont été permanentes. Mais, ces discussions sont souvent mises de côté en attendant ce qui va se produire ensuite. Ce n'est pas une bonne stratégie. Je pense que nous avons besoin d'une stratégie sectorielle spéciale, qui réponde à des situations uniques, car nous vivons une époque unique, parce que la culture et le comportement humain changent beaucoup plus difficilement dans votre industrie.
Monsieur Vézina, mes beaux-parents avaient un petit restaurant chinois. Je peine à imaginer que l'espace disponible qu'ils pourront utiliser dorénavant et pendant longtemps couvrira leurs frais généraux et leurs marges. Windsor vient juste de sortir de la phase 2 du déconfinement et passera à la phase 3. L'annonce en a été faite aujourd'hui.
Quels problèmes pose cet espace supplémentaire inutilisé dans un restaurant qui était rentable avant du point de vue du chiffre d'affaires?
Je tiens à remercier une nouvelle fois les témoins pour leur présence ici, ainsi que les membres, les analystes, les traducteurs et le groupe de la TI, encore une fois, pour leur patience et pour avoir fait en sorte que cette journée soit possible.
En tant que députés, nous avons tous la possibilité de promouvoir aussi l'industrie touristique localement. Je le répète: vous pouvez suggérer aux habitants de vos circonscriptions de voyager localement, de rester chez eux et de visiter la Belle Province, dans notre cas, et de soutenir vos restaurants et hôtels locaux. Nous nous en sortirons tous ensemble.
[Français]
Merci beaucoup.
[Traduction]
Sur ce, la séance est levée.