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Bonjour à tous. La sixième réunion du Comité permanent de la Citoyenneté et de l’Immigration va commencer.
J’aimerais faire le point suite aux difficultés techniques que nous avons eues à notre réunion de lundi.
Le greffier a invité les témoins de la dernière réunion à nous faire parvenir leurs commentaires en complément de leur témoignage, et ces commentaires seront annexés au compte rendu de notre réunion de lundi. De plus, le greffier leur a envoyé la transcription de la réunion et les a invités à proposer des modifications à leur témoignage, le cas échéant.
Pour ce qui est de la santé et de la sécurité à notre réunion d’aujourd’hui, je rappelle à tous ceux qui sont dans la salle de se tenir à au moins deux mètres les uns des autres, sinon de porter un masque.
Nous nous réunissons en format hybride, c’est-à-dire que certains députés sont dans leur bureau sur la Colline et d’autres sont en visioconférence.
Je rappelle à tous les députés de ne pas parler trop vite pour que les interprètes puissent les suivre. Le greffier prendra note de toutes les mains qui se lèvent et dressera une liste en conséquence.
Tous les votes se feront par appel nominal, sauf pour les votes à l’unanimité ou avec dissidence.
La réunion est diffusée sur le Web, sur ParlVu.
Cela dit, je souhaite la bienvenue à tous les membres du Comité, ainsi qu’à nos témoins que je remercie de comparaître aujourd’hui, alors que nous examinons l’impact de la COVID-19 sur le système d’immigration.
Nous accueillons aujourd’hui une représentante du YMCA of Northeastern Ontario, Mme Helen Francis, présidente-directrice générale; Mme Fadia Mahmoud, du Centre social d'aide aux immigrants; et, à titre personnel, Mme Kelly Goldthorpe, associée principale chez Green and Spiegel; Mme Elizabeth Long, avocate et associée chez Long Mangalji, LLP; M. Alastair Clarke, avocat chez Clarke Immigration Law; et M. Mark Holthe, avocat chez Holthe Immigration Law.
Je suis désolée, mais nous sommes en retard à cause du vote à la Chambre. Puisque nous avons commencé à 16 h 11, nous irons jusqu’à 17 h 11 avec ce groupe de témoins. Tous les témoins ont cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Madame Goldthorpe, je vous invite à faire votre déclaration liminaire. Vous avez cinq minutes.
Merci de m’avoir invitée pour parler de questions d’immigration qui sont tout à fait d’actualité.
Au début de la pandémie, il fallait s’attendre à des bouleversements dans les services, c’était compréhensible. Et c’est avec raison que le gouvernement a accordé la priorité aux infrastructures cruciales, aux services essentiels et à la lutte contre la propagation de la COVID-19. Mais cela fait maintenant huit mois que la pandémie a commencé, et même si l’on aperçoit une lueur au bout du tunnel, rien n’indique qu’elle se terminera bientôt.
Nous avons tous dû apprendre à vivre avec ce virus de différentes façons, et le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté n’a pas échappé à cette règle. Le ministère ne peut plus attribuer tous ses retards à la COVID-19.
S’agissant du regroupement familial, le temps de traitement des dossiers est d’environ 12 mois. C’était là le délai avant la pandémie, et c’est le délai qu’on nous indique encore aujourd’hui. Mais une année, c’est long pour des familles qui sont séparées.
L’assouplissement récent des exemptions aux interdictions de voyage liées à la COVID-19 crée aussi des injustices. Par exemple, s’agissant des familles élargies, des partenaires romantiques peuvent être réunis en l’espace de quelques semaines, alors que des époux mariés et des partenaires en union de fait résidant à l’étranger doivent attendre jusqu’à un an.
Le regroupement familial devient encore plus urgent lorsque les familles sont affectées par un changement de situation dans leur pays, comme à Hong Kong et au Liban.
Nous avons tous dû nous adapter, innover, perfectionner et utiliser les nouveaux outils qui sont à notre disposition, afin d’être plus efficaces même en télétravail. Le ministère doit se montrer créatif et novateur dans ses processus et flexibles dans la façon dont il traite et évalue les demandes.
Au Canada, les instructions ministérielles permettent au ministère d’apporter des changements rapidement. Nous vous suggérons donc de reporter la prise des données biométriques à la fin du processus, au moment où les ressortissants étrangers arrivent au Canada, dans un aéroport ou par voie terrestre, plutôt que de la faire au début, au moment du dépôt de la demande.
À l’heure actuelle, les demandes de résidence temporaire sont retardées à l’étape des données biométriques. Dans certaines régions du monde, les demandeurs attendent des semaines avant d’avoir un rendez-vous, et leurs demandes ne sont même pas sur la liste des demandes à traiter tant que les données biométriques n’ont pas été recueillies.
Je propose, comme solution, de reporter la prise des données biométriques jusqu’au moment où ils arrivent au Canada. Nous savons que dans les ports d’entrée de l’ASFC, les agents des services frontaliers sont beaucoup moins occupés qu’avant la pandémie, et que leur niveau d’activité atteint parfois 5 ou 10 % de leur niveau de 2019.
Les ports d’entrée ont les équipements nécessaires pour prendre les données biométriques et ils en ont la capacité. Pourquoi, alors, obligeons-nous les demandeurs à attendre plusieurs semaines avant d’obtenir un rendez-vous, alors qu’ils pourraient tout aussi bien le faire à la toute dernière étape?
De plus, est-il vraiment nécessaire que les visas autocollants soient apposés sur le passeport original? Pour les ressortissants de pays nécessitant un visa, le processus de transmission des passeports peut prendre des semaines. En comparaison, une autorisation de voyage électronique pour les ressortissants de pays ne nécessitant pas de visa peut être associée à un passeport en quelques minutes. La suppression du visa autocollant permettrait d’économiser du temps et des ressources.
Au Canada, il n’y a pour le moment aucun programme de résident temporaire qui permette à des conjoints et à des enfants à charge vivant à l’étranger d’être réunis au Canada pendant que leur demande est en traitement. En comparaison, une demande de parrainage déposée « au Canada » peut être assortie d’une demande de permis de travail pour le conjoint parrainé pendant le traitement de la demande. C’est un excellent programme, mais il n’est accessible qu’à ceux qui sont déjà au Canada ou à ceux qui peuvent obtenir un visa d’entrée au Canada avant de présenter leur demande.
Pour les conjoints se trouvant dans des pays pour lesquels un visa est obligatoire, il est difficile d’obtenir l’autorisation d’entrer au Canada à cause du paragraphe b) de l’article 179 de la LIPR, qui stipule que les demandeurs doivent faire la preuve qu’ils ont l’intention de quitter le Canada à l’expiration de leur visa. Cela va à l’encontre de l’intention des demandeurs qui ont une demande de parrainage en cours et qui ont l’intention de devenir résidents permanents.
Quant au système de loterie pour les parents et les grands-parents, nous savons que la demande pour ce programme reste forte malgré le nombre limité de places et les difficultés que pose la gestion des nouveaux arrivants.
Depuis la reprise du programme en 2014, chaque nouvelle version du processus de gestion des nouveaux arrivants est une expérience frustrante. À l’heure actuelle, c’est uniquement par un coup de chance qu’on arrive à obtenir une invitation à participer au système de loterie. Ce système ne fait pas une présélection adéquate des parrains admissibles, et il n’exige pas des parrains qu’ils présentent les documents attestant qu’ils répondent aux critères d’admissibilité. Par conséquent, les participants à la loterie ne sont pas tous admissibles, et ceux qui répondent aux critères ont moins de chances d’être sélectionnés.
On pourrait rendre le système de loterie plus juste en s’assurant que seuls les parrains admissibles peuvent y participer. On pourrait aussi permettre aux parrains rejetés les années précédentes de participer à nouveau, en pondérant les probabilités, ce qui améliorerait leurs chances d’être choisis.
En remplacement de la loterie, on pourrait inscrire les parrains admissibles présélectionnés sur une liste d’attente de parrainage, ce qui permettrait d’avoir des calendriers plus prévisibles et des attentes mieux gérées.
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Merci de m’avoir invitée à témoigner.
J’aimerais tout d’abord vous parler des étudiants étrangers. C’est un dossier où règnent actuellement le chaos et la confusion, surtout pour les étudiants qui ont déposé une demande à partir de l’étranger.
Le site d’IRCC dit souvent tout et son contraire. Par exemple, on n’arrive pas à savoir si un étudiant peut faire des études en ligne s’il a déjà fait une demande de permis d’études, mais n’a pas encore obtenu d’approbation de principe. Une page du site d’IRCC dit que oui, et l’autre dit que non.
Nous ne savons pas non plus ce que certaines politiques veulent vraiment dire. Par exemple, qu’est-ce que l’« approbation de principe » signifie réellement? Est-ce que cela veut dire que leur demande est approuvée sous réserve de l’examen médical et du casier judiciaire, ou y aura-t-il d’autres vérifications par la suite?
Il y a des politiques qui s’appliquent avec les mêmes conditions qu’avant la pandémie. Par exemple, les instructions ministérielles concernant l’Entrée express au Canada stipulent que les étudiants doivent étudier pendant huit mois au Canada et que les études en ligne doivent représenter moins de 50 %. Or, nous savons que cela n’est pas possible pour beaucoup d’étudiants en ce moment.
Nous avons besoin d’objectifs clairs et raisonnables pour que les établissements d’enseignement et les étudiants puissent planifier leur avenir de façon adéquate. La concurrence est très serrée pour attirer des étudiants étrangers, et ces derniers risquent de trouver injustes, voire dissuasives, des règles compliquées et des informations contradictoires.
Deuxièmement, j’aimerais dire quelques mots sur la catégorie des parents et des grands-parents. Cette catégorie a un objectif à la fois humanitaire et économique.
La COVID-19 a fait ressortir le rôle important que jouent les grands-parents. Nous avons souvent besoin d’eux pour s’occuper des enfants lorsque les parents sont au travail. Trop souvent, ceux qui ont le plus besoin d’avoir leurs parents ici pour s’occuper des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de les mettre à la garderie ne satisfont pas au critère du SFR + 30 %. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il est important que le revenu du parrain soit ramené au SFR afin que ceux qui ont le plus besoin de l’aide de leurs parents puissent les faire venir pour s’occuper de leurs enfants.
Par ailleurs, je connais beaucoup d’exemples où les parents qui ont été parrainés ne sont tout simplement pas capables de s’adapter à la vie au Canada, et ils ne veulent pas y vivre de façon permanente. C’est la raison pour laquelle je recommande, en ce qui concerne la question du nombre, qu’on traite en priorité les demandes des parents et des grands-parents qui vivent au Canada depuis plus d’un an et qui peuvent et veulent rester au Canada de façon permanente.
Enfin, s’agissant du regroupement des familles et des conjoints, il y a à l’heure actuelle une grande différence entre ceux dont la famille habite dans un pays nécessitant un visa et ceux dont la famille habite dans un pays ne nécessitant pas de visa.
S’agissant de ceux dont la famille habite dans des pays ne nécessitant pas de visa, ils peuvent faire venir leur petite amie ou leur petit ami au Canada, même si c’est une personne avec qui ils ont vécu pendant peu de temps. Ils peuvent les mettre dans un avion très rapidement ou obtenir une lettre d’autorisation en 14 jours. Et une fois que ces gents-là sont au Canada, ils peuvent leur faire obtenir un permis de travail, s’ils ont fait une demande de parrainage de conjoint en ligne, et leur demande est traitée en priorité.
Si vous comparez cela à la situation des familles qui habitent dans des pays nécessitant un visa, c’est complètement différent.
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Premièrement, comme l’a indiqué ma collègue, les visas de résidents temporaires pour ceux qui sont mariés à des Canadiens ou à des résidents permanents sont systématiquement refusés parce qu’on estime que les gens ont trop de liens avec le Canada et qu’ils sont peu susceptibles d’en repartir.
Même s’ils réussissent à obtenir leur visa, ce n’est qu’après quatre ou cinq mois d’attente, et il leur faut fournir des données biométriques dans des centres qui sont fermés.
Pour les résidents permanents, il n’y a guère d’espoir. Ils ne sont pas admis au traitement accéléré de leur demande, et, pour la plupart des demandes que nous avons soumises depuis mars de cette année, nous n’avons toujours pas reçu de confirmation. De plus, tant que les CRP, les confirmations de résidence permanente, ne sont pas émises, ces gens-là ne savent pas quand ils vont pouvoir venir au Canada, ce qui est très stressant pour eux.
Par exemple, nous avons un client, au Canada, qui est dans un fauteuil roulant. Il essaie de parrainer sa femme depuis 19 mois.
Le YMCA est un organisme de bienfaisance qui a pour mission de promouvoir l’épanouissement de tous, aussi bien l’esprit que le corps. Nous offrons notamment des services d’emploi et des services d’aide à l’établissement des nouveaux arrivants.
Aujourd’hui, je vais surtout parler de l’établissement et du développement professionnel des immigrants, plutôt que du processus d’immigration.
S’agissant de l’établissement des immigrants, nos clients doivent faire face à de longs retards, que ce soit pour un visa d’étudiant, un statut de résident permanent ou un permis de travail. Bien sûr, nous les prévenons qu’ils doivent s’y attendre, mais cela entrave nos démarches pour intégrer nos clients dans les services communautaires, comme les services médicaux.
Je rappelle que les immigrants ne sont pas admissibles au Régime d'assurance-maladie de l'Ontario, RAMO, s’ils n’ont pas le statut de résident permanent, et ils n’ont guère d’autres options au sein de la communauté. Il n’est pas rare qu’un nouvel arrivant doive se rendre à Toronto pour se faire soigner.
Trouver un emploi peut aussi être un véritable parcours du combattant pour ceux qui attendent un permis de travail et pour ceux qui doivent faire apporter des modifications à leur permis de travail.
Ces retards et l’absence de soutien direct dans notre région les obligent à se rendre à Toronto pour avoir accès à des ressources importantes, comme la défense juridique. Ce n’est déjà pas l’idéal en période normale, mais en période de pandémie, cela ne fait qu’aggraver les risques de transmission de la COVID-19 entre les régions.
Dans les régions rurales et les régions septentrionales, nous comptons sur les immigrants pour combler nos besoins de main-d’œuvre. Or, la situation actuelle nuit davantage à des régions comme le Nord-Est de l’Ontario, où la pénurie de main-d’œuvre s’aggrave à un rythme alarmant.
Les restrictions qui sont actuellement imposées à l’immigration et les retards dans le traitement des demandes risquent d’avoir des effets à long terme dans tout le pays, mais surtout dans les régions rurales et septentrionales qui sont considérées comme des centres de migration secondaires. Si l’on ne résorbe pas l’arriéré des demandes, les nouveaux immigrants seront moins nombreux à venir au Canada une fois que les restrictions seront levées, ce qui risquera de limiter le taux de migration secondaire dans des régions comme le Nord-Est de l’Ontario, avec pour conséquence une relance économique plus poussive et, à plus long terme, une prospérité compromise pour l’ensemble du pays.
Nous vous soumettons plusieurs recommandations pour améliorer les choses.
Premièrement, il faudrait accélérer le délai de traitement des demandes de résidence permanente et des demandes de visa, ainsi que les dossiers de regroupement familial, afin que les personnes concernées, y compris les jeunes et les familles, puissent être protégés et pris en charge.
Deuxièmement, il faudrait avoir des avocats spécialisés en immigration en dehors des grands centres urbains, et nous aimerions notamment en avoir un à Sudbury.
Troisièmement, il faudrait que des services d’immigration satellites desservent les régions rurales et septentrionales. Sudbury occupe une position centrale dans le Nord de l’Ontario, et l’installation de services satellites dans cette ville serait très bénéfique.
Quatrièmement, il faudrait faciliter l’accès à IRCC afin de permettre aux fournisseurs de services de mettre en contact leurs clients avec des consultants en immigration. La nomination d’un représentant attitré pour les régions éloignées faciliterait l’accès aux principaux services d’immigration.
Cinquièmement, il faudrait permettre à tous les nouveaux arrivants de suivre des cours d’anglais comme seconde langue. À l’heure actuelle, seuls les clients admissibles d’IRCC y ont accès...
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Merci, madame la présidente, et merci à tous les témoins de comparaître aujourd’hui devant notre comité.
Le regroupement familial et l’impact de la COVID-19 sont un enjeu important, d’après ce que nous avons entendu. Au début de l’année, le gouvernement a suspendu le programme de parrainage des parents et des grands-parents. Il s’est engagé à faire une annonce au printemps, mais celle-ci a été repoussée. L’ancien système a été beaucoup vilipendé, mais le nouveau semble lui aussi prêter le flanc à beaucoup de critiques, d’après ce que nous avons entendu.
Dans le passé, les Canadiens espéraient que le nouveau système pour faire venir au Canada les membres de leur famille serait plus efficient. Beaucoup se plaignaient des retards qu’accumulait le premier programme, mais aujourd’hui, avec le nouveau système, il y encore beaucoup de questions.
Comme on dit, il faut être fou pour refaire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent. Et pourtant, depuis cinq ans, c’est exactement ce qui se passe.
J’aimerais m’adresser à Mme Long et à Mme Goldthorpe et leur demander ce qu’elles pensent de la façon dont le gouvernement a géré le programme dans le passé, de l’impact du moratoire imposé au début de l’année et de la décision de remettre en place le système de loterie.
Vous avez la parole, madame Long et madame Goldthorpe.
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Étant donné les retards qu’il y a eu cette année pour mettre en place la loterie et le système des parents et grands-parents, ce n’est qu’au début du mois que les gens ont commencé à pouvoir participer à la loterie. Nous ne savons donc pas encore qui a, pour ainsi dire, gagné le gros lot.
Nous ne savons rien du processus. Il n’y a pas de transparence, on ne nous explique pas comment les gens sont sélectionnés, ce qu’ils font quand il y a des chevauchements et comment les demandeurs admissibles sont sélectionnés.
C’est frustrant pour mes clients. C’est ce qu’ils me disent tout le temps, que ce système de loterie pour les parents et grands-parents est très frustrant parce qu’il n’y a aucune transparence.
Ce qu’on constate aussi, c’est qu’il y a des gens qui participent à la loterie alors qu’ils ne sont pas nécessairement des parrains admissibles, qu’ils n’ont pas nécessairement les revenus suffisants ou qu’ils font plusieurs demandes à la fois pour multiplier leurs chances. Le système manque totalement de transparence, et c’est très frustrant pour mes clients. Et en plus, le fait de devoir tout le temps recommencer, c’est frustrant aussi.
Pour ce qui est de la longue période d’attente, je recommande un système de loterie pondéré, comme cela a été proposé à maintes reprises. C’est une solution facile à mettre en place, et de cette façon, lorsque quelqu’un a déjà participé à la loterie sans avoir gagné, on lui donne une chance de plus à la suivante. C’est une solution que je vous recommande d’adopter le plus vite possible.
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Merci, madame la présidente.
[Français]
Je remercie tous les témoins de leurs témoignages, qui vont nous aider et enrichir notre étude sur les répercussions de la pandémie de la COVID-19.
J'aimerais me concentrer davantage du côté de l'emploi.
[Traduction]
J’aimerais adresser ma première question à Mme Helen Francis, du YMCA of Northeastern Ontario.
Premièrement, je voudrais vous remercier de tout ce que vous faites dans ce domaine. Vous avez parlé de services satellites, des difficultés que nous avons à cause de l’éloignement, et de la nécessité de faire venir de nouveaux immigrants dans le Nord de l’Ontario… Je vous remercie pour tous les services que vous rendez.
S’agissant du partenariat entre le gouvernement fédéral, c’est-à-dire IRCC, et les services d’établissement des immigrants, de quelle façon pourrions-nous à votre avis renforcer les liens qui existent entre votre organisation et le gouvernement fédéral, dans le but de faire venir davantage d’immigrants?
Deuxièmement, vous avez dit qu’en ce qui concerne les étudiants étrangers, les crédits provinciaux étaient insuffisants. Pourriez-vous nous donner plus de précisions?
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Merci beaucoup, monsieur Serré.
Cela [Difficultés techniques] nous ramène au rôle des services d'établissement. Le plus souvent, les gens viennent nous voir parce qu'ils n'arrivent pas à parler à quelqu'un au ministère. Et le problème, c'est que nous non plus nous n'arrivons pas avoir un contact direct au ministère. Nous n'avons pas de représentant direct à qui expliquer les problèmes de communication qui se posent, si bien que nous sommes aussi désemparés que les clients. C'est vraiment regrettable, car si on pouvait renforcer notre relation avec des collègues du ministère, cela serait bénéfique pour tout le monde.
S'agissant des services d'établissement pour les étudiants étrangers, je peux vous dire que les modèles actuels de financement ne permettent pas de donner des crédits à des associations comme la nôtre pour aider les étudiants étrangers. Nous nous réjouissons que les établissements d'enseignement intensifient leurs efforts pour attirer des étudiants étrangers, mais ces derniers ont grand besoin d'aide. Et pour qu'une association comme la nôtre, qui s'occupe de l'établissement des immigrants, puisse fournir cette aide, il faut que les modèles de financement soient adaptés en conséquence et que nous ayons les ressources nécessaires pour fournir une aide adéquate à ces étudiants.
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Je vais vous répondre avec plaisir.
À l'heure actuelle, on attire les étudiants étrangers en leur faisant miroiter le statut de résident permanent. Le Canada se débrouille pas mal à ce niveau-là, en tout cas mieux que d'autres pays, mais nous pourrions certainement faire encore mieux.
Premièrement, bon nombre des règles qui régissent l'arrivée des étudiants au Canada, leur admissibilité à un permis de travail postdiplôme et leur admissibilité à l'Entrée express sont assez confuses, et quand les choses ne sont pas claires, les étudiants hésitent à déposer une demande.
Deuxièmement, s'agissant de la résidence permanente, les étudiants qui ont étudié et qui ont travaillé au Canada sont placés dans la même catégorie que tous les autres étudiants du monde entier. À notre avis, il faudrait que les étudiants étrangers qui ont étudié et travaillé au Canada soient considérés comme des candidats prioritaires à la résidence permanente. On devrait donc les mettre dans une catégorie spéciale pour leur permettre d'immigrer plutôt que de les limiter à l'Entrée express.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie nos témoins, encore une fois, qui nous ont donné beaucoup d'informations qui seront utiles pour la rédaction du rapport et des recommandations.
J'aimerais m'adresser à Me Goldthorpe et à Me Long sur la question de la biométrie.
Il y a eu plusieurs recommandations pour que la biométrie soit faite au Canada. On pense, entre autres, aux étudiants qui arrivent de pays où il n'y a pas de centre de service et pour qui il serait utile que cela se fasse ici.
Pour que cela soit compris et inscrit dans le rapport, pouvez-vous nous rappeler ce qu'est la biométrie, à quoi elle sert et pourquoi il n'y a pas de risques ou de problèmes à la faire ici, à la fin du processus?
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Les données biométriques sont obligatoires depuis quelques années. Elles ne l'étaient pas toujours pour les formalités d'immigration ou de résidence temporaire.
Les données biométriques comprennent une photo et les empreintes digitales de toute personne qui veut entrer au Canada, à l'exception des citoyens américains en provenance des États-Unis. Les données biométriques font partie des formalités d'obtention de la résidence permanente, d'un permis de travail, d'un permis d'études et d'un visa.
Les demandeurs commencent par déposer leur demande en ligne. On leur donne ensuite une lettre de réquisition pour se rendre à un centre où l'on prend leurs données biométriques, c'est-à-dire leur photo et leurs empreintes digitales.
Ces données sont automatiquement associées à leur demande pour une période de 10 ans. Les données biométriques sont recueillies tous les 10 ans, c'est une façon de vérifier l'identité des demandeurs.
Il est possible de le faire à l'aéroport, car les ressortissants qui n'ont pas besoin de visa, comme ceux qui viennent d'Europe et d'Australie, avaient l'habitude d'obtenir leur permis de travail à leur arrivée dans le port d'entrée au Canada, et on prenait leurs empreintes digitales et une photo à leur arrivée au Canada.
Les gens doivent payer 85 $ pour que l'agent des douanes prenne leur photo et leurs empreintes digitales, et ces données biométriques sont associées à leur demande et à leur profil pendant une période de 10 ans.
C'est un outil important qui permet au ministère de vérifier l'identité des demandeurs, et les données recueillies sont communiquées à plusieurs autres pays. C'est donc un processus de collecte et de partage des informations, qui ne se fait pas systématiquement au début du processus de traitement de la demande. Il peut se faire à la fin, s'il y a les équipements et le personnel nécessaires.
À l'heure actuelle, avec la COVID-19, le faire au début retarde le traitement de toutes les demandes.
J'imagine que Me Long donnerait la même réponse. Cela valait la peine d'expliquer à quoi sert la biométrie pour que nous puissions l'inclure dans le rapport.
J'ai une autre question au sujet des permis de travail. Je m'adresse encore à Me Goldthorpe et à Me Long.
On a aboli le fameux « tour du poteau », pour éviter que les gens se rendent aux frontières afin de renouveler leur permis de travail. Le problème est qu'il y a maintenant des délais allant jusqu'à 180 jours. Les gens se retrouvent avec un statut implicite, qui n'est pas toujours reconnu par l'employeur.
Devrait-on s'assurer de régler rapidement la question du permis de travail, une mesure purement administrative, pour que les gens ne soient pas pris avec statut implicite qui peut poser problème? C'est notamment le cas des anges gardiens, qui n'arriveront peut-être même pas à cumuler le nombre d'heures nécessaires pour s'inscrire au programme qui a été annoncé.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à nos témoins.
J'aimerais soulever la question que pose l'alinéa 179b) en ce qui concerne les gens qui ne peuvent pas faire venir des proches pour un séjour au Canada. Bien entendu, le gouvernement applique le principe de la double intention, mais nous savons que, même avec la double intention, les demandes sont souvent rejetées.
Je m'adresse à Mme Goldthorpe et à Mme Long. Dans ce genre de situation, recommanderiez-vous au gouvernement de suspendre l'utilisation de l'alinéa 179b), surtout pendant la pandémie? De plus, pour ceux qui ont fait une demande de parrainage de membres de leur famille, ne pourrait-on pas créer un visa temporaire spécial, pour ainsi dire, qui permettrait aux gens de venir retrouver leurs proches au Canada en attendant le traitement de leur demande? Ce serait un peu comme le super visa des parents et des grands-parents. Qu'en pensez-vous?
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Je vais vous parler de ce que j'ai vécu.
Quelqu'un est venu nous voir récemment parce qu'il avait besoin d'un nouveau permis pour changer d'employeur, même s'il avait un permis de travail ouvert. Nous avons fait la demande pour un nouveau permis lié à un employeur donné, mais nous attendons toujours.
La nouvelle politique ne sert qu'à ceux qui répondent à ses critères étroits. Certes, c'est très utile pour faire modifier un permis de travail afin de pouvoir changer d'employeur, et les employeurs sont contents de pouvoir accueillir les nouveaux employés plus rapidement, mais en revanche, pour une demande de permis de travail déposée par un ressortissant des EAU, le temps de traitement est de 51 semaines.
Un employeur ne va pas attendre 51 semaines pour faire venir un travailleur de l'étranger. Ce n'est d'ailleurs pas toujours le délai réel, mais c'est ce qu'on indique pour dissuader les employeurs.
Je ne poserai qu'une seule question, qui portera sur la réunification des parents et des grands-parents.
J'invite Me Goldthorpe et Me Long à y répondre, si elles le souhaitent.
Dans une autre vie, en tant qu'avocate, j'ai eu l'occasion de remplir moi-même des demandes de parrainage pour des parents et des grands-parents. Dans certains cas, juste en analysant le dossier, je savais déjà que mes clients n'auraient pas droit à la demande du point de vue financier et que, d'une certaine façon, ils prenaient la place de gens qui auraient pu être admissibles, mais qui n'avaient pas été choisis dans le cadre de la sélection aléatoire.
J'aimerais vous entendre sur la possibilité de faire une présélection de certains dossiers, dans la mesure où l'on maintiendrait la question de l'admissibilité financière.
Honorables membres du Comité, j'aimerais vous remercier de cette invitation à témoigner sur les répercussions de la COVID-19 sur le régime d'immigration.
Je tiens à reconnaître que je donne ce témoignage sur le territoire visé par le Traité no 1, la patrie de la nation métisse et les terres ancestrales des peuples autochtones.
Je comparais devant vous en tant qu'avocat spécialisé dans les questions d'immigration et d'asile, avec plus de 12 ans d'expérience. J'ai commencé ma carrière dans un petit cabinet de droit de l'immigration sur Bay Street à Toronto. De là, j'ai exercé dans une clinique d'aide juridique qui aide les résidents à faible revenu et, depuis sept ans, je pratique exclusivement le droit de l'immigration et de l'asile ici à Winnipeg, au Manitoba, au cœur du continent.
Aujourd'hui, je présenterai cinq points brefs.
Mon premier point est qu'IRCC doit continuer à numériser le système et à élargir les services en ligne. Par exemple, les demandes de parrainage de conjoint et les demandes de résidence temporaire et de résidence permanente pourraient être facilement soumises en ligne.
En 2018, la Section de la protection des réfugiés de la CISR a instauré le système postel, qui a connu un franc succès. Le service postel permet aux avocats de voir facilement les détails des documents qui ont été téléchargés. IRCC a commencé à utiliser ce service pour les demandeurs d'asile au Canada, et cet outil peut être utile dans d'autres contextes. En bref, un système en ligne robuste peut offrir des solutions pour réduire les longs délais de traitement et les arriérés actuels.
Pour mon deuxième point, je souscris vivement à la possibilité pour un demandeur de déposer une caution pour des demandes de visa de résidence temporaire dans le contexte d'une demande de parrainage de conjoint. Ces demandeurs sont suffisamment motivés pour devenir résidents permanents dans la catégorie du regroupement familial, et il y aurait peu de risques qu'ils dépassent la durée de leur visa.
Cependant, j'ai des réserves si une caution devait devenir une exigence applicable à toutes les demandes de VRT. Je ne voudrais pas que le VRT devienne hors de portée des demandeurs à faible revenu.
Mon troisième point concerne les demandeurs dans les programmes des candidats des provinces. Bon nombre de ces personnes peuvent demander le statut de résident permanent en fonction de leurs études et de leur travail au Canada. Une fois que ces travailleurs ont reçu leur certificat de désignation, ils peuvent demander un permis de travail temporaire, mais celui-ci est limité à leur employeur.
Cette pandémie a entraîné de nombreux licenciements et causé de graves difficultés. À mon avis, ces permis de travail devraient être moins restrictifs et éviter de nombreux problèmes, notamment les problèmes avec les allers-retours à la frontière. Par exemple, un travailleur de la catégorie B de la CNP pourrait être autorisé à accepter un poste différent de la même catégorie sans devoir obtenir un nouveau permis de travail. De même, je demande instamment plus de souplesse en ce qui concerne les permis de travail postdiplôme. Ils ne devraient pas être limités à un seul permis de travail postdiplôme à vie.
Mon quatrième point concerne les demandeurs d'asile. Comme vous le savez, les restrictions de voyage ont essentiellement fermé la frontière aux demandeurs des États-Unis. La juge McDonald de la Cour fédérale du Canada a récemment déclaré inconstitutionnel l'Accord sur les tiers pays sûrs, et il est décourageant que ce gouvernement se soit pourvu en appel de cette décision. En dépit de cette période extraordinaire, le Canada a une solide tradition humanitaire qui doit être protégée.
Mon dernier point concerne l'adoption d'une approche de collaboration. Si je me suis intéressé à ce domaine du droit, c'est en partie parce qu'il est généralement non conflictuel. Pour régler des problèmes mineurs, je peux facilement appeler un agent de gestion de cas à la CISR, un surintendant au point d'entrée, un agent d'application de la loi dans les bureaux intérieurs ou un avocat au ministère de la Justice.
En revanche, traiter avec IRCC est une lutte constante. Lorsqu'un agent d'IRCC commet une erreur évidente, aucun mécanisme ne permet de la corriger facilement. À mon avis, le système de demande de réexamen est brisé et des députés sont bien trop souvent mis dans la position difficile d'agir en tant qu'intermédiaires.
Les mauvaises décisions d'agents des visas sont souvent faciles à contester devant la Cour fédérale, comme j'en ai fait récemment l'expérience, mais les contrôles judiciaires demandent énormément de temps et de ressources, tant pour les demandeurs que pour le gouvernement.
La directive sur la double intention publiée le mois dernier est un pas dans la bonne direction, mais elle ne va pas assez loin en mettant l'accent sur la souplesse du processus décisionnel. Un ombudsman pour l'immigration pourrait être une solution. À mon avis, il pourrait y avoir aussi une solution technologique pour faciliter une meilleure communication avec les agents des visas afin de régler des problèmes mineurs.
En bref, j'invite IRCC à adopter une approche plus collaborative. Je pense qu'il est très utile de poursuivre la consultation avec les intervenants.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous faire part de mes réflexions. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Honorables députés, je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole pour vous faire part de mes réflexions sur les répercussions de la COVID-19 sur le système d'immigration du Canada.
J'assume actuellement la présidence nationale de l'ABC, mais ici, j'ai été invité à parler à titre personnel, donc essentiellement pas en qualité de président, et tous les commentaires que je ferai sont les miens. Je vous suis reconnaissant de m'avoir donné l'occasion de vous en faire part.
La pandémie a provoqué des perturbations importantes dans la prestation des services d'immigration, mais elle a aussi mis en lumière des domaines qui ont désespérément besoin d'être améliorés. Entre autres, la nécessité de moderniser l'ensemble du réseau de traitement des demandes d'immigration. La numérisation complète du système d'immigration doit être primordiale. IRCC a fait de grands progrès par rapport aux résidents temporaires et au programme Entrée express, mais toutes les demandes sur papier doivent être transférées en ligne dès que possible.
Parmi les cohortes les plus durement touchées au cours de cette pandémie sont celles qui se sont retrouvées dans les files d'attente des demandes sur papier. Vous avez entendu de nombreux témoignages concernant les difficultés éprouvées par des familles, des conjoints et partenaires, des parents et grands-parents, et même la cohorte la plus vulnérable de toutes, les enfants. Nous avons entendu les histoires de familles coincées avec leurs enfants adoptés à l'étranger, incapables de venir au Canada à cause de la fermeture des bureaux des visas.
Cette pandémie et la nécessité d'une distanciation sociale ne vont pas disparaître de sitôt. En raison de la dépendance excessive à l'égard des missions à l'étranger et de leurs méthodes archaïques de traitement des demandes de visa, d'innombrables personnes ont souffert. Nous devons trouver un moyen de moderniser la délivrance des visas. Je sais que les préoccupations de sécurité sont primordiales, mais pourquoi un visa de résident permanent doit-il être imprimé dans un passeport en premier lieu? Pourquoi une lettre portant un code-barres lisible par lecteur optique ne suffit-elle pas? Pourquoi les données biométriques ne peuvent-elles pas être fournies au point d'entrée à l'arrivée?
Nous accordons beaucoup trop d'importance aux missions à l'étranger pour administrer les programmes d'immigration dans un isolement relatif. Nous avons besoin que toutes les demandes de résidence permanente soient entièrement numérisées afin qu'elles puissent être traitées n'importe où dans le réseau, exactement ce qui se passe depuis des années avec le programme Entrée express et les demandes de résidence temporaire.
Je vous félicite pour votre volonté d'améliorer les choses pour ceux qui souffrent. De nombreuses propositions ont été formulées, mais je tiens à vous faire part de mes trois principales préoccupations qui, à mon avis, devraient être traitées en priorité. Il s'agit de domaines qui nécessitent une attention immédiate. Après tout, c'est le but premier de ce comité: cerner les besoins immédiats et trouver des solutions. Les problèmes systémiques devront être réglés un jour lorsqu'ils seront abordés, mais ma recommandation est de ne pas le faire avant de régler les trois principaux problèmes suivants.
Le premier problème systémique concerne évidemment le regroupement familial. Je me fais l'écho de ce que mes collègues ont dit. Tout membre de la famille qui cherche à être réuni avec sa famille immédiate devrait être dispensé de l'application de l'alinéa 179b). L'alinéa 3(1)d) de la Loi lui-même stipule expressément que l'un des objectifs de la LIPR est « de veiller à la réunification des familles au Canada ».
Les demandes de visa de résidence temporaire des conjoints doivent être facilitées et non être traitées, comme nous l'avons entendu dans le précédent [Difficultés techniques] comme un « baiser de la mort » dans de nombreux cas. Des familles bloquées à l'étranger avec des enfants adoptés à l'étranger ne devraient jamais recevoir un refus de ce pays lorsqu'un visa de résidence temporaire ou un permis de séjour temporaire de facilitation est demandé.
La solution serait de créer un autre programme de super visa pour ces conjoints ou de formuler des instructions d'exécution du programme claires et sans équivoque, confirmant que l'alinéa 179b) ne s'applique tout simplement pas et, à la place, mettre l'accent sur l'application généreuse par les agents du paragraphe 22(2), la disposition relative à la double intention.
Le deuxième problème systémique tient au fait que des demandeurs de résidence permanente sont coincés à l'étranger avec des certificats de résidence permanente expirés. Ils ont quitté leur emploi, retiré leurs enfants de l'école, liquidé des actifs et attendu des lettres de voyage qui ne sont jamais arrivées. Cette cohorte doit être reçue en 2020. Il n'y a aucune excuse pour que cela ne se produise pas. S'ils peuvent voyager, il faudrait leur faciliter la tâche. Il suffit de délivrer les lettres de voyage à ceux qui sont prêts et aptes et mettre en œuvre les ressources nécessaires pour amener ce groupe. Il s'agit d'une cohorte relativement petite, mais qui ne mérite pas moins d'être facilitée.
Le troisième problème systémique est le sort de nos travailleurs étrangers en première ligne. Il doit y avoir une voie vers la résidence permanente pour cette population extrêmement vulnérable. Ils ont été exploités assez longtemps et il faut créer un programme qui leur soit destiné. Les provinces pourraient jouer un rôle, mais il s'agit vraiment d'une responsabilité fédérale. Le programme Entrée express pourrait être ajusté de manière à augmenter les points pour l'expérience de travail en première ligne. Cependant, en raison de la fixation d'IRCC sur l'expérience de travail qualifié à l'exclusion du travail peu qualifié, il faudrait créer un nouveau programme qui serait similaire au programme des anges gardiens. Nous pourrions l'appeler la « catégorie de l'expérience canadienne de première ligne », la CECPL.
Nous devons penser d'abord à ceux qui se trouvent déjà au Canada pour réaliser les objectifs ambitieux annoncés dans le récent plan des niveaux.
Merci beaucoup. Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup d'offrir au Centre social d'aide aux immigrants la chance de participer à l'étude du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le système d'immigration.
Je vais me pencher d'abord sur le regroupement familial, les étudiants étrangers et les demandeurs d'asile.
Mon premier point porte sur les arriérés de demandes et les délais de traitement des différents volets du regroupement familial et [Inaudible] et la réunification rapide de proches dans le cadre du refus de visas de résident temporaire à cause de l'alinéa 179b) du Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés et des fermetures des centres de demandes de visa qui se poursuivent.
Comme je représente un centre communautaire, je vais passer directement à un exemple. Notre cliente est une citoyenne canadienne du nom de Karima Ibrahim, qui s'est mariée en 2012 avec un Palestinien au Caire. Elle pensait pouvoir l'amener vivre avec elle, mais jusqu'à présent, il n'a même pas pu obtenir un VRT. Mme Karima a soumis une demande de parrainage de son conjoint en 2012 qui a été rejetée à l'ambassade du Caire en 2012. Elle a fait appel de la décision, mais l'appel a été rejeté...
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Je parlais justement de Mme Karima, dont la demande a été rejetée à l'ambassade du Caire en 2012. Elle a fait appel de la décision. L'appel a été rejeté en 2014. À cause de l'interdiction de territoire, elle n'a pu présenter une nouvelle demande pendant deux ans.
En 2017, son mari a demandé un VRT. Sa demande a été rejetée en vertu de l'alinéa 179b). Il a présenté une nouvelle demande en 2019, qui a été rejetée pour la même raison.
En 2020, il a demandé un VRT en vertu des exceptions créées par le gouvernement canadien pour les membres de la famille immédiate. Mme Karima a aussi présenté une demande de parrainage du conjoint. Selon le dernier message de l'ambassade, il y avait de longs retards dans le traitement.
Il est important de mentionner la situation humanitaire et psychologique de la famille. Mme Karima n'a pas de famille au Canada et elle vit à l'heure canadienne. Son mari passe des heures avec elle au téléphone chaque jour. Ils essaient de vivre comme une famille, en passant du temps ensemble, en partageant des projets et en partageant leurs émotions et leurs craintes à propos de la COVID-19 et du confinement.
Mme Karima n'est pas sortie de chez elle pendant quatre mois. La seule personne qui a brisé son isolement est son mari, au téléphone depuis l'étranger. De plus, il est important de souligner qu'elle a perdu sa mère pendant la COVID et, là encore, elle est seule, avec son mari loin d'elle.
Je voudrais aussi mentionner une question très personnelle que je lui ai posée. Je lui ai demandé: « Êtes-vous capable de continuer comme ça? » Elle m'a répondu: « Je ne l'abandonnerai jamais, parce que je l'aime ».
Madame la présidente, membres du Comité, quelles que soient les craintes et l'incertitude des agents d'immigration, je pense que 10 ans de souffrance quotidienne suffisent pour convaincre l'Immigration que le désir d'une citoyenne canadienne de vivre avec son mari est plus important que jamais. C'est plus important pour cette femme, après avoir aussi perdu la possibilité d'être mère en attendant que son mari la rejoigne dans son pays...
Si vous souhaitez avoir plus de détail sur la situation de Mme Karima, elle est aussi en colère et prête à tout communiquer. Nous recommandons que des comités spéciaux traitent ces cas pas seulement comme des cas ordinaires.
En outre, les étudiants étrangers sont un point très important dans votre étude. Je vais résumer le problème avec lequel nous composons...
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Les quelques minutes dont je dispose ne rendront pas justice à la situation. La réalité, c'est qu'ils ont eu beaucoup de problèmes pour officialiser l'adoption et qu'ils ont fait tout ce qu'ils devaient faire avec le gouvernement du Nigeria. En raison de l'état de santé de Zoe et du manque d'installations médicales convenables au Nigeria, ils ont dû quitter le pays avant que tout soit officialisé. Ils ont essayé de faire traiter leurs demandes, comme quelques autres couples l'ont fait, mais pour une quelconque raison, et je pense que nous en avons une bonne idée maintenant, leur demande a été mise en arrière-plan. Ils étaient donc coincés. La première partie de l'adoption, leur partie, s'est achevée le 20 octobre 2019 et après, ce fut silence radio de la part d'IRCC.
Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour essayer de venir ici. Ils ont fini par devoir se rendre à la Barbade, le seul pays qui acceptait à la fois une citoyenne nigérienne et un citoyen canadien et qui leur offrait des soins de santé convenables. En fait, je devrais dire, des soins médicaux offerts en milieu hospitalier. Je dis cela parce que Zoe souffre d'anémie falciforme, et même lorsqu'ils étaient au Nigeria, elle serait morte si ce n'était qu'Emilie est infirmière. C'est ce qui les avait poussé, par ailleurs, à choisir une enfant qui avait des problèmes médicaux. Il se trouve que Derek a le bon groupe sanguin. Elle a eu une infection et a souffert de septicémie. Il a pu être présent pour lui donner du sang, et ils ont tous les deux contracté la malaria au cours de la procédure. Cela leur a fait réaliser qu'ils devaient partir. Tout était fait avec le gouvernement nigérian, dont cela ne posait pas de problème. Ils sont allés à la Barbade et ils y sont bloqués depuis décembre 2019, à essayer d'emprunter toutes les avenues possibles.
Enfin, il y a deux jours, leur octroi de citoyenneté — il ne s'agit pas d'un parrainage, mais d'un octroi de citoyenneté — a été approuvé. IRCC n'aurait vraiment jamais dû avoir de raison de retarder le processus, si ce n'est d'allégations selon lesquelles l'adoption était peut-être survenue trop rapidement.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins qui sont présents ce soir.
Je voudrais d'abord faire un bref commentaire se rapportant à des propos tenus lors de notre dernière rencontre. J'aimerais dire que le ministre Mendicino avait bien raison. En effet, le bilan du gouvernement démontre que le regroupement familial est une priorité. Notre gouvernement a augmenté le nombre de réunifications familiales chaque année depuis que nous sommes au pouvoir. Le Rapport annuel sur l'immigration de 2019 indique que nous avons enregistré le nombre le plus élevé de réunifications familiales, soit 91 311 cas, par rapport au nombre total en 2014 dans la catégorie familiale. Il s'agissait plus précisément de 66 661 cas.
Cela étant dit, j'aimerais poser une question aux avocats, notamment à M. Holthe.
Depuis le début de la pandémie, vous avez pu voir que des mesures étaient prises par le ministère dans le but de s'adapter à l'environnement difficile de la COVID-19, entre autres des processus relatifs à la flexibilité, quelques innovations et de nouvelles politiques. J'aimerais que vous nous disiez quelles politiques, à votre avis, ont favorisé le processus d'immigration et lesquelles devraient être conservées.
J'aimerais aussi que vous reveniez sur la numérisation du système d'immigration. Pourriez-vous nous dire à quel point la numérisation et la modernisation du système d'immigration seront profitables pour le processus d'immigration?
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Bien sûr. Je vais tenter de répondre.
Permettez-moi de commencer en revenant sur certains points mentionnés dans mes commentaires préliminaires. À mes yeux, le premier problème qui se pose est celui des travailleurs détenteurs de permis de travail postdiplôme ou PTPD, comme je l’ai indiqué lors de la séance précédente, parce que ces permis ne peuvent pas être prolongés et que vous ne pouvez en demander qu’un pendant toute votre vie. Cela pose un très gros problème. Fort heureusement, c’est une disposition qui peut être modifiée. J’ai une cliente qui a obtenu un baccalauréat. Elle a ensuite obtenu un PTPD. Comme elle n’a pu trouver de travail, elle a poursuivi ses études avec une maîtrise. À la fin de sa maîtrise, la période de validité de son PTPD était presque expirée, mais elle n’a pas pu en demander un autre. Elle s’est retrouvée dans une situation très difficile.
En ce qui concerne l’autre point, je dirais que le gouvernement a réagi très rapidement en prenant certaines mesures pour permettre, par exemple, la réunification des fiancés et d’autres personnes engagées dans des relations amoureuses exclusives. Nous avons pu tirer avantage de certains de ces programmes. Nombre de nos clients ont apprécié ces mesures. Je dirais qu’il me semble que le gouvernement fait quantité de choses pour réunifier les familles, mais il faudrait qu’il en fasse encore plus.
Sur les systèmes en ligne, je vais me tourner vers M. Holthe. C’est lui le spécialiste en la matière. Je vais me contenter de vous raconter une histoire qui s’est passée à Mississauga. Je n’ai aucune idée de l’état de leur salle de courrier, mais nous avons déjà constaté par le passé la perte de plusieurs demandes de parrainage. En vérité, elles disparaissaient pendant des périodes allant de quatre à six mois avant d’être retrouvées. Au moins, ce genre de choses ne se produira plus en adoptant un système tirant davantage parti de communications en ligne.
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Je vous remercie de ces précisions.
C’est une question complexe.
Tout d’abord, je suis parfaitement d’accord avec la décision de la juge McDonald de la Cour fédérale. C’est une décision très bien argumentée. Vous pouvez lire l’entièreté de la preuve présentée par toutes parties à la cause et par tous les intervenants. Je suis pleinement d’accord avec l’analyse qu’elle fait des répercussions de la Charte en la matière.
En ce qui concerne la Convention de Genève, nous y sommes soumis. Il faut savoir que nous sommes l’un des derniers pays à l’avoir ratifiée. Nous l’avons fait avec beaucoup de retard sur d’autres pays.
À mon avis, la Convention de Genève est un excellent document. Elle fait encore état d’une bonne doctrine. Les problèmes qui se posent se manifestent davantage au niveau de sa mise en oeuvre, en particulier alors que certains articles de la LIPR imposent au gouvernement de revoir les ententes sur les tiers pays sûrs. Le nôtre n’a pas révisé comme il eut dû le faire l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, mais, à mon avis, les dispositions des articles 96 et 97 de la Convention de Genève sont sages.
Je comparais souvent devant la Section de la protection des réfugiés, la SPR…
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci aux témoins.
J’aimerais, monsieur Holthe, commencer par vous entretenir des travailleurs étrangers. Vous avez évoqué leur situation dans vos commentaires préliminaires.
Nous savons que le gouvernement a mis en place le programme des anges gardiens, qui s’applique uniquement aux travailleurs de la santé. J’ignore pourquoi, et Dieu seul le sait, les travailleurs agricoles, par exemple, ont été exclus de ce programme. Pourtant, certains sont décédés à la tâche alors qu’ils nous fournissaient en nourriture et soutenaient les Canadiens.
Croyez-vous que le gouvernement canadien devrait, dans les faits, intégrer les travailleurs migrants à ce programme pendant cette période, pour que tous bénéficient de ce statut?
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Je n’aime pas l’idée d’un programme pour les travailleurs étrangers. C’est là que ma vision des choses diverge de celle que j’ai dans mon autre rôle.
Dans les faits, à ce que je vois, leur exploitation est généralisée et ils ne se plaignent jamais. Ils n’ont, non seulement, aucune possibilité d’obtenir la résidence permanente, mais ils sont coincés dans ces emplois qui leur servent à envoyer de l’argent à leurs familles. Nous avons tous entendu parler de ces histoires. Ce comité a lui-même consacré tant de réunions à traiter de cette question.
Je crois que le gouvernement devrait en faire plus pour eux pendant cette pandémie, alors qu’ils sont dans la situation la plus vulnérable de toutes celles qu’on peut imaginer, alors qu’ils vont travailler dehors pendant que nous sommes confortablement assis chez nous. Si vous examinez leur situation, force est de convenir qu’ils constituent un élément marginalisé de la société. Ce sont eux qui sont sur la ligne de front. Je trouve que nous avons une obligation, une obligation morale, envers eux de faire quelque chose à ce sujet.
Comme à vous, le Programme des travailleurs étrangers temporaires me pose beaucoup de problèmes. Ce programme a été mis sur pied pour les gens qui sont vraiment des travailleurs temporaires, comme les professeurs invités ou les gens de l’industrie du cinéma, qui n’ont aucune intention de rester au Canada. Ce programme a évolué, sans qu’on sache trop pourquoi, pour remplacer des modalités d’immigration permettant aux gens d’obtenir le statut d’immigrant reçu à leur arrivée au pays.
Autrefois, le Canada avait un programme d’immigration comportant des critères à la fois pour les personnes hautement qualifiées, moyennement qualifiées et peu qualifiées. Il a disparu. Les politiques d’immigration n’ont plus l’air de viser que les personnes hautement qualifiées. Vous avez déjà parlé de la création d’un programme comportant une catégorie de travailleurs canadiens de première ligne expérimentés. Il s’inscrirait dans le cadre de la lutte contre la COVID, mais ne croyez-vous pas que nous devrions remettre en place un programme d’immigration destiné à attirer toutes sortes de compétences au Canada, afin que lorsque les travailleurs viennent au Canada avec l’intention de s’y installer, ils aient réellement le statut d’immigrant reçu à leur arrivée?
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Au Canada, nous avons un nombre élevé de demandeurs du statut de réfugié, qui ont présenté leur demande. Actuellement, ils doivent transmettre cette demande par courriel à IRCC. Ce courriel doit comprendre également un accusé de réception. Le dossier est ensuite versé sur Postel où il franchit les diverses étapes de son traitement, et où IRCC peut télécharger les divers documents. Les demandeurs attendent ensuite de passer leur examen médical et, ensuite, ils peuvent passer leur entrevue d’admissibilité.
Actuellement, les entrevues d’admissibilité se passent en personne. J’ignore pourquoi, mais IRCC n’a pas dévié d’un iota de cette procédure.
Ils ont commencé à organiser certaines entrevues d’admissibilité dans un petit nombre de villes. Je sais que ce n’est pas à Winnipeg, mais je ne peux pas vous en dire plus. C’est dans d’autres villes. J’imagine que c’est à Vancouver, à Calgary et peut-être à Toronto. Ce ne sont là que des hypothèses. Ils ont donc mené certaines entrevues d’admissibilité, mais pas dans les villes plus petites, comme Winnipeg.
Cela signifie que les demandes qu’ils ont reçues n’ont pas progressé. Elles ne sont pas transmises au tribunal. Le tribunal n’est donc pas en mesure d’ouvrir ces dossiers de réfugiés, et, au niveau du tribunal, ils n’ont même pas commencé à les traiter.
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Il s’agit effectivement d’un étudiant hongkongais, très instruit. Nous avons déposé une demande à son nom de permis d’études initial. Je crois que c’était en novembre 2019. Sa demande a été refusée au bout de deux semaines. À mon avis, il aurait dû recevoir son permis automatiquement. Si je me souviens bien, il avait même fait des études aux États-Unis. C’était un dossier de demande de permis d’études initial très solide.
Nous avons demandé à la Cour fédérale de réviser cette décision sans même prendre connaissance des notes. Nous lui avons transmis le dossier du demandeur. Je me suis entretenu avec l’avocat du ministère de la Justice, qui partage mon point de vue.
La demande a bien été refusée. L’agent a prétendu que l’inscription au programme d’études ne constituerait pas une dépense raisonnable pour notre client. L’Université du Manitoba est un excellent établissement, dont M. Holther est diplômé. Je ne vois pas en quoi un programme d’études à l’Université du Manitoba constituerait une dépense déraisonnable pour un étudiant hongkongais. Cela dit, quelle que soit la justification, sa demande a été rejetée.
Nous avons eu gain de cause au ministère de la Justice. Le dossier a été renvoyé au Bureau des visas, où il a été à nouveau rejeté. Notre client est très frustré. Il ne comprend pas ce qui se passe et nous essayons de trouver une solution.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur Clarke, vous allez devoir facturer M. Holtthe pour la bonne réputation que vous lui faites, ainsi qu’à sa firme. Je suis sûr qu’il apprécie.
La question s’adresse à vous deux.
La pandémie a donc amené la CISR à suspendre les auditions de réfugiés, mais celles-ci ont maintenant repris de façon virtuelle. J’imagine que, pendant cette suspension, les membres de la CISR en ont profité pour travailler sur les dossiers qu’ils avaient déjà reçus et pour accroître l’efficience du système afin d’améliorer ou d’optimiser la réception et le traitement des dossiers.
Comment, à vos yeux, cela se répercute-t-il sur le traitement des demandes de statut de réfugié? Quels sont les problèmes que vous avez observés qui pourraient faire l’objet d’améliorations, et comment vous y prendriez-vous pour mettre celles-ci en œuvre.
J’aimerais que M. Clarke me réponde en premier, suivi de M. Holthe.
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Très bien. Je vous remercie.
Ma question suivante s’adresse à M. Holthe, et j’espère qu’ensuite il restera du temps pour Mme Mahmoud.
Le gouvernement a indiqué que la réunification des familles et des conjoints est une priorité pour lui. Il a récemment annoncé des modalités de parrainage de conjoints, et a précisé que le personnel de la CISR qui traite ces dossiers verra ses effectifs augmenter de 66 %, pour permettre de continuer à résorber l’arriéré. Le gouvernement a précisé que cette augmentation du personnel devrait permettre de rendre 49 000 décisions d’ici la fin de l’année, et qu’il étudie aussi la possibilité de mettre en place un projet pilote d’entrevues à distance. On m’a également dit que les demandes de parrainage d’un conjoint sont dorénavant toutes numérisées.
Je voudrais tout d’abord savoir si vous estimez que ces nouveautés seront utiles pour réduire l’arriéré? Ensuite, vont-elles aider à moderniser le système en réduisant les effets des pratiques non efficientes? Si ce n’est pas le cas, quelles autres réponses faudrait-il apporter à ces problèmes.
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Je suis navrée, monsieur Dhaliwal, mais votre temps de parole est épuisé.
Nous avons donc terminé notre série de questions.
Je tiens à profiter de cette occasion pour remercier les trois témoins du second groupe de leurs importants témoignages et de la discussion que nous avons pu avoir avec eux sur les répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur le système d’immigration.
Mesdames et messieurs les députés, avant que nous levions la séance, le greffier aimerait vous entretenir brièvement des témoins à inscrire sur la liste des intervenants de notre réunion de lundi.
Monsieur le greffier, dites aux députés, je vous prie, ce qu’il en est de l’établissement du calendrier des témoins.