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Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux d'être ici, aujourd'hui, pour discuter des chapitres 5, 6, 8, 9 et 14 de notre rapport « Le Point », qui a été déposé au Parlement le 6 mars.
Le chapitre 5 traite de la protection des espèces en péril, le chapitre 6 du contrôle des espèces aquatiques envahissantes, le chapitre 8 des accords internationaux en matière d'environnement, le chapitre 9 de l'évaluation environnementale stratégique et le chapitre 14 des poissons génétiquement modifiés.
Je suis accompagné de M. Andrew Ferguson, qui est chargé des travaux du bureau portant sur les espèces en péril et les espèces aquatiques envahissantes. Assis derrière, se trouvent M. Richard Arseneault et M. Paul Morse, qui étaient chargés des autres travaux dont nous discuterons peut-être ce matin. Je suis heureux d'être assis avec M. Scott Vaughan, qui a été nommé commissaire à l'environnement et au développement durable par la vérificatrice générale, Mme Sheila Fraser, le 5 mai.
J'ai accepté la proposition de Mme Fraser voulant que je contribue à gérer la période de transition avant de prendre ma retraite à la fin du mois. Ma tâche consiste notamment à comparaître devant des comités parlementaires comme le vôtre pour discuter des rapports de vérification que j'ai eu l'occasion de présenter au Parlement alors que j'étais commissaire par intérim.
Comme les membres du comité le savent, les rapports « Le Point » du Bureau du vérificateur général présentent les mesures qui ont été prises par les ministères et les organismes pour régler les questions soulevées par le bureau dans certains de ses rapports précédents. Pour déterminer si les progrès réalisés sont satisfaisants ou insatisfaisants, le bureau tient compte de la complexité de la question et du temps qui s'est écoulé depuis la vérification initiale.
C'est la première fois qu'un rapport « Le Point » est présenté au Parlement par un commissaire à l'environnement et au développement durable. Le présent rapport porte sur la gestion des questions liées à l'environnement et au développement durable assurée par le gouvernement. Des quatorze chapitres contenus dans le rapport « Le Point », cinq indiquent des progrès satisfaisants. Les progrès sont insatisfaisants dans neuf secteurs, en grande partie parce que le gouvernement n'a pas tenu les engagements qu'il a pris à la suite des vérifications précédentes en matière d'environnement et de développement durable.
Les trois premiers chapitres traitent de la gestion des produits chimiques, et, à ce sujet, nous sommes heureux de signaler des progrès satisfaisants. Les chapitres 4 à 7 ciblent les écosystèmes, et, dans ce secteur, les progrès sont insatisfaisants. Les chapitres 8, 9 et 10 ont trait aux outils de gestion, et, de nouveau, nous avons constaté que les progrès sont insatisfaisants. Les chapitres 11 à 14 examinent les mesures prises en réponse aux pétitions en matière d'environnement. La vérification nous a permis de constater des progrès satisfaisants dans le cas de deux engagements et des progrès insatisfaisants dans le cas de deux autres engagements.
J'aimerais maintenant vous parler de deux chapitres sur les écosystèmes qui, je crois, intéressent tout particulièrement le comité.
[Traduction]
Les chapitres de cette section de notre rapport traitent de questions qui affectent la qualité de l'environnement naturel que nous céderons à nos enfants et à nos petits enfants.
Selon le gouvernement, la dégradation et la perte de l'habitat sont les menaces majeures qui affectent les plantes et les animaux au Canada. Le gouvernement s'est engagé à aborder cette question il y a des années, mais il doit encore donner suite à certains de ses engagements.
Dans le chapitre 5, nous notons que le gouvernement fédéral n'a pas respecté les échéances prescrites par la Loi sur les espèces en péril (LEP) pour élaborer des stratégies de rétablissement des espèces en péril. En juin 2007, les trois ministères responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement n'avaient élaboré que 55 des 288 programmes prévus par la Loi. Ces ministères sont Pêches et Océans Canada, Environnement Canada et Parcs Canada. Ainsi, Pêches et Océans Canada avait élaboré 13 des 40 programmes dont il avait la responsabilité.
Votre comité voudra peut-être demander aux ministères responsables ce qui, selon eux, devra être fait afin qu'ils puissent respecter les échéances établies dans la Loi sur les espèces en péril, et quels seront leur plans d'action et leurs échéances pour y arriver.
Comme nous le soulignons dans le paragraphe 5.7 du chapitre 5, le gouvernement fédéral a alloué un total de 563 millions de dollars à la protection des espèces en péril depuis 2000. Le comité voudra peut-être demander aux ministères si le financement accordé dans le cadre des programmes était suffisant et, s'il ne l'était pas, quel serait le manque à gagner.
Le chapitre 6 souligne que les espèces aquatiques envahissantes entrent dans les eaux canadiennes à un rythme qui dépasse celui auquel Pêches et Océans Canada évalue les risques qu'ils présentent pour l'environnement et l'économie du Canada.
Les spécialistes affirment que les espèces aquatiques envahissantes causent chaque année des dommages à l'économie canadienne qui se chiffrent en milliards de dollars. Elles représentent, après la destruction de l'habitat, la cause la plus importante de perte de biodiversité.
En 2006, Transports Canada a adopté un règlement sur le contrôle et la gestion de l'eau de ballast visant à réduire la probabilité d'introduction d'espèces aquatiques envahissantes dans les eaux canadiennes. Cependant, lors de notre vérification, ce règlement n'était pas encore appliqué uniformément dans l'ensemble du pays.
Votre comité voudra peut-être demander à Pêches et Océans Canada ce qui doit être fait pour que le Ministère puisse évaluer plus rapidement les risques que posent les espèces aquatiques envahissantes et qu'un plan d'action, un calendrier et un financement appropriés soient mis en place.
Votre comité voudra peut-être également demander à Transports Canada si le règlement sur le contrôle et la gestion de l'eau de ballast est appliqué uniformément dans l'ensemble du pays et quelles sont les mesures qu'il a prises et qu'il prévoit prendre pour y arriver.
J'aimerais maintenant vous parler des chapitres 8 et 9 qui portent sur ce que nous appelons les « les outils de gestion ».
Nous sommes d'avis que le gouvernement fédéral devrait donner l'exemple dans la gestion des questions environnementales. À cet égard, nous brossons un tableau décevant dans ces deux chapitres.
Dans le chapitre 8, nous indiquons que le Canada a, au fil des ans, signé plus de cent accords internationaux en matière d'environnement, mais que l'information présentée au Parlement et aux Canadiens sur la mesure dans laquelle le Canada respecte ses engagements est insatisfaisante.
Dans le chapitre 9, nous expliquons que les ministères et les organismes fédéraux sont tenus depuis maintenant dix-sept ans d'effectuer des évaluations environnementales stratégiques. Ces évaluations ainsi que les stratégies de développement durable sur lesquelles nous avons fait rapport en octobre dernier sont des outils de gestion essentiels mis en place par le gouvernement pour protéger l'environnement. Malheureusement, ces outils ne sont pas utilisés comme il se doit. Il faut donc corriger la situation.
La Directive du Cabinet de 1990 sur l'évaluation environnementale stratégique devait garantir que le gouvernement tient compte des impacts environnementaux éventuels de ses politiques, ses plans et ses programmes avant de les approuver. Notre quatrième examen de cette question a révélé que les ministères n'appliquent toujours pas cette directive.
L'Agence canadienne d'évaluation environnementale dirige une évaluation du processus d'évaluation environnementale stratégique dont les résultats devraient être communiqués plus tard cette année.
Permettez-moi de conclure, monsieur le président, en disant quelques mots au sujet des pétitions en matière d'environnement.
En octobre dernier, notre étude rétrospective des pétitions présentées au cours des dix dernières années a révélé que les pétitionnaires accordent de l'importance au processus. Ce dernier leur permet d'exprimer leurs inquiétudes au sujet de l'environnement et leur garantit une réponse officielle des ministres.
Au cours des années précédentes, nous avons effectué une vérification visant à déterminer si le gouvernement avait respecté certains engagements pris par les ministres dans leurs réponses aux pétitionnaires. Cette année, nous avons réexaminé quatre de ces engagements afin d'évaluer les progrès réalisés par le gouvernement à l'égard des recommandations et des constatations de nos vérifications précédentes.
Dans le chapitre 14, nous indiquons que Pêches et Océans Canada n'a toujours pas élaboré de réglementation visant le poisson génétiquement modifié, et ce, même si le ministre s'était engagé en ce sens en 2001 et de nouveau en 2004.
Le Ministère considère maintenant que le Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles découlant de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) devrait assurer la protection du poisson génétiquement modifié. Nous pensons cependant que la Loi comporte certaines lacunes qui doivent être comblées d'une façon quelconque. Par exemple, en vertu du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles, les chercheurs ne sont pas tenus de déclarer leurs activités de recherche, et il n'est pas obligatoire de déclarer la dissémination accidentelle dans l'environnement d'un organisme utilisé dans le cadre d'activités de recherche-développement.
Le comité voudra peut-être demander à Pêches et Océans Canada ainsi qu'aux autres ministères concernés, soit Environnement Canada et Santé Canada, quelles sont les mesures qu'il a prises pour combler ces lacunes, et demander au Ministère de présenter son plan d'action, ses échéances et le budget nécessaire pour y arriver.
[Français]
Monsieur le président, j'espère que ces remarques et suggestions ont présenté un certain intérêt pour les membres du comité. Le comité voudra peut-être inviter les représentants des ministères à assister à une ou des audiences distinctes en vue d'examiner davantage les mesures qu'ils ont prises et qu'ils prévoient prendre pour résoudre les questions que nous avons soulevées dans notre rapport « Le Point ». Nous serions heureux d'assister à de telles audiences.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Merci beaucoup pour cette question.
Les espèces aquatiques envahissantes présentent un cas intéressant. J'attirerais votre attention sur un paragraphe du chapitre 6, le paragraphe 6.8. Il y est question — je suis comptable, et je vous prie de m'excuser si je m'exprime en chiffres et en dollars — d'une affectation d'environ 10 millions de dollars par année, par l'entremise du MPO, pour examiner les espèces aquatiques envahissantes. Un peu plus de huit millions de dollars de cette somme servent à examiner une espèce aquatique envahissante. Au dernier décompte, il y en a 184 autres qui sont connues du ministère. Quand vous mettez tout cela en perspective, il reste deux millions de dollars pour examiner 184 espèces.
Cela n'est pas de notre ressort et nous ne pourrions vous dire s'il y a suffisamment d'argent alloué à tel ou tel projet. C'est plutôt le travail des parlementaires et c'est un sujet que nous ne voulons pas aborder. Un simple petit calcul arithmétique donne des résultats merveilleux. Si vous deviez avoir des représentants du MPO ici, je leur demanderais assurément comment ils parviennent, avec un tel montant, à s'occuper de ce problème qui prend de l'ampleur. Le problème prend de l'ampleur plus rapidement qu'ils ne sont capables de l'aborder.
Nous soulevons quelques autres questions dans ce même chapitre. Outre le fait que les problèmes s'accumulent plus rapidement que le ministère n'est capable de les évaluer, il y a aussi la question de l'intervention rapide que nous mentionnons au haut de la page 3 du chapitre. Nous y disons que le MPO n'a toujours pas de plan de détection avancé de ces choses ni de plan d'intervention rapide une fois que ces espèces ont été identifiées.
Tout cela concerne ce qui doit se produire pour que le MPO prenne les devants face à ce problème croissant.
Monsieur le président, j'ai noté que votre comité examine des révisions à la Loi sur les pêches. Selon moi, il y a un article de la loi qui traite de questions aquatiques. Si ces amendements étaient adoptés, ils donneraient au ministère davantage de poids juridique, mais uniquement au plan juridique. Ce qu'il faut par-dessus tout, c'est la capacité de gérer. C'est ce que le MPO devra faire, se doter de la capacité d'exécuter son mandat. Il devra confier le travail aux personnes appropriées, prévoir des budgets suffisants et mettre en place une organisation appropriée pour utiliser le pouvoir qui pourrait lui être accordé en vertu de la nouvelle loi, si jamais elle est adoptée, de l'utiliser maintenant pour des situations existantes.
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Par conséquent, il se passe des choses.
Vous avez également abordé le . Je me demande si votre ministère a fourni des détails sur l'évaluation? Bien entendu, le projet de loi tel qu'il existe présentement autorise le ministre ou le gouverneur en conseil à prendre un règlement relativement aux espèces aquatiques envahissantes. Y a-t-il autre chose à ajouter concernant des changements potentiels à la Loi sur les pêches ou à une modification de cette loi quand il est question des espèces aquatiques envahissantes?
Pourriez-vous commenter sur les lacunes de la loi courante ou du règlement courant en ce qui a trait à ce problème? S'agit-il d'un problème législatif? Nous nous sommes demandé s'il s'agissait d'un problème financier ou d'un problème de main-d'oeuvre ou encore d'un problème de ressource. Nous nous sommes demandé s'il s'agissait d'un problème de relations interministérielles. Votre rapport est très clair en ce qui a trait aux eaux de ballast et ce n'est guère un secret que ces eaux sont un des facteurs qui contribuent le plus au mouvement des espèces aquatiques.
Nous avons également parlé du montant de huit millions de dollars sur 10 millions, c'est-à-dire 80 p. 100, qui sont consacrés à la lamproie. D'un point de vue biologique, il y a des choses que l'on peut contrôler et d'autres que l'on ne peut contrôler. Avec les produits chimiques, il est possible d'exercer un contrôle. Vous pouvez utiliser des contrôles biologiques, mais ce faisant, vous invitez généralement une autre espèce non autochtone à contrôler l'espèce non autochtone de départ. Parfois, si vous demandez aux Australiens ce qu'ils ont fait pour contrôler leurs populations de lapins, ils vous répondront que tout s'enchaîne.
La dernière chose que je voudrais aborder est l'impact socio-économique. Des analyses ont-elles été faites? Si vous considérez uniquement la région de Toronto, vous verrez qu'il y a quatre millions de personnes qui vivent sur les rives de l'un des Grands Lacs. Si vous prenez le nombre de personnes qui habitent le Sud de l'Ontario, une région située en bordure de la plupart des Grands Lacs, vous pourriez dire qu'environ 37 p. 100 de la population du Canada y vit. Puis, si vous envisagez les répercussions économiques de la lamproie, qui a commencé à envahir les lacs intérieurs, et les répercussions qu'elle peut avoir sur ces lacs, peut-être que vous verriez que d'un point de vue économique les fonds sont dépensés là où les répercussions économiques sont les plus importantes.
Je me demande simplement si vous pouvez aborder l'une ou l'autre de ces préoccupations.
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Permettez-moi, si vous le voulez bien, de dire quelques mots au sujet de chacun de ces sujets de préoccupation.
Il est certain qu'en ce qui concerne le et la loi en vigueur, nous ne serions pas en mesure de faire des commentaires sur les avantages et les inconvénients d'un texte législatif, qu'il s'agisse d'une loi existante ou d'un projet de loi, à moins que certains de ses articles ne traitent de notre bureau. Autrement, nous n'intervenons pas, parce que si nous le faisions, nous nous trouverions engagés à fond dans des questions de politique. La discussion des qualités d'un texte de loi est de votre ressort, certainement pas du nôtre. Donc, si vous n'avez pas d'objection, je vais éluder la question et je me contenterai de dire qu'il était intéressant de voir que ce projet de loi fait une place à cette espèce aquatique envahissante.
Quant à la complexité du problème, je ne crois pas que quiconque suggère qu'on puisse lui trouver une solution rapide. Si cette solution existait, la question aurait été réglée il y a des années — et il suffirait peut-être de deux millions de dollars pour cela. Mais je le répète, notre vérification ne permet pas d'établir que le MPO a effectué le genre d'analyse et d'évaluation du risque qui permettait peut-être de déterminer clairement les solutions possibles et ce qui pourrait être fait de manière plus judicieuse. C'est la raison pour laquelle je crois qu'il serait bon de convoquer des représentants du ministère et d'examiner avec eux les raisons pour lesquelles ils font ce qu'ils font, et ils n'en font pas plus.
En ce qui concerne l'impact socio-économique, absolument... J'ai un chalet au nord d'ici; c'est tout simplement un chalet, mais je me souviens très bien qu'il y a trois ans, notre lac a été complètement envahi par le myriophylle en épis australien, je crois, au point où l'on aurait presque pu traverser le lac à pieds secs, et pourtant, c'est un grand lac. Le myriophylle a aujourd'hui disparu, mais lorsque vous songez à l'effet qu'il a sur de simples « guerriers du dimanche » comme moi — qui en un sens, n'ont pas beaucoup d'importance, encore que cela vous touche sur un plan très personnel, ces espèces envahissantes ont un énorme effet sur le plaisir des gens. Économiquement parlant, elles ont aussi un effet énorme sur l'industrie. Cela se chiffre à des milliards de dollars — pas des millions, mais des milliards, chaque année. Vous avez raison de dire que la région du lac Ontario est très touchée par ces envahisseurs.
Voilà un exemple de situation dans laquelle — M. Vaughan connaît certainement mieux que moi la question— la notion de développement durable joue vraiment, la fusion des divers aspects de cette notion du développement durable. Ces espèces aquatiques ont des effets sur le plan économique, sur le plan social, et en tout cas, certainement, sur le plan économique. Il faudrait que quelqu'un, quelque part, effectue une analyse pour déterminer les décisions appropriées qui devraient être prises pour lutter contre ces envahisseurs aquatiques, car il est probable que l'on ne peut pas tout faire à la fois.
Il ne faut cependant pas se contenter de considérer le problème sur le plan environnemental; il faut aussi examiner les effets économiques et sociaux. C'est l'essence même du développement durable, et il est à espérer que c'est quelque chose que des ministères tels que le MPO pratiqueraient de manière très proactive.
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Je vous remercie vivement de cette question.
Le suivi est un processus intéressant. Nous utilisons une méthodologie, que nous communiquons à tous les ministères et qui nous permet de déterminer si, en tant que vérificateurs, nous sommes satisfaits des progrès réalisés. Nous examinons les mesures qui ont été prises depuis que nous avons fait notre recommandation ou indiqué nos constatations, et nous les classons selon une échelle de un à cinq. Cinq signifie qu'une recommandation a été pleinement mise en oeuvre; deux, qu'elle l'a été à moitié, et nous suivons le même processus pour lui attribuer un trois ou une autre cote. Nous prenons ensuite le temps nécessaire pour évaluer la difficulté pour le ministère de mettre concrètement en oeuvre la recommandation ou de donner suite à la constatation. Il est parfois terriblement difficile de le faire.
Pour terminer, nous examinons ces deux facteurs et nous nous demandons si nous sommes satisfaits ou pas. En fait, c'est très compliqué, car nous pourrions être satisfaits du progrès réalisé au niveau trois, si c'est tout ce que nous pouvons raisonnablement espérer à ce moment-là. Nous indiquerons alors dans notre rapport que nous sommes satisfaits du progrès réalisé. C'est donc là un élément du processus.
Nous envoyons nos équipes pour effectuer une nouvelle vérification de la situation qui a inspiré la recommandation au départ. Nous la menons avec la même rigueur que la première vérification du rendement.
Nous communiquons les constatations aux ministères, en général, sous une forme abrégée. Nous sommes prêts à rencontrer des représentants du ministère pour leur dire que nous avons étudié ces dix recommandations, par exemple. À ce stade, Nous n'essayons pas d'étoffer nos constatations. Nous disons simplement ce qui nous a satisfaits et ce qui ne nous a pas satisfaits et pourquoi. Et nous avons alors une discussion constructive avec les responsables, jusqu'au niveau de sous-ministre adjoint et parfois de sous-ministre.
En général, ces discussions sont sans surprise. Les ministères savent bien dans quelle mesure ils ont mis en oeuvre les recommandations, et ils ne sont, en général, pas surpris de nos remarques. Certes, parfois, ils s'étonnent de voir tout présenté en même temps, mais à part cela, il ne se passe pas grand-chose.
Nous développons ensuite nos constatations et nous les soumettons aux ministères, car il peut nous arriver d'utiliser des termes qui, à notre avis, expriment bien le sens nos constatations, alors qu'en fait, ils font du tort au ministère. Nous voulons donc être certains d'utiliser les termes qui permettront de mieux faire avancer le dossier au lieu de ralentir le processus. À la fin du processus, si nous avons fait une nouvelle recommandation dans un rapport, nous demandons au sous-ministre de nous répondre par écrit.
Ce processus fonctionne bien. Il demande un an environ pour être mené à terme. Les rapports avec les ministères sont vraiment très bons. Ceux-ci se montrent très coopératifs. C'est le cas de tous les ministères que nous avons vérifiés cette fois pour notre rapport d'étape.
Je vais vous donner un dernier exemple de ce que nous faisons ensuite. Nous n'avons pas fait grand-chose depuis la publication du rapport, le 6 mars. Lorsque je me préparais pour cette audience, je suis allé rendre visite aux responsables du ministère des Pêches et des Océans qui se sont montrés très coopératifs. Nous avons parlé des problèmes qui pouvaient se présenter. Je les ai avertis que j'avais l'intention de dire au comité qu'il était possible que celui-ci les appelle comme témoin à un moment donné. Ils ont ri et ont dit qu'ils s'y attendaient plus ou moins. Nous leur avons demandé s'il s'était passé quelque chose de nouveau depuis la présentation de notre rapport, mais comme elle ne datait que de deux mois, il n'y avait pas grand-chose.
Voilà donc quelques éclaircissements sur le processus et sur les relations. Il marche bien, et les relations sont bonnes.