Bonjour. Monsieur le président et honorables députés, je suis très heureuse de me retrouver devant vous ce matin, pour apprendre à mieux vous connaître et vous donner l'occasion de me connaître un peu mieux, dans mes nouvelles fonctions de sous-ministre déléguée à Pêches et Océans Canada. J'allais présenter mes collègues, Carl Hegge et Dave Bevan mais, comme vous l'avez fait remarquer, vous les connaissez déjà.
Ils sont ici aujourd'hui parce que, comme vous le savez, je ne suis au ministère que depuis quelques mois et ne prétends pas connaître des choses que je ne connais pas. Par conséquent, si vous posez des questions sur des sujets qui vous intéressent auxquels je ne peux pas répondre, ils pourront nous aider.
Dans les fonctions que j'ai occupées jusqu'à présent à Pêches et Océans, j'ai été le plus frappée par la passion et la productivité du comité devant lequel j'ai l'honneur de me trouver. Je tiens à vous remercier des conseils constructifs que vous nous avez offerts, sous votre structure actuelle et au cours des années. Ils ont été très utiles au ministère.
Je pense que la principale raison de ma présence est de me présenter et de donner forme au CV que vous avez devant vous.
[Français]
Je suis née à Montréal, mais j'ai été élevée à Baie-Comeau, dans le nord du Québec. Mon père était arpenteur pour Hydro-Québec. Il est mort quand j'étais très jeune. Nous sommes donc retournés à Montréal. J'ai fait des études en sciences, et vous noterez que ma carrière professionnelle s'est passée en grande partie sur la côte ouest du Canada, en Colombie-Britannique. Au cours de cette période, j'ai travaillé avec des collectivités dépendantes de la ressource, des villages à industrie unique, surtout dans le secteur forestier. J'ai travaillé auprès de gens qui gagnaient leur pain dans la forêt et qui étaient confrontés à des changements importants dans leur industrie. Il s'agissait de Canadiens et de Canadiennes qui faisaient leur possible pour composer avec un déplacement fondamental dans leur économie durant les années 1980 et 1990.
Ces mouvements découlent des nouvelles pratiques forestières et environnementales, des marchés changeants, de la démographie changeante et surtout de toutes sortes d'autres pressions internationales sur leur industrie. En fait, plusieurs des enjeux auxquels sont confrontés, de nos jours, les collectivités de pêcheurs sont pratiquement identiques à tout ce à quoi je faisais face dans le secteur forestier. J'ai une grande expérience de travail avec ces collectivités.
J'arrive à Pêches et Océans Canada en provenance du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, où j'occupais le poste de sous-ministre adjointe principale responsable des politiques socioéconomiques et des opérations régionales. J'avais la responsabilité de la plupart des programmes sociaux dans les réserves se situant au sud du 60e parallèle. Le budget annuel de mon secteur dépassait les 5 milliards de dollars. J'avais la responsabilité des activités de sept bureaux régionaux. En comptant les régions et l'administration centrale, quelque 2 000 employés relevaient de ma gouvernance. On m'avait également chargée de l'état de la préparation de la gestion des urgences pour le ministère partout au Canada.
J'apporte une expérience de l'international, ayant servi à titre de vice-présidente et conseillère spéciale au président de l'Agence canadienne de développement international. J'ai été cinq ans directrice générale de CUSO, une des plus importantes organisations non gouvernementales à se lancer, au Canada, dans l'aide internationale avec des bénévoles.
Lorsque je me trouvais à l'Agence canadienne de développement international, je relevais du président et j'étais chargée d'élaborer une vision pour la direction des nouvelles priorités, ainsi que de mettre sur pied un nouveau bureau de l'agence. En tant que directrice générale de CUSO, je devais rendre des comptes au conseil d'administration, à ses membres et à ses donateurs, sur la qualité des politiques et des programmes. J'avais l'entière responsabilité de la stabilité financière de l'organisation et de la gestion de ses ressources humaines, dans un environnement syndical et décentralisé.
[Traduction]
Auparavant, j'avais occupé le poste de sous-ministre des Transports en Colombie-Britannique, après avoir servi comme vice-présidente d'une société d'État responsable du réinvestissement dans les collectivités forestières.
À titre de sous-ministre provinciale, je devais formuler des conseils stratégiques et politiques au ministre et au Cabinet dans le domaine des transports et des politiques connexes ainsi que sur les questions des enjeux de programmation. J'avais la responsabilité de toutes les questions de gestion des finances, de l'administration et des ressources humaines pour le ministère. Le budget du ministère était de 800 millions de dollars par année et occupait 2 600 employés à temps plein dans toute la province.
En tant que vice-présidente des opérations à Forest Renewal B.C., la société d'État à laquelle j'ai fait allusion, je devais rendre des comptes directement au président du conseil et PDG. La société d'État était décentralisée partout dans la province; j'avais la responsabilité de l'élaboration des programmes, de six bureaux régionaux et de mécanismes de consultations provinciaux sur l'élaboration des politiques et des programmes. Mon budget était de 200 millions de dollars par année. J'avais un personnel de 120 employés.
Vous pouvez constater à partir de cette liste que j'ai passé une bonne partie de ma carrière à gérer dans un environnement décentralisé, ce qui, à mon avis, sert bien Pêches et Océans. J'ai confiance que je saurai mettre à profit dans mes nouvelles fonctions les différentes expériences et compétences acquises au cours de ma carrière; j'espère tout autant bien servir le ministre, la sous-ministre et le ministère.
[Français]
Comme vous le savez, il n'existe pas de définition normative du rôle de sous-ministre délégué. Il n'y a pas non plus de description standard de ses fonctions. Comme il se doit, la sous-ministre demeure la responsable ultime du ministère et elle préside ses comités de gestion. Je suis vice-présidente de ces comités et je peux la remplacer lorsqu'elle doit s'absenter.
Le rôle de sous-ministre délégué permet au sous-ministre en titre de partager sa charge de travail avec lui. En retour, ces occasions donnent au sous-ministre délégué la chance d'apporter une contribution importante au ministère, tout en remplissant certains des besoins en perfectionnement de ce dernier.
Je considère que j'ai de la chance d'arriver au ministère des Pêches et des Océans dans ces fonctions, qui sont celles que je souhaite : gérer directement des dossiers clés, comme l'extraction de gravier du fleuve Fraser, et compléter et soutenir le leadership de la sous-ministre.
Dans un ministère qui s'occupe d'une vaste gamme d'enjeux allant de l'amélioration de la gouvernance internationale des pêches à la gestion des voies navigables intérieures, servir aux côtés de la sous-ministre promet d'être enrichissant et intéressant.
[Traduction]
J'ai commencé la visite de notre ministère et des activités de la Garde côtière. En fait, j'ai passé la nuit de mon dernier anniversaire sur un brise-glace de la Garde-côtière, naviguant d'Amherstburg à Sarnia, en Ontario. Ce n'est pas la façon dont j'avais prévu célébrer l'occasion, mais ce fut une expérience fascinante et un excellent apprentissage.
Je réalise que la sécurité maritime est un des nombreux services clés que nous fournissons aux Canadiens et Canadiennes, dans notre pays entouré de trois océans. Ce voyage m'a permis de m'arrêter pour apprécier l'étendue des responsabilités de Pêches et Océans et l'importance de notre travail : de la gestion des pêches et océans et des politiques, à l'aquaculture, aux sciences et aux ports pour petits bateaux.
J'ai eu également la chance d'accompagner récemment le ministre et la sous-ministre au Boston Seafood Show et j'ai assisté à une réunion du Conseil des ministres des Pêches et de l'Aquaculture de l'Atlantique. J'ai eu le plaisir de faire connaissance avec les principaux chercheurs de Pêches et Océans au cours d'une assemblée nationale de la gestion, le mois dernier, et au cours de mes déplacements.
À Boston, j'ai profité de l'occasion pour rencontrer des représentants de plusieurs industries et les écouter décrire leur réalité avec beaucoup d'éloquence. J'ai trouvé le voyage très instructif.
Je peux vous affirmer que toutes les personnes que j'ai rencontrées jusqu'à présent à Pêches et Océans m'ont paru être de véritables professionnels. Si on met encore un peu de temps à ma disposition, je vais continuer ma visite de nos régions et de nos installations. Je planifie de visiter les bureaux régionaux du ministère à Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec dans un avenir très rapproché. Au début avril, je me rendrai dans des collectivités arctiques dans le cadre d'une visite des Inuits de l'Arctique. Ce programme comporte des volets historiques, économiques et sociaux qui forment la conjoncture sociale présentée aux responsables gouvernementaux dont le travail comporte le volet développement du Nord.
Tout cela pour dire que c'est avec sincérité que je regarde vers l'avenir et les occasions et les défis qui se présenteront à Pêches et Océans. J'ai très hâte de collaborer avec ce comité et de recevoir ses conseils.
Je vous remercie, encore une fois, de m'avoir invitée. Je suis ici pour répondre à vos questions.
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Bonjour, madame Dansereau. Il me fait plaisir de vous recevoir. Il a fallu presque batailler pour obtenir votre comparution au comité pendant deux heures, ce qui m'a fait sortir de mes gonds. Je trouvais inconcevable qu'on puisse remettre en question la légitimité d'une telle demande et le fait que le comité est maître de son ordre du jour. En ce sens, cela me décevait beaucoup. J'avais l'impression que le ministère voulait, à la limite, contrôler l'ordre du jour du Comité permanent des pêches et des océans, qui est un comité du Parlement. Et ça, je ne peux pas l'accepter. C'est l'impression que j'ai eue, étant donné que ça fait assez longtemps qu'on veut vous rencontrer.
Je l'ai dit au départ, je l'ai redit et je peux vous le redire entre quatre yeux: on ne vous a pas demandé de comparaître au comité pour faire un tribunal d'inquisition, chercher noise ou mettre en doute votre nomination, pas du tout.
Compte tenu de ce qui se passe actuellement et de ce qui pourrait se passer, je pense qu'il est important d'avoir l'occasion de vous rencontrer afin de connaître quelles sont vos responsabilités administratives et votre vision du dossier des pêcheries, et de voir de quelle façon votre vécu pourrait nous aider à passer au travers. C'était uniquement ça.
Par conséquent, je n'ai pas apprécié du tout la façon dont le ministère a réagi par rapport à votre comparution d'une heure ou deux. C'est mon premier commentaire. Les choses sont maintenant claires.
J'ai fait une recherche sur vous afin de mieux savoir à qui on a affaire, et non pas pour enquêter sur vous. J'aimerais comprendre le cheminement qui vous a menée à arriver avec un certain enthousiasme au ministère des Pêches et des Océans. Votre expérience est tout autre, dans un domaine différent. On a parlé plus tôt de la forêt et de l'international, d'une certaine façon, avec CUSO.
Ce n'est pas mon cas, mais malheureusement, on a l'impression que Pêches et Océans n'est pas le ministère le plus glorieux au sein de l'administration gouvernementale. Certaines personnes aspirent à travailler au ministère des Affaires étrangères, par exemple. Ça paraît très bien. Certains ministres sont sûrement très contents d'être au ministère des Affaires étrangères. D'autres peuvent aspirer au ministère de la Défense.
Comment peut-on expliquer votre enthousiasme face au ministère des Pêches et des Océans?
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Je vous remercie de cette question, car elle très intéressante. D'abord, je vous prie d'excuser mon retard.
C'est vrai qu'il est parfois difficile d'expliquer le cheminement de ma carrière. Moi, j'y vois un fil conducteur très clair. Lorsque je décide de changer d'emploi, c'est que j'y ai pensé très sérieusement. Chez moi, le développement économique dans les régions rurales est une passion. La foresterie et le transport me passionnent aussi. Une des raisons pour lesquelles j'ai aimé travailler dans le domaine des transports, c'est qu'un bon système de transport et un bon système routier sont des soutiens au développement économique des régions rurales du Canada. La foresterie, le transport et les pêcheries ont des défis en commun, comme aider les collectivités et les individus qui veulent travailler en milieu rural. Pour moi, c'est similaire.
C'était un peu la même chose lorsque je travaillais à l'international. Je travaillais avec des collectivités d'Afrique et d'Amérique du Sud. Elles aussi avaient à coeur leur propre développement.
Voici une petite histoire qui date du tout début de ma carrière. Comme vous le savez, à l'université, j'étudiais la microbiologie. Je suis microbiologiste de formation. Mon intérêt premier, lorsque je suis entrée au secteur public, était... Je savais que les Canadiens et les Canadiennes avaient une peur extrême de la biotechnologie. Je pensais qu'il était important de m'impliquer dans le développement des règles entourant la biotechnologie. Lorsque j'étais en Colombie-Britannique, ce travail se faisait en foresterie. C'est là que j'ai commencé ma carrière en foresterie. Maintenant, je suis très heureuse. J'ai visité un laboratoire à Vancouver-Ouest, il y a quelques semaines, où on travaille à la réglementation de la biotechnologie. C'était un retour au début de ma carrière.
Le ministère fait un peu tout ce qui m'intéresse. De plus, en tant que cadres supérieurs, les aptitudes et les capacités que nous développons sont transférables d'un ministère à l'autre. Il est certain que si on développe une bonne gestion transparente, une bonne gestion des ressources humaines et une bonne gestion financière, on peut transférer cela d'un milieu à un autre.
J'adore la fonction publique et j'adore y travailler. C'est très important pour moi et je pourrais en parler toute la journée.
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Soyez la bienvenue à Ottawa, madame.
Comme l'ont mentionné mes collègues, votre CV est très impressionnant et je vous en félicite. Je vous souhaite la meilleure des chances avec le MPO.
Une de nos préoccupations est, naturellement, de communiquer très rapidement des informations aux pêcheurs dans leurs collectivités. J'ai ici trois courriels que j'ai reçus au cours des deux derniers jours; ils sont un échantillon typique de ce que nous recevons régulièrement de toutes les régions du pays.
En voici un de la Sport Fishing Defence Alliance. Ce message indique que cet organisme attend depuis 82 jours une simple réponse d'un haut fonctionnaire du MPO, M. LeBlanc. Le responsable de cet organisme n'a pas encore reçu de réponse, et il voudrait savoir pourquoi.
En voici un autre. Un autre monsieur de Victoria attend depuis longtemps une réponse concernant le rétablissement des programmes de mise en valeur du saumon; il n'a pas encore reçu de réponse, malgré qu'il ait envoyé des courriels, fait des appels téléphoniques et ait eu recours à tous les moyens de communication possibles.
En voici un autre qui est très troublant et qui vient des porte-parole de l'association la pêche à la traîne de la côte ouest. Il a été envoyé par Kathy Scarfo et Roy Alexander, que M. Bevan connaît certainement. Voici ce message :
La semaine dernière, nous avons été avisés officiellement par le négociateur du MPO pour le Traité sur le saumon du Pacifique que les États-Unis avaient fait une offre consistant à supprimer notre pêche en échange du versement d'une somme de 16 millions de dollars. Le négociateur principal du MPO nous a informés que l'on comptait leur faire une contre-offre qui, bien qu'elle n'entraînerait pas la suppression totale de notre pêche, ne laisserait assez de poisson que pour six de nos 168 permis. Bien qu'en principe nous soyons opposés à la suppression de notre flottille, nous avons été avertis par les fonctionnaires de votre ministère que si nous n'acceptions pas cette offre de rachat, on continuerait de réduire, en vue de le supprimer complètement, l'accès au poisson à notre flottille détentrice de permis et qu'il ne nous resterait plus rien.
Je ne comprends pas du tout pourquoi le MPO gérerait les pêches de cette façon-là. J'aimerais vous remettre ces messages — je sais que vous êtes nouvelle au ministère — en vous demandant de contacter vous-même ou de charger vos fonctionnaires de contacter ces personnes quand vous en aurez l'occasion et de leur donner les réponses qu'elles attendent. Ce message-ci est le plus urgent. Ceux qui l'ont envoyé voudraient avoir une rencontre avec de hauts responsables, si possible.
Si je fais cette demande, c'est parce que cette pratique est généralisée. Certaines personnes envoient des courriels, font des appels téléphoniques ou vont aux réunions; tout ce qu'elles demandent, ce sont des réponses fondamentales, qu'elles n'arrivent pas à obtenir. J'espère que, puisque vous êtes là, et que vous apportez du sang neuf au ministère, vous pourriez peut-être le faire sortir un peu de sa torpeur et lui faire comprendre que si le contribuable désire obtenir une réponse à une question, même si ce n'est pas la réponse qu'il voudrait entendre, il devrait en recevoir une dans des délais raisonnables. Êtes-vous d'accord avec moi?
Dans un tout autre domaine, nous avons déjà eu des discussions concernant la Garde côtière. Il est probablement injuste de vous poser cette question-ci maintenant, mais tout simplement pour vous donner matière à réflexion.
Un certain parti qui est actuellement au pouvoir nous a assurés qu'un de ses objectifs éventuels était que la Garde côtière cesse d'être un organisme de service spécial pour devenir un organisme autonome. Il a été beaucoup question, du moins sur la côte est, de la possibilité de transférer la Garde côtière du MPO pour la placer sur sous la responsabilité du ministre de la Sécurité publique, par exemple. À la place de M. Hearn, le ministre responsable serait .
Ces discussions étaient déjà entamées lorsque les libéraux étaient au pouvoir et elles se sont poursuivies avec les conservateurs, quoique rien n'ait vraiment bougé. Ce ne sont que des discussions oiseuses pour le moment. Nous aimerions faciliter le plus possible la vie du ministre en diminuant ses responsabilités.
Est-ce que la réorganisation de la Garde côtière est une possibilité que vous voudriez envisager pour assurer des mesures de sûreté et de sécurité accrues, pas seulement en ce qui concerne les pêches, l'environnement et l'immigration, mais aussi pour contribuer à la sécurité de nos trois océans. Envisageriez-vous d'en faire un organisme autonome sous la responsabilité d'un nouveau ministre, en l'occurrence le ministre de la Sécurité publique? Vous n'êtes pas obligée de répondre, si vous ne voulez pas.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venue, madame Dansereau. C'est toujours un plaisir d'accueillir une personne de Baie-Comeau à un comité, sur la Colline parlementaire. C'est également bien que vous ayez passé la plus grande partie de votre vie d'adulte en Colombie-Britannique.
Il y a une question que j'aimerais aborder avec vous, puis je céderai la parole à un de mes collègues. D'après vos commentaires, j'ai l'impression qu'un des dossiers qui vous ont été confiés est celui de l'enlèvement de gravier, surtout sur la côte ouest. Comme vous le savez, le Fraser passe dans ma circonscription et, par conséquent, c'est une question que je suis d'assez près. C'est toujours un sujet de controverse dans ma circonscription et dans la région.
Quand on fait de l'extraction de gravier sur le Fraser, il y a deux activités qui m'intéressent; je ne sais pas si elles peuvent être menées de front. Un des facteurs est que les fonctionnaires du MPO ne sont pas exagérément obstructionnistes et qu'ils participent de façon constructive au processus. Par ailleurs cependant, le MPO fait son travail, qui est de protéger le poisson et son habitat. Certaines personnes pensent qu'on ne peut pas à la fois protéger l'habitat et enlever du gravier.
Je me demande quels commentaires vous auriez à faire à ce sujet, quelle est votre participation et si vous pouvez faire des observations sur tous les projets d'enlèvement de gravier qui sont probablement presque terminés. Je pense que les autorisations étaient pour le 15 mars, peut-être même pour la fin du mois. Quels commentaires pouvez-vous faire au sujet de l'approche adoptée par le MPO en ce qui concerne l'enlèvement de gravier, en particulier dans le cadre de ces projets?
Pour les personnes qui sont au courant de l'histoire, c'est une situation très intéressante. C'est un dilemme typique en ce qui concerne la ressource, car la protection du poisson doit avoir une importance primordiale pour le ministère, mais la province craint beaucoup que, selon la façon dont la neige accumulée fond, il y ait des risques d'inondations qui pourraient toucher de nombreuses collectivités riveraines du Fraser.
Pour le moment, la province a confié l'enlèvement du gravier à son programme provincial d'intervention d'urgence. Présentement, ma responsabilité consiste à collaborer avec le gouvernement provincial et avec nos fonctionnaires pour sortir de cette situation d'intervention d'urgence ainsi que pour déterminer comment il faudrait procéder et élaborer un plan à long terme fondé sur deux exigences fondamentales : enlever le gravier de façon à assurer une protection maximale contre les inondations tout en protégeant le poisson au mieux de nos capacités.
Le lien entre les inondations et l'accumulation de gravier, car des dépôts de gravier se forment chaque année, n'est pas nécessairement facile à comprendre. Il s'agit de déterminer quels endroits seraient les plus appropriés dans le contexte du programme de lutte contre les inondations, en tenant compte du fait qu'il consiste principalement à édifier des digues et à faire les autres travaux que la province doit faire, mais que l'enlèvement du gravier y a une certaine place.
Pour répondre de façon précise à la question, les enlèvements qui ont été prévus pour ce printemps sont presque terminés; nous sommes en train d'établir un plan à moyen terme, concernant les travaux qui seront nécessaires au mois de janvier 2009, puis un plan à long terme pour ne pas devoir faire chaque année des interventions d'urgence, de crainte que des inondations se produisent. Comme toujours en matière de gestion des ressources, il est essentiel que ce soit basé sur une certaine planification; c'est précisément ce plan que nous sommes en train d'élaborer. Je pense que nous sommes satisfaits d'une manière générale.
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Je remercie Mme Dansereau d'avoir accepté de témoigner. Merci beaucoup. Je l'apprécie.
Je considère que c'est pour le comité une occasion d'apprendre à vous connaître un peu mieux et pour vous une occasion d'apprendre à nous connaître. La plupart du temps, nous sommes relativement polis les uns envers les autres, et le comité ne fonctionne pas trop mal, mais nous ne ratons jamais une occasion de tirer un coup sur les membres de l'équipe adverse, si je puis dire. Je ne voudrais pas rater celle qui s'offre à moi ce matin. Je vous félicite pour vos nouvelles fonctions, et je suis certain que l'apport de sang neuf au MPO, sans vouloir offusquer MM. Bevan et Hegge, aura du bon.
Je voudrais revenir au commentaire que M. Byrne a fait au sujet de l'OMC. J'aurais tendance à penser qu'on trouverait que c'est un changement intéressant d'avoir finalement confié le ministère des Pêches et des Océans à un ministre qui a repris un dossier que les libéraux avaient très bien caché pendant cinq ans — je sais très bien que vous ne pouvez pas faire des commentaires à caractère politique, et je l'apprécie — tout en s'assurant que personne ne sache qui était à l'OMC, et que ce nouveau ministre ait enfin permis de le dévoiler au grand jour. Nous pouvons actuellement faire quelque chose pour régler le problème, car c'est très important pour nous tous, pour les habitants de la côte est et pour ceux de la côte ouest.
Je suis certain que M. Stoffer fera immédiatement son communiqué sur les trois courriels qu'il vous a remis aujourd'hui et qu'il pourra annoncer qu'il les a fait suivre et qu'on s'en occupera, et je l'apprécie. Il y a toutefois deux questions qui m'intriguent depuis une dizaine d'années, à savoir depuis que je suis parlementaire, à laquelle le ministère ou le gouvernement, quel qu'il soit, n'a encore jamais répondu. J'espérais trouver une réponse partielle dans la Loi sur les pêches, mais en vain. Je me demande comment on règle la question de la longueur des embarcations et pourquoi la longueur des embarcations n'est plus liée à des critères de sécurité. C'est une mesure artificielle qui avait été mise en place pour contrôler les prises. Nous sommes maintenant passés au système des quotas individuels transférables; tous les types de pêche sont assujettis au système des quotas, sauf la pêche au homard, et encore, car elle est partiellement assujettie à un système de quotas, puisqu'elle est restreinte par la limitation du nombre de casiers à homards autorisés.
En ce qui concerne la longueur des embarcations, il y a dans ma circonscription des pêcheurs qui opèrent à partir de Riverport ou de petits ports du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et qui vont pêcher sur le Banc Georges. Ils vont à 180 milles au large. Ce n'est pas normal d'aller pêcher dans ces endroits sur un bateau de 37 pieds de long parce qu'on ne peut pas faire transférer le permis de pêche au homard associé à ce bateau de 37 pieds à un bateau de 45, voire 50 pieds. C'est une question de sécurité; j'aimerais beaucoup qu'on y jette un regard neuf, et qu'éventuellement on fasse quelque chose pour la régler.
L'autre aspect introduit avec le système du quota individuel transférable est la capacité de vendre du poisson. Beaucoup trop d'ex-pêcheurs s'en sont servi comme système de retraite. La plupart d'entre eux ne possèdent même pas un bateau, n'ont aucune intention de pêcher et, pourtant, ils ont un quota de 20 tonnes de hareng ou de morue et le vendent aux pêcheurs qui sont prêts à pêcher ce quota. Voilà les problèmes avec lesquels nous nous débattons. Je pense que le gouvernement précédent se débattait déjà avec ces problèmes. Je sais que c'est aussi le cas pour les fonctionnaires. Il est absolument essentiel de faire quelque chose à ce sujet. Je sais toutefois qu'on ne peut pas dire qu'on réglera ce problème du jour au lendemain.
Avez-vous des commentaires à faire sur ces deux questions?
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D'abord, mon emploi le plus long n'a pas été d'une durée de quatre ans. Je crois que le plus court a duré cinq ans. On peut changer d'emploi à l'intérieur de la fonction publique, mais ça reste le même employeur. Au gouvernement provincial, ça a donc été plus long que quatre ans. Cependant, j'ai occupé un poste pendant cinq ans dont je savais en arrivant que ça ne durerait pas plus longtemps. Je m'étais dit que sur le plan personnel, on ne pouvait faire ce genre de travail que pendant cinq ans. Le gouvernement fédéral change et il faut qu'on change.
Je crois que votre question vise plutôt à connaître ma façon de gouverner et le genre de gestionnaire que je suis. Je dois admettre que tous mes employeurs ont été très déçus quand je suis partie, et mes employés aussi, mais ce n'était pas parce que je suis trop douce. Mes exigences sont assez élevées, mais j'apporte un soutien très important aux employés. Je les prends très au sérieux, ainsi que leur vie personnelle. Au ministère des Transports de la Colombie-Britannique, il y avait environ 2 600 employés, et lorsque je suis partie, je connaissais le nom de presque tous, de même que leur histoire.
Je prends le travail de gestionnaire en ressources humaines très au sérieux. Je pense que tous ceux qui vont travailler le matin devraient sentir que leur milieu de travail est énergisant. Ils ne doivent pas nécessairement être toujours heureux et souriants, mais le travail devrait au moins être énergisant. C'est un peu ma responsabilité de gestionnaire que d'être certaine qu'ils sont partie prenante de ce que nous développons ensemble. Je prends les ressources humaines au sérieux, tout comme la gestion financière. Comme je l'ai dit plus tôt, je prends cela très au sérieux. Je travaille de façon professionnelle, mais je pense aussi qu'il est parfois important de changer de milieu.
Quand j'ai quitté la Colombie-Britannique pour venir à Ottawa, c'était aussi pour des raisons personnelles, dont on n'a pas besoin de parler ici. C'était le bon moment de le faire. Ma fille avait un certain âge, et elle était sur la côte est. Je voulais donc revenir vers le centre.
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Je vous remercie pour votre question. C'est toujours une question compliquée, même pour ceux qui sont directement concernés. Je pense que vous avez tous déjà rencontré des sous-ministres délégués.
Comme vous le savez, les ministères sont très vastes et très complexes; en outre, le travail y est très stressant et très exigeant. Le nombre de dossiers qu'une seule personne peut avoir à examiner en un seul jour est astronomique.
Le sous-ministre délégué n'a pas, contrairement à un sous-ministre adjoint, d'exposé de fonctions spécifique indiquant ses responsabilités hiérarchiques. Nous travaillons généralement par équipe de deux. Cette équipe est composée du sous-ministre principal et du sous-ministre délégué. Nous nous complétons, quoique parfois nous assumions les fonctions de l'autre membre de l'équipe selon nos connaissances et nos capacités. Il s'agit en fait d'un partage de la charge de travail, comme je l'ai signalé dans mes observations préliminaires.
Chaque équipe de sous-ministre et sous-ministre délégué tire ses conclusions personnelles sur la façon la plus efficace de répartir ces tâches. Dans certains ministères, il s'agit presque d'une série de fonctions d'exécution. Dans d'autres ministères, ce n'est jamais le cas. Les fonctions sont liées aux dossiers qui doivent être traités immédiatement parce qu'ils ont besoin d'une attention particulière, et ça change, comme il se doit. C'est en fonction des possibilités de développement et des sous-ministres délégués qui se présentent.
En ce qui nous concerne, nous avons décidé de répartir les responsabilités entre nous, selon les dossiers. J'aurai la responsabilité et serai chargée de gérer, de façon à la fois spécifique et générale, si je puis dire, les services exécutifs, et de veiller à ce qu'ils fonctionnent bien, ainsi que le volet valeurs et éthique du ministère. Les employés de ces services relèveront directement de moi.
En ce qui concerne les services exécutifs, les façons de procéder doivent être constamment renouvelées, dans tous les ministères, avec les changements de gouvernement. J'ai fait dernièrement un examen des systèmes de correspondance. J'avais déjà fait cela lorsque j'étais au ministère des Affaires indiennes et je le ferai dans ce ministère-ci également; il s'agit de déterminer les possibilités d'offrir le meilleur service aux personnes qui écrivent et de veiller à ce qu'elles reçoivent des réponses dans des délais raisonnables, entre autres choses. Vos questions sont pertinentes à cet égard.
Par conséquent, il s'agit des services exécutifs et du soutien au ministre, de dossiers spécifiques et du partage de la charge de travail avec la sous-ministre.
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C'est très bien de votre part.
Une des recommandations que je ferais, c'est de rencontrer les membres de l'organisation des chasseurs et des trappeurs qui est très engagée dans la pêche, si vous en avez la possibilité. M. Bevan le sait très bien. La plupart des personnes qui vont au Nunavut vont à Iqaluit. Si vous avez l'occasion d'aller dans l'extrême-Arctique et dans la baie de l'Arctique, où des problèmes de pêche commencent à se poser, ce serait très bien pour ces gens-là de savoir qu'il y a au moins une personne au MPO qui soit au courant de leurs problèmes.
Par ailleurs, à propos de vos antécédents dans le domaine des forêts, vous avez fait allusion à l'intérêt que vous portiez à la protection de l'environnement et aux efforts que vous faisiez pour concilier les débouchés économiques avec la protection des cours d'eau naturels. Une de nos préoccupations, que M. Bevan connaît très bien, concerne l'annexe 2 de la réglementation sur les effluents miniers en vertu de laquelle certaines entreprises ont la permission d'utiliser des lacs parfaitement sains comme bassins de décantation. Il y a eu un cas à Terre-Neuve et il y en aura un au Nunavut; il y a également, dans tout le pays, d'autres lacs qui sont voués à la destruction.
J'aimerais connaître votre point de vue à ce sujet ou alors, si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'examiner ce dossier, que vous fassiez des commentaires à une date ultérieure.
Nous estimons notamment que les sociétés minières devraient avoir des bassins de décantation distincts et hors de portée de tout cours d'eau naturel. Cette réglementation leur permet dans certaines circonstances d'utiliser des lacs comme bassins de décantation, ce qui inquiète beaucoup un grand nombre d'écologistes et de pêcheurs.
Ma dernière question s'adresse à M. Hegge.
Monsieur Hegge, comment concevez-vous votre futur rôle dans le cadre de votre collaboration avec la nouvelle sous-ministre déléguée?