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Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Nous sommes heureux d'être ici ce matin pour discuter du .
Comme vous le savez, ce n'est pas la première fois que des représentants du MPO comparaissent devant ce comité en marge de cette initiative. En juin dernier, mes collègues et moi sommes venus pour prendre part à l'examen du , sa version antérieure. À l'époque, nous avons confirmé l'appui de notre ministre aux principes fondamentaux de cette initiative, tout en soulignant certains éléments préoccupants.
Je constate avec plaisir que le projet de loi que vous avez devant vous comporte de nettes améliorations par rapport à la version que nous avons examinée l'an dernier. On y a traité bon nombre des éléments préoccupants que nous avions alors soulevés en ce qui a trait aux difficultés administratives et financières.
Du point de vue du MPO, il est rassurant de constater que le libellé de ce nouveau projet de loi appuie et facilite nos efforts en vue de promouvoir la vente ou le transfert des phares excédentaires de façon à maintenir leur utilité publique par le biais de la conversion à des fins locales ou communautaires. Ces dispositions s'harmonisent admirablement avec notre programme ministériel de dessaisissement des phares.
De plus, on a clarifié le champ d'application du projet de loi en limitant sa portée aux phares appartenant au gouvernement fédéral, et non à des tiers. Cette question préoccupait certaines organisations qui avaient auparavant acquis des phares de notre ministère et qui craignaient d'éventuelles augmentations de leurs obligations financières.
On note également certaines améliorations sur le plan administratif à l'égard des processus visant les modifications proposées.
Enfin et surtout, le projet de loi exige maintenant la tenue d'assemblées publiques avant toute démolition proposée et la confirmation de l'absence d'une solution de rechange raisonnable à la démolition. Ces éléments étaient inexistants dans le projet de loi d'origine et, à notre avis, ils devraient permettre de s'assurer que les collectivités locales sont informées et prennent part aux décisions importantes touchant leurs phares.
Il est clair que les nouvelles technologies éliminent la nécessité d'un grand nombre de nos aides fixes à la navigation, dont les phares. Cependant, les phares canadiens demeurent des objets de fierté pour les collectivités côtières et notre personnel, qui en assure la gestion et l'entretien aux fins de nos activités, et pour les visiteurs.
Nous reconnaissons la valeur historique et culturelle des phares patrimoniaux. Les principes du sont des plus valables, mais je dois souligner, encore une fois, que notre ministère ne dispose pas des ressources financières nécessaires pour assumer les coûts liés à la mise en oeuvre. Depuis une vingtaine d'années, le MPO n'a assuré la réfection que des biens essentiels à des fins opérationnelles. La majorité de ces fonds ont été investis dans des phares gardiennés de la Colombie-Britannique et de Terre-Neuve-et-Labrador dans le seul but de répondre aux préoccupations les plus urgentes concernant la santé et la sécurité.
Si je ne me trompe pas, lors de ma dernière comparution, le déficit d'exploitation annuel du ministère en ce qui concerne les biens immobiliers de base était d'environ 30 millions de dollars, par rapport à ce qu'il faudrait raisonnablement investir pour entretenir tous les biens nécessaires à l'appui de la prestation régulière de programmes et services. Si le projet de loi est adopté sans qu'on dispose des fonds nécessaires, les ressources dont on aurait besoin pour soutenir le patrimoine ne pourraient être trouvées qu'en réaffectant des fonds destinés à des programmes de base, ce qui serait inapproprié dans le contexte de notre mandat; en outre, ça pourrait compromettre notre capacité de fournir des programmes et des services. À titre d'organisme d'intendance qui aurait des responsabilités supplémentaires dans le contexte du projet de loi, le MPO ne pourrait plus reporter les réparations structurelles nécessaires pour préserver la plupart de ces phares patrimoniaux.
Personne ne souhaite la négligence ni la destruction de phares excédentaires qui pourraient être cédés à des collectivités locales. Ces dernières années, le MPO s'est efforcé de favoriser les relations avec des organisations patrimoniales, telles la Nova Scotia Lighthouse Preservation Society, ainsi que des groupes communautaires qui souhaitent adopter des phares, et nous faisons tous les efforts possibles pour nous acquitter de nos obligations patrimoniales dans le contexte des réalités financières auxquelles nous sommes confrontés. Notre priorité consiste à satisfaire, dans la mesure du possible, les demandes communautaires à des fins d'utilité publique; nous n'avons procédé à aucune vente sur le marché libre au cours des dernières années et je ne prévois aucune vente sur le marché public, sauf dans les cas où aucun intérêt communautaire n'est exprimé.
Nous considérons que bon nombre de nos phares excédentaires pourraient être transférés, à une valeur symbolique, à des collectivités et à des groupes à but non lucratif à vocation touristique ou patrimoniale, qui seraient plus en mesure d'assumer la responsabilité de leur protection et de leur conservation que ne le serait le MPO. Le nouveau projet de loi reconnaît cet important principe et devrait nous aider à collaborer plus étroitement avec des groupes d'intérêts patrimoniaux et des collectivités locales en vue d'assurer la disponibilité des phares pour leur conversion à des fins d'utilité publique.
Voilà qui conclut nos observations préliminaires. Nous tenterons volontiers de répondre à toutes les questions que le comité pourrait avoir à ce sujet.
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Du point de vue de la conservation du patrimoine, je pense qu'il faut réellement faire la distinction entre ce qui a une valeur patrimoniale et ce qui sert de soutien, notamment les infrastructures modernes qui donnent accès aux bâtiments ayant un intérêt patrimonial.
Si je puis me permettre, un quai, par exemple, vise à donner accès au site. Si vous considérez le quai, dont la construction ne remonte peut-être pas à bien loin, comme une structure patrimoniale, cela crée des obligations en matière d'entretien, et les normes internationales d'entretien de structures patrimoniales exigent de ne pas changer les matériaux ou la forme, etc.
Par conséquent, dans le cas d'un quai, si on voulait utiliser des matériaux mieux adaptés aux circonstances ou d'en modifier la forme afin de faciliter l'accostage d'un nouveau type de navire, et qu'on l'avait désigné bâtiment patrimonial, on n'en aurait pas le droit.
Le but de cette distinction est de traiter les installations ayant une valeur patrimoniale, comme les bâtiments patrimoniaux, d'une manière qui respecte notre patrimoine, et de gérer celles qui ne répondent pas à ce critère de façon à donner accès au site.
Je suppose qu'il y a aussi la question de l'entretien. En vertu de ce projet de loi, lorsqu'un phare est désigné bâtiment patrimonial, on a l'obligation de l'entretenir. Cela signifie que quelqu'un, quelque part, doit y avoir accès. Par conséquent, le projet de loi, dans sa forme actuelle, exige déjà d'avoir un accès.
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Merci, monsieur le président. Je souhaite la bienvenue à tous nos témoins.
J'ai écouté mes collègues et les questions qu'ils ont posées, cependant j'aimerais souligner que si nous ne réussissons pas à faire adopter ce projet de loi à la Chambre maintenant, je doute que ce soit jamais le cas.
Je comprends l'importance de la question du financement, mais le processus importe ici plus que l'argent. Si le système est en place, peu importe qu'il y ait 12 ou 105 phares patrimoniaux. Si un groupe communautaire présente une analyse de rentabilisation pour qu'on lui cède un phare, et qu'il prouve qu'il peut s'en occuper, alors le gouvernement fédéral doit le lui céder en bon état, donc effectuer la décontamination.
N'ai-je pas raison? Cela explique en partie pourquoi les chiffres varient.
M. Blais a laissé entendre que cela pourrait avoir des répercussions sur le financement de base du MPO, mais l'objectif même du projet de loi est de faire en sorte que ce ne soit pas de façon permanente.
J'imagine que si le MPO devait encore s'occuper de certains phares opérationnels, il faudrait en tenir compte dans le financement de base. M. Hegge hoche la tête en signe d'approbation, donc je dois avoir raison.
Voici deux exemples de phares en Nouvelle-Écosse, que le MPO ou Parcs Canada pourraient vouloir continuer à entretenir: le phare de Sambro, le plus vieux en Amérique du Nord, et celui de Seal Island, construit au début du XIXe siècle. Ce dernier est tout juste au large des côtes de ma circonscription, mais tout de même à deux heures de bateau. Même s'il s'agit d'un très vieux phare, il sera très difficile de trouver un groupe communautaire prêt à s'en occuper. Peut-être que dans ce cas le gouvernement devrait s'en charger, sinon personne d'autre ne le fera.
Ce que j'essaie de dire, c'est que ce projet de loi établit le processus. Il permet aux groupes communautaires de demander à ce que le phare situé dans leur collectivité reçoive la désignation patrimoniale. Pour ce faire, il faut fixer des critères.
Il incombe au gouvernement de s'assurer que les phares sont cédés en bon état, qu'ils sont repeints, par exemple. Cependant, il faut tenir compte d'un autre élément clé. Barry MacDonald, la Nova Scotia Lighthouse Preservation Society et d'autres sociétés de préservation des phares ont étudié ce projet de loi. Les groupes communautaires intéressés doivent présenter une analyse de rentabilisation prouvant qu'ils sont en mesure de s'occuper de ces phares, notamment de leur entretien. Toutefois, cela ne comprend pas la remise en état et l'assainissement des lieux avant la cession.
Ai-je bien résumé la situation? Je ne me suis pas encore trompé. Parfait. Ce n'est qu'une question de temps.
Parlons maintenant de chiffres. Nous avons 746 phares au Canada, mais on ne sait pas exactement combien sont véritablement des tours dans lesquelles on peut entrer. On estime leur nombre à environ 250.
Je vois le sénateur Carney hocher la tête. Cinquante et un de ces phares ont un gardien, ce qui les rend permanents; douze relèvent de Parcs Canada.
En fait, nous ne savons pas combien de ces phares font partie du patrimoine. On a parlé de 60 ou 65. Pour être honnête avec vous, je crois que c'est beaucoup, parce qu'il faut trouver une municipalité, une ville ou un groupe communautaire prêt à s'en charger.
Je comprends les préoccupations de M. Blais au sujet du coût de ce projet de loi. Il devra être assumé au début par Parcs Canada, Environnement Canada et en partie par le MPO. Cependant, cela ne comprend pas les coûts de base.
J'implore mes collègues d'appuyer ce projet de loi, d'apporter les amendements nécessaires, de l'adopter en comité et de le renvoyer à la Chambre. Moyennant un investissement raisonnable, nous pouvons mettre en place un processus pour protéger les phares patrimoniaux. Cette responsabilité n'incombe pas uniquement au MPO ni au gouvernement du Canada, mais également aux organisations communautaires elles-mêmes; l'accès sera garanti.
Je crois que ce projet de loi sera parfait lorsque nous y aurons apporté quelques amendements. Il est déjà à un stade bien avancé; il suffit que tous les membres du comité soient raisonnables et l'appuient, afin que nous puissions progresser.
J'ai déjà moi-même présenté ce projet de loi. Il ne s'est jamais rendu à l'étape du comité, même si nous y étions pourtant presque. Je sais, pour leur avoir parlé, que les sociétés de préservation des phares ne sont pas seulement impatientes, elles sont aussi épuisées par le processus et le nombre de fois que ce projet de loi a été déposé. Le sénateur Carney l'a présenté au Sénat. Je crois que si nous faisons tous preuve de bon sens, nous pourrons l'adopter.
Est-ce que c'était trop de questions pour vous?
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Tout d'abord, c'est un plaisir pour moi d'être de retour ici à la Chambre des communes, où j'ai rempli deux mandats à titre de députée de Vancouver-Centre de 1980 à 1988, avant ma nomination au Sénat en 1990.
C'est aussi un honneur de comparaître devant vous pour présenter mon projet de loi, le projet de loi , Loi visant à protéger les phares patrimoniaux. Comme on l'a fait remarquer, c'est la septième fois que ce projet de loi ou ses prédécesseurs se rendent aussi loin. Nous espérons que le chiffre sept nous portera chance. Je suis ravie de constater que le projet de loi a de nombreux défenseurs.
Nous vous avons distribué le feuillet de Postes Canada sur cinq phares patrimoniaux, qui nous montre comment les phares peuvent être différents les uns des autres.
Je vais parler pendant une dizaine de minutes; puis je vais présenter un exposé à l'aide d'un document sur différents phares. Je pourrai ensuite répondre à vos questions.
Les particularités de ce projet de loi ont changé énormément depuis que le regretté sénateur Mike Forrestall, de la Nouvelle-Écosse, et moi l'avons rédigé ensemble pour la première fois en 2000. Avec l'aide du sénateur Lowell Murray, le projet de loi a pris sa forme actuelle, mais son objectif a toujours été le même.
Je tiens à souligner que parce que les côtes sont très différentes et que les phares sont très différents aussi, il a toujours fallu tenir compte des points de vue des côtes de l'Est et de l'Ouest.
L'objectif a été de conserver et de protéger les phares patrimoniaux que possède le gouvernement fédéral partout au Canada et ce, par quatre moyens. Le prévoit un processus de sélection et de désignation des phares patrimoniaux; il empêchera leur modification ou leur aliénation non autorisée; il exigera qu'un avis public soit donné avant la cession, l'altération, la vente ou la démolition d'un phare patrimonial désigné; et il exigera qu'un tel phare soit entretenu de façon raisonnable et d'une façon conforme aux normes de conservation reconnues.
Les phares jouent un rôle vital au sein de nos collectivités maritimes. Nul besoin de le dire aux membres du comité. Le MPO a dit au comité sénatorial que 256 phares répondaient à la définition donnée dans le projet de loi; les 504 autres sont des aides à la navigation, des bouées lumineuses, des marqueurs de distance et d'autres dispositifs dont peuvent vous parler d'autres experts.
Les 256 phares se trouvent dans huit provinces. Les gens ne réalisent pas que ce n'est que dans deux provinces, en Alberta et en Saskatchewan, qu'il n'y en a aucun. La plupart d'entre eux sont entièrement opérationnels et jouent un rôle important dans la sécurité maritime. On a beaucoup parlé de la cession des phares excédentaires, mais il importe de retenir que la plupart des phares visés par ce projet de loi sont fonctionnels et servent la communauté maritime aujourd'hui.
Par ailleurs, les phares du Canada attirent des milliers de visiteurs chaque année, engendrant ainsi des retombées économiques et culturelles pour les communautés côtières, en particulier dans le Canada atlantique, où le MPO a un programme permettant de céder aux communautés locales les phares non opérationnels et excédentaires à ses besoins.
Toutefois, les phares patrimoniaux du Canada sont en péril. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada, qui est responsable de la plupart des phares fédéraux, n'a aucun mandat ni aucun budget, comme vous l'avez entendu, pour la protection des biens patrimoniaux. Parcs Canada est tenu par la loi de protéger les lieux patrimoniaux qui relèvent de sa compétence, mais bien souvent, il n'a pas les ressources nécessaires pour remplir son mandat. Par conséquent, bon nombre des phares du Canada, même fonctionnels, risquent de se détériorer et d'être détruits. Ils ont été dynamités, brûlés, démantelés, comme ce fut le cas sur l'île Saturna, où je vis. Le vise à corriger cette situation.
Plusieurs membres du comité représentent des circonscriptions où se trouvent des phares et sont conscients de leur importance historique et de leur valeur actuelle. Le premier phare canadien, et le deuxième plus vieux phare du continent, a été construit à Louisbourg, sur l'île du Cap-Breton, en 1734. Un autre phare historique de la Nouvelle-Écosse, le phare de l'île Sambro, dont M. Keddy a parlé, a été établi en vertu de la toute première loi adoptée par la Chambre d'assemblée de la Nouvelle-Écosse, en 1758. La loi imposait une taxe sur les navires qui arrivaient et sur les importations d'alcool pour couvrir les coûts du phare. Nous pourrions refaire cela.
Il s'agit du plus vieux phare en activité en Amérique du Nord et un lieu historique national qui célèbre son 250e anniversaire cette année, un événement qui rend l'adoption de ce projet de loi d'autant plus importante.
Dans le discours qu'il a prononcé lors de la deuxième lecture, le député Larry Miller a indiqué que l'histoire des phares des Grands Lacs remonte à 1803, année où un phare a été construit à la pointe Mississauga, sur le lac Ontario. Plusieurs autres phares ont été construits au cours des 20 années suivantes.
Chose intéressante, les autres phares ont été établis dans les années 1850 à la suite du premier accord de libre-échange conclu entre le Canada et les États-Unis en 1854, qui a considérablement augmenté le transport maritime. Comme j'étais la ministre responsable du dernier accord de libre-échange, les phares semblent faire partie de mon mandat personnel.
Des phares ont ensuite été érigés sur la côte accidentée de l'Ouest du Canada, certains avant même que les deux colonies britanniques de l'île de Vancouver et de la Colombie-Britannique s'unissent en 1866. Le premier phare permanent se trouvait à Fisgard; il a été construit en 1859 près de Victoria. En 1860, la British Royal Navy a construit le magnifique phare de Race Rocks sur l'îlot rocheux du détroit de Juan de Fuca, à l'entrée de Victoria. Il s'agit encore aujourd'hui d'un phare important, mais sa tour de béton s'effrite.
En comparaison avec le Canada atlantique, relativement peu de phares ont été construits sur la côte du Pacifique — c'était trop loin d'Ottawa, et ils ont habituellement été érigés après que de nombreux navires ont fait naufrage et que des personnes se sont noyées. Sur l'île Saturna, le célèbre phare de pointe East, utilisé par les navires qui empruntent les eaux limitrophes entre le Canada et les États-Unis, a été construit en 1888 lorsque le John Rosenfeld, une barque qui transportait la plus importante cargaison de charbon à cette date, a touché le haut-fond de Boiling Reef. Pendant de nombreuses années, les résidants de Saturna ont chauffé leur maison avec le charbon récupéré. La tour originale a été démolie, mais un feu automatisé fonctionne toujours. Notre communauté a converti le bâtiment original de la corne de brume en centre d'interprétation dédié aux explorateurs espagnols et britanniques qui ont été les premiers à cartographier ces eaux historiques. Je peux vous en parler, si vous voulez savoir comment nous faisons cela avec Parcs Canada; je pourrais ainsi répondre à certaines questions que vous avez soulevées.
Nous savons que le MPO proposera deux amendements au projet de loi actuel; s'ils sont adoptés, le projet de loi devra être approuvé de nouveau par le Sénat, espérons-le avant une élection générale. Comme M. Keddy l'a dit, j'ai pris ma retraite le 31 janvier 2008 et mon bureau ferme ses portes aujourd'hui, alors je ne serai certainement pas ici pour présenter le projet de loi encore une fois.
Les amendements représentent une entente conclue entre le ministre des Pêches et des Océans, le ministre de l'Environnement, moi et d'autres partisans du , concernant l'impact du projet de loi. L'un des amendements consiste à ajouter un paragraphe au préambule, pour mentionner l'accès. Il s'agit d'une disposition interprétative. Le deuxième modifie le libellé du projet de loi concernant les structures connexes. Je peux répondre à vos questions à ce sujet.
Ce qui me préoccupe, c'est de conserver l'accès à certains sites, y compris les quais et les aires d'atterrissage des hélicoptères, pour que ces phares patrimoniaux puissent être entretenus et utilisés par les collectivités. Il est intéressant de savoir que 125 phares sur 256, soit environ la moitié, ne sont accessibles que par bateau ou hélicoptère. Par conséquent, comme plusieurs d'entre vous l'ont souligné, ils ne pourraient pas être désignés comme sites patrimoniaux si vous ne pouvez pas y accéder.
Dans la correspondance qui a été remise à la greffière, M. Hearn a clairement indiqué que puisqu'un grand nombre de ces phares sont en activité — ce qui répond à quelques-unes de vos questions, monsieur Manning — le MPO doit les entretenir et entretenir l'accès à ces phares. Tous les phares que l'on trouve en Colombie-Britannique sont en activité; il n'y a aucun phare excédentaire, comme c'est le cas dans la circonscription de M. Miller ou sur la côte Est. Alors le MPO doit entretenir cet accès. Comme je l'ai dit, il serait question de l'accès dans le préambule, conformément à l'amendement proposé.
Concernant la question de l'accès, seulement un des 52 phares en Colombie-Britannique se trouve sur le continent. Pensez à toute cette côte. Un seul phare se trouve sur le continent: le phare de la pointe Atkinson, à l'Ouest de Vancouver, qui est déjà un lieu historique national. Tous les autres se trouvent sur des îles; c'est pourquoi ils sont là. Alors l'accès est important.
Le ministre Hearn a fait valoir, avec raison, que puisque le MPO doit assurer l'accès aux phares en activité à des fins de sécurité et d'entretien — et tous les phares de la Colombie-Britannique et de nombreux autres le sont — il n'est pas nécessaire de les conserver à titre de biens patrimoniaux.
Conscient de notre préoccupation au sujet de l'accès, il propose que le comité adopte une formulation dans le préambule qui reconnaît l'importance d'assurer un accès aux phares patrimoniaux afin de reconnaître et faire valoir leur contribution à l'héritage maritime du Canada. Comme je l'ai dit, je crois que cet amendement sera présenté.
Comme vous l'avez entendu tout à l'heure, le ministre Hearn craignait que le libellé actuel du projet de loi fasse en sorte que les accès — c'est-à-dire les quais et les aires d'atterrissage des hélicoptères — soient nécessairement entretenus selon les normes applicables aux lieux patrimoniaux, ce qui n'est pas notre intention. Je préfère le nouveau quai du gouvernement au vieux quai, avec ses pieux créosotés, qui a brûlé.
Par conséquent, le ministre soutient que l'amendement concernant les structures connexes proposé par le parti ministériel, qui remplacerait l'article actuel du projet de loi , servirait mieux l'intérêt public en permettant la conservation efficiente des biens patrimoniaux.
En présumant que ces propositions sont faites de bonne foi, nous acceptons les changements proposés et nous demandons l'appui du comité.
Tous les projets de loi portant sur les phares patrimoniaux ont été conçus pour faire participer le public à la désignation, la conservation et l'entretien de ces biens importants. Si le projet de loi est adopté, le sort de ces biens maritimes sera entre les mains de la population. Nous pouvons adopter la loi, mais quelqu'un doit prendre l'initiative de lancer les pétitions nécessaires, alors ce sera aux Canadiens d'agir.
J'aimerais prendre le temps qui me reste pour montrer quelques exemples de phares au Canada et leur grande diversité. Je vous invite donc à...
Le premier est le phare de Peggy's Cove, que vous connaissez tous et qui est en activité. Remarquez son architecture. Ce phare est accessible par la route.
Le deuxième est le phare de Nootka. Lorsque nous parlons d'accès, nous en voyons ici l'importance. Le phare de Nootka se trouve sur une île, plus précisément sur la côte Ouest de l'île de Vancouver. C'est un haut lieu historique. C'est à cet endroit que s'est tenue la première rencontre entre les premières nations et les Européens à la fin des années 1770: c'est là où se sont réunis Quadra et Cook sous les auspices du chef Maquinna, ce qui a donné naissance à la célèbre convention de Nootka, qui a mis fin à l'hégémonie espagnole dans le Pacifique. Après la convention de Nootka, les Britanniques et les Portugais ont exploré l'océan Pacifique.
Le phare a été établi en 1911. Il s'agit du lieu autochtone de Yuquot, ou « endroit venteux ». C'est le village d'été traditionnel des Mowachaht/Muchalaht, et ce pourrait être, lorsque nous parlons des collectivités côtières... Il n'y a aucune communauté à Nootka. Cet endroit pourrait être proposé pour la zone tribale du groupe Nuu-chah-nulth, qui pourrait prendre toute la côte, alors vous ne pouvez pas limiter l'idée de communauté seulement à la communauté adjacente.
Le phare suivant est celui de cap Fourchu, qui se trouve en Nouvelle-Écosse et qui a été cédé avec succès à une communauté locale — ce qui pourrait servir d'exemple.
Le phare de la pointe Pachena est un exemple des problèmes d'accès, et vous pouvez voir ici les vagues. Cette station est habitée et fonctionnelle. Si vous regardez la mer, vous pouvez voir pourquoi vous avez besoin d'une paire de yeux pour connaître les conditions de la mer et du brouillard. Ce phare a été établi en 1908, deux ans après le naufrage du Valencia, qui, jusqu'à celui du Titanic, était considéré comme l'une des pires tragédies maritimes de l'histoire.
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Je vous sais gré des observations que vous avez faites à M. MacAulay quand il était question de votre réticence à assortir le projet de loi d'un montant en dollars et de dire au gouvernement: « Vous devez y affecter tel montant ».
Je crains qu'on en revienne à l'histoire de l'oeuf et de la poule. Si nous n'adoptons pas le projet de loi à l'étude, alors essentiellement, c'est le maintien du statu quo, ce qui ne produira pas grand-chose. Nous prônons diverses choses constamment dans divers dossiers et ne disons vraiment jamais... Même les députés d'arrière-ban du parti ministériel défendent constamment des dossiers au nom de leurs commettants, de divers groupes, ou ils adoptent une attitude critique sans dire au gouvernement: « Vous devez, soit dit en passant, prévoir tel montant », parce que ces analyses sont effectuées après coup, une fois le projet de loi déposé. On dirait alors: « D'accord, pour cet exercice-ci, nous pouvons faire tant à cet égard selon le projet de loi et, au prochain, nous pourrions faire plus ».
Vous avez tout à fait raison. Plus d'un ministère offrira de verser des fonds pour cette cause, et des groupes communautaires, d'autres groupes et d'autres gens offriront leurs ressources. Je conseille à mes collègues, comme M. Keddy l'a fait, d'adopter le projet de loi à l'étude, et l'accès, les ressources, suivront. Si le projet de loi n'est pas adopté, vous avez la certitude que rien ne se produira, et ces phares continueront de se détériorer, de sorte que nous serons saisis d'autres projets de loi — exception faite de M. Miller, de M. Keddy et d'autres.
J'ai déjà eu des projets de loi analogues. J'ai déjà vécu ce cheminement en parallèle et j'espère que notre comité peut s'entendre pour l'adopter plutôt rapidement et pour le renvoyer au Sénat pour adoption.
D'après votre expérience au Sénat, si le projet de loi lui était renvoyé avec des amendements, pourrait-il être adopté rapidement au Sénat même?
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Merci beaucoup, madame Carney. Je vous suis reconnaissant d'avoir pris la peine de venir nous rencontrer aujourd'hui. Je sais que vous venez tout juste de prendre votre retraite, que je vous souhaite certes très heureuse. Je manquerais à mon devoir si je ne vous transmettais pas sincèrement mes remerciements — et je crois pouvoir le faire au nom de tous — pour avoir poursuivi le rêve du sénateur Forrestall. Malheureusement, il n'est pas là pour le voir se concrétiser. Et naturellement, le sénateur Murray y a beaucoup contribué, comme d'autres. Barry MacDonald et Chris Wiebe, que je vois ici, y ont contribué également. Je sais qu'il a donné son appui à quelque chose.
M. Blais a parlé d'argent. Je ne sais pas si j'arriverai à l'exprimer avec autant d'éloquence que M. Stoffer, qui a fait siens les propos tenus plus tôt par M. Keddy selon lesquels sans le projet de loi à l'étude, nous n'aurons rien. Il faut bien commencer quelque part, et je crois que le projet de loi représente un excellent point de départ.
Prévoir des crédits dans le budget de 2008-2009 — sachant fort bien qu'avec le temps qu'il faut pour fixer les critères et que nous allons permettre à des groupes futurs de prendre cela en charge... La réalité est, probablement, qu'il n'est pas nécessaire de prévoir des crédits pour cet exercice-ci. Voilà comment on dégage des surplus de 12, 13 et 14 milliards de dollars ici, en budgétisant des fonds qui, en réalité, ne seront pas engagés durant l'exercice.
Le gouvernement appuie le projet de loi à l'étude. Donc, en temps opportun, il manquerait à ses devoirs s'il ne l'appuyait pas d'une façon quelconque. Il suffit de voir combien est affecté depuis quelques années à entretenir les divers quais répartis un peu partout au pays. Dans le dernier budget, des fonds étaient prévus. Le gouvernement le reconnaît. Vous pouvez soutenir que ce n'est peut-être pas autant que certains aimeraient, mais c'est une augmentation. On est dans la bonne voie.
C'est ce que j'essaie de dire, c'est que le projet de loi à l'étude contribue énormément à ce que nous nous engagions dans la bonne voie. Je l'appuierai bien volontiers.
Sénateur Carney, je vous remercie à nouveau. Je n'ai pas de question, mais je vous remercie de consacrer tout ce temps au projet de loi.
Je vais maintenant laisser M. Kamp utiliser ce qu'il reste de mon temps.
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Il faut lancer le processus, et le processus commence avec le public. Or, ce dernier n'a pas été consulté. Le MPO a transféré notre phare à Parcs Canada, et nous l'avons appris par la voie des journaux. Le MPO, dont vous êtes l'auguste secrétaire parlementaire, a démantelé la maison du gardien adjoint — du jour au lendemain —, alors que nous aurions pu l'utiliser à des fins communautaires. Le processus commence par le dépôt d'une pétition publique et l'annonce que le ministre va accepter les pétitions pendant un certain temps.
C'est le sénateur Forrestall qui a eu l'idée de fixer des échéances. À mon avis, ce n'était pas nécessaire, mais il les considérait comme des délais butoirs, de sorte que le projet de loi, comme l'a indiqué M. Stoffer... M. Stoffer a consacré plus d'énergie à ce projet de loi, en huit ans, que n'importe qui d'autre. Monsieur Keddy aussi, et vous avez fait un travail exceptionnel, sauf que si vous ne fixez pas d'échéances, rien ne va se passer. Tout peut aller très vite, ou tout peut traîner, mais les échéances permettent de favoriser la communication.
Vous pouvez adopter le projet de loi et obtenir la sanction royale, mais je suis certaine que vous allez avoir des pétitions — pas beaucoup, parce que les gens doivent établir des plans d'activités. Pour revenir à la question de M. Blais, ils doivent se réunir, décider de la marche à suivre, et ensuite présenter une demande. Vous savez comment fonctionnent les choses au gouvernement. C'est très long. Tout ce que nous espérons, c'est que les phares ne s'écroulent pas.
Les lumières dans mon bureau sont éteintes aujourd'hui. Je dois me défaire de mon BlackBerry, je n'ai plus de moyen de communication, mon adjointe fort compétente, Sarah Cuff, est au chômage depuis hier soir, et ma retraite ne commencera que lorsque le projet de loi aura reçu la sanction royale. Je continue de foncer avec détermination.
Je tiens à vous remercier de l'intérêt que vous avez porté à ce dossier et pour tout le travail que vous avez accompli au fil des ans — et les efforts que M. Miller a consacrés à ce projet de loi — pour faire avancer le dossier. Les gens ont leurs phares à coeur. Ils ont leur patrimoine à coeur, et leur histoire aussi.