:
Merci, monsieur le président, monsieur le secrétaire parlementaire Kamp, tous les députés qui sont présents ici ainsi que la greffière et tout le personnel qui travaille d'arrache-pied pour assurer le bon déroulement d'une réunion comme celle-ci — les interprètes, par exemple.
Bienvenue à Prince Edward—Hastings. Voici une occasion de faire progresser l'étude sur le dessaisissement des ports pour petits bateaux. Si nous sommes ici à Belleville et dans le County, c'est parce que nous avons de nombreux sites, tous à diverses étapes d'aménagement ou de dessaisissement. Je crois qu'un examen de ces sites ainsi que des divers problèmes et diverses possibilités qu'ils suscitent sera utile dans l'évaluation qu'effectuera le comité au cours de ses futurs travaux sur, entre autres, la façon dont nous devrions poursuivre le programme de dessaisissement et examiner les problèmes de financement.
Je souhaite la bienvenue dans le comté de Prince Edward aux personnes qui y mettent les pieds pour la première fois — sauf à Scott Simms. Bienvenue de nouveau, Scott, après votre passage au Loyalist College. Les gens qui viennent d'ici appellent affectueusement la région le County. Si vous l'appelez autrement, les gens sauront que vous n'êtes pas de la place. Ce que vous trouvez ici en réalité, ce sont des kilomètres et des kilomètres de belles plages, un parc provincial, de l'agriculture, des boutiques pittoresques, quelques vignobles de calibre mondial, une solide vocation agricole et une communauté artistique et culturelle vraiment vivante.
Les représentants de Belleville se joignent à nous aujourd'hui, et c'est évidemment là que nous sommes arrivés en train aujourd'hui. Belleville est l'épicentre industriel et commercial de notre circonscription. Tout découle de là : notre gestion publique au niveau du comté et au niveau municipal. Nous sommes très bien représentés ici aujourd'hui.
Évidemment, si vous êtes comme la majorité des Canadiens, vous êtes un amateur de hockey et vous suivrez le tournoi de la coupe Memorial. Les Bulls de Belleville sont l'une des équipes qui y représenteront l'Ontario. Nous en sommes très fiers, et on entend toujours les gens scander « Go Bulls Go » dans ce temps-là.
Si vous continuez votre route vers le Nord, en passant par le Centre et le Nord de Hastings, vous croiserez des centaines de lacs et de rivières ainsi qu'une population diversifiée mais rurale. Je ne veux en aucun cas empiéter sur le temps de la réunion, puisque des questions importantes doivent être abordées, mais l'une des choses pour laquelle nous sommes très bien connus, c'est notre qualité de vie. Je crois que ça se voit. C'est un endroit idyllique qui présente un mélange extraordinaire de plein de choses. De plus, l'élément prédominant ici est sans contredit la gentillesse des gens. J'ai grandi dans ce milieu, et c'est ce qui m'a poussé à revenir ici.
Je vais simplement terminer en reprenant une phrase de Helen Steiner-Rice, qui disait que les étrangers sont des amis que nous n'avons pas rencontrés. Je peux donc vous assurer que, dans la région, personne n'est jamais étranger.
Je vous souhaite une bonne réunion aujourd'hui. J'espère que les choses qui en ressortiront aideront nos collectivités ainsi que le gouvernement fédéral à faire des progrès.
:
Merci beaucoup, monsieur le maire.
Je vais parler un peu du programme de dessaisissement en général et de l'expérience du point de vue de Belleville. Marjorie Buck parlera ensuite précisément du fonctionnement du programme à Belleville.
La première chose que je dois dire, c'est que, selon moi, le programme de dessaisissement mis en place par le gouvernement fédéral est une très bonne chose. Je crois que c'est dans cette direction que le gouvernement fédéral doit aller.
Dans la plupart des cas, les ports et les secteurs riverains font partie intégrante de l'identité des collectivités dans lesquelles ils sont situés. Par conséquent, je crois qu'il est extrêmement important que les gens de la place puissent contrôler la façon dont les secteurs riverains et les ports sont utilisés et qu'ils puissent avoir droit de regard sur la question. C'est ce que le programme permet aux municipalités locales de faire. Du point de vue de Belleville, de mon point de vue, je crois que le gouvernement met en place une politique très cohérente en adoptant cette approche particulière.
Pour certaines collectivités, et ce n'est peut-être pas vraiment le cas à Belleville, le port lui-même est vraiment la plate-forme de développement économique la plus importante dont dispose la population. C'est une infrastructure extrêmement importante pour Belleville sans être la seule, comme l'a mentionné Daryl. Nous avons une assise industrielle très solide dans la ville. Mais le port revêt une importance considérable pour l'identité de notre collectivité. Même si nous avons une bonne infrastructure industrielle, selon moi, c'est le port qui fait de Belleville ce qu'elle est. Cela montre à quel point il est important pour notre collectivité. Je crois que c'est le cas pour à peu près n'importe quelle collectivité au pays. J'estime que le travail que vous effectuez est extrêmement important.
Je vais demander à Marjorie Buck de parler précisément du programme à Belleville ainsi que de certains enjeux, problèmes et aspects que l'exercice a permis de mettre en lumière.
À vous, Marjorie.
C'est avec plaisir que je parle ce matin du secteur riverain de la ville de Belleville. Je vais vous présenter deux points de vue: d'abord, celui de la résidante — j'ai effectivement vécu dans le comté pendant de nombreuses années, Daryl — puis celui de l'employée de la ville.
Je veux d'abord souligner le fait que le secteur riverain de Belleville est unique du fait que, lorsqu'on parle de la région — et je suis très fière du comté —, il y a un élément qui ressort en ce qui a trait à l'extrémité nord: son accès limité au public. Il y a très peu d'endroits où on peut accéder au bord de l'eau sans passer par une propriété privée.
Il y a des années, la Ville de Belleville a eu la prévoyance de commencer à se préoccuper du secteur riverain et à collaborer avec le gouvernement fédéral, avec qui elle a conclu une entente. En 1984, nous avons repris la gestion de ce que nous appelons le quai Meyers, qui est notre principal port.
Nous en avons deux qui relèvent de vous. Le deuxième est le port de Victoria, que nous avons exploité avec des bénévoles il y a longtemps. En 1994, la Ville de Belleville a conclu une entente avec le gouvernement fédéral, qui comprenait un bail pour le plan d'eau, dont nous avons repris la gestion.
Depuis 1984, la Ville de Belleville, en collaboration avec le Programme des ports pour petits bateaux, a investi beaucoup d'argent dans son secteur riverain. Nous avions des fonds pour les dépenses autres que les dépenses en capital que nous a accordés le gouvernement fédéral, et nous avions des fonds pour les dépenses en capital. Cet argent a permis à la Ville de Belleville de mettre en valeur un secteur riverain unique, que nous considérons comme le joyau de notre collectivité.
Dans la région, beaucoup de municipalités ont des berges, mais là aussi, l'accès est limité. Nous avons le quai Meyers qui permet aux voyageurs de venir dans notre région et de profiter des attraits qu'offre notre ville. Il permet également aux plaisanciers saisonniers et aux gens de l'endroit de profiter de nos voies navigables. Nous sommes chanceux d'avoir obtenu cette entente.
Au début, quand le gouvernement fédéral a annoncé la mise en œuvre du programme de dessaisissement, nous étions très préoccupés. Nous avions peur de perdre l'accès à nos berges et que la Ville perde toute possibilité d'agir faute d'obtenir l'argent nécessaire pour exploiter le secteur.
Heureusement, notre gouvernement fédéral s'est manifesté, et nous avons conclu un certain nombre d'ententes au fil des ans qui nous permettent de participer au programme de dessaisissement et de voir ce que nous pouvons faire dans l'avenir. Nous avons mis en place des programmes de partage des coûts pour établir un plan directeur, et nous avons effectué certaines évaluations environnementales. Enfin, avec les résultats de ces études, nous avons signé une entente de partenariat en 2003-2004 en vertu de laquelle, grâce au Programme des ports pour petits bateaux et au Conseil du Trésor ainsi qu'à de nombreux autres ministères fédéraux et à la Ville, nous pouvions envisager de nettoyer le quai Meyers et le secteur riverain et de le mettre en valeur avant que la Ville les prenne en charge.
Cela représentait un engagement de 10 millions de dollars pour le gouvernement fédéral et de 5 millions de dollars pour la Ville de Belleville. À la Ville, et en particulier dans mon service, des dépenses s'élevant à 5 millions de dollars, et à plus forte raison la somme que vous fournissez, ça représente beaucoup d'argent pour les contribuables. Nous avons pris un engagement, et nous l'avons fait en nous disant qu'avec une somme totale de 15 millions de dollars, nous pourrions avoir un secteur riverain exceptionnel, que nous pourrions exploiter sans risque pour tous.
Au cours des années qui se sont écoulées depuis que nous avons établi ce partenariat, beaucoup de choses ont changé dans la province. Les règlements de notre ministère de l'Environnement ont changé, et en tant que municipalité, nous devons les respecter. Évidemment, le gouvernement fédéral travaille de concert avec le gouvernement provincial et tente de les respecter, mais nous devons les respecter.
Malheureusement, dans notre projection initiale, nous avions estimé que 10 millions de dollars et 5 millions de dollars étaient des sommes raisonnables pour arriver au stade où la ville aurait les moyens d'exploiter le secteur riverain. Toutefois, en date de la semaine dernière, nous avions dépensé 3 060 000 $ pour effectuer des études sur le secteur riverain ainsi que pour obtenir les certificats d'approbation du ministère de l'Environnement et les conditions d'utilisation de nos droits de propriété. Il y a donc eu beaucoup d'études supplémentaires, et beaucoup de dépenses supplémentaires.
Croyez-moi, j'apprécie certes les 10 millions de dollars, mais nous envisageons la possibilité que d'autres dépenses surviennent. Au cours de notre visite cet après-midi, c'est avec plaisir que je montrerai aux membres du comité ce que nous allons faire et comment nous allons procéder.
Les 15 millions de dollars — je suis heureuse de dire que nous avons présenté notre soumission, et qu'elle ne dépasse pas le budget. Nous sommes donc prêts à aller de l'avant.
Pour ce qui est des opérations de la Ville, dans notre budget des opérations pour 2008, nous avons prévu des subventions fiscales de 49 000 $ pour exploiter le secteur riverain. Lorsque la Ville prendra en charge le secteur, nous devrons régler de nombreux problèmes en ce qui a trait aux coûts, soit les coûts liés à la nécessité d'avoir une usine de prétraitement des eaux souterraines en raison de la contamination au quai Meyers, ainsi que les coûts liés à l'entretien des installations, puisque l'infrastructure qui appartient actuellement au gouvernement fédéral deviendra notre propriété et que nous devrons nous acquitter de certaines obligations.
Comme ville, nous voulons nous en charger, et nous voulons faire du secteur riverain une réalité pour nous. Cependant, je dois également examiner les répercussions de cette opération sur nos contribuables. Notre conseil s'y engage. Nous sommes ici aujourd'hui pour tenter de déterminer si le comité envisagera l'avenir en tenant compte de l'exploitation des ports pour petits bateaux dans son budget. Est-ce que vous envisagez que le Programme des ports pour petits bateaux travaille en collaboration avec la Ville de Belleville pour ce qui est d'un fonds qui nous permettrait d'assumer progressivement la totalité des coûts d'exploitation de ce port, qu'il s'agisse d'un fonds de réserve ou de tout autre fonds établi dans votre budget annuel, qui serait accordé pour ces types de port?
Je sais que vous possédez encore un certain nombre de ports sur les sites. Je crois qu'il y en a environ 120 qui sont encore la propriété du fédéral et qui font partie du programme de dessaisissement. Mais il y a une réalité associée aux coûts que doivent supporter les contribuables, que ce soit parce qu'ils paient des impôts ou des taxes au gouvernement fédéral, au gouvernement provincial ou à la municipalité. Comme ville, nous voulons agir et nous nous y engageons. Nous demandons à ce comité qu'il recommande qu'on prenne en considération dans le financement des ports qui sont cédés aux diverses municipalités les coûts d'exploitation ainsi que les coûts en capital inattendus qui pourraient s'ajouter.
:
C'est dommage qu'Angela ait eu un autre rendez-vous. Elle est notre partenaire à la Chambre de commerce. Essentiellement, en tant que ville, nous travaillons de concert avec la Chambre de commerce de Belleville pour promouvoir le tourisme dans la région.
La Chambre de commerce appuie le projet présenté, comme nous tous d'ailleurs, mais ce qu'il faut, c'est de faire de Belleville autre chose qu'un simple arrêt sur la 401 pour casser la croûte et faire le plein. Je crois qu'en devenant propriétaire de nos rives, si nous pouvons trouver les moyens d'en faire une destination touristique... Le problème que nous avons, c'est qu'il s'agit de l'argent des contribuables. Quand on parle de reprendre ces terrains et de le nettoyer, nous ne devons pas oublier qu'ils ne comportent pratiquement aucune infrastructure, comme des bâtiments, des patinoires, etc. Le plan directeur que nous avons élaboré est un plan qui, à long terme, va coûter probablement au delà de 20 à 30 millions de dollars une fois terminé.
Malheureusement, à Belleville, le fardeau fiscal repose sur les épaules des usagers et nos revenus, sur les taxes foncières. Donc, comme la directrice l'a dit, l'entretien des parcs a un coût. Comme 700 000 $ représente en fait 1 p. 100 de l'assiette fiscale, ou une augmentation de 1 p. 100 des taxes, nous devons chercher des partenaires et voir si nous pourrions prolonger en quelque sorte le partenariat avec les instances gouvernementales supérieures, en vue d'en faire une destination touristique.
C'est essentiellement ce sur quoi la chambre se penche. Nous pouvons faire la promotion de Belleville et nous pouvons faire en sorte que les gens s'arrêtent, mais encore faut-il les garder ici et faire de notre milieu une destination et un moteur économique dans l'industrie du tourisme.
Quand on compare avec l'Ontario dans son ensemble, nous pouvons nous compter très chanceux en ce qui concerne l'emploi et le fait d'avoir une économie diversifiée, tant sur le plan de l'industrie que du commerce au détail. Là où le bât blesse, c'est probablement dans le fait que nous n'avons pas de grandes attractions touristiques. Nous sommes en quelque sorte la porte d'entrée des vignobles dans le comté, et une escale.
Avec le projet du port, nous entrevoyons la tenue de concerts au bord de l'eau et des hôtels remplis de clients venus visiter notre ville. Je crois que si nous pouvons attirer des gens ici et les amener à s'arrêter, ils voudront rester; mais nous devons investir davantage dans l'aménagement de nos rives.
À mon avis, beaucoup de gens ont l'impression que l'opération de décontamination va donner lieu à la construction de bâtiments, qu'il y aura une patinoire et tout cela. Mais en fait, le nettoyage ne vise qu'à faire de la baie de Quinte un meilleur endroit où vivre; on empêchera les contaminants de s'infiltrer dans les eaux de la baie, et ce sera le début d'une nouvelle ère, comme l'a donné à entendre la directrice, Mme Buck.
J'estime important pour nous de demeurer partenaires des deux ordres de gouvernement, dans l'espoir que les budgets d'infrastructure s'en trouvent accrus afin que l'on puisse construire des bâtiments et en faire un point d'attraction, non seulement pour que la santé de la collectivité soit protégée et que les résidents de Belleville puissent profiter de leurs berges, mais également pour que d'autres s'y arrêtent et que l'argent reste dans notre ville.
:
Encore là, nous avons vu d'autres localités abandonner leurs zones riveraines, et je pourrais poser la question suivante: qu'est-ce que le gouvernement fédéral aurait fait si nous n'avions pas pris la relève? Le ministère des Pêches et des Océans n'a jamais vraiment répondu à cette question.
Cet enjeu politique ne semblait pas mener à un résultat favorable à moins que nous prenions le dossier en charge. S'il fallait bluffer en prétendant de ne pas vouloir investir, et attendre de connaître l'étape suivante... De toute évidence, ce terrain nous est loué, et je crois que le bail arrivera à terme au cours de la prochaine année. Le conseil a donc donné son appui avec certaines réserves, je suppose. Cette réticence concerne l'étape suivante. Nous avons constaté que certaines zones riveraines sont polluées par les industries et gérées par les mauvaises personnes; ce serait un désastre si quelqu'un prenait en charge le secteur sans procéder à un assainissement adéquat. Si nous perdons notre secteur riverain, que léguerons-nous à nos futurs citoyens? Ce sont mes enfants et les vôtres. On craint que s'il tombe entre les mains du secteur privé et qu'il n'est pas assaini comme il se doit — ce qui est en train de se produire dans le cas d'un autre terrain — la situation pourrait s'aggraver encore davantage.
Tout ce que je peux dire, c'est que l'utilisation récréative des installations n'est pas rentable pour la ville. En prenant le contrôle de la propriété, nous verrons nos coûts de fonctionnement augmenter, et je vois mal comment nous pourrions accroître nos revenus pour compenser cette augmentation. Selon le plan directeur à long terme, les loisirs contribuent effectivement à la santé de notre communauté. C'est un cercle vicieux. Les festivals situés dans le secteur riverain et le tourisme qu'ils engendrent ne permettent pas réellement de remplir les coffres de la ville. Ils contribuent plutôt à l'assiette fiscale, c'est-à-dire aux finances des hôtels et des commerces, mais nous n'en tirons aucun revenu. Si on pense aux installations et à ce que nous avons sur place, ce sont les gouvernements fédéral et provincial qui empochent l'argent provenant de la TPS et de la TVP. Si nous dépensons 100 000 $ pour un festival au bord de l'eau, et que nous rentrons dans nos frais ou que nous engageons des dépenses pour cette activité, ce sont les gouvernements fédéral et provincial qui en tirent profit grâce à la TPS et à la TVP. Encore là, ces événements créent des emplois et aident l'industrie, mais ils ne pourraient avoir lieu sans l'argent des contribuables.
Je me suis toujours demandé ce dont nous avons besoin... Pour être poli, je dirai que le régime fiscal est détraqué. Pour chaque dollar perçu en impôt, la municipalité obtient 8 ¢, les paliers supérieurs de gouvernement récoltent les 92 ¢ qui restent, et nous fournissons 60 p. 100 des services. Nous avons pris ce terrain en charge, nous entendons fournir plus de services, et nous devrons en payer le prix. C'est ce qu'il faut retenir au bout du compte.
:
Votre témoignage nous est très utile. Nos travaux ne visent pas ce port ou ces installations en particulier; nous faisons appel à votre expérience pour analyser ce qu'il faut adapter dans nos recommandations par rapport au programme national.
Selon moi, vos propos sont très importants. Si j'ai bien compris, vous avez un accord de base de 15 millions de dollars — soit 5 millions et 10 millions de dollars — et il s'agit d'un montant fixe. Vous avez dépensé environ 3,5 millions de dollars; vous avez un autre contrat qui a fait l'objet d'un appel d'offres et qui entraîne des obligations de 12 millions de dollars, ce qui fait en sorte que les 15 millions de dollars seront dépensés. Vous vous retrouverez alors avec une zone intacte, dans son état originel, et exempte de problèmes environnementaux.
Or, pas un sous ne sera consacré à l'amélioration d'éléments du plan d'eau comme les brise-lames, les quais ou les cales, ni au développement sur les terres — je pense ici aux restaurants, aux promenades ou à l'infrastructure touristique. Vous vous engagez à prendre en charge le secteur dès que le contrat de 12 millions de dollars sera conclu et que la zone sera assainie.
Êtes-vous conscient que lorsque vous deviendrez propriétaire, ces installations portuaires ne seront plus admissibles au financement du Programme des ports pour petits bateaux?
Je pose ces questions mesquines dans l'unique but de m'assurer que vous comprenez bien la situation à laquelle vous êtes confronté. À moins d'obtenir des fonds supplémentaires de la part de la Direction des ports pour petits bateaux avant d'acquérir les droits de propriété de ces installations, il ne reste plus rien sur la table après coup. Lorsque la mairie devient propriétaire, la seule solution qui s'offre à elle repose sur les programmes gouvernementaux à frais partagés entre les administrations municipales, les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral, tels que le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale, le Fonds chantiers Canada, etc. Est-ce bien clair pour vous?
:
Peut-être que je pourrais tenter de répondre, et Marjorie m'aidera au besoin.
Pour répondre à la première question, les 3,1 millions de dollars sont prélevés sur les 15 millions. Il ne s'agit pas d'un montant supplémentaire. Les fonds de l'IIIM, qui sont fournis par la province, s'ajoutent aux 15 millions de dollars, mais ils ne font évidemment pas partie de l'entente entre le MPO et la ville.
Avons-nous demandé une aide supplémentaire au MPO? Officiellement, non. Mais, de manière officieuse, nous avons fait savoir clairement que nous rencontrons certains problèmes. Nous avons parlé de cette question au personnel et à M. Kramp. Donc, par voie indirecte, nous avons mentionné ces problèmes, mais aucune requête ou demande officielle n'a été présentée. Par contre, nous serions assurément ravis de profiter de notre comparution devant vous aujourd'hui pour signaler ce problème d'une manière peut-être un peu plus officielle.
En ce qui concerne le tourisme, oui, nous concevons cela comme une occasion pour nous de faire croître notre économie. Étant donné que le comté et la ville participent à ce projet, nous estimons vraiment qu'il y a une possibilité de croissance, et le port est un élément très important des développements futurs. En ce qui concerne l'idée que la ville retirerait des profits de la situation, nous souhaiterions bien sûr que ce soit le cas.
Nous reconnaissons que, souvent, les emplois créés dans le secteur du tourisme sont des emplois saisonniers. Pour ce qui est de la rémunération, on ne peut pas vraiment les comparer aux emplois à temps plein dans le secteur manufacturier, par exemple, et ils n'ont pas vraiment les mêmes retombées économiques à long terme. Nous devrons prendre cela en considération, ce qui ne signifie pas que nous ne souhaitons pas aller de l'avant. Nous sommes bien sensibles à ce facteur.
Nous n'avons réalisé aucune évaluation officielle des retombées économiques à long terme, en ce qui concerne cette question. Il ne fait aucun doute que les bénéfices liés au dessaisissement du port, au développement du port dans l'optique des perspectives à long terme de la ville en matière de tourisme, ont été un facteur qui a incité le conseil à courir le risque, pour ainsi dire, et à aller de l'avant avec le programme, puisque le conseil entrevoit ces bénéfices. Mais nous n'avons pas quantifié ces retombées de manière officielle.
J'espère que cela répond à votre question.
:
En ce qui concerne nos changements opérationnels, je suis très heureuse de faire savoir au comité que l'achalandage du quai Meyers du port de Victoria correspond actuellement à environ 80 p. 100 de sa capacité.
Ainsi, si l'on prévoit que nous serons capables d'aller chercher les quelques bateaux qu'il manque et d'atteindre la pleine capacité, nos plaisanciers saisonniers nous procureront un revenu d'environ 150 000 $ par année.
Si nous avons la possibilité de faire avancer le dossier concernant les développements commerciaux sur la jetée elle-même et d'en faire une attraction... Ce que nous disent les plaisanciers qui passent devant notre port sans s'y arrêter et se rendent directement à Cobourg — qui est un autre port remarquable dont la municipalité s'occupe —, c'est que les services que nous offrons sont insuffisants. Nous devons nous pencher sur notre infrastructure en examinant les possibilités de communications sans fil offertes aux plaisanciers qui emportent du travail en vacances ou qui veulent simplement rester en contact avec leur famille.
Les plaisanciers de passage nous rapportent un revenu annuel moyen d'environ 35 000 $. Nos ventes de carburant s'établissent entre 120 000 et 141 000 $ par année. En ce qui concerne les améliorations qui sont prévues dans le contrat qui s'en vient, nous changerons notre système d'alimentation en carburant, ce qui devrait l'améliorer.
Nous sommes en concurrence contre nos voisins de l'ouest, c'est-à-dire de Quinte West, qui sont situés à l'entrée de la voie Trent-Severn. Encore une fois, si nos plaisanciers parcourent la voie Trent-Severn, ils ne s'arrêteront pas à notre port et iront faire le plein aux bassins Fraser.
Si nous offrions ces services supplémentaires, je crois qu'ils les prendraient en considération et qu'ils resteraient. Selon nos projections, en faisant certains investissements, liés au commerce aussi bien qu'à l'infrastructure destinée aux plaisanciers, nous devrions atteindre un facteur de 90 à 95 p. 100.
Bienvenue. Comme Léo, j'aimerais vous remercier de nous donner l'occasion de témoigner devant ce comité. Il semble que le comité ne se rend pas très souvent dans les régions de l'Ontario, alors je me réjouis d'autant plus de votre présence.
J'aimerais d'abord vous fournir des renseignements de base sur le dessaisissement des ports de plaisance dans le comté de Prince Edward. Lorsque le gouvernement a décidé de procéder au dessaisissement des ports en 1995, la municipalité a décidé de faire mener une étude. Il s'agissait d'une étude d'évaluation économique, qui portait sur le dessaisissement des ports et les infrastructures, et qui visait à déterminer si ce type de transfert était dans l'intérêt de la municipalité.
Dans le comté, six installations pouvaient être cédées, six propriétés fédérales. L'étude a recommandé que cinq de ces installations soient cédées, et le conseil a approuvé cette recommandation. Seules les installations de Point Traverse, à l'extrémité sud-ouest du comté, n'ont pas été cédées. Depuis, ce secteur est devenu une réserve nationale de faune, donc c'est probablement le ministère de l'Environnement qui en assume la responsabilité.
J'aimerais rapidement faire le point sur les transferts qui ont été effectués et sur les installations qui restent, pour vous donner une idée de ce qui s'est passé dans chaque cas et des avantages que le comté a tirés de cette expérience.
Les premières installations qui ont été transférées sont celles de Northport, à Sophiasburgh Ward dans la baie de Quinte, au nord de la municipalité. Comme vous le savez, nous partageons la baie de Quinte avec Belleville et d'autres municipalités.
À cet endroit, il y avait un quai fédéral d'environ 30 mètres, et à côté, un quai intérieur, si je peux dire, qui était plus petit, et mesurait de 12 à 15 mètres. C'était la seule propriété fédérale, mais la municipalité possédait une rampe de mise à l'eau qui était tout près. Et la propriété fédérale était rattachée à un parc municipal de trois acres sur la partie continentale.
Le ministère des Pêches et des Océans a fourni 10 000 $ en 2001 pour faire effectuer les réparations nécessaires sur les quais, en se fondant sur les recherches, les prix et les analyses dont disposait la municipalité. La propriété a été légalement transférée en 2003, une fois les réparations terminées.
Il s'agit maintenant d'une propriété municipale, qui continue à servir comme installation d'amarrage, surtout pour la navigation de plaisance et la pêche. Cette installation et le parc à proximité sont utilisés pour de nombreuses activités communautaires, pour des pique-niques, des réunions de famille et d'autres activités de ce genre. C'est pour nous d'une grande utilité du point de vue récréatif.
Ensuite, c'est le quai de Waupoos, sur la partie continentale, qui a été cédé. Ce quai est à North Marysburgh Ward, au bord du lac Ontario. La propriété en question incluait un quai en bois d'environ 30 mètres, qui devait être entièrement remplacé. En 2003, le ministère des Pêches et des Océans, par l'intermédiaire du ministère fédéral des Travaux publics, a remplacé le quai, ce qui a coûté environ 240 000 $. La propriété a été cédée officiellement au comté en 2004.
Cette installation est le point d'ancrage d'une barge qui permet d'accéder à l'île Waupoos. La barge est en fait le seul moyen de transport pour se rendre sur l'île. Là-bas, on pratique l'élevage de moutons. La barge, qui est amarrée au quai de Waupoos, permet aux gens de faire des allers-retours entre l'île et la terre ferme pour des visites ou pour les besoins de la ferme, et elle permet aussi de transporter le bétail et l'équipement.
Ensuite, ce fut le tour du port de l'île Waupoos, qui est située sur le lac Ontario, de l'autre côté de North Marysburgh Ward. On y trouve un quai en béton de 20 mètres, qui nécessitait alors des réparations. En 2004, le MPO a versé un financement de 20 000 $, ce qui a permis à la municipalité d'effectuer les réparations nécessaires. Le transfert de propriété a eu lieu en 2005.
Le quai sert surtout aux agriculteurs de l'île. Nous avons reçu des demandes de personnes qui souhaitent résider en permanence sur l'île. Il y a des maisons sur l'île, mais celles-ci sont inoccupées depuis des années. Les propriétaires envisagent de rendre ces maisons habitables, et il se peut donc que la barge serve un jour à transporter des habitants de l'île.
En bref, voilà les trois ports qui ont été cédés à la municipalité.
Le processus de cession pour le port de Wellington est en cours — les documents de transfert sont entre les mains de notre avocat. Ce projet de cession est un exemple d'expérience réussie. La collectivité s'est investie dans le développement du port de Wellington, où il y aussi une grande plage. En travaillant de concert avec la municipalité, le MPO et le gouvernement fédéral sont devenus réellement des partenaires du développement du port, tout comme nombre d'organismes bénévoles. Il est bon de voir le gouvernement fédéral prendre part à ce partenariat.
Cette année, le ministère des Pêches et des Océans a fourni un financement de 266 000 $ pour remplacer un quai de 58 mètres appartenant au gouvernement fédéral. Les travaux viennent tout juste d'être terminés, et vous pourrez voir vous-même le produit fini aujourd'hui.
Plusieurs améliorations importantes ont été apportées au port au cours des deux ou trois dernières années. La jetée principale du port est un trésor potentiel, et nous sommes reconnaissants au gouvernement fédéral de sa participation.
Nous ajouterons quelques points au sujet de Wellington un peu plus tard.
Il ne reste qu'un bien fédéral à céder, soit le port du Prince Eward Yacht Club dans l'installation portuaire de Picton.
Un accord de sous-traitance a été conclu avec le club nautique depuis des années. Le club perçoit et gère les droits d'accès au quai. Nous espérons commencer le processus de cession avec le MPO en 2009.
Travaux publics a effectué, me semble-t-il, une étude sur les besoins liés à ce port. Il faudra étudier la question de la digue avant que la municipalité ne puisse prendre possession des lieux, ce qui devrait se produire en 2009.
Les ports de Picton et de Wellingston sont de loin les plus occupés. On utilise entre 85 p. 100 et 90 p. 100 de la capacité du port de Picton pendant toute la saison de navigation de plaisance. Nous nous attendons à la même chose pour le port de Wellington compte tenu des travaux d'élargissement et de développement des deux dernières années. L'an dernier, le port de Wellington a fonctionné entre 65 p. 100 et 70 p. 100 de sa capacité. Nous nous attendons à une augmentation cette année en raison des quais qui ont été ajoutés.
De façon générale, la municipalité de Prince Edward County est très satisfaite du processus de cession. Le personnel du MPO s'est montré très coopératif et nous a aidés de bien des façons. Nous avons eu la chance de traiter avec les mêmes personnes depuis le début, ce qui est certainement un avantage.
Nous avons été satisfaits dans tous les cas. Nous avons obtenu le financement requis pour rendre les installations acceptables, et le processus administratif n'était pas trop lourd. Les modalités à respecter n'ont pas posé de problème grave, et les retombées politiques ont été minimes. Nous sommes donc très satisfaits du processus de cession qui se déroule depuis les cinq ou six dernières années.
Le port de Wellington est celui qui pose le problème le plus important. Tous les deux ans, la municipalité dépense entre 80 000 $ et 100 000 $ pour draguer le chenal et assurer un accès sécuritaire au port et à ses installations. Si je me rappelle bien, le chenal a été aménagé vers la fin des années 1980 grâce à un partenariat entre la municipalité, la province, le gouvernement fédéral et l'office de protection de la nature. Je ne pourrais pas dire exactement quelles étaient les responsabilités de chacun des intervenants à ce moment, mais je sais que tous ont participé à la construction du chenal reliant le lac Ontario au port de Wellington. Depuis, ni le gouvernement provincial, ni le gouvernement fédéral n'ont investi d'argent dans ce chenal. Or, les jetées de chaque côté du chenal se sont beaucoup détériorées. Il faudra maintenant investir beaucoup d'argent au cours des deux ou trois prochaines années pour corriger la situation.
Nous étudié différentes solutions à long terme au problème d'envasement. En fait, depuis quatre ans, nous avons étudié toutes les solutions auxquelles nous pouvions penser. Nous avons pris connaissance d'une situation presque identique à Pickering, dans la baie Frenchman. Les autorités municipales travaillent actuellement avec les gouvernements fédéral et provincial afin d'obtenir des fonds. Les deux gouvernements partageraient également les coûts d'un projet de 7 millions de dollars visant à prolonger les jetées pour corriger un problème très semblable au nôtre. Là aussi, le chenal est dragué tous les deux ans.
Nous espérons pouvoir entreprendre un projet semblable avec l'appui des gouvernements fédéral et provincial, afin de corriger le problème à Wellington et ne plus avoir à dépenser jusqu'à 100 000 $ tous les deux ans pour permettre aux embarcations d'aller et venir.
Voilà donc où nous en sommes. Comme je l'ai déjà dit, la municipalité est généralement satisfaite, monsieur le président, et nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Je m’appelle Roxy Lancaster. Mon partenaire se nomme Albert Vancott. Nous pratiquons la pêche commerciale à partir du port de Point Traverse. Je dois vous signaler d’emblée que je partage le sentiment du représentant de Belleville. Vous ne voulez pas que votre port ou que vos quais tombent entre de mauvaises mains. C’est ce qui est arrivé au nôtre. La responsabilité de son exploitation incombe maintenant à Environnement Canada, dont l’objectif ultime consiste, en fait, à interdire à quiconque l'accès aux terrains du SCF (Service canadien de la faune) à Long Point. À l’heure actuelle, on encourage les observateurs d’oiseaux à s’y rendre, mais en fin de compte, on veut en faire une réserve naturelle, où aucun homme n’aura le droit d’entrer. C’est ce qui semble être le mandat d’Environnement Canada
Au moment où Environnement Canada a pris possession des terrains privés, nous avons dû nous battre, mais nous avons réussi à conclure une entente nous permettant de conserver des terrains le long du port et les quais qui étaient les nôtres, afin de pouvoir continuer à pratiquer la pêche commerciale dans le secteur.
Nous sommes présents dans la région depuis au moins quatre générations, et remontons aux Loyalistes de l’Empire-Uni. Mes ancêtres étaient tous pêcheurs. Du côté de mon père, nous sommes entrés dans le monde de la pêche un peu par la petite porte; le père de mon père était fermier.
Environnement Canada n’a pratiquement pas de budget. Probablement en raison de ses manoeuvres politiques d’il y a quelques années, la plupart des employés à Ottawa ont été licenciés. J’ai travaillé pour Environnement Canada comme contractuel à temps partiel, à faire des petits travaux de réparation et autres besognes. En fait, notre port est tombé en ruines à un point tel que l’entrée du port a été complètement fermée. La plage a simplement envahi les lieux et obstrue maintenant l’entrée du port.
Au cours des dernières années, la plupart des travaux d’entretien ont été financés personnellement par des pêcheurs commerciaux et des groupes d’utilisateurs intéressés. Les pêcheurs à la ligne et les pêcheurs commerciaux s’entendent très bien ici. Tout le monde est fin prêt à contribuer ce qu’il peut lorsque vient le temps du dragage. En fait, l’opérateur de l’équipement de dragage offre une bonne partie de son temps gratuitement. Toutefois, il faut maintenant faire des travaux dans le chenal du port et l’entourer de pierres de protection pour prévenir toute fermeture. Le problème, c'est que, dans les années quarante et cinquante, avant la construction de la voie navigable, le niveau d’eau était élevé. Cela a eu pour effet d’éroder l’entrée protectrice de l’avant-port, ce qui est à l’origine des problèmes que nous éprouvons actuellement. Si on y déposait des pierres de carapace une fois, qu’on creusait jusqu’à une profondeur de neuf pieds, et qu’on enlevait le limon du port comme il se doit, le port serait en bon état pour de nombreuses années.
Le port de Long Point est un havre de sécurité. Du moins il l’a déjà été. À vrai dire, je ne veux pas détourner l’attention de l'exposé de M. Finnegan, mais si vous êtes en danger sur le lac Ontario et que vous essayez de vous réfugier dans le port de Wellington par un jour de tempête, vous allez mourir très certainement. La Garde côtière canadienne — je pense que c’était la Garde côtière canadienne, mais c’était peut-être aussi la Garde côtière américaine — a perdu un navire dans la baie juste à l’extérieur de Wellington. C’est un vaisseau de la Garde côtière. L’occupant du vaisseau a perdu la vie. Ce n’est pas l’endroit idéal en cas de tempête. Nous avons besoin de ports offrant un refuge sécuritaire dans le lac Ontario. Notre port est essentiellement le seul entre Cobourg et, disons Waupoos, qui offre un refuge sécuritaire pour les embarcations qui cherchent à se réfugier du lac ouvert.
Les pêcheurs viennent souvent en aide aux occupants de voiliers et d’embarcations de plaisance. À deux reprises le printemps dernier, deux jours de suite, nous avons tiré des embarcations de l’extrémité de Waupoos et de False Ducks. Ces vaisseaux s’étaient aventurés sur les hauts-fonds sans le savoir et se seraient probablement brisés rapidement si nous n’étions pas intervenus pour les sauver, à grand risque pour notre propre vaisseau.
Nous devons trouver un autre propriétaire pour ce port, que ce soit le comté ou quiconque. En gros, nous devons faire en sorte que le port appartienne à quelqu’un qui se préoccupe de son sort. Les propriétaires actuels s’en fichent. Pour eux, il pourrait aussi bien être fermé.
Nous exploitons environ six vaisseaux dans le port à l’heure actuelle : le plus gros a 60 pieds, le mien 35 pieds.
C’est une pêche active jusqu’à présent. Je sais que l’avenir de la pêche n’est pas très reluisant, mais nous continuons de pêcher. Nous devons accepter parfois d’autres emplois, mais nous avons passé la plus grande partie de notre vie dans la pêche commerciale
:
Nous faisons partie de l'Ontario Commercial Fisheries' Association, qui délivre certains permis de pêche visant des zones allant jusqu’au Québec. Des pêcheurs du Québec participent à nos assemblées annuelles.
Je crois que vous détenez 16 permis pour la récolte de la civelle, une anguille de 14 centimètres, dans une zone allant de la frontière du Québec jusqu’à la côte Est. Je ne sais pas si M. Simms connais bien ce type de pêche, puisqu’il est originaire de la côte Est; M. Manning est peut être au courant. La pêche à l’anguille est maintenant interdite, car ce poisson ne figure plus sur la liste des espèces pouvant être récoltées.
Dans la région, le nombre de pêcheurs continue de chuter. Beaucoup d’entre eux sont trop âgés, passent l’arme à gauche, ou prennent tout simplement leur retraite. Il est difficile de recruter des pêcheurs quand on leur promet un pourcentage des recettes indéterminé. Ça peut rapporter gros ou coûter cher.
Le nombre de pêcheurs dans la région a probablement diminué de 400 à 500 p. 100 au cours des 20 dernières années. Dans les années 1980, le gouvernement a racheté plusieurs permis de pêche, ce qui a encore réduit le nombre de pêcheurs. Il ne reste plus qu’un seul acheteur dans la région. Il est titulaire d’un permis d’exportation et possède une usine de transformation agréée qui ne compte parfois qu’une dizaine d’employés. En d’autres temps, une centaine d’employés se partagent trois quarts de travail. Le nombre de travailleurs de l’industrie de la pêche fluctue énormément dans la région.
À l’heure actuelle, six permis de pêche commerciale sont utilisés régulièrement, à longueur d'année, à partir de la pointe Traverse. Quelque 20 autres permis sont détenus par des personnes trop âgées pour pêcher. Elles n’arrivent pas à recruter de jeunes travailleurs pour leur prêter main-forte. Nous sommes une espèce en voie d’extinction dans les environs.
Comme vous pouvez le constater, le maire et ses conseillers estiment que les pêcheurs de la région ont disparu. Il est donc difficile d’évaluer le nombre de pêcheurs commerciaux encore actifs. Je crois qu’une soixantaine de permis ont été délivrés, des permis familiaux pour la plupart. Un même permis peut être utilisé par une dizaine de membres de la même famille; c’est pourquoi il est difficile d’établir de façon précise le nombre de pêcheurs.