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Je vais vous parler des négociations actuelles au sujet des subventions aux pêcheries dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce. Je vais mélanger un peu le français et l'anglais parce que le
draft text que j'ai sous les yeux est en anglais. J'ai appris qu'il y avait une version française, mais je n'ai jamais pu la trouver. Je pense qu'elle vient tout juste de sortir.
Comme vous le savez certainement, un draft text sur les négociations actuelles sur les subventions aux pêcheries dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce vient de sortir. Bien sûr, ce n'est qu'un draft text; ce n'est pas un accord qui est adopté. On ne sait pas si ce texte deviendra un accord réel. Cela dépendra du sort des négociations du Doha Round, n'est-ce pas? Il s'agit donc d'un texte virtuel qui pourrait devenir un accord, mais qui n'existe pas actuellement.
Ce texte contient des boîtes. Au début, on s'est demandé quelle forme cet accord allait prendre: s'il ressemblerait à un accord sur l'agriculture, s'il s'agirait d'un accord sectoriel sur les pêches complètement séparé. Finalement, ce n'est pas la solution qui a été adoptée. Il est important que vous le sachiez, parce que cela peut avoir des conséquences pratiques importantes.
La solution adoptée a été de joindre une annexe à l'accord sur les subventions en général actuellement en vigueur, l’Accord relatif aux subventions et mesures compensatoires, ou Accord SMC. D'un point de vue formel, le draft text dont on parle est maintenant l'annexe 8 de cet accord. Il ne s'agit pas d'un accord séparé, comme l'Accord sur l'agriculture, par exemple. Cette annexe fait maintenant partie intégrante de l'Accord SMC. Si elle est adoptée, elle devra donc être interprétée en se référant constamment à cet accord.
Ce qui vous intéresse, c'est de savoir quelles subventions sont ciblées, celles qui feront l'objet de disciplines. Conformément à la technique utilisée dans l'Accord sur l'agriculture, on a utilisé une traffic light approach, qui consiste en des boîtes de couleur rouge, vert, bleu, etc. En gros, cet accord contient trois boîtes et je vais vous parler de leur contenu.
La première boîte contient les subventions prohibées. Vous pouvez l'imaginer comme une boîte rouge, celle des subventions interdites. Je vais parler maintenant de la boîte des subventions qui ne sont pas prohibées. Le vocabulaire à ce sujet est quelque peu bizarre. Cela ne veut pas dire qu'elles sont permises en tout temps, mais que dans la plupart des cas, elles le sont. Elles restent quand même soumises à quelques disciplines. En gros, c'est la boîte verte. Il y a ensuite une boîte qui contient ce qu'on appelle les traitements spéciaux et différenciés, c'est-à-dire tous les traitements privilégiés qui ont été accordés aux pays en voie de développement.
La boîte rouge est la plus importante et renferme les subventions prohibées. Il y a quand même plusieurs subventions qui sont complètement prohibées et interdites.
Je vous dis même que dans le cas où il y aurait un différend relatif à ces subventions, il est prévu à la fin de l'annexe que le mécanisme de règlement des différends serait tout simplement le même que celui des subventions prohibées pour l'accord sur les subventions. C'est un mécanisme à part, très spécialisé, et qui va très vite. Ça prouve le sérieux de cette prohibition.
Un point est important ici: on ne parle pas uniquement des bateaux de pêche, on parle aussi des bateaux de service, par exemple un bateau chargé d'amener du fuel pour les bateaux des pêches. C'est intéressant de noter qu'on parle de fishing vessels et de service vessels,. Ce n'est pas uniquement les bateaux strictement de pêche. Que trouve-t-on dans ces prohibitions? On trouve que toute subvention pour acquérir, construire, réparer, rénover et moderniser les bateaux de pêche est interdite.
Le deuxième item qu'on trouve dans la boîte rouge des prohibés, c'est toute aide pour transférer des bateaux à des pays tiers. Si, à un moment donné, le Canada veut transférer ou vendre un excédent de flotte de pêche à d'autres pays, toutes les subventions pour en transférer un peu, pour déplacer la poussière sous le tapis comme on dit, seront complètement interdites. Il est interdit d'enlever au Canada une partie de sa flotte pour la transférer dans d'autres pays, parce que le but est de faire en sorte que l'offre mondiale n'augmente pas. Donc, si on transfère la poussière du Canada sous le tapis d'un autre pays, ça ne marche pas. Par conséquent, toute aide pour tout transfert à un pays tiers est interdite.
Comme on s'en doute, toute aide pour ce qu'on peut appeler les coûts d'opération des bateaux est interdite. Voici l'exemple le plus simple: toute aide pour acheter du fuel à un prix spécial serait complètement interdite. Toute aide concernant les coûts d'opération est aussi interdite. Toute aide qui aurait pour but de couvrir des pertes de bateaux de pêche serait aussi complètement interdite.
Un autre item, aussi important, touche l'aide aux ports ou à des infrastructures portuaires en relation avec des activités de pêche. Si vous voulez réparer un quai qui accueille des bateaux de pêche pour qu'ils déversent leur prises, l'aide sera interdite dans la mesure où tout ce qui est dans le port est lié aux activités de pêche.
Un autre point peut être très important pour vous; il touche toute activité de soutien au revenu des pêcheurs. Supposons que vous fixiez un revenu minimum, un objectif, que ce soit pour le prix ou le revenu. Toute politique visant à garantir directement par le biais d'une cible, soit des revenus, soit des prix aux pêcheurs, serait complètement inacceptable et considérée comme une subvention interdite.
Un autre point est important. Supposons que le Canada acquière des droits pour pêcher dans les zones maritimes d'un autre pays. Si le gouvernement du Canada transférait ses droits à des pêcheurs canadiens, sans compensation, au prix que ça lui a coûté, ce qu'on appelle un transport de droits, ce serait une subvention interdite.
Il y a un point important à signaler. Le fait que le Canada achète à un pays en voie de développement le droit de pêcher dans les Caraïbes, par exemple, de gouvernement à gouvernement, n'est pas en soi une subvention. Pendant longtemps, les pays se sont inquiétés de savoir si ce genre de contrats entre pays était déjà interdit. Ce n'est pas interdit. Le fait pour le Canada de transférer à des pêcheurs des droits qu'il a achetés sans leur faire payer ces droits équivaut à une subvention. Mais si le Canada achète des droits à d'autres pays, ce n'est pas une subvention en soi.
Habituellement, dans les accords de l'Organisation mondiale du commerce, tous les effets qui nous permettent de juger s'il s'agit d'une subvention sont de nature commerciale. On les appelle des trade effects. Pour la première fois dans le domaine des pêches, il se passe quelque chose de complètement nouveau au sein de l'Organisation mondiale du commerce. Pour la première fois, on va trouver des disciplines concernant des pratiques commerciales sur la base des effets écologiques. Par exemple, dans l'élément de la boîte rouge, chaque fois qu'une subvention aurait pour but de stimuler la pêche d'un stock qui est clairement menacé, elle serait complètement interdite. J'attire votre attention sur le fait que pour la première fois, on interdit quelque chose pour un motif autre que des effets commerciaux. Par exemple, on va dire que cela augmente les parts de marché, mais que cela a des effets écologiques.
Que retrouve-t-on dans la boîte des subventions qui ne sont pas interdites? Comme je l'ai déjà dit, ce terme est un peu ambigu puisqu'il laisse supposer qu'elles sont complètement autorisées. Non, parce que les textes se croisent et finalement, on peut les attraper d'une façon marginale. Mais en gros, elles sont réellement permises.
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Je tiens à vous remercier sincèrement de m'avoir invité à comparaître devant votre comité.
J'aimerais signaler au départ que lorsque je parle de subventions, je parle de paiements versés par le gouvernement, et donc par les contribuables, au secteur de la pêche. Il peut s'agir de paiements directs ou indirects — comme les remboursements de taxe.
Il y a trois grandes raisons pour laquelle d'aucuns s'inquiètent des subventions. Tout d'abord, on estime que ces subventions représentent des montants assez importants — je vous fournirai les chiffres plus tard — ce qui veut donc dire que des montants importants sont investis dans le secteur de la pêche. Les économistes s'inquiètent habituellement de l'usage approprié des deniers publics car ils veulent déterminer si l'usage est judicieux ou pas. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les subventions préoccupent les gens.
Deuxièmement, on s'inquiète de l'impact commercial des subventions. Marc en a parlé brièvement. Si un groupe reçoit des subventions et l'autre pas, ce dernier se trouve dans une situation désavantageuse. C'est la deuxième raison.
La troisième raison, qui est devenue très importante plus récemment aux yeux de l'OMC, est l'incidence des subventions sur la pérennité des ressources. Il s'agit donc de l'impact écologique des subventions, question sur laquelle l'OMC se penche depuis la dernière réunion à Hong Kong.
En ce qui concerne les pêches, plus d'un milliard de citoyens à l'échelle internationale dépendent des pêches comme leur principale source de protéines. L'exploitation des ressources halieutiques assure la survie de communautés côtières et de centaines de millions de gens qui dépendent de la pêche pour une partie ou la totalité de leurs revenus et pour assurer leur subsistance. Cependant, d'après l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, plus de 75 p. 100 des espèces à l'échelle internationale sont soit surexploitées, pleinement exploitées, gravement décimées ou en voie de rétablissement. Ainsi l'environnement représente une question fort importante.
D'après un rapport que mes collègues et moi avons rédigé, les subventions accordées à l'échelle internationale au secteur des pêches représentent entre 30 et 34 milliards de dollars par an. C'est quand même un montant assez important. Ces subventions importantes ont mené à la création d'une flotte de pêche internationale qui est deux fois et demie plus importante qu'il ne convient pour assurer une pêche durable des stocks disponibles.
Je dois cependant signaler que certaines subventions visent à assurer des pêches durables; je pense par exemple aux sommes investies dans la gestion et dans la recherche, parce que cela nous aide à assurer une gestion durable des ressources au fil des ans. On appelle cela de bonnes subventions.
Cependant notre étude révèle qu'environ 20 milliards de dollars sont des subventions et qui appuient la surcapacité et donc la surpêche. C'est cet aspect des subventions qui doit être étudié, et c'est ce que à mon avis étudie actuellement l'OMC.
Ce montant de 20 milliards de dollars représente environ 20 p. 100 de la valeur totale des prises du poisson pêché à l'échelle internationale — 25 p. 100 c'est quand même un pourcentage important. La valeur totale des prises représente environ 85, 90 ou 95 milliards de dollars par an.
C'est une question très importante pour le Canada. Les subventions qui encouragent une plus grande capacité d'exploitation sont offertes par un nombre assez limité de pays — très peu de pays offrent ce genre de subventions —ce qui leur donne un avantage par rapport aux pays qui n'accordent pas de subventions au secteur des pêches. Les principaux pays qui fournissent ces subventions qui détruisent la ressource sont les membres de l'Union européenne, le Japon et la Chine.
Même si le Canada offre d'importantes subventions pour des programmes comme la gestion des pêches, les avantages communautaires et sociaux, les efforts de réduction de la capacité, il n'offre que très peu de subventions qui pourraient mener à une augmentation de la capacité.
Les subventions aux pêches détruisent l'environnement, comme je l'ai dit plus tôt, mais elles assurent également le maintien de pratiques inefficaces et non rentables; c'est pourquoi il faut les éliminer lorsque possible.
Les flottilles hauturières de pays comme la Chine, l'Espagne et le Japon reçoivent d'importantes subventions. L'étude que nous venons de terminer révèle que nombre de flottilles qui pêchent en eau profonde et en haute mer ne pourraient réaliser de profits si elles ne recevaient de subventions.
Je crois que cela est également une question très importante pour le Canada puisqu'à l'occasion ces bateaux de pêche viennent pêcher dans la ZEE du Canada, créent de nombreux problèmes et épuisent les ressources.
Les subventions au secteur des pêches jouent également un rôle très important en ce qui a trait à la pêche illégale. Nombre de rapports démontrent que des montants importants sont investis dans les activités de pêche illégale à l'échelle internationale. Encore une fois, la majorité de ces intervenants ne réaliseraient aucun profit si ce n'était des subventions.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Le gouvernement espagnol aurait accordé au moins 1,7 million d'euros, soit plus de 2 millions de dollars canadiens, à un homme d'affaires qui est associé de près à la pêche par navires pirates. Cet homme d'affaires en fait est actuellement accusé devant les tribunaux de pêche illégale par au moins trois pays; il a été récemment détenu aux États-Unis.
Pour ce qui est des stocks de poisson au large de la côte de l'Afrique de l'Ouest, je parlerai des pays en voie de développement parce que je crois que cette question ait de l'importance pour le Canada. Nombre de subventions sont offertes au secteur de la pêche, et elles affaiblissent les pays en voie de développement et ce genre de décisions a un impact dramatique sur la population et les ressources. Les stocks de poisson au large de la côte de l'Afrique de l'Ouest ont chuté d'environ 50 p. 100 au cours des dernières décennies, en fait depuis 1950.
Il existe un conflit permanent entre les pêcheurs traditionnels et les bateaux étrangers venant de pays qui ont conclu des ententes d'accès aux ressources halieutiques avec certains pays de l'Afrique de l'Ouest. Les Européens jouent un rôle très important à cet égard. La Chine et la Corée du Sud achètent également leur accès. Cette vente d'accès a de graves incidences.
Comme l'a déjà signalé Marc, l'OMC a décidé d'inclure dans ses négociations actuelles les subventions accordées au secteur des pêches puisqu'elle se préoccupe de la diminution des stocks à l'échelle internationale et le rapport qui existe entre les subventions et la surcapacité et la surpêche. Les négociations sur les subventions accordées au secteur des pêches sont historiques parce que c'est la première fois que la conservation vient s'ajouter aux questions commerciales dans le cadre d'une étude entamée par l'OMC. En fait, le Fisheries Centre s'est intéressé vivement à cette question. Daniel Pauly et moi-même venons d'écrire à la revueNature pour faire ressortir le besoin pour les pays-membres de l'OMC d'appuyer l'organisation dans sa lutte contre les mauvaises subventions justement pour mettre fin à ces impacts négatifs.
À la fin novembre 2007, le président du groupe de négociations sur les règles, le représentant de l'Uruguay, a rendu publique une ébauche. Je crois qu' en fait vos préoccupations découlent de la lecture de cette ébauche. Ce texte propose une interdiction vigoureuse des subventions qui mènent à une augmentation de la surcapacité et qui encourage les intervenants à participer à la surpêche, et on y inclut les subventions pour la construction des navires et pour les frais d'exploitation. Ce texte reflète également l'importance de la durabilité et de la gestion des pêches quand il prévoit des exceptions aux prohibitions générales. Le texte proposé par le président représente un fondement solide des négociations qui se déroulent actuellement au sein de l'OMC.
À la mi-2007, 125 scientifiques de 27 pays, sous l'égide du groupe d'experts en pêche de l'Université de la Colombie-Britannique et de l'Université Dalhousie, ont signalé au directeur de l'OMC, Pascal Lamy, qu'à moins que l'organisation n'agisse pour réduire de façon marquée les subventions offertes à l'échelle internationale au secteur des pêches, la surpêche et d'autres pratiques destructives des ressources halieutiques mèneront sans aucun doute à la destruction permanente des écosystèmes océaniques du monde entier. Le groupe de scientifiques a signalé, et je cite:
La réussite des négociations actuelles de l'OMC sur les subventions aux pêches s'impose si l'on veut assurer l'avenir des pêches à l'échelle internationale. Nous vous exhortons à avoir recours à tous vos talents et à votre compétence de leaders pour assurer la réussite des négociations sur les subventions au secteur des pêches et prouver au monde entier que l'OMC peut jouer un rôle positif dans le règlement des problèmes qui ont un impact à l'échelle internationale.
Je crois que c'est un dossier de taille pour l'OMC. Nous sommes tous conscients de l'image de l'OMC quand on parle des choses importantes et internationales comme la conservation. C'est peut-être l'occasion rêvée pour l'organisation de démontrer au monde entier qu'elle peut contribuer à la pérennité des ressources. Les scientifiques ont dit que les océans du monde entier en sont au point de non-retour et alors d'après eux la réduction de subventions au secteur des pêches serait une des mesures les plus importantes qu'on pourrait prendre en raison des incitatifs économiques importants qu'il crée à l'égard de la surpêche.
Nous pouvons adopter toutes sortes d'ententes de gestion pour composer avec la surpêche. Par exemple il suffit de penser au marché. Une façon de contrôler la surpêche serait d'éliminer les incitatifs qui encouragent les gens à pêcher alors qu'ils ne réalisent aucun profit.
J'ai pratiquement terminé.
Pour ce qui est des éléments nécessaires à la réussite des négociations de l'OMC sur les subventions accordées aux pêches, à mon avis la seule façon d'agir est de prévoir une interdiction générale de toutes les subventions, c'est la seule façon de mettre un frein à la surpêche. Certaines subventions seront interdites, et d'autres feraient l'objet d'un examen et de discipline de la part de l'OMC; en fait l'organisation comparerait les subventions aux dangers qu'elle pose. Les subventions qui ne sont pas interdites doivent être assujetties à des règlements pour garantir qu'elles ne mèneront pas à la surpêche.
On a également reconnu que, dans le cadre des négociations de l'OMC, il fallait accorder une certaine marge de manoeuvre aux pays en développement en ce qui concerne les règles de subventions des pêches. Ce serait peut-être une possibilité dont pourrait se prévaloir le Canada pour ce qui est de ses préoccupations au sujet des peuples autochtones et des réseaux de sécurité sociale. On pourrait étudier ce qui a été accordé aux pays en développement afin de voir si l'on ne peut pas l'adapter pour répondre à certaines des préoccupations importantes au Canada.
Il faudrait notamment définir les circonstances dans lesquelles les pays en développement devraient avoir droit à des subventions, le genre de subventions que l'on permettrait et les critères qui permettraient de garantir que les ressources qui sont à l'heure actuelle sous-exploitées ne seront pas épuisées à l'avenir. Les pays en développement ont fait valoir qu'ils ont les ressources mais n'ont pas la capacité pour pêcher et que c'est pour cela qu'ils ont besoin de subventions. C'est exactement ce qu'on a dit au Canada, n'est-ce pas? C'est très facile de créer de la capacité. Mais la réduire est une toute autre histoire.
Alors il est important d'avoir des règles qui soient claires afin d'éviter une telle accumulation.
Merci.
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L'information était très incomplète. C'était tout au plus des bribes d'information. Le ministère des Pêches et des Océans ne fait preuve d'aucune collaboration. Et si vous regardez l'information qui a été communiquée à chacun d'entre nous, vous serez d'accord avec mon évaluation.
Par exemple, le ministère des Pêches et des Océans a refusé d'indiquer exactement quel était le tonnage, ou quel type de poisson il était permis de pêcher initialement en vertu des contingents scientifiques. Le ministère a indiqué ce qu'il estimait être la valeur marchande, la valeur des prises au débarquement. D'après le ministère des Pêches et des Océans, 5 000 tonnes métriques de crevettes valent 1,1 million de dollars. C'est tout à fait risible. La valeur de 5 000 tonnes métriques de crevettes dépasse largement cette somme, et pourtant, c'est le chiffre qu'enregistre le ministère des Pêches et des Océans.
Je voudrais bien que le ministère nous fournisse cette information. J'ai l'impression qu'il commence maintenant à nous cacher des choses. De toute évidence, on nous cache de l'information, et notre comité devrait faire la lumière sur tout cela.
Pourquoi le ministère ne nous communique-t-il pas quelles espèces pouvaient être pêchées et quels étaient les quotas autorisés? Pourquoi se contente-t-il de donner la liste des groupes dont la pêche était autorisée, certains poissons pour certaines pêches, et l'estimation de la valeur en dollars? Pourquoi ne nous fournit-on pas la liste complète? Il y avait 178 autorisations différentes, je crois, mais le comité n'a reçu d'information que pour 61 de ces autorisations, et cette information était lacunaire, tout au plus.
Je demande au comité de se joindre à moi pour exercer des pressions à ce sujet et pour prendre des mesures, si l'information n'est pas fournie.