:
Je vous remercie. Je vais commencer.
Je m'appelle Jackey Richard et je suis directrice régionale par intérim du Programme des ports pour petits bateaux dans la région des Maritimes et du Golfe, région qui correspond aux trois provinces des Maritimes. Je vais prendre quelques minutes pour vous donner un aperçu du Programme dans la région, en commençant par vous décrire nos actifs.
Par le passé, nous gérions 557 ports dans toute la région. Après nous être dessaisis de bon nombre d'entre eux au milieu des années 1990, il ne nous en reste que 322 aujourd'hui, dont 284 que nous considérons comme essentiels. Tous sont gérés par des administrations portuaires. Je crois qu'on vous a remis un document vous permettant de visualiser la répartition de ces ports dans la région.
Quant aux administrations portuaires, elles sont 242 à assurer le fonctionnement et la gestion au quotidien de ces ports. Celles-ci regroupent au-delà de 2 000 bénévoles dont nous dépendons pour mettre en œuvre notre programme. Nombre de ces administrations portuaires sont là depuis plusieurs années. Certaines datent d'une vingtaine d'années, mais la plupart d'entre elles fonctionnent depuis une dizaine d'années.
L'industrie, et tout le monde dans la région des Maritimes et du Golfe, sait fort bien que les ports sont un lien important entre les mondes de la terre et de la mer, et qu'ils sont l'âme de nombreuses collectivités du littoral. Dans notre région, beaucoup de ports sont le siège d'activités diversifiées et sont utiles à une large gamme de clients. Ceux qui ont une dimension régionale assurent un accès et des services de base au secteur de la pêche commerciale. On y constate une plus grande participation des collectivités autochtones et ils font place à l'aquaculture, qui dépend de leurs installations.
Les infrastructures des ports pour petits bateaux de la région des Maritimes et du Golfe permettent de pratiquer une pêche commerciale importante, avec des débarquements de prises d'une valeur supérieure à un milliard de dollars. Le secteur de l'aquaculture a évolué également, puisque la valeur de sa production atteint environ 300 millions de dollars.
Pour en venir à nos ressources, l'argent et la main-d'œuvre, nous disposons en moyenne chaque année d'un financement d'environ 38 millions de dollars pour toute la région. Au cours d'un exercice donné, nous gérons, en moyenne, environ 80 projets importants.
D'un point de vue organisationnel, comme nous desservons les trois provinces maritimes, nous sommes décentralisés. Notre culture organisationnelle fait la promotion de la collaboration avec les gens, de la recherche de l'efficacité et nous pousse à tout faire pour obtenir la meilleure valeur, à la fois en argent et en résultats, en mettant en œuvre notre programme.
Les personnes du secteur des ports pour petits bateaux qui ont déjà témoigné devant vous, vous ont indiqué que notre secteur est soumis à de fortes pressions. Celles qui s'exercent sur nous sont les mêmes, et je vais vous les rappeler. Nous sommes confrontés à des problèmes importants de sécurité et de capacité des infrastructures, à des problèmes de gestion du cycle de vie, à des manques de fonds et aux aspects vulnérables des administrations portuaires. Nous avons aussi encore certaines administrations portuaires qui ne nous paraissent plus essentielles et dont nous devrons donc nous dessaisir.
S'ajoute à cela que la mise en œuvre de notre programme présente bien des défis. L'exécution des travaux qui nous incombent est de plus en plus complexe, les coûts des projets ne cessent d'augmenter et nous ressentons les effets de la concurrence internationale lorsque nous voulons nous procurer les ressources humaines et matérielles nécessaires pour mettre en œuvre nos programmes. Nous constatons aussi une évolution rapide de la main-d'œuvre au sein du Programme des ports pour petits bateaux, et pas simplement au niveau de la région mais aussi au niveau national.
Cela met un terme à cet aperçu et je vais maintenant passer la parole à mon collègue, James.
Bonjour messieurs.
La Colombie-Britannique a 27 000 kilomètres de côte. Comme ce petit document tiré à part le montre, nous avons au total 157 ports inscrits. Parmi eux, 78 sont des ports essentiels qui sont gérés par 54 administrations portuaires. Jackey a fait allusion à notre main-d'œuvre bénévole qui compte entre 550 et 600 personnes. Cela comprend les responsables des ports et les bénévoles de la collectivité qui travaillent au fonctionnement des ports. À l'exception de deux, tous nos ports ont un personnel rémunéré.
Le secteur britanno-colombien de la pêche compte environ 3 000 bateaux de pêche commerciale qui, en 2005, ont débarqué des prises d'une valeur approchant 365 millions de dollars. Quant à l'aquaculture, elle génère à elle seule 340 millions de dollars. Le chiffre d'affaires combiné des deux secteurs dépasse donc les 700 millions de dollars.
Nous avons mis sur pied de solides partenariats avec les administrations portuaires. Notre principale préoccupation est de parvenir à améliorer leur capacité à générer des recettes suffisantes pour garantir leur pérennité, tout en restant indépendantes.
Nous sommes aussi témoins des pressions croissantes du secteur immobilier sur le bord de mer. Beaucoup de gens veulent déménager en Colombie-Britannique. Les collectivités qui animent les ports veulent considérer les terres en bord de mer comme une meilleure source d'impôt foncier, ce qui les amène à chercher divers types de développements dans ces zones. De notre point de vue, l'une des principales priorités est d'amener nos administrations portuaires à s'impliquer davantage dans la planification intégrée des collectivités afin d'obtenir, avec le temps, une meilleure planification stratégique pour qu'elles n'aient pas à subir les problèmes que pourraient engendrer la vente de terres et la construction de condos à proximité immédiate d'un port en expansion.
Nous avons également des questions touchant les premières nations qui sont propres à la Colombie-Britannique. Nous participons, en Colombie-Britannique, au processus de négociation des traités avec Affaires indiennes et du Nord Canada pour qu'ils tiennent compte des 15 ports qui se trouvent en bordure de collectivités des premières nations. En plus de servir à la pêche commerciale, ces ports sont souvent les seuls moyens d'accéder à ces communautés, qui ne sont pas desservies par le réseau routier. C'est pourquoi les collectivités autochtones insistent pour que la question de ces ports fasse partie des négociations avec Affaires indiennes et du Nord Canada quand ce ministère s'efforce de régler avec elles leurs revendications. Nous, nous sommes d'avis que ces ports offrent des perspectives de développement économique aux premières nations et qu'ils devraient constituer l'un des sujets de négociation.
Jackey a fait allusion à de nombreux problèmes. Nous aimerions que nos employés s'impliquent davantage dans l'évolution des collectivités qui les entourent, et nous avons besoin pour cela de capacités en conception, en soutien technique, et dans divers domaines de ce genre.
Les changements climatiques ont des effets sur nos ports, et nous avons donc besoin de fonds pour étudier comment mieux concevoir ou modifier plus facilement notre flotte de pêche commerciale au fur et à mesure qu'elle passe de la pêche au saumon à celle d'autres espèces comme le thon, le maquereau ou les sardines, des types de pêche nécessitant parfois de plus gros navires.
La dynamique change en Colombie-Britannique. Nous avons de solides partenariats avec nos administrations portuaires et nous constatons que nos activités contribuent à assurer leur viabilité et leur permettent de mieux tenir compte des désirs des collectivités qui les entourent.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins
Vous avez probablement remarqué que je viens d'être nommé comme remplaçant à ce comité. J'habite très loin de tout port. Ma circonscription se trouve en plein centre du Canada, à quelques kilomètres de la ligne de partage des eaux. En vérité, dans ma circonscription de Kenora, nous avons beaucoup d'infrastructures qui ont relevé à une époque de Pêches et Océans Canada, mais elles font probablement partie de la quantité d'installations dont on s'est débarrassé d'une façon ou d'une autre.
Mon collègue vous a posé quelques questions sur les ports essentiels et les ports non essentiels. J'ai pris note d'un exemple de la côte est, mais il en va de même sur la côte ouest. Sur un total de 557 ports, nous en avons maintenant 284 qui sont essentiels sur la côte est.
Nous savons que vous éprouvez des difficultés budgétaires, etc., quand les décisions sont prises et quand vous retirez une installation qui existe actuellement d'une catégorie comme celle des ports auxquels vous apportez votre appui, ou un port essentiel... Si je me souviens bien, vous nous dites qu'il y a maintenant 322 ports sur la côte est et que 284 sont essentiels, ce qui revient à dire que vous vous débarrasserez d'une façon ou d'une autre des autres. Je ne sais pas quel terme vous utilisez pour cela.
Comment ces décisions se prennent-elles? Quand, de par sa situation, un port n'entre pas dans votre catégorie des ports essentiels, comment se prend la décision? La prenez-vous conjointement avec les collectivités concernées?
Si je représentais une petite ville à laquelle on veut retirer quelque chose, pouvez-vous me dire comment vous aborderiez la discussion, sur une côte ou sur l'autre?
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie l'ensemble du comité pour l'invitation et pour la chance qui m'est donnée d'être parmi vous.
Mon nom est Geraldine Nickerson et je suis la gestionnaire de l'administration portuaire de Woods Harbour dans le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse.
L'administration portuaire a été constituée en personne morale en octobre 1995, mais n'a pas débuté ses activités avant janvier 1996. Notre mandat est de fournir des postes d'amarrage sécuritaires à tous les navires dans les eaux de l'administration portuaire et de mettre à la disposition de tous les utilisateurs du port une aire de services sécuritaires pour l'administration de leurs affaires pendant qu'ils se trouvent dans notre port.
Nous avons trois quais et notre cas est assez particulier parce que nous en avons un de chaque catégorie. Notre quai Falls Point est un quai de catégorie A, donc le plus important, et il permet l'amarrage de 82 bateaux commerciaux et de plaisance. Le quai Lober Woods Harbour est notre quai de catégorie B qui permet l'amarrage et la prestation de services à 32 bateaux commerciaux et de plaisance. Le quai Forbes Point est notre quai de catégorie C qui peut accueillir 11 bateaux commerciaux et de plaisance tout en leur assurant des services.
Le secteur de la pêche est très lucratif dans notre région. Nos trois ports sont très occupés. Ils sont libres de glace et accessibles toute l'année et nous sommes situés de façon stratégique à côté de zones de pêche importantes du homard, du poisson de fond, du hareng, du thon et de l'espadon, et il y a également une entreprise d'aquaculture dans notre région.
Pour en venir maintenant à la gestion au quotidien, j'imagine que... En vérité, je dois vous dire que j'ignore pourquoi je suis ici. Personne ne m'a dit « Voici ce que nous voulons entendre » et j'ai donc décidé moi-même de ce que j'allais vous dire.
Des voix: Oh, oh!
Mme Gerry Nickerson: Vous savez quoi? Je m'offre ce luxe.
En ce qui concerne ma gestion au quotidien, comme je l'ai dit, je suis la gestionnaire de l'administration portuaire. J'ai été élue par les pêcheurs. Nous avions 182 électeurs et j'ai recueilli 168 voix. Nous avons eu un taux de participation de 100 p. 100, et je dois dire que j'en suis heureuse, parce que je sais fort bien que cela ne se produit pas souvent.
J'ai un contrat de 20 heures par semaine, ou plus précisément, mon contrat précise que je dois travailler 20 heures par semaine. Je travaille généralement entre 40 et 60 heures. J'ai un bureau qui est situé sur notre quai de classe A. Je reçois des directives des 15 membres du conseil... parfois, je suis les directives des 15 membres du conseil.
En parlant de ce conseil, j'ai entendu quelqu'un parler d'épuisement au sujet de ces conseils. Nous renouvelons le nôtre. Comme je l'ai dit, nous avons trois quais, un conseil de 15 membres et chaque quai a une représentation égale. On dit en quelque sorte aux gens « C'est votre tour de siéger au conseil cette année », ce qui nous permet de remplacer les gens, et cela donne d'assez bons résultats pour nous.
Je gère les installations des trois quais. Je perçois les droits. J'attribue les postes d'amarrage ou d'entreposage et de débarquement. J'élabore ou aide à élaborer avec notre conseil nos politiques, nos règlements, nos tarifs et nous étudions ensemble pour garantir que nos installations sont utilisées de façon sécuritaire.
J'inspecte nos installations et fait rapport sur toutes les réparations nécessaires. Je m'efforce énergiquement d'assurer la conformité et j'y reviendrai plus en détail un peu plus tard.
Je fais à peu près tout. Je gère les contrats de réparation et d'entretien. Nous avons commencé, il y a, quelques années, à permettre aux pêcheurs d'utiliser des ordinateurs dans nos bureaux, et nous travaillons fort dans ce domaine. Nous nous efforçons également d'assurer la liaison entre nos pêcheurs, les ressources liées à la pêche et les trois paliers de gouvernement.
Voilà pour l'essentiel ce que je fais.
Quant à la responsabilité financière de notre administration portuaire, j'ignore si vous savez tous exactement ce que nous payons. Le volet financier de nos activités incombe à l'administration portuaire. Nous avons sept factures d'électricité pour l'éclairage. Nous nous en occupons. Une nouveauté importante survenue dernièrement, en matière financière, et qui concerne nos factures d'éclairage, ou notre électricité, est que, dorénavant, Nova Scotia Power ne vient plus sur nos quais réparer l'éclairage public ni aucune autre installation, et que nous devons payer pour ce service. Nous devons acquitter la facture pour les porte-nacelles, pour faire venir et travailler notre propre électricien et c'est un poste qui, l'an dernier, a vraiment explosé dans nos dépenses.
Avec tous les navires fréquentant nos ports, il faut, en général, deux ou trois fois par année, recueillir les huiles usées, lorsque tout le monde fait la vidange de son moteur et procède au nettoyage. Nous estimons qu'il est très important pour cela de respecter les paramètres environnementaux et nous avons donc des édifices pour recueillir ces huiles usées. Nos réservoirs et nos chiffons à huile, et d'autres choses du genre, sont situés à un endroit, et nos huiles usées à un autre. Il est très coûteux de bien faire les choses dans ce domaine, même si au cours des deux dernières années, nous sommes parvenus à trouver un acheteur éventuel de nos huiles usées. Ainsi, au lieu d'avoir à payer pour s'en débarrasser, quelqu'un vient les chercher en ce qui concerne l'élimination des déchets.
Vous pourriez imaginer que l'élimination de ceux-ci sur trois quais de la taille des nôtres n'est pas une activité très importante, mais ça l'est. En réalité, il nous en coûte probablement environ 1 300 $ par mois pour nous débarrasser de nos déchets.
Un autre poste de dépense est celui du déneigement et du déglaçage de nos installations.
Depuis peu, nous devons aussi acquitter des frais juridiques. L'administration portuaire retient dorénavant les services d'un avocat. Nous avons connu plusieurs incidents au cours des deux dernières années qui nous ont amenés à recourir à ces services et, malheureusement, le nombre de cas de ce genre augmente.
Vient ensuite notre contribution aux projets qui sont financés. Nous avons aussi à payer cela. Comme vous le savez probablement, les coûts de nos petits projets d'entretien, de nos travaux mineurs sont répartis entre le Programme des ports pour petits bateaux et l'administration portuaire, notre part étant de 20 p. 100. Nous avons également une part des coûts du gouvernement provincial à prendre en charge.
Une autre responsabilité financière qui nous incombe est le paiement des projets en attente du versement du financement. Cela représente une part importante du peu d'argent que nous avons.
Viennent ensuite les façons de générer des recettes. Je l'avais déjà noté et, alors que j'étais assise ici à écouter ce qui se disait, la question a été abordée plusieurs fois et je me suis dit que j'avais bien fait de l'inclure dans ce que j'allais vous dire aujourd'hui, parce que c'est apparemment une question qui vous intéresse tous.
Comment nous y prenons-nous pour gérer des recettes? Nous avons beaucoup de chance, d'une certaine façon, à l'administration portuaire de Woods Harbour parce que le secteur de la pêche est très lucratif dans notre région, un grand nombre de bateaux fréquentent notre port et nous avons trois quais de catégories différentes. La situation serait très différente si nous n'avions qu'un petit quai et six bateaux. Nos recettes proviennent des frais que nous imposons pour l'utilisation de nos installations, et cela comprend des droits pour occuper des postes d'amarrage. Il s'agit du montant que chaque bateau paie, bien sûr, pour s'amarrer au quai. Nous avons des droits également qui s'appliquent aux permis de débarquement, d'accès à des camions, pour le transport des homards. Ce sont là les droits que nous percevons. Oh oui, nous imposons aussi des droits pour l'utilisation des installations réfrigérées et nous avons des sous-baux.
Nous nous sommes organisés au cours des dernières années pour générer davantage de recettes. Quand je suis arrivée en poste, il y a environ trois ans, je ne crois pas que quiconque s'était vraiment penché sur cette question auparavant. Mais je vois l'administration portuaire comme une entreprise et je pense que nous devrions sans doute l'exploiter comme une entreprise, au mieux de nos capacités. Je me suis donc efforcée d'accroître nos recettes. Au cours des dernières années, nous avons augmenté de deux le nombre d'appareils de levage privés sur les quais et nous avons également commencé à attribuer pour l'exploitation des chambres froides dans nos installations. Nous ne pouvons pas augmenter le montant de nos sous-baux. Nous parviendrons à en faire plus avec le temps.
Les recettes que nous obtenons en levant des frais d'utilisation suffisent pour couvrir nos dépenses d'exploitation et nos petites réparations. Nous sommes toutefois encore totalement dépendants du gouvernement pour les réparations importantes et les travaux d'expansion.
Je devrais ajouter, avant de m'arrêter, et ce n'est que mon avis et un sujet dont nous parlons beaucoup au conseil, qu'en ce qui concerne les réparations et les développements importants et le fait de dépendre du gouvernement concerné, nous ne croyons pas que nous devrions constamment avoir à tendre les mains. Ce n'est pas une bonne façon de faire des affaires. Si nous voulons fonctionner comme une entreprise, nous devrions alors assumer certaines responsabilités pour générer nos propres recettes.
Si je vous tends les mains et qu'elles sont vides, vous allez me regarder et me dire dommage pour vous; vous voulez que je vous donne de l'argent. Mais si je viens vous voir en vous disant que j'ai déjà quelque chose, que je contribue à ce projet, mais que j'ai besoin d'un peu d'aide pour le réaliser, je crois que nous parviendrons à faire des affaires un peu mieux.
Cela dit, quand je me suis entretenue avec Stephen, je lui ai demandé de quel sujet je devais parler. Il m'a conseillé de parler de ce que je fais, et de certains des défis et des problèmes auxquels je suis confrontée. Voici donc les problèmes.
Le problème numéro un dans mon administration portuaire est le trop grand nombre de bateaux, le manque d'espace et c'est un sujet dont je veux vous entretenir en détail.
La solution que nous proposons au trop grand nombre de bateaux est très simple à formuler. Nous avons besoin d'un port plus grand.
Nos quais sont tous construits au moyen de questions, pour l'essentiel. À l'époque de la construction, ils étaient destinés à accueillir un bateau d'une longueur de 36 pieds et d'une largeur de 10 à 12 pieds. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer cela, mais nous amarrons nos bateaux l'un devant l'autre, et quand le quai a été construit, il comportait deux cales à angle droit et nous avions donc le quai principal et les deux cales. Je vous ai apporté des photos, mais je vous les remettrai plus tard. Nous pourrions peut-être amarrer quatre ou cinq bateaux sur cette cale ou quatre ou cinq sur l'autre, et cela permettrait encore d'entrer et de sortir en toute sécurité des postes d'amarrage.
La taille de bateaux a augmenté au point d'approcher parfois les 40 pieds. En règle générale, ils mesuraient moins de 40 pieds de long pour un maître-bau d'environ 17 pieds. On estimait que c'était une bonne taille pour un bateau. Les choses sont restées ainsi pendant longtemps, peut-être jusqu'à il y a quatre ou cinq ans. Puis, tout d'un coup, nous avons commencé à voir des maîtres-bau de 24 pieds, et ils continuent à augmenter. Je n'en ai pas vu moi-même, mais on m'a dit que des bateaux de 25 ou 26 pieds de large sortent maintenant des chantiers. Si ça continue, on va bientôt les faire carrés.
Si vous réfléchissez à cela et faites le calcul, nous avons maintenant un bateau de 24 pieds de maître-bau le long duquel nous en amarrons un autre de même largeur et cela fait 48 pieds au total. Ces deux bateaux prennent, pour l'essentiel, trois ou quatre postes d'amarrage qui auraient été utilisés par des bateaux plus petits. Le nombre de bateaux que nous pouvons accueillir diminue donc, mais nous avons toutefois un trop grand nombre de bateaux à cause de leur taille.
Arrêtez-vous un instant et réfléchissez à ces deux cales, et j'ai besoin de laisser un espace de manœuvre tout autour. Je dois donc mettre là un petit bateau et un grand bateau, et j'en choisirais peut-être un de 17 pieds et un de 24 pieds. Le problème n'est pas seulement de les amarrer, mais d'avoir de la place pour manœuvrer pour venir s'amarrer et appareiller. Pour faire tourner un bateau de 50 pieds de long et 25 pieds de large, il faut environ 60 pieds de libre et quand vous essayez de le faire dans un espace de 20 pieds, ce n'est tout simplement pas possible. Cela dépend également beaucoup du capitaine et de quantité d'autres choses. Tout cela paraît facile dans des conditions parfaites, mais si vous avez un peu de mauvais temps et que vous essayez de faire entrer et sortir ces bateaux, ça ne fonctionne pas.
En 1968, le coût moyen d'un bateau était d'environ 5 500 $. Il s'agissait alors de bateaux de 36 pieds de long par 12 de large. Nous parlons maintenant de chiffres atteignant 200 000 $ par bateau, et ce sont eux qui assurent notre survie. Vous essayez de les amarrer dans un port où ils sont obligés de venir au contact pour manœuvrer. Vous perdez de l'équipement. Vous abîmez les pavois, les bordés, les hublots et tout le reste. Nos ports n'ont pas été construits pour des bateaux de cette taille.
Cela nous pose un problème.
Comment pouvons-nous le résoudre? Nous avons besoin de plus de place. Quand nous étudions la possibilité de concevoir ou de construire de nouvelles installations, nous devons faire face à la réalité des problèmes auxquels vont être confrontées les personnes qui vont devoir ramener ces bateaux à quai et les faire appareiller. Nous avons étudié des plans qui ont été remis à Woods Harbour pour éventuellement agrandir Falls Point. La profondeur du bassin était de x pieds. Les ingénieurs qui l'ont dessiné, en ayant de très bonnes intentions, disaient voilà ce que nous devrions faire et cela va fonctionner. Ils nous ont présenté le tout et je crois qu'ils s'attendaient à ce que nous disions oui, c'est très bien. Malheureusement, nous avons examiné le plan et dit non, cela ne marche pas. Nous devons faire très attention quand nous faisons des constructions ou des agrandissements, quoi que nous fassions à partir de maintenant, cela va devoir permettre d'accueillir les bateaux qui sont en service actuellement.
Je m'excuse, je me suis laissée un peu emporter.
Ai-je répondu à votre question sur ce point-là?
En ce qui concerne les difficultés à générer des recettes, une fois encore, c'est la taille de nos installations qui nous pose problème et la façon dont elles se présentent. Nous avons maintenant 315 pêcheurs inscrits. Si je disposais d'un port plus grand ou si nous nous trouvions dans une situation plus proche de celle souhaitée, nous pourrions certainement en accueillir davantage. Avec les dessaisissements qui vont survenir, nous devons faire de la planification, comme vous dites, et décider où nous allons mettre les autres bateaux. Et ces nouveaux bateaux, qui viennent en plus, vont générer davantage de recettes.
J'ai trois sous-baux avec des transformateurs et d'autres. J'ai du mal à voir où nous pourrions accorder d'autres sous-baux, mais nous avons ceci et nos transformateurs ont des permis de déchargement. Tout le monde sait-il bien ce qu'est un permis de déchargement? C'est un permis autorisant les acheteurs et les transformateurs à venir sur le quai.
Comme je l'ai dit, nous avons installé deux nouveaux appareils de levage cette année pour permettre de tirer parti de deux permis additionnels de déchargement et donner accès au quai à deux autres de nos transformateurs. Cela a non seulement pour effet de générer des recettes pour notre administration portuaire, mais également de contribuer à la stabilité économique de notre collectivité. Cela vient en aide aux petites entreprises et c'est tout simplement une situation bénéfique pour tous.
Nous n'avons plus la place nécessaire pour continuer sur cette voie. Quand je dis ceci, ce n'est pas que je regarde un graphique et affirme que nous ne pouvons pas le faire. Nous allons sur les quais et nous les parcourons. Nous devons réfléchir à la façon dont un camion va faire demi-tour, à l'endroit où nous pouvons mettre en toute sécurité une grue et procéder au déchargement, comment nous pouvons faire tourner sa flèche sans heurter le bateau, ce genre de chose. Nous n'avons plus la place matérielle de le faire. C'est donc là un obstacle qui empêche d'augmenter nos recettes.
Nous avons ce que j'imagine pouvoir appeler deux entreprises d'aquaculture, et il y a aussi des ramasseurs de fucus sur place. L'an dernier, j'en ai eu six avec leurs hors-bord. Cette année, j'en ai eu 11 et l'année prochaine, j'espère, atteindre un chiffre de 15 ou de 20. J'ai besoin de place pour les accueillir. Ce que nous avons fait l'an dernier, qui était réellement excellent, a été d'installer des pontons flottants de la province et de les utiliser. Les hommes les ont construits eux-mêmes, ce qui nous a beaucoup aidés. Nous les installons ensuite en parallèle au quai. Ils sont destinés à nos bateaux hors-bord. Les hommes ont construit un escalier permettant d'y descendre et ils sont éclairés. C'est fantastique. Une fois la saison du fucus terminée, nous remorquons ces pontons à Forbes Point et les utilisons pour nos petits bateaux de pêche au homard. C'est donc parfait. J'espère en obtenir davantage. Nous allons augmenter nos recettes.