:
Bonjour, mesdames et messieurs.
La séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique est ouverte.
Nous sommes réunis aujourd'hui pour parler du budget principal d'une série de hauts fonctionnaires, à qui je souhaite la bienvenue. Pour notre comité, les hauts fonctionnaires ne se trouvent pas sous le pas d'un cheval et sont aussi rares que les grues blanches; c'est donc toute une chance pour nous de vous recevoir.
Voici comment nous allons procéder. En guise d'introduction, nous sommes ici pour étudier le crédit 1 du Budget principal concernant le Commissariat au lobbying. Je crois qu'il s'agit des votes 1 et 5 sous la rubrique Commissariats à l'information et à la protection de la vie privée du Canada.
Au cours de la première heure, nous allons recevoir Mme Karen Shepherd, du Commissariat au lobbying.
Nous accueillons aussi Mme Chantal Bernier, commissaire intérimaire à la protection de la vie privée.
Nous pouvons maintenant entrer dans le vif du sujet. Je vais laisser la parole à nos deux témoins, après quoi nous passerons aux questions. D'après l'ordre du jour, c'est au Commissariat à la protection de la vie privée de commencer.
Madame Bernier, voulez-vous prendre 5 à 10 minutes pour parler de votre budget principal? Bienvenue à notre séance.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Merci beaucoup à tous.
[Traduction]
Je vous remercie de nous avoir invités à discuter de notre Budget principal des dépenses pour l'exercice 2014-2015.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Daniel Nadeau, le dirigeant principal des finances et directeur général de la gestion intégrée du commissariat, et de Maureen Munhall, directrice des ressources humaines.
Au cours de la période qui m'est allouée aujourd'hui, je souhaite décrire brièvement notre situation financière, analyser les principaux défis que nous devons relever dans l'exercice de notre mandat, et expliquer les mesures que nous avons prises pour optimiser nos ressources afin d'améliorer constamment le service offert aux Canadiens.
[Français]
Voyons d'abord notre situation financière.
En jetant un coup d'oeil aux chiffres, vous constaterez que nos ressources financières ont diminué de près de 5 millions de dollars. Cette baisse est principalement attribuable à deux facteurs. Tout d'abord, notre budget de 2013-2014 comprenait une somme ponctuelle pour couvrir les coûts de déménagement obligatoire de notre administration d'Ottawa à Gatineau. Ces fonds injectés consistaient en un prêt sans intérêt de 4,1 millions de dollars que nous rembourserons au Secrétariat du Conseil du Trésor au cours des 15 prochaines années, en commençant cette année avec un versement de 300 000 $.
Les compressions prévues dans le cadre du Plan d'action de réduction du déficit sont l'autre facteur qui explique la baisse de nos dépenses. Même si nous n'étions pas tenus d'imposer des compressions dans le cadre du plan d'action, nous avons choisi, par esprit de collégialité, de répondre à l'appel afin de respecter l'intention du plan. Nous avons donc entrepris de réaliser des économies de 5 % ou 1,1 million de dollars par année sur notre budget global, et ce, à partir de cette année. En 2012-2013, nous avons procédé à une première réduction annuelle de 700 000 $, à laquelle s'ajoutera une réduction de 400 000 $ cette année.
[Traduction]
Bien que je sois fière de nos contributions au Plan d'action pour la réduction du déficit, celui-ci arrive à un moment où la population s'intéresse grandement aux questions de protection des renseignements personnels. Nous devons nous assurer de maintenir notre niveau d'excellence malgré nos ressources limitées et cet intérêt croissant.
Nos statistiques montrent que l'intérêt ne cesse de grandir. Par exemple, durant la dernière année civile, le nombre de plaintes acceptées en application de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques est passé de 220 à 426. Cette hausse est largement attribuable au fait que 168 plaintes portaient sur le même sujet, à savoir les modifications apportées par Bell Canada à sa politique sur la protection des renseignements personnels. Toutes ces plaintes ont été regroupées sous une seule plainte émanant de la commissaire. Mais même en faisant abstraction du cas de Bell, le nombre total de plaintes acceptées est en hausse de 17 % par rapport à l'exercice précédent.
Nous avons observé le même pourcentage d'augmentation des plaintes concernant des organisations fédérales sous le régime de la Loi sur la protection des renseignements personnels; nous en avons accepté 1 675, dont plus de 300 se rapportaient à une atteinte à la vie privée mettant en cause le Programme d'accès à la marihuana à des fins médicales de Santé Canada. Au cours de l'exercice précédent, nous avions accepté 2 273 plaintes, dont près du tiers étaient liées à la perte du disque dur d'Emploi et Développement social Canada qui contenait des renseignements sur des bénéficiaires du programme de prêts d'études. Si l'on exclut les plaintes concernant ces incidents très médiatisés, la hausse du nombre de plaintes acceptées représente tout de même un peu plus de 17 % dans le secteur public.
Ajoutons à cela le nombre grandissant d'atteintes à la sécurité des données qui sont déclarées. Du côté des entreprises, le nombre d'atteintes déclarées mettant en cause des organisations du secteur privé a augmenté de 81 % sur 12 mois. Par ailleurs, le nombre d'atteintes déclarées mettant en cause des organisations fédérales a plus que doublé, pour atteindre 228. Il s'agit d'un record pour la troisième année de suite.
À la vue de ces chiffres, ne tirons pas automatiquement la conclusion que le nombre d'atteintes à la sécurité augmente, car il s'agit fort probablement d'une hausse des signalements, ce qui constituerait une amélioration sur le plan de la conformité.
[Français]
Pour continuer de fournir un excellent service aux Canadiens sans utiliser plus de ressources, alors que le volume et la complexité de notre travail vont en augmentant, nous avons pris certaines mesures. Ainsi, en raison de l'augmentation du nombre de signalements d'atteinte à la sécurité des renseignements personnels, nous avons adopté une approche calibrée selon laquelle nous traitons chaque incident selon sa gravité. Grâce à cette approche, nous déterminons la gravité en fonction de la responsabilisation démontrée par l'organisation ainsi que du risque de préjudice aux personnes.
Nous nous sommes efforcés de moderniser nos processus d'enquête, ce qui nous a permis d'adopter une approche proportionnelle selon laquelle nous utilisons un outil adapté à chaque enquête.
Nous disposons de différents outils. Par exemple, nous pouvons regrouper des enquêtes en cas de besoin pour mener une seule enquête plus vaste regroupant plusieurs plaintes, comme nous l'avons fait dans le cas des 168 plaintes contre la politique de protection des renseignements personnels de Bell Canada ou des plaintes encore plus nombreuses concernant EDSC. Nous pouvons également assigner un seul enquêteur à plusieurs plaintes provenant du même plaignant et, de ce fait, les gérer dans un seul et même rapport, si possible.
Nous tirons parti de nos partenariats à l'échelle nationale et internationale afin de renforcer notre capacité d'application de la loi et d'obtenir des résultats plus rapides et plus efficaces. Nous l'avons fait avec l'autorité néerlandaise dans le cas de la compagnie WhatsApp et nous le faisons actuellement avec nos homologues irlandais dans le cas de Facebook.
Nous menons à bien des activités informelles afin de promouvoir la conformité à grande échelle, comme par exemple le ratissage de l'Internet sur le plan international que nous avons fait l'an dernier, lequel a incité 40 organisations du monde entier à améliorer considérablement la transparence de leurs politiques de confidentialité en réponse à nos inquiétudes à ce sujet.
Nous élaborons également un document d'orientation pour faire connaître les pratiques exemplaires et promouvoir ainsi la conformité.
Finalement, nous effectuons, au besoin, des examens et des vérifications en bonne et due forme concernant des questions systémiques.
Nous avons davantage recouru à notre processus de règlement rapide des plaintes, soit 15 % plus souvent pour des dossiers touchant le secteur privé et 10 % plus souvent pour des dossiers touchant le secteur public. Ce processus nous permet de régler les problèmes à la satisfaction du plaignant et de l'organisation en cause sans devoir y consacrer les ressources considérables que requiert une enquête.
En 2013, nous avons ramené de 12,6 mois à 6,7 mois le délai moyen de traitement des plaintes sous le régime du secteur privé, la LPRPDE. Il s'agit d'une amélioration de 47 %. En vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques dans le secteur public, nous avons ramené le délai moyen à 6,1 mois. Il était de 6,8 mois l'année précédente.
Nous avons redoublé d'efforts pour trier les évaluations des facteurs relatifs à la vie privée effectuées par les organisations fédérales et établir les priorités quant à leur examen. Ces évaluations sont exigées en vertu de la politique fédérale du Conseil du Trésor pour toute nouvelle initiative prévoyant l'utilisation de renseignements personnels dans un processus décisionnel.
Nous mettons l'accent sur les initiatives les plus pertinentes au chapitre du droit à la protection de la vie privée des Canadiens, afin que celles qui présentent les risques les plus élevés d'atteinte à la vie privée se voient accorder le plus d'attention possible. Par exemple, nous avons mis sur pied un groupe de travail expressément chargé d'étudier les initiatives relevant du plan d'action « Par-delà la frontière », qui regroupe plusieurs programmes susceptibles de porter atteinte à la vie privée des Canadiens.
[Traduction]
Somme toute, nous sommes devant des défis découlant de la nature de notre travail et de son volume dans un contexte de restrictions budgétaires, et nous demeurons déterminés à répondre aux besoins des Canadiens.
Dans ce contexte, nous avons mis au point des façons d'utiliser nos ressources le plus efficacement possible et nous continuerons de le faire. Les statistiques que je viens tout juste de mentionner concernant l'augmentation de notre charge de travail ainsi que nos récents rapports au Parlement — à propos de la surveillance des organismes de renseignement canadiens, par exemple, de la perte du disque dur qui contenait des renseignements sur les bénéficiaires de prêts d'études, et de notre important rapport de conclusions sur Google au sujet de la publicité comportementale en ligne — illustrent bien que nous poursuivons notre travail avec une ardeur et un dévouement inébranlables, malgré nos ressources limitées.
J'aimerais profiter de l'occasion pour souligner publiquement l'excellent travail et l'esprit d'innovation du personnel du commissariat, qui rend tout cela possible.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre. Merci.
:
Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses 2014-2015 du Commissariat au lobbying. Je voudrais également profiter de l'occasion pour aborder mon mandat et décrire quelques-unes de mes priorités pour l'exercice financier en cours.
Je suis accompagnée de M. René Leblanc, qui est commissaire adjoint et dirigeant principal des finances.
Mon mandat comporte trois volets. Je dois gérer un registre de lobbyistes, élaborer et mettre en vigueur des programmes de sensibilisation afin de mieux faire connaître la loi et assurer la conformité à la loi ainsi qu'au Code de déontologie des lobbyistes.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses 2014-2015 s'élève à 4,4 millions de dollars, ce qui représente essentiellement le même montant que l'an dernier. Mais depuis ma nomination au poste de commissaire en 2008, les demandes de reddition de comptes et de rapports n'ont cessé de croître. En outre, les mesures de limitation des coûts annoncées en 2010 ont forcé mon bureau à absorber les augmentations de salaire des trois derniers exercices financiers.
En 2011, j'ai effectué un examen stratégique et fonctionnel qui a donné lieu à une réduction budgétaire de 5 % dès 2013-2014. J'en ai minimisé l’effet en reportant la mise au point de nouvelles fonctions du système d'enregistrement et en limitant le recours aux consultants externes. Toutefois, l'entretien du système demeurera une priorité.
L'annonce récente par le gouvernement du gel des budgets de fonctionnement pour les deux prochains exercices viendra accroître davantage la pression sur ma capacité à m'acquitter de mon mandat. Mais grâce aux mesures que j'ai mises en place pour améliorer l'efficacité, je pense être en mesure me débrouiller.
Les dépenses de fonctionnement, y compris les salaires de mon effectif de 28 employés, représentent 4 millions de dollars du total de mon Budget principal des dépenses pour l'exercice 2014-2015. Les 400 000 $ restants financent les avantages sociaux des employés, qui font l'objet d'un crédit législatif. L'enveloppe salariale représente environ 63 % de mes dépenses de fonctionnement, et le reste, soit 37 %, sert à couvrir les dépenses non salariales.
[Français]
Le premier programme dont j'aimerais vous parler est celui de l'enregistrement des lobbyistes. Ce programme a comme fonction de gérer le Registre des lobbyistes et de fournir des conseils ainsi que du soutien aux déclarants. Le registre est la principale source de renseignements à propos de ceux qui exercent des activités de lobbying auprès de titulaires d'une charge publique et des sujets qu'ils abordent.
Cette année, ma priorité pour le programme d'enregistrement consiste à améliorer la ponctualité des rapports mensuels de communication soumis par les lobbyistes. Je suis d'avis que tout retard dans la soumission des rapports de communication entre les lobbyistes et les titulaires d'une charge publique désignée menace la transparence. J'ai l'intention de surveiller la situation de plus près et de sensibiliser davantage les lobbyistes aux exigences de la loi à cet égard.
[Traduction]
L'éducation des lobbyistes, de leurs clients et des titulaires d'une charge publique est également un élément important de mon mandat. C'est ainsi que les gens sont informés des exigences de la loi et du code. Je crois qu'une sensibilisation accrue améliorera la conformité à ces instruments législatifs. Mon personnel et moi rencontrons régulièrement des lobbyistes, des titulaires de charge publique, des parlementaires ainsi que des universitaires pour les aider à comprendre la loi et le Code de déontologie des lobbyistes. En 2013-2014, nous avons rencontré plus de 1 000 intervenants. Je compte poursuivre ce genre d'activités.
Cette année, ma priorité en matière d'éducation sera essentiellement liée au Code de déontologie des lobbyistes. Un processus de consultation avec les parties intéressées a eu lieu entre septembre et décembre 2013. J'ai reçu les observations écrites d'un éventail de participants, en plus d'avoir organisé un certain nombre de tables rondes afin de recueillir des avis sur le code. Je prévois d'ailleurs publier un rapport sur les résultats de la consultation d'ici la fin du mois de mai.
[Français]
Le troisième volet de mon mandat est d'assurer le respect de la loi et du code. J'accomplis ceci dans le cadre de certaines activités de conformité, y compris des examens et des enquêtes officielles.
Depuis ma nomination au poste de commissaire, j'ai entamé plus de 100 examens administratifs. J'ai déposé 10 rapports d'enquête au Parlement, concluant que 12 lobbyistes avaient enfreint le Code de déontologie des lobbyistes, et j'ai renvoyé 11 cas à la GRC lorsque j'ai eu des motifs raisonnables de croire qu'une infraction avait été commise.
[Traduction]
En juillet 2013, la toute première condamnation pour une infraction à la Loi sur le lobbying a été prononcée. Une amende de 7 500 $ a été infligée à une personne qui avait omis de déclarer ses activités de lobbying. Selon le pouvoir qui m'est conféré par la loi, je peux interdire à quelqu'un d'exercer des activités de lobbying pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans, et j'ai décidé d'interdire à cette personne de le faire pendant quatre mois.
Ma priorité pour le programme de conformité est de mettre au point une approche plus stratégique en matière de vérification de la conformité, ce que je ferai en menant des activités telles que des audits de la conformité et l'analyse des activités de lobbying dans divers secteurs économiques. Je compte également gagner en efficacité en mettant en oeuvre un système de gestion des dossiers complètement informatisé pour faciliter la gestion des dossiers de conformité.
Enfin, les programmes et autres obligations de mon organisation prennent appui sur les services internes. Environ deux tiers des dépenses à cet effet servent à couvrir les coûts des services de soutien fournis par d'autres institutions gouvernementales aux termes de protocoles d'entente. Cette stratégie me permet d'avoir accès au vaste éventail de services spécialisés dont j'ai besoin afin de m'acquitter de mes responsabilités d'administratrice générale.
Cette année, je prévois mettre en place un réseau informatique distinct dans mon bureau. Ce réseau ne sera pas relié à Internet et permettra d'accroître la sécurité de l'information confidentielle, plus particulièrement des renseignements contenus dans les dossiers de conformité, et offrira un environnement idéal pour mettre en oeuvre le système de gestion des dossiers dont j'ai parlé plus tôt.
[Français]
En conclusion, je tiens à vous dire que je suis fière du travail que le commissariat a accompli au cours des dernières années. J'ai réuni une équipe de professionnels dévoués et je m'efforce continuellement d'affecter mes ressources de manière à m'acquitter de mon mandat le plus efficacement possible.
Monsieur le président, ceci met fin à mon allocution. Je répondrai avec plaisir à vos questions et à celles des membres du comité.
:
Certainement. Je vais vous donner un exemple de la façon dont nous utilisons nos partenariats nationaux.
Trois provinces ont adopté une loi régissant le secteur privé, soit le Québec, l'Alberta et la Colombie-Britannique. Lorsqu'une organisation d'envergure… Par exemple, lorsque LinkedIn a été victime d'une intrusion, nous avons sollicité la participation de ces trois provinces. Plutôt que de contacter LinkedIn séparément, nous l'avons fait ensemble.
LinkedIn s'est avérée une organisation très responsable. C'est un exemple de la façon dont nous utilisons l'expertise de nos homologues nationaux, mais aussi de la façon dont nous collaborons avec une organisation afin de trouver une solution à moindre coût.
Nous n'avons mené aucune enquête officielle dans le cas de LinkedIn. Nous avons plutôt discuté avec les représentants de l'organisation dans le cadre d'une enquête informelle afin de savoir ce qui s'était produit, quelles étaient les lacunes en matière de gestion et ce que l'organisation proposait afin de régler le problème. La solution convenue demandait beaucoup moins d'efforts et de fonds.
Maintenant, nos partenaires internationaux. Prenons comme exemple l'enquête sur WhatsApp, une société américaine qui éveillait chez nous certaines inquiétudes, notamment parce que ses messages n'étaient pas cryptés. Nous nous inquiétions également au sujet de la transparence, car le lieu où se trouvait un individu était presque diffusé. Cette société inquiétait aussi les responsables néerlandais de la protection des données. Nous avons donc décidé de collaborer avec eux.
Cette enquête conjointe nous a permis de diviser le travail. Les responsables néerlandais se sont occupés principalement de l'analyse technologique, et nous avons entrepris les négociations avec la société américaine. Nos enquêtes coordonnées s'alimentaient mutuellement, ce qui les rendait plus efficaces. En moins d'un an, nous avons pu clore l'enquête. Voilà un autre exemple de la façon dont nous tirons parti des efforts de nos homologues internationaux afin d'être plus efficaces avec moins de ressources.
:
Votre hypothèse est exacte et définit bien notre bureau. La technologie et la société évoluent si rapidement par rapport à la confidentialité et aux renseignements personnels des individus. Vous avez raison de dire que nous ignorons quel sera notre prochain dossier.
Concernant Heartbleed, dès que nous avons entendu parler de ce bogue, notre Direction de l'analyse des technologies s'est penchée sur la question, m'a informée du dossier et m'a expliqué qu'en réalité, il s'agissait d'un bogue probablement non malicieux touchant l'ensemble d'Internet, que c'était probablement une simple erreur rendant les détenteurs de données vulnérables, car personne, pas même eux, ne savait que ce bogue existait. De plus, comme nous le savons maintenant, cette brèche a malheureusement été exploitée par des pirates informatiques.
Ce bogue a exposé la vulnérabilité d'Internet plus que les failles des détenteurs de données.
Nous avons également appris que ces vulnérabilités peuvent être exploitées de façon malicieuse, soit pour des gains personnels ou simplement pour le plaisir. Malheureusement, les pirates informatiques se livrent souvent à ce genre d'activités simplement par pur le plaisir.
Pour le moment, nous ne menons aucune enquête sur Heartbleed, probablement en raison de la rapidité avec laquelle le problème a été contenu. Je m'appuie uniquement sur les faits que nous possédons jusqu'à maintenant. Je vais attendre avant de me prononcer au cas où d'autres informations seraient découvertes. Mais, selon les données que nous avons jusqu'à maintenant, il n'y a eu aucune lacune en matière de gestion. Il s'agit d'une vulnérabilité d'Internet et nous avons fait ce qu'il fallait pour la corriger.
De notre budget de 24 millions de dollars qui figure au Budget principal des dépenses de 2014-2015, environ les deux tiers sont consacrés aux salaires des employés. Notre organisation compte environ 181 ETP. Le reste des fonds servent à l'exploitation. Une petite partie, environ 500 000 $, est consacrée aux programmes, soit principalement les activités de recherche.
De ce 24 millions de dollars, environ la moitié est consacrée aux activités de conformité. Il s'agit de nos enquêtes, tant celles menées en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels que celles menées en vertu de la LPRPDE, de nos évaluations des facteurs relatifs à la vie privée, les EFVP, et quelques vérifications, bref, toute activité, qu'elle soit de nature juridique ou technologique, qui nous aide dans cette fonction. Cela représente environ la moitié de notre organisation.
De plus, environ 12 à 15 % de notre budget est consacré à des activités de recherche et de développement de politiques, une partie intégrale de notre organisation, et à des activités de sensibilisation du public.
Finalement, le reste — soit environ le quart de nos ressources — est consacré aux services internes en appui à ces programmes.
:
Reprenons. Mesdames et messieurs, bonjour.
Accueillons nos prochains témoins, deux agentes distinguées du Parlement.
D'abord, Mary Dawson, commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
Madame Dawson, je vous souhaite la bienvenue.
La commissaire à l'information du Canada ne peut être ici aujourd'hui, mais nous accueillons deux de ses représentantes, Emily McCarthy et Layla Michaud, du Commissariat à l'information du Canada.
Nous procéderons de la même façon qu'avec le premier groupe. Les témoins disposeront de cinq à dix minutes pour nous faire leur exposé et nous aurons ensuite un tour complet de questions.
Je tiens à informer les membres que les témoignages se termineront quelques minutes plus tôt que prévu, car nous devons voter sur le Budget principal des dépenses et le retourner au Parlement. Aussi, nous aimerions avoir suffisamment de temps pour aborder la motion de M. Scott Andrews. Je demanderais aux membres d'être très concis dans leurs questions afin de respecter le temps de parole qui leur est alloué.
Cela dit, nous procéderons dans l'ordre qui figure à l'ordre du jour. J'inviterais Mme Dawson, commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, à nous faire son exposé.
Madame Dawson, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant le comité aujourd'hui dans le cadre de son examen du Budget principal des dépenses du commissariat pour l'exercice financier de 2014-2015.
Je suis accompagnée de Denise Benoit, qui est directrice de la Gestion corporative.
Je décrirai brièvement l'organisation et le fonctionnement du commissariat et je parlerai par la suite de nos besoins financiers pour l'exercice en cours ainsi que des considérations connexes.
[Traduction]
À l'appui de mon mandat d'administrer la Loi sur les conflits d'intérêts pour les titulaires de charge publique et le Code régissant les conflits d'intérêts des députés, j'ai organisé mon bureau selon cinq divisions.
À l'image de notre but premier, qui est d'aider par l'éducation et la consultation les titulaires de charge publique à respecter leurs obligations en vertu de la loi et du code, la division Conseils et conformité est la plus grande et regroupe le tiers de mon personnel. Ses employés donnent des conseils confidentiels aux titulaires de charge publique et aux députés, ils reçoivent les déclarations confidentielles et tiennent les registres internes contenant ces renseignements, et ils administrent un système concernant les renseignements à rendre publics.
Comme je préconise l'éducation et la consultation comme moyen optimal pour assurer la conformité, la division Politiques, recherche et communications coordonne des activités de communication et de sensibilisation. Elle s'occupe aussi d'élaborer des politiques, de compiler les données des recherches et de coordonner la communication avec le Parlement et les organisations externes.
L'accent est mis d'abord et avant tout sur la prévention, mais cela ne nous empêche pas de faire enquête sur les infractions potentielles à la loi et au code. La division Rapports et enquêtes mène nos enquêtes et coordonne la préparation de nos rapports annuels.
Les Services juridiques jouent également un rôle de premier plan dans nos enquêtes et donnent des conseils juridiques stratégiques sur toutes les facettes du travail du commissariat.
La division Gestion corporative veille à l'élaboration et à la mise en oeuvre de politiques de gestion interne, à la prestation de services et de conseils en matière de ressources humaines, de finances, de technologie de l'information et de gestion de l'information, ainsi qu'à la gestion de nos locaux. Elle administre également nos ententes de services partagés avec d'autres organisations.
Enfin, ma petite équipe du commissariat offre un soutien administratif et logistique général pour l'ensemble du bureau.
Le commissariat compte 49 employés. Bien que la rotation du personnel demeure peu élevée, en raison du départ de certains employés, quatre postes sont actuellement vacants. Avant de procéder à la dotation de ces postes, nous tâchons d'évaluer les besoins opérationnels.
Pendant les cinq années suivant la création du commissariat, en juillet 2007, nous avons maintenu un budget de fonctionnement de 7,1 millions de dollars. J'ai estimé que ce budget serait suffisant une fois le commissariat pleinement fonctionnel, même si nous n'avons jamais dépensé la totalité du budget. Nous avons mis en place des mesures visant à réduire les dépenses, comme l'utilisation du courrier électronique plutôt que de la poste pour communiquer avec nos intervenants; l'utilisation de diffusions Web pour participer à des conférences, afin de réduire les frais de déplacement; et la centralisation de certains achats et de certaines fonctions.
En 2013-2014, nous avons décidé de ne pas doter immédiatement les postes qui allaient se libérer durant l'année, et nous avons éliminé un poste à la Gestion corporative. Nous avons également réduit le montant réservé aux situations inattendues.
Certaines de ces économies ont été mises en évidence par un examen des dépenses que j'ai entrepris en 2012-2013. À l'issue de cet examen, j'ai été en mesure d'appliquer, et de manière proactive, une réduction globale de 1,4 % au budget du dernier exercice financier.
Cette année, je prévois une autre réduction de 1,4 %, car je m'attends à ce que le commissariat puisse financer son fonctionnement grâce à un budget de seulement 6,9 millions de dollars en 2014-2015. Ce montant est suffisant pour que je puisse m'acquitter de mon mandat dans sa forme actuelle. Toute modification découlant de l'étude en cours de la loi et du code pourrait avoir une incidence sur les ressources nécessaires pour le commissariat.
Le commissariat est une entité du Parlement est n'est pas assujetti à la plupart des politiques et des lignes directrices du Conseil du Trésor, ni à la majeure partie de la législation régissant l'administration de la fonction publique. Nous avons néanmoins fait l'effort d'établir et de maintenir un cadre de gestion interne fondé sur les principes d'une saine gestion des ressources qui guident la fonction publique.
Au cours de la dernière année financière, par exemple, nous avons officialisé des politiques qui avaient déjà été adoptées par le commissariat par l'élaboration et la mise en oeuvre de directives internes concernant la gestion des dépenses, dont les dépenses liées aux déplacements, aux conférences et à l'accueil, et l'utilisation des cartes d'achat.
Le commissariat continue de recourir à l'expertise d'autres entités du Parlement et de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pour la prestation de services partagés. Nous avons conclu des ententes avec la Chambre des communes pour la technologie et la sécurité, avec la Bibliothèque du Parlement pour les comptes payables et les rapports externes, et avec TPSGC pour la rémunération. Ces ententes nous permettent de réaliser de plus grandes économies et de resserrer la gestion des ressources.
Dans la dernière année financière, la Bibliothèque du Parlement a évalué nos contrôles internes de gestion des dépenses. Je suis heureuse de pouvoir dire que les résultats ont été très positifs. Je suis également fière d'annoncer que pour la troisième année, les rapports financiers annuels du commissariat ont été vérifiés par une organisation indépendante, et nous avons encore une fois reçu des commentaires positifs.
Nous continuons à appliquer de saines pratiques de gestion à d'autres volets de nos activités. Misant sur notre cadre stratégique rigoureux en matière de ressources humaines, nous avons mis en place au cours de la dernière année des politiques et des lignes directrices sur la santé et la sécurité au travail, la gestion des limitations fonctionnelles et l'obligation d'adaptation, et la gestion de catégories de congé particulières. Nous avons récemment lancé notre nouvelle directive sur la gestion du rendement, qui cadre avec l'approche préconisée par la fonction publique. Nous travaillons également à l'élaboration de profils de compétence pour tous les postes du commissariat.
En mai 2013, le commissariat a engagé une entreprise externe pour effectuer un sondage sur la satisfaction du personnel. Nous avons obtenu un taux de participation de 98 %, et selon les réponses globales, les employés sont généralement satisfaits. Nous avons pris des mesures pour remédier à certaines préoccupations qui avaient été exprimées concernant les possibilités d'avancement au sein du commissariat, l'autonomisation de l'employé et l'établisssement d'un mécanisme de résolution des conflits. Nous avons presque terminé l'élaboration de la stratégie de mesure du rendement afin de démontrer l'efficacité du commissariat à remplir son mandat.
Nous avons récemment examiné et révisé le plan stratégique du commissariat, cernant les priorités et les projets à venir. Parmi nos priorités stratégiques pour 2014-2015, je note les changements potentiels découlant de l'examen de la loi et du code, la mise à jour des registres publics, la préparation d'un manuel sur les pratiques internes, la mise en oeuvre de notre stratégie de mesure du rendement, le recensement d'économies possibles, et la planification de la relève.
[Français]
Je remercie à nouveau le comité de m'avoir invitée à discuter de notre budget principal des dépenses. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
[Français]
Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de parler des activités du Commissariat à l'information et de vous présenter certaines de nos grandes priorités pour l'année qui commence.
Je suis Emily McCarthy, commissaire adjointe à l'information. Je suis accompagnée de Mme Layla Michaud, qui est directrice générale de la gestion intégrée au sein du commissariat. La commissaire s'excuse de ne pas pouvoir comparaître aujourd'hui.
[Traduction]
Le Commissariat à l'information dispose d'un budget de 11,2 millions de dollars pour financer les activités de son programme en 2014-2015; c'est là une baisse de 3,3 millions par rapport à l'année précédente. Cette réduction correspond au prêt unique de 2,6 millions que nous avons reçu en 2013-2014 pour déménager nos bureaux à Gatineau, au remboursement connexe du prêt en 2014-2015 et à l'élimination progressive de la stratégie quinquennale sur la GI-TI.
L'effectif du Commissariat comprend 93 employés équivalents temps plein: 70 sont affectés à la mise en oeuvre des programmes, et 23 remplissent diverses fonctions aux Services organisationnels.
Au cours des trois dernières années, la commissaire a mis l'accent sur la réalisation des priorités clés énoncées dans son Plan stratégique qui viendra à expiration cette année. Une de ces priorités est de fournir des services exemplaires à la population canadienne. Notre principal rôle consiste à faire enquête sur les plaintes concernant la façon dont les institutions répondent aux demandes d'accès à l'information.
Au cours des trois dernières années, nos enquêteurs ont réglé plus de 4 700 plaintes. Nous avons amélioré le temps que ceux-ci mettent à répondre aux plaignants et nous avons favorisé la divulgation d'une plus grande quantité de renseignements quand c'était possible. Nous avons mis en oeuvre une démarche stratégique pour gérer notre charge de travail.
[Français]
Pendant l'année en cours, nous finirons de remplir les engagements définis dans le Plan stratégique du commissariat. Par exemple, nous continuerons d'améliorer nos enquêtes sur des plaintes de refus complexes. Cela donnera lieu à un processus d'enquête avec des étapes et des attentes clairement établies. Nous serons par ailleurs mieux équipés pour suivre de près les enquêtes en cours, améliorant par le fait même la rapidité de celles-ci. Nous lancerons également un projet pilote afin de résoudre ou de clarifier rapidement les plaintes. Ces améliorations renforceront le processus pour le rendre plus efficient.
La commissaire publiera un rapport sur la modernisation de la Loi sur l'accès à l'information. Elle y proposera surtout des réformes qui cibleront des facteurs ayant eu un profond effet sur l'accès à l'information depuis la promulgation de la loi en 1983, notamment les développements technologiques. Ses propositions reposeront sur le point de vue unique qu'a le commissariat en sa qualité de premier palier de surveillance indépendante.
Enfin, nous mettrons pleinement en oeuvre le nouveau plan intégré des ressources humaines. L'excellence constitue la pierre angulaire de ce plan. La commissaire dressera en outre un nouveau plan stratégique qui la mènera jusqu'à la fin de son mandat, en 2017. Cela sera fait en collaboration avec les employés et les intervenants du commissariat.
[Traduction]
Comme vous le lirez dans le Rapport sur les plans et les priorités, tous les membres du Commissariat à l'information s'efforcent d'atteindre d'exigeants objectifs de rendement: terminer l'étude de 85 % des cas administratifs en 90 jours, et de 75 % des cas prioritaires ou à règlement rapide dans un délai de six mois. Cependant, le commissariat doit encore composer avec un important élément de risque, à savoir ses ressources financières limitées. Dans des comparutions antérieures, la commissaire a déclaré que le commissariat n'a aucune souplesse financière et organisationnelle. Elle a dit craindre que ceci n'ait un impact sur sa capacité de remplir son mandat.
Au cours des quatre derniers exercices financiers, cependant, des coupures et d’autres mesures ont eu une incidence de presque 9 % sur notre budget. En plus de ces incidences, nous devrons examiner nos dépenses prévues en tenant compte du gel des dépenses opérationnelles qui durera deux ans, qui a été annoncé dans le discours du Trône en 2013 et qui prendra effet en 2014-2015.
Parallèlement, notre charge de travail augmente. Nous avons reçu 2 081 nouvelles plaintes en 2013-2014, soit une hausse de 30 % par rapport à l'année précédente. En date du 31 mars 2014, nous comptions 2 089 plaintes dans notre inventaire, après en avoir réglé 1 789 au cours de l'année. Le taux de règlement est de 10 % plus élevé que celui de l'année précédente. Cependant, par suite de l'arrivée de nouvelles plaintes, l'inventaire s'est accru de 16 %; c'était la première augmentation en cinq ans. Étant donné notre charge de travail et nos ressources limitées, six mois s'écoulent maintenant entre la date d'enregistrement d'une plainte et celle où elle est assignée à un enquêteur.
[Français]
Dans ces circonstances, la commissaire est préoccupée par le maintien de sa capacité de remplir son mandat. Les droits que la loi confère sont de plus en plus menacés. La commissaire a indiqué clairement qu'elle était résolue à continuer. Elle a un plan ambitieux pour l'année et elle a un groupe d'employés dévoués qui ne ménageront aucun effort pour servir la population canadienne du mieux qu'ils pourront.
Je vous remercie, monsieur le président. Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à toute question que voudront poser les membres du comité.
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Madame Dawson, merci beaucoup.
Monsieur Hawn, le temps qui était réservé aux questions est écoulé.
J'aimerais remercier les représentantes du Commissariat à l'information et la Commissaire aux conflits d'Intérêts et à l'éthique des exposés qu'elles ont présentés.
Je crois que plutôt que de suspendre la séance, nous allons voter sur le Budget principal des dépenses maintenant. Nous remercions nos témoins de leurs exposés, et nous passons tout de suite aux travaux.
Crédit 1—Dépenses de programme..........4 015 579 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSARIAT AUX CONFLITS D'INTÉRÊTS ET À L'ÉTHIQUE
Crédit 1—Dépenses de programme..........6 178 280 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSARIAT À L'INFORMATION ET COMISSARIAT À LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE DU CANADA
Commissariat à l'information du Canada
Crédit 1—Dépenses de programme..........9 897 674 $
Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
Crédit 5—Dépenses du Programme et contributions..........21 949 100 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
CONSEILLER SÉNATORIAL EN ÉTHIQUE
Crédit 1—Dépenses de programme..........1 059 500 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Le président: Le comité ordonne-t-il au président de faire rapport à la Chambre du crédit 1 du Commissariat au lobbying, du crédit 1 du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, des crédits 1 et 5 du Commissariat à l'information et du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, et du crédit 1 du Conseiller sénatorial en éthique, moins le montant adopté dans les crédits provisoires?
Des voix: D'accord.
Le président: Chers collègues, je vous remercie beaucoup. C'est ainsi que se termine notre examen du Budget principal des dépenses 2014-2015 pour les agents du Parlement qui sont rattachés à notre comité.
Je suis ravi de vous dire que nous avons le temps d'examiner un avis de motion présenté par notre collègue, Scott Andrews.
Scott, êtes-vous prêt à présenter votre motion aujourd'hui?
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Merci, monsieur le président.
Je propose que le comité entreprenne une étude comprenant au moins quatre rencontres, au sujet du transfert au gouvernement du Canada de renseignements personnels sur la clientèle et les abonnés des fournisseurs canadiens de télécommunications, tel que révélé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, et que le comité transmette ses conclusions et ses recommandations à la Chambre des communes.
Je crois qu'il est temps que nous en discutions. La commissaire à l'information a comparu devant nous aujourd'hui.
Permettez-moi de dire qu'il ne s'agit pas ici de prendre qui que ce soit en défaut. L'objectif n'est pas de mettre le gouvernement dans l'embarras de quelque façon que ce soit, car ce que la commissaire nous a dit entre autres aujourd'hui, c'est que les renseignements sont transmis à des organismes municipaux, et à d'autres organismes également; nous ne le savons vraiment pas. Souvent on fournit des renseignements à nos agents d'application de la loi et à nos services frontaliers pour de bonnes raisons.
L'objectif, c'est de s'assurer que l'information est transmise de façon acceptable. Ce qui nous préoccupe, c'est que la commissaire à l'information dit qu'il n'y a aucun moyen de savoir si les organismes gouvernementaux, les entreprises de télécommunications et les sociétés de médias sociaux suivent les règles. Nous devrions examiner la question et déterminer s'ils les suivent ou s'il est nécessaire de les resserrer un peu. C'est ce qui m'intéresse vraiment.
Nous savons que la divulgation de renseignements peut se faire en vertu d'un mandat. Souvent, pour des raisons importantes, les organismes gouvernementaux doivent travailler rapidement et ils demandent l'information sans mandat. Nous le savons. Toutefois, compte tenu du grand nombre de demandes, je pense qu'il faut peut-être conclure que nous faisons face à un problème. Existe-t-il une meilleure façon de procéder? Comment fait-on ces demandes?
Si je comprends bien, une entreprise de communications met certains renseignements de côté, et les organismes d'application de la loi peuvent les consulter librement. Devons-nous resserrer les règles à cet égard? Je l'ignore.
Je félicite le gouvernement; certains des projets de loi dont sont saisis le Sénat et le Parlement présentement examineront certains de ces renseignements. C'est un sujet connexe; nous espérons qu'il sera étudié au Sénat, et en Chambre... dévoiler une partie de cette information.
On parle ici de surveillance. À l'heure actuelle, il ne semble pas y en avoir beaucoup à ce sujet, et il ne semble pas y avoir de surveillance judiciaire. Oui, le système judiciaire s'applique pour ce qui est des mandats, mais pas pour 1,2 million de cas, pas 800 fois. Combien de mandats ont été demandés ou accordés? Notre système judiciaire doit-il investir beaucoup de temps à cet égard? Nous l'ignorons parce que nous ne savons pas combien de demandes ont été faites en vertu d'un mandat et combien ont été faites sans mandat.
Je pense que nous devrions réserver quatre séances pour faire une brève étude à cet égard afin de déterminer s'il y a autre chose. Comme je l'ai dit, il ne s'agit pas d'essayer de prendre le gouvernement en défaut, car je pense que nous avons tous l'occasion d'examiner les choses en Chambre, et si notre commissaire à l'information et notre commissaire à la vie privée pensent avoir les mains liées, nous avons le devoir d'examiner la question.
L'un des éléments dont il a été beaucoup question, ce sont les renseignements de base sur l'abonné provenant des fournisseurs de services Internet. Eh bien, à quoi correspondent ces renseignements? Nous savons maintenant qu'il s'agit du nom, de l'adresse, de l'adresse de courriel et de l'adresse IP. Nous avons eu une petite discussion sur l'adresse IP tout à l'heure et nous avons dit qu'il s'agit d'une information vraiment très détaillée — peut-être que oui, peut-être que non, mais nous devons nous pencher sur la question.
D'après ce que nous disent les spécialistes, cela va au-delà des renseignements de base sur l'abonné. Cela touche les données de transmission ou les métadonnées. Pour faire une analogie, il s'agit de l'information qui figure sur une enveloppe de Postes Canada: le destinataire, l'expéditeur et la date d'envoi; on sait aussi s'il s'agit d'un courriel ou d'un appel téléphonique. C'est de ce type d'information dont on parle. La situation est telle qu'il nous faut déterminer si un mandat doit être exigé, et c'est préoccupant.
Sachez qu'il s'agit d'une motion authentique. Je crois que les parlementaires devraient l'examiner. Le comité est probablement l'endroit tout indiqué pour vérifier s'il n'y a pas anguille sous roche. Je crois le gouvernement sur parole lorsqu'il dit que la plupart des demandes sont faites en vertu de mandats, et j'espère que ce sera le cas. Je considère simplement que nous devrions aller un peu plus au fond des choses.
Cela vous donne un aperçu de la situation. Je pense que tout le monde ici connaît le contexte. Il est de notre devoir de poser des questions et d'obtenir des réponses, surtout lorsqu'il s'agit, comme le précise la motion, d'information au sujet des abonnés. Il faut donc vérifier si cette définition n'est pas trop large ou trop étroite et si elle n'accorde pas trop de latitude aux entreprises de télécommunications canadiennes.
La commissaire à l'information a révélé qu'elle a demandé à 13 entreprises de télécommunications et sociétés de médias sociaux de lui préciser la fréquence à laquelle elles recevaient des demandes. De ce nombre, quatre n'ont pas daigné répondre à la commissaire à l'information.
Nous avons donc ici une occasion de nous pencher sur ce dossier devenu assez préoccupant. Je crois que c'est une étude à laquelle nous devrions consacrer au moins quatre séances pour déterminer si cela ne cache pas quelque chose et pour laquelle nous devons faire preuve de toute la diligence raisonnable requise.
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Je remercie le député d'avoir présenté cette motion.
Je sais que, dans le cadre de notre étude actuelle sur le vol d'identité, nous allons entendre des représentants d'entreprises de télécommunications; du moins, j'espère qu'ils sont inscrits sur la liste des témoins.
Évidemment, nous en avons discuté. Nous n'allons pas appuyer la motion aujourd'hui. Dans le cadre de notre étude sur le vol d'identité, j'estime que nous aurons l'occasion d'examiner cette question plus en profondeur, peut-être avec les représentants d'entreprises de télécommunications et d'autres fournisseurs de service. Nous avions parlé avec certains membres du comité de la possibilité de faire revenir la commissaire vers la fin de notre étude sur le vol d'identité.
Par conséquent, si le député acceptait de mettre sa motion en veilleuse pour l'instant, le temps que nous évaluions où l'intégrer à notre étude sur le vol d'identité, nous pourrions à ce moment-là envisager... Je suis persuadé que tous les députés conviendront que nous avons réalisé beaucoup de progrès dans le dossier du vol d'identité. Nous pourrions peut-être élargir cette étude afin de nous attaquer à ces autres questions qui ont été soulevées.
Autrement dit, nous pourrions ajouter à la liste des témoins non seulement des représentants d'entreprises de télécommunications, mais aussi d'autres fournisseurs de services qui comparaîtront plus tard dans le cadre de notre étude sur le vol d'identité. Comme nous l'avons dit, vers la fin de notre étude, nous pourrions songer à faire revenir la commissaire et d'autres personnes qui ont soulevé des questions intéressantes. Le député serait peut-être prêt à accepter cette proposition. En même temps, nous pourrions vérifier si d'autres comités, notamment le Comité de la sécurité publique, sont saisis de cette question ou non.
En conclusion, je sais que la commissaire a témoigné devant le Sénat récemment...